Journal de bord du Physalis

Chapitre 1 : Rencontre avec la Horde

Chapitre final

4607 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 20:14

Treizième Lune depuis le soixante-douzième levé d’amarres. Rencontre avec la trente-quatrième Horde.

 

Zalneo. Deuxième Lame de bord :

C’est moi qu’on avait collé d’vigie ce jour-là aussi c’est ma tronche qu’a vu les leurs la première. Faut toujours une vigie sur le grand mât dans la mer verte ! des fois qu’un de ces barrés d’oblique te repère de loin et décide de s’enterrer sous ta trace pour planter un p’tit cadeau qui fait boum dans ta coque quand tu passes. Avec un gus dans le Mât-majeur t’es tranquille. C’était environ la mi-journée. On avançait sous les saccades d’un p’tit slamino qui nous poussait au cul quand j’les ai vus. Vingt p’tits bonshommes perdus dans l’vert. Vingt p’tits piétons qui trainaient leurs savates en rang libre à l’assaut d’une colline. J’brossais le décor à la lunette à ce moment-là. Sans ça on les manquait les randonneurs. J’aurai pas eu à me coltiner l’écriture du journal. Plusieurs collines nous séparaient encore si bien que même s’ils avaient tourné la carafe vers nous à ce moment-là, y’aurait eu peu de chances qu’ils voient notre mât dépasser. Au mieux ils l’auraient confondu avec un des foutus arbustes du coin les rampants. Aussitôt que j’avais calté à qui on avait affaire ai lancé le signe à Cerviccio. L’index et le majeur pliés jusqu’à la dernière phalange, qui s’agitent comme pour mimer un p’tit bonhomme qui marcherait sur ses moignons ; les autres doigts repliés. Le signe de la horde. Première fois que je le faisais d’ailleurs. Ca a braillé sec sur le pont un moment puis Elkin a viré ‘Viccio d’la barre pour gérer lui-même la manœuvre. Louvoyer entre les collines, les dunes, se cacher derrière une touffe d’herbe et surgir devant ta poire c’est son truc. Y’a pas son pareil pour faire glisser des tonnes de bois sans un bruit dès que le vent nous chatouille la raie. On s’est posé devant eux comme ça, sans dévoiler. Rétro-freinage à l’hélice, raclage du plancher sur dix misérables mètres, passerelle d’accueil qui vient lécher la pelouse et bonjour-bienvenue ! Oh ils ont fait ça bien les hordeux. Y’avait de l’étendard qui claquait et ils nous ont sorti une belle formation en diamant. Encore mieux que les Dames-oiselles des matchs d’éolianes ; belles gambettes en moins, tronches merdées en sus. C’est là que j’ai visé qu’ils étaient vingt-trois et pas vingt. Comme si ça changeait quelque chose vous me direz. Moi on me dit de relater les faits je relate les faits. Sans ça vais m’faire latter par un capitaine et l’autre viendra à coup sûr me re-latter (notez hein Capitaines. Zalneo l’a pas l’carafon d’un Gaudriole mais c’est une Lame qui tape sur qui faut taper et qui note sur quoi faut noter). Bref après c’était l’accueil. Le festival de la courbette, la farandole des poignées d’mains. Vu qu’les mondamitiées c’est pas dans mes cordes n’ai pas grand choses à blatérer là-dessus sauf qu’il y’avait un hordeux à qui non plus c’était visiblement pas l’truc. Leur combattant-protecteur. Erg « Macaron J’sais-plus-quoi ». Erg. C’est même pas un nom, c’est un bruit. Le bruit que fait un type qui calanche. Rien que son nom fait la peinture du bonhomme. Il te colle des macarons dans l’coffret et les derniers sons qu’en sortiront seront son nom. « Eeeergh ». Moi j’suis Lame. Une bonne