Demi-sang.

Chapitre 3 : Examen de rang

2215 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 21/02/2022 15:53

Les cours qu’elle suit auprès de Shichiro sont faciles à comprendre. Elle devrait être en mesure de rejoindre la classe et avec un bon niveau ! L’entente avec le démon se passe mieux qu’elle ne l’aurait cru. Elle arrive à faire abstraction de sa situation quand il est là, à penser à autre chose. Mais une fois qu’elle avec elle–même. La chanson n’est plus la même.

 

Le directeur a prévu son intégration après les examens, elle a aussi un test physique à passer pour avoir son rang si elle a bien compris. Elle est là depuis près de deux semaines et elle arrive à se traîner sur ses béquilles.

 

Kikai se sent nerveuse, Shichiro a pour idée de l’emmenée à l’école. Et justement là est le problème. Il s’y rend en volant, hors elle, ne le peut pas. C'est donc par logique qu’il la porte dans ce cas. Mais comment dire. Même s’il la tient fermement, même en se cramponnant à lui de toutes ces forces, cela ne l’aide en rien à combattre son vertige !

 

Les voici enfin à terre, elle se jetterait bien dessus pour l’embrasser, mais… Un peu de tenue voyons ! Elle se redresse et inspire un bon coup tout en replaçant ces vêtements qu’elle a chiffonnés en vol et suit Balam d’un pas décidé, comme si elle allait à la guerre.

 

Elle observe les démons adolescents qui la dévisage tout autant que Shichiro.

 

*Soit naturelle et sort toi ton balai du *BIP* ! Ils ne savent pas que tu es métisses. Ils voient juste une fille loufoque, sans seins, qui marche derrière un type géant. * 

 

Elle pensait qu’ils devaient donner cours ? Pourquoi est–ce qu’ils ne vont pas dans le bâtiment principal ? Shichiro se retourne pour la énième fois vers Kikai, pour lui demander si elle ne veut pas de son aide, vu la distance qu’ils ont à parcourir. Ils se rendent dans un couloir à distance du bâtiment principale et qui semble être un endroit délaissé, pour atteindre une classe qui se situe près du local à poubelle. Elle penche la tête plutôt surprise de l’endroit. Shichiro frappe à la porte et y entre.

 

Kikai le suit confuse, ce n’est quand même pas ici qu’il donne court ? Non, ce n’est pas lui, il y a un prof qui range ces affaires. Elle le reconnaît, c’est le grincheux !

 

Callego se retourne à leur approche, soulevant un sourcil plutôt surprit de voir le démon déjà marché. Il monte les yeux vers son camarade, comprenant tout de suite sa présence. Il baisse cette fois son regard froid sur la demi–sang.

 

–Tu es certain de vouloir lui faire passer maintenant la course ? Lui demande le brun.

–Elle n’aura pas besoin de ces jambes, lui sourit Shichiro.

–Heu… Comment ça ? Demande Kikai perplexe.

–C’est une course de vol, réplique Callego.

 

Ils se sont remis en marche et se dirige vers une plateforme qui donne sur une vallée.

 

–Mais je ne sais pas voler ! Panique la démone.

–Il te faut rejoindre l’autre versant de la vallée le plus rapidement possible, crache le professeur.

–Et je fais ça comment ? S’insurge la jeune.

–Tu te débrouilles, je te donne le départ dans cinq secondes.

–Cinq.

–Mais !

–Quatre.

–Professeur Naberius ! S’affole–t–elle.

–Trois.

 

Elle regarde alors Balam qui lui montre le dos de sa propre main, faisant baisser les yeux de Kai vers la sienne. Elle avait oublié le sceau qu’il lui a justement inscrit ce matin.

 

–Deux ! S’écrie le démon et donnant un coup de coude à son collègue.

 

Elle invoque son gecko en lui insufflant plus de magie comme le lui a montré Balam, pour que celui–ci soit plus gros. Il a plus l’apparence d’un petit dragon d’un mètre de haut sur lequel elle s’empresse de montrer.

 

–Un, Vas–y !

