Romance au championnat du monde de basket

Chapitre 4 : L'entraînement (Deuxième partie)

4423 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 16/10/2020 21:08

   Harasawa, le coach japonais, était très impressionné par le style de jeu des filles. Mark Stendhall, lui, était médusé par tant de talent de la part des garçons. Et il sentait que les japonais étaient loin d’avoir montré tout leur potentiel. De plus, il avait bien vu que leur coach n’avait pas mis son équipe type en regardant les autres joueurs s’entraîner de l’autre côté. Il se demandait d’où sortait une pareille équipe.

« Je vous dois des excuses, commença Harasawa en américain. Vous avez une très belle équipe. Non pas que je sois misogyne, mais je ne pensais pas que des filles puissent jouer comme ça. Et votre capitaine est vraiment impressionnante.

—   Merci. Oui Alicia a des capacités vraiment hors normes. C’est elle qui a eu l’idée d’allié la danse et le basket.

—   C’est ingénieux.

—   Si je peux me permettre, votre équipe n’est pas l’équipe japonaise officielle.

—   Non c’est vrai. Vous avez dû constater que le Japon n’a jamais vraiment brillé au championnat du monde, répondit posément Harasawa. Et bien vous avez devant vos yeux, une équipe qu’on appelle dans notre pays, la « Génération des Miracles ». Du moins une partie. Chacun de mes joueurs à un talent inné et hors du commun.

—   La Génération des Miracles hein, répéta Mark dubitatif en se replongeant dans le jeu. »

    Dans ce premier quart temps, les points fusaient de part et d’autre du terrain amenant le score à 23 contre 21 pour les filles. Bien entendu, aucun des joueurs n’utilisaient la totalité de leur compétence mais tout de même, les filles se révélaient plus coriaces que prévu. Ce fut Kiyoshi qui ramena le score à égalité après avoir battu en duel Virginie.

« Woaw ! J’ai bien cru que je ne le mettrais jamais ce panier ! dit-il d’un air enjoué à la jeune fille.

—   J’espère bien ! Je viens de tout donner ! ria alors Virginie essoufflée.

—   Je vois que tu le prends bien c’est cool !

—   Oh tu sais, le principal c’est que je m’amuse ! lui dit-elle avec un sourire radieux. »

   Voilà une attitude qui plaisait beaucoup à Teppei Kiyoshi qui tomba un peu plus sous le charme de la rousse.

« Alors Kiyoshi ! Qu’est-ce que t’attend pour remettre la balle en jeu ! râla Aomine.

—   Hein ? Ha oui ! Désolé ha ha… J’avais oublié que j’avais le ballon, grimaça-t-il.

—   Quel boulet celui-là, marmonna Aomine. »

   Ce fut Kise qui se rendit à la rencontre du pivot pour réceptionner la balle, tandis qu’Aomine ne lâchait toujours pas Alicia d’une semelle. Virginie était repartie en défense sous son panier. Pendant ce temps, le mannequin blond dribblait esquivant chaque tentative de prise de balle de l’ailier féminin Suzan. Hayama qui s’était libéré aisément de Sandy, la meneuse, attrapa à son tour le ballon et commença ses dribbles assourdissant empêchant son adversaire de l’arrêter tant ils étaient à la fois lourds et rapides. Tel un félin il se faufila jusque dans la raquette, toutes les filles sauf Alicia étaient en défense alors il passa par derrière à Himuro qui marqua encore à trois points. Ce geste avait été fait tellement naturellement que les joueuses ne l’avaient pas vu venir.

« Comment il peut tirer aussi haut ! Tous ses paniers à trois points entre dans le filet comme un couteau dans du beurre ! ria Virginie.

—   Et tu as vu à quelle vitesse la demi-portion blonde a dribblé ? C’était impossible de visualiser le ballon entre sa main et le parquet ! ajouta Sandy essoufflée.

—   Ouais bin si ça continue, je ne vais pas tenir bien longtemps ! Je suis lessivée ! intervint une autre joueuse, Hannah.

—   Hey les filles ! s’écria Hayama. J’ai tout juste utilisé mon deuxième doigt ! »

   Il éclata de rire comme un dément sauf que les filles n’avaient rien compris puisqu’il avait parlé en japonais, mais il était tellement fier de sa remarque qu’il ne fit pas attention à ce détail.

