Le destin des Ackerman - Tome 1

Chapitre 18 : Chapitre 17 - Traître

3809 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/04/2020 01:33

Une grande estrade trône au milieu d'une grand place. Tous les généraux et chefs de corps d'armée sont présents sur cette haute structure en bois et au milieu d'eux s'avance une jeune femme vêtue de vêtement luxueux aux couleurs de la royauté.


Le général Zackley la rejoint et elle s'agenouille devant lui. Un soldat s'approche en tenant un cousin brodé d'or sur lequel il transporte la couronne. L'homme d'âge mûr prend avec précaution ce symbole et vient le poser délicatement sur le crâne d'Historia Reiss.


Elle se lève ensuite, s'approche du bord de l'estrade puis exécute un salut militaire. L'instant suivant, toutes les âmes présentes dans la foule hurlent et scandent le nom de leur nouvelle reine.


Parmi cet attroupement, une silhouette encapuchonnée essaye de se frayer un chemin pour sortir de cette euphorie collective.


Elle s'enfonce ensuite dans une ruelle et frappe deux fois à une porte qui s'entrouvre pour faire passer un morceau de papier plié en deux, dévoilant l'écusson du bataillon d'exploration sur la poche de sa veste dans le mouvement.


- L'information a été confirmée ? Demande une voix rauque et fatiguée.


La personne au visage dissimulé acquiesce.


- Très bien.


La porte se referme et l'inconnu reprend son chemin.







[ District de Karanes ]


Thomas marche tranquillement dans les rues de sa ville natale, en uniforme. Il n'a pourtant avec lui aucun bagage.


Étrangement, ce qu'il vit là ressemble beaucoup à ce cauchemar qu'il fait quasiment toutes les nuits et c'est justement ce parallèle déroutant qui l'encourage à se retourner de temps à autres pour être certain que Mikasa ne se cache pas derrière lui.


Le jeune homme arrive devant une porte d'entrée qu'il reconnaîtrait entre mille. Avant de frapper trois fois il prend une profonde inspiration, prêt à affronter le dédain de son père et l'éventualité qu'on lui propose de boire un liquide écarlate et épais à l'odeur aussi singulière que dégoûtante.


La porte s'ouvre et une femme d'une quarantaine d'années apparaît dans l'ouverture. Il lui faut une seconde pour reconnaître son fils.


- Tho... Thomas ! S'étonne-t-elle, restant plantée là pendant une poignée de secondes à contempler son fils qui a bien changé depuis leur dernière rencontre.


Elle l'étreint pendant quelques instants et, quand elle le relâche, se recule pour l'admirer encore.


- Tu as tellement grandi ! Dit-elle en palpant les épaules de son fils qui sont bien plus volumineuses et fermes que dans ses souvenirs. Entre !


Thomas est mal à l'aise quant aux pulsions de tendresse qu'a sa mère mais qu'importe étant donné les circonstances actuelles et si peu de temps après le décès de Petra... Il passe la porte et pour lui rien n'a changé dans cette maison, tout est comme dans ses souvenirs.


- Assieds-toi, je venais de faire du thé !


Le jeune homme prend place et grimace à l'idée de boire du thé dans cette maison. Il a forcément peur que tout se passe comme dans ses rêves horribles et en vient à douter que tout ça est réel. Il attend patiemment cependant et est surpris que son père ne soit pas là, assit au bout de cette table.


- Où est P...


- Dans la chambre.


- Teresaaaa, qu'est-ce que c'est ?! Entend Thomas depuis la chambre, accompagné d'une toux grasse.


Sa mère soupire, elle semble désemparée parce qu'elle ne veut pas que son plaisir soit gâché par une énième dispute. Le soldat se lève et frotte doucement l'épaule de sa mère pour la rassurer avant de se diriger vers la pièce où se trouve son paternel. Il toque à la porte et entre.


Il faut un instant pour que son père le reconnaisse et, quand c'est fait, son regard surpris observe ce jeune homme qui en impose plus qu'il ne le devrait. Thomas ne sait pas si, dans son regard, il voit de la peur ou de la fierté tant ils sont brillants et écarquillés.


- Thomas..? Demande-t-il pour s'assurer qu'il ne rêve pas.


- Bonjour papa. Répond le soldat avec une pointe d'appréhension.


