K2V2 : Guide du Voyageur Dialectique
Chapitre 1 : Abécédaire d'une disparition
2867 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 21/10/2025 13:49
Avant-propos : j’emboîte le pas à Blue et à Bucky. Je profite du défi proposé sur le site d’écriture Nocteller (dont Blue a partagé le principe il y a quelques jours) pour lancer un petit prologue impromptu à ce qui était initialement prévu comme un mini Two-Shot (rédigé à la va-vite… sérieusement, j’ai à peine eu le temps de me relire, je m’excuse par avance des éventuelles – immanquables – fautes :’)) pour célébrer la sortie ciné du second opus de Kaamelott. Et rendre un mini hommage à mon personnage préféré de la saga : le grand absent :p
Principe du défi Nocteller : “Deux personnages de votre choix entament une discussion. La particularité de leur conversation : les premières lettres de leurs répliques suivent l'ordre alphabétique. Le texte ne devra comporter que des dialogues.” Pour le troisième dialogue, j’ai un peu triché, vu qu’il est divisé en deux parties et comporte plus de deux personnages.
Cette histoire participe également en seconde chance au défi " le Crossover improbable - (janvier février 2022)".
Bon après, pas sûre que ce soit si "improbable" que ça, par rapport à l'un des deux lores... à vous de juger ;) Bonne lecture !
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Prologue – Un seul être vous manque et…
ACTE 1 – NUIT
EXT. CAMP FORTIFIE
Abords de la nouvelle table ronde.
Le Roi Arthur et le Seigneur Léodagan
– Alors, c’est vrai ce qu’on raconte ?
– Bah, je sais pas moi. Loin de moi l’idée de vous offenser, beau-père, mais il va peut-être s’agir d’être un poil plus précis dans vos questions, si vous attendez des réponses. Qu’est-ce qu’on raconte ? Et surtout, qui le raconte ?
– C’est ça… Jouez à celui qui comprend pas. C’est bien votre style ça, la fierté blessée, à pas moufter jusqu’à ce que ça pète. On a déjà donné. N’empêche qu’à votre place… moi, j’aurais dégondé.
– Dégondé ? Non, mais, excusez-moi, mais là, il est tard et je fatigue. Vous avez conscience que je pige pas un mot de ce dont vous cherchez à causer ?
– Eh bien, je vous cause de l’autre con qui s’est tiré ! De quoi d’autre, vous voulez que je vous parle ? Toute la Cour jase sur le thème depuis des semaines ! Moi, ça m’aurait bien mis à l’envers.
– Faudrait peut-être pas pousser les qualificatifs, déjà : si à vos yeux une quarantaine de gusses qui campent dans la forêt, ça représente une Cour… pardon, mais contez ça à d’autres. Et pour ce qui est de jaser : ça a toujours été le sport national de tout le Royaume de Bretagne ! Du continent, même. J’ai du mal à comprendre ce qui, soudain, vous débecte dans le phénomène.
– Grand seigneur, hein, comme toujours. En attendant, un chevalier qui se pointe pas durant des mois alors qu’on est au seuil de la guerre et qu’il est officiellement convoqué à la Nouvelle Table Ronde, c’est...
– Ha oui, c’est vrai, La Nouvelle Table Ronde… vous parlez d’une trouvaille. Je vous rappelle que moi non plus, je n’avais pas spécialement prévu de les honorer vos convocations, à vous et à votre tendre moitié.
– Impossible de vous faire admettre que ça vous défrise qu’il se soit barré ?
– Je n’ai rien à admettre, vu que je m’en tape.
– Karadoc, lui au moins ne joue pas les faux-jetons : hier, il a gueulé à travers toute la taverne et à qui voulait l’entendre, qu’il « l’emmerdait » son ancien compère. Autre chose que votre posture, mon p’tit père !
– Le Seigneur Karadoc peut bien dire ce qu’il veut, ça n’empêche pas que je m’en tape. Et puis, qu’est-ce que vous fichiez à la taverne ?
– Mais de quoi je me mêle ? Vous vous prenez pour ma femme ?
– Ne montez pas dans les tours, alors que c’est vous qui nous avez lancés dans cette discussion à la con !