 

Le reptile s’envole et Kikai agrippe son cou en enfouissant sa tête, contre la nuque de la créature. Ses jambes enserrent les flancs de l’animal et ces mains agrippent les épines de son dos. Shichiro lui a dit que son familier devrait être guidé au risque qu’il ne se dissipe. Elle redresse son visage prenant sur elle et le rappelle à l’ordre pour qu’il survole au plus vite la vallée.

 

Callego et Shichiro lui emboite le pas. Et ben, elle est pressée ! Elle vient de battre le record de vitesse de l’école. Elle se pose et les démons la rejoignent. Kikai est toujours accrochée à son familier, tremblante et blanche, ce qui en fait lever son sourcil à Callego.

 

–Tu as le vertige ? Se moque le brun.

–Je suis née avec une aile atrophiée, je n’ai jamais volé de ma vie ! Et si vous en connaissez le terme alors, je ne suis pas une exception !

–Non. Tu n’en es pas une, mais comme pour les autres, tu es ridicule, ricane le démon.

 

Ça s’est fait… Elle regarde le démon qui parait fière de sa vanne en plus. Il lève ensuite son bras à l’approche d’un hibou à trois yeux, qui n’a pas l’air serein. Shichiro s’en approche caressant l’animal.

 

–Il ne s’est toujours pas remis de sa rencontre avec Iruma, râle le grincheux.

–Le petit fils du principal ? Rit Shichiro.

–Place ta main dans sa poche ventrale et saisit ton rang, lui explique Callego.

 

Elle s’exécute alors que l’oiseau fuit aussi vite qu’il n’est arrivé sous le regard sceptique des démons. Elle tourne le badge qu’elle a dans la main pour en lire l’inscription.

 

–Gimel ? Je me serais attendu à un Daleth pour une Bahamut, réplique Callego.

 

Il aurait cru qu’elle serait de même niveau qu’Asmodeus vu sa lignée, mais puisque Sullivan à expliquer qu’elle venait d’un coin reculé comme Iruma. Il est plutôt surpris qu’elle soit si haute, quand il voit les difficultés que rencontre le garçon.

 

Les démons font fait route arrière pour revenir vers le bâtiment principal. Une fois dans la cour, Callego s’arrête et se tourne vers Kikai.

 

–Tu viendras passer l’examen de trimestre dans ma classe, celle que tu vois là–bas, pointe–t–il un grand bâtiment luxurieux et isoler des autres.

–D’accord… Répond–elle en se tournant vers Shichiro.

–Ah ouais et Shichiro, le directeur demande à ce que tu remplaces le professeur Dali, il est dans son cycle du mal, lui dit simplement le démon.

–Tu as son hor…

 

Le démon le lui donne sans même le laisser finir sa phrase. Il le remercie, le salue et fait demi–tour. C’est reparti pour le baptême de l’air. Tient, les professeurs sont dans le même bâtiment, non ? Pourquoi est–ce qu’elle n’en voit aucun parmi les élèves qui retournent également chez eux ?

 

–Les professeurs quittent le bâtiment plus tard ?

–Ils passent par le sous–terrain, c’est un ascenseur qui relie le bâtiment de la pension à l’école.

–Et pourquoi tu ne le prends pas ?

–Je ne suis pas à l’aise dans cette cage…

 

Elle le regarde alors avec un petit sourire narquois et son vertige à elle, alors ?

 

–Je passerais par–là, quand ton fera chemin ensemble… Ou je te laisse y aller avec Callego, réfléchit–il.

–Youpie, en cage avec monsieur colère, rigole–t–elle.

–Callego peut paraître rustre, mais c’est un bon démon.

–Vous vous connaissez depuis longtemps ?

–Nous avons fait nos années ensembles.

 

Elle lui sourit, se retournant vers la porte de la pension qu’ils viennent d’atteindre. Il lui laisse prendre l’ascenseur et elle l’attend, vu qu’il passe par l’escalier. Ils n’ont plus qu’à rejoindre l’appartement de Shichiro. À l’intérieur elle s’écroule dans le canapé. Ces jambes n’en peuvent plus ! Qu’elle peut être bornée par moment. Elle se sent alors tomber sur le côté. Shichiro vient de s’asseoir, avec leur différence de gabarit, il l’a faite pencher vers lui.

