Étrangère

Chapitre 1 : Forêt

1328 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 29/04/2019 12:40

Update 29/04/2019 : Je suis actuellement entrain de réécrire toute cette fiction. C'est la première fiction que j'ai écrit et elle date de plus de 2 ans. En la relisant, je me suis aperçue du nombre incalculable de fautes et de phrases qui n'avaient pas de sens. 40 chapitres à corriger ça va être long mais je suis déterminée ! Quand un chapitre sera corrigé, j'ajouterai la notion "Chapitre relu et corrigé" en bas de la page.


***


-Hana dépêche-toi ! grogna une voix féminine qui, à l'époque, aurait pu être reconnue entre mille.


-Mais maman où m'emmènes-tu ? Et toi Sam pourquoi tu ne dis rien ? Et où est papa ? demandai-je de ma petite voix alors que je n'avais seulement que huit ans.


-Ferme la Hana, t'es vraiment chiante.


-Écoute ton frère et ne pose pas de questions inutiles. Je te ferai taire moi même si tu continues, surenchérit ma mère visiblement énervée.


Mon poignet me faisait mal. Depuis plusieurs minutes déjà, j'étais forcée d'avancer. J'essayai de fermer les yeux puis de les rouvrir mais absolument rien ne changeait.

J'avais toujours l'impression de parler à des personnes sans visage, seulement vêtues d'une seule et unique voix.


-Maman, mon poignet me brûle..


Comme réponse, elle resserra encore plus son emprise. Je commençai alors à sangloter en essayant tout de même de retenir mes larmes. J'avais peur de l'énerver davantage. Je regardai mes pieds, le sol, les petits cailloux dans lesquels je trébuchais par manque de fatigue. Subitement, ma mère et mon frère s'arrêtèrent.


-Nous sommes arrivés. Hana, je te présente ta nouvelle maison, me sourit ma mère.


Je pensais retrouver un peu de chaleur au fond de mon cœur. Je pensais retrouver ma maison. Néanmoins, lorsque je levai la tête je crus être en enfer. Des arbres plus sombres les uns que les autres, des plantes complètement mortes, aucune lumière présente pour montrer que cet endroit faisait bel et bien partie de la Terre. En scrutant les alentours, je pris peur lorsque je découvris que des petits yeux blancs m'observaient dans chaque buisson. Je me retournai vers ma mère et lui lançai un des regards les plus perplexes. J'espérais qu'elle m'explique la situation, qu'elle me dise que tout ça n'était qu'une mauvaise blague et que nous allions rapidement retourner chez nous. Notre vrai chez-nous.


-Ne me regarde pas comme ça. À partir de maintenant tu resteras ici et seule, râla t-elle.


Je ne comprenais pas. Elle paraissait heureuse, heureuse de me laisser. Je voulais rétorquer mais ma mère avait déjà disparu. Elle était entrain de s'éloigner, main dans la main avec Samuel. Mon frère me jeta un dernier regard dans lequel je crus apercevoir un brin de tristesse. Ce fut bref, il tourna immédiatement la tête. Courant à en cracher mes poumons, je tentai de les rattraper. Les yeux autour de moi se rapprochaient de plus en plus.


-Maman ! Ne me laisse pas ! criai-je de toutes mes forces.


Il était trop tard. Les yeux autour de moi se transformèrent en effrayantes bêtes. Possédant de majestueuses dents aiguisées, elles me sautèrent toutes dessus.


Je me réveillai instinctivement. Ce n'était qu'un rêve, un très mauvais rêve et ce n'était pas la première fois. À vrai dire, j'en faisais plusieurs par semaine. Je touchai mon front, il était recouvert de sueur. Je tournai ensuite la tête pour regarder l'heure sur mon horloge. Il était tôt. Je n'aimais pas spécialement me lever de bonne heure mais j'allais faire un effort pour cette fois. Me redressant maladroitement, je me dirigeai vers la salle de bain. Une douche me fera le plus grand des biens pour m'éclaircir les idées. Une fois terminée, je descendis les escaliers pour rejoindre le salon.


-Bonjour grand-mère, souris-je.