– Oh, c’est bon, là ! Redescendez aussi, plutôt que de m’envoyer des fions. Pour votre gouverne, à la taverne, je supervise. Oui, je supervise la reconstruction. Figurez-vous que je m’ennuie depuis que Calogrenant et moi avons mis le feu au potager. L’air de rien, faire pousser les radis, bah, ça occupe l’esprit.
– … Peut-être que vous devriez reconstituer une petite plantation. Tout le monde a besoin de loisirs, histoire de s’aérer la soupière.
– Qu’est-ce que vous croyez ? Que j’peux m'permettre de planter des choux ? Je suis Roi de Carmélide et stratège militaire du Royaume : pas le temps de jouer dans la bouse, comme le dernier des pégus !
– Rappelez-moi pourquoi vous vous agitez à chaque fois que j’ai le malheur d’ouvrir la bouche ? Plantez des choux ou n’en plantez pas, mais arrêtez de me casser les noix !
– Si vous reconnaissiez que l’autre glandu vous manque et que vous gueuliez un bon coup, ça vous détendrait les noyaux et vous causeriez meilleur !
– Taisez-vous, à la fin. C’est quoi cette nouvelle marotte ? Puisque je vous dis que je m’en fous !
– Un peu dur à digérer la désertion d’un de vos hommes les plus fidèles, hein ? Si c’était pas le cas, vous tireriez pas une tronche pareille.
– Vous m’emmerdez !
– Whaou, une équanimité sans limites ! Ça se sent que vous êtes bien jouasse. Pas de doute.
– Xanthoceras. Mettez ça dans votre jardinet flambant neuf, occupez vous de vos blettes et, surtout, fermez bien votre mouille. Sur ce, je vais me coucher.
– Y’a pas à dire… vous êtes d’humeur charmante. Bon, dites voir, vous voulez vraiment pas qu’on le retrouve ? Si ça peut rendre service, moi, ça me dérange pas de m’y coller. Un brin de fermeté et je vous l’ramène manu militari, promis. L’histoire de deux semaines, tout au plus.
– Zut, zut, et re-zut. Zut là ! Voilà zuuuute !
… tout est dépeuplé.
ACTE 2 – JOUR
EXT. CAMP FORTIFIE
Face à la tente du maître d’armes.
Le maître d’armes et le Seigneur Bohort
– Ah, Seigneur Bohort ! Où vous rendez-vous de bon matin avec cette mine préoccupée ?
– Bigre, je ne croyais mon expression si transparente. Je ne sais pas, Maître d’armes, s’il serait approprié que je vous charge du tourment qui étreint mon âme…
– Comme vous préférez, mon vieux. Mais, si j’étais vous, je me viderais la tête avec une bonne petite passe d’armes matinale, histoire de se dérouiller un peu les miches.
– Dussé-je avouer ce qui pèse sur ma conscience et qui hante actuellement mes songes et empoisonne mes journées ?
– Eh bah, comme vous l’sentez. Lancez-vous ! Dites ce que vous avez sur le cœur, et après, un petit duel amical ? Juste pour se divertir !
– Fallait-il que j’eusse été un piètre ami, pour ne pas avoir saisi la couardise qui s’emparait de l’un de nos plus fidèles et valeureux compagnons. J’aurais dû le voir venir et le ramener à la raison : l’empêcher d’ainsi trahir notre bon souverain, tant qu’il en était encore temps. Vous savez à quel point l’humeur de celui-ci est fragile, depuis son retour parmi nous… Nul ne sait comment il pourra encaisser cette énième déconvenue.
– Grands dieux ! Vous aussi souscrivez à ces balivernes et colportez des ragots sans fondement ? Vous me décevez, Seigneur Bohort.
– Honte à vous ! Oser songer que je me livrerais à des messes basses de cet acabit, sans être parfaitement sûr de mon fait ? Ce ne sont pas de simples médisances, tout le monde l’a constaté : il est parti. C’est un déserteur.
– Inconcevable qu’il ait ainsi quitté le navire !
– Je crains pourtant que mes informations soient tout ce qu’il y a de fiable. Croyez bien que j’en suis le premier chagriné, mais le doute n’est, à cette heure, plus permis. Le Seigneur Karadoc lui-même est formel.
– Kaamelott m’en soit témoin, le Seigneur Karadoc est bien gentil, mais si c’est lui votre source fiable… excusez-moi du peu, mais ne professeriez-vous pas un peu trop souvent votre amour au raisin de table, ces derniers temps ?
