Le poids des Apparences

Chapitre 16 : Questions indiscrètes

3586 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 25/04/2020 03:06

Erwin avait stoppé son cheval en amont de la colline, signifiant à ses subordonnés qu'ils allaient de nouveau reformer leur groupe et partir en éclairage. Le Bataillon avait traversé l'immense forêt sans aucun encombre, et il ne leur restait plus qu'à sillonner jusqu'à Karanese aux travers des immenses coteaux verdoyants. La vue y était très dégagée malgré un certain relief, laissant les membres des escouades très confiants quant à l'issue de leur mission. Hanji semblait avoir raison, il n'y avait quasiment plus aucun Titan, passée une certaine limite.


Cette fois-ci, le Major proposa même à la jeune aristocrate de les accompagner dans un des deux groupes. Il fut surpris qu'elle refuse après avoir demandé si c'était nécessaire. Liväi leva les yeux au ciel tout en la traitant de froussarde alors que les autres ricanèrent. Sa rencontre de la veille avec un Titan l'avait probablement traumatisée.


- Très bien, alors on se rejoint en bas de cette vallée.


Livaï tourna la tête pour apercevoir l'endroit que son supérieur pointait du doigt et se contenta de hocher la tête. Les deux groupes partirent au grand galop, laissant Lilith et le Caporal à l'arrière. La jeune femme amena son cheval aux côtés de celui du militaire. Il tiqua, devinant que Lilith allait engager la conversation. Lui arrivait-il de rester silencieuse ?


- Livaï, comment vos soins médicaux sont-ils gérés ?


Il la toisa du regard, surpris. Qu'est-ce qu'elle préparait encore ?


- Qu'est-ce que tu veux savoir... Marmonna-t-il.

- Et bien comment ça se passe : est-ce que vous êtes pris en charge rapidement au sein des murs ? Avez-vous des centres spécialisés, une certaine priorité, des médecins attitrés ? Explique-moi comment ça marche.

- Je ne suis jamais blessé. Demande à quelqu'un d'autre.


Elle le regarda d'un dépité. Qu'attendait-elle de lui en même temps ? Il allait falloir qu'elle s'adresse à Erwin pour récupérer ce genre d'informations. Le Major était bien plus enclin à échanger avec elle : il répondrait sûrement à toutes ses questions. Elle n'insista pas et éloigna son cheval pour rassurer Livaï sur le fait qu'elle ne l'embêterait pas plus que de raison. Elle le regarda cependant de travers, contrariée.


Lilith n'aimait pas passer du temps seule avec lui. Cette aura de solitude et cette fausse froideur, derrière laquelle n'importe qui aurait pu déceler la douleur qu'il cachait, la mettait très mal à l'aise. C'était comme s'il l'obligeait à regarder toute la misère du monde droit dans les yeux. La jeune noble avait connu la violence, la peur, les mensonges, la trahison, mais elle n'avait pas eu à devoir se battre pour rester envie. Lorsqu'elle menait un combat, elle posait ses pions, imaginait un plan, mettait en place des stratagèmes, et de par son intelligence dans le domaine, n'échouait que rarement, et pour mieux rebondir. Rares étaient les situations où elle perdait son sang froid, ou sentait ses émotions la submerger. Elle ignorait tout de cette colère que pouvaient ressentir les membres du Bataillon au plus profond de leurs entrailles, cette haine et cette frustration de ne faire le poids face aux Titans. Ce désespoir et cette impuissance lorsqu'ils perdaient leurs compagnons, un à un ; cette impression de n'être que du bétail...


Au sein des murs, Lilith était ce qui s'apparentait le plus à un prédateur. Rien n'était une fatalité pour elle, et elle se pensait invincible. Elle ne se sentait pas piégée, enfermée, utilisée, et sa cage dorée l'avait satisfait pendant de très longues années. Certes elle ne se sentait pas à sa place et avait développé certains troubles, notamment dans sa relation avec les autres, mais elle ne tremblait plus depuis longtemps. La réalité en dehors des mur l'avait frappé en plein visage. Elle n'avait pas attendu cette expédition pour tout remettre en question, mais cela avait déclenché chez elle une prise de conscience supplémentaire. Quelque chose n'allait pas dans ce monde, et elle aiderait Erwin et le Bataillon à le percer à jour.


