Is it or is it not ?

Chapitre 9 : Dans un état second

6646 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 18/03/2019 23:24

[NDA : Bonjour à tous, voilà je voulais vous prévenir que j'ai changer la forme de la fanfiction, et aussi au cours de ce chapitre il y a un changement dans le point de vue de narration. Comme ça faisait un moment que je souhaitai le modifier, je n'ai pas pu me résoudre à le faire avant, mais pendant l'écriture de ce chapitre. Comme ça prenait énormément de temps avec mes études, je n'ai pas voulu attendre de le réécrire, et je le poste ce soir, je prépare déjà l'écriture du prochain chapitre. J'espère qu'avec le temps utilisé vous pourrez constater par vous même des modifications apportées à la fanfic.

Je précise que certains personnage et aspect de la trame ne sont pas de moi, mais l'oeuvre original intitulé IS IT LOVE. J'ai juste modifié et aussi ajouté certains personnages totalement fictifs dans le récit. Bien sûr, je ne vous spoil pas, mais je ne compte pas suivre l'avancée du jeu vidéo dans son entièreté, juste certains éléments vous sembleront familiers si vous avez déjà joué au jeu.

Merci pour votre Lecture, n'hésitez pas à écrire vos remarques en commentaire, même si je prend du temps à poster, je réponds toujours.

Sur ce, bon lecture ! ]






Chapitre 9 – Un état second





Nous entrons dans le bar avec mon professeur : quand j’y pense, sortir avec son prof de fac n’est pas des plus communs comme activité ;  je n’étais pas très rassurée que quelqu’un puisse nous voir. Mais nous n’avons croisé personne de notre connaissance sur le chemin, et Sébastian m’a assuré que le bar n’était pas du tout connu. Étonnant quand on sait la superficie de la ville. Mais après tout, les vampires, les sorcières et les loups ont réussis à dissimuler leur existence et à cohabiter avec ces secrets jusqu’à maintenant, alors qu’est-ce qu’un petit bar de quartier de plus. Enfin, « quartier » n’est pas le mot le plus adéquat pour qualifier l’endroit… Nous avons traversé des ruelles étroites et sinueuses, sombres car uniquement éclairées d’un pauvre lampadaire qui clignotait ses dernières lumières.

Sébastian me tient la porte, tel le gentleman qu’il est, et me laisse entrer la première : l’ambiance du bar est assez rustique. Les murs sont mansardés de bois et des briques rouges ornent les murs habillés de vieux rideaux à carreaux aux fenêtres. Le feu dans l’âtre réchauffe la pièce, bien que d’aspect déjà fort chaleureux. Le bar, tenu par un homme qui nous accueille avec le sourire, est long et élégant malgré la simplicité du reste. Ne m’étalant pas plus en analyse des lieux, rassurée que tout est l’air « normal », nous nous avançons, et mon ami salut vivement le Barman :


-         Comment ça va Aaron ?

-         Ça fait longtemps Jones, s’enquit le grand brun cependant qu’il ressuie un verre tout juste sortie du lave-vaisselle, tu me fais de la pub ? dit-il en ma direction.

-         Je te présente Helena, répond mon professeur en m’invitant à m’assoir à côté de lui, on travaille ensemble sur un projet.

-         Ravi de faire ta connaissance, Helena ! Dis donc Seb, tu nous ramènes un spécimen rare et de toute beauté cette fois ! se moque l’autre.

-         Parce qu’il ramène des nanas en général ? m’exprimais-je pour la première fois, en rendant son salut à Aaron.


