Arnika

Chapitre 2 : Chapitre 1

1940 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 06:42

La première année à l’Académie Interplanétaire avait commencé à merveille pour Jim Hawkins. Intéressé par tout ce qui l’entourait, celui-ci avait jusque-là toujours eu d’excellents résultats. Il était heureux que sa mère, Sarah Hawkins, avait pu l’envoyer là-bas, en payant son gîte et ses études avec ce qu’il restait du Trésor de Flint.

Même son compagnon de chambre, Rodrick, un Elfe Saturnien, bon ami de Jim mais un peu rabat-joie ne pouvait pas lui ôter sa bonne humeur.

Dans ses premiers jours à l’Académie, chaque conversation négligeable, chaque discussion sans but avait le même schéma :

« Bonjour ! Comment t’appelles-tu ?

-Jim Hawkins... Et toi ?

-JIM HAWKINS ??? LE Jim Hawkins qui a découvert la Planète au Trésor ?

-Ouais, c’est moi...

-WAHOU ! Racontes-moi ! Comment était-ce ?

-Hum... Je ne veux vraiment pas t’ennuyer...

-S’il te plaîîîît... »

Jim avait  raconté cette histoire un million de fois, encore et encore, jusqu’à s’en être lui-même lassé. Au bout de quelques semaines, tout l’ensemble de l’Académie connaissait les "exploits" du grand Jim.

Peu de temps après, pour quelque raison soit-il, tout a commencé à changer. Les professeurs passaient maintenant leur temps à remettre injustement en cause son rythme de travail, ses aptitudes en examens... Mais ce qu’ils attendaient de lui n’étaient pas que de glorieux et courageux efforts...

La principale raison de ce brusque changement était les origines inhabituelles de Jim.

« Ce garçon ne devrait pas étudier ici »

disait Mr Garion, le professeur principal des première année à ses collègues.

Sûr que la plupart des étudiants de l’Académie étaient à la descendance de riches propriétaires de chantier naval intergalactique ou cultiveurs de Purp...

Les professeurs de l’Académie attendaient maintenant que Jim abandonne ses études et "cède la place" à ceux qui méritent d’étudier dans cette école d’élites. C’est que Jim appartient à une modeste famille d’aubergistes, ayant perdu son père à son plus jeune âge, il aidait, avant de partir à la recherche du légendaire Butin des mille Univers, sa mère à l’Auberge Benbow, et avait de peu évité la maison de correction.

Bien que le jeune homme soie l’un des meilleurs éléments de la classe, il était la risée de ses camarades, qui lui demandaient d’un air moqueur pourquoi il mettait tant d’ardeur au travail, alors qu’il ne deviendrait jamais quelqu’un d’important sans l’argent nécessaire.

Le pire de tout, c’était Gregory. Le fils de l’une des familles les plus riches de cette partie de la galaxie, qui possèdent des mines d’or attitrées et nageaient dans l’argent, tandis que leurs ouvriers travaillaient pour un salaire de misère.

Gregory était un jeune Lyrien, avec de petits yeux sournois et fouineurs, au même niveau que son museau retroussé de crocodile. Il avait un mauvais caractère, et était toujours partant pour recevoir un sac d’or bien dodu. Et en outre capitaine de l’équipe de football. Sa seule passion était de mettre Jim en difficulté, qui était pour lui "l’idiot-qu’avait-explosé-la-planète-au-trésor".

Jim l’ignorait et le fuyait comme la peste, arborant, lorsqu’il le croisait dans les couloirs, son masque terne des mauvais jours. A part les moqueries incessantes des autres, tout allait assez bien pour Jim.

Jusqu’au moment où Gregory et Rodrick ont pris la décision spontanée de devenir meilleurs amis...

Rodrick intégra sans problèmes la bande de Grégory, sous le seul prétexte qu’il était riche, lui aussi.

Les membres de ce "club" étaient Ginny, fille d’un médecin à succès spécialisé dans les maux et petites douleurs des multimillionnaires, Alice et Lucy, qui ne pouvaient pas se supporter parce qu’elles étaient les filles de deux patrons d’entreprises de pétrole rivales, Peter, dont le père était le commandant du Spatio-Port Lunaire, Rodrick, Gregory et sa petite amie, Luna, la seule (et d’ailleurs très jolie) humanoïde du groupe, dont les parents étaient les propriétaires d’une célèbre chaîne d’hôtels.