Son père est forcément impressionné, ce gamin a quitté ce foyer il y a plus de trois ans et était petit, chétif, apeuré. Là, devant lui, il voit un homme. Un mètre soixante-dix, une musculature développée et travaillée qui se devine aisément, les quelques cicatrices visibles sur le peu de peau nue à son regard... Ce qui le choque le plus c'est son regard dans lequel il voit que les épreuves vécues depuis y ont insufflé de la maturité et de la dureté.


Thomas reste planté là, avec toute la prestance que lui donne cet uniforme et surtout ce blason cousu sur la poche de sa veste et ses épaules.


- Approche... Dit-il avec le peu de forces qu'il lui reste, son fils s'exécute.


Il détaille Thomas de haut en bas, lentement.


- Ça te va bien. Finit-il par dire.


Ça peut sembler anodin, mais pour Thomas c'est la première fois que son père lui fait un semblant de compliment alors ça lui fait forcément un effet très étrange.


- Je devrai te laisser te reposer... Prononce Thomas qui ne sait pas quoi répondre d'autre et commence déjà à tourner les talons.


Son père l'attrape par l'avant-bras droit pour le retenir. Forcément, c'est là où l'une des lames de son appareil tridimensionnel l'avait profondément entaillé pendant sa chute. Il se tord de douleur et gémit, surprenant son père.


- Que...


- Non c'est rien t'en fais pas..!


Sa mère entre à ce moment là parce qu'elle voulait s'assurer que tout va bien, trouvant étrange qu'il se passe autant de temps dans cette chambre sans que le moindre hurlement n'y résonne.


Même malade, son père a une sacrée poigne et le jeune homme peut sentir que ça se remet à saigner. Il tire donc en vitesse la manche de sa veste puis déboutonne celle de sa chemise pour la retrousser, par chance le sang n'a pas encore imbibé le bandage et n'a donc pas tâché son uniforme.


Sa mère se précipite vers lui, le regard horrifié.


- Merde... Pense Thomas, il voulait justement éviter que sa mère se rende compte de la moindre blessure, pour qu'elle ne s'inquiète pas, surtout à peine quinze jours après avoir perdu sa fille.


- Retire ce que tu as sur le dos, je vais m'en occuper. Dit-elle.


Elle n'hésite pas une seconde et va chercher bassine, bandages et de quoi recoudre. Le jeune homme retire lentement sa chemise en gémissant et découvre aux yeux de son père un corps qui présente blessures, cicatrices impressionnantes et preuves que les derniers jours ont dû être particulièrement difficiles. Le plus déroutant sont ces cicatrices à son épaule droite, plusieurs coupures répétitives ayant la même taille, seraient-elles des marques de mutilation ?


La maîtresse de maison revient et tire un tabouret pour que son fils s'y assoie.


- Mamaaaan... Ça va, c'est juste une égratignure qui a du mal à cicatriser...


- Tu te fous de moi ? Regarde ton état, quel genre d'inconscient es-tu pour ne pas rester allongé ? Gronde-t-elle en prenant des ciseaux pour retirer le bandage juste au dessus de la bassine.


Cette coupure profonde n'est pas très jolie à voir surtout qu'il ne l'a pas épargnée ces derniers jours. Teresa éponge la coulure de sang.


- Mais qui t'a rafistolé... Ce n'est ni fait ni à faire... Râle-t-elle.


Il se sait entre de bonnes mains et la croit sur parole vu qu'elle est une ancienne infirmière.


- Je devrai peut-être aller voir ces médecins du bataillon et leur en toucher deux mots ! Bougonne-t-elle encore et Thomas en sourit, elle est partie pour insulter l'amateurisme des personnes qui l'ont soigné pour les cinq prochaines minutes.


Là où son père est encore une fois étonné c'est que lorsqu'elle lui propose une décoction - à base de pavot noir - pour endormir la douleur,nNon seulement il la refuse mais, quand elle le recoud à vif, il ne bronche même pas sinon quelques petites grimaces de temps à autres.


Pour un môme qui était un pleurnichard, le changement est pour le moins radical. Lui-même ne se serait pas imaginé se tenir debout en étant autant amoché au sommet de sa forme.


- Tu te rends compte, ils n'arrivent déjà pas à avoir beaucoup de soldats qui passent leur première expédition mais en plus ils les soignent mal ! De mon temps on avait une éthique professionnelle...


- Maman s'il te plaît... Ils étaient obligés de faire ça rapidement, d'autres étaient plus abîmés que moi. Ment-il, dans l'escouade Livaï personne n'est infirmier, ils ont été formés trois ans à devenir des soldats, pas des aide-soignants.