Aaron pouffe de rire tandis que Sébastian fait la moue. Je lui lance un léger coup de coude dans un enthousiasme peut-être trop flagrant et maladroit, mais cela semble marcher, il retrouve son sourire amusé. Je dois avouer que notre discussion nous a beaucoup rapprochés mais je ne voudrais pas prendre trop la confiance. Et puis, les contacts physiques, même amicaux, non jamais été mon fort. Je regrette presque aussitôt d’avoir oublié qu’il était encore mon prof, et que nous étions venus pour le « travail », aussi peu officiel qu’un bar puisse être pour entretenir ce genre de conversation sérieuse. Aaron me propose à boire, ce que j’accepte à la suite de mon voisin qui commande une bière. Je le rejoins et demande la même chose. Les deux hommes me regardent, éberlués par ma trop grande confiance peut-être, puis je les rassure que je suis majeure malgré mon apparence d’étudiante. Je taquine le propriétaire en montrant ma carte d’identité, sur laquelle il est écrit que j’ai vingt-et-un ans, et observe l’amusement de mon compagnon. Le barman pousse un soupire et me fait un geste de la main pour repousser ma carte, jouant la comédie d’une fausse figure paternaliste et moralisatrice, ce à quoi nous rions tous les trois ensuite.

Mon attention se porte sur la cicatrice que porte le bras de Aaron alors qu’il repli un torchon. Un vestige d’une blessure grave il semblerait, étrangement la cicatrice sur sa jeune peau à l’aire aussi vieille que les bâtisses du manoir Bartholy. Les contours sont grisâtres, et leur cœur est blanc et recouvert de poils blancs comme ceux d’un vieillard, malgré que le reste de son bras soit tout à fait normal, ce qui rend la trace bien plus visible si on la compare à la jeunesse de son porteur. Hélas, mes songes sont interrompus et je ne peux admirer plus en détails la blessure :


-         T’inquiètes pas, il ne ramène pas d’étrangères ici, il a sûrement trop honte ! taquine-t-il derechef, étant donné la masse de dossiers qu’on a sur Jones ici, haha. S’esclaffe-t-il. A part peut-être la fois où tu as ramené Nicole, mais bon…

-         Combien de fois faut-il que je te le dise, ce n’était pas un rencard ! se défendit Mr Jones.

-         Ah ! c’est sûr, te connaissant ! exagère le barman. Tu n’as plus de nouvelles d’ailleurs ?

-         N’en parles plus tu veux ? réplique Sébastian d’un ton las, avec un regard dans ma direction.


En voyant la mine contrite d’Aaron, je compris que le sujet était clos. Ce qui n’est pas pour me déplaire ceci-étant dit, puisque cette histoire de Nicole commençait à m’embarrasser quelque peu : je ne comprends pas trop ce qu’il s’est passé avec cette femme, ni pourquoi Sébastian a l’air si déçu en l’énonçant, ni ce rejet intérieur que j’ai en moi qu’il a pu avoir un jour une autre collègue que moi, alors que ça a sûrement déjà dû arriver ! Mais quand une conversation devient embarrassante, je préfère l’éviter (quoi de plus normal que de ne pas vouloir aborder le sujet des ex de Sébastian ce soir ?). Aaron repart vers les fûts de bière et nous sert deux grandes pintes.


-         Et voilà pour mes deux invités ! Il y a juste ce qu’il faut de mousse ! Aaron, en nous tendant les deux chopes de manière triomphante.

-         Merci ! nous répondîmes ensemble avec Mr Jones, trinquant tous les deux et savourant la première gorgée et les effluves d’houblon sur nos palais.

-         Alors c’est quoi ce projet sur lequel vous bosser, tous les deux ?

-         Je t’en avais parlé, ça a avoir avec mon problème, peut être que la solution se trouve là bas.

-         Oh ! C’est donc cette fameuse expédition ! Mais oui c’est elle, l’élève prodige !


Je ne sais pas quelle tête je fais, mais à coup sûr mon visage se décompose. Je ne m’attendais pas à ce qu’il sache autant de choses. Il semble même qu’il soit au courant pour la malédiction de Sébastian. Ils doivent être vraiment très proches ceux-là. Remarquant ma surprise, Sébastian tente d’éclaircir mes idées : il m’informe qu’Aaron et lui étaient autrefois collègues de travail et qu’ils partaient assez souvent en expédition. Sauf qu’un jour, un accident dans lequel il se transforma en loup provoqua la terrible blessure qui résulta en la cicatrice si particulière que son ami a sur le bras. À l’entente de cette histoire, Aaron semble se remémorer ses pires instants, aussi il détourne le regard et son attention de nous, puis s’en retourne essuyer quelques verres encore mouillés. Mon regard le suit pendant que Sébastian m’explique leur histoire, que suite à cela Aaron ayant appris pour son sort, et aux vues des événements passés, ils ne pouvaient plus s’enfuir, sans courir d’autres risques : puis cette cicatrice si étrange avait presque paralysée le bras de Aaron me dit-il. Les deux hommes étaient restés amis malgré cela, Aaron connaissant le terrible destin de son camarade, l’avait accepté et était resté avec lui, l’aidant à s’installer à MysterySpell. Voyant que mes yeux fixaient sa blessure, il baisse les yeux sur son bras, gêné. Comprenant que je pouvais l’embarrasser, je détourne le regard immédiatement.


