Étrangère

Chapitre 22 : Renaissance

3587 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 15/04/2017 13:05

J'émis mon premier cri en tant que titan. Ça me faisait tout drôle parce que j'avais essayé de parler mais rien n'était sortis de ma bouche. Comme si le vrai moi était profondément endormi. À ce que j'en savais, mon corps humain devait se trouver dans ma nuque. Protéger cet endroit m'était donc primordial. Mais avant de tout ça, il allait falloir que je me familiarise avec mon nouveau corps. J'essayai alors de faire quelques pas devant moi. La première fois, je faillis trébucher. Mes jambes étaient lourdes. Je devais faire un effort surhumain pour les soulever. Annie toujours devant moi, daigna enfin se retourner. J'étais impatiente de découvrir son regard lorsqu'elle réalisera enfin qui se trouvait à l'intérieur de ce titan. Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'elle me fit complètement face. Son visage me disait qu'elle ne s'y attendait pas. C'était fini de tout le temps compter sur les autres. En voyant le titan inerte de Eren à mes côtés, je ne pus m'empêcher de m'en vouloir. J'étais désolée d'avoir tout miser sur lui. Il avait dû ressentir une de ses pressions. Mais maintenant, j'étais là et je comptais bien l'aider à porter ce fardeau. Les battements de mon cœur s'accélèrent quand je me rappelai de Ben. Son corps sans vie gisait à mes pieds. Je pris alors toutes les précautions possibles pour le ramasser et le déposer sur un des toits. Même mort, je ne souhaitais pas qu'il lui arrive quelque chose de plus. Repensant à son sourire, je sentis la colère bouillonnait au fond moi. Lorsque je me retournai enfin vers Annie, je la fixais. Elle avait perdu son regard étonné de tout à l'heure. Ma seule envie était de lui écraser le crâne sous le pied. Je voulais me venger. Je voulais la faire souffrir.


Un instant plus tard, elle se mit enfin en position de combat. Quand à toi, je ne bougeai pas. D'un geste vif, elle leva sa jambe vers mon visage. Je réussis à le protéger avec le dos de mes mains. J'en profitai pour attraper sa cheville. Je comptais la soulever pour l'envoyer un peu plus loin mais j'échouai. Ce n'était pas pareil. J'avais du mal à maîtriser ma force. Elle se servit de ce moment pour retirer son pied, ce qui par la même occasion m'entraîna avec. Je tombai inévitablement en avant, me rattrapant du mieux que je pouvais avec mes mains. Lorsque je relevai les yeux, son poing venait déjà dans ma direction. Je me décalai au dernier moment, son poing frappa le sol. Je me jetai ensuite sur elle en visant son ventre. Elle tomba en arrière. Me retrouvant au dessus d'elle, je saisis l'occasion pour lui assener plusieurs coups. Elle esquiva chacun d'eux jusqu'à ce que je décide de m'emparer de son visage et de lui donner un violent coup de tête. La sienne tomba lourdement contre le sol. La mienne me fit atrocement mal. J'avais l'impression que la douleur était décupler sous la forme d'un titan. Durcissant son poing, elle heurta ma mâchoire. Celle-ci se décrocha légèrement du reste de mon visage. Je fus alors dans l'obligation de me relever, le temps que je me régénère. Je ne savais pas pourquoi mais Annie se mit soudainement à courir. Elle ne comptait pas s'évader tout de même ? Je m'empressai de lui courir après. Après plusieurs kilomètres, je me ruai à nouveau sur sa jambe. Tombant lourdement au sol, elle réussit tout de même à basculer son corps puis à me donner un coup avec son coude durcit. Ça me faisait mal mais je ne devais pas flancher. J'attrapai aussitôt son bras puis le tordis derrière son dos. Elle lâcha un cri de douleur. J'avais maintenant la pleine vue sur sa nuque. Si je me dépêchais un peu, je pourrai la sortir de là. J'appuyai alors sa tête contre le sol tandis que ma bouche se rapprochait de plus en plus de son cou. Brusquement, elle se retourna complètement. Toujours au dessus de son corps, elle plaça ses pieds sur mon ventre pour me propulser au dessus d'elle. Je retombai rudement quelques mètres plus loin.