Lame. Alors quand un type sent la mort près de moi, j’vois plus que lui. Tout dans sa posture, sa façon d’me calter direct en montant sur le pont alors que j’étais encore en vigie, de mirer les hanches et les chevilles de qui l’entourait à la recherche d’armes cachées. Tout disait que c’était l’genre de marcheur à qui tu vas pas aller chier dans les bottes sans perdre un truc. Voir tout. Arbaméca vissée au bras, p’tite écouffe d’envol rapide pliée dans l’dos. Ca puait Ker Derban tout ce matos. Plus tard dans la journée y’a eu une espèce de spectacle. Comme une présentation de foire aux bestiaux. Du genre « Qui veut du hordeux ? Il sait faire ci, il peut faire ça ». Leur Trouv’air à eux, leur Gaudriole piéton déblatérait les qualités de l’un et les forces de l’autre. Et ça piaille, ça s’esbaudit, ça s’fait gonfler les couilles à la corde vocale. Sauf que pour faire le portrait de leur tueur de compagnie z’ont rien trouvé de mieux que de demander à douze de nos gars de leur tirer des trucs dessus. Se sont pas fait prier nos blaireaux, trop contents d’avoir l’occasion de montrer aux hordeux qu’eux aussi ils savent faire des trucs. La débâcle, correction sèche et nette, grosse fessée à coup de carreaux au vomiquier. Y’en a même un qui s’est fait calmer en embrassant un poteau. Si encore ils avaient tiré tous en même temps, ils auraient peut-être eu une chance. Il n’avait pas douze bras non plus le bonhomme. Même si on peut se poser la question après avoir vu ce qu’on a tous vu. Mon Maitre-Lame disait toujours qu’on ne juge pas un guerrier aux mouvements qu’il fait. On le juge à ceux qu’il ne fait pas ! A l’économie qu’il sait en faire. Ben maintenant j’peux dire que je comprends vraiment ce qu’il voulait dire par là. Y’avait rien à jeter dans ce qu’il a fait. A part peut-être un carreau d’arbaméca qui a raté la chaussure lancée par notre gars. Mais encore. J’me demande si c’était pas fait exprès. Pour le suspens ; pour mieux nous beurrer la raie avant de nous la mettre profond en clouant la godasse au sol avec son second tir. Le tout en flottant là-haut comme une de ces foutues danseuses spéctacul’air de la capitale.Plus tard dans la nuit il s’est battu contre un gars de chez nous. Le mercenaire embauché quelques mois avant. Silène. Paraitrait que c’était en fait un « poursuiveur » comme les hordeux les appellent. Une espèce de tueur professionnel dont le job est de les empêcher de crapahuter jusqu’à l’extrême Amont. Je l’ai jamais trop encadré celui-là mais en même temps on le voyait rarement. Il était tout le temps en reconnaissance. Ça m’allait bien comme ça. D’après ce qu’on dit Macaron était en train de glisser l’sien dans la p’tite Iphaine, la copine de Silène, quand celui-ci a ouvert le bal. La suite j’en sais trop rien. J’avais fini mon quart de vigie et j’étais occupé à profiter d’la fête. Donc le combat j’en sais que ce qu’on m’en a raconté. Autrement dit du fantasme de mec bourré, de l’esbroufe de soiffard qui a cru voir ci et ça au beau milieu de la nuit. Mais c’était du sérieux. Le lendemain y’avait plus de Silène et l’Macaron avait perdu d’la prestance en même temps que des doigts. J’avoue que j’aurai aimé voir ça. Voir ce combat ça, ça aurait été bien. Y’avait leur traceur aussi. Un type tellement pas sympa qu’il m’a plu tout de suite. C’est peut-être pas un « combattant-protecteur » mais c’est clairement un guerrier le bonhomme.   