- Et... Là ? Désigne-t-elle en détaillant son flanc. Je vois quelques petits points de sang sur ton bandage.


- C'est rien j'ai traversé une fenêtre, ce n'est même pas profond, j'ai un peu roulé sur du verre c'est tout... Ment Thomas parce qu'il sait que s'il lui parle de la fusillade ça n'aidera pas à la calmer.


Elle soupire.


Quelques dix minutes plus tard le voilà recousu et avec des bandages propres qui ont effectivement l'air d'être plus solides et soignés.


- Merci. Dit Thomas en se relevant pour attraper sa chemise qu'il commence à remettre.


- Quand tu rentreras montre ça aux médecins de ton bataillon, ça leur fera tout drôle ! S'énerve encore sa mère. En plus de ça, le thé est froid maintenant !


Thomas se marre légèrement, il se dit que si elle râle c'est que tout va bien, qu'elle est contente de sa visite et même si soigner ses blessures a dû la contrarier sur le moment, ce fut un moment privilégié avec son fils, qu'elle n'avait pas vu depuis longtemps.


Le jeune homme sort de la chambre, sa veste dans une main, et attend patiemment que les trois tasses de thé soient servies. Quand c'est fait il en apporte une à son père qui le remercie d'un signe de tête, l'air préoccupé. En réalité, il réfléchit quand à ces étranges cicatrices. Son fils se serait-il scarifié ? Si oui, est-il la cause de cette tendance auto-destructrice avec toutes ces insultes qu'il lui a lancé au visage pendant ses jeunes années ?


Thomas revient vers sa mère.


- Bon, je ne vais pas trop traîner, il faut que je retourne à Orvud.


- Si loin ?


- Oui c'est là que je suis en poste en ce moment mais on va bientôt repartir pour Trost, je suppose. Explique le soldat.


Pendant qu'il boit son thé brûlant, gorgée après gorgée, sa mère sort quelque chose emballé dans du tissu et le lui tend.


- C'est une brioche que j'ai faite ce matin. Prends-la, ça te rappellera de bons souvenirs et ça te donnera peut-être envie de passer nous voir plus souvent. Je t'en ferai une à chaque fois que tu viendras.


L'odeur enivre l'odorat du jeune homme et effectivement, ça éveille en lui de bons souvenirs puisque tous ces dimanches où il partait avec Petra cueillir des fleurs, sa mère les accueillait en retour avec l'une de ces brioches dont le parfum les guidait parfois depuis le haut de la rue.


- Merci... Remercie le jeune homme qui affiche un grand sourire.


Au moment où il allait tourner les talons pour sortir de la maison il se souvient de la raison pour laquelle il est venu ici.


- Au fait... J'aimerai te poser une question mais...


- Demande je t'en prie.


- Enfin... Des amis à moi ont dit avoir vu un officier des brigades spéciales qui me ressemblait beaucoup, mais est beaucoup plus vieux... J'ai un oncle que je ne connais pas ? Il essaye de la ménager en parlant d'un oncle mais il veut surtout voir sa réaction.


La femme d'âge mûr est surprise et se met sur la défensive, soudainement un peu nerveuse. Son regard dévie même furtivement vers la porte de la chambre où se trouve son père.


- Non-non... Ce... C'est forcément un hasard, tu sais il n'est pas rare de croiser des gens qui nous ressemblent beaucoup quand on est si loin de chez soi.


- Oui tu dois avoir raison... M'enfin, j'espère pouvoir vous rendre visite rapidement.


- Tu pourrais nous écrire !


Thomas lève son bras droit pour mettre en évidence cet avant-bras en sale état, c'est une excuse bidon mais c'est comme ça qu'il va s'en sortir. Il embrasse sa mère puis sort de la maison pour rejoindre le ferry.







[ Quatre heures plus tard - Caserne du District d'Orvud ]


- Livaï. Salue le Major.


- Erwin. Répond le Caporal.


- Des nouvelles du soldat Ralle ?


- Rien qui ne soit suspect. Il est allé chez ses parents, en est ressorti moins d'une heure plus tard et a pris le ferry pour revenir ici sans parler à personne. Pas vraiment le comportement d'une taupe sauf s'il cache dans sa cave une armée de soldats des brigades spéciales armés de ces putains de flingues. Déclare l'Ackerman.


