La mort de Clochette

Chapitre 7 : Chapitre 6

1659 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 23/02/2019 21:39

Elsa


Nous avions étudiés toutes les possibilités une à une ; groupe de révolutionnaire ayant grimpé sur le toit, ou ayant utilisé des catapultes, présage divin, etc. Rien ne me semblait réaliste. Anna, effondrée, refusait que l'on parle de cette catastrophe ; elle décida tout de même de ne pas passer outre de sa lune de miel et se rendit avec Kristoff sur des îles chaudes, en compagnie de soldats pour garantir leur sécurité.

J'étais seule au palais. J'avais enlacé la capitale d'un dôme de glace en prévention d'un même type de pluie. Arendelle était en panique, tous désirait des réponses. Et je n'en avais aucune à offrir. Beaucoup pensait que les dieux n'étaient pas satisfait de cette union et de nombreuses théories émergèrent. L'absence du sang royal de Kristoff, l'adoption potentielle d'Anna, si ce n'est pas la magie de ma sœur qui commencerait à se développer. Je n'y croyais pas une seconde ; pas une telle puissance magique après des années de silence.

Olaf m'aidait comme il le pouvait. Après avoir étudié les corps, nous avons découvert des nombreuses ethnies différentes ; arabe, asiatique, ainsi que d'autres qui étaient tout aussi étranges les unes que les autres. Des animaux avaient également été retrouvés. Ce mystère soulevait de nombreuses questions, tellement que je me perdais dans l'océan d'informations et d’événement m'entourant ; des massacres partout à travers dans le pays, dans le monde, qui étaient inexplicables.

Raiponce m'informa d'une alliance unissant plusieurs pays en Europe. Fondée par le roi Fergus d'Ecosse, la toute première réunion à laquelle on m'invita se déroulait en France, là où nous serions accueillis par le roi Charmant.

"Je dois absolument m'y rendre.

- Elsa, tu ne peux pas laisser ton pays derrière toi !

- Si, je le peux. N'importe lequel de mes ministres feraient de toute façon un bien meilleur travail que moi.

- Cesse de te dénigrer. On a besoin de toi ici, d'autres personnes peuvent y aller pour représenter la Norvège.

- Je souhaite m'y rendre de moi-même. Je refuse d'être laissée de côté, pas dans une histoire aussi importante, qui concerne le monde entier !"

Olaf soupira.

"Si je dois te forcer à rester ici, je le ferais.

- Comment ça?"

Il détourna son regard et sortir de la salle, plusieurs soldats entrèrent.

"Olaf !", l'interpellai-je et m'approchant de la sortie ; ma propre garde m'en empêcha. Je tentais de m'en dégager, d'abord sans faire usage de la magie, mais aucune ne bougea, je voulus enlever mes gants. "Laissez-moi sortir, je ne veux pas vous faire du mal", les menaçai-je, mais au lieu de les calmer, plusieurs me sautèrent dessus et avant même que je ne réalise, ils avaient enfermé mes mains dans des chaînes de fer. Les mêmes utilisées par Hans.

"Olaf !", hurlai-je cette fois-ci "arrête, tu es ridicule ! Je ne serai pas meilleure reine enfermée !" ; Mais il semblait être déjà parti.

A mon humiliation la plus totale, les gardes me descendirent dans les cachots, là où j'étais passée deux semaines plus tôt. Les regards de mépris devenait curiosité que je sentais grandir à chacun de mes pas. Les mains scellées, je me sentais terriblement impuissante.

On me laissa dans une cellule plus confortable que les autres ; un matelas et des draps, un lavabo minable à côté d'un toilette, avec cela une chaise. Je m'assis dessus, dévastée.


Eric


"La France nous ouvre ses portes, Majesté. Vous n'avez qu'à faire signe, vous le savez bien"

J'observais la mer, qui avait désormais une teinte brune, lassé.

"A quoi bon ?

- Pour trouver une solution à ceci.

- Si cela provient des cieux, il n'y a aucune solution, grognai-je. Ariel et ses sœurs ne savent même pas comment atteindre les membres de leur divine famille, comment voulez-vous que nous, pauvres mortels, on puisse communiquer avec eux ?

- Vous ne pouvez pas rester sans rien faire, le peuple désire-

- Je sais !, m'énervais-je. Sortez."

La majordome s'échappait du couloir silencieusement, conscient de ce qui bouillonnait en moi. 

J'étais incapable de me contrôler. Je m'en voulais terriblement de parler ainsi aux autres, mais j'étais incapable de prendre sur moi et de réagir noblement. Cela faisait déjà plusieurs jours que je tremblais. Constamment. Mes genoux claquaient sans que je puisse les en empêcher, le jour comme la nuit. De plus, il était toujours impossible d'ouvrir la porte d'Ariel. Elle l'avait probablement fermée à clé. J'avais terriblement besoin d'elle, de sa douceur, de l'Ariel de laquelle j'étais tombé amoureux.

