Étrangère

Chapitre 39 : Réunion

4120 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 05/06/2017 19:51

-Livaï !


Il était environ 10h du matin. Actuellement dans la cuisine, je préparais déjà le repas pour nos futurs invités. Je n'étais pas très douée pour la cuisine à vrai dire mais je ne voulais pas les décevoir. Ça faisait tout de même un petit moment que je ne les avais pas vu. Munie de mon tablier et de ma serviette, je tournai soigneusement ce que contenait ma casserole. Voyant que Livaï ne s'était pas toujours pas levé, j'abandonnai mon statut de cuisinière pendant quelques minutes pour monter à l'étage.


-Livaï ! le rappelais-je.


En ouvrant la porte de sa dite chambre, je le retrouvai complètement affalé sur le canapé. À moitié recouvert par une couverture, je ne savais même plus où était la tête et les pieds dans tout ça. J'appuyai alors au hasard à travers avec mon index. Soudain, il se redressa brusquement puis m'emporta avec lui dans le canapé. Je me retrouvai en dessous lui, rouge tomate. Torse nu, ses cheveux encore ébouriffés le rendait d'avantage attirant. Ses yeux bleus qui venaient à peine de s'ouvrir étaient encore plus perçants que d'habitude. Plus les jours passés et plus j'avais l'impression de tomber encore plus amoureuse de lui.


-Un peu plus bas et tu aurais été en grave danger.


Bien assez gênée de la situation, je fis mine de regarder ailleurs et de ne pas penser à ses allusions. Je ne savais pas si c'était mon imagination mais il en faisait assez souvent en ce moment. Pour changer de sujet, je lui demandai si il avait bien dormi. Il arqua un sourcil pour réponse, comme si elle était évidente.


-Peut être que si je dormais dans un vrai lit, me reprocha t-il, je serai plus déterminé à me lever.


Je croisai alors les bras sur ma poitrine. Il me disait ça comme si c'était de ma faute. Bon d'accord, ça l'était un peu. Nous avions emménagé ensemble i peine une semaine, dormir dans le même lit directement était un peu précipité pour ma part. En plus de savoir que nous étions seuls et éloignés de tous me rendait encore plus nerveuse. Quand je pense qu'il avait accepté tout de suite ma proposition. Ce jour-là sur le mur, il n'avait pas posé de questions et m'avais suivi sans savoir où je comptais aller. Bien sûr avec l'aide de nos amis, ils nous avaient aidé à construire notre petite maison. Vu la distance qu'il y avait maintenant entre nous, il fallait beaucoup de temps pour se rendre visite. Toujours dans mes pensées, je sentis des lèvres se poser sur ma joue puis descendre jusqu'à mon cou. Je fermai instantanément les yeux sous la soudaine sensation qui s'empara de tout mon corps. De sa main droite, il commença à caresser ma cuisse. Non, stop. Ce n'était pas le moment de s'abandonner à de telles perversités. Me souvenant brutalement de quelque chose, je le poussai avant de courir comme si ma vie en dépendait vers la cuisine.


-La casserole ! criais-je paniquée.


À nouveau dans la cuisine, je venais de justesse rattraper ma préparation. Peu de temps après ça, Livaï descendit à son tour. Vêtu maintenant d'un débardeur, il s'assit lourdement sur une des chaises. Je le voyais à son attitude qu'il m'en voulait un peu. Et il dormait pas spécialement bien non plus. Je me grattai la nuque en essayant de penser à un petit remontant. Timidement, je m'adressai à lui.


-Est ce que vous.. est ce que tu.. tu veux que je te prépare quelque chose à déjeuner ?


-T'as encore du mal hein..


Le tutoyer était encore quelque chose de nouveau pour moi. Malgré mes entraînements, j'avais toujours cette habitude de penser que nous étions encore au bataillon et qu'il était toujours mon Caporal. Mais les choses avaient bien changé, nous étions un couple. Quand je pensais à ce mot, j'avais du mal à le réaliser. Après un long silence, il me demanda de lui faire quelques tartines de confitures avec un jus de fruits. Je ne mis pas très longtemps avant de lui présenter sa nourriture sur la table devant lui. Il se mit alors à la fixer, comme si quelque chose n'allait pas. Quoi ? J'avais mal préparé quelque chose ?


