Étrangère

Chapitre 27 : Enlèvement

4521 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 01/07/2017 13:37

Merci merci pour ce petit commentaire très gentil ! Comme tu le dis, ENFIN ! C'est un plaisir de savoir qu'on me suit toujours héhé.


***


Main sur le front, je paniquai lorsque Livaï frôla de sa main la table autour de laquelle nous étions tous assis. Il frotta un instant ses doigts, enlevant certainement la poussière que mes camarades n'avaient pas prit le temps de nettoyer. Le voir là devant moi me gênait beaucoup. Je ne faisais que repenser à notre baiser. Cependant, je devais rester impassible et écouter ce qu'il s'apprêtait à nous révéler.


-Je vous ai laissé pas mal de temps pourtant..


Il prit ensuite un chiffon puis essuya sa main. Heureusement pour nous, il nous évita une journée entière de ménage. Pour l'instant, nous devions clarifier la situation afin de nous pencher sur notre futur objectif. Beaucoup de choses s'étaient passées ces derniers jours, mais notre priorité absolue était de sceller le trou dans le Mur Maria. Si on y parvenait, les autres problèmes ne seront plus aussi graves. Livaï s'adressa alors à Armin, lui demandant d'approfondir la façon dont il pensait qu'on pouvait sceller le mur. Il expliqua que son plan consistait à utiliser la capacité de moi ou Eren à durcir nos corps pour reboucher la brèche. Les murs qui nous encerclaient étaient eux aussi construits de la même manière. Nous devrions alors être capables de commencer l'opération rapidement étant donné que les titans étaient incapables de bouger la nuit.


-Que l'on y arrive ou pas, ça dépends entièrement de toi Eren, n'est-ce pas ? lui demanda Livaï.


-Oui.. je comprends, lui répondit-il vaguement.


Sur le moment, je ne compris pas pourquoi il s'adressait directement à lui. Armin avait bien précisé sur la capacité de moi ou Eren. Il était délibérément entrain de m'écarter de la mission. J'avais envie de me manifester pour demander des explications mais j'optais pour me taire. Les questions seront pour plus tard. Livaï se tourna vers Hanji, c'était à elle de trouver un endroit pour faire les tests maintenant. Elle resta perplexe sur sa mission. D'après elle, la garnison avait mobilisé toutes ses forces pour surveiller le mur. Les forces qui maintenaient l'ordre à l'intérieur des murs avaient eux aussi grandement diminué, ce qui rendait presque impossible le contrôle du territoire. C'est pourquoi, elle souhaitait tester ses capacités le plus tôt possible.


-Mais pour l'instant, j'aimerai qu'Hana et Eren reste encore un peu de temps cachés..


Elle nous expliqua que la situation actuelle était encore plus compliqué qu'ils ne le pensaient. Un nom que je ne connaissais pas sortit de sa bouche. Un pasteur dénommé Nick, était mort. Certains autour de la table semblait savoir qui était cet homme. Quant aux personnes comme Sasha et Connie, ils étaient dans la même galère que moi. À priori, son cadavre avait été découvert ce matin. Même si la cause de sa mort restait inconnue, Hanji semblait être sûre d'une chose, il s'agissait d'un homicide. En observant le visage de la brune, j'arriverai à desceller de la tristesse dans ses yeux. Comme si elle regrettait la mort de cet homme. Voyant que je ne comprenais trop rien, Eren m'expliqua discrètement que ce pasteur faisait partie du culte des murs. Il avait aidé Hanji ainsi que le bataillon à avoir des informations confidentielles sur le mur.


-Je n'avais pas pensé qu'ils enverraient la police militaire pour lui faire la peau.., grogna t-elle.


-Ils l'ont questionné pour découvrir ce qu'il nous avait dit ? demanda Armin étonné.


-On dirait plutôt qu'ils ont voulu s'assurer que la relation entre la maison Reiss et le culte du mur ne soit pas découverte.. et découvrir où se cachent ces deux-là et Historia.


