Le Labyrinthe : La dernière chance

Chapitre 1 : Partie 1 : Se souvenir

10137 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 01/10/2017 12:41

La nuit était maintenant bien entamée. Au Bloc, comme chaque soir par mois, tous étaient rassemblés autour du feu pour célébrer le nouveau venu. Cette fois était différente. Il y en avait toujours qui dansaient et s’amusaient, mais la plupart était assis et pensait lourdement. ‘Elle est votre dernière chance’ disait le papier. Tous se le répétèrent. Un jeune homme sorti de la Ferme, le dortoir des adolescents.

« Elle est réveillée ! »

Tous se précipitèrent dedans. Leurs grands yeux s’ouvrirent quand ils aperçurent ce qu’ils avaient devant eux. La jeune fille était allongée sur la couchette et fixait les adolescents devant elle. Le plus vieux de la bande fit signe à l’un de ses coéquipier et celui-ci s’éclipsa avec le reste de la troupe.  La bande partie, le mystérieux homme vint rejoindre la jeune fille. Il s’assit à coté d’elle.

« Je suis Alby, tu vas bien? »


* * *


Newt avait eu l’ordre de s’éclipser avec la bande pendant qu’Alby devait parler à la mystérieuse inconnue. Même avec l’adoration qu’il portait envers Alby, il était cependant mécontent de la situation. Pourquoi n’y avait-il que le chef qui pouvait lui parler et pas le second. En tout cas, il ne pouvait rien faire. La décision était prise. La troupe criait. Ils criaient car ils avaient hâte de rencontrer la nouvelle. Newt voulait les calmer mais cela ne servait à rien. Ils étaient trop inquiets par la situation. Ce mot les avait chamboulés. Le jeune garçon voulu prendre la parole quand soudain Alby sortit de la Ferme.

« Je lui ai parlé ! »

Tout le monde se retourna. Newt reprit vite la parole avant que quelqu’un d’autre ne le fasse.

« Comment va-t-elle ? »

Le chef s’approcha de son second et le regarda dans les yeux. Newt put sentir le souffle de son air. Alby allait lui répondre.

« Elle a disparu ! »

Gally venait de le crier depuis le dortoir. Tout le monde écarquilla les yeux et ils recommencèrent à piailler. Newt et Alby regardèrent autour d’eux. Alby commença à avancer vers la forêt mais fut arrêter par son second. Celui-ci se dirigea alors à son tour vers les bois.

« Tu ne veux pas que j’y aille? » lui hurla Alby.

Newt se retourna et sourit.

« Le prends pas mal mais, je crois que tu ne lui as pas plu. »

Après avoir vu le regard complice de son chef, le garçon put s’enfoncer dans la forêt.

* * *

 

Newt s’était maintenant absenter depuis quelque temps. Il restait encore facilement quatre heures de nuit noire. Les arbres ne se distinguaient plus. La terre, encore plus sèche que la veille, était glacée. Le vent, lui, soufflait fortement.

Le jeune garçon ne désespérait pas. Il devait la trouver pour la sûreté de la bande. Il ne la connaissait pas mais savait déjà quel tempérament elle avait.

La nuit ne lui faisait pas peur. Cette fille devait revenir au Bloc. Elle ne pouvait pas rester seule. Il entendit soudain un bruit. Il se retourna alors brusquement et se prit aussitôt un coup sur la tempe. Il poussa un cri de douleur avant de s’étaler par terre.

 

* * *

 

Le jour c’était levé. Newt se réveilla contre un arbre. Sa tête lui faisait toujours mal. Il se rendit bien vite compte qu’il était attaché à l’arbre. Une jeune fille d’environ 16 ans apparue devant lui. Celle-ci était petite et semblait agile. Elle avait les yeux bleus et des cheveux attachés en tresse sur le coté d’une couleur blond cendré. Elle portait un débardeur marron, une veste kaki courte et un pantalon de la même couleur. Elle tenait dans les mains un pistolet. C’est sûrement avec lui qu’elle avait frappé Newt.

« Hey… » murmura-t-elle 

Le jeune garçon l’observa d’un air intrigué.

« Ne me regarde pas comme ça, je ne suis pas un phénomène de foire ! » s’exclama-t-elle 

Newt laissa échapper un petit rire. Tout en douceur, il enchaîna :

« Je ne le pensais pas. »

La jeune fille observa attentivement le garçon devant elle. Sa chevelure blonde dorée reflétait sous la petite lumière du matin. Elle s’efforça de ne pas trop fixé son sourire charmeur qui ferait fondre n’importe qui. Ses yeux bleus se reflétaient dans les siens ce qui procura à l’inconnue un sentiment fort indescriptible. Elle remarqua qu’il ne montrait aucune inquiétude dans son regard.

« En fait, tu n’as pas peur de moi ? » déclara-t-elle

« Non.

- Juste non. Tu es attaché à un arbre. »

Elle regarda son pistolet et enchaîna :

« Et je peux te tuer si j’en ai envie. Tu en as conscience ?

- Oui je sais. »

Elle leva les yeux au ciel. Un sentiment d’agacement mélangé de tendresse vint traverser son cœur.

« Tu t’appelles comment ?

- Newt ! Et tu es…

- La fille que tu ne connais pas.

- Tu ne sais pas ton nom pas vrai ? C’est normal. Dans quelques jours ça va revenir. Juste une toute petite question. Pourquoi je suis… Tu sais…attaché à un arbre ?

- Comme on dit, la sécurité avant tout. Où on est ?

- Dans une forêt. »

Elle lui lança un regard haineux. Celui-ci répliqua aussitôt.

« En enfer !

- Tu trouves cela drôle ?

- Pourquoi on ne pourrait pas discuter ailleurs ! Rentre avec moi.

- Je ne suis pas là pour faire copain copain avec tes amis. Je cherche à sortir d’ici.

- Comme tout le monde !

- Comment je peux savoir si ce n’est pas un piège ?

- Et comment je peux savoir si tu ne vas pas me tuer dès que tu m’auras libéré ? Je ne sais pas. Peut être parce que, moi, je te fais confiance. »

La jeune fille le fixa. Elle ne savait pas quoi faire. Le laisser, le croire ? Elle s’accroupie devant lui.

« Ok. Je ne vais pas te tuer. Tu vas me guider jusqu’à ton camp et m’expliquer tout ce bordel. Si tu essayes de me piéger t’es mort t’as compris ! »

Il acquiesça. Elle s’avança vers lui et le détacha. Le garçon mit du temps à se relever ce qui éveilla la curiosité de la jeune fille.

« Qu’est-ce qui t’es arrivé à la jambe ? »

Le garçon railla tout en regardant sa jambe.

« Oh ça, c’est rien. Je suis tombé d’un mur il y a longtemps. Je pense que ce n’était pas une très bonne idée d’y monter.

- Oh tu crois ! » répondit la jeune fille en souriant.

Newt découvrit pour la première fois la jeune fille sourire. Une sensation lui traversa l’esprit. Comme s’il connaissait ce sourire. Il se retint de réfléchir à cette idée débile et emboîta le pas vers le Bloc.