-Tu sais que tu es pratiquement comme ma femme, me déclara t-il, alors agis comme telle.


-Ce n'est pas un peu machiste de ta part de me dire ça ? demandais-je en arquant un sourcil.


-Tais toi, râla t-il, et nourris moi.


Me pinçant l'arrête du nez, je devenais de plus en plus rouge. De colère ou de gêne ? Certainement des deux. Je supposais que je n'avais pas vraiment le choix que d'accepter. Hésitante, je me plaçai à côté de lui. Il était assit et moi debout, je ne savais pas comment me mettre. Voyant que je galérais un peu, il me poussa à m'assoir sur ses genoux. Sur le côté, je pouvais parfaitement le nourrir de cette façon. Je devais vraiment ressembler à une tomate car il ne faisait que de me pouffer dans la figure. Je fronçai alors les sourcils. Déjà que ce n'était pas simple, alors si en plus il se moquait de moi je n'allais pas m'en sortir. Reprenant tant bien que mal son sérieux, il ouvrit la bouche. Nerveuse, je pris la tartine dans l'assiette devant nous avant de la mettre dans sa bouche. J'avais l'impression de nourrir un enfant, il ne manquait plus que je lui fasse faire son rot. Quelques minutes plus tard, il avait déjà fini. Il enroula alors ma taille de ses bras pour venir poser sa tête contre mon épaule. J'essayai de me détendre en mettant le mien autour de son cou.


-Ils arrivent dans combien de temps ? me questionna t-il l'air d'être déjà fatigué de leur présence.


-Moins d'une heure.


D'ailleurs, il serait temps pour nous de nous préparer. Je lui fis un petit baiser sur le front avant de me relever. Sans grande surprise, il m'attira à nouveau vers lui. Il me regardait intensément. Il plaqua alors ses lèvres sur les miennes pour m'embrasser passionnément par la suite. Je ne le laissais peut être pas assez paraître mais j'adorais les moments comme ça.


À présent correctement bien habillés, Livaï portait une chemise tandis que moi je portais un simple haut avec une jupe. Nous attendions patiemment dans notre canapé que nos invités arrivent. Livaï n'avait pas l'air pressé de les voir à première vue. Soudain, quelqu'un toqua à la porte. D'un bond, je me levai du côté pour nous diriger vers notre porte. Souriante comme jamais, je fis face à nos nouveaux arrivants.


-Putain, râla Jean en entrant sans faire attention à moi. Tu aurais pu choisir un autre endroit plutôt que ta maudite forêt.


-Salut la compagnie ! s'excita Hanji.


-Hmm, haleta déjà Sasha en agitant son nez un peu partout.


-Comme on se retrouve sœurette, sourit mon frère en m'ébouriffant les cheveux au passage.


-Hey.., me salua simplement Armin, Mikasa et Connie.


Leur réplique était un peu froide, je pense qu'ils étaient juste mal à l'aise depuis la mort d'Eren. Au moins, tout le monde avait fait l'effort de venir. Comme à son habitude, Hanji se mit à tapoter le dos de Livaï tout en lui répétant qu'il était un petit rapide. Comblée de nos retrouvailles, je comptais refermer la porte pour profiter de leur compagnie. Quelqu'un la bloqua. Étonnée, je me retrouvai face à une personne dont je n'attendais pas du tout la venue.


-Erwin ? s'étonna Livaï.


Il lui répondit d'un simple sourire. Le fait qu'Erwin soit là était une bonne chose pour lui. Il ne paraissait pas comme ça mais j'étais sûre qu'il était content de sa présence. Sans plus attendre, je les amenai vers la table. J'avais l'impression d'être une mère qui invitait sa famille, alors que non pas du tout je n'avais seulement que 17 ans. Mon comportement et mon soudain changement de vie m'étonnaient toujours. À partir de maintenant, nous pourrons nous voir que de cette manière alors autant en profiter.