Ma seule envie était de partir de cette pièce, j'avais l'impression d'être la personne de trop. De nouveau à voix basse, Eren essaya de m'expliquer du mieux qu'il pouvait. Chrysta, au vrai nom Historia Reiss, faisait en réalité partie d'une noble famille. Née d'une mère qui ne la jamais aimé, elle grandit pratiquement toute seule. Un jour sa mère se fit tuer sous ses yeux. C'est ce même jour qu'elle rencontra son père et qu'elle fut contrainte de prendre une nouvelle identité. Je restai un instant bouche bée devant cette nouvelle. Je ne savais pas trop comment réagir en fait. Je remerciais ensuite Eren d'avoir su éclaircir ma lanterne. Il me chuchota alors que j'étais vraiment lente d'esprit, tout en rigolant. Je lui répondis par un simple sourire. Livaï tourna immédiatement la tête vers nous. Il nous dévisagea pendant quelques secondes jusqu'à ce qu'Hanji reprenne la parole. Je grimaçai, j'avais quand même le droit de sourire.


-Tu as réfléchi aux expériences que tu vas faire avec Eren ? demanda t-il à Hanji.


-Un petit peu oui.. Mais depuis qu'ils ont découvert que nous possédions une 2éme personne dotée des mêmes pouvoirs qu'Eren, certains groupes ont vanté leur activités pour les récupérer.


De ce que j'avais compris du discours d'Hanji, c'était qu'elle souhaitait en gros que nous restions encore cachés un certain temps. Nous étions dans une situation où des conflits entre les trois corps militaires ne pouvaient être évités. Elle disait que la chose que nous devions le plus craindre était l'incapacité à voir le couteau que l'on nous plantera si nous ne quittions pas l'extérieur des murs des yeux. Elle voulait clairement que nous arrêtions toute activité pour un temps. Livaï, évidemment en désaccord, prit à son tour la parole.


-Plus on attend pour s'échapper, plus on aura du mal à le faire. Ils finiront bien par nous trouver, rétorqua t-il déterminé. Voilà comment je vois les choses, nous avons deux objectifs à présent. Tu choisis quoi Hanji ? On se tourne vers l'extérieur des murs ou vers l'intérieur ?

-Vers les deux. On s'occupera des deux à la fois !


On ne pouvait pas en attendre moins d'Hanji. Elle avait toujours la bonne réponse, la bonne solution. Je pensais qu'elle serait même capable de remplacer Erwin un jour.

Nous étions maintenant en début de soirée. Dehors, il faisait déjà nuit. Pour le dîner de ce soir, j'étais de tâche à le préparer avec Eren, Chrysta et Connie. Couper des légumes, c'était ce que nous faisions depuis tout à l'heure mon acolyte et moi. Enfin, nous étions sensé bien les éplucher mais Eren coupait plus le quart du légume que sa peau. En plus, il ne faisait que de s'entailler les doigts. J'en rigolais mais il me faisait quand même un peu de la peine.


-T'es vraiment nul Eren, me moquais-je.


-T'as cas m'aider mademoiselle je suis parfaite, râla t-il en posant son couteau sur la table.


Tout en pouffant, je me rapprochai de lui avant de prendre son légume des mains. Je lui montrai que tout d'abord il fallait partir du haut du légume pour que ce soit plus facile. Une fois le couteau légèrement enfoncé, il devait bloquer le début de peau sous son doigt. Ainsi, il avait juste à tirer jusqu'en bas pour que ça parte tout seul. Je ne savais pas trop si il me suivait étant donné qu'il était plus concentré sur moi que sur le légume. En relevant la tête, j'étais subitement gênée du peu de distance qui nous séparait. Étant trop concentrée sur ce qui était entrain de se passer, je ne remarquai pas qu'une personne venait d'entrer dans la cuisine.

-C'est bon j'ai compris, me sourit-il finalement de toutes ses dents.


Je me remise aussitôt à ma place. Qu'est ce qu'il venait de se passer ? Eren, on aurait dit ça ne l'avait pas du tout dérangé. Je n'aurai certainement plus de tête si Mikasa avait été dans les parages. Toujours dans mes pensées, la personne qui était entrée avança vers nous. Je manquai de me couper quand elle passa derrière moi en me bousculant.


-Hé fais att..


Je m'arrêtai en plein milieu de ma phrase lorsque j'aperçus Livaï. Il s'arrêta un peu plus loin avant de me jeter un regard qui pourrait en glacer plus d'un sur place. Déjà qu'il ne m'avait pas parlé de la journée, mais en plus il m'ignorait complètement. Je ne savais même pas s'il avait seulement eu une seule pensée positive à mon sujet aujourd'hui. Étant donné les récents événements, ce n'était pas du tout le scénario auquel je m'attendais. Enfin, j'avais tout de même affaire avec l'homme le moins démonstratif du monde. Je soupirai avant de prévenir Eren que je revenais dans quelques minutes. J'en profitai pour tirer Livaï par le bras puis pour sortir par la porte de la cuisine. Une fois loin des regards et oreilles les plus indiscrets, ma conversation avec un mur commença enfin.