-         Tu veux la voir de plus près ? Me propose Aaron, d’un ton bienveillant.


Il tend son bras vers moi, n’attendant pas ma réponse, qui se serait limité à un pauvre hochement de tête. J’avoue être fascinée par la singularité de cette cicatrice. Je l’observe vivement, tout en gardant mon sérieux. Ainsi, les blessures de Loup nous marquent à jamais…

Aaron retourne à ses affaires, après que les deux hommes m’aient racontés leurs vieux souvenirs d’expéditions passées ensemble. Bien qu’intéressée par ces histoires, je demeure néanmoins dubitative sur la raison de notre venue ici. Aussi, je profite d’un bref silence pour poser la question à Sébastian, qui repose son regard sur moi.


-         Je voulais t’emmener ici, pour que tu saches qu’il y a des gens qui sont au courant, et que si tu veux, tu peux toujours compter sur nous. Je sais ce que c’est de tout garder pour soi, Helena. Je ne veux pas te retrouver dans les bois comme l’autre fois. Tu ne l’as peut être pas remarqué encore, mais nous n’avons jamais été seuls dans ce bar…

-         Quoi ? mais…


Je me retourne sur la salle, cherchant des bruits autour de moi, regardant même si il n’y avait pas un étage ou une salle cachée… rien. Je regarde Aaron, qui semble visiblement très amusé par ma réaction stupide. Sébastian prend mon visage dans ses mains et l’immobilise. Ce contact réussit à me faire rougir pour le peu que cela puisse paraître. Finalement il tourne légèrement ma tête en direction d’une table particulière, avec deux chaises. En me demandant de la fixer, il relâche mes joues. Je discerne petit à petit des silhouettes mouvantes. Au début, très floues, puis elles deviennent de plus en plus perceptibles. Je crois même entendre des rires. Au fur et à mesure, toute la pièce arbore une autre ambiance moins jazz et calme, mais plus rock et animée. Je crois halluciner devant pareil spectacle, car je vois apparaître comme par magie, des dizaines de personnes qui s’amusent dans un bar, alors que j’aurais juré que nous n’étions que trois depuis le début dans ce bar…


-         C’est le secret de cet endroit, et aussi pourquoi il est aussi difficile d’y accéder ! m’explique Aaron.

-         Mais qu’est-ce-que c’est que ce délire ? arrivais-je difficilement à prononcer, tellement ma mâchoire était paralysée de stupeur.

-         Tu es sûr que c’était une bonne idée Jones ? demande le barman à son ami

-         Mais oui, ne t’en fais pas Helena est des nôtres.

Suite à cela, Sébastian m’expliquait que ce bar se trouvait sur des anciennes ruines de lieux saints, souvent utilisés pour les sacrifices de sorcières, et leurs rituels. Cet endroit avait été retrouvé et protégé par les deux amis depuis 7 ans. Aaron créa le Bar, pour faire office de passage entre le monde des esprits et celui là, mais aussi pour permettre à Sébastian de toujours avoir un endroit où aller. Suite à cette déclaration, je ne pus être plus admirative de leur relation que maintenant : deux amis toujours là l’un pour l’autre… Quand ma seule amie me mentait et m’évitait…

Pendant que j’étais perdue dans mes songes, les garçons parlaient affaires, aussi je me concentrai sur leur échange :


-         As-tu parlé à Mike récemment ? demande Jones.