Ayant sûrement plusieurs membres en mauvais état, il y avait énormément de fumée blanche qui émanait de mon corps. Je n'avais par conséquent plus la force de me lever. Je m'étais trop précipitée. Je sentais le sol trembler, marquant chacun des pas d'Annie qui se rapprochait de moi. Étant sur dos, j'essayai de bouger n'importe quelle partie de mon corps mais rien ne répondait. Mes yeux bleus rencontrèrent ceux de la blonde. Elle se tenait debout, juste au dessus de mon visage. Si je n'agissais pas maintenant, je craignais de ne plus pouvoir rien faire. Elle leva alors son pied qui devint aussitôt bleu. Il s'écrasa violemment sur mon visage. Deux, trois, puis une dizaine de fois. Elle criait tout en me blessant. J'avais l'impression de perdre complètement connaissance. Quand elle arrêta enfin, j'étais pratiquement inconsciente. Je ne voyais plus rien. J'entendais juste qu'elle s'éloignait. Je venais de perdre, de lâchement échouer. Même en étant un titan, je n'étais pas capable de changer quoi que ce soit. Je pensais devenir un héros pour l'humanité mais je n'étais juste qu'une moins que rien. Je sentais les larmes montées mais c'était comme si je ne pouvais pas pleurer. Soudain, quelque chose se déposa sur mon visage. C'était léger mais je pouvais quand même le sentir.


-Hé qu'est ce que t'es entrain de foutre ?


Quelqu'un s'était déposé sur mon visage. Quelqu'un venait de s'adresser à moi. Cette voix elle me disait quelque chose, je la connaissais.


-Réveille-toi gamine !


Gamine ? Il n'y avait qu'une personne pour m'appeler ainsi. Que faisait-il ici ? Je me doutais bien qu'il n'avait pas pu s'empêcher de me suivre. Mais je comprenais mieux maintenant. Il avait juste su à l'avance que j'allais honteusement merdé. Alors comme ça, même sa confiance à lui je ne l'avais pas.


-On compte encore sur toi ! Je compte sur toi surtout ! Alors fait moi le plaisir de lever ton gros cul, me cria t-il.


Compter sur moi ? Il ferait mieux d'aller raisonner Eren. Lui pouvait encore changer les choses. Moi j'étais beaucoup trop faible. Annie m'avait battu. Par mon manque de réaction, je l'entendis tiquer. Il se déplaça alors sur mon visage pour je supposais, aller vers mon front. Il appuya ensuite quelque chose contre celui-ci.


-S'il te plaît relève toi, me chuchota t-il, fait le pour Ben.


Ben. Ben était mort. Annie l'avait tué. Je devais le venger. Ma vision n'était plus aussi brouillée qu'avant. Je pouvais clairement voir Livaï. Il avait son front posé contre le miens. Il comptait sur moi. Tout le monde comptait sur moi. Même mort, Ben me supportait certainement. Je voulais me venger. Je voulais la faire souffrir. Je voulais la massacrer. Je voulais la tuer. Prise d'une soudaine détermination, je me mise à hurler. Je sentis Livaï s'envoler tandis que je me relevais difficilement. Je voyais toujours au loin Annie entrain de courir. Elle ne m'échapperait plus. Elle devait payer.


Une fois à sa hauteur, j'en profitai pour lui sauter dessus. Elle tomba en avant puis nous glissions dans cette position sur plusieurs mètres. Tout s'effondra sur notre passage. À l'arrêt, je me retrouvai sur son dos. Elle essaya de se défaire de mon emprise en donnant un coup de tête au hasard derrière elle. J'eus le réflexe de me protéger. Je tombais seulement en arrière avec le choc. Je ne comptais plus la laisser s'enfuir désormais. Je me relevai donc immédiatement puis agrippai son visage. J'étais tellement en colère que toute ma rage se transformait en force. Je serrai alors férocement son visage entre mes doigts jusqu'à ce que je sente son œil se décrocher. Du sang gicla partout autour de nous. Criant à s'en cracher les poumons, je la tenais fermement par les cheveux. Elle me donna ensuite un puissant coup de coude qui me propulsa violemment sur un bâtiment. En durcissant ses doigts, elle se mit à courir vers les murs. Intacte, je me relevais sans problème. Elle n'avait qu'à s'enfuir, je n'arrêterai jamais de la traquer. D'un bond, elle sauta sur le mur puis s'y accrocha rapidement. J'eus à peine le temps de lui attraper sa jambe restante et de la lui mordre qu'elle durcit directement son pied pour me faire tomber. Maintenant au sol, je la voyais s'éloigner de moi tout en grimpant le long du mur.