« Allez les filles ! Ca n’est pas fini ! cria Alicia toujours en train de se coltiner Aomine.

—   Tssss… C’est tout comme, ricana le bronzé.

—   Oh la ferme ! lui répondit agacée Alicia. »

   Contre toute attente, cela le fit encore plus rire. Momoi, assise sur le banc était aussi intriguée par le style de jeu des filles. Elle ne lâcha pas d’une miette le match, constatant ainsi qu’Aomine n’avait d’yeux que pour la jolie capitaine ce qui la scotcha sur place.

   La balle était à présent dans les mains de Virginie et Kise lui faisait face pour prendre à son tour possession du ballon. Au moment où il passa à l’action, la jeune fille aux longs cheveux rouges enchaîna un mouvement de saut de chat accompagné d’un dribble, et réussit à le passer pour envoyer la balle à une de ses ailiers, Suzan.

‘’Ok… Elles sont mignonnes mais elles commencent réellement à m’agacer ! pensa-t-il consterné.’’

   Celle-ci s'approcha donc jusqu'à la ligne médiane où elle fut bloquée par Himuro. Elle passa à Hannah son arrière qui avança jusqu’à la ligne des trois points mais elle ne pouvait pas marquer avec Kise qui était revenu sur elle cette fois. Alors elle n’eut pas de choix que de passer à sa meneuse venue en renfort. Aomine quant à lui continuait à faire écran à Alicia qui commençait à s’agacer, jusqu’à ce qu’il lui dise avec un sourire narquois :

« Allez, je t’ai assez fait galérer, je te laisse ! »

   Instantanément il changea de position et apparut presque par magie face à la meneuse qui était remontée jusque dans la raquette, la balle à la main.

« Où est-ce que tu crois aller comme ça toi ? Tu ne m’auras pas avec tes cabrioles ! »

   C’était vrai, alors elle essaya de passer à Alicia maintenant libre, mais elle était encore sous l’agacement que lui avait procuré Aomine. Déconcentrée, elle ne fit pas attention à Kiyoshi qui avait quitté son poste de pivot pour prendre possession de la balle à sa place. Il s’improvisa un instant meneur et passa à Hayama qui, cette fois-ci, dribbla avec trois doigts en appuie sur le ballon. Son contrôle de balle était alors encore plus puissant que sa dernière action et chaque rebond faisait un bruit encore plus assourdissant qui résonnait dans tous le gymnase. Cette technique donnant une rapidité féline à Hayama, ne permit pas à Alicia de lui prendre le ballon. Idem pour Rebecca qui dû aussi le laisser passer. Il voulait distribuer à Himuro pour encore obtenir trois points, mais il était gardé par une des joueuses et n’arrivait pas à s’en démarquer alors il passa à Akashi. D’une passe aussi précise que parfaite il donna à son tour le ballon à Aomine qui était parti lui aussi pour une de ses démonstrations monstrueuses.

   C’était ainsi qu’il partait de nouveau dans une course effrénée de dribbles et passage de balle semblant caresser chaque parcelle de son corps. Alicia essaya de l’arrêter mais sans succès, il était passé telle une lettre à la poste. Elle était incapable de cibler la balle, tellement le jeune bronzé la faisait voyager d'une main à l'autre à une rapidité phénoménale. On aurait dit qu’il était passé à une vitesse supérieure. Survolté, d'un demi-tour arrière, Aomine força le passage au niveau du pivot féminin pour dunker directement dans le panier. Virginie quant à elle avait eu beau tout faire pour le bloquer, mais Aomine avait une sacrée carrure, et il fallait avouer qu'elle ne faisait pas le poids malgré sa grande taille élancée. Il avait beau être infect et arrogant, mais Alicia lui reconnut une certaine classe. Le panier trembla sous la puissance du Dunk.