- Non, en effet. Répond seulement le Major qui se tourne vers la fenêtre et observe la cour centrale de la caserne où il y a du mouvement.


- Dis, pourquoi avoir tenu à le transférer dans une escouade si tu le soupçonnais depuis le début, c'était encore l'un de tes paris ?


Erwin Smith se retourne vers Livaï avec son regard froid et calculateur.


- En quelques sortes. Hanji et toi devriez dire à vos soldats d'essayer d'être les plus naturels possible avec lui jusqu'à ce que l'affaire soit résolue.


- Entendu, mais ça ne sera pas simple pour certains.


- Qui ça ?


- Ta cousine déjà. Je trouve que tu en demandes beaucoup à une gamine qui découvre à peine le relationnel, surtout en attendant d'elle de mentir à la seule personne à qui elle s'est attachée.


- Je vois. Répond Erwin sur un ton détaché, cette façon d'ignorer le facteur émotionnel a tendance à énerver Livaï.


- Bon, à plus. Salue le Caporal-Chef avant de sortir pour partir en quête des membres de son escouade.







Thomas arrive devant la porte du dortoir de son escouade et l'ouvre : la pièce a l'air vide. Il pose la brioche dans sa partie de l'armoire puis une fois la porte du meuble refermée il s'adosse sur celle-ci puis se laisse lentement glisser jusqu'à se retrouver assis par-terre.


Il soupire.


Avoir vu ses parents lui a fait beaucoup plus de bien que prévu, il pensait que ça serait un autre désastre à ajouter à une liste déjà longue mais son père l'a surpris. Il ne devait sûrement pas s'attendre à ce que son fils réussisse dans l'armée ni ne survive à ses premières missions. Thomas peut s'en sentir fier quelque part. Avoir su mettre ne serait-ce qu'une once de respect et de fierté dans le regard de cet homme qui le déteste tant est un exploit. Mais les choses se précisent concernant un doute latent qui sommeillait en lui. Il est vrai que ce qu'avaient dit Lise et Judith l'ont étonné mais seulement à moitié, tout s'est soudainement expliqué : l'acharnement de son père, les différences de traitement entre Petra et lui, la soumission de sa mère et surtout certaines paroles blessantes...


Des mots comme « Ton fils n'arrivera jamais à rien ! » ou « Heureusement que je l'accepte ce gamin ! » auraient dû lui mettre la puce à l'oreille mais sans doute était-il encore trop naïf et enfermé dans sa souffrance. Pourtant ces souvenirs sont bien vivaces et ont longtemps hanté plus que ces nuits au point de devenir celui que son père voyait en lui. Il repense à l'hésitation et la réaction singulière de sa mère lorsqu'il lui a posé la question concernant cet homme mystérieux qui fait partie des brigades...


Il y a donc bien un secret de famille caché là-dessous ? Il n'y a plus aucun doute. L'homme qui l'a vu grandir pendant douze ans n'est pas son géniteur et cela explique parfaitement pourquoi Teresa s'écrasait toujours devant la colère de son mari lorsqu'il s'en prenait au fruit de ses entrailles, comme si elle n'avait pas le droit de le défendre.


Thomas se sent affreusement seul à présent. Même après avoir vécu ces derniers jours pendant lesquels drames et expériences traumatisantes se sont enchaînés, même après avoir prouvé aux autres et à lui-même qu'il est capable d'être autre chose qu'un poids mort pour ses camarades, le jeune homme mesure à quel point cette vie s'acharne sur lui pour une raison qui lui échappe. Non content d'être l'un des soldats les moins compétents de ce bataillon, d'avoir perdu des personnes chères à son cœur et son équilibre, d'avoir vu la vie de certains de ses amis être détruite dans la plus extrême violence, il doit maintenant composer avec le fait d'être le fruit d'un adultère. Sans doute n'était-il pas désiré par sa mère, que son vrai père ignore son existence...


Alors qu'il est plongé dans ses pensées et se laisse aller de conjecture en conjecture, la porte de la chambre s'ouvre : Julia fait irruption dans la pièce avec du linge sous le bras. Ses cheveux sont grossièrement coiffés en chignon et ont l'air légèrement humides, le jeune homme en conclut qu'elle vient de prendre une douche.


- Salut. Dit-il.


Elle ne l'avait pas remarqué puisqu'il est dans son coin et sursaute quelque peu.


- Oh..! Euh... Salut, Thomas. Répond la jeune femme à la nervosité soudaine et palpable.