-Je ne laisserai pas faire !


J'observais Mikasa s'envoler au dessus de moi. Quelques secondes plus tard, elle dépassa Annie. Elle prépara alors ses épées puis découpa simultanément les doigts de ses mains. Sans échappatoire, la blonde tomba en arrière. Mikasa se posa ensuite délicatement sur son front.


-Annie, tombe.


Elle s'écrasa violemment sur le dos. Je m'empressai de lui sauter dessus, aveuglée par ma soif de vengeance. Elle essaya de se relever mais je lui balançais mon poing dans le coude. Avec le choc, son bras se disloqua. Il partit s'agripper plus loin à un pont sur lequel Livaï se tenait. Il me regardait intensément. Il observait de ses yeux bleus ce que j'étais réellement. Profitant de l'immobilité d'Annie, je lui arrachai la tête avant de la jeter un peu plus loin contre un mur. J'étais entrain de perdre toute abstinence. Tout ce que je voulais c'était la détruire. Je voulais détruire le monde entier. Me rapprochant dangereusement de sa nuque, ma mâchoire n'était qu'à quelques centimètres de sa peau. Encore un petit peu et je serai libre. D'un coup sec, je lui arrachai la peau de sa nuque. C'est en voyant Annie encré dans ce titan que j'acceptais enfin la vérité. Mes yeux s'écarquillèrent quand je remarquai que des larmes coulaient sur ses joues. Restant plusieurs secondes hésitante, une lueur bleue jaillit du corps de son titan. Une sorte de liquide commença à recouvrir mes avant bras. J'avais l'impression que du béton était entrain de m'ensevelir. Une paroi me sépara alors du corps d'Annie. Subitement, j'eus un mal de chien au niveau de ma nuque.


-Ne la bouffe pas, idiote.


Je perdis alors connaissance à partir de ce moment là. Je ne sais pas combien de temps passa, mais je me réveillais ensuite au sol. Quelqu'un me tenait. Je reconnus aussitôt les mains de Livaï sur mes bras.


-Hana ? me fit quelqu'un à mes côtés.


-Eren ? Où est Annie ? demandais-je perdue.


Il arbora soudainement une mine triste. Au loin, je voyais Jean entrain de taper avec son épée contre une sorte de cristal. Son geste n'aboutissait à rien car son épée se cassa aussitôt.


-Sort de là ! Finis ce que tu as commencé ! cria t-il. Hé ce n'est pas juste ! Annie ! Annie !


Livaï se leva pour me laisser dans les mains d'Eren. Chacun de nos regards en disait long sur la situation. Nous étions tous déçus. Avant que Jean ne puisse retaper, Livaï mit sa main sur son épaule. Jean s'immobilisa.


-Arrête. C'est inutile, lui conseilla t-il.


Hanji ordonna aussitôt d'entourer le cristal et de l'emmener au sous-sol. Si on ne pouvait soutirer aucune information à Annie, qu'allait-il rester ? Après toutes ces morts, après avoir gâcher sa vie. Elle ne laissait que des mystères derrière elle. En regardant à nouveau mon Caporal, je le vis s'éloigner vers notre major.


-L'opération n'est pas vraiment un succès, lui reprocha t-il.


-En effet, répondit Erwin tout simplement.


Qu'allait advenir le bataillon d'exploration après tout ce désastre ? Le soir même, Erwin fut bombardé de questions. Pourquoi n'avait-il pas demander de l'aide aux brigades spéciales ? Que pensait-il de tous ces dégâts engendrés dans le district de Stohess ? Avait-il la preuve irréfutable qu'il avait pu sauver l'humanité après tout ça ? Erwin était une personne intelligente. Il avait évidemment su répondre à toutes ces questions sans attiser les doutes des membres du conseil.


Quant à moi, je me réveillai quelques heures plus tard. Bandage à la tête, j'observais la personne qui s'adressait à moi. Eren était assit face à mon lit. Jean était adossé contre un mur. Armin se tenait au beau milieu de la pièce. Mikasa elle, était près de la porte. La pièce était silencieuse, pesante.


