En Passant - partie 2

Chapitre 2

3932 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 22:43

Salut à tous ! Et voilà déjà le second chapitre ! :3 (je l’avais même pas écrit à l’avance !) (oui je suis fière de moi)

Tite réponse à mes reviews :D : (j’avais déjà posté ces chapitres ce week-end, donc fanfic.fr ne faites pas attention ;))

Sana Ackerman Uchiwa : huhu, si tu veux savoir comment Eren et Levi vont se rencontrer je l’ai écrit dans le résumé :3 Après faut voir comment ça va se passer… Et le temps que va durer leur première rencontre… :3 Sinon chuis super contente que l’histoire te plaise !

Blackmoon971 : Bah voilà t’as le deuxième chapitre maintenant ! Je l’ai pondu vite hein ! :D

M.Ac : Comment ça un gros baiseur ?! Non mais oh ! Il sort juste avec Petra, flirte un peu avec Jean, et avant ça avec un collègue de l’hôpital, et pis il trouve Erwin beau mais c’est tout… Bon, il se donne du bon temps je te l’accorde ! XD Sinon je suis super contente de te rendre heureuse (j’adore ce mot, heureuse… chais pô pourquoi..) Enjoy ce chapitre !

Cyrisesevens : Re salut ! Pour répondre à ta question je pense que les deux seront un peu près à égalité niveau domination, c’est pour ça que je ne savais pas lequel mettre en premier, et qu’au lieu d’indiquer Riren ou Ereri j’ai séparé les deux prénoms… En tout cas ce qui est certain c’est que Levi va pas avoir le rôle du gros dominant ! Pas-ques-tion ! Et je compte bien qu’Eren le fasse un peu tourner en bourrique… :3 Allez, bonne lecture !

« Allez, a plus Christa.

- A demain Eren ! »

Notre petit brun venait de terminer sa journée, il était un peu plus de vingt heures. Il descendit tranquillement les marches de l’entrée principale de l’hôpital Rose, les mains bien enfouies dans les poches. Le temps ne s’était pas le moins du monde adouci, pour son plus grand malheur, et il avait même empiré.

Une fois dans le bus, il se mit à réfléchir aux quelques courses qu’il devait faire. Bof, il n’avait pas grand-chose à acheter, il passerait donc dans la petite supérette en face de chez lui. Juste deux-trois légumes, du lait, des œufs, et bien sûr quelques litres de jus d’orange. Cela restait, depuis sa plus tendre enfance, sa boisson favorite. Il pouvait en boire du matin au soir sans s’en lasser.

.

.

Il déposa ses courses sur le petit comptoir de la caissière, cette dernière occupée à lire un magazine sur les engins à deux roues.

« Salut Annie, comment ça va ?

Annie. Une blonde pas très bavarde arborant continuellement son petit chignon et son air taciturne. Attention, il ne fallait pas trop l’emmerder. Derrière son travail ennuyeux elle faisait de la boxe de haut niveau, cette nana était une véritable armée à elle toute seule. Elle ne daigna pas relever le nez de son bout de papier, et marmonna :

- Eren. Salut. La routine.

Elle ne lui demanda pas comment lui allait, mais bon, il la connaissait suffisamment pour savoir que, rien que par le fait qu’elle lui ait répondu, elle lui renvoyait sans doute la question.

- Pareil. Routine, répondit-il.

Elle leva les yeux sur lui, sourcils froncés. Il était plus bavard d’habitude. Elle alla droit au but :

- Un souci avec ton taffe ?

Il s’assit alors sur le comptoir en soupirant. La blonde haussa un sourcil. Elle ne l’avait pas invité à prendre le thé qu’elle sache, ni à lui proposer de prendre ses aises. Mais après tout il s’agissait d’Eren. Elle le connaissait depuis qu’elle travaillait ici, et il passait au moins une fois par semaine.

- J’en sais trop rien, fit-il d’un ton exaspéré. Je sais plus quoi faire de moi. En dehors du boulot je suis une véritable loque.

- Tu connais du monde pourtant.

- Mmh. Pas tant que ça.

Il y eut un petit silence, durant lequel Annie s’était replongée dans son magazine de motos.

- T’as qu’à partir, dit-elle subitement.

Pris de court, Eren ne répondit pas immédiatement.

- Que – Comment ça ?

Le magazine de la blonde se referma d’un coup sec, puis elle le posa sur le comptoir et croisa les bras.

- J’en sais rien. Te casser, voir du pays. Déménager dans une autre ville.

- M-mais j’ai pas envie, j’ai tout ici !