-Qu'est ce qu'on mange ? me demanda Sasha en sauta la première sur sa chaise.


-Ça sent très bon, me complimenta Mikasa.


-J'ai fait de la purée.. AVEC DE LA VIANDE ! m'exclamais-je haut et fort.


Leurs yeux se remplirent directement d'étoiles. Sasha bavait carrément dans son assiette. Bon timing, le repas était prêt. Je leur servis chacun leur part avant de m'asseoir. Livaï étant en bout de table, Hanji était face à lui. Il était entouré par ailleurs de moi-même et de Erwin. C'est dans une chaleureuse ambiance que nous commencions à manger. Je reçus de la part de tout le monde au moins un compliment. Dommage qu'il manquait des personnes à l'appel.


-Quand je pense que vous êtes un titan maintenant, marmonna Sasha en arrachant sa viande des dents.


Je ne savais pas si parlait de ça était une bonne idée. Vu le dégoût que portait Livaï pour les titans, je ne serai pas étonnée si il se mettait à l'insulter où à carrément quitter la pièce. D'abord silencieux, il se mit bizarrement à sourire. À mon plus grand bonheur, il avait décidé de prendre ça à la rigolade.


-J'étais classe au moins ? nous interrogea t-il.


-Vous étiez toujours aussi petit, lui indiqua Mikasa.


Piqué au vif, il se mit à bouder. Tout le monde était entrain de se moquer, même moi. Lorsqu'il le remarqua, il m'insulta d'idiote tout en me tirant la joue. Quelques instants plus tard, il se mit à lui aussi rigoler. Je suppose qu'il essayait de faire des efforts pour ne pas se sentir à l'écart, et j'en étais très fière. Souriante, je me mise à le fixer tout en lui serrant la main sur la table. Il y a encore quelques mois nous étions de simples soldats, nous voilà maintenant autour de la même table et sous le même toit. Nous décidions alors de trinquer à notre victoire, à nous, à nos défunts proches. Je levai mon verre bien haut avant d'avaler le liquide qu'il contenait.


-C'est bien mignon tout ça, nous interpella Hanji, mais c'est pour quand le bébé ?


Deux personnes s'étouffèrent en même temps dans la salle. Livaï et mon frère. Tout à coup gênée, je reposai tremblote mon verre sur la table. En souriant nerveusement, je répondis à Hanji que ce n'était pas au programme. Elle semblait déçue. Le pire dans tout ça c'était qu'elle avait vraiment l'air sérieuse. De toute façon, c'était déjà tout bonnement réfléchis. Nous n'aurons jamais d'enfant.


-Je veux être la marraine de cette enfant, proposa Sasha.


-C'est une mauvaise idée, rétorqua Connie, il va devenir obèse avec toi.


-Jamais tu ne feras de gosse à ma sœur ! cria Sam en se levant de sa chaise.


-Ah oui ? lui répondit Livaï vaguement. Qui te dit qu'elle n'est pas déjà enceinte ?


Stop, cette conversation allait beaucoup trop loin. Le visage de mon frère se décomposa tandis que le mien allait exploser. Mikasa le rattrapa avant qu'il ne s'évanouisse devant nous tous. Armin, Connie et Jean regardaient ailleurs tandis que Hanji devait certainement s'imaginer des scénarios plus érotiques les uns que les autres dans sa tête. Je regardai alors Livaï furieuse. Dire ces choses devant tout le monde et en plus sans se gêner, c'était trop pour moi. Comme réponse, il me tira la langue. Je crois qu'il prenait un peu trop goût à son intégration.


Une fois le repas terminé, chacun vagua à son occupation. Sasha m'avait demandé l'autorisation pour partir chasser avec Connie, je leur avais bien évidemment donné la permission. Livaï discutait avec Erwin et Hanji. Mikasa et mon frère étaient partis marcher certainement pour passer du temps ensemble et Jean et Armin s'étaient affaissés dans le canapé. Je me sentais un peu triste pour Jean. Ça devait être dur pour lui d'observer toute la journée celle qu'il l'aimait se rapprocher d'un autre garçon. Compatissante, je me mise assise à côté de lui. Je remarquai qu'Armin était encore plus tendu que tout à l'heure.