 

* * *

 

Newt et la mystérieuse inconnue venait de revenir au Bloc. Leur apparition entraîna une grande émeute. En quelques secondes, tout le monde était agglutiné autour d’eux. Tous criaient. Certains pour savoir qui était cette jeune beauté et d’autres pour savoir comment allait Newt. Une question était commune aux deux groupes. Ils voulaient savoir ce qui c’était passé durant cette nuit. Les deux adolescents ne pouvaient répondre à toutes les questions. Déjà, la jeune fille les regardait comme des moins que rien. Newt le sentait bien. Au moment où il voulut prendre la parole, Alby se dirigea vers lui.

« Newt ! »

Les blocards laissèrent la place au chef. Celui-ci dévisagea la nouvelle arrivante.

« Hey ! Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Tu vas bien ? » demanda Alby, soucieux.

« Oui ca va. » répondit sèchement la jeune fille.

« Newt prendra soin de toi. Il s’occupe bien des nouveaux en général. » répliqua Alby d’une voix chaleureuse. 

Newt afficha un léger sourire à la nouvelle ce qui lui fit détourner le regard, gênée. Alby remarqua une marque sur la tempe du garçon.

« Qu’est-ce qui t’es arrivé à la tête ?

- Oh rien. Je suis tombé sur un rocher c’est tout. »

La jeune fille lui lança un regard surpris. Elle fut étonnée de la réaction du jeune garçon. Il avait menti à son propre chef.

« Je vais nettoyer ça à l’intérieur. » ajouta-t-il. 

Celui-ci s’avança vers le dortoir et y rentra. La jeune fille voulut le suivre mais fut arrêter par Alby.

« Bienvenue en Enfer. » prononça-t-il avant de détourner le pas et s’éloigner. 

Devant cet accueil particulièrement marquant, la jeune fille frissonna. Elle ne savait pas qui elle était ni où elle était et ce garçon venait de lui donner la chair de poule. Elle hésita à rentrer dans la Ferme où se trouvait Newt. Elle voulait savoir tout, comprendre tout. Elle regarda alors autour d’elle. Un potager et du bétail apparaissaient au loin. La jeune fille remarqua le ciel bleu sans nuage qui lui semblait artificiel. Surtout, ce qu’elle inspecta le plus était les grands murs en pierre recouvert de lianes qui trônaient juste devant elle. Elle écarquilla les yeux, choquée par leur amplitude. Elle remarqua également que ces murs entouraient la place, le ‘Bloc’. Face aux questions qui lui vinrent en tête, elle s’avança d’un pas décidé vers les murs. Mètre après mètre, les murs devinrent de plus en plus gros et des portes s’y découpèrent.

A quelques centimètres de l’entrée, elle fut projetée sur le côté violemment. Elle poussa un cri puis s’effondra par terre.

« Je crois qu’on ne va pas bien s’entendre tous les deux. »

La jeune fille lança un regard haineux à la personne qui venait de la pousser.

Gally n’était pas un garçon très sociable, loin de la. Ce rouquin détestait les nouveaux arrivants et leur détermination à vouloir tout savoir l’irritait. Provocateur né, Gally pouvait se montrer implacable avec les personnes qui trahissaient les règles du Bloc.

La jeune fille se releva rapidement et le poussa à son tour.

« C’est quoi ton problème ?! » cria t’elle, furieuse.

Ne voulant en aucun cas déclencher une bagarre, Gally ne riposta pas et endossa les cris et les coups de la jeune fille tout en essayant de la calmer. L’inconnue, elle, attira beaucoup l’attention. En quelques secondes, Alby, Newt et quelques autres Blocards débarquèrent. Alby les séparèrent et Newt attrapa le bras de la jeune fille pour l’arrêter.

« Eh, on peut savoir ce qui vous prend vous deux ? » hurla Alby aussi énervé qu’elle.

Gally allait parler mais c’est l’adolescente qui intervint la première, s’enlevant de Newt.

« Votre pote est un malade voila ce qu’il y a ! »

Alby se retourna vers Gally. Il avait deviné ce qu’il avait essayé de faire. La société mise en place par les adolescents au Bloc comportait de trois règles dont la plus importante: Ne jamais franchir les murs du Bloc’. Si la jeune fille était rentrée dans le Labyrinthe, s’en était fini pour elle. Le garçon lui jeta un regard de remerciement et ordonna à Newt d’emmener la jeune fille à la cabane. Toujours agacée, celle-ci, arrivée sur place, sortit son pistolet et le braqua sur Newt.

« Tu vas me dire ce qui ce passe bordel ou je t’explose la cervelle ! » lança-t-elle sèchement.

« Je sais que ce n’est pas facile, on est tous passé par là. Mais me tuer ne te servira à rien à part t’attirer plus d’ennuis. Maintenant range ça avant que quelqu’un ne te voit. »

La jeune fille baissa et rangea son arme.

« C’était quoi cette chose ? » demanda-t-elle plus calmement à Newt en pensant aux gigantesques murs qu’elle avait vus.

Newt ne répondit pas ce qui énerva de plus bel la jeune fille. Heureusement pour le garçon, un Blocard entra dans la Ferme et lui annonça qu’Alby voulait le voir. L’adolescente voulait également y aller mais Newt objecta. Il sortit et se dirigea vers Alby. Au même moment, Gally les rejoignit. Les deux jeunes hommes se retournèrent. Il intervint en premier.

« Vous êtes aveugle ou quoi ? Elle ne peut pas rester ici ! 

- Ce n’est pas à toi d’en décider ! » répliqua Alby, mécontent de l’attitude du garçon.

« Je suis le seul qui ait lu ce mot ! Elle est dangereuse ! »

Alby allait surenchérir mais Newt le coupa.

« Tu sais ce que c’est une chance, Gally ? C’est quelque chose de positif.

- Ah oui ? Pour moi une chance c’est un renouveau ; qu’il soit bon ou mauvais c’est un renouveau. Ce qui veut dire qu’elle peut nous mener à notre perte. Mais vous n’avez pas vu son entêtement ? Elle voulait nous faire tous crever ! Si ce n’est pas un avertissement je ne vois pas ce que c’est. »

Celui-ci se tourna vers Alby. On pouvait voir dans ses yeux qu’il voulait que le chef soit d’accord avec lui.

« Dernière chance ou non, dangereuse ou non, elle reste ici. »

Newt esquissa un sourire. Gally le regarda d‘un air dégouté. Il ne pouvait pas contredire son chef. Un grondement suivit. Les portes du Labyrinthe allaient se fermer. Des adolescents en sortir et se dirigèrent vers la forêt.

 

* * *

 

La jeune fille s’impatientait depuis que Newt l’avait quittée. Elle ne comprenait pas pourquoi elle devait rester ici alors qu’elle s’ennuyait. Cette situation la dérangeait tellement qu’elle préféra s’éclipser pour ne pas sombrer dans l’ennui. Aussitôt dit aussitôt fait, la vagabonde quitta le dortoir en toute discrétion et s’en alla en direction de la forêt.

En chemin, elle aperçut bien vite une cabane au milieu des arbres. Elle s’en approcha donc. Quand elle fut assez près, elle glissa un œil à l’intérieur. Il n’y avait personne. Elle se retourna et sursauta. Un jeune garçon était debout juste devant elle.