   Les filles étaient décontenancées face à tant de techniques mais elles ne lâchaient rien ce qui était appréciable à voir pour les garçons. Essoufflée, comme un peu toutes les filles, Sandy récupéra la balle de remise en jeu, et dribbla sur place le temps d'analyser le terrain. Elle distribua ainsi entre Suzan et Hannah mais Akashi et Kise vinrent immédiatement en contre-attaque. Un gardant la meneuse et l’autre l’ailier, venues se replacer. Déconcertée, elle passa un peu maladroitement à Virgine venue en renfort mais Kiyoshi intercepta le ballon à sa place pour l’envoyer à Aomine qui de nouveau fonça au panier.

« Oh non ! La boulette ! ria Viriginie qui n’était plus à sa place pour assurer la défense du panier. »

   Elle se dépêcha donc de revenir à son poste sous le regard amusé de Kiyoshi. Contre toute attente elle arriva juste à temps à rattraper Aomine. Elle finalisa sa course avec une roue, tandis que le bronzé allait commencer à s’élancer dans les airs. Tous les mouvements de la jolie rousse avait fini par entraîner sa généreuse poitrine dans une course folle. Visiblement en train de balloter sous le maillot quelques fractions de secondes, le bronzé dirigea comme par réflexe son regard sur le buste de la jeune fille. Instantanément, il laissa bêtement échapper le ballon qui sortit en touche, sans même avoir eu le temps d’effectuer son saut.

« T’es sérieux Aomine ! hurla en chœur quasiment toute son équipe, médusé. »

   Honteux, il décida de faire profil bas et de ne même pas répliquer. Virginie éclata de rire tandis qu’Alicia se sentit irritée face à cette attitude puérile. Ce fut à ce moment-là que le quart temps sonna. Le score était de 28 à 23 pour les garçons.

 « Aomine ? Qu’est-ce que tu nous as fait là ? demanda mi-figue mi-raisin Akashi.

—   Attendez ! Vous avez vu cette paire de nibards ! se dédouana alors le bronzé.

—   Hey ! Un peu de respect envers les filles tu veux ! le réprimanda Kiyoshi.

—   De quoi tu te mêles toi !

—   Allez les gars ! Il faut avouer que l’action était bien marrante ! intervint Kise rieur.

—   La ferme-toi !

—   Tu as raison, se calma Kiyoshi. Après-tout ça n’est qu’un entraînement. Tâchons de nous amuser ! ajouta-t-il plus détendu.

—   En tout cas, on ne peut pas leur enlever la parfaite maîtrise de leur style de jeu, conclut Akashi pour changer de sujet. Il faut admettre que ça n’est pas donné à n’importe qui ce qu’elles sont en train d’accomplir. Personnellement je suis très agréablement surpris.

—   Oui c’est vrai… admit alors Aomine C’est vrai que moi aussi je ne m’attendais pas à un tel niveau.

—   C’est sûr que je ne pourrais pas tout recopier… Il y a certain mouvement qui m’est physiquement impossible à accomplir… renchérit Kise qui pensait au grand écart facial de tout à l’heure.

—   Ca n’est pas plus mal si ça peut éviter de te ridiculiser, se moqua Aomine en lui donnant un coup d’épaule amicale.

—   Quoi ? Je suis sûr d’être élégant en toute circonstance !

—   Si tu le dis… se moqua Aomine. »

   L’équipe éclata de rire tandis que les filles à côté reprenaient leur souffle. Avant que le second quart temps ne reprenne, Aomine bloqua son regard sur Alicia. Elle venait de défaire sa queue de cheval, lâchant ainsi de beaux cheveux châtains ondulés qu’elle faisait balancer d’une manière qu’il trouvait trop sensuel. Après s’être recoiffée, il la regarda boire goulûment à sa bouteille d’eau, fixant sa bouche qui s’emparait délicatement du goulot quand Kise, qui avait capté ce qu’il se passait dans la tête de son ami, le fit brusquement sortir de sa rêverie en lui chuchotant à l’oreille :

« Sexy hein ?

—   Dégage ! s’exclama-t-il.

   Aomine était gêné d’avoir été pris en flagrant délit alors il dégagea énergiquement le bras de Kise. Le second quart temps commença. Le bronzé analysa la capitaine et fut surpris de voir qu’elle avait plutôt vite récupérer par rapport à ses coéquipières. Dès le deuxième entre-deux, tout s’enchaîna très vite. Kise tapa en premier dans la balle pour l’envoyer sur Akashi qu’Alicia avait vite repéré pour aller au duel.

