Demi-sang.

Chapitre 9 : Conclusion

807 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 25/02/2022 23:13

La demi-sang se redresse d’un coup se retournant vers la voix qui l’appelle. Elle se jette en courant dans les bras tendus en sa direction qui l’accueille avec un sourire bienveillant.

 

-Regarde papa ! J’arrive à faire l’enchainement que tu m’appris hier ! Dit-elle en s’effectuant.

 

Le démon dragon a un visage plus bestial qu’elle, des écailles plus visibles, des cornes plus longues et épaisses. Kikai est satisfaite, mais elle prend soudain la moue.

 

-Pourquoi je n’arrive pas à me transformer en dragon ?

 

Le sourire du père quitte alors son visage, soupirant en détournant les yeux d’elle.

 

-Tu n’es qu’à moitié Bahamut après tout, tu ne seras jamais comme moi, tu resteras cette fille inutile.

-Je sais me servir de la magie, apprends-moi un sort qui pourrait pallier ma faiblesse ! Je veux devenir un dragon, moi aussi !

-C’est inutile Kikai, regarde-moi, je suis mort pour ta misérable vie ! Ta faiblesse m'a tué !

-Je ne le voulais, papa pardonne-moi !

 

L’apparence du démon change pour être la dernière vision que sa fille à de lui. C'est-à-dire un corps mutilé qui lui tourne le dos. Il s’éloigne de Kikai qui n’arrive pas à le suivre. Elle tend désespérément ces bras pour essayer de le retenir. Le tissu de son tee-shirt s’échappe d’entre ces doigts et la silhouette de Fatak disparaît dans une lumière aveuglante.

 

-Ne me laisse pas !

 

Kikai se réveille en sursaut. Elle tremble jusque dans ces mains qu’elle porte à son visage pour essuyer les larmes qui roulent sur ces joues. Où est-elle ? La dragonne ne reconnaît pas la pièce et elle se crispe en remarquant la présence des démons.

 

-Ça va Kikai ? S’en enquit son tuteur.

 

Elle n’a pas fait que crié dans son rêve.

 

-J’ai mal à la tête, répond-elle en se la massant.

-Tu t’es relevé trop vite, rétorque Callego.

 

Ce n’était qu’un rêve. La démone les regarde confuse. Ils ont fini de manger depuis un moment, mais ils lui ont gardé une assiette de côté. Shichiro la lui apporte, bien qu’elle se lève, préférant manger à table.

 

-Je suis resté longtemps inconsciente ?

-À peu près quatre heures, lui répond Shichiro.

-Nous sommes toujours au parc ? Iruma et Ronové vont bien ? Et les autres ? Se rappelle soudain la dragonne.

-Ils vont tous bien, Iruma a fait absorber la magie de la chimère à sa bague gloutonne, lui explique Shichiro.

 

C’est vrai, il le lui avait mentionné. Elle sourit, mais au fond d’elle, sa frustration reste intacte. Elle a le regard bas, mais le remonte à l’interpellation du blanc à qui elle sourit faussement.

 

-Ma magie est inutile…

-Tu as dit que ta magie héréditaire te venait de ta mère, elle ne t’a pas appris à l’utiliser ? Lui demande Callego.

-J’étais très jeune quand ma mère est morte, ajoute Kikai en baissant la tête.

 

Le brun se raidit. Elle l’avait dit qu’elle n’avait plus de parents. Il vient de capter le regard inquiet de Balam. Kikai a fini son plat et Callego est retourné dans sa chambre… Où s’énerver sur les élèves qui font énormément de bruit, au vu du silence soudain. Callego vient de remettre de l’ordre dans les rangs.

 

Kikai est près de Shichiro, assise contre l’armature du lit, les genoux contre elle et le regard pensif.

 

-J'oublie leurs visages. J’ai l’impression de les trahir en vivant sagement ma vie ici, réagit-elle soudainement.

-Tu as le droit d’être triste. Fatak te préfèrerait heureuse qu’uniquement animé par la colère, la rassure le démon

-Si seulement j’avais la force de le venger. Je reprendrai ma vie plus sereinement.

-Augmente ton rang et surtout ne sombre pas dans la colère. Ton père ta sauvée pour que tu puisses suivre ta propre route, la vengeance peut attendre, la raisonne-t-il.

 

Elle grimace le regard bas. Shichiro s'est assis à côté de Kikai qui a toujours sa tête entre ces bras croisés, sur ces genoux. Il lui caresse les cheveux dans une tentative de réconfort. La dragonne se laisse alors coulée sur lui. Sa gorge se noue, son estomac est acide, elle a si mal ! Pour la première fois, depuis qu’elle est dans l’autre monde, elle laisse sa tristesse parler.

 

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