-C'est quoi votre problème ? lui demandais-je en croisant les bras.


-Je n'ai pas de problème, me dit-il en essuyant de repartir.


Je le repoussai immédiatement. J'avais je ne savais combien d'années de moins que lui et pourtant il se comportait comme un gamin. J'essayais de lui parler mais il tentait par tous les moyens de s'enfuir.


-Pourquoi vous m'évitez ?



-Je ne t'évites pas je n'ai tout simplement pas envie de te parler.


Je restai silencieuse à l'entente de sa réponse. Je ne savais pas si il le pensait réellement ou si il le disait juste pour me piquer. J'étais consciente à quel point il pouvait dire tout le contraire de ce qu'il pensait quand il était énervé. Mais il l'avait dit tellement naturellement et ça en me regardant droit dans les yeux. Ne voyant plus d'objections de ma part, il me bouscula à nouveau pour regagner la cuisine. J'étais entrain de le laisser s'enfuir. À partir du moment où il franchirait cette porte, je ne pourrais plus lui demander quoi que ce soit. Puis au diable ce que les autres peuvent penser. D'un pas déterminé, je le poursuivis sous les regards étonnés de mes compagnons.


-Pourquoi vous fuyez vos sentiments ? lui demandais-je en bousculant Connie.


-Je n'ai pas de sentiment.


-C'était quoi alors ce qu'il s'est passé avant que vous ne croyez que nous allions tous les deux mourir ? hurlais-je en faisant trébucher Historia.


-Je ne m'en souviens pas.


Cette phrase était la phrase de trop. J'avais l'irrésistible envie de le frapper, de lui arracher chacun de ses cheveux. Toujours en furie, je plongeai ma main dans un des pots sur la table. C'était une sorte de confiture avec des morceaux de fruits à l'intérieur. Ayant pris intentionnellement une grosse poignée, je la jetai sur la tête de Livaï. Il se stoppa net. Je voyais les morceaux de fruits dégouliner dans son cou puis sur sa chemise impeccablement blanche. Voyant la scène comme au ralentis, il pivota sa tête vers moi. Apeurée, je reculai lorsqu'il commença à lentement avancer vers moi. Je venais de salir l'homme le plus maniaque de l'humanité. Il était à présent face à moi. Toujours sa confiture sur la tête, il me fixait amèrement. Je voulais me confesser une dernière fois avant de mourir. J'ai beaucoup menti ses dernières années. J'ai souhaité que Petra se fasse rejeter et espionné Livaï en cachette sortir de la douche. Je n'étais pas une fille sage, je méritais le pire châtiment qu'il soit. Un liquide coula le long de mon visage. Livaï venait de me renverser un bol de soupe sur la tête. Non seulement c'était chaud mais en plus c'était affreusement dégoutant.


-BATAILLE DE NOURRITURE ! cria soudainement Connie.


Il lança une poignée de je ne savais trop quoi en plein dans le visage d'Eren. Celui-ci n'attendit pas très longtemps avant de se venger. Ainsi, nos gamineries commencèrent. C'était vraiment chacun pour sa peau. Même Historia, à mon plus grand étonnement, y participer. J'évitais plutôt bien les projectiles que Connie m'envoyait jusqu'à recevoir une sorte de petit gâteau mou en plein dans le nez. Le coupable ? Eren. Je ramassai aussitôt un tas de nourritures visqueuses avant d'essayer de le viser. Il esquivait plutôt bien le malin. En plus, il arrivait parfaitement à me viser en même temps. À force de courir un peu partout dans la cuisine, je tombai nez à nez avec Livaï. Il zyeuta mon poursuivant. Il attrapa une pomme de terre fraichement épluchée puis la jeta entre les jambes d'Eren. Il tomba raide, certainement mort. Mais ça me faisait toujours un ennemi en moins. Soudain la porte s'ouvrit, laissant place à Jean et Sasha.


-Mais qu'est ce qui se passe i.., demanda t-il avant de recevoir de la bouillis en pleine figure.