« Alors comme ça, la Boîte a apporté une fille.

- La quoi ? » Demanda-t-elle.

« Rien, juste ne traine pas ici ok. Je suis sûr qu’Alby ne voudrait pas que tu te mêles de ce qui ne te regarde pas. » lui conseilla le jeune garçon.

« Je veux juste savoir ce que c’est. » rétorqua la jeune fille.

« Oublie. Tu finiras par le savoir de toute façon. En fait, je suis Minho. »

Minho avança de quelques pas. La jeune fille, elle, ne bougea pas d’un pouce. Il lui jeta un regard noir, celle-ci lui expliqua qu’elle voulait juste se balader en forêt. Après quelques secondes de doute, les deux adolescents partirent chacun de leur coté. Bien sûr, la jeune fille, après avoir vu Minho s’éclipser, retourna quelques pas en arrière et rentra dans la cabane. A l’intérieur, il y avait une table sur laquelle se tenait une maquette en bois. La jeune fille s’approcha et reconnut de plus près que c’était la maquette du Labyrinthe.

« Je t’avais dit de ne pas y entrer. » grogna une voix derrière elle.

Elle se retourna brusquement et découvrit Minho à quelques mètres d’elle.

« Un conseil, il ne faut jamais me mentir. C’est cela qui me rend encore plus curieuse. » répondit-elle.

« Et maintenant c’est moi qui te donne un conseil. Sors d’ici avant que je ne m’énerve.

- Pourquoi je n’aurais pas le droit de savoir tout ce qui se passe ici ?

- Tu es nouvelle.

- Et pas moins intelligente. »

Minho soupira.

« Il n’y a que les coureurs qui ont le droit de rentrer ici, dans la salle des cartes. » lâcha-t-il

« Les quoi ? » demanda la jeune fille. 

Le garçon rigola doucement.

« Rentre au Bloc avant que les autres ne remarquent ton absence. »

La jeune fille objecta.

Minho n’avait jamais laissé un nouveau s’approcher de la salle des cartes mais il n’avait jamais non plus fait face à autant de persévérance. Il trouva cela presque charmant. Le jeune garçon remarqua que le soir était bien avancé et que la nuit ne tarderait pas à tomber. Minho prévint la jeune fille qu’il fallait rentrer. Ensemble, ils prirent la direction du Bloc.

 

* * *

 

Il faisait à peine nuit lorsque la jeune fille et le jeune homme rentrèrent au Bloc. Ils se dirigèrent vers le dortoir et y découvrirent la bande au complet à l’intérieur. Alby et Gally lui lancèrent un regard noir alors que Newt, lui, semblait plutôt soulagé.

Il ne s’était pas écoulé plus d’une heure avant que la jeune fille ne se réveilla en sursaut. Elle se leva, sortit de la Ferme et marcha en direction de la forêt. Minho l’avait empêché de savoir ce qui s’y passait et la jeune fille était bien décidée à y retourner. Au même moment, Newt sortit du dortoir. Comme elle l’avait entendu, elle se retourna.

« Je peux savoir ce que tu fais ? » chuchota Newt en se rapprochant d’elle.

« Je vais me balader en forêt. C’est interdit maintenant ?

- En pleine nuit, c’est dangereux.

- Ecoute, je n’ai pas besoin de conseils ou d’un ange gardien ! Alors laisse-moi. »

Elle se retourna et avança de quelques pas. Puis elle s’arrêta net.

« En fait, je m’appelle Elisabeth, mais tu peux m’appeler Lizzie ! »

Newt sourit. Il lui fit signe de le suivre et l’emmena au fin fond de la forêt, dans une zone appelé le Terminus. Ils aperçurent rapidement un cimetière devant eux. Plus loin, ils pouvaient distinguer le Labyrinthe.

« Toi qui disais que c’était dangereux la nuit, je crois que nous sommes à l’endroit le plus sombre et le plus flippant. » déclara ironiquement la jeune fille.

« Tu veux savoir ce qui ce passe, oui ou non ? »

Elisabeth hocha la tête en signe d’acquiescement.

« Ces murs appartiennent au Labyrinthe. Ses quatre portes s’ouvrent la journée et se referment la nuit. La nuit, les chances de survie d’une personne enfermée à l’intérieur sont inexistantes car des monstres, les Griffeurs, occupent le Labyrinthe. Tous les jours, des coureurs y rentrent pour essayer de trouver une sortie. Bien sûr, ils reviennent avant la nuit. »

Elisabeth, abasourdie, répéta doucement.

« Un Labyrinthe…remplie de Griffeurs…et des coureurs… C’est de la folie.

- Je sais… répliqua-t-il, mais c’est la dure vérité. 

- Et pourquoi ce cimetière ? Pourquoi m’emmener ici ?

- Parce que c’est un endroit important pour nous tous. Entre ceux qui se sont fait empoisonnés par les Griffeurs et ceux qui sont mort à cause de leur propre bêtise, tous sont décédés à cause de cet endroit. Ce lieu doit probablement être la réincarnation de l’Enfer.

- Qui nous a amenés ici ? Qui se moque de nous comme ça ?

- On les appelle les Créateurs. On ne sait rien d’eux. Ils nous envoient des provisions et des nouveaux comme toi par la Boîte mais on n’en sait pas plus.

- Et vous avez déjà essayé de…

- Oui, la coupa le garçon. La boîte ne redescend pas si on saute dedans. 

- Ok mais est-ce que vous avez déjà essayé…

- De sauter pour voir si on atteint le fond. Oui, également. Mais malheureusement ils ne sont plus là pour t’en parler. Ils ont été coupés en deux.

- Tu es une sorte de liseur ou quoi ? » demanda-t-elle avec ironie.

Newt rigola à cette réflexion.

« Alors ce fameux mur, c’était un de ceux du labyrinthe pas vrai ? Tu voulais t’échapper par le haut. »

Newt ne percuta pas tout de suite ce que la jeune fille venait de dire. Elle regarda alors sa jambe pour le lui faire comprendre.

« Il fallait tout essayer. Je n’avais pas le choix.

- T’aurais pu te tuer. » répliqua-t-elle d’un ton sec et peu agréable.

Newt la regarda avec un grand sourire. Elle détourna vite le regard comme si elle avait peur que le garçon interprète mal sa réaction.

Un bruit lointain se fit soudainement entendre. Les deux adolescents se retournèrent rapidement. Le Labyrinthe ouvrait ses portes. Newt et Elisabeth se précipitèrent au Bloc. Cela faisait un tel bruit que tout le monde se réveilla. En quelques secondes, tous étaient regroupés et regardaient avec stupéfaction la scène. Les portes s’ouvraient tout doucement ce qui causa un vent de panique. Pourquoi s’ouvraient-elles la nuit ? Ce n’était pas normal. Tout le monde était d’accord. Alors qu’est-ce que cela voulait dire ? Les deux adolescents arrivèrent sur place. Gally, furieux, se précipita sur Elisabeth.

« C’est à cause d’elle tout ça ! » hurla-t-il à l’encontre de la jeune adolescente. 