- C'est un vrai soucis en fait. Il n'existe pas d'équipes spécialisées, ni d'hôpitaux où les blessés sont pris en charge en priorité. Comme pour tout, il faut payer pour ça. On fait ce qu'on peut pour gérer sur le terrain et après c'est chacun pour soi.


Elle resta un instant silencieuse, surprise que Livaï prenne finalement la peine de lui répondre. Il avait un sacré caractère.


- Il faudrait au moins un centre médical à Trost, pour vos retours d'expédition, ça me semble le minimum.

- Je t'en prie, fais quelque chose...Lui dit-il avec sarcasme.


Elle ne répliqua pas. C'était prévu effectivement. Sa priorité avait toujours été leur libre circulation au sein des murs, ou au moins de Rosa, puisque Maria avait été perdu. Elle veillait déjà à ce qu'ils aient accès à tout le matériel militaire dont ils avaient besoin et finançait une partie des recherches concernant les armes spécialisées contre les Titans, sous forme de donations anonymes. La seule chose concrète qu'elle pouvait faire était donc d'améliorer les services de santé pour les blessés au combat, et d'instaurer une gratuité, au moins partielle de ces soins. Au delà de ces actions, elle devait se contenter d'essayer de changer l'opinion publique. La balle était dans leur camps, pour continuer à progresser dans leur quête et rallier plus de recrues. Elle avait foi en eux.


Mais en application, cela s'avérait être beaucoup plus compliqué que ce qu'elle avait imaginé. Lilith avait grandi dans un environnement hostile, au sein duquel les tentatives d'assassinat faisaient partie intégrante de son quotidien. Elle avait toujours été protégée efficacement, et lorsqu'elle put l'exiger, elle choisit elle même sa garde personnelle. Pourtant, aujourd'hui, elle se sentait menacée.


Comme une des nombreuses lettres de menaces qu'elle avait reçu le lui avait conseillé, elle hésitait à rappeler auprès d'elle ses quatre autres hommes qui pouvaient assurer sa protection. D'un côté, cela lui permettrait de déjouer plus facilement les plans de ses ennemis, ou simplement de les dissuader. D'un autre côté, cela revenait à admettre qu'elle avait peur, et ainsi : montrer une certaine vulnérabilité et fragilité aux yeux de ses pairs. Elle n'arrivait pas à statuer sur ce qui était le mieux à faire. À lui seul, Ghérart lui avait évité plusieurs problèmes à Hermina. La menace était bien réelle, et lorsqu'elle ferait voter cette fameuse loi pour l'ouverture des portes du mur au Bataillon, elle doutait qu'ils en restent là.


« Ils ». Elle avait mit du temps à remonter jusqu'à eux. Elle n'aurait jamais imaginé se mettre les conseillers du Roi à dos. Ce n'est que lorsque Detlev, le porte parole de la Noblesse auprès du Roi, avait comprit son petit manège et ce qu'elle allait mettre en place que Lilith réalisa dans quoi elle s'engageait. Le puissant politique lui avait adressé une lettre, juste avant son départ à Karanese, dans laquelle il la sommait de renoncer. Il avait également précisé qu'il lui faisait le cadeau de lui adresser un avertissement, par respect pour ce qu'elle représentait. Elle avait d'abord eu peur. Malgré son pouvoir, Lilith ne pouvait pas grand chose contre les conseillers du Roi : ils étaient intouchables, et leurs mots étaient ordres sacrés parmi la noblesse.

Puis portée par la détermination d'Erwin et le combat qu'il représentait, elle avait décidé d'aller jusqu'au bout. Elle changerait le monde, où elle tomberait. Qu'avait-elle de plus important à faire ou à protéger après tout ?


Le bruit caractéristique des chevaux au grand galop la fit sortir de ses pensées et elle sourit en constatant le timing parfait des deux escouades qui se dirigeaient vers elle, tel un carrousel militaire géant. Ils arrivèrent quasiment en même temps. Leurs sourires confirmèrent qu'ils n'avaient croisés aucun Titans. Le soleil brillait à son zénith, et ils s'arrêtèrent pour manger ensemble leur déjeuner. Lilith semblait de bonne humeur et les observait se chamailler avec un petit sourire. Pétra finit par lui demander ce qu'il enchantait à ce point.


- Je trouve super d'avoir des gens sur qui compter. C'est important d'être bien entouré. Confia-t-elle. Ça me plait de vous regarder.

