Le poids des Apparences

Chapitre 11 : Pour un Levi plus conciliant

3314 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 24/04/2020 18:47

L'enfant se tenait là, immobile. Elle portait une tenue adorable et soignée, qui ne laissait aucun doute quant à son appartenance sociale : une robe aux tissus nobles et une petite cape refermée par une broche dorée. Pourtant, la douceur de son apparence physique contrastait avec l'horreur qui se reflétait dans ses yeux. Une petite fille innocente, née dans un monde cruel qui n'avait que faire de ses états d'âme. Devant elle se tenait l'implacable échafaud sur lequel cet homme était contraint d'avancer. Ses beaux yeux dorés s'embuaient alors qu'une jeune femme hurlait et se débattait dans la foule pour l'atteindre. Une vague d'émotions submergea la fillette : de la peur, de la tristesse, de la colère, des regrets, et cette insoutenable douleur qui pourtant, ne lui arracha pas même une larme. Elle ressentit toute la tristesse d'une vie, la colère de mille champs de bataille, puis plus rien : le néant.


Lilith se réveilla en sursaut, le souffle coupé. Elle laissa échapper un léger râle et repris lentement sa respiration. Encore ce rêve, qui ne la lâchait plus depuis qu'elle avait décidé de se rendre de nouveau à Karanese. Elle essuya délicatement son front, perlé de transpiration, comme à chaque fois qu'elle revivait cet instant dans ses songes. La Duchesse ferma de nouveau les yeux, puis lorsque sa fréquence cardiaque fut de nouveau calme, elle se leva énergiquement pour se préparer. La belle noble enfila une chemise blanche, un serre taille marron en cuir et un pantalon noir. Elle ouvrit une de ses boîtes à bijoux et s'attarda un instant sur la seule broche de la collection : un alliage en or jaune, représentant la partie droite des ailes de la Liberté. Elle caressa le bijou, comme si elle hésitait à le porter, avant de le remettre en place et refermer la boite. Elle jeta un rapide regard par la fenêtre. Il pleuvait encore à verse, et elle percevait même un léger brouillard. Peut-être n'était-ce pas la meilleure journée pour porter du blanc…Elle s'imaginait déjà les réflexions blessantes que Livaï pourrait lui faire et soupira avant d'échanger sa chemise claire contre un pull noir à col roulé. C'est à ce moment là que Liam fit irruption dans la pièce. Il s'éclaircit la gorge pour s'annoncer alors que la Duchesse finissait d'enfiler le haut sombre.


- Ça va mieux Lilly ? Demanda-t-il sans réussir à masquer son embarras.

- Oui. J'ai bien fait de rester tranquille hier… Lui répondit-elle avant de se tourner vers lui tout en fixant son serre-taille.

- Toi aussi tu aurais été plus vite sur pied si tu en avais fais de même… Continua-t-elle.


Il haussa les épaules, peu convaincu. Liam s'attarda ensuite sur les apprêts de sa la Duchesse. Lilith ne portait aucun bijou, ce qui était très rare. Seul la chevalière des Everglow trônait sur son annulaire droit. Il s'apprêtait à lui demander des précisions mais elle le devança en révélant ses intentions.


- Aujourd'hui je dois m'entretenir avec Ackerman. Je lui dois des excuses et je pense que ça serait bien de repartir sur de bonnes bases avec lui.