-Ton corps ça va ? me demanda Eren inquiet.


-Oui.. et le tiens ?


Il hocha la tête. Je me relevai alors doucement sur mes jambes. Me remémorant ensuite tout ce qui s'était passé, je sentis la culpabilité me submerger.


-Il paraît qu'Annie s'est figée ? questionnais-je déçue.


-Merde.. Cette opération n'a abouti à rien, râla Jean.


-Annie a préfère ça plutôt que de nous donner des informations, continua Armin.


S'ils savaient que tout ça était en réalité de ma faute. Si je n'avais pas eu ce moment d'hésitation, peut être qu'Annie aurait été capturer. Si je n'avais pas eu de la pitié pour ses larmes de traitre, je ne me serai pas montrée aussi incertaine. J'empoignai un de mes draps à cette pensée. Je m'en voulais terriblement.


-J'ai échoué. En voyant Annie, je suis restée immobile..


La porte s'ouvra juste après ça. Un supérieur était venu nous avertir que Jean et Armin allaient être entendus. Quand je pensais que j'allais moi aussi avoir droit à cet interrogatoire, ça me donna subitement un mal de crâne. Le soldat à notre porte laissa place à un autre. Je reconnus immédiatement Livaï. Mikasa lança aussitôt un regard dans la direction d'Eren.


-On devrait les laisser Eren, supposa t-elle.


Il n'avait pas réellement l'air d'avoir envie de partir. Rejoignant la brune, il se leva tout de même. Une fois sortis, Livaï referma la porte derrière lui. Il avança lentement vers mon lit puis s'assit silencieusement sur le banc. Je n'osais pas le regarder. Il avait placé beaucoup d'espoir en moi. Une part de lui m'en voulait, j'en étais sûre. S'il n'était pas venu me ressaisir à ce moment là, je ne savais même pas si je me serai relever.


-Ben est mort, me chuchotais-je à moi même.


-Je suis désolé, me dit-il.


Je sentais des larmes perlées aux coin de mes yeux. Tout en reniflant, je m'essayai le bout du nez avec ma manche. J'avais assez pleuré comme ça. Mes larmes ne ramèneront pas Ben. Livaï attrapa alors délicatement ma main. Son contact m'avait manqué.


-Ça peut te paraître égoïste ce que je vais te dire mais.. je suis content que tu sois revenue, m'avoua t-il en baissant la tête.


Je ne pus m'empêcher de lâcher un sourire. Serrant sa main un peu plus fort, j'étais moi aussi contente de le retrouver. Aujourd'hui, j'avais accompli un de mes plus grands exploits. Me transformer en titan. Mais sacrifier son humanité sinon sans quoi on ne pouvait pas gagner ? Ça restait une possibilité pour vaincre les titans. J'en étais capable. Mais au final était-ce réellement une victoire pour nous, les humains ?


-Mange, me dit-il en plaçant un plateau de repas devant moi.


Je n'avais pas vraiment très faim. La défaite me laissait un goût amer. Par mon manque de réaction, Livaï attrapa la cuillère puis la plongea dans une sorte purée.


-Aller, me dit-il en la mettant devant ma bouche.


C'est gênée que j'ouvrais la bouche. Livaï était entrain de me nourrir. C'était plutôt drôle à voir. Après quelques cuillères, je décidai de me débrouiller toute seule. J'arrachai d'un violent coup de dent une partie de mon pain. Je bus ensuite rapidement puis une nouvelle cuillère. Je procédai ainsi plusieurs fois, comme si j'étais devenue soudainement affamée plus que jamais. Nous n'avions peut être rien gagné aujourd'hui. Peut être nous avions brillamment échoué. Mais en comparaison avec l'époque où l'humanité ne connaissait rien aux transformations, avoir réussi à capturer un ennemi était une grande avancée. Nous devions continuer à les traquer jusqu'au dernier. Par la suite, la convocation d'Eren et des bataillons d'exploration à la capitale a été mise en suspend. Quant à Annie, retenue dans un profond sous-sol, elle nous a été confiée. Seulement, avant que l'humanité comprenne ce qui l'emprisonnait, il allait falloir encore du temps et des sacrifices.