- Toi aussi tu dois bien avoir des amis quand même non ? Marmonna Nanaba entre deux bouchées de son pain.

- J'ai des alliés, je n'ai pas d'amis, pas au quotidien en tout cas.


Elle poursuivit alors qu'ils la regardaient, dubitatifs.


- Un ami, contrairement à un allié, ne te tourne pas le dos quand ses intérêts sont en danger. Je n'ai pas ce genre de personnes à mes côtés. C'est quelque chose que j'admire chez vous.


Oluo de l'escouade de Livaï s'assit soudainement aux côtés de Lilith, un large sourire aux lèvres. Elle s'inquiéta de ce qu'il allait lui dire, et le regard livide de Pétra lui confirma que quelque chose allait se passer. Il n'allait tout de même pas lui proposer d'être son ami ?


- Et si on profitait de ce superbe endroit pour jouer à un jeu ?

- Oluo... Pas ton jeu de la bouteille... t'as quel âge ? S'étouffa Nanaba.


Elle avait pourtant un sourire en coin qui trahissait son enthousiasme. Le jeu de la bouteille ? Un sorte de jeu d'action vérité ? Jen l'avait un jour obligée à y jouer avec un groupe d'hommes complètement rincés. Elle avait trouvé cela drôle au début, mais avec le recul, elle se dit qu'elle aurait dû partir avant que tout ne se gâte... Au moins, il étaient tous sobres là.


- Sans moi. Râla Livaï. Tes idées d'actions sont trop tordues.

- Bon, et si on ne faisait qu'une version vérité alors ? On est entre nous, ça va aller... Répliqua Nanaba.


Oluo lui adressa un sourire pour la remercier de son soutien tandis que Livaï haussa les épaules. « Entre nous », qu'ils parlent pour eux... Lilith soupira, méfiante. Mais après tout, rien ne l'obligeait à répondre si elle se sentait embarrassée. Même Erwin ne sembla pas vouloir s'enfuir. Ce fut Pétra qui attrapa une bouteille et la fit tourner. Ses pupilles brillaient, et Lilith se dit qu'elle cachait bien son jeu. Elle avait l'air encore plus enjouée que sa collègue. La jeune noble remercia le ciel qu'il n'y ait pas Hanji. Dieu sait ce qu'elle aurait pu lui demander...


La bouteille désigna Mike, qui ne sourcilla pas. Nanaba prit alors la parole la première. Lilith en fut d'ailleurs surprise. Elle l'avait trouvé assez distante et réservée jusque là. Elle ne trouva aucun sens à sa question.


- Je suis mal coiffée habituellement ?


Oluo et Pétra ne purent réprimer leur rire tandis qu'Erwin ne semblait pas non plus saisir la référence. Le chef d'escouade de Nanaba répondit d'une voix calme à sa subordonnée, nullement troublé.


- Tu es toujours bien coiffée, j'avais simplement envie de te le faire remarquer ce jour-là.


Sa réponse ne parut pas satisfaire la jolie blonde, mais Mike récupéra la bouteille et continua le jeu tout en mâchant son sandwich. Ce fut au tour de Livaï ; il tiqua. Pétra prit la parole. Visiblement, chacun inventait ses propres règles à ce jeu.


- De quoi avez-vous parlé pendant notre reconnaissance ?

- Qu'est-ce qui te dit qu'on a parlé ? Grommela Livaï.


Il marquait un point, cela aurait pu être le cas. Il soupira et raconta les questions de la brune sur les soins médicaux. Tout comme Nanaba, la jolie rousse ne put cacher sa déception, trahissant le fait qu'elle s'attendait à une réponse plus croustillante. Lilith espéra alors que le jeu perde de son intérêt et qu'ils passent tous à autre chose, mais Oluo semblait décidé à la faire parler : il saisit la bouteille sans la lâcher des yeux et la fit tourner. Elle remarqua qu'il ébaucha un geste suspect avec son poignet et ne fut guère surprise d'être désignée. À ce compte là il aurait pu simplement lâcher la bouteille dans la bonne direction sans s'embarrasser à essayer de la faire tourner...


- Vas-y, pose ta question... Râla-t-elle.

- Est-ce que c'est vrai que tu as eu une aventure avec le Commandant Dork des Brigades Spéciales ?