Newt s’interposa entre eux. Le regard qu’il lança à Gally voulait tout dire : l’heure était grave. Tout le monde savait ce qui allait arriver. Si les portes se fermaient la nuit c’était pour une bonne cause : Retenir les Griffeurs à l’intérieur du labyrinthe. Un bruit sourd retentit.

« FUYEZ ! » S’égosilla Alby

Au même moment, un Griffeur sortit du Labyrinthe et se rua sur les adolescents. Tout le monde cria. Ils étaient effrayés et ne réalisaient pas encore ce qui ce passait. Deux autres Griffeurs sortirent du Labyrinthe. Ils étaient maintenant trois. Les adolescents détalèrent à toute vitesse. Certains se séparaient et d’autres se regroupaient. Mais hélas, les monstres les rattrapaient et les dévoraient.

Comme tout le monde, Newt, Minho et Elisabeth couraient aussi vite qu’ils le pouvaient pour fuir les Griffeurs. Les trois jeunes se doutaient bien qu’ils n’avaient aucune chance de s’en sortir vivant mais leur premier instinct fut de courir. Les Griffeurs entourèrent le Bloc et le sang coulait à flot. Les victimes s’enchaînèrent et les survivants tenaient tant bien que mal. Des cris et des pleurs retentissaient chaque seconde. La panique faisait rage. Newt, Minho et Elisabeth cherchaient désespéramment un endroit où se cacher car se disperser ainsi ne les menaient à rien. Effectivement, les monstres allaient bien plus vite qu’eux et cernaient maintenant tout le camp, le détruisant au passage.

Tous les trois étaient morts de peur mais restaient dignes et courageux. Il fallait qu’ils trouvent un plan au plus vite. Ils se refugièrent alors dans la forêt où ils pouvaient se cacher. En cette pleine nuit, ils pouvaient sans problème monter en haut d’un arbre sans se faire repérer. Arrivés au sommet, ils n’eurent pas le temps de souffler qu’un cri, cette fois familier, retentit. Ils regardèrent de là-haut et reconnurent Gally et Alby. Gally portait Alby du mieux qu’il pouvait car les deux étaient blessés. Minho descendit en trombe le premier. Newt et Elisabeth se regardèrent puis le suivirent. En quelques secondes, les trois adolescents étaient au camp, prêts à aider leurs compagnons. Minho se lança d’abord et essaya de blesser le Griffeur devant lui. D’un coup de patte, celui-ci le jeta quelques mètres plus loin. Le jeune garçon était maintenant blessé et demeurait à terre, immobile. Le Griffeur se tourna vers Elisabeth. Au moment où Gally, Alby et Newt allaient recommencé à tenter de s’échapper, la jeune fille, elle, resta figée devant le monstre. Elle savait ce qu’elle devait faire. Elle sortit brièvement de la poche de sa veste son pistolet et appuya sur la détente plusieurs fois. Les balles traversèrent le monstre et celui-ci finit par reculer. La jeune fille continua jusqu’à ce que la bête soit achevée, ce qui arriva rapidement. Sans regarder ses compagnons, Elisabeth courut vers les autres Griffeurs et les bombarda de balles. Personne ne comprit ce qui se passa mais la scène ne dura pas plus de quelques minutes. Quand tous les Griffeurs furent à terre, elle se tourna vers les adolescents pétrifiés. Elle se sentit soudainement perdre conscience. La fatigue l’avait achevée.

* * *

 

Quelques heures passèrent. C’était le moment de la nuit où il faisait le plus sombre. Elisabeth se réveilla dans son lit bien au chaud. Newt était à son chevet et s’était endormi à ses côtés. Elle n’arrivait pas à exprimer la sensation qu’elle éprouvait. C’était comme se réveiller un beau matin et que tout ce qu’elle avait traversé s’était évaporé à tout jamais. Le regard qu’elle porta sur le jeune homme était tout nouveau pour elle. Etait-ce lui qu’il l’avait soignée et protégée durant ces heures ? Elle n’était sûre de rien mais pourtant elle le croyait fort. Pour la première fois, elle éprouva de la gratitude envers quelqu’un. Elle bougea délicatement sa jambe pour s’extraire du lit tout en essayant de ne pas le réveiller. Cependant, il s’éveilla.

« Tu vas mieux ? » lança rapidement celui-ci.

« Oui ça va merci… »

Elle ne prit pas le temps de faire une nouvelle phrase qu’elle constata l’absence de son pistolet.

« Mon pistolet !

- Lizzie…

- Mon pistolet Newt ! »

La jeune fille sortit rapidement de son lit et courut vers la sortie du dortoir. Newt n’eut pas le temps de l’intercepter. Dehors, tous les Blocards étaient réuni devant elle. Gally s’avança vers la jeune fille et la regarda d’un air haineux, le pistolet braqué sur elle. Newt voulait intervenir mais attendait le bon moment. Gally prit tout de suite la parole.

« Qu’est-ce que tu faisais avec ça ? »

Aucune réponse ne sortit de la bouche d’Elisabeth. Gally arma le pistolet. Face à cette manœuvre, Newt s’écria :

« Gally arrête ! ‘Ne jamais blesser un autre Blocard’, règle numéro 2 !

- Tu as vraiment l’intention de tirer ? » demanda la jeune fille, confiante.

Le bras de Gally trembla. Il ne pouvait pas tirer sur la jeune adolescente, il le savait. Mais il était tellement furieux. Sa rage avait pris le dessus.

« Ou est Alby ? Je veux lui parler. » se défendit-elle.

Tous les adolescents baissèrent leurs yeux tristement. Newt s’approcha vers elle et lui marmonna :

« Il est mort… »

Les yeux de la jeune fille s’écarquillèrent. En un quart de seconde, elle venait de réaliser ce qui s’était passé durant la nuit. Alby avait dû succomber à ses blessures.

« Dégage ! »

Gally venait de crier cet ordre. Elisabeth pencha légèrement la tête sur le côté, surprise. Newt était dans le même état.

« Je te demande pardon ?! » protesta la jeune fille.

« Part loin ! Retourne dans la forêt ! Je ne veux plus te voir ici ! »

Tous acquiescèrent avec Gally. Seul Newt s’y opposait. Celui-ci contesta.

« Voyons Gally c’est de la folie ! »

Un mélange de cris plus ou moins forts retentissait au Bloc. Gally répliqua aussitôt.

« Tu crois que c’est de la folie ! Elle se balade avec un flingue Newt ! Elle veut notre mort ! »

Les yeux d’Elisabeth se remplirent de colère. Newt ne se laissa pas faire.

« Elle n’a rien d’une tueuse ! Il y a une explication logique, alors laisse-la ! »

A ses derniers mots, Elisabeth donna un coup de pied dans le ventre de Gally. Tout le monde hurla. Sous le coup de la douleur, Gally lâcha le pistolet. La jeune fille le reprit. Elle tourna rapidement les talons et s’enfuit dans la forêt.

 

* * *

 

La nuit commençait à s’éclaircir. Elisabeth se rua à la salle des cartes où Minho lui interdisait d’aller et espéra que celui-ci y serait. Heureusement, le garçon y était bien. 