Depuis plusieurs années, j'habitais avec elle. C'était elle qui m'avait recueilli cette fameuse nuit dans la forêt alors qu'elle y passait seulement pour ramasser des morceaux de bois. Elle n'était pas seule, elle cohabitait avec son petit-fils. Je leur devais beaucoup. Sans eux, je ne serai pas ce que j'étais devenue aujourd'hui. Elle m'avait raconté qu'elle s'était construite cette petite maison avec l'aide de son mari et qu'elle y logeait depuis un certain temps. Malheureusement, celui-ci était mort d'une grave maladie.


Grand-mère me salua de sa petite main tremblante. Je ne connaissais même pas son véritable âge. Elle me répondait toujours qu'une femme ne vieillissait jamais et que sa beauté était éternelle. Elle n'avait pas tout à fait tord sur ce point. Tandis que je me servais un café, la porte d'entrée s'ouvrit brusquement.


-Salut ! s'exclama joyeusement une voix masculine.


-Bonjour Ben, lui répondis-je d'un sourire chaleureux.


Ses joues devinrent pourpres. C'étaient ses réactions habituelles lorsque je lui adressais la parole. Benjamin avait les cheveux bruns clairs, des yeux verts. Il avait vingtaine et un ans, soit quatre de plus que moi.


-Hana, tu vas bien ? Tu veux aller t'entraîner ou chasser peut être ? me questionna t-il en se grattant l'arrière de la nuque.


-Allons nous entraîner.


Je saluai grand-mère avant de rejoindre Ben en direction de notre petit endroit habituel. En réalité, cela n'avait rien d'un terrain d'entraînement. Néanmoins, grâce à lui pendant toutes ses années, j'avais pu apprendre à chasser et à me défendre. Sans me vanter, je me débrouillais plutôt bien. Tandis que nous nous échauffions, Ben s'arrêta net puis me fixa d'une mine assez triste.


-Hana, m'interpella-t-il, ça doit faire maintenant neuf ans qu'on vit ensemble. J'aimerais savoir, que ressens-tu pour moi ?


Sa question m'étonna. Je m'étais déjà demandée quelle était réellement notre relation mais je n'y avais jamais porter grande importance. En y réfléchissant, je ne verrai jamais d'autres personnes. Nous étions coincés ici. Cet endroit était tout ce que nous connaissions. L'extérieur était dangereux et m'était complétement inconnu. Observant le loin, j'admirai le soleil entrain de se coucher. Sa couleur était magnifique, un mélange de rouge et de jaune.


-Ce ciel va très bien avec tes cheveux roses, m'avoua t-il timidement, à la fois doux et sauvage.


Je ne pouvais pas le cacher. J'étais véritablement touchée par son compliment. Au fond, je n'étais pas complètement indifférente à ce garçon. Cependant, je ne pouvais pas lui promettre que je ressentais la même chose que lui.


-Ben, je ne sais vraiment pas ce que je ressens pour toi..


-Tu sais là-bas à l'intérieur des murs, on dit que la vie est paisible. J'aimerais t'y emmener. Posséder notre propre maison, rigola t-il nerveusement, fonder une famille.


Une famille ? Je rougis instantanément à l'entente de sa déclaration. Seulement, je savais pertinemment que la santé de grand-mère ne nous permettait pas de nous déplacer pendant si longtemps. Tandis que j'étais toujours plongée dans mes pensées, Ben se rapprocha soudainement de moi et posa sa main sur ma joue.


-Hana, je..


Un mystérieux bruit nous ramena à la réalité. J'entendis ensuite un hurlement atroce, similaire à celui d'une bête. Surprise et inquiète, je me dépêchai de rejoindre notre maison. Une fois devant celle-ci, je me pétrifiai sur place. Ce que je voyais me glaça le sang. Notre maison était détruite. Il ne restait que des briques et du bois complètement écrasés au sol. À ses côtés, grand-mère se faisait attraper ou plutôt écraser par la main d'un monstre. Le monstre qui me terrifiait le plus au monde, un titan.


***

[Chapitre relu et corrigé]

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