Lilith faillit s'étouffer avec son pain, tandis que tous ses camarades le réprimandèrent du regard. Même Livaï semblait contrarié. Peut-être ressentait-il une certaine responsabilité puisqu'il s'agissait d'un membre de son escouade. Les yeux curieux et hilares d'Oluo attendrirent la brune, qui décida de répondre. Elle se demanda tout de même où il avait bien pu avoir l'information, s'imaginant mal Erwin être la raison d'une telle fuite.


- Non, je l'ai souvent vu puisqu'il est présent à de nombreuses soirées de la Haute Société, mais je n'ai jamais eu ce genre d'attirance pour lui. En plus, il est marié non ? S'offusqua-t-elle.


Oluo sembla la croire sur parole et elle se félicita de sa performance. Il précisa aussi qu'il l'avait entendu d'un ancien camarade à lui, qui travaillait maintenant dans les Brigades Spéciales. Le regard pesant qu'Erwin posait sur elle ne lui échappa pas. Mais elle décida de l'ignorer. Ce n'était pas la première fois qu'il la voyait mentir avec brio, il s'en remettrait. Quel intérêt aurait-elle eu à alimenter ce genre de commérages ?


Elle fit tourner la bouteille, qui pointa Erwin. Personne ne parla, comme pour lui laisser l'occasion de poser elle-même une question, mais elle n'en fit rien. Étonnement, ce fut Livaï qui prit la parole. Il avait sensiblement dû comprendre que personne n'oserait le faire.


- Que contenait la boîte qu'on a récupéré pour le Marquis Grant à ton avis ?


Pétra manqua un battement. Alors finalement il était intéressé...! Elle bouda, ce qui n'échappa pas à Oluo qui comprit de suite la raison de sa réaction. Il se moqua d'elle.


- Ah... Bien joué Livaï... Je ne l'avais pas vu venir celle-là... D'après les rumeurs il s'agirait d'un carnet révélant des secrets sur de nombreux nobles. Je n'en sais pas plus, plus personne n'en parle.

- Oh... Ça ne va pas tarder...Il y a juste à attendre un peu. Ajouta Lilith.


Le Major annonça la dernière manche du jeu, et Lilith se décomposa lorsque la satanée bouteille la désigna de nouveau. Oluo s'empressa de poser une nouvelle question avant les autres.


- Si tu pouvais changer quelque chose, n'importe quoi dans ta vie, ça serait quoi ?


Pourquoi était-elle la seule à avoir des questions comme ça ? Une émotion particulière la saisit alors qu'elle avait immédiatement pensé à une réponse. Elle ignorait quelle expression de visage elle avait laissé s'échapper, mais Oluo la regardait avec davantage d'intérêt. Elle y répondit simplement.


- Je sauverais mon père. Lui dit-elle.


Erwin se leva alors pour sonner le départ, et le Bataillon se remit en route. Pétra ne manqua pas de brutaliser son camarade alors qu'il regagnait son cheval, enjoué. En à peine deux heures, ils furent devant la grande porte de Karanese. Lilith ne fut pas surprise que le Compte ne soit pas là pour les accueillir. Elle l'imaginait mal s'asseoir et attendre tout l'après-midi...


La gigantesque porte s'ouvrit une fois le Bataillon annoncé, et surtout, Lilith reconnue. Elle ressentit un immense soulagement lorsqu'elle se referma derrière eux. Elle était revenue en terre conquise. Quelques secondes lui suffirent pour reconnaitre Liam à l'entrée de la ville. Elle lui sourit tendrement alors que le jeune homme lui adressait un large sourire. Elle salua le Bataillon, remercia tout spécialement Livaï et descendit de cheval pour rejoindre le grand brun. Il ne lui posa guère de questions et se contenta de vérifier qu'elle n'avait pas de blessures. Ils s'engagèrent dans les ruelles et disparurent.


Le Bataillon quant à lui regagna une auberge pour s'y installer jusqu'au lendemain. Le Compte de Karanese les avait invité avec Lilith à passer la soirée en son château. C'était la première fois qu'un noble invitait Erwin, et qui plus est, avec tous ses autres membres de l'expédition. Lilith l'avait rassuré en lui affirmant qu'il ne tenterait rien de désobligeant, et que de toute manière, il était libre de refuser. Il n'y avait pas de sens caché derrière cette invitation selon elle. Mais Erwin avait tenu à répondre présent. Pour motiver ses troupes, il avait vanté la qualité du buffet qui les attendrait, et ils mordirent tous à l'hameçon excepté Livaï, qui marmonna une insulte avant de le suivre, comme toujours.


