L'école des démons acte 1

Chapitre 31 : Aziel & Zya

2918 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 16/01/2022 23:02

Aérin à sa tête qui lui tourne, mais elle sourit et ne montre rien à Shichiro et sa famille. Son téléphone est assez rechargé que pour pouvoir communiquer avec les autres. Elle se connecte au groupe et en profite pour expliquer calment au blanc comment le faire lui aussi, sans avoir Callego derrière qui s’énerve à vouloir le lui faire rentrer. Dès qu’il y parvient, c’est par pur hasard et ce n’est pas dit qu’il ne se trompe pas dans les discussions privées. Elle a lu les messages que Degan lui a laissés, elle sait donc qu’ils sont allés chez Opéra.

 

— Ce n’est pas une mauvaise idée de rester chez Maître Sullivan le temps que ton frère puisse correctement se déplacer, dit Shichiro.

— Cela risque de prendre du temps, Callego ne va pas apprécier d’être dans les pattes d’Opéra, grimace Aérin.

— Non… Mais, tant que ma mère cherche un remède pour toi, Callego peut venir ici, dit le blanc.

 

Azael, Degan et Opéra ont rejoint la discussion, Zya y a été invitée, en revanche, il y en a un qui manque à l’appel malgré les messages qu’Aérin et Shichiro lui envoient.

 

Degan : Le vénère fait encore la gueule ?

Aérin : Je ne sais pas, il ne répond à aucun de nous deux. Il s’est passé quelque chose quand j’ai perdu connaissance ?

Degan : Il est resté en retrait pour nous aider, puis il est reparti, on pensait qu’il suivrait Chiro.

Aérin : Je vois… Zya, je te remercie d’avoir aidé mon grand frère.

Zya : C’est normal.

 

L’albinos se raidit en envoyant le message, Degan qui a toujours les yeux sur elle lui sourit tout en ébouriffant sa chevelure nacrée. Azael le dévisage en tiquant de son naturel. Comment fait-il pour être aussi tranquille avec tout le monde ?

 

Degan : Et Chiro, c’est à ton tour d’avoir ma sœur pour toi, ne sois pas con comme Callego.

 

Shichiro fronce les sourcils et se tourne vers Aérin, confus.

 

— Pense Degan, soupire la rousse.

— Je vois, réponds Shichiro en détournant bien vite les yeux.

 

Aérin : Il est encore là où Azael l’a assommé ?

Opéra : Il vient de l’éviter, il agace ton frère.

Aérin : Je te donne l’autorisation de les calmer s’ils en font de trop, Opéra.

Opéra : Je n’attendais pas ta permission, mais je note.

 

Aérin et Shichiro s’échangent un regard complice. C’est drôle, bien qu’il regarde un écran de téléphone, c’est comme s’ils pouvaient entendre leur voix et imaginer ce qu’il se passe.

 

Opéra : Mon petit Callego ne vous a toujours pas répondu ? C’est étrange de ne pas le voir nous gratifier d’un de ses « silences » inutiles.

Aérin : Quitte la conversation, il viendra peut-être. (Je plaisante Opéra).

Opéra est déconnecté.

Degan : Qu’il m’agace à partir comme ça !

Aérin : C’est habituel.

Azael est déconnecté.

Shichiro : Azael aussi ? Que se passe-t-il ?

Degan : Azael a mentionné le fait qu’il aimerait se laver donc Opéra l’a emmené. Je crois qu’Azael va être à cran pour un moment, ah ah.

Aérin : … Ça va Zya, tu n’es pas trop perdue avec ses trois singes ?

Zya : Ça me change de chez moi, c’est divertissant.

Degan : Tu vois ce que tu m’obliges à faire avec tes infidélités petite sœur ? J’ai dû en prendre une de substitution !

Aérin : Zya prend garde, nous ne sommes pas certains que sa bêtise soit contagieuse.

 

Zya sourit doucement, Degan lui rit de vive voix en lui faisant un clin d’œil.

 

— Ne t’en fais pas, ce n’est pas une mauvaise maladie, rigole le rouge.