Au final voilà. C’est pas que j’aime pas gribouiller l’journal de bord mais j’ai du bleu à dé-former et une relève à prendre. La Horde c’était bien de les croiser. Histoire de mettre des bobines sur une histoire, un peu de chair et d’sang sur le vent des mots. J’suis pas sûr de comprendre ce qu’ils essayent de faire mais c’est couillu. C’est couillu et y’a qu’eux qui font ça. Puis on peut dire c’qu’on veut. Le vent, une fois qu’il leur est passé dessus, tout ce qu’il voit d’eux c’est leurs culs qui continuent d’avancer.

 

Galneane. MaitreVent Air’udite :

J’ai pu discuter avec Oroshi, la petite fille de Matzukaze. Elle a ses yeux. Deux billes de verre-acier aux paupières fainéantes qui ne clignent presque jamais. Elle connait le Vent. Elle sait les souffle-mots mais n’affiche que la morgue dédaigneuse inhérente à ceux de sa caste envers la nuage’omancie. Quel gâchis ! Avec ses affinités pour la Force invisible elle aurait pu faire une grande Air’udite. Le but de la Horde est et a toujours été aussi louable qu’audacieux mais ils sont rivés au sol, les pieds ancrés dans la terre. Leurs yeux ne voient jamais que pierres, sable, boue, neige. Ils ne prêtent guère attention à ce qui se passe au-dessus. Là-haut les nuages balisent le vent ; ils esquissent la carte de son hier, laissent deviner le trajet de son demain. N’importe qui peut dire la direction prise par un nuage en l’observant. En l’étudiant plus avant un nuage’omancien saura d’où il vient et quelles formes du vent il aura croisé, par lesquelles il aura été façonné. Un Crest franc sur la face avant d’un cirrus provient quasiment toujours de sa rencontre avec un furvent ; or les furvents d’altitude finissent toujours par descendre. Une aéromaître comme Oroshi est capable d’en sentir l’approche quelques instants, voir quelques heures à l’avance si les conditions sont favorables. Nous autres MaitreVents devons les prédire, et surtout les localiser des jours avant. Si survivre à un furvent s’avère déjà une gageure au sol, y survivre à bord d’un navire relève tout bonnement du fantasme. Les voiles se déchirent comme soie sous mille scalpels de roche, les rotors d’hélices se gorgent de sable ou de terre, cessent de bouger comme les os grippés par l’âge d’un vieillard arthritique. Le navire devient cercueil balloté au gré des caprices d’un maelstrom de mort. Personne n’en réchapperait. Il faut éviter, remonder si on s’est fait surprendre mais en arriver là c’est déjà accepter d’essuyer de sérieux dégâts matériels ; quand ils ne sont pas humains. Voilà pourquoi je créer ces petits nuages et les confronte à la simulation de nos hélices. Pour y lire la trace des vents, y reconnaitre leurs signatures et savoir éviter les pires d’entre eux. Ceux auxquels aucune technologie ne devrait se mesurer sans vouloir perdre son titre « d’évolution technologique ». Sans nuage’omancien la horde avance à tâtons. Comme la canne d’un aveugle ne touche qu’un danger déjà devant lui. Comme si se priver des nouveaux moyens de locomotions n’était pas bravade suffisante pour leur orgueil de terriens. Piétons dont les bottes charrient encore la boue des semaines passées comme autant de souvenirs à partager avec celle des jours à venir. Comme s’ils pouvaient tirer bénéfices de ce que la route met sur leur chemin mais qu’il leur était interdit de chercher de l’aide par eux-mêmes. Une forme particulière de la notion de destin. Quelque chose du genre « Nous parviendrons à l’Extrême-Amont quand l’Extrême-Amont l’aura décidé ». J’ai du respect pour ça. Comme je respecte la lune courant après le soleil, le papillon volant vers la flamme.     Croiser la trente-quatrième aura été une chance. D’abord une chance en tant que MaitreVent, quasi ignorante des choses de ce « vif » leur étant si précieux et dont Oroshi m’a longuement parlé. En tant que scientifique pragmatique, confronter mes gouttes de croyances à l’océan de leurs certitudes aura été une vraie expérience. La remise en question est un luxe que je n’ai pas l’habitude de m’offrir entre deux calculs d’itinéraires dont dépendent nos vies à tous. Mais c’est surtout en tant qu’être humain que la rencontre avec cette entité aura été marquante. Car même s’ils ont tous l’air indépendamment intéressants ce ne sont pas des individus que l’on a croisé, c’est un organisme. Une obsession pourvue de jambes. Un pack monomaniaque qui slalome entre les vents quand il le peut, les embrasse quand il le doit. Tout ça jusqu’au fantasme d’un potentiel début de réponse à toutes les questions qu’ils ont choisi de se poser le temps d’une vie. Si croiser tout cela a pu ébranler le vieux poisson d’air que je suis il y a fort à parier que nos jeunes en sortirons changés. Or pour nous qui vivons sur les fluctuations du vent, si le changement n’est pas religion il pourrait presque être dévotion. Non ?