-Aller, dit Jean en attrapant mon bras et celui du blond, faîtes la paix.


Je n'étais pas spécialement contre mais je ne pouvais pas simplement accepté. Quand je n'y pensais pas, je revoyais le Armin du début, gentil et fragile. Puis quand je me remémorais ses actes et ses paroles de cette fois, je ne pouvais m'empêcher de me sentir trahie. Eren était son ami d'enfance, je comprenais qu'il ait désespéramment voulu le sauver. Mais essayer de se servir de moi n'était pas la bonne solution. J'étais rancunière et avais une fierté assez imposante. Je prenais tout de même sa venue ici comme une preuve de son pardon.


-Je pensais réellement ce que je t'ai dis là bas, commença Armin. Je me rends compte aujourd'hui que je n'ai pas agi en ami. Mais je ne regrette pas d'avoir défendu Eren ! Je n'ai juste pas dit.. les bons mots. Alors s'il te plaît.. pardonne moi !


Je restai sous le choc de son soudain discours. Serrant les poings contre ses genoux, il fermait les yeux en attendant ma réponse. Je souriais, il ressemblait à un enfant. Il m'étonnera jusqu'au bout. J'étais contente qu'il s'excuse et qu'il me dise à la fois qu'il ne regrettait rien. Car c'était bien ce qu'il fallait faire si nous ne voulions pas sombrer dans la dépression, ne rien regretter.


-Je m'excuse aussi, lui chuchotais-je en lui caressant la tête.


-Sinon Hana, brisa soudainement l'ambiance Jean, t'es vraiment enceinte ?


Cette fois s'en était trop. J'empoignai rapidement le coussin à mes côtés avant de l'écraser violemment dans la tronche de Jean. Il en ressortit même une trace sur son front. Visage remplit de haine, il me sauta dessus pour me faire tomber du canapé. Sous le regard amusé d'Armin nous roulions jusqu'au sol tout en se tirant les vêtements et les cheveux. Je ne dirai pas que j'étais entrain d'apprécier ce moment mais il fallait s'avouer que Jean était un peu comme un frère que je n'avais jamais eu. On se chamaillait mais on s'appréciait beaucoup. Je n'oublierai jamais qu'il s'était mit de mon côté avec Sasha face à Armin et Mikasa. Revenant soudainement à la situation, Jean se retrouva au dessus de moi. Il avait clairement prit l'avantage de la situation. Il attrapa alors le coussin de sa main tout en clamant sa prochaine victoire face à moi. Avant qu'il ne puisse me refrapper avec, il reçut une botte dans la figure qui le mit instantanément K.O. Je me relevai rapidement pour regarder au dessus du canapé ce qu'il s'était passé. Livaï le bras levé, venait d'assommer calmement Jean alors qu'il discutait toujours avec Erwin. Même occupé il faisait attention à moi, ça m'arracha un sourire. Soudain, la porte s'ouvrit pour laisser place à mon frère. D'un coup de tête, il m'incita à le rejoindre dehors.


-Qu'est ce qu'il y a ? lui demandais-je à présent dehors.


-Et si on allait faire un tour ? me proposa t-il en montrant sa machine de tridimensionnalité.


C'est vrai que depuis mon arrivée ici, je ne l'avais même pas utilisé. Volontiers, j'acceptais de partager avec lui un moment que n'importe quels frères et sœurs devraient partager. Quelques minutes plus tard, nous nous envolions à travers cette forêt dans laquelle j'avais tellement vu dérouler ma propre vie. C'était silencieux mais plutôt agréable de voler au côté de Sam. Sentir à nouveau cet air transperçait de pleins fouet mon corps tout entier, ça m'avait manqué. Nous décidions un plus tard de nous arrêter sur une branche. Ayant la vue sur la plaine, je me remémorai certains moments. Ma première sortie, ma première transformation, l'endroit où j'avais dévoré mon père. Tout ça me rendait incroyablement nostalgique. Je restai alors là assise, profitant de ce rare moment.