Quant à la brune, je la voyais déjà sauter à travers la cuisine en essayant d'attraper de la nourriture en vol. Livaï était toujours devant moi. J'essayai de repérer les endroits potentiels pour m'échapper. Près du lavabo, il restait un gâteau. Il l'avait bien remarqué aussi car son regard se balada plusieurs fois de la pâtisserie à moi. Nous sautions simultanément dessus. Malheureusement pour moi, je glissai comme une crêpe. J'entrainai Livaï dans ma chute. Une fois au sol, j'essayai de me débattre mais il continuait à avoir l'avantage sur moi. Non loin de nous, une carotte se baladait toute seule près d'une chaise. C'était ma seule chance, je l'attrapai discrètement avant d'agiter ses feuilles sous son nez. Évidemment ça le déconcentra assez pour qu'il se mette à éternuer. J'en profitai pour le faire basculer du côté, me retrouvant au dessus de lui. Lorsque mon regard croisa le sien, je remarquais un sourire au coin de ses lèvres.


-Depuis quand est ce que tu es devenue aussi entreprenante ? ricana t-il.


Le rouge me monta immédiatement aux joues. Je réalisai subitement la position dans laquelle nous étions. Ça me procurait une sensation bizarre d'être assise sur lui. Déconcentrée, il me poussa pour me faire rouler sous la table. Je me retrouvai cette fois-ci en dessous de lui. J'étais entrain de perdre à son petit jeu. Nous étions à présent à l'abri de tout regard, comme ensevelis dans notre petite bulle. Nous nous fixions en silence. Ses mains étaient posées de par et d'autres de ma tête. Plus rien n'existait autour de moi mise à part lui. Ses bras se plièrent, sa bouche se rapprocha. Il était trop lent. J'avais envie de l'attraper par le col et de directement plaquer ses lèvres sur les miennes. Au dernier moment, je posai mon index contre sa bouche. D'un geste lent, j'enlevai avec mon doigt un morceau de gâteau qui était resté près de sa lèvre inférieure. Je le dirigeai vers les miennes avant de lécher ce qui était collé dessus. Il m'observait faire, suivant chaque mouvement de mon doigt.


-Ça vous apprendra de ne pas assumer votre jalousie, indiquais-je avant de m'écarter. Et aussi de croire que je suis la seule à pouvoir être taquinée.


Je me relevai, fière de moi. J'avais gagné. J'avais loupé un baiser de sa part mais ça ne valait pas autant que ma victoire. Bien sûr après le foutoir que nous avions fais, nous passions la nuit entière à tout nettoyer. Sous les ordres de Livaï, il était interdit de fermer l'œil avant que le sol ne brille sous nos pieds. Au final, j'étais plutôt contente de ma soirée. Même si je doutais fort que la rigolade allait continuer demain.


-Quel est le problème Eren ? Tu n'en peux déjà plus ?


Le lendemain, les expériences d'Hanji sur Eren reprirent radicalement. Seulement, tout ne se déroulait pas comme prévu. Un peu plus loin sur mon cheval, j'observai le corps du titan de mon ami gisant au sol. Il n'était pas dans son état normal, il ne faisait même pas 10 mètres. De plus, sa peau ne recouvrait pas certains endroits.


-Es-tu capable de bouger ? cria Hanji stressée.


La brune sauta aussitôt de sa falaise puis rejoignit le brun en bas. Par la même occasion, Mikasa en profita pour nous quitter et de le rejoindre à son tour. Je voyais le regard de Livaï la suivre en arborant un air énervé. Elle agissait toujours comme bon lui semble. C'était clairement entrain de le saouler. Le corps d'Eren qu'à moitié encré dans la peau de son titan, Hanji s'empressa de le tirer de là.


-Attendez une seconde, Eren saigne ! cria Mikasa paniquée.


Ne faisant pas attention aux plaintes de la brune, elle continua à l'extraire en tirant de toutes ses forces. Armin et moi assistions à la scène sans vraiment pouvoir faire quoi que ce soit. Eren fusionnait encore plus avec son titan. Hanji ordonna aussitôt de prendre des notes mais aussi de le dessiner pour faire une comparaison plus tard. Lorsque Mikasa se décida enfin de couper la peau qui le retenait, il tomba en arrière avec Hanji. Son visage était à moitié partis, on voyait pratiquement son squelette.


-L'expérience est terminée ! ordonna Hanji. Tout le monde se replie !


Livaï atterrit ensuite à nos côtés. Eren était entrain de se faire emmener. J'avais la cruelle envie de l'accompagner pour le rassurer lorsqu'il se réveillera. Cependant avec Livaï à mes côtés, j'hésitai à faire quelque chose qu'il n'allait peut être pas apprécier. Il est vrai qu'en ce moment moi et Eren étions proches, mais c'était juste amical. Je restai alors immobile, observant de loin le corps de mon ami se faire embarquer.