-         Il est en Turquie, il m’a dit que son entreprise n’allait pas fort… ne le mêle pas à tes histoires, tu sais que je ne le trouve pas réglo… réplique Aaron.

-         Qui est Mike ? M’intéressais-je.

-         Un vieil ami… réponds-Sébastian, hésitant et jetant un regard plein de sens à Aaron.

-         Un ami ?! Lui ? Laisses-moi rire ! réplique Aaron d’un ton dédaigneux, ce n’est pas lui qui a essayé de te voler ton sujet de mémoire à l’université ?

-         C’était un malentendu… Et puis, il s’est excusé, il n’y a plus de rancœur entre nous, il n’y a que toi qui le déteste, défendis Mr Jones avec un ton moralisateur.

-         Hmpf ! s’offusqua le barman, tu auras beau dire ce que tu veux pour le défendre, il ne vient pas d’ici, et ça se voit… il transpire l’argent et les mauvaises intentions !

-         Pour toi être riche est synonyme d’être mauvais !

-         C’est sa mentalité qui est mauvaise, et toi tu es trop aveugle pour le voir ! Et aussi, il ne s’est jamais vraiment intéressé à notre ville, il voulait juste te copier… tu lui as pardonné trop vite, j’te dis !

-         Rhalala, arrêtes de nous afficher devant mon amie ! dit-il, visiblement las.

-         Allons les garçons ! Où est passé votre couple hyper soudé ? ironisais-je, tentant de calmer la situation.


Visiblement, le sujet Nicole et Mike sont des terrains minés, mieux vaut éviter de les aborder à l’avenir. Je me souviens que Sébastian m’a appelé son « amie »… Notre relation évolue tellement vite, mais tellement naturellement. N’ayant jamais vraiment vécu cela, je ne sais pas si c’est très raisonnable. Il ne faut pas que j’oubli où est ma place, je reste étudiante, je dois être sérieuse… Et puis nous sommes venus ici pour travailler ! Même si je dois avouer que voir ces deux là se disputer est cocasse, je préfère changer de sujet. Ma tentative est prise de cours par mon professeur.


-         Dis-moi Aaron, tu ne voudrais pas nous accompagner pour l’expédition ? Tu sais que je couvre tout ça avec la faculté. Mais si je devais me transformer j’aurais besoin d’un ami pour m’aider…

-         C’est donc pour ça que tu es venu ? Mais tu es en bonne compagnie, avec Helena. Et puis, j’ai des affaires à régler ici, je ne peux pas abandonner mes responsabilités comme ça… tu as bien réussi à gérer jusqu’à aujourd’hui.

-         Oui grâce à toi…

-         Ne m’incombe pas tout le mérite! S’énerva Aaron, se voulant modeste. Si tu as besoin, je viendrai… mais pas tout de suite ! répondit-il.

-         D’accord… Au fait, tu habites toujours au centre ville ? s’enquit Mr Jones.

-         Ah non ! J’habite juste à côté du quartier Est. Pourquoi ?

-         Oh mais c’est à côté de là où j’habite ? m’étonnais-je.

-         Ah bon ? Tu habites où exactement ? s’enquit Aaron.

-         Près du Walker-Park, dans le quartier d’Eastburg. Répondis-je.

-         Pfouah ! Il n’y a que des maisons de bourges là bas ! bougonna-t-il, visiblement un peu déçu de ma réponse. Je ne savais pas que tu étais blindé !

-         En fait, je suis jeune-fille au pair, pour payer mes études. Et je ne vit pas dans le quartier précisément, mais dans le bois… Après j’avoue que la maison est grande… me défendis-je faiblement.

-         Ah ! Tu me rassures, non pas que je ne t’aurais pas apprécié si tu étais riche hein ! se rattrapa Aaron.

-         Mais non, bien sûr ! s’amusa Sébastian, qui écoutait notre échange depuis le début. Elle habite le manoir des Bartholy, Aaron.


Soudain, Aaron se figea. Il rouvrait les yeux difficilement. Et tourna la tête vers moi, comme si ses muscles ressemblaient à des engrenages rouillés dans son cou. Finalement, après avoir repris ses esprits, il s’exclama :


-         Tu vis chez les vampires ?!