A vrai dire, elle n'est pas mal à l'aise seulement à cause de ce qu'il s'est passé hier, de ce droit de l'embrasser qu'elle s'est adjugé pendant qu'elle était devenue l'esclave de ses propres pulsions, ni de ce sommeil qui a été difficile à trouver la nuit dernière parce qu'elle s'est sentie idiote. Non, ce qui la rend nerveuse par dessus tout c'est cette possibilité que Thomas soit un ennemi des murs. Elle se remémore alors les mots de Hanji et Livaï.


- Bon, nous n'avons pas des choses très réjouissantes à vous dire. Commença le Caporal.


- Quoi, déjà ? Soupirait déjà Conny.


- Nous soupçonnons Thomas d'être un agent infiltré des brigades spéciales. Continua Hanji.


Dans l'assistance, l'étonnement put se lire sur tous les visages, notamment les trois amis d'enfance originaires de Shiganshina. Mikasa semblait même un peu plus assommée que les autres par la nouvelle.


- Je sais que vous êtes en train de vous dire que c'est impossible, qu'il a combattu à nos côtés contre la division centrale et aurait pu se retourner contre nous au pire moment pour nous faire perdre cette bataille. D'autant plus que, maintenant que le régime a changé de main, il ne devrait pas avoir de raisons pour continuer. Mais on sait maintenant que nos anciens dirigeants cachaient certaines choses au reste de l'humanité et rien ne nous assure qu'il n'y a pas d'autres secrets encore bien gardés. C'est parce que nous allions découvrir la vérité sur les titans que les hauts fonctionnaires ont usé de la force pour nous faire taire. Ils ont moins la main mise sur nous désormais mais ils pourraient toujours agir. Déclara Hanji.


- Vous y croyez capitaine ? Demanda Armin.


- Non... Mais nous sommes des soldats et ne devons pas laisser nos sentiments interférer. Certains indices sont assez accablants.


- Vous allez l'arrêter ? Questionna Sasha.


- Pour l'instant il y a enquête et c'est pourquoi nous vous demandons de faire comme il y a quelques temps avec Reiner et Bertolt : restez naturels et ne cherchez pas à éclaircir les choses sans notre aval. Répondit Livaï.


Tous hochèrent la tête sans grande joie.


- Tout vas bien ? Demande Thomas, ce qui interrompt la jeune femme qui se remémorait cette entrevue avec les autres.


Elle observe son camarade et maintenant qu'il est en face d'elle il lui est impossible de l'imaginer une seule seconde coupable de quoi que ce soit, Mikasa était d'accord avec elle, d'ailleurs. Julia vint trouver mademoiselle Ackerman à la sortie de cette discussion et attira son attention d'une voix timide.


- Mikasa..?


La brune se retourna et fronça légèrement en reconnaissant la cousine du Major.


- Je... Qu'est-ce que tu en penses..? Demanda timidement la blonde, intimidée par la personne face à elle.


Le soldat Ackerman soupira longuement.


- A mon avis ils font fausse route. Répondit-elle.


- Qu'est-ce qui te fais dire ça ? Demanda Julia.


- Dans la caverne sous le domaine Reiss, si je n'étais pas intervenu il serait mort, alors je ne crois pas qu'il soit des leurs. Et s'ils voulaient juste supprimer un intermédiaire il ne serait pas rentré ce soir. Explique Mikasa.


- Tu l'as suivi...? Interrogea Julia.


Elle se souvient que la réaction de Mikasa fut étrange, une sorte de gêne qui la fit hésiter une seconde avant de répondre sur son ton neutre habituel.


- Le Caporal-Chef m'a demandé de surveiller ses allées et venues.


Julia sentit une profonde colère se réveiller en elle.


La jeune femme sort de ses pensées quand Thomas se lève.


- Je te laisse avec tes pensées, je vais voir Josh.


Le jeune homme s'éclipse et la laisse là avec ses doutes. Aurait-elle fait une erreur en cédant à ses pulsions la veille ? Elle se demande pourquoi il n'a pas réagit à son baiser, pourquoi il ne lui a pas répondu, pourquoi il semble être si distant.


Julia fait deux pas pour se placer face au miroir posé sur le bureau du dortoir et s'y regarde. Elle lève une main vers ses cheveux et tire sur le ruban rouge pour défaire sa coiffure de douche. Ses longues mèches blondes tombent en désordre sur ses épaules. Elle soupire puis baisse la tête.

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