« Minho, explique-moi ce qui ce passe vraiment. »

Le garçon ne semblait pas très bien et la jeune fille n’en comprit pas la raison.

« Tu cours vite ? demanda Minho.

- Euh oui je pense. Mais pourquoi cette question ? »

Le garçon se rapprocha de la jeune fille et lui montra la maquette. Celle-ci était composée de différentes zones, numérotées de 1 à 8.

« Cette maquette a été construite à partir des plans que les coureurs dessinaient journellement. Comme tu peux le voir, le Labyrinthe est composé de 8 zones. Chaque jour, les coureurs y sont répartis, et quand ils reviennent, ils dessinent ce qu’ils ont vu dans leur zone. »

Le garçon montra ensuite une caisse à côté.

« On range tous les plans de toutes les parties depuis trois ans ici.

- Mais vous n’avez jamais rien trouvé en trois ans ?

- Chaque nuit, les murs bougent. Chaque nuit, une zone change. Les principaux murs de la zone ne se déplacent pas mais les secondaires le font. Et c’est assez pour causer la panique le lendemain. C’est impossible de trouver une sortie. »

Minho baissa les yeux. La jeune fille, elle, fixait la maquette.

Le jeune homme fut pris d’une douleur au torse. Elisabeth se précipita sur lui pour essayer de l’aider.

« Qu’est ce qui ne va pas ?

- Rien. »

Le jeune homme pointa une zone de la maquette et lança à Elizabeth :

« Je crois qu’il y a un truc important dans la zone 1.

- Ok mais pourquoi tu me dis cela ?

- Ca te plairait d’être coureur ? »

Avant que la jeune fille ne puisse répondre, Minho fut repris de douleur. Elisabeth n’eut pas le temps de s’approcher de lui qu’il partit en courant dans la forêt. Elle essaya tant bien que mal de le suivre. Soudain, elle entendit un bruit, se retourna inquiète et ne vit personne. Elle réentendit le même bruit, un craquement de branche, cette fois un peu plus fort. Elle s’arma donc d’une branche morte. Peut-être était-ce un animal sauvage ? Elle avait un peu peur. Quand elle sut d’où cela provenait, elle s’avança vers la source et, reconnaissant une ombre, frappa devant elle d’un gros coup. Un cri familier retentit.   

« Newt ! » s’écria-t-elle en se ruant vers le garçon à terre.

« Encore ? Tu n’en a pas marre de frapper les gens ! » soupira-t-il d’un ton ironique.

La jeune fille esquissa un sourire. Elle l’aida à se relever.

« Mais qu’est-ce que tu fais ici ? » demanda-t-elle

« Bah je cherchais des champignons ça ne se voyait pas ? »

Après quelques légers rires, l’adolescent lui fit signe de le suivre. Sans se poser de questions, celle-ci lui emboîta le pas. Ils marchèrent quelques minutes et arrivèrent devant un arbre. Cet arbre avait le tronc tordu et formait un siège. Newt et Elisabeth s’y assirent. Le jeune garçon sortit de sa poche un morceau de viande et lui tendit. La jeune fille le regarda doucement et expliqua :

« Je ne peux pas Newt…C’est ta part. »

« En réalité c’est aussi celle de Gally ! » répondit le jeune garçon.

Elle écarquilla les yeux.

« T’as piqué la part de Gally ?!

- Ne me dis pas qu’il ne l’a pas mérité ! »

Elisabeth le regardait comme jamais elle n’avait regardé quelqu’un. Ses yeux bleus brillaient et son cœur se soulevait. Elle avait appris à se maîtriser, à être plus confiante envers les personnes qui le méritaient. Son grand sourire s’effaça peu à peu et elle demanda sérieusement :

« Pourquoi ce con croit que je veux vous tuer ? »

Newt baissa les yeux quelques secondes. Elle enchaîna :

« Mais aussi, qu’est-ce que je fais avec un flingue ? Parce que pour être franche, je n’en ai aucune idée. »

Le jeune garçon ne savait pas quoi dire. Elle continua.

« Et pourquoi toi tu es de mon côté ? Pourquoi pas lui ? Et les autres ? Qu’est-ce qu’ils pensent de tout cela ? »

La jeune fille allait poursuivre si Newt ne l’avait pas coupé.

« Quand tu es arrivée, il y avait quelque chose d’autre dans la Boîte. »

Elle lui lança un regard interrogateur.

« Il y avait aussi un papier où il y avait marqué que tu étais notre dernière chance.

- Votre dernière chance ?! » bredouilla Elisabeth.

« Chacun peut l’interpréter à sa manière. La plus logique, c’est de te faire passer pour la sauveuse comme pensait Alby. Mais Gally et d’autres sont persuadés que tu es celle qui nous tuera pour mettre fin à cette galère.

- Mais si je suis votre dernière chance cela ne peut être que positif ! Enfin je sais très bien que je n’ai pas envie de vous tuer, à part Gally qui est insupportable c’est vrai. Mais bon, je ne le ferai pas. Je ne suis pas une meurtrière. »

Newt haussa les épaules. Il n’en avait aucune idée depuis qu’ils avaient découvert le pistolet. Vu l’hésitation, Elisabeth reprit aussitôt.

« Tu me crois non ? »

Il n’émit aucun son. La jeune fille se leva aussitôt.

« Qu’est-ce que tu fais ? » interrogea Newt.

« Je préfère m’en aller. Tu comprends, il ne faudrait pas que je te tue dans un excès de colère ! » s’emporta l’adolescente. 

Newt avait compris ce qu’elle ressentait. La pauvre fille se sentait trahie. Il l’intercepta.

« Je te crois ok ! JE TE CROIS !

- Oh c’est vrai que je peux te faire confiance ! Tu as juste hésité pendant dix ans c’est vrai que c’est rien.

- Essaye de comprendre Lizzie ! Tu arrives ici avec un flingue !

- Mais puisque je te dis que je ne sais pas pourquoi je l’ai ! Et puis je ne l’utiliserai pas sur vous! »

Il serra sa main.

« Je sais…Je sais que tu ne le feras pas parce que tu n’as plus tes souvenirs. Tu ne sais pas qui tu es Lizzie et crois moi c’est cela qui fait ta force. Mais qu’est ce qui se passera quand tu les retrouveras ? Comment peut-on être sûr que tu ne changeras pas d’avis ?… »

Elisabeth avait les larmes aux yeux. Newt voulu continuer mais un cri au loin l’en empêcha. Ils se regardèrent et se ruèrent dans cette direction. En chemin, ils croisèrent toute les Blocards et se joignirent à eux. Ils arrivèrent et virent Minho se tordant de douleur sur le sol. Gally se rapprocha de lui et découvrit une marque noire se propageant sur tout son corps. Tout le monde avait compris, Minho s’était fait piquer par un Griffeur. Malgré la rapide consultation, Minho agrippa la jambe de Gally et l’entraîna au sol.