Elle se leva, le surplombant d’une tête vu qu’il était avachi sur le comptoir. Elle le connaissait bien le brun, mais il l’ennuyait un peu aussi. Elle chérissait sa solitude à vrai dire, et elle avait hâte d’y retourner.

- Je ne sais pas quoi te dire Eren. Tu pourrais rejoindre ton père dans le nord du pays. Partir ça demande de la préparation, mais ça offre aussi du renouveau. Soit on a les couilles de se casser, soit on les a pas, c’est comme ça. Maintenant, s’il te plaît, je n’ai pas envie de faire attendre mes futurs clients.

Aucun client en vue, soit dit en passant. Mais le brun savait qu’il avait déjà suffisamment abusé de la patience de son amie, si l’on pouvait l’appeler comme telle bien sûr.

- Oups désolé ! s’excusa-t-il en descendant de son perchoir.

Annie passa ses achats sous la borne, avant de lui annoncer le prix. Il sortit sa carte de crédit et paya, puis rangea le tout dans son sac à dos – un simple eastpak noir.

- Merci de m’avoir accordé un peu de ton temps, lui lança-t-il avant de s’en aller.

- Pas de quoi. » marmonna-t-elle.

Eren rentra directement chez lui après sa petite conversation avec Annie. Il rangea ses courses dans le frigo, puis s’installa dans son canapé pour quelques minutes. Il passerait voir Ymir ensuite.

Partir… Pourquoi pas. Voir son père… C’était autre chose. Il contempla la table et les chaises rouges disposées sur le balcon. Avant ils s’asseyaient là, tous les trois. Sa maman, son père, et lui. Ils discutaient de tout et de rien, jouaient parfois aux cartes. C’était même arrivé qu’elles s’envolent à un moment, et Eren avait boudé parce qu’il avait un bon jeu. Un sourire amer naquit sur ses lèvres. Ça remontait déjà à quelques années tout ça.

Sa mère, Carla, était morte d’un accident de voiture juste avant ses onze ans. Lui et son père avaient eu, ce qui est logique, énormément de mal à surmonter sa mort. Grisha s’était un peu plus enfoncé dans son travail, et Eren avait commencé à mal tourner. Il était devenu de plus en plus violent, avec ceux qui le méritaient bien entendu. Enfin, selon lui. Oh, évidemment il avait toujours eu du mal avec les injustices, mais au moins il savait se contenir. Cela changea rapidement après le décès de sa maman. La vie était courte et fragile, alors pas question de se laisser opprimer qu’il disait. On n’est pas du bétail.

Le père d’Eren travaillait beaucoup, dès que le brun était né. Il partait de temps en temps à l’étranger pour quelques jours, mais depuis la mort de sa femme ses voyages d’affaires étaient devenus beaucoup plus fréquents, particulièrement vers la Suède. Il eut d’ailleurs une très bonne offre d’emploi là-bas, lorsqu’Eren arrivait à ses dix-huit ans. Ce dernier était déjà en école d’infirmier. Dans un peu moins de deux ans il serait rentré dans le monde du travail. Son père lui donna ainsi le choix :

« Soit tu restes ici et je te laisserai l’appartement, soit tu viens avec moi en Suède. »

Ils étaient propriétaires de l’appartement, qui n’était par ailleurs pas très grand, mais plus que largement pour une personne, et, en bonus, son père l’avait déjà entièrement payé. Le jeune avait eu l’habitude des absences de Grisha, et vivre sans lui paraissait supportable. Ensuite il s’agissait tout de même de sa ville natale, il avait ses amis, ses souvenirs, son école, il n’allait pas tout lâcher pour suivre son père qui l’avait déjà à moitié laissé tomber. Eren avait même eu tant de mal à le nommer « papa » sur son portable, qu’il l’avait appelé par son prénom.

« Je reste. »

Il avait seulement répondu ces deux petits mots. Deux petits mots qui signeraient son avenir. Son père avait hoché une fois la tête, lentement, comme s’il s’attendait à cette réponse.

Deux mois après il était parti, prenant quelques affaires, mais pas tout. Ils parlaient encore bien sûr. S’envoyaient des textos, s’appelaient par téléphone, et trois ou quatre fois par an son père revenait pour une petite semaine. Enfin, cela ne faisait que deux ans qu’Eren habitait seul après tout.

Le brun se leva subitement, bailla et s’étira rapidement en se craquant les phalanges. Il était temps de partir voir Ymir. Il enfila sa doudoune matelassée couleur noir de chez Jules, son bonnet gris et des moufles-mitaines noires également. Il opta ensuite pour des chaussures résistantes et bien imperméables, puis il empoigna son eastpak et referma la porte d’entrée derrière lui.

.