— Un peu de confiance en moi ne me ferait pas de tort… Tu penses qu’Azael me laisserait entrer dans la salle de bain ? Il avait d’autres blessures que je n’ai pas soignées.

— Je ne pense pas, viens avec moi, on va le lui demander.

 

L'albinos acquiesce, souhaite une bonne soirée au duo, comme Degan, rangent leur appareil et se lèvent pour aller rejoindre Opéra et Azael.

Aérin et Shichiro ont éteint leurs téléphones. D’autres choses les préoccupe, Aérin tente d’appeler Callego, mais ils sont tombés sur son répondeur. Cela les effraies un peu, elle réitère pour finalement avoir une personne qui décroche.

 

« Callego ? »

« Désolée petite, c’est son oncle, il a laissé son téléphone dans le hall d’entrée. Callego ne sera pas vous répondre tout de suite. Son père l’a convié. Je ne serais pas donné plus de détails pour le moment. Je ne sais moi-même pas pourquoi et la petite tête a refusé de me le dire. »

« D’accord… Merci Monsieur Naberius, bonne soirée. »

« Bonne soirée petite, il t’appellera dès son retour, ne vous en faites pas. »

 

Aérin raccroche et regarde Shichiro sceptique. Celui-ci soutient son regard confus. Pourquoi Callego n'a rien dit ? Au moins leur faire savoir qu’il serait absent ? Aérin se frotte le dessous de son nez, pensive. Elle trouve cela étrange, comme s’il cherchait à s’éloigner. La démone remonte les yeux vers Shichiro qui la dévisage également.

 

— Je trouve cela étrange, déclare la rousse à son compagnon.

— J’y réfléchis aussi, mais je ne vois pas ce qui aurait pu le faire prendre de la distance.

— Toi aussi, tu as cette impression ? demande-t-elle.

— Il s’éloigne clairement. Cela m’avait déjà surpris qu’il ne me suive pas, j’aurais dû lui parler quand il m’a dit qu’il rentrait chez lui pour ne pas déranger mes parents avec ses blessures.

— Il était aussi blessé ?

— Ton frère s'est énervé un peu sur lui, mais je doute que Callego soit partit pour cela.

— Comment ma magie s'est interrompue ?

— Azael, Callego et moi avons forcé le passage et je t’ai assommée, pardon, dit-il.

 

Elle lui sourit, secouant sa tête pour qu’il ne culpabilise pas.

 

— Est-ce qu’il n’aurait pas eu l’impression de n’avoir servi à rien ? Il te considérait plus approprié comme compagnon que lui. Il ne recommencerait pas à se dire qu’il vaut mieux pour lui de s’éloigner ? dit Aérin.

— Je me le demande, Callego parle peu et avec son air renfrogné, il a toujours l’air d’être peu sensible, grimace le blanc.

— Je devrais être capable de marcher d’ici demain, nous irons chez lui, j'aimerais qu’il s’explique, ajoute Aérin, avec un brin de colère.

— Tu n’es pas en état, tu devrais te reposer, j’irais moi, répond le démon en lui caressant la joue.

 

Que faire si Callego refuse de venir leur parler de ses tourments ? Courbaturée, elle se penche de plus en plus vers Shichiro alors qu’ils continuent de parler. Le démon se rapproche pour la faire basculer contre lui tout en caressant les cheveux et Aérin finit par s’endormir sous le regard attentionné de Shichiro.

Son père vient à rentrer dans la pièce pour leur annoncer qu’il a trouvé une incantation plus simple pour sceller tour à tour ses pouvoirs. Shichiro monte le doigt contre sa bouche en laissant un « chute » passer. Son père se crispe puis sourit à son fils tout en rejoignant Hanakao pour lui expliquer son idée.

Le démon n’ose pas bouger de peur de la réveiller. Il glisse ses doigts dans la chevelure flamboyante. Souriant sans vraiment comprendre la liesse qui le prend. Sa mère passe sa tête depuis, la cuisine lui demandant de mettre la table… Shichiro grimace, il s’extirpe des bras d’Aérin qu’elle a enlacé autour de sa nuque et s’en va placer les couverts. Le repas de servi, il revient secouer avec précaution la rousse pour la réveiller.