Tous hurlèrent. Gally essaya de se relever mais ses efforts étaient insuffisants. Elisabeth intervint et frappa le bras de Minho. Des cris de stupeur retentirent. Sous le coup de la douleur, Minho dégagea son bras de Gally et ce dernier pu enfin se relever. Tous blâmèrent Elisabeth pour le mal qu’elle avait infligé à Minho. Elle se défendit comme elle put. Minho, profitant de la situation, réussit à s’accrocher à Newt. Elisabeth dégaina son pistolet en une demie seconde et le pointa sur Minho. Tout le monde poussa un cri. Elle hésita quand même à tirer puis vit le regard du malade. Minho avait les larmes aux yeux et, dans son regard, on pouvait voir qu’il voulait que l’adolescente presse la détente. Une seconde passa, puis le coup de feu retentit.

Un grand silence suivit. Personne ne voulut crier ou parler. Tous étaient en état de choc. Elisabeth vit tous les regards assassins de la bande. Elle courut alors au loin.

 

* * *

 

Le jour s’était levé. La jeune fille s’était réfugiée dans la salle des cartes. Elle fixait depuis quelque temps la maquette du Labyrinthe. Elle était perturbée par ce qu’avait dit Minho avant de mourir. Devenir coureur était une décision qui ne fallait pas prendre à la légère. Minho lui avait dit que la zone 1 lui semblait importante. Elle voulait découvrir ce qu’elle cachait.

Elle sortit de la cabane et rejoignit le camp. Elle s’approcha du dortoir et aperçut tout le monde à l’intérieur. Avant d’y rentrer, elle écouta les adolescents. Il y avait beaucoup de bruit, beaucoup de voix inaudibles. La voix de Gally se détacha des autres.

« Il n’y a personne qui peut le remplacer Newt. Personne n’a les compétences pour être le Maton des coureurs. »

Les voix autour ne s’arrêtaient pas. Chacun parlait sans s’écouter. Elle crut entendre la réponse de Newt.

« Il faut que quelqu’un prenne sa place sinon on ne sortira jamais d’ici ! »

Après quelques minutes, elle sentait que la discussion tournait en rond. Tous étaient d’accord. Minho était irremplaçable mais un futur coureur était primordial. Ils ne savaient pas qui devait lui succéder.

Elisabeth savait. Elle rentra dans la cabane rapidement et cria :

« Je le remplace ! »

Devant tous les regards surpris, Elisabeth se montrait confiante. Elle avait crié ‘je le remplace’ et non ‘je veux ou je voudrais le remplacer’ ce qui montre à quel point elle imposait sa décision.

Sa phrase avait calmé tout le monde, et pendant quelques secondes un grand silence s’installa. Gally fut le premier à se manifester.

« Toi ? »

Il arrêta sa phrase pour ricaner. Elisabeth détestait cette attitude.

« Tu veux le remplacer ? » continua-t-il sur le même ton.

Normalement répondre à ce genre de provocation ne servait à rien. Alors Elisabeth répliqua ironiquement.

« Cela pose un problème peut-être ? »

Gally continua de ricaner.

« Tu voulais sans doute la place je présume. Tu étais impatient que Minho meure pour lui succéder non ? Attend… j’ai vu ton courage s’envoler le premier jour c’est vrai. »

Newt sourit. Gally, lui, avait perdu son envie de rire. D’un ton ferme, il lança :

« Enfermez-la dans le Gnouf ! »

Tout le monde fut surpris. Le Gnouf s’apparentait à ce qu'il y avait de plus proche d'une prison au Bloc. Les Blocards y pouvaient être enfermés pour des durées variant selon leurs actes mais devaient être auparavant jugés par le Conseil. Le vote devait atteindre la majorité sans forcément être unanime. Personne encore n’avait envoyé quelqu’un dedans sans délibérer au préalable. Cependant, les Blocards s’exécutèrent tout de suite de peur de subir la même sentence. Newt leur ordonna d’arrêter. Ils ne la lâchèrent pas mais n’avançaient pas non plus. Ils étaient perplexes car ils ne savaient pas à qui ils devaient obéir.

« Arrête Gally ! Cela va trop loin ! »

Celui-ci, comme si de rien n’était, réaffirma son ordre. Ils n’obéirent pas cette fois.

« Tu préfères lui faire confiance ! De quel côté es-tu Newt ? » cria-t-il

« ‘Faire confiance à tout le monde’ ! Règle numéro 2. C’est toi qui le sais mieux que personne ! Où est passé le Gally qui respecte ses règles ? »

Gally se tut. Elisabeth reprit la parole.

« Tu ne me fais peut être pas confiance Gally mais Minho le faisait. Avant de mourir, on a discuté. C’est lui qui veut que je sois coureur. Il a vu que j’étais votre dernière chance et il n’a pas hésité. Il m’a donné des pistes et je les suivrais. Je trouverai une sortie. »

Elle lança un regard à Gally avec la plus calme des voix qu’elle n’avait jamais fait.

« On est dans le même camp Gally. »

Tout le monde pensait que Gally allait succomber à ses paroles. Mais ce ne fut pas le cas. Il ordonna une nouvelle fois de l’enfermer et cette fois, ils s’exécutèrent. Newt ne faisait rien. Il avait tellement essayé que cela ne servait plus à rien. Au moment où Elisabeth allait passer à l’extérieur, elle hurla :

« Tu ne t’es jamais demandé pourquoi je te détestais tant, c’est peut-être parce que tu n’arrêtes pas d’agir comme un con ! »

Devant ses dernières paroles particulièrement choquantes, Gally resta impassible. Les adolescents emmenèrent Elisabeth au Gnouf.

 

* * *

 

Elisabeth avait passé toute la journée dans cette prison. Elle était faible, elle n’avait pas mangé. Elle attendait la venue de son compagnon : Newt n’était pas venu. Au fond d’elle, la jeune fille voulait le revoir. Même si elle ne le reconnaissait pas, elle avait besoin de lui.

La nuit vint. Personne ne s’était préoccupé d’elle depuis des heures. Elle était assise par terre, recroquevillée sur elle-même. Elle avait froid et faim. Des larmes remplissaient ses yeux sans tomber. La saleté commença à s’installer dans ses cheveux. Elle voulait de la compagnie.

Quelqu’un s’approcha du Gnouf. Elisabeth ne leva même pas les yeux. Dans sa tête, elle savait qui c’était. Tout le monde la détestait. A part une personne. La jeune fille, toujours dans la même position, marmonna.

« Va-t’en Newt… »

Elle ne le disait pas méchamment mais plutôt désespérément. Elle en avait juste marre. Marre que la seule personne qui ne la détestait pas ne soit jamais venu la voir. Elle n’entendit aucune voix qui pouvait lui répondre. Elle allait ajouter quelque chose quand un bruit l’en empêcha. Intriguée, elle leva la tête. Newt enleva le crochet de la portière et l’ouvrit. Elisabeth ne comprit absolument pas et le regarda faire, étonnée. Le jeune garçon descendit dans la fosse. Le crochet se bloqua et ils furent coincés dedans. Newt n’était plus qu’à quelques centimètres d’elle. Elisabeth afficha peu à peu un sourire.

« T’as pas fait cela… » balbutia-t-elle

Le jeune garçon sourit.

« Ne me dis pas que t’as fait cela ! »

Newt sortit de ses poches de la nourriture et une boisson intrigante.

« Et je n’ai pas les mains vides ! » répondit-il gaiement.