« Belle anticipation, lui dit-il de sa voix pincée. »

   Il accéléra ensuite son dribble à une vitesse incroyable quand soudain Alicia perdit l’équilibre. Le temps de se rattraper de justesse à l’aide d’un de ses genoux, le garçon aux cheveux rouges l’avait déjà passé depuis belle lurette et filait au panier. Le plus frustrant était que chaque fille qui avait essayé de le bloquer avait eu cette instant de déséquilibre, jusqu’à ce qu’il passe à Aomine.

« Tu as osé leur faire ce coup, dit Hayama embarrassé.

—   C’était plus fort que moi, il faut que je m’amuse un peu de temps en temps tu vois ? »

Du côté du coach Stendhall, l’incompréhension était totale. Ca n’était pas la première fois que les filles subissaient un Ankle Break, alors comment ses joueuses pouvaient-elles perdre leur équilibre comme ça ?

« Ne leur en voulez pas, ricana Harasawa. Seijuro Akashi a une vitesse de dribble hors normes. Dès que le centre de gravité se situe sur la jambe de pivot de son adversaire, son action provoque un déséquilibre. Cela-dit, il n’était pas prévu qu’il utilise un de ses talents spécial, ricana-t-il. Cependant, votre capitaine n’est pas complètement tombée… Elle a une excellente condition physique. »

   La phrase à peine finit, un blanc régna suite à l’action qui suivit. Aomine s’élançait au panier, quand il vit une main dégager le ballon en sa possession. Médusé, il ne comprenait pas comment après la technique d’Akashi, Alicia pouvait déjà être là. Prit dans l’action, il ne l’avait pas vu mais elle venait d’accomplir un saut du début de la raquette accompagné d’une détente magnifique, laissant tout le monde bouche bée. Elle atterrit comme un boulet de canon devant Aomine avant de s’affaisser légèrement sur ses jambes essoufflée se retenant sans le vouloir à ce dernier qui la soutenait par un de ses bras complètement ahurit.

« Ca va aller ? S’inquiéta-t-il malgré lui. »

   Etonnée et touchée par cette gratitude mais trop fière, Alicia se redressa immédiatement l’air de rien et lui dit :

« Bien-sûre ! Quelle question !, ria-t-elle. Tu ne t’attendais pas à ça hein ?

—   J’avoue que tu m’as impressionné… Mais tu m’as aussi mis très en colère…

—   Tiens donc ! »

   En réalité Aomine était mitigé entre être vexé ou admiratif. La balle était sortie et la remise en jeu revenait donc aux garçons et ce fut Kise qui s’en chargea. Il passa à Kiyoshi le temps de se replacer sur le terrain qui lui repassa ensuite la balle. Le mannequin avait compris qu’Aomine voulait sa revanche alors il lui envoya le ballon pour qu’il mette ce panier qu’il aurait dû mettre juste avant. Le plus naturellement du monde, le bronzé jouait avec le ballon comme s’il ne faisait qu’un avec l’objet. Alicia vint de nouveau en duel pour lui prendre la balle. Cette dernière accompagnait chacun des mouvements du bronzé sans ciller une seule fois. Une coordination parfaite. Mais Alicia ne lâcha rien bien décidé à la lui prendre.

« T’es sérieuse ? Tu viens au duel ?

—   Bien-sûr ! Je n’ai pas dit mon dernier mot ! »

   Elle essaya de lui prendre le ballon à plusieurs reprises sous le regard amusé d’Aomine qui prenait son temps pour la narguer en jouant avec la balle. Plus il voyait que ça l’énervait plus il en jouait jusqu’à ce qu’elle ferme les yeux.