L'enterrement de Ben se déroula le lendemain. J'avais insisté pour l'enterrer à l'extérieur des murs, dans notre forêt. Bien sûr ma demande avait d'abord été refusé. Mais après avoir eu le soutien de tout mes camarades et de Livaï, Erwin finit par accepter. Une sortie exceptionnelle fut donc mise en place avec un nombre minime de soldats. Pour avoir affaire à le moins de titans possibles, nous étions partis en fin de journée. Les seuls que nous rencontrions, Hanji et ses soldats s'en occupèrent. Aucun humain ne perdit la vie ce jour-là. Seul le corps de Ben n'appartenait plus à ce monde.


Arrivés là-bas, une étrange sensation de nostalgie me dévora. Je marchais silencieuse à travers ses arbres dont j'avais tant eu l'habitude de côtoyer. C'est d'un pas silencieux que nous nous dirigions vers mon ancienne demeure. Les débris étaient toujours à leur place. Je revis aussitôt la scène qui s'était produit ici. Essayant de chasser ses mauvaises pensées de ma tête, je me dirigeai vers un espace libre. Il fallait creuser un trou assez grand pour y mettre le cercueil de Ben. Mes amis se portèrent aussitôt volontaire pour m'aider. Livaï m'avait d'abord demandé de les laisser faire mais je voulais absolument les assister. Nous mettions alors pratiquement une heure à retirer la terre avec nos pelles. Une fois le trou creusé, nous posions délicatement son cercueil. Je m'agenouillai un instant avant d'y déposer sa cape du bataillon soigneusement pliée. Le trou vint bien vite être recouvert après ça. J'enfonçai alors une croix en bois que j'avais prit soin de fabriquer. Ben Aguria y était inscrit. Il était comme ma famille. Même si mes amis n'avaient pas eu le temps de le connaître, ils firent tous l'effort d'y déposer chacun leur tour une fleur sur sa tombe. Livaï lui, enfonça la lame de son couteau dans la terre. Il venait de lui pardonner à sa manière. Quant à moi pendant ce temps-là, j'étais repartis près des débris de ma maison. En fouillant assez longtemps, je retrouvai la poupée qu'il m'avait donné le premier soir de mon arrivée. Je la déposai à mon tour aux pieds de la croix. Nous restions ainsi, debout, un certain temps dans le silence. La tête baissée, je me remémorai le moment de sa mort. Peu importe ce que je faisais. Peu importe à quel point j'essayais, ceux que j'aimais finiront toujours par payer.


-Je suis vraiment désolé, me dit Livaï qui s'était avancé à côté de moi.


Le soleil était entrain de se coucher. C'était ce même ciel rouge jaunâtre du jour où tout avait basculé. Que dirait-il s'il était encore là ? Que mes cheveux étaient magnifiques ? À cette pensée, une larme coula le long de ma joue. Livaï me prit alors dans ses bras. Il me serrait fort. Sanglotant contre sa chemise, le vent autour de nous me donnait des frissons.


-Ça va aller, me rassura t-il en posant ses lèvres sur mon front, tu as pu vengé sa mort.


Mon cœur rata un battement. Il avait complètement tord. C'est en relevant la tête vers la sienne que je me rendis compte à quel point nous étions qu'à quelques centimètres. Ses lèvres irrésistiblement entre ouvertes me tentaient. Je l'aurai sans doute embrasser si les circonstances me le permettaient.


-Non, le contredis-je, quelqu'un d'autre l'a tué.


Je relâchai alors ses mains avant de lui tourner le dos. En avançant droit devant moi, le vent balayait mes cheveux. Les rayons du soleil éclaircissaient la forêt dans laquelle tout avait commencé pour moi. Ben, je ne laisserai pas ton crime impuni. J'étais enfin prête à accepter ma vraie nature. Peu importe ce que la vie me réservait, jamais je n'oublierai ces mots. Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. J'avais reçu là un don, une malédiction. Qu'est ce que j'étais ? J'étais un titan.


***


Merci aux personnes qui me suivent toujours, je vous avoue ne pas être DU TOUT ponctuelle. J'étais contente de voir que j'avais des commentaires. Après autant de chapitres ça fait du bien haha alors n'hésitez pas à en mettre de nouveau. À bientôt pour la suite !

Laisser un commentaire ?