-         Calmes-toi Aaron, répondit-Sébastian.

-         Non mais c’est la blague de l’année ! Ma pauvre, j’espère que ça va ?

-         Ils ne m’ont pas encore mordu si c’est ça qui t’inquiète, répondis-je en prenant ses réflexions à la légère.

-         Pas encore, c’est le cas de le dire ! Hahaha, s’emporta Aaron dans un élan de rire hilare. M’enfin, ils ne sont pas tous dérangés, mais pour ton bien, je te conseil de déménager ! Avant que Victor ne décide à ta place !

-         Hm… acquiesça Sébastian.


Remarquant que les deux hommes se rejoignaient dans leur opinion, je prenais conscience que ce n’était pas évident pour tout le monde d’être jeune fille au pair pour tout le monde. Surtout dans une famille comme celle des Bartholy. Je pensais que j’étais la seule à connaître leur secret, jusqu’à bien sûr ma rencontre avec Mr Jones, et maintenant j’apprends que même Aaron est au courant, et qu’il connaît le patriarche vampire ! Je ne sais pas ce qui m’étonne le plus… Qu’un parfais étranger connaisse leur identité véritable ou que Sébastian soit d’accord sur le fait que je dois me distancer des Bartholy… Il me semblait pourtant qu’il était reconnaissant et redevable à Victor. En regardant autour de moi, prolongeant ainsi le silence à cause de mon absence de réponse, je remarque les silhouettes floues étaient toutes occupées à leurs affaires… mais que l’une d’entre elle me fixai étrangement. Alors que je me décide à m’approcher, Sébastian et Aaron dévie sur un autre sujet de conversation à propos de l’expédition et de l’organisation : je n’y prête pas plus d’intérêt et travers le bar vers la silhouette qui se détail sous mes yeux au fur et à mesure que j’avance. Une fois arrivé à la hauteur de cet ombre, j’hésite. Puis les traits se dessinent et je vois s’élever devant moi une jeune femme aux cheveux bruns et au teint chaud avec un sourire d’ange m’éblouir. Sur un ton bienveillant, elle m’adresse la parole :


-         Tu es Helena Meyer, n’est ce pas ?

-         Comment savez-vous cela ? répondais-je, vivement surprise de cette popularité soudaine.

-         Tu connais ma fille, Sarah, ajouta-t-elle avec un sourire merveilleux sur ses lèvres. Je surveille ce qu’elle fait comme je te surveille puisqu’elle tient à toi. Mais j’aimerai que tu sois plus sincère avec elle. Elle sera capable de t’aider si tu lui parles de tes pouvoirs… Nous les sorcières nous t’aiderons… je ne dis pas la même chose pour ton ami, me dit-elle en me désignant du regard mon beau compagnon toujours assis au bar.

-         Vous êtes la mère de Sarah ? Et vous savez pour mes pouvoirs aussi ? Mais pourquoi ne voulez-vous pas aidez Sébastian ? m’offusquais-je, visiblement cette femme connaissait plus de choses sur moi que l’inverse.


(NDA : désolée, je sais que ça va paraître perturbant, mais j’ai changé le point de vue de narration à partir d’ici ; ce n’est donc plus Helena qui raconte son histoire à la première personne. Je trouvais cela un peu rébarbatif et gnian-gnian comme manière d’écrire, désolée si cela vous perturbe. N’hésiter pas à me le signaler, si vous trouviez cela mieux avant)


-         A cause de ma naïveté, je suis décédée en essayant de ressusciter un être qui m’était cher. Hélas, je l’ai payé de ma vie et n’ai même pas obtenu le résultat que je souhaitai. En tant que mère, il est normal de s’inquiéter pour sa fille, et puis ne t’en fais pas, même si je ne suis plus de ce monde Sarah sait communiquer avec nous, même si la confrérie l’en empêcheront, car ils m’ont renié après ma mort… expliqua-t-elle, visiblement dépitée.

-         Reniée ?