« Qu’est-ce que tu fous ? C’est pas le moment de dormir ! se moqua-t-il. »

   D’un mouvement de passe d’une main à l’autre, il passa à l’action pour l’évincer mais Alicia réussit à lui prendre le ballon. Il n’en crut pas ses yeux. Jusqu’où allait-elle le mettre hors de lui ? Furieux, il fonça à sa poursuite mais les mouvements de danse qu’elle effectuait, esquivaient chacun des joueurs du terrain qui ne connaissaient pas assez ce genre d’enchaînement pour anticiper et ainsi les bloquer. Akashi se demandait combien de mouvements de ce genre elle connaissait. Au moment où Aomine avait réussi à la devancer pour la contrer, elle pirouetta sur elle-même sur la droite puis s’élança dans un sublime saut de biche jusqu’au panier pour dunker tout en finesse, ajoutant ainsi deux points à leur score. L’ensemble de tous les japonais étaient resté bouche bée. Même Momoi n’en revenait pas. La deuxième partie du groupe qui s’entraînait avait aussi assisté à cet exploit. Seulement cela ne plaisait pas au coach Stendhall qui dû intervenir pour lui dire de lever le pied car après-tout ça n’était qu’un entraînement mais Alicia ne l’écouta pas.

 « Impossible !, s’étonna Midorima de l’autre côté de terrain. Logiquement, une joueuse à la détente moyenne devrait mesurer au moins deux mètres pour espérer dunker. Elle ne mesure pas plus d’1m80… C’est incroyable !

—   Tu es trop intelligent pour moi Shin !, lui répondit Takao admiratif. Mais oui elle a une détente hors du commun !

—   C’est tout naturellement son saut de biche qui lui a donné l’élévation nécessaire, intervint soudain Mibuchi à l’attention de Takao.

—   Ah ? Comment ça ?

—   Eh bien la jambe repliée en avant l’élance beaucoup plus que lorsqu’on saute des deux pieds du sol. Sans compter que la jambe tendue arrière apporte de la vitesse.

—   Woaw ! Comme un bouchon de champagne ? dit Takao.

—   C’est ça, ricana fémininement le basketteur aux cheveux mi-longs. »

‘’Non mais de quoi il se mêle celui-là ! Franchement ! râla silencieusement Midorima.’’

   Du côté du match, Aomine ne cessait d’être étonné et se demanda s’il devrait passer à un niveau au-dessus de son niveau de base.

‘’J’y crois pas ! Elle a dunké ? pensa Aomine abasourdi. Si ça continue comme ça je vais devoir augmenter ma puissance d’un dixième supplémentaire !’’

   Il rit jaune un instant devant ce qu’il pouvait qualifier d’exploit. La remise en jeu était pour Kise mais il fixait abasourdi la jeune fille qui atterrissait devant ses yeux avec beaucoup de grâce cette fois. Mais Aomine le brusqua en hurlant :

« Putain Kise ! Tu l’envoies cette balle !

—   Oh ça va ! »

   Le blond s’exécuta immédiatement. La contre-attaque du bronzé était fulgurante. Il remonta toute la surface du terrain, sous les yeux agacés de ses coéquipiers qui avaient compris qu’il allait faire son « show ». C’était ainsi qu’il alla marquer deux nouveaux points. Satisfaite, Alicia avait compris qu’elle l’avait énervé et que cette action sonnait clairement comme un duel qui lui avait été adressé. Elle ne comptait donc pas en rester là, alors sous un regard entendu avec ses coéquipières et les esprits échauffés, elle et Aomine commencèrent à se la jouer perso. Chaque ballon sera automatiquement donné à l’un ou l’autre forcené.

« Tu insistes en plus ! Je vois que tu es joueuse, j’aime ça ! »

   Les filles n’avaient jamais vu leur capitaine comme ça. Alicia était connue pour sa patience et son indulgence, mais là elle avait l’air d’avoir complètement pété les plombs. Aomine, lui, était guidé par sa fierté misogyne et était probablement vexé qu’elle ait réussi à lui prendre la balle un peu plus tôt.

   Les points s’enchainèrent alors. Chacun traversant le terrain d’un bout à l’autre, tantôt pour marquer tantôt pour récupérer la balle, Aomine et Alicia ne lâchaient rien. Un mélange d’animosité et d’amusement régnaient entre eux jusqu’à ce que finalement Alicia commence à montrer des signes de faiblesses. Son coach qui ne l’avait jamais vu donner autant de sa personne siffla la fin du duel.

« Quoi ?, s’énerva Alicia remontée à bloc en regardant son coach s’approcher d’elle.

