Un Vide de Vérité

Chapitre 7 : Choc

836 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 24/09/2020 23:54

Les jours se succédèrent paisiblement et l’automne fit lentement son œuvre. Les températures commencèrent à fléchir et si les arbres n’étaient pas encore complètement déplumés, ils avaient tous maintenant pris différentes teintes entre le rouge et l’oranger. Elsa observait le développement des routes commerciales que sa sœur avait mis en place d’un œil attentif, écoutant les doléances des uns et des autres pour remédier aux premiers problèmes. Dans l’ensemble, tout se passait bien et les habitants d’Arendelle semblaient s’être fait à l’idée que ni les Northuldra, ni les esprits de la forêt ne représentaient une menace. Du côté des villageois, la dette de la trahison avait l’air de s’effacer doucement. Elsa s’était concentrée sur d’autres activités, préférant éviter d’importuner Honeymaren avec des questions incessantes même si son impatience grandissait. Elle avait elle-même démarré l’apprentissage de l’Aldrien du nord et l’impression étrange de renouer avec une partie de son histoire. Elle était donc très enthousiaste lorsqu’Honeymaren vint à sa rencontre dans le courant du 4ème jour. Toutefois, le sentiment fut de courte durée face à l’inquiétude qui se lisait sur les traits de son amie.


« Bonjour Elsa.

-Honeymaren, est ce que ça va ? Tu n’as pas l’air bien.

-Je vais bien oui. Heu… Hem… »


Elle observait ses pieds, mal à l’aise, frottant un peu de terre du bout de sa chaussure. Elsa prit une inspiration pour se donner du courage.


« Honeymaren, quoique tu aies à dire, dis-le s’il te plait. Je suis prête à tout entendre.

-Hum… Peut-on s’assoir ?

-Oui oui, bien sûr. »


Elsa pouvait distinctement entendre les battements de son cœur alarmé dans ses oreilles. Elle s’était préparée à tout, mais l’attitude de Maren lui faisait penser que c’était bien pire encore. Elle l’observa avec inquiétude tandis qu’elle s’installait sur un rocher et déposait le sac dans l’herbe.


« Elsa… Je ne sais pas comment te dire ça…

-Juste, dis-le, s’il te plait. »


De la glace se forma sous ses pieds malgré elle, elle craqua de manière sinistre. L’ancienne reine fit de son mieux pour se ressaisir. Honeymaren déglutit.


« Heu… Anna et toi, vous n’êtes pas sœurs. » Comme un pansement qu’on arrache d’un coup. Sur le visage d’Elsa, la surprise le disputait à l’effroi.  

-Que… Comment ? »


Elle pensait s’être préparée à tout, avoir envisagé les pires scénarios, les possibilités les plus terribles. Mais ça ? Comment était-ce seulement possible !


« Non non, tu dois faire une erreur.

-J’ai relu plusieurs fois le passage, j’ai vérifié toutes mes traductions. Je sais que… je n’ai pas commis d’erreurs.

-C’est impossible. »


Elsa se releva brusquement, elle se mit à faire les cents pas, créant de la glace dans son sillage.


« Impossible. »


La glace gagna les arbres, des pics se dressèrent sur les branches, menaçantes.


« Elsa… Heu… Je… Elsa, je suis désolée mais… Même si vous n’êtes pas sœurs, ça ne change rien. Vous avez été élevés comme telles. Et ça ne change rien à l’affection que vous avez l’une pour l’autre.

-Mais c’est encore un mensonge ! Un autre ! Est-ce qu’il n’y a que ça dans ma vie ? Dans notre vie ? »


Les craquements menaçants s’intensifièrent et attirèrent l’attention des villageois. Elsa cessa brusquement ses allers-retours pour poser un regard glacial sur Honeymaren.


« Laquelle de nous deux ?

-Comment ?

-Laquelle de nous deux n’est pas la fille légitime de nos parents ? »


Maren déglutit, de nouveau. Elle n’avait jamais perçu Elsa comme une menace mais pour la première fois, elle comprenait la force et la puissance qu’elle était capable de dégager.


« Anna… »


Nokk se matérialisa tout à coup, surgissant de la glace. Les villageois se rapprochaient de plus en plus, Yéléna en tête avançait d’un pas déterminé. De ses pouvoirs, Elsa arracha le sac de l’herbe gelée et l’amena jusqu’à elle. Elle sauta sur le dos du cheval.


« Elsa ! Attends ! 

-Je ne veux parler à personne. »


Et sans un mot de plus, elle lança Nokk au galop.


« Mais je n’ai pas fini de tout traduire ! ELSA ! »


Yéléna arriva à la hauteur d’Honeymaren. Les deux semblaient aussi contrariées l’une que l’autre.


« Maren, que vient-il de se passer ?

-Je crois que j’ai fait une terrible erreur… »

Laisser un commentaire ?