-         Oui, pour ramener la personne que j’aimais j’ai eut recours à des procédés douteux et de la magie noire, quand j’ai été découverte, j’étais bien sûr déjà morte, mais ma famille s’est empressée de me renier pour éviter le déshonneur. Heureusement, j’ai donné aux sorcières une héritière de mon clan avant de partir, mais ils placent tous leurs espoirs en elle, j’ai peur qu’elle ne subisse trop de pression. C’est pourquoi elle n’agit pas toujours de manière juste avec les autres… Je t’en prie Helena, tu es probablement la seule amie qu’elle puisse rêver d’avoir, qui puisse comprendre sa peine et la soulager. Ne vous distancer pas l’une de l’autre, votre amitié saurait vous aider en temps voulu.

-         Si vous avez eut recours aux magies noires, comment se fait-il que vous puissiez encore être ici et parler ? Je croyais d’après les récits, et les légendes que j’ai lu sur les sorcières que lorsque l’une d’entre vous utilisai ce genre de méthode, son âme ne pouvait rejoindre celles des morts, questionna Helena, un ton emplit de compassion après avoir entendu la plaidoirie de la mère de son amie.

-         Il ne m’est pas autorisé de t’avouer ou de t’expliquer les règles de la sorcellerie. Je peux néanmoins te dire que mon erreur était unique et mon but était pure : c’est pourquoi même en ayant fait usage de la magie noire, mon âme est restée saine. Par contre, si je peux te donner un conseil : ne te fie pas aux légendes, et encore moins aux vampires et ceux qui les côtoient…

-         Pourquoi me dites-vous cela ? demanda Helena, perplexe, détournant le regard vers son ami dont la présence posait visiblement problème à son interlocutrice.

-         La personne qui m’était chère m’a été enlevée par l’un d’eux. Ne leur fais pas confiance, d’accord ?


A ces mots, Helena ne su quoi penser. Elle avait continué de fixer les deux hommes au bar, qui discutaient toujours. En se retournant pour rétorquer quelque chose à la femme, elle remarqua qu’elle et tous les esprits avaient disparus. Helena parcouru la pièce plusieurs fois pour s’en assurer, mais il était clair qu’il n’y avait plus de silhouette floue. Elle allait pourtant demandé le nom de la mère de Sarah, mais sa question allait demeurer sans réponse. Ou du moins, Helena le pensait jusqu’à ce qu’elle baisse les yeux sur la table ou était graver le nom de Cécilia, pendant quelques instants : les lettres scintillaient leur dernières lumières avant de s’estomper dans le bois et disparaître pour de bon. Helena comprit qu’elle avait obtenu la réponse à son interrogation. Elle sourit comme pour remercier l’esprit, et partie rejoindre ses amis au bar, tout en songeant à l’étrangeté de cette rencontre, et en se rappelant l’avertissement de Cécilia. Mais pour autant, Helena devait s’habituer à toutes ses bizarreries, car à présent elle n’était plus seule à être étrange dans ce monde. Mr Jones qui avait ressenti l’absence de son étudiante, se trouvait ravi de la retrouver à ses côtés : sûrement un peu éméché par la deuxième pinte qu’il s’était enfilé tout en discutant avec Aaron. Les deux hommes n’avaient pas vu le temps passés, et Sébastian avaient encore des choses de prévus avec Helena.


-         Tu faisais quoi au fond du bar ? lui demandait Aaron, tout curieux qu’il était.

-         Je discutais avec une connaissance, répliquait-elle.

-         Eh bah, je comprends maintenant ce que tu voulais dire par spéciale ! Ah ! s’esclaffa le barman, de son rire chaleureux.


Aaron ne la jugeait pas, au contraire, cela lui faisait même plaisir que quelqu’un d’autre puisse s’entretenir avec ces « clients » invisibles. Il admirait quelque peu Helena pour ses facultés, mais n’en demeurait pas étonné puisque Sébastian lui en avait déjà parlé. Helena n’oubliait pas les remarques de la défunte sorcière, mais appréciait cependant la compagnie de ses nouveaux amis. Elle qui commençait à prendre conscience de cette relation quasi fusionnelle qu’elle entretenait avec son professeur. Ce dernier qui d’ailleurs la fixait étrangement depuis son retour :


-         Helena, j’ose espérer que tu as prévenu les Bartholy que tu rentrais tard ce soir… s’enquit-il.