—   Ca suffit… Tu en a assez fait !, lui chuchota-t-il sèchement.

—   Marc s’il te plaît ! Je dois lui rabattre son caquet ! Je peux continuer !

—   Arrête ! Tu n’avais jamais dévoilé autant de tes techniques en un si petit laps de temps ! On voit bien que ton corps va lâcher !

—   N’importe quoi ! Il mène pour l’instant mais je peux le battre !

—   Ca suffit !, cria-t-il soudain sous le regard médusé de toutes les personnes présentes. Je te pensais assez intelligente pour savoir arrêter quand il le fallait !

—   Mais…

—   Alicia, dit la voix douce de Virginie qui avait posé sa main sur une de ses épaules. »

   Vexée et frustrée, l’intervention de son amie la fit redescendre sur terre et elle se tut instantanément. Maintenant que son corps n’était plus en action, elle sentait bien que ses jambes s’engourdissaient. Signe que le coach avait raison. Puis elle avait rarement été si essoufflée pour un match et comprit alors qu’elle devait se résigner à laisser Aomine gagner.

   Aomine quant à lui observait la scène et même s’il ne comprenait pas la langue, il savait au vus des expressions du visage et des gestes ce qu’il se passait. Alicia était épuisée et il était même étonné qu’elle ait autant tenue. Malgré sa fierté, il n’était pas bête au point de négliger une telle performance, même s’il avait donné seulement un dixième de toute sa puissance, ce qu’avait réalisé cette fille était vraiment hors du commun. Il décida de mettre de côté sa satisfaction et vint à elle pour la féliciter :

« Bravo. J’ai dû montrer un dixième de mes performances et tu as bien tenu, lui dit-il simplement le ballon sous le bras.

—   Merci, marmonna-t-elle déçue en reprenant peu à peu son souffle. Mais je vais m’entraîner encore plus dur que d’habitude et la prochaine fois je t’écraserais, ajouta-t-elle en soutenant son regard.

—   Tsss… Tu te ferais du mal pour rien, ricana-t-il en lui tournant le dos. Mais ça sera quand tu veux ! »

   Pendant ce temps chaque garçon et fille se serrèrent la main pour se remercier et se féliciter. Kiyoshi profita de sa poignée de main avec Virginie pour engager la conversation avec elle :

« Vraiment bravo pour ce match ! Tu m’as clairement bluffé ! s’exclama-t-il d’un sourire bienveillant.

—   Merci ! Mais c’est vous tous qui avaient été sensationnels ! Ca a été un plaisir de jouer contre vous ! lui répondit la jeune fille sur le même ton.

—   Ah ah… Je suis content que tu te sois amusée alors. »

   Virginie, la pivot de l’équipe féminine de basket-ball était une fille d’1m85 au corps très élancée et à la poitrine plutôt généreuse. Ses longs cheveux colorés d’un rouge aussi vif que ceux d’Akashi, tranchaient parfaitement avec son teint de porcelaine qui faisait ressortir de jolis yeux aussi bleus que ceux de Kuroko. Cette conversation lui permit de mieux analyser le physique de Kiyoshi et notamment son regard qu’elle trouvait angélique. Elle constatait que son regard doux et rieur qui contrastait avec sa carrure imposante, correspondait tout à fait son genre de mec. Kiyoshi aurait aimé l’inviter à manger un morceau après son entraînement, mais il trouvait que c’était trop précipité.

« Kiyoshi ! On y retourne ! cria au loin Akashi. »

   Après avoir approuvé d’un signe de tête la demande de son capitaine, il ajouta mine de rien :

« Bon eh bien, si tu veux faire quelques paniers un de ses quatre, on pourrait se retrouver ici après nos entrainements ?

—   Oui pourquoi pas ! Tu pourrais m’apprendre quelques trucs ! répondit-elle enjouée.

—   Volontiers ! Au fait je m’appelle Teppei Kiyoshi.

—   Et moi Virginie.

—   Alors à la prochaine Virginie, conclut-il d’un grand sourire. »

   Il partit en trottinant en direction de son capitaine tandis que Virginie se dirigeait aux vestiaires toute guillerette.


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