Elle le rejoint à table, vaseuse, puis remonte les yeux vers son père… Qu’est-ce qu’il est grand, heureusement que Shichiro a pris de sa mère ! Aérin avait l’impression qu’Hanakao ne l’aimait pas. À présent, elle lui parle gentiment. Ueki semble impressionnant, mais Aérin se sent plus à l’aise avec lui, il dégage quelque chose de rassurant. Le repas terminé, la rousse fait l’effort de se lever malgré les contestations de Shichiro pour l’aider à faire la vaisselle.

Cette fois, il lui propose de venir avec lui dans sa chambre et Aérin le suit en titubant un peu, mais refuse gentiment que le blanc, la porte. Il y a des branches un peu partout, elle est plutôt surprise de voir son lit en l’air maintenu part celle-ci. Shichiro saute pour grimper sur le lit et se penche, tendant la main à Aérin pour la tirer et l’aider à le rejoindre.

 

— Tu n’es jamais tombé ?

— Non, je ne bouge pas quand je dors.

— Non, tu t’agrippes, plaisante Aérin.

— Pardon, répond le blanc en rougissant.

— Ce n’est pas grave, ça ne me dérange pas, dit la rousse.

 

Elle se glisse contre lui à la fin de sa phrase, Shichiro enroule les bras autour de sa taille et joue dans ses cheveux… Il aimerait tant l’embrasser, mais il a peur de la mordre accidentellement.

 

— Shichiro… Tu penses que Callego serait choqué que je sois… Affective comme je le suis avec toi ?

— Tu ne l’es pas ?

— C’est plus difficile, tu es tactile contrairement à lui et j’ai toujours peur de faire quelque chose qu’il n'apprécierait pas… J'ignore comment me comporter avec lui.

— Tu sais, le plus simple serait de lui poser directement la question. Il le sait que tu es câline, Callego est timide et je pense qu’il ne doit pas être à l’aise avec sa sexualité.

 

Aérin tousse et rougit d’un coup en dévisageant le garçon qui lui est amusé par son expression.

 

— Tu parles de ça, comme ça, toi ?

— Pas comme ton frère, mais ce n’est pas un sujet délicat pour moi, explique Shichiro en essayant d’avoir le regarde de la rousse qui se cache contre son torse.

— Je n’arrive pas à en discuter avec Degan et ça me gêne quand Azael se montre curieux, dit Aérin.

— Ce sont tes frères, Callego et toi êtes plus compatible de ce côté, dit Shichiro.

— Je ne pense pas, même si c’était maladroit, il l'a tenté et je l’ai coupé dans son élan en paniquant, explique Aérin, dans un murmure.

— C’est ce que je dis, vous n’êtes pas à l’aise avec ça.

 

Aérin secoue la tête, non, ce n’est pas pareil, Callego est prude, elle, elle ne ressent rien. Cela ne l’attire pas, mais… Elle sait qu’elle devra faire des compromis. La démone lève les yeux vers les siens. Il penche la tête face à ce regard triste qu’elle affiche et glisse sa main contre la joue de la démone en la caressant de son pouce.

 

— Ne t’en fais pas, souffle celui-ci en posant, son front contre le sien.

 

Il regarde ses lèvres avec envie… Désir qu’elle capte, puisque, doit-elle se l’avouer, qu’elle aussi aimerait bien le tenter. Elle se tend vers lui en fermant les yeux et il se penche sur ses lèvres pour les gouter. Il ne peut pas vraiment l’embrasser à proprement parler, mais bien qu’elle sente ses dents, cela ne l’empêche pas d’apprécier l’échange.

Shichiro adore ça, autant qu’il le déteste. Le démon à l’impression qu’elle se force habituellement, il est le plus franc au contact. Cependant, l'idée même qu’elle puisse se forcer à quoi que ce soit, le dérange fortement. Ils se séparent…Ils ont les joues en feu et leurs regards se défilent autant qu’ils ne tentent de l’accrocher. Si Callego a difficile à être affectueux comme Shichiro, lui n’a aucun mal à soutenir le regard de ses partenaires sans rougir instantanément.