Le jeune garçon s’installa près d’elle. Ils se regardèrent d’un air plein de tendresse. Ils restaient là, sans bouger, sans décliner le regard. C’était un instant magique, rare et magnifique. Aucune parole ne sortit de la bouche des adolescents. Tout ce faisait en silence. Newt distribua la nourriture en part équitable. Elisabeth mangea sa part goulument. La jeune fille regarda ensuite la bouteille dans les mains de Newt. Il la lui tendit. Elle hésita puis y gouta. Elle devint tout à coup rouge et recracha la boisson. Le jeune garçon rigola. Il reprit la bouteille et la porta à sa bouche. Tout en ne cessant pas de le regarder, Elisabeth s’approcha et vint poser sa tête sur son épaule. Le bras de Newt entourait le corps de la jeune fille. Leurs cœurs battaient la chamade. En un instant, ils oublièrent où ils étaient et toute leur galère. Ils étaient juste deux adolescents normaux et rien d’autre. Pas de Labyrinthe par ci, ni de Griffeurs par là. Juste Newt et Lizzie. Leur moment de silence fut rompu par l’intervention de la jeune fille.

« Ce que tu as fait…quand tu es tombé de ce mur… Cela t’a coûté plus que ta jambe. »

Newt regarda Elisabeth d’un air interrogateur.

« Ta place de coureur. Tu en étais un pas vrai ? Mais maintenant tu ne peux plus courir comme avant. »

Newt sourit, comme si cette réflexion avait guérie sa jambe.

« Comment as-tu su ?

- J’ai vu comment tu regardais Minho. Tu le regardais avec envie et regret. Comme si on t’avait arraché ce que tu avais de plus cher.

- Etre coureur ce n’est pas de la rigolade tu sais. Chaque jour peut être le dernier. Chaque jour tu te dis : aujourd’hui je trouverai une sortie. Et chaque soir quand tu reviens penaud, tu as juste envie de mourir, de te tasser dans un coin et d’y passer le reste de ta vie. L’espoir que tu avais le matin s’est évaporé. Et tu as peur du lendemain, de ne plus avoir assez de forces pour continuer.

- Mais tu continues. Parce que tu sais qu’un jour tous tes efforts seront récompensés. Tu trouveras une sortie même si tu ne sais pas quand. Et que tout est mieux que de rester au Bloc à déprimer seul dans ton coin. »

Elisabeth et Newt se regardèrent intensément. Le garçon répliqua.

« On dirait que tu l’as vécu. 

- Je me prépare juste pour demain.

- Demain ? Tu iras dans le Labyrinthe ?

- Gally ne me fait pas peur Newt. Si j’ai envie d’aller dans le Labyrinthe j’irai. Que ce con soit d’accord ou non. »

Ils se turent pendant un bon moment. Quand ils sentirent la fatigue arrivée, ils fermèrent alors les yeux et se laissèrent emporter dans le royaume du rêve.

 

* * *

 

Gally n’avait presque pas dormi de la nuit. Il avait réfléchi. Il détestait Elisabeth alors pourquoi il ne voulait pas l’envoyer dans le Labyrinthe s’il y avait peu de chance de s’en sortir. Tout simplement parce qu’il avait réalisé que si elle trouvait une sortie, elle ne reviendrait pas leur dire. Enfin, c’est ce qu’il pensait. Mais qui pouvait remplacer Minho ?

Au petit matin, une surprise l’attendait.

 

* * *

Newt et Elisabeth se réveillèrent en sursaut. Un jeune garçon s’était accroupi prés de la portière et avait donné l’alerte aux deux adolescents.

En quelques secondes, Newt et Elisabeth furent dehors et demandèrent des explications. Le jeune garçon les conduit aussitôt en bordure du Labyrinthe où Gally les attendaient. Le Labyrinthe venait d’ouvrir ses portes. Newt et Elisabeth découvrirent la raison de leur venue.

Devant eux, un Griffeur était étalé sur le sol, inerte.

« Qu’est ce que ça fait ici… ? » balbutia Newt inquiet. 

« Vous pensez qu’il est mort… ? » enchaîna Elisabeth.

Elle s’approcha doucement du monstre.

« C’est la première fois qu’un Griffeur se retrouve là, ce n’est pas bon signe ! » Affirma Gally d’un ton ferme.

La jeune fille se retourna.

« Oh donc c’est ma faute ! » ajouta-t-elle d’un ton ironique.

« Ce n’est pas non plus ce que j’ai dit ! » répliqua sèchement le jeune garçon.

Elisabeth se releva et Newt leur expliqua qu’ils devaient trouver d’où cela venait. La jeune fille se tourna vers Gally.

« Bon est ce que je peux y aller maintenant ou tu attends qu’il y ait un mort de plus ?

- Non ! » répondit brutalement Gally.

« Mais de quoi as-tu peur à la fin ?! » s’écria-t-elle.

Gally détourna le regard.

« On a plus le temps Gally. Et si les portes du Labyrinthe ne se refermaient encore pas ce soir. Et si on reperdait encore dix d’entre nous ! Tout a changé depuis l’arrivée d’Elizabeth. Il est temps qu’on sorte de ce merdier là ! » insista Newt.

« Et si je te disais que je préfère rester ici… » marmonna le concerné.

Elisabeth et Newt le regardèrent abasourdis.

« Qu’est-ce que tu racontes ! » répliqua Newt

« Tu vois, si miraculeusement on trouve cette sortie, qu’est-ce que cela va nous apporter ? Tu crois que les personnes qui nous ont enfermés pendant plus de trois ans vont nous accueillir les bras ouverts ? Qu’il n’y aura pas de conséquences à cette aventure ? On appartient plus à ce monde là Newt ! On a appris à vivre ici ! C’est notre maison maintenant ! Alors à quoi bon risquer sa vie pour quelque chose d’inutile ! »

Newt ne prononça pas un mot. Elisabeth intervint.

« Ok. Tu préfères rester ici. Écoute c’est ton choix. Pour ma part, je ne me battrais pas pour raisonner un idiot. Je me suis assez battue pour devenir coureur. Alors vas-y. Restes pourrir ici au milieu des griffeurs si cela t’enchante. Mais laisse-nous nous battre pour ce qu’on veut réellement. »

Newt se retourna vers la jeune fille. Il n’aurait pas dit mieux.

Gally regarda Elisabeth d’un air dégouté. Avec le peu de dignité qu’il lui restait, il tourna les talons vers la Ferme. La jeune fille expliqua à Newt qu’elle devait revoir la maquette du Labyrinthe avant de rentrer dans le vrai. Il acquiesça donc et Elisabeth se mit en route vers la salle des cartes.

 

* * *

Elisabeth venait d’arriver à la cabane. Elle ré inspecta la maquette pour bien se l’imprégner dans sa mémoire. Au fond d’elle, elle avait peur. Peur de donner de faux espoir à son compagnon. Soudain, elle se tordit de douleur. Elle s’accrocha rapidement à ce qu’elle avait sous la main. Malheureusement le seul objet à sa portée était la table avec la maquette du Labyrinthe dessus. Celle-ci tomba et se brisa en mille morceaux. Elisabeth écarquilla les yeux. Elle mit ses mains sur sa tête.