.

« Je te serre comme d’habitude ?

- Ouais, steuplait Bertolt.

Bertolt était l’un des barmans du Titanesque, avec son collègue Reiner. Il le servit puis retourna à ses occupations. Le brun les connaissait pas mal tous les deux, en même temps il s’agissait des petits favoris de son altesse la patronne.

« Hé mais ! Je vous ai dit que j’avais un ami sur ce tabouret ! se plaignit un client.

- Désolée mon cher, mais c’est moi la dirigeante du Titanesque, et j’ai un rendez-vous avec le jeune homme solitaire qui est juste là, répliqua une voix féminine légèrement rauque.

Une main vint se poser sur l’épaule du brun, mais il ne se retourna pas. Il avait reconnu cette voix dès la première seconde.

- Ymir, fit-il s’un ton lasse. Tu vas faire fuir tous tes clients.

La patronne se mit à rire, et ses petits yeux narquois se plissèrent. Elle était assez grande, mince, et sa chevelure noire – attachée en une queue de cheval lâche – faisait ressortir les quelques taches de rousseur présentent sur ses joues. Elle prit place sur le tabouret et s’accouda au bar.

- Ça risque pas, cet endroit est beaucoup trop réputé pour que je fasse faillite.

Elle appuya finalement son dos contre le comptoir et désigna la salle d’un vague geste du bras.

- Tout le monde adore mon petit Titanesque.

Eren se retourna lui aussi et balaya l’immense pièce des yeux. Il était vingt-deux heures et déjà le bar débordait de monde. Certains s’étaient même mis à danser. D’habitude il n’y avait pas beaucoup de personnes sur les pistes avant vingt-trois heures ou minuit. Le bar dansant Le Titanesque était tout de même plus petit qu’une boîte de nuit, mais il en jetait, ça c’était clair.

- Moi qui étais simplement venu boire un petit verre tranquille.

- Tu devrais le savoir depuis le temps que tu viens squatter chez moi le soir, lui signala-t-elle en lui faisant un clin d’œil.

- Mmh. T’as pas tort.

- Ça fait combien de temps qu’on se connait maintenant, hein ? Bientôt trois ans il me semble.

- Ouais.

Elle empoigna son coude et l’attira vers elle.

- Alors dis-moi pourquoi t’es devenu si chiant.

Elle lâcha son emprise sur lui avant qu’il ne se débatte.

- T’es dans une emmerde ?

Il parut surpris.

- Non, absolument pas.

- Quoi alors ? Tu vas crever ? T’es pas satisfait par ta Petra ? C’est bien comme ça qu’elle s’appelle, non ?

Il soupira.

- Oui elle s’appelle comme ça, et non le problème n’est pas là. On n’est même plus ensemble d’ailleurs.

- Tant mieux.

- Hein ?

Elle lui jeta un rapide coup d’œil.

- T’avais pas l’air de vraiment l’aimer quand tu m’en parlais. C’est une bonne pote quoi.

- Ouais. Ouais c’est une bonne pote.

Elle se racla la gorge et croisa les jambes.

- J’ai pas que ça à faire !

Ce qui fit sursauter Eren.

- Alors dis-moi, Sunshine, comment ça se fait que ton sourire je l’ai pas vu une seule fois depuis que je suis là ?

Il ouvrit la bouche, la referma, puis l’ouvrit de nouveau :

- J’ai du mal à l’expliquer… Je suis juste… dans une sorte d’ennui mortel permanent.

Il avait du mal à en dire plus, alors il se tut. Il ne savait pas trop quoi dire, comment exprimer ce qu’il ressentait. Il avait l’impression de se perdre dans une routine, de s’y empêtrer sans plus jamais pouvoir en sortir, sans pouvoir rien faire contre, comme s’il s’agissait de sables mouvants. Mais Ymir sembla comprendre.

- Ah ! La période du grand vide !

Il redressa la tête.

- Tu connais ?

- Ouais, marmonna-t-elle. La plupart des gens y font face à un moment ou à un autre.

Il opina du menton.

- C’est comme si je n’attendais plus rien de la vie. J’ai mon boulot, mon appart vide, mon bar où je me rends un soir sur deux… Je me sens un peu pathétique.

La noiraude eut un sourire en coin.

- Ta besoin de ta sirène mh ?

- H-hein ? Que-quoi ? bégaya-t-il, un peu perdu.

- Ta perle rare quoi. La personne qui te conviendrait, expliqua-t-elle.

- Attends… Tu veux parler d’une âme sœur en fait non ? Tu crois à ça toi ?

Il aurait presque envie de rire.