Mais de nous tous, c'était probablement Melody qui souffrait le plus. Elle allait souvent taper à la porte de sa mère, qui ne le répondait jamais. Presque tous les jours, elle me demandait si Maman allait bien, quand est-ce qu'elle pourrait la voir, pourquoi est-ce qu'elle ne sort plus, si c'était elle le problème. J'essayais de me montrer le plus disponible pour Melody, mais mes obligations et mes crises d'angoisse me tenaient le plus souvent loin d'elle.

Il fallait absolument que je réagisse, je le savais. Mais il fallait avant tout que j'en trouve la force.


Rajah


Nous avancions dans la brume, le cœur battant. Perdus dans le désert depuis quelques temps déjà, les Dieux semblaient contre nous. Étrangement, ce n'était pas le sable qui nous fouettait les yeux, mais plutôt cet acide brouillard qui ralentissait notre marche. Je me tenais le dos droit, fier, sur mon cheval, précédé par plusieurs compagnons.

"Nous sommes à combien de temps de la prochaine ville ?", quémanda Abu dont la parole s'était battue avec le vent.

21 ans, fiancé, sans enfant. 3 années de fidèles services, honnête citoyen, originaire des bidons-ville du Sud-Est. Soldat de confiance, quoi que parfois insolent et têtu.

"Une demi-journée. Mais nous sommes censé atteindre un village, bientôt", lui répondais-je.

A l'instant même où je prononçais ces mots, des maisons commençaient à se découper dans la brume. "

"Il serait temps", commenta Bagheera, l'unique fille du groupe.

26 ans, veuve, un enfant. Remplace son défunt mari dans l'armée. Son dossier était bref et sans précisions ; aux yeux de la garde, c'était seulement une femme qui tentait de s'affirmer en plus de donner un sens à sa vie. En réalité, c'était une femme particulièrement intelligente et forte, munie d'un caractère à couper au couteau. Elle excellait dans l'art du combat, elle était bien plus efficace que plusieurs de mes hommes réunis.

Elle avait une peau très sombre, des cheveux noirs ébènes, des yeux d'une obscurité telle que sa prunelle et sa pupille ne se différenciaient pas. Fine, grande, sa démarche était souple, presque féline. Elle dégageait une grande assurance. J'avais beaucoup de respect pour elle.

Rafiki laissa échapper un petit rire nerveux.

34 ans, pas marié, pas d'enfant. Ayant passé plusieurs années en prison, il a promis allégeance au royaume en entament un service militaire. Instable, ingérable et imprévisible ; mais surtout indispensable.

Clairement, Rafiki était taré. Hyperactif, sans-gêne, sa tête débordait d'idées folles et ingénieuses. Il avait toujours les cheveux en pétard, le sourire large et de la peinture sur le visage. Je l'avais choisi également pour sa fidélité infaillible à mon égard, reconnaissant de l'avoir épargné. Il éprouvait le même respect envers Bagheera, qui était pourtant dure avec lui.

Nous atteignîmes la première maison, en tête du village. Village qui semblait désert. Rien ne traversait les rues, pas un bruit témoignait d'un signe de vie.

"C'est peut-être inhabité, fit Abu. 

- Non, il était écrit dans le rapport que ce village était assez prospère pour être au milieu du désert et en mesure d'accueillir des voyageurs, répondit Iago. 

- Ils ont peut-être tous fuis.

- Ou alors ils sont tous morts, chuchotai-je sinistrement.

- On devrait inspecter quelques maisons avant de faire d'hâtives conclusions", me rembarra Bagheera ; je lui jetai un mauvais regard qu'elle ignora, détestant néanmoins qu'elle prouve devant tous que sa sagesse dépassait la mienne.

Nous toquâmes à la première maison. Une fois. Deux fois. Je forçais alors la porte, mon arbalète en avant. Je m'aventurais dans un salon désert, sale, abandonné. Après inspection, nous découvrîmes des chambres vides et une cuisine dotée de nourriture primée depuis plusieurs jours déjà. Après avoir vérifié plusieurs maisons, nous arrivâmes à cette conclusion ; il n'y avait personne. Pourtant, dans l'auberge de village, alors que nous cherchions des vivres comestibles, Abu découvra une sorte de campement derrière le bar ; plusieurs draps, des livres, une lampe à huile et des boîtes à conserve se tenaient ici.

"Tu penses que des gens s'y étaient cachés ?, lança Iago.

- C'est possible. Autant de nourriture ne serait pas amenée ici. Il y a des traces de sang ?"

Bagheera répondit à la négative.

"Hmm, du poisson", susurra Rafiki avant d'ouvrir une boîte avec les dents.

Suspicieux, je fouillais dans les moindres recoins de l'auberge. 

"C'est comme si tout le monde avait disparu, d'un coup. Il y a encore des affaires voyageurs dans les chambres", me fit remarquer Iago. 

Ce village fantôme commençait à me rendre dingue.

"Rajah !", m'interpella Abu depuis l'extérieur, d'un air inquiet. 

Je descendis les escaliers en galopant, Iago sur mes talons. J'arrivais dehors, où la brume était bien plus dense.

Au loin, nous pouvions distinguer trois silhouettes fantomatiques s'approchant de nous. 


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