-C'est bon, tu peux y aller.


Je me retournai vers cette voix. Je crus d'abord que ce n'était que le fruit de mon imagination. Le fait que Livaï était entrain de me fixer me fit rapidement abandonner cette idée. Étant donné le ton qu'il avait pris, je doutais fort qu'il était réellement en accord avec la permission qu'il venait de me donner.


-Vraiment ? lui demandais-je.


Il hocha la tête avant de se retourner. Je réalisai l'effort qu'il était entrain de faire. Le voir comme ça me faisait évidemment encore plus craquer pour lui. Je vérifiai que personne ne nous regardait avant de courir après lui. D'un geste rapide, je lui donnai un baiser sur la joue avant de repartir directement vers la charrette où se situait Eren. Évidemment lorsque je montai dans celle-ci, on me demanda aussitôt pourquoi j'avais les joues aussi roses.


Lorsque Eren se réveilla un peu plus tard dans la journée, j'étais seule avec Mikasa dans la pièce. Souriant, il me confia être content de ma présence. Je restai tout de même très gênée et nerveuse avec la brune debout derrière moi. Je ne voulais pas qu'elle me voit comme un obstacle entre elle et lui.


-Bon ! Tu es à revenu à la normale, cria Hanji en rentrant dans la pièce.


Suivie par Livaï, ils s'assirent près de nous. La brune commença à discuter de l'expérience avec Eren. Il ne se souvenait de rien. Il demanda aussitôt si le processus avait fonctionné. Nous arborions tous une mine triste. Hanji lui confia que même après s'être changé en titan, rien ne s'était passé. La solidification avait échoué et les ordres donnés ignorés. En tentant de se transformer une troisième fois, le corps du titan d'Eren était incomplet et incapable de tenir debout.


-Au moins nous savons que l'opération est pour le moment impossible, chuchota Eren.


-Exact, conclut un peu sèchement Livaï.


Il commença à le blâmer. Mikasa avait aussitôt défendu le brun, disant qu'il avait fait de son mieux. Livaï le savait très bien. Ses mots étaient peut être durs mais je le connaissais assez bien pour savoir qu'il faisait ça pour motiver Eren.


-Pour être clair nous devons aller de l'avant, essaya de rattraper Hanji.


Je culpabilisais un peu, Eren devait à lui seul porter ce fardeau. Pour une raison que j'ignore, on ne me demandait pas mon avis. Personne ne m'avait dit que j'aurai peut être mon rôle à jouer dans cette mission. Hanji entama alors une conversation sur les origines du mur construit à base de titans. Toutes ces énigmes reposaient en réalité sur la famille Reiss.


-Erwin est partis pour la capitale et trouvera bien quelques pistes, nous expliqua Hanji souriante.


Il faisait à présent nuit. Nous étions tous regroupés dans la cuisine sous ordre de Livaï. Il jeta un papier devant nous. Curieux, nous commencions à le lire. Les ordres d'Erwin, ils nous disaient clairement que d'ici peu de temps nous serions encerclés.


-Que tous les idiots qui y croient me suivent ! nous ordonna Livaï.


-Attendez, l'interpella Mikasa. Eren ne peut pas voyager, il est encore trop fatigué.


Livaï la fixa avec une once de colère. Sans dire un mot, il s'avança vers elle. Elle ne se dégonfla pas puisqu'elle le regarda de haut. En ne mâchant pas ses mots, il lui fit clairement comprendre qu'il n'en avait rien à faire de son avis. Eren n'avait cas se débrouiller pour marcher. La brune resta de marbre un instant avant de refuser une nouvelle fois les ordres de Livaï. Se tenant devant la porte des chambres, elle ne comptait absolument pas le laisser passer. Son attitude commençait gentiment à jouer avec mes nerfs. C'était mon amie mais tout de même. La dernière fois qu'elle avait essayé de se rebeller Livaï avait terminé avec une lame dans la cuisse.


-Arrête de jacasser Mikasa, râlais-je. Tu ne vois pas que tu nous fais perdre de précieuses minutes ?


-Je ne me souviens pas t'avoir parlé Hana, me répondit-il froidement. Surtout que tu n'as rien à me dire, je fais ce que je veux.


-Pardon ? rétorquais-je les bras croisés. Je te signale que t'as le même statut que moi, t'es qu'un soldat qui doit respecter les ordres !