- Absolument pas ! se défendit-elle. Mais je suis sûre que plusieurs personnes nous conviennent dans le monde, et on peut trouver l’une d’elle, du moins si on se donne la peine de la chercher.

- Et toi… Tu as essayé ?

Le brun remarqua une légère rougeur sur les joues de son amie.

- Peu importe, fit-elle en agitant la main. Là on parle de toi, et –

- Ymir…

- Ouais j’ai cherché un peu, soupira-t-elle, car elle savait qu’elle allait devoir répondre à sa question. Site de rencontre, deux ou trois voyages en groupe par-ci par-là. Enfin… rien de bien original.

Eren la fixait, un air sérieux peint sur le visage.

- Tu devrais te bouger le cul, conclut-elle. Je sais pas moi, cherche à faire des rencontres, essaye de t’intéresser à la moindre personne qui a l’air d’en valoir un minimum le coup. Et même si en fin de compte ce n’est pas le cas, et bien tant pis, passe à autre chose et avance.

Il savait qu’elle avait raison. Il passa son index sur le contour de son verre.

- Une pote m’a également conseillé de partir. D’aller dans une autre ville.

La noiraude mis sa main sur son menton et considéra le vide d’un air pensif.

- Ca peut être une solution en effet, affirma-t-elle. Voir du neuf, faire des découvertes.

- Elle m’a aussi dit que je pourrai rejoindre mon père.

Là, elle ouvrit des yeux ronds.

- Et tu envisages de le faire ?

- Peut-être…, murmura-t-il. Sans doute pas… J’en sais rien.

- Ce qui compte c’est que tu sois heureux avec lui.

Il eut un petit rire jaune.

- Et ce n’est pas le cas, finit-il par ajouter.

- Alors tu as ta réponse, répondit-elle du tac-au-tac.

Il se tourna vers elle, les coins de sa bouche relevés. Elle l’avait bien aidé ce soir.

- Eh ben le voilà enfin ! s’exclama-t-elle. Montre-moi voir ce joli sourire !

Elle lui empoigna le menton, et il se débattu en riant. Finalement il réussit à lui échapper, et sauta de son tabouret.

- Bon c’est pas tout mais moi je travaille demain !

- Moi aussi je te signale, ria-t-elle.

Il sortit de la monnaie de sa poche et lui enfourna dans la main.

- Tu mettras ça dans la caisse.

La noiraude fourra les pièces dans sa poche sans même les regarder. Ils se claquèrent la paume.

- Merci pour tes précieux conseils Ymir, j’espère qu’ils vont m’aider.

Elle sourit.

- J’espère aussi, à bientôt beau gosse ! »

Il agita la main sous le regard pensif de son amie.

Ils s’étaient rencontrés lorsqu’il avait dix-sept ans. A ce moment-là il était dehors avec Armin, en plein hiver, cherchant un endroit pour se réchauffer. Le blond avait glissé sur de la neige, et était tombé sur une jeune femme. Il s’avère que c’était Ymir, et le contact s’était établie très facilement entre elle et le brun. Puis, sans trop savoir comment, ils s’étaient retrouvés assis au bar, une bière entre les mains. Ils étaient ensuite revenus fréquemment, surtout Eren, trouvant Ymir et les deux barmans très sympas, et l’ambiance était bonne. Alors qu’elle n’avait que vingt-trois ans, la noiraude était déjà la patronne du Titanesque. Aujourd’hui elle en avait vingt-six, et elle s’était encore plus affermie, commandant tout à la baguette, et ce jusqu’au moindre petit détail. Notre protagoniste était impressionné, et il trouvait qu’elle avait la classe.

Il sortit dans les rues froides, et se hâta vers l’arrêt de bus. Ce soir il avait été bien aidé par Ymir, et il lui en était vraiment reconnaissant. Il n’irait pas rejoindre son père. Et puis en fin de compte ce dernier l’avait délaissé et s’était enfui dans son travail. Eren pouvait comprendre, jusqu’à un certain degré du moins. Sa mère était morte, la femme de son père était morte, et celui-ci s’en sentait coupable. Mais il avait entièrement lâché son fils suite à ça, et Eren ne pouvait pas lui pardonner, bien qu’il connaisse l’énorme poids de culpabilité auquel son père faisait face. Après tout c’était bien Grisha qui conduisait la voiture qui avait percuté celle de sa mère.

Oh mon dieu ! C’est le papa d’Eren qui a tué sa mère là, nan ? Horrible… les pauvres…

Et sur cette magnifique, incroyable et triste découverte, je vous dis à bientôt !

(Je sais pas tous les combien je posterai un chapitre… minimum un par semaine c’est certain en tout cas !)

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