 

Carmine. Fouisseuse :

C’est pas parce que j’ai été tirée au sort pour remplir le carnet de bord que j’ai forcément des choses à dire ou l’envie de les partager. Je serai brève.Ce qu’ils ont fait face aux hélices de poupe leur a valu mon respect ! Je me souviens de ce qui soufflait à Norska quand on m’a envoyé dégager la quille de cette crevasse de glace. C’était pas comparable à ce que leur traceur s’est pris pleine face à la toute fin mais c’était déjà suffisant pour ne pas avoir envie de le refaire en simulation, pour le plaisir. Face au vent je ne dois pas avancer. Je dois travailler. Dégager l’ancre de telle flaque de sable, la quille de tel piège de pierre, retrouver telle caisse au fond de tel marais ; ce pourquoi je finirai par étendre un de vos gars qui sont censés arrimer le matos en cas de malvent d’ailleurs ! Tout ça pour vous faire comprendre que je n’ai pas la même technique que les hordeux. Je n’ai pas de contrainte en dehors du vent. Je peux recourir aux lanceurs à gaz pour balancer des pitons d’arrimage ou même travailler en combi lestée. En cas de krivetz, si le sol le permet je peux lâcher une cloche de travail et y bosser en dessous. Mais quand on est en avarie sous un vent à vous décoller les esgourdes je suis quand même la seule à quitter le navire. Alors je peux aussi en parler du vent. Je ne suis peut-être pas éologue mais j’ai mangé mon lot de violents soufflards. Du moins suffisamment pour savoir apprécier le combat de la horde face à nos hélices.S’arrimer au sol à la force des jambes, les cuissots comme seuls pitons dans un sol aussi meuble. Faire pack aussi longtemps en étant si proche de la source du rafalant. Transformer vingt-trois corps en une courbe si pure que presque rien n’y retient le vent. Rester de marbre quand un des leurs décroche et se couler si vite dans une nouvelle forme de contre. Avancer malgré la force de salves ponctuées d’à-coups à cause de nos tripales. Leur traceur qui finit seul, avançant vers les hélices, jetant les poings en avant comme s’il s’agrippait au vent lui-même pour finir par se suspendre aux chambranles d’hélice. Ça. Tout ça. Ça m’a fait comprendre qu’on ne jouait pas dans la même équipe qu’eux. On a presque fait de la navigation un loisir quand ils ont fait de la marche un combat. Eux et nous on n’a rien à voir. Ils ont mon respect !

 

Gaudriole. Trouv’air :

Qu’ils étaient beaux ! Qu’ils étaient beaux les grands piétons qui ne connaissent pas le vent dans le dos. On naviguait, tous pleins de vies, tous toujours gais, et au détour d’un petit vallon, d’une petite tumeur de belle couleur, qui voilà donc brossant le vert de la voute plant’air ? Vingt-trois marcheurs, la grimace claire. Dès ce moment j’en fus vite  sûr, notre pont, de plus, verrai quarante-six chaussures. Mais en voilà bien pour le refrain, de la chanson qu’on en fera demain, rien ne sert qu’à la rime je trime, sans pour vos ouïes ma voix d’airain.

Allons-y donc bon Gaudriole ! lettrinons donc portraits mignons.

A vingt-trois ils sont venus et à vingt-trois sont repartis. Ceci malgré une jolie déconvenue qui prit la forme d’un concours de lancés de lames sur cibles vivantes, et donc mouvantes, car à celui qui vit de vivre sied. Vous me suivez ou du bois sciez ? Mais l’échauffourée vous fût plus haut déjà narrée aussi, même si le style d’une Lame se prête plus au maniement d’épées qu’aux outils de lettrés, considérons ce passage comme clôturé.

Il y avait parmi eux un Prince à pied de je ne sais quelle principauté. Joli parleur, pas empoté, une aide royale «s’il en est une » ; pour ne pas rimer.

J’aère, ô maitres. Car comme suivante, d’aéromaître, il avait la plus belle, sachons le reconnaitre !

Un autre maitre plus terre à terre s’occupait d’assurer leurs beaux derrières. Joli bonhomme bourru-trapu, un géomaître comme y’en a plus.

S’en suivaient deux oiseliers. L’un dans le petit, l’autre dans le grand modèle, deux solutions que la faim fuit à tire d’ailes.