J'étais à présent entre elle et Livaï. Nous entamions une bataille de regard sans fin. Je ne comptais pas perdre face à elle. Non seulement je n'aimais pas sa façon de parler à Livaï, mais en plus de ça elle osait mettre en péril nos vies pour son habituel égoïsme concernant Eren. Même si je comprenais son inquiétude envers lui, elle ne pouvait pas se permettre de l'infliger à nous tous.


-Tu as la langue bien pendue depuis que tu es devenue le toutou du Caporal, se permit-elle de me dire. Si quelque chose te dérange, tu n'as cas agir.

Je ne réfléchis pas à deux fois avant d'empoigner violemment sa veste. Elle sortit soudainement un couteau de sa poche. Elle le leva subitement au dessus de ma tête. Quelqu'un me tira en arrière en attrapant mon pantalon. C'était Livaï. Impassible et surtout sans effort, il stoppa la brune en tordant son poignet. Au même moment, Eren sortit en trombe de sa chambre. Arborant tout une autre expression que celle de Mikasa, il était prêt à partir et peu importe son état.


Après cette inutile altercation, nous nous équipions tous de notre long manteau et de notre sac. Réunis sur une falaise, nous observions de loin la scène qui s'offrait à nous. Des soldats équipés de fusils et de lampes torches étaient entrain de fouiller le chalet. Ils nous seraient à tous les coups tombés dessus pendant notre sommeil. D'après Livaï, ce n'était pas des types de la police militaire. Ils ne se seraient jamais déplacés jusqu'ici en personne.


-Bon, on se dépêche de rejoindre le point de rendez-vous et de suivre le plan, nous ordonna Livaï.


Arrivés au district de Trost, la plus part des passants nous regardait de travers. Je n'aimais pas ça. Nous n'avions rien fait pour le mériter. En tête de groupe, Livaï portait le plus l'attention. Il était assez connu, beaucoup de personnes faisaient des messes basses à son passage.


-Hé mais vous êtes.. le Caporal Livaï c'est ça ? demanda un homme en se rapprochant de lui.


-C'est bien vous ! Je vous ai déjà vu ! cria un autre. Le meilleur soldat de l'humanité !


-Mais vous êtes tout petit ! se moqua un nouveau venu.


-Vous êtes en travers de mon chemin, se plaignit sèchement Livaï.


Un attroupement d'hommes était rassemblé devant lui. Étant nettement plus grand que lui, ils faisaient facilement une tête de plus. Ils nous empêchaient d'avancer. Ils en profitèrent pour se plaindre de leur état, de leur travail. La plus part des gens comme eux ne faisait pas confiance aux soldats et avait peur de les approcher. Ils ne cessèrent de s'apitoyer sur le peu de nourriture qu'ils avaient mais aussi sur les impôts qui étaient beaucoup trop élevés à leur goût. Ils nous listaient toutes ces choses comme si nous en étions coupables.


-Pourquoi les choses sont-elles ainsi ? Et pourquoi les titans continuent de nous attaquer ? demanda t-il ironiquement. Je sais. C'est parce que le bataillon d'exploration ne fait pas son boulot !


Les gens autour de nous continuaient à nous encercler. En plus, ce que cet homme disait était totalement faux. J'avais envie de le leur crier au visage mais en voyant Livaï restait de marbre face à cette situation, je me disais que je devais en faire autant. L'homme en face de lui continua à le provoquer. Immobile telle une statut, je ne savais même pas si Livaï était réellement entrain de l'écouter.


-Vous n'en branlez pas une et pourtant vous avez toujours de quoi manger.


-Que faites-vous ici à vagabonder dans les rues ? Vous faites vos courses ?


-Vous avez même des femmes pour vous tenir compagnie, quelle chance !


Le type qui venait de dire ça me regardait tout particulièrement. Air malicieux sur les lèvres, il s'approcha de moi. Il avança sa main pour essayer de me toucher. Avant qu'il ne puisse m'atteindre, Livaï intercepta son bras sans pour autant se retourner.


-Faîtes attention, nous prévient-il immédiatement.


-Oh je te parle meilleur soldat de l'humanité ! s'énerva l'homme devant lui en le prenant par le col.


Subitement, Livaï repoussa l'homme derrière lui en emportant l'autre du côté. Quelque chose arrivait à toute vitesse sur nous. Des bras m'attrapèrent pour m'embarquer dans une charrette. À mes côtés, Eren et Chrysta.

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