- ERWIIIIIIN !!


Il se retourna et aperçut sans surprise sa subordonnée : Hanji, dans la foule. Elle se précipita vers eux et les submergèrent de questions. Elle devait être impatiente de savoir si sa théorie tenait la route. Moblit, son assistant, était à ses côtés. Son congé familial avait dû prendre fin. Il se demanda si sa mère avait survécu mais ne posa pas la question.


Ils se reposèrent tous dans la salle commune de l'auberge qu'ils avaient réservés, puis lorsque la nuit commença à tomber, ils se mirent en marche pour rejoindre le lieu de la réception. Hanji insista pour venir, avançant l'argument selon lequel cela ne ferait aucune différence et que le Compte de Karanese ne s'en rendrait sûrement pas compte. Erwin soupira et céda à son caprice. Elle hurla de joie et emmena Moblit avec elle. Ils étaient tous venus en uniforme, et une certaine gêne se fit sentir lorsqu'ils se retrouvèrent au beau milieu des autres nobles, qui ne semblaient guère apprécier leur présence. Le Compte de Karanese alla les saluer sans conviction. C'était un homme qui avoisinait la quarantaine. Il était brun, élancé, des yeux dorés qui n'étaient pas sans rappeler ceux de Lilith. Comme la Duchesse le leur avait dit, quelque chose de malsain se dégageait de lui. Il avait l'air d'un véritable sadique. Erwin était en train de se présenter lorsqu'il détacha son regard du militaire. Il semblait jeter un coup d'œil par dessus l'épaule du Major.


Lilith venait de faire son entrée dans la pièce. Égale à elle-même, elle avait soigné son apparition. Le Compte sourit en remarquant qu'elle n'avait pas revêtue une robe, mais un ensemble masculin, élégant, qui lui donnait un air impérial et puissant. Sa notoriété étant quelque peu entachée depuis son implication avec le Bataillon, il avait deviné qu'elle utiliserait son invitation pour asseoir son pouvoir et remettre en place les insolents. Mais il avait tout de même espéré qu'elle lui ferait le plaisir de revêtir une robe... Elle n'avait pas son sourire de convenance, son masque était celui qu'elle portait en négociations d'affaire.

Elle s'avança d'un pas sûr vers le centre de la pièce, croisant au passage les autres nobles qui s'inclinaient une fois à sa hauteur. Elle marqua un temps d'arrêt lorsqu'un des hommes ne la salua pas. Elle fit mine de tourner la tête et l'aristocrate céda en s'inclinant avant qu'elle n'eut à parler. Elle esquissa alors un sourire satisfait et reprit son défilé jusqu'au Compte. Elle ne regarda personne du Bataillon.


- Lilith... Je vois que tu me montre ta plus belle robe pour me séduire... La chambra-t-il.

- Maxence. J'ose espérer que tu les as accueilli comme il se doit ? Lui dit-elle en faisant allusion aux militaires.

- Nous étions justement en train de nous présenter. Commandant Smith c'est ça ? Demanda-t-il.


Erwin se contenta d'acquiescer tandis que Lilith s'avança vers le plateau que tenait un serveur pour y prendre une coupe de champagne. Elle était coiffée d'un chignon sophistiqué qui laissait s'échapper quelques mèches rebelles mais savamment bouclées. Pétra et Oluo semblait complètement perdus, tandis que les autres ne montrèrent aucun signe de surprise. Mal à l'aise, Oluo regardait ses pieds tandis que Pétra tentait de comprendre comment la femme qui se tenait devant elle pouvait elle la même personne que celle avec qui elle avait passé ces derniers jours. Elle ne salua même pas Hanji, qu'elle n'avait pas revu depuis leur départ pour l'expédition.


Un des nobles fit soudainement face à Lilith. Sa tenue vestimentaire trahissait qu'il ne faisait pas partie de la Haute Société, mais il l'aborda avec audace.


- Vous êtes tombée bien bas... Je suis consterné de m'apercevoir que ce n'étaient pas que des rumeurs, comment une noble de votre envergure peut se rabaisser à ...

- Qui est cet idiot, Maxence ?


Le Compte laissa échapper un rire. Que la fête commence.



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Merci pour vos lectures ! Vous avez deux chapitres aujourd'hui, j'étais très inspirée ah ah

Belle journée !




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