« Non non non ! » répéta-t-elle désespérée.

Elle s’accroupit pour essayer de rassembler les morceaux.

Soudain, elle entendit des bruits lointains. Des pas se rapprochaient de plus en plus. Puis une voix l’appela.

« Lizzie? » cria une voix familière.

Elisabeth, sachant que c’était Newt, voulut y répondre. Mais au moment où elle allait commencer sa phrase, sa douleur l’a repris. Elle souleva son T-shirt et y découvrit une trace noire. Des larmes stagnèrent dans ses yeux. Elle avait été infectée par le griffeur. C’était la fin pour elle. Newt l’appela une deuxième fois. Elisabeth qui ne voulait pas que son compagnon la voit dans cet état, sortit discrètement de la cabane et se mit à courir. Mais le jeune garçon l’entendit et se mit à courir lui aussi.

C’est alors que commença une course poursuite.

Au bout d’un moment, le jeune garçon réussit à se rapprocher de sa cible sans pouvoir l’apercevoir. La tension monta rapidement. Elisabeth se retourna et ne vit personne. Elle s’arrêta donc en pensant que Newt avait abandonné. Soudain, le jeune homme réapparut. Elle sursauta en laissant échapper un petit cri.

« Lizzie, qu’est ce qu’il y a ? » demanda le jeune garçon essoufflé.

Newt remarqua que la jeune fille n’était pas dans son état normal. Elisabeth commençait à trembler. Elle recula doucement.

« Reste loin de moi ! » hurla-t-elle

« Lizzie… »

Il avança vers elle. Celle-ci continua de reculer.

« Recule je t’en supplie ! »

Le jeune garçon la dévisagea de la tête au pied pour comprendre ce qui n’allait pas. Il entrevit une trace noire sous son t-shirt. Il avait compris.

« Ca va aller ok. Je suis là. »

Des petites larmes se détachèrent des yeux d’Elisabeth et coulèrent le long de son visage.

« Tu dois retourner au Bloc, maintenant. » affirma la jeune fille.

« Je ne te laisserai pas Lizzie. Laisse-moi t’aider. »

Elisabeth se tordit soudainement de douleur. Newt se précipita sur elle mais fut repoussé.

« M’aider pour quoi ?! C’est fini Newt. Tu ne peux rien faire ! » insista la jeune fille.

« J’irai te chercher un remède dans le Labyrinthe ! »

Elisabeth était abasourdie. Il ajouta.

« Tu m’as dit l’importance de la zone 1. La moindre des choses c’est d’y jeter un coup d’œil ! »

Elle sourit tristement et soudain, fut reprise d’une douleur intenable. Elle s’évanouit et s’étala par terre. Newt l’intercepta avant qu’elle ne touche le sol. La jeune fille était maintenant inerte dans les bras du garçon. Newt regarda son corps tristement puis passa la main dans ses cheveux et essuya ses larmes presque séchées. Il se releva, portant le corps inanimé de l’adolescente. Il la ramena jusqu’au Bloc où elle fut transportée jusqu’à son lit. Tous les adolescents étaient tristes sauf Gally.  Newt était assis à coté d’elle et lui tenait la main. Il releva soudainement la tête. Gally se tenait à quelques mètres de lui. Celui-ci s’approcha du garçon.

« Ne reste pas à coté d’elle. » marmonna-t-il. 

Le jeune garçon ne détourna pas le regard de la jeune fille inconsciente.

« Elle est évanouie Gally. » répondit calmement Newt. 

« Et toujours contagieuse. » ajouta Gally.

Newt ne répondit pas à la remarque de son acolyte. Tout à coup, il entendit un bruit derrière lui. Il se retourna en un éclair car il savait ce que c’était. Devant lui, Gally tenait le pistolet d’Elisabeth et le pointait sur la jeune fille.

Newt s’écria :

« Tu n’as pas intérêt à le faire !

- Tu sais que je dois le faire ! »

Gally arma le pistolet. Newt sentit la peur monter en lui. Il hurla :

« Lâche ce pistolet, MAINTENANT ! 

- ELLE EST DANGEREUSE Newt ! Pour nous tous ! »

Le jeune garçon s’approcha rapidement de Gally, le pistolet pointé maintenant sur lui.

« Je vais dans le Labyrinthe pour trouver un remède. »

Gally recula sur le coup de la stupeur.

« Quoi ?

- Je t’explique, si elle est morte quand je reviendrais, ce ne sera pas la seule ! »

Newt se rapprocha d’Elisabeth et lui déposa un baiser sur le front.

Il sortit vite de la cabane et se dirigea vers le Labyrinthe. A son entrée, il se retourna. Gally courait vers lui.

« C’est de la folie Newt ! » hurla-t-il

Newt lui sourit et marmonna avec ironie.

« Prends soin d’elle. »

Puis il s’enfonça dans le Labyrinthe.

* * *

 

Pendant ce temps-là, Elisabeth eu des flashs de mémoire. Ce n’était pas très clair et compréhensible mais des images lui revinrent à l’esprit. Des images très brèves et assez floues. Des voix, des mots. Puis vint un visage. C’était une petite fille d’environ 7 ou 8 ans à tresses blondes avec une robe à fleur. Le décor n’était pas reconnaissable mais c’était un endroit très illuminé. Puis une autre voix s’en mêla. Celle-ci moins reconnaissable. On aurait dit une voix de femme. Cette femme murmurait quelque chose, un mot inaudible. Elle le répéta plusieurs fois et au bout d’une dizaine de fois, ce mot fut audible : ‘Lizzie’. ‘Lizzie’ répéta t’elle beaucoup plus fort. La petite blonde se retourna en pleurant. L’atmosphère changea rapidement. La lumière perdit de sa clarté. On aurait dit que la petite Elisabeth était tombée dans un gouffre sans fond. Le flash s’arrêta et un nouveau recommença. Un petit garçon était assis à coté de la petite Lizzie. La petite blondinette tenait un ourson en peluche si petit qu’il pouvait rentrer dans sa main. ‘Newt, je l’appellerai Newt’ murmura t’elle. Puis la voix du petit garçon repris. ‘Et pourquoi Newt ?’. Elisabeth répondit aussitôt. ‘Parce que plus tard, je serai comme Newton et je parcourrai les étoiles avec toi’. Des légers rires suivirent puis se transformèrent en pleurs et en cris. Un nom était crié par Elisabeth, inaudible. Puis plus rien. Plus aucune image. Une autre voix perça. Une voix de femme. Calmement, elle marmonna le nom du petit garçon, mais fut, comme la fois précédente, inaudible. La petite Elisabeth réapparue. Elle donna l’ours en peluche au garçon. ‘Tout va bien se passer’ disait-t-il. Un bruit de porte suivit et il disparut. L’image s’estompa doucement puis plus rien. Des bruits de coups de feu retendirent de plus en plus fort.

Une dernière image suivit. Elisabeth avait maintenant son âge actuel et était armée du pistolet. Autour d’elle tout semblait détruit. L’image ne dura pas très longtemps et la dernière phrase fut prononcée par la jeune fille :

‘Rendez-moi mon frère !’


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