Liam se contenta de sourire et ne fit aucune remarque. Lilith lui avait demandé de se renseigner sur le jeune capitaine quelques semaines plus tôt. Livaï ne se montrant jamais en réception mondaine, elle l'avait plus ou moins découvert à la soirée de donations. Bien sûr, comme la plupart des gens, Lilith avait entendu parler de lui, mais elle ne s'était pas personnellement intéressée à lui. Cela l'avait surprise de découvrir la complicité silencieuse entre lui et Erwin. La confiance qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre était palpable, et Lilith avait alors jugé bon d'enquêter sur lui, afin de mieux cerner le personnage. Elle comprit mieux son hostilité par la suite. Elle représentait tout ce qu'il détestait dans ce monde, et son univers la raison pour laquelle tout avait mal tourné dans la vie de l'ancien délinquant. Ne pas porter de signe distinctif de richesse ne suffirait sûrement pas à l'amadouer, mais elle en ressentit le besoin, ne serait-ce que pour être plus à l'aise face à lui. Il avait ce don de glacer le sang en une fraction de seconde. Il ne l'aimait pas, et n'appréciait guère la proximité qu'elle pouvait avoir avec son supérieur. Comment lui en vouloir, elle-même devait avouer qu'elle ne verrait pas cela d'un très bon œil si elle avait été à sa place.


- On y va à cheval, prépare-toi.

- Sérieux ? Avec cette flotte ? Tu sais je doute que même trempée et sans bijou il se sente plus proche de toi… Se moqua-t-il alors que la belle s'était avancée vers lui pour lui lancer un oreiller en pleine tête.

- On mange avec Stohess ce midi. Je veux pouvoir m'enfuir facilement, le carrosse c'est trop compliqué.

- TU. Le rectifia Liam alors qu'il s'était emparé de l'oreiller. Il va servir de la viande torturée de ses abattoirs, je suis tellement jaloux...

- Il sait que je ne mange pas de viande… et promis, s'il y a des truffes je t'en garderai. Lui dit-elle avant de lui adresser un clin d'œil. Et on reviendra ici pour que je me change aussi. Hors de question que je me pointe dans cette tenue. Ça sera plus rapide à cheval, on fera un bon galop pour ne pas perdre de temps, mais j'irai avec Ghérart. Je te laisse avancer sur tes autres affaires cet après-midi.


Liam acquiesça et se recula pour la laisser sortir la première de la chambre. Le Marquis était rentré chez lui deux jours après la soirée de donations, mais Lilith lui avait proposé de revenir pour discuter affaires. Le Marquis de Stohess s'était fait une joie de répondre présent, et était donc revenu la veille pour réinvestir son Château secondaire à Hermina. Elle se demanda si le petit jeune des Brigades Spéciales allait oser se montrer. Sa présence chaque année ne lui avait pas échappé, surtout qu'il n'était pas réellement au service du noble. Elle rit à la pensée que Dennis Eibringer trouve un prétexte fumeux pour justifier sa présence durant le repas. Elle devinait que même après leur dernière interaction désastreuse, le jeune homme n'avait pas abandonné.


Le bruit caractéristique d'un oiseau messager contre la vitre la fit sortir de ses pensées. Elle fronça les sourcils en reconnaissant le bel animal coloré. Elle s'approcha pour récupérer le message et inspira profondément avant de le lire. Il était écrit :


« J'assisterai personnellement à ta chute. »


- Qui est-ce ? S'inquiéta Liam devant la mine renfrognée de la Duchesse.

- Ça les laisse perplexe que je m'implique personnellement auprès du Bataillon. Ils savent que je mets ma réputation en danger. Il faudra simplement redoubler d'efforts pour le reste et tout ira bien. Répliqua la jolie brune. C'est juste de la provocation.


Liam n'insista pas. Ce n'était pas lui qu'elle consultait pour ses affaires, mais Thomas, qui contrairement au jeune brun était issu de l'aristocratie. Il avait cette vision d'ensemble et cette expérience qu'il ne pouvait apporter à la Duchesse dans ce domaine. Il était certain que Lilith pariait gros en rejoignant la cause du Bataillon des Forces d'Exploration. Jusqu'alors elle n'avait fait que se renseigner, en parler autour d'elle, éviter quelques conflits dans l'ombre, et leur donner anonymement une partie de ses ressources financières chaque année. Maintenant tout était différent, elle était impliquée au point de les accompagner jusqu'à Karanese pour leur éviter un détour. Lilith savait qu'elle risquait de perdre le soutien de ses pairs à Mitras si elle ne faisait pas attention. L'annonce de sa présence pour leur prochaine expédition avait déjà fait plusieurs fois le tour du Royaume, et si le Compte de Karanese en était ravi, ce n'était pas le cas de la plupart des aristocrates de la Haute, qui lui disaient sans cesse d'arrêter de jouer avec le feu. Et plus on la mettait en garde, plus la jeune femme brûlait d'envie de percer à jour le mystère de cette étrange règle selon laquelle on ne devait pas s'occuper du Bataillon d'Exploration. Pourquoi ? Et que ce passerait-il après ? Risquait-elle vraiment quelque chose de sérieux hormis sa réputation ?