Ils s’étaient donné le nom du "supérieur dix mille"

Ces sept-là parlaient toujours d’argent, sans interruption, se moquaient ouvertement de ceux qui n’étaient pas assez bien habillés à leur goût, toujours à parader d’un air hautain, arborant les vêtements à la nouvelle mode, ou se disputant pour savoir qui allait le plus vite sur sa planche solaire... Voir entre quelles mains son meilleur ami était tombé dégoûtait Jim...

Et d’ailleurs, qui était ce mystérieux Jim Hawkins ? Gregory, dont la spécialité était d’attirer l’attention sur lui, ne comprenait toujours pas pourquoi les gens ont tous été impressionnés par la petite aventure de Jim... Au moins, lui, était la personne la plus riche de la planète...

Quelques semaines plus tard...

Une belle journée avait commencé. Assis à une table de la cafétéria, Jim sirotait tranquillement son jus de purp en attendant la fin de la mi-temps du match de football. Soudain, sans y être pour autant invitée, l’une des pom-pom girls s’assit à sa table en lui souriant. Jim soupira et leva ses yeux d’un bleu limpide vers le ciel. C’était bien sûr Luna, suivie de  toutes les filles du supérieur dix mille. Luna haussa la voix.

« J’ai une question pour toi, Joe.

-Jim.

-Pardon, tu as dit quelque chose ?

-Mon nom est Jim.

-Ho... Peu importe. »

marmonna-t-elle en mâchant son chewing-gum. Jim ne pût s’empêcher de lui envoyer un regard dégoûté. Même pour la norme extraterrestre cette fille était habillée anormalement. Elle et ses amies avaient une couche de maquillage tellement épaisse qu’on ne voyait plus que ça,  deux couettes sur les côtés de la tête qui leur donnait un air tout à fait ridicule, des ongles artificiels et trop longs et elles portaient toutes les mêmes tricots portant les couleurs de l’équipe de Gregory, bien sûr. Tout compte fait, il était assis là quatre extraterrestres. Ces filles étant presque identiques, Jim ne pouvait que distinguer Luna des autres parce qu'elle mâchait du chewing-gum... Partout, en tout temps.

Luna continua, le sourire aux lèvres :

« C’est vrai que ta mère est serveuse ? »

Jim ouvrit de grands yeux effarés et manqua de recracher le jus de fruits dans son verre. Oui, sa mère était une serveuse, mais le dire ouvertement à Luna et toute sa bande signifierait du suicide public ! Il demanda, méfiant :

« Qui t’a dit ça ? »

Les quatre filles échangèrent un regard triomphant. C’était une expression cruelle.

« Je suis désolée pour toi, Jack... »

Luna continuait en feignant la compassion.

« Je suis sûre que ce n’est pas facile de jeter tout son avenir par les fenêtres... »

Soudain, Luna se glissa près de lui, et posa sa main sur l’épaule de Jim. Le contact lui fit l’effet d’un dard empoisonné.

« Tu aurais pu être très riche, tu sais ? »

s’écria-t-elle encore, tellement enthousiasmée que se ongles crevèrent presque la peau du jeune homme.

« Le Butin des Mille Univers aurait été tien ! Tu aurais pu être plus riche que n’importe lequel d’entre nous ! Mais tu l’as laissé tomber dans le trou de la planète, quel dommage... »

Elle éclata d’un rire hystérique, tourna les talons suivie de ses trois amies et elles disparurent bientôt dans la foule. Jim fronça les sourcils et parcourut le réfectoire des yeux. Qui avait lancé cette rumeur ? Qui aurait voulu envoyer une telle malveillance sur lui ?

Il trouva sa réponse immédiatement. Gregory. Les quatre filles lui avaient raconté en détail la discussion entre Jim et Luna, et il était explosé de rire sur sa chaise. Jim le fusilla du regard. De toute façon, que pouvait-il faire ? Que pouvait-il changer ? Il était impuissant, et sans le savoir, il s’était résigné à ce fait... Il ne le pensait pas consciemment, mais il avait déjà abandonné. Il sentait dans le plus profond de son âme qu’il avait perdu... Et il détestait perdre.2

Le temps passait et Gregory faisait de la vie de Jim un enfer. Il était même allé jusqu’à remplir son casier avec du sable, coller ensemble les pages de tous ses livres et accuser Rodrick. Mais Jim était encore plus dégoûté par lui-même que par les âneries de Gregory. Jim avait commencé à se haïr pour être aussi passif et de laisser de telles choses se produire, sans résistance.

Mais... Parfois, il avait le sentiment qu’une partie en lui était morte... La partie féroce qu’il avait développée après une courte entrevue avec un certain Cyborg avait laissé place à l’impuissance...

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