-Tu sais, toute ma vie j'ai blâmé les mauvaises personnes, m'expliqua mon frère. Alors si tu pouvais bien, enfin tu sais..


-T'excuser ? me moquais-je.


Le voir autant galérer pour une phrase me fit lâcher un petit rictus. Bien sûr que je le pardonnais. Il sembla plus serein après ma réponse. J'en profitai alors pour lui raconter ce que j'avais lu dans le journal de mon père. Je lui racontai que parfois il s'était mit à parler de lui. Étonné, il me regarda avec de petits yeux. Afin de le convaincre, je trouvais que lui prêter ce souvenir de mon père ne pourrait que lui faire du bien, et de le connaître d'avantage.


-Est ce que tu es heureuse avec lui ? me demanda t-il tout à coup plus sérieux.


-Avec Livaï ? Et bien.. très heureuse.


-Bon.. je suppose que je vais devoir me retenir de le tuer..


-Même si tu le voulais tu ne pourrai pas ! me moquais-je de lui.


-Quoi ? Tu me sous-estimes ?! s'énerva t-il en se levant d'un coup.


J'aurai vraiment aimé découvrir ce côté de lui plus tôt. J'étais sûre que nous aurions pu nous entendre, même pendant notre enfance. Reprenant mon sérieux à mon tour, je lui demandai si lui était heureux avec Mikasa. Son visage devint alors anormalement rouge. Je pouffai de rire, je ne l'avais jamais vu comme ça. Bien sûr il essaya d'abord de se justifier en disant que je me faisais des idées. Au final, il finit par avouer que lui aussi avait trouvé son bonheur.


Le soleil était entrain de se coucher lorsque nous regagnions la maison. Déjà réunis devant celle-ci, ils s'apprêtaient tous à rejoindre les murs. Larmes aux yeux, Hanji me sauta dessus et me souhaita un bon accouchement. Je crois qu'elle n'avait pas encore compris que c'était une blague. Mon frère, Jean et Armin m'enlacèrent chacun à leur tour tandis que Mikasa et Connie se contentèrent de me saluer de la main. Erwin me lança un hochement de tête avant de rejoindre son cheval, suivit de très près par les autres. Je ne les quittai pas des yeux jusqu'à ce qu'ils ne soient plus dans mon champ de vision. J'espérais les revoir bientôt.


Nous dînions Livaï et moi dans le quasi silence. Soit il pensait à quelque chose en particulier, soit il n'avait vraiment pas envie de parler. Pour essayer d'entamer la conversation, je lui demandai de quoi il avait discuté avec Erwin et Hanji. Il me répondit normalement, sans ressentir une quelconque colère dans sa voix. Ils lui avaient apparemment expliqué ce qu'étaient devenus les sérums de mon père. Secrètement enfermés dans un des sous-sol du bataillon, ils les gardaient dans un but très précis. Si le monde extérieur venait à se faire hostile, ils n'hésiteraient pas à les utiliser. Cependant dans son journal, mon père avait précisé qu'il comptait les modifier. Malheureusement Hanji n'avait encore rien trouvé à ce sujet. Je devais avoué que ce soit pour guérir ou pour voler les pouvoirs, c'était plus que pratique. Notre sujet de conversation ne tourna alors qu'autour de ça. Quand il finit enfin son repas, il m'indiqua qu'il allait se coucher.


-Attend.., l'interpellais-je. Tu.. tu vas dormir sur le canapé ?


-Est ce que j'ai vraiment le choix ? me demanda t-il un peu méchamment.


Je me sentais coupable de lui infliger ça. Et je comprenais qu'il puisse en avoir marre. Le truc c'est que j'avais vraiment envie de dormir avec lui. J'étais simplement effrayée. De quoi ? J'en n'étais même pas certaine moi-même. Et si il se mettait à regretter d'être venu ici ? Et si il se mettait à penser que j'étais finalement ennuyeuse ? Hésitante, je lui proposai de dormir avec moi. Il se retourna alors en me scrutant du regard. J'essayai de l'éviter en regard le sol. C'est alors que des pieds entrèrent dans mon champ de vision. Timidement, je relevai mes yeux vers lui. Impassible, son regard était encré dans le mien. Pourquoi j'avais la soudaine envie de terriblement l'embrasser ?