Elle se glisse dans ses bras et se blottit contre lui qui lui caresse le bras. C’est son côté gauche qui a le moins subi de dégât, mais… Aérin sait qu’il la touche parce qu’elle le voit faire. Cependant, elle sent à peine ses doigts fins l’effleurer. Peut-être un peu sa chaleur l’envahir. Shichiro l’observe perplexe, il se penche sur elle et l’embrasse en attrapant tendrement sa lèvre inférieure en serrant sa couverture d’une main, concentré comme jamais pour ne pas la mordre.

La respiration d'Aérin accélère alors que cette sensation dans son ventre revient ! Elle n’a pas le temps de-ci faire, qu’il devient plus intrusif et tente de glisser sa langue entre ses crocs. 

Aérin se bloque, fuyant cette hardiesse qu'il vient d'avoir !

 

— Pardon, dit Shichiro, embarrassé.

 

L’argenté l’étreint contre lui et se laisse tomber sur le dos en l’emportant avec lui. Ce n’est pas comme la dernière fois où elle ne comprenait pas, cette boule dans son estomac est plus violente.

Elle n’est pas dans son assiette et Shichiro a une idée sur la raison, sans doute parce que lui-même pense à Callego.

 

— Je n’arrête pas d’y penser… Il m’a proposé de rester plusieurs jours chez lui et soudain, il est occupé et ne nous parle plus ?

— Mes parents refuseront que je fasse la distance de nuit, ça m’énerve !

— Je ne t’avais jamais vu énervé jusqu'à maintenant, dit Aérin, en remontant ses yeux sur lui.

— C'est rare quand je le suis, explique Shichiro, qui caresse son visage de ce fait.

— Tu penses qu’il acceptera de te parler demain ?

— Je ne lui en laisserai pas le choix, réplique Shichiro.

— Les démons sont vraiment des créatures bornées.

— Je l'ai toujours dit, rétorque Shichiro.

 

Les minutes s'écoulent sans qu’ils changent de poses, puis Shichiro reprend la conversation :

 

— Comment cela se passe quand vous êtes en tête-à-tête avec Callego ?

— C’est comme si nous ne savions pas quoi faire de la présence de l’autre, explique Aérin.

— Comme lorsqu'il est avec moi, c’est sans doute pour ça qu’il est toujours dans son cahier. En vérité, je suis étonné qu’il ait tenté d’être intime avec toi.

— C’est un peu arrivé comme ça, je lui ai montré un endroit où j’aime me réfugier... Il faudrait que je t’y emmène aussi, s'en aperçoit la rousse.

 

Shichiro lui sourit simplement et lui faisant un bisou sur le front.

 

— Je l’ai peut-être induit en erreur en m’allongeant sur le sol. Je pense que je me mets la pression parce que je sais que je devrais le sentir quand vous me touchez, mais je n’ai presque plus de sensations depuis l’accident.

— C’est bien ce qu’il me semblait, répond Shichiro. 

— Tu l’avais remarqué ?

— J’avais remarqué que tu ne réagissais pas à certains contacts et il y a ça aussi.

 

Il monte les mains vers le visage de la rousse, qui écarquille les yeux ! C’est vrai, elle a un peu senti sa chaleur, toutefois, elle ne s’est pas rendu compte qu’il a retiré ses gants. Ces avant-bras sont couverts d’écailles, comme ces tibias.

 

— C’est pour ça que tu mets des gants ? Pourtant, tu ne caches pas tes pattes ?

— C’est une habitude que l’on a dans la famille.

— Et tu caches des plumes sous ton pantalon ?

— Qui sait ? dit-il, joueur.

 

Elle lui sourit, puis baisse les oreilles, songeuse.

 

— Toi aussi, si tu en as envie, ne te retient pas à cause de moi, murmure-t-elle.

 

Shichiro se crispe et la renverse, soulevant le cœur de la rousse dans sa chute. Les yeux écarquillés, elle regarde Shichiro qui se blottit contre elle, en les recouvrant de sa couverture.

 

— Moi aussi, je peux t’agripper la tête quand tu dis ce genre de chose, plaisante-t-il

 

Elle sourit, resserrant l’étreinte tout en serrant les crocs.

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