La pluie n'était guère violente, et ils arrivèrent facilement jusqu'au centre, puis au QG de la Brigade Spéciale. Seule Hanji se trouvait dans le hall, en train de gribouiller frénétiquement dans un carnet. Lilith et elle se saluèrent sans aucune référence à l'altercation de la veille, et avec un naturel qui décontenança Liam. Elle demanda où elle pouvait trouver Livaï, et la jeune scientifique lui indiqua le bureau d'Erwin.


- C'est un truc de femmes en fait, c'est ça ? Comment vous faites ?

- Laisse tomber Liam, ça te dépasserait…

- Ça me dépasse déjà… ricana-t-il tout en ouvrant le chemin vers le bureau du Major.


Elle toqua respectueusement à la porte et entendit la belle voix grave d'Erwin. Elle adressa un sourire euphorique à Liam avant de se ressaisir et ouvrir la porte.


- Si tu es venue pour déposer tes microbes sur le canapé d'Erwin toute la journée ça ne va pas être possible. Lui décocha Livaï d'un air froid.


Elle sourit faiblement. Il l'avait à peine regardé. Ça n'allait pas être facile de calmer cette tension, qui soit dit en passant n'avait pas l'air de le déranger. Elle en revanche n'allait vraisemblablement pas survivre à des journées entières à ses côtés avec une telle attitude. Erwin fuyait son regard. Quelle plaisante atmosphère… C'était à se demander pourquoi elle faisait tout ça…


- À vrai dire c'est avec toi que j'aimerais m'entretenir, Livaï.


Un haussement de cil trahit sa surprise alors que la curiosité d'Erwin venait ostensiblement d'être piquée à vif. Livaï resta de marbre mais ne lui coupa pas la parole. Elle insista.


- Aurais-tu quelques minutes à m'accorder en privé, c'est important pour moi, pour Karanese.


Sans un mot, l'officier brun lui fit signe de sortir du bureau d'Erwin et la suivit, non sans s'excuser auprès de son Commandant. Lilith fut surprise qu'il ne l'envoie pas balader. Elle s'était au moins préparée à ce qu'il la fasse attendre dehors quelques minutes.

Ackerman marcha avec elle et Liam jusqu'au hall, toujours désert excepté Hanji, et s'immobilisa en plein milieu avant de la fixer durement. Apparemment, Hanji ne comptait pas comme une personne à ses yeux… Tant pis. Elle décida d'ignorer la brune à lunettes qui s'était déjà rapprochée pour ne pas en perdre une miette.


- Pour commencer je voulais te présenter mes excuses. Je t'ai plusieurs fois manqué de respect, et je voulais que tu saches que ça ne se reproduirait plus.

- Oh ? T'as peur que je t'abandonne dans la forêt ? Lui répondit-il avec un sourire narquois.


Elle ne se laissa pas abattre et enchaina sa réplique comme elle l'avait déjà fait de maintes fois face à son miroir, la veille.


- Je comprends facilement pourquoi tu as la noblesse en horreur. Honnêtement je ne vais pas m'en défendre, ce que tu penses de nous est probablement vrai de toute façon. Mais pour te dire la vérité, ton hostilité à mon égard me met mal à l'aise, dans l'optique où on va forcément passer un peu de temps ensemble ces prochains jours.

- Continue.