Un troisième larron squattait leur ciel. Un beau trappeur de courants d’airs qui chassait bien la méduselle et autres nuages en falafels.

Etait aussi un fort monsieur, tout sauf donzelle, nommé « pilier », c’est mieux que « poutrelle ».

La suite arrive, accourt. Ma mémoire joue dans des détours.

Un damoiseau au crâne fleuri, avait des plantes dans l’arrière court, et sur le chef soir et midi, portait la fleur comme un atour.

J’ai vu, j’ai vu un p’tit coureur au sourire franc. C’est l’éclaireur, toujours devant !

Pour équiper toute l’équipée, faut de l’équipement à trimballer. A poil contre le vent vous pouvez essayer. Vous verrez tous vos os. Etonnant, vous verrez. Deux messieurs une damoiselle, comme bagagiste, y’a pas plus belle. Voilà barda fort bien trainé, c’est l’pack des trois, ça va charcler !

Un beau brin de fille, petite dryade, portait des baumes, soins en myriade.

Une autre petite s’occupait de l’eau ; ça et les fruits, le beau fardeau.

Allez courage, vomissez pas d’la litanie. Leur scribe et moi on vous le dit : Vous garderiez lit sans un répit, au pire douze jours, au mieux treize nuits.

Que dire, que dire du Macaron, la tronche en biais, joli trognon. Zalneo vous l’a déjà brossé, bien je dois dire aussi fuyez ! le castagneur veut changer de métier !

Une belle tigresse feulait des flammes, qu’il pleuve ou vente, c’est son programme.

Deux artisans faisaient équipe, bricolaient ci, coups d’cric à ça. Ça soignait tout sans rechigner. Du bon boulot de bon aloi. Pour un le métal, l’autre le bois.

Pour encadrer l’joli tableau fallait bien cadres sur les côtés. Aussi z’ont pris deux frères barjots, les ont collés en tant qu’ailiers.

Reste leur traceur ; aussi sympa qu’une pierre qu’a rendez-vous chez son tailleur. Une trogne à bosses, un concassé, ça effraye même le vent ! Il l’a prouvé !   

Voilà. Si je n’avais pas gardé le meilleur pour la fin j’aurai pu laisser mes doigts reprendre leur souffle mais comme vous êtes un public attentif et que la rime s’est installée dans mes extrémités, ce serait dommage de ne pas en profiter. Reste Trouboo, que j’ai connu étant marmot. Son jeu de rimes, sa science du beau, m’ont fait tôt dire que mes trésors seraient les mots. Fluctuant comme un rafalant le beau rufian, et de Trouboo, trouv’air balourd, naît Caracole le troubadour !

Appelez-le Caracole, le fou dansant mille farandoles,Badinant non sans élan sur les relans d'Eole,Goinfrant tartines, perdrix, de cerfs guibolles.

Moult vents ne saurait décoiffer,La couronne de folie à sa naissance scellée,En un atour jalousé nonobstant,Les sages, les pleutres, les médisants. Gardez-vous bien, gentils frileux,De pour lui vous faire sang noir, aqueux,Car dans ses veines, ses beaux tuyaux,Coulent et roucoulent la vie, le beau. Comptez sur lui pour bien danser,La valse, la gigue du beau fêlé,Le twist, le fox-trot du vivant,Deux pas derrière, trois en avant. Appelez-le Caracole,Clown triste, joyeux perdant,Percé de la tête,Inachevé du dedans,Mais personne n’aura jamais tel occiput,Thermos de joies, d'amour, d'idées en rut !

Ça y est ! J’en ai marre Commodore. Je rends les armes et dépose la plume. Evitez de me demander à nouveau d’écrire s’il vous plait. Je préfère grandement deviser par le truchement d’autres talents et à force de gratter ma langue perd son allant. Mais maintenant que j’y pense, je ne vous avais pas demandé. Rimer de la prose dans le carnet de bord, c’est autorisé ?

 

Inscription trouvée gravée dans la coque au lendemain du départ de la horde :‘…,L’écri’vent……… ‘’ ; n’écrit…~…~ pas ‘’’’en vain…’’ Ses mots~…témoins…[…],..,…’’des lendemains….

 

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