-         Oui, je l’ai fait en venant ici, pourquoi ? demanda-t-elle avant de pousser un hoquet, puis un autre.

-         Il y a certaines choses que nous devons finaliser. La faculté est fermé à cette heure, aussi, il serait préférable de trouver un autre endroit pour travailler et je ne veux pas que tu rentres seule, surtout à des pas d’heure… enchaîna-t-il, pendant que la jeune fille l’écoutait dans sa frénésie de hoquet.

-         Huqgh ! Oui, d’accord, mais ne t’inquiètes pas ! Huqgh ! peinait-elle a répliquer, j’avais prévenu que je dormais chez Sarah si jamais, haha… hahahaha !


Helena partit dans un éclat de rire imprévisible. Sébastian commençait a paniqué en voyant la réaction de son étudiante et assistante, puis Aaron qui avait vu toute la scène, ne pouvait plus se retenir de rire à son tour.


-         On dirait que ta collègue ne supporte plus l’alcool !

-         Oh non ! s’étouffa Sébastian. Elle en est à sa combien ?

-         Tu sais compter ? lui dit-il, en lui montrant les chopes vides au bout du bar, qu’il avait déjà commencé à nettoyer. C’est qu’elle buvait pendant qu’on racontait nos histoires du bon vieux temps ! ajouta Aaron qui rigolait de plus belle.

-         Je ne peux pas la laisser ici, tu n’as rien pour faire passer l’alcool ?

-         J’ai de l’eau… pouffa Aaron, oh attention ! s’écria-t-il.


Helena avait renversé ce qui lui restait de bière qu’elle voulue engloutir d’une traite sur son chemisier blanc. Heureusement pour elle, la transparence de sa chemise était dissimulée immédiatement par les réflexes de Jones qui la couvrait de serviettes pour sécher. Malheureusement, cela n’aidait pas. Helena sombrait encore plus dans le délire, et ne tenait plus correctement l’assise sur le tabouret. Jones l’a rattrapa et la stabilisa juste à temps :


-         Argh ! Allez viens Helena, ne restons pas ici… Merci Aaron, on se voit une prochaine fois !

-         Ahaha, oui c’est ça ! Faites pas trop de bêtises ! pouffa Aaron, d’un ton manifeste de sous-entendus explicites.

-         Arrêtes un peu tu veux ! lui lança Sebastian.


Les deux jeunes gens se rendaient donc chez Sebastian en se hâtant autant qu’il pouvait. En sortant du Bar, Sebastian entendit son ami se moquer, et la fête repartir de plus belle, comme si leur départ avait réveillé les esprits et que la fête pouvait recommencer. Il tenait Helena par la taille et avait posé son bras sur ses épaules histoires d’être sûr qu’elle ne tombe pas. Quant à elle, ses pensées divaguaient et son discours n’avait aucune clarté.

 

-         Quelle idée j’ai eut de vous faire aller dans ce bar ! Se plaignait-t-il, si j’avais su que tu ne connaissais pas tes limites, je ne t’aurais pas emmené ici…


Ses limites ? Comment aurait-elle pu les connaître, elle commençait à peine à expérimenter les soirées étudiantes quand elle s’enfila plus de quatre pintes ce soir : évidemment qu’elle n’allait pas restée fraîche et sobre ! Du moins tenter t-il de se raisonner, ce n’était évidemment pas de la faute d’Helena, ni la sienne : après tout, ça arrive à tout le monde une cuite !

-         Aha…aaaaaah ! l’air fw-frais est tewl- tellement bon ! bégaya Helena, en s’émerveillant, telle une gamine.