Elle se gifla intérieurement pour ne pas réagir, et garder une attitude pacifique. Ce n'était qu'un mauvais moment à passer, elle avait connu bien pire, et c'était nécessaire.


- J'estime le Bataillon des Forces d'Exploration, et j'aimerais sincèrement pouvoir vous aider. J'ai aussi un franc respect et beaucoup de sympathie pour Erwin. Même moi je devine combien tu es important pour lui et ce Bataillon de manière générale. Je ne te demande pas de m'apprécier, mais je trouve dommage que tu sois hostile. J'aimerais devenir votre alliée.

- Tu veux ma confiance ? Railla-t-il.

- J'aimerais ne plus me sentir méprisée à chaque fois que je croise ton regard.

- Réponds à une question alors, et je ferai peut-être un effort.


Elle respira calmement, redoutant le sujet de la dite question. Il allait falloir qu'elle y réponde. Qu'allait-il lui sortir ? Ce qu'elle savait sur la politique anti-Bataillon ? Son intérêt à les aider ? Ou allait-il lui aussi lui parler de la boite récupérée la veille par son escouade ?


- On dit que tu as tué ton père. C'est vrai ?


C'était pire que ce qu'elle avait imaginé. Tant pis pour le mythe, elle sentit qu'elle ne pourrait pas lui mentir sans qu'il ne s'en aperçoive. Elle se sentait scrutée dans les moindre détails. Lilith n'avait jamais fait attention jusqu'alors, mais Livaï possédait en plus d'un regard très intimidant, des iris bleues glaciales à en perdre sa contenance.


- Ce n'était pas mon père biologique, mais oui, je l'ai bien tué.


Il ne cilla même pas, puis comme satisfait il articula un « d'accord » qui mit fin à cette étrange discussion. Lilith ne savait guère quoi en penser mais elle retint que l'objectif principal avait été atteint : elle avait cassé la glace avec lui. Elle se demanda s'il ferait réellement des efforts pour adoucir leurs rapports, mais ne put se résoudre à lui faire confirmer. Livaï tourna alors les talons pour retourner dans le bureau d'Erwin. La jeune Duchesse sentit une angoisse monter dans sa gorge. Allait-il lui dire ? Que penserait-il de cette information jetée ainsi, hors contexte ?


- C'était un bel échange. Commenta Liam, hilare.

- Oh ta gueule Liam hein… Ne put-elle s'empêcher de dire, contrariée.

- Il s'est débattu ? Demanda Hanji qui venait de surgir derrière elle.


Lilith tiqua. Hanji l'avait vue nue après l'entraînement qu'ils lui avaient concocté il y a quelques jours, alors qu'elles prenaient toutes deux une douche. Avait-elle vu ses cicatrices ? Elle avait pourtant fait attention et n'avait pas senti que la jeune femme la regardait en douce.


Elle l'ignora et se mit à marcher en direction des escaliers menant à l'extérieur du bâtiment. La voix de Livaï l'interpella alors et elle se retourna frénétiquement. Il s'était arrêté juste avant le couloir menant aux bureaux.


- Ça va bien se passer Everglow.


Elle marqua un silence avant de le remercier, rassurée.


La pluie s'était arrêtée de tomber, et Liam et Lilith rentrèrent rapidement au domaine afin que la Duchesse aie le temps de se préparer pour le déjeuner chez le Marquis de Stohess. Elle revêtit une tenue deux pièces plus classe, qui lui donnait un léger côté militaire. Elle se plut à remettre ses diamants tout autour de son visage et de ses poignets. Une fois savamment coiffée, grâce à l'aide précieuse de ses servantes, Lilith demanda à Ghérart de l'accompagner et salua Liam. Le jeune garde du corps lui mima alors un animal égorgé et elle détourna rapidement le regard, mi-amusée mi-dégoûtée.