-Et tu ne vas pas avoir peur ? me demanda t-il en se rapprochant de mon visage.


-Peur.. ? demandais-je tremblante. De quoi.. ?


-Oh je sais pas, fit-il l'innocent en se dirigeant vers mon cou. De ça ?


Il écarta délicatement mes cheveux avant de plaquer ses lèvres sur mon cou. Ses baisers étaient doux. Il parcourrait sensuellement ma peau, certainement à la recherche de mon point faible. Je commençai à haleter sous mon souffle qui devenait de plus en plus lourd. Ses mains se placèrent sur mes épaules puis sur mes hanches. Il frôla de ses doigts mes fesses avant d'atterrir à l'arrière de mes cuisses. Mon corps frissonna quand je le sentis aspirer ma peau. Désorientée, je fis un pas en arrière qui entraîna Livaï avec moi. Quelques secondes plus tard, il laissa mon cou pour prendre possession de mes lèvres. Seulement, il s'arrêta avant de les toucher. Perplexe, je le vis se reculer pour se diriger vers les escaliers.


-Q-quoi ? me plaignais-je. C'est tout ?


-Je ne tiens pas à me faire repousser quand on sera là-haut, rétorqua t-il en entamant les premières marches.


Je ne le repousserai pas. J'étais sûre de moi. Je ne l'avais pourtant encore jamais ressenti mais j'avais désespéramment envie de plus. Ces simples baisers ne me suffisaient plus. Déterminée, je lui passai devant pour l'entrainer par le bras. J'entrai alors dans ma chambre avant de fermer la porte et de laisser un Livaï bouche bée. Il me regarda l'air de me demander si j'étais vraiment sérieuse. Évidemment que je l'étais, je n'attendais plus que ça.


-Si c'est avec toi, chuchotais-je en regardant ailleurs, alors je n'ai pas peur.


Je n'eus pas le temps de faire quoi que ce soit qu'il me plaqua contre la porte. Emprisonnant mes poignets contre celle-ci, ses douces lèvres rencontrèrent les miennes. Il n'attendit pas beaucoup de temps avant de mélanger sa langue à la mienne. Engagées dans une danse passionnée, j'étais peu à peu entrain de perdre le total contrôle de moi-même. Les mots étaient bloqués dans ma gorge mais la flamme qui brûlait dans mes yeux en disait long. Je le voulais et je le voulais maintenant. J'entourai automatiquement mes bras autour de son cou lorsqu'il plongea à nouveau dans le mien. Beaucoup plus sauvagement, il mordillait et léchouillait ma peau tout en lâchant de temps à autre quelques petits baisers. M'attrapant par la taille, il m'incita à me reculer vers le lit. Délicatement, il m'allongea sur celui-ci avant de retirer son haut qui laissa une nouvelle fois place à sa musculature parfaite. Mon bas ventre me procurait tellement de sensation que je ne savais plus où donner de la tête. Tandis que je me ruai vers sa bouche pour l'embrasser, il attrapa ma nuque pour me diriger vers son cou. Essayait-il de me dire quelque chose ? Sourire malsain aux lèvres, je commençai à lui mordiller l'oreille pour me diriger vers son cou qui me tendait à le taquiner. Je l'entendais grogner à chaque fois que ma langue faisait sa petite balade sur sa peau. Je continuai ensuite ma route vers sa clavicule pour la mordre elle aussi avant de passer mes lèvres sur son torse. C'est à ce moment là qu'il décida que mon haut était de trop entre nous. Une fois enlevé et jeté à travers la pièce, il me repoussa contre le matelas. J'eus alors droit à ce même regard de prédateur, celui qui jaugeait chaque passerelle de ma peau comme un nouveau trésor. Ça me faisait repenser à ce qu'il m'avait demandé à ce moment là. Roses aux joues, j'avais envie de faire de même.


-Est ce que tu.. est ce que tu m'aimes ?


***


La prochaine fois dernier chapitre !

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