Sebastian qui découvrait la Helena bourrée ne pu s’empêcher de sourire et trouver ça mignon. En même temps, il ne pus étouffer un rire en la voyant autant galérer pour articuler ses phrases. Alors que Sebastian se rendit compte que l’air était effectivement de plus en plus frais, il releva la tête sur un ciel nuageux qui ne présageait rien de bon. Il avait beau faire nuit, il pouvait, notamment grâce à ses aptitudes de loup sans doute, prévoir la pluie qui arrivait sur eux. Et cette dernière ne manqua pas à l’appel puisque aussitôt après, il se mit à pleuvoir des cordes sur les deux individus. Sebastian aurait pu prévoir quelques minutes avant si il n’avait pas lui aussi bu quelques verres… Il était trop tard pour penser à cela cependant, la pluie tombait déjà, il fallait se dépêcher de trouver un abri. Heureusement il ne restait que quelques mètres à parcourir, il s’empressa de porter Helena sur son dos et couru aussi rapidement qu’il le pouvait jusqu’à sa petite cabane dans la forêt. Les arbres permettaient d’atténuer la tempête, mais ne pouvaient rien contre le vent torrentiel. Helena, toujours en train de délirer malgré la situation chaotique, comparait la course du loup avec celle de son ami vampire, ne pouvant s’empêcher de trouver drôle le fait que certes le Drogobus était plus rapide, mais qu’il faudrait trouver un nom pour son nouveau moyen de locomotion, le dos de son professeur. Elle songeait au Sebastocar, mais n’étant pas satisfaite elle continuait de réfléchir tout en rigolant de plus belle à chaque fois que Sebastian sautait au dessus d’une flaque trop profonde pour éviter de trop se salir. Un fois arrivés sous le porche de la petite maison, qui ressemblait plus à un Chalet, Sébastian aida Helena à enlever son manteau pour le faire sécher dehors avec ses chaussures ainsi que ses propres affaires. Il ouvrit la porte, invitant la jeune fille à entrer.


-         Je vais t’apporter une serviette et de quoi te changer, lui dit-il. Désolée d’avance mais je n’ai pas de vêtement de fille, tu t’en doute peut-être ceci-dit…


Helena avait beau ne pas faire beaucoup attention à ce que lui disait son ami, elle comprit qu’il était célibataire et dans sa tête encore sous l’effet de l’alcool, elle ne pu refréner des idées déplacées sur ce qui pourrait arriver ce soir entre eux : ils étaient seuls après tout, dans une maison dissimulé dans les bois…


-         La salle de bain se trouve là bas, commences à y aller, je vais préparer un feu de cheminée. Ajouta-t-il avec sa bienveillance naturelle.


Elle s’avança vers la salle de bain, tout en scrutant les lieux, elle ne pus toutefois prêter de réelle attention aux détails de la décoration du professeur. Elle tâchait de se souvenir de la soirée, comment elle en était arrivée là : Bar, Aaron, esprits,… bourrée. Voilà tout ce dont elle arrivait à se rappeler, ce qui était peu. Elle entra dans la salle de bain et referma à peine la porte. Elle commença par enlever son jean, puis ses chaussettes trempées qu’elles déposaient sur une chaise près de la baignoire. Elle déboutonnait chaque bouton et ouvrait sa chemise dont le tissu collait encore à sa peau et renvoyait des effluves de houblon. Elle s’arrêta comme pour s’enivrer de cette odeur d’alcool tout en tenant les deux bouts de sa chemise grande ouverte sur ses sous-vêtements.


-         Helena, je t’apporte ta servie- …


En ouvrant la porte pour entrer, (porte qui n’était, on le rappelle pas fermée) Jones se trouvait nez à nez sur la jeune fille à moitié nue dans sa salle de bain. Sous le choc, il fit tombé la serviette et le T-shirt par terre, bouche bée. Helena releva la tête sur un Mr Jones complètement désemparé, mais ne réagit point. Elle lui jeta un regard sans retenu, aucune gêne ne transparaissait dans ses yeux, l’alcool n’étant visiblement pas redescendu. Sébastian se ressaisit, refermant sa bouche et tentant de se contenir. Malgré cela, ses yeux ne purent s’empêcher de descendre pour admirer la tenue de la jeune fille. Réalisant qu’il commençait à avoir des pensées un peu trop orientées, il détourna vite le regard.


« Mais qu’est-ce qui me prend… » Songea-t-il.

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