Le château du Marquis de Stohess se trouvait, tout comme la demeure de Lilith, en lisière de forêt, et Ghérart et la Duchesse mirent un certain temps à y parvenir. Aucun des deux ne parla pendant le trajet, et Lilith laissa une longueur d'avance à son garde du corps, dont le cheval supportait mal la proximité avec son propre étalon. Elle laissa ses pensées défiler à la vue du cavalier devant elle, dont la carrure rendait le duo avec son cheval presque humoristique. Elle aimait le regarder de dos. Cela lui rappelait ce sentiment apaisant et cette impression de sécurité qu'elle éprouvait toute jeune enfant lorsqu'elle toisait les gardes de son père. Alors même qu'aucun d'eux ne lui accordait la moindre attention, Lilith avait passé des heures à leurs côtés, sans même jouer ou essayer de leur parler. Elle adoptait parfois cette attitude avec Ghérart, et ils pouvaient rester là, immobiles, l'un à côté de l'autre, sans que rien ne se passe de particulier. Cela fascinait Liam, avec qui Lilith ne manquait rarement de combler le silence par des boutades ou des conversations futiles. Ce dernier se demandait d'ailleurs pourquoi ils ressentaient le besoin d'être enthousiastes et expressifs en présence de l'autre, alors qu'elle pouvait être si absente et détachée avec Ghérart, et que lui même était peu bavard et jovial avec les autres.


Ghérart ralentit la cadence jusqu'à arrêter sa monture. La Duchesse leva les yeux de l'encolure de son cheval et aperçut enfin la demeure de Stohess. Ils galopèrent d'un coup jusqu'à l'entrée du jardin, et furent rapidement accueillis devant l'immense escalier menant à l'entrée du château. L'architecture du bâtiment transpirait l'exagération et le désir d'en mettre plein la vue. Il y avait même une immense fontaine au centre.


Lilith esquissa un sourire en reconnaissant Dennis, dans son uniforme des Brigades Spéciales, accompagné de trois de ses collègues. Lorsqu'elle le questionna sur sa présence il répondit sans hésitation que le Marquis avait demandé une escorte. Évidemment.


- Bienvenue Mme la Duchesse ! S'exclama le Marquis qui avait revêtit un costume vert et rose flashy qui arracha un rictus à Ghérart, pourtant si insondable de nature.


Le repas s'annonçait bien long… Lilith inspira un grand coup et lui décocha son magnifique sourire habituel pour répondre à ses salutations. Elle devait lui parler du marché du gibier et lui confier la mission de leader. La jeune noble n'avait nullement l'intention de s'emparer de ce secteur, et maintenant qu'elle avait suffisamment attiré de potentiels intéressés, il ne lui restait qu'à s'assurer que tout ce beau monde irait jusqu'au bout afin d'enfin créer un lien cordial entre commerçants, nobles amateurs de chasse et le Bataillon d'Exploration. Ce serait la première étape avant de pousser un décret officiel permettant leur libre circulation quelque soit leur itinéraire. Lilith avait été profondément choquée d'apprendre qu'il arrivait régulièrement aux escouades de se voir refuser l'ouverture des portes du mur Rosa. C'était pour elle une priorité d'obtenir ce droit élémentaire de circulation. Et quoi de mieux que de le faire accepter au travers d'intérêts mutuels…? Ce n'était plus qu'une formalité, elle avait déjà placé tous ses pions, ce n'était plus qu'une question de temps. Elle se surprit à se languir de la réaction d'Erwin face à cette bonne nouvelle. Elle éviterait d'ébruiter tous les rouages qu'elle avait dû mettre en place pour en arriver là, mais il finirait forcément par avoir vent de son implication dans cette avancée. Elle ne pouvait nier que cela la réjouissait d'avance.


Une fois installée dans la salle à manger, le Marquis fit amener les plats à table.


- Je ne me souviens plus, vous mangez de la viande j'espère ? Lui demanda-t-il un grand sourire aux lèvres.


Elle leva les yeux au ciel tandis que Ghérart, en retrait mais présent dans la pièce, fixa le sol en silence.

Laisser un commentaire ?