 

Il en profite pour glisser ses doigts dans sa chevelure violette, ce qui donne des frissons à la jeune. Ce n’est pas qu’elle n’aime pas… Il est tactile, elle l’a remarquée, mais à chaque fois. Il y a ce frisson qui la parcourt et elle ne peut s’empêcher de trouver étrange de ressentir ça pour un adulte.

 

–Tu peux manipuler la magie, mais tu ne m’as pas dit qu’elle était ta magie héréditaire ?

–Mon père l’appelle, empathie. Je peux ressentir les émotions des autres et jouer dessus. Par–contre, je sais que je peux bloquer et stocker mes émotions, mais je ne sais pas vraiment pourquoi.

–Ton père ne savait peut–être pas comment t’apprendre à t’en servir.

–Ou il n’est pas complet, parce que je ne le suis pas moi–même, rétorque la jeune.

–Je ne pense pas, tu serais plutôt dépourvue de magie. Or tu en es capable. Je t’apprendrais aussi à maitriser ta magie héréditaire.

 

Le silence revient, elle regarde ses mains et ces bandages qui s'avèrent moins nombreux. Ça y est le caniche est de retour.

 

–Kikai, tu regrettes ton choix ? Lui demande–t–il soudain.

–Mon choix ? Relève-t-elle les yeux vers lui.

–Celui d’être ici, précise-t-il.

–Non.

–Je sais que tu mens, dit-il sur un ton plus sec.

–Qu’est-ce que ça peut vous faire de toute façon ? Réfute-t-elle vexer.

–Tu aimerais retourner dans ton monde ? Fait-il attention à son ton.

–À quoi bon ? Personne ne m’attend. Je n’ai plus que mes souvenirs qui commencent à s’effacer, dit-elle d’un ton colérique.

 

Elle serre les crocs, la colère se mélange à la tristesse. Elle a envie de hurlé sa rage, mais elle n’arrive pas à laisser couler ses larmes. Sa gorge a beau se nouer, son estomac se retourner, elle se retient de toute laisser paraître. C’est comme si des aiguilles la piquait tout du long. Encore une fois, elle refoule ces sentiments loin en elle.

 

–Il y a une magie qui permet de faire une photo de ta mémoire.

 

Elle relève ses yeux perplexes vers lui.

 

–Tu veux essayer ?

 

Elle hésite puis acquiesce. Il monte alors ces mains au-dessus de sa tête ou une fumée prend ensuite forme. Il lui dit de penser à ces parents ce qu’elle fait. Elle n’arrive pas à voir autre chose que le visage malade de sa mère. Elle tente avec son père. Il lui apparaît ensanglanté, ces souvenirs se mélange avec sa confusion. La fumée n’arrive pas à figer un portrait reconnaissable de ces parents. Shichiro arrête, alors que Kikai s’énerve et ce mets à trembler.

 

–Tu y arriveras quand tu te sentiras mieux, lui explique-t-il doucement.

–Je n’arrive plus à me souvenir des moments heureux, se lamente Kai.

–Tu as vécu quelque chose de difficile, c’est normal, donne-toi le temps de l’accepter.

–J’ai ouvert le portail par réflexe. Je suis une Bahamut abîmée qui ne peut pas non plus se transformer en dragon. J’étais une honte pour mes frères et sœurs, ils voulaient que père se débarrasse de moi, mais il la refusé. Ils m’ont attaqué et mon père c’est fait tuer en me protégeant, rage Kikai.

 

Chishiro emmagasine toutes ces infos. Elle déteste sa faiblesse et encore plus la montrer. Cette rage est toujours en elle, mais étrangement, son estomac est moins lourd.

 

–Mais vous avez tort. Je ne regrette pas d’être ici, avec vous.

–Je suis ravi de te l’entendre dire et arrête de me vouvoyer, la caresse Shichiro.

 

Elle lui sourit en guise de réponse, elle n’est pas trop dans son assiette pour manger aujourd’hui, elle préfère aller se coucher. Elle a sa chambre à elle maintenant, avec un grand lit, une commode remplie de vêtements qu’elle ne sait plus où donner de la tête et vue sur la forêt qui englobe la pension. Elle a également sa propre salle de bain.

 


Laisser un commentaire ?