– Le raisin de table ? Qu’êtes-vous en train de suggérer ?
– Mon petit vieux, je sous-entends qu’vous picolez ! Un noble chevalier qui démissionne de la table ronde, abandonnant sa mission sacrée pour aller retaper sa bicoque, alors que l’ennemi est à nos portes. Personne me fera gober ces fadaises !
– Ne pouvez-vous point admettre la vérité, même quand celle-ci vous frappe au visage ? Et ne vous avisez plus de me faire offense ou… il vous en cuira. Rustre !
– Oh, j’attends que ça ! Votre lame doit être émoussée à force d’servir à vous curer le nez. Sortez-la de son fourreau que je vous la plante dans les boyaux, ça la dérouillera. En garde ma mignonne !
– Provocations ineptes ! Je ne rentrerai pas dans votre petit jeu sordide…
– Que diable ! Quitte à proférer des sornettes, ayez au moins l’obligeance de le faire avec un peu de panache. Sortez votre épée ! La mienne est prête.
– Rengainez, espèce de fou furieux. Je ne venais pas chercher querelle… Si vous êtes incapable de croire à la véracité de son départ, nous n’avons plus rien à nous dire. Vous le constaterez de vos propres yeux quand vous consentirez à être moins obtus. En attendant, c’est moi qui vais prendre congé.
– Silence ! Vous répandez des calomnies et refusez de les assumer. En toutes circonstances, vous êtes vraiment une énorme pintade.
– Trêve d’outrages ! Si vous prononcez un mot de…
– Un homme si loyal à notre bon Roi ne l’aurait jamais abandonné en si mauvaise posture. C’est un crétin, mais un crétin loyal ! Je ne vous laisserai pas égratigner son honneur en son absence, vieille pute dégarnie !
– Vous… vous regretterez vos propos… Vous… vous n’êtes qu’un misérable.
– Wapiti des bas fonds ! Voilà, on y arrive, mettez vous en train !
– Xxargh… mé… mécréant !!!!
– Yaaaaa !!!
– Z’êtes un dégénéré ! Soyez damné ! Damné !
Quelque part dans une galaxie pas très lointaine, chevron sept enclenché...
ACTE 3 – JOUR
INT. BASE DE CHEYENNE MOUNTAIN
Salle de réunion du SGC
Le Colonel Jack O’Neill et le Major Samantha Carter.
– Ah, heureux de vous voir Major Carter. Votre rapport concernant l’incident X16130 est-il finalisé ?
– Bonjour mon colonel. C’est en bonne voie, mais nous cherchons encore à obtenir des informations supplémentaires pour éclaircir les conditions dans lesquelles celui-ci a pu se produire.
– Cocasse comme mystère n’est-ce pas ? On est bien certains que, cette fois, les Goa'uld ne sont pas impliqués ?
– Difficile à dire à ce stade. Mais l’homme ne porte ni symbiote, ni trace d’interaction avec des technologies avancées. Mon instinct – autant que les éléments médicaux recueillis par le Dr Fraiser – me souffle qu’ils n’y sont pour rien.
– Et dans ce cas, qu’est-il supposé être ?
– Faute d’indices suggérant le contraire, j’émettrai l’hypothèse que, dans son cas, l’habit fait le moine.
– Généralement, j’apprécie quand vous tournez autour du pot, mais, mes neurones n’étant plus très jeunes, vous pouvez les ménager en vue de leurs vieux jours, en allant droit au but.
– Humain et authentiquement moyenâgeux. Selon toute vraisemblance, il pourrait s’agir d’un voyageur temporel du Ve ou VIe siècle. Il a indiqué être gaulois, mais Daniel affirme que son langage ressemble davantage à celui dont on usait dans certaines campagnes anglaises durant le très haut Moyen Âge.
– Incroyable. Et pourtant, il a réussi à activer notre porte depuis l’extérieur, ce qui implique qu’il possède le code du DHD...
– Je sais. On a déjà eu des individus se faisant passer pour des voyageurs galactiques qui appartenaient en fait à des races aliens et qui possédaient des technologies bien plus sophistiquées que ne le suggéraient leurs vêtements. Cependant, notre invité semble avoir de très faibles connaissances du fonctionnement de notre univers : son apparente simplicité d’esprit pourrait cadrer avec les savoirs limités que présentaient nos ancêtres à son époque. De plus, il n’a présenté aucun véritable signe d’agressivité depuis son arrivée. Il demande juste à renvoyé à « Kaamelott ».
– Kamelote ? C’est supposé être ça le nom du monde de notre lascar ? Original.
– Le nom de son monde ou de sa planète. Teal’c et Daniel ont passé un certain temps à l’interroger, mais le peu qu’ils ont tiré de lui est extrêmement confus. Daniel tente encore de découvrir quelles sont ses origines précises de manière à établir une communication plus efficiente.
– Major, vous pensez réellement que ça vaut la peine de continuer à mobiliser autant de ressources pour comprendre le phénomène ? C’est un mystère passionnant, je le reconnais. Mais il y a peut-être plus urgent à gérer. Entre la menace d’un retour des Réplicateurs et les pressions du sénateur Kinsey…
– Nous ne pouvons pas écarter que ce mystère soit « une urgence ». Si c’est bien un voyageur temporel, qui sait les dégâts que pourraient provoquer son arrivée ici ?
– Ouais, vous avez raison, je suppose. Comme toujours. Où l’a-t-on trouvé exactement ?
– PXK2V2, mais il semblerait qu’il n’y ait séjourné que très peu de temps. Avec les paramètres biométriques d’un humain, il n’aurait pas pu survivre plus de quelques minutes à l’atmosphère de cette exoplanète.
… la vérité est vraiment ailleurs.
CHAINON MANQUANT – JOUR
INT. BASE DE CHEYENNE MOUNTAIN
Salle d’interrogatoire N°2, en parallèle à l’entrevue d’O’Neill et du Major Carter.
Teal’C, Daniel Jackson et… un drôle de visiteur.
– Quel est votre nom ? Et, pour la dernière fois : comment êtes-vous arrivé dans cette base ? D’où tenez-vous les coordonnées utilisées pour ouvrir l’iris ?
– Restez courtois Teal’C, allons-y doucement. Nous ne savons même pas encore à quel point il comprend réellement notre langue…
– Si vous comprenez broque à c’que j’raconte, c’est tout de même pas ma faute, les nullos ! Si vous êtes pas content, merci, bonsoir !
– Très bien, reprenons plus calmement. Nous sommes navrés de ne pas avoir compris les premières fois. Pourriez-vous, de nouveau, nous dire votre nom et nous parler de l’endroit d’où vous venez ?
– Un chevalier du Roi Arthur, voilà ce que j’suis. Et j’ai pas que ça à foutre que traîner avec des clodos dans votre genre. Alors, pour la dernière fois, ouvrez bien vos échauguettes parce que je le répéterai plus : je suis Provençal le Gaulois et je dois rentrer fissa à Kaamelott, avant de me prendre une chasse. Il y a une légende qui m’attend, moi.
– Vous voyez bien que le cerveau de l’intrus ne fonctionne pas correctement Daniel Jackson. Nous devrions le renvoyer au Docteur Fraiser pour qu’elle l’examine plus longuement.
– Wanextlo, An namae Daniel. Houi ganbardne ?*
– Xganabadarlane ? Vous le prononcez mal, c’est sganabadarlane. Vous voulez faire une partie de Pélican ? Bah, ça fait des lustres que j’ai pas joué. Pour ça, je peux bien arriver un peu en retard à la table... Si vous avez assez d’artichauts, moi, ça me botte ! On peut se faire quelques manches en bissextiles. Votre pote joue avec nous ou c’est trop compliqué d’expliquer les règles à un maure ?
– Y aurait-il une pierre qui aurait heurté votre crâne Daniel Jackson ? Ce que dit l’intrus n’a visiblement aucun sens et vos mots sont encore plus insensés.
– Zganabadarlane ? Attendez Teal’c, ce sont des progrès considérables. Mon gaulois est très rouillé. Il faut que je trouve son dialecte pour mieux communiquer avec lui !
Fondu au noir
– La diAlectique c’est pas le truc de Parménide, Volé par AristotE pour éCrire un bouquin suR la MEtaPhysique ?
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* Non, Daniel ne parle pas gaulois sous ma plume… pas plus que Provençal ;)
En principe, le second chapitre – qui ne sera pas composé que de dialogues – arrive demain (si j’arrive à me relire et fignoler un chouïa) ^^