Un Vide de Vérité

Chapitre 45 : Un autre départ

4893 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 07/03/2021 12:25

Les départs se suivaient mais ne se ressemblaient pas. C’était cette fois ci Elsa et Laceli qui se préparaient à quitter le confort du château pour les grands espaces de la forêt enchantée. Elles avaient débattu durant le petit déjeuner sur la meilleure manière de voyager : a deux sur le dos de Nokk pour traverser la mer ? Plus rapide, mais moins confortable, ou chacune sur un cheval respectif, plus long, mais plus confortable. Elles avaient finalement opté pour la seconde solution puisqu’après tout, l’objectif était de faire découvrir à Laceli les paysages d’Arendelle. La brune n’avait jamais bivouaqué en pleine forêt, Derlock tenait à son confort et la domination qu’il exerçait partout où il passait lui permettait toujours d’obtenir ce qu’il voulait. La plupart du temps, il dépossédait les propriétaires les plus riches de leur propre maison pour en faire sa demeure temporaire. Camper en pleine nature serait donc une expérience nouvelle et Laceli devait reconnaitre qu’elle avait un peu d’appréhension.


Elle vérifia le contenu de la sacoche qui reposait sur le cheval qu’elle allait monter. Une belle jument à la robe marron très clair, dont les crins étaient un mélange de noir et de blond. La brune lui flatta l’encolure et lui donna une pomme. Elles voyageaient léger puisqu’Elsa allait monter Nokk et qu’il n’était pas question de charger inutilement la monture de Laceli. La brune avait le sentiment de démarrer une nouvelle aventure, c’était curieux parce qu’en réalité, elle n’allait ni très loin, ni au devant d’un quelconque danger. Le sentiment était probablement dû à sa liberté nouvellement retrouvée dont elle n’était toujours pas repue. Elle guida sa monture à l’extérieur de l’étable et la sécurisa dans un carré d’herbe à l’ombre des arbres.


Elsa et Anna partageait une étreinte un peu à l’écart, Kristoff lui avait expliqué que les séparations, même de courte durée, étaient toujours des moments un peu difficiles pour les deux sœurs. Probablement avait-il dit, parce qu’elles avaient toujours le sentiment d’avoir perdu trop de temps à être divisée par le passé. Elsa lui avait bien confié quelques bribes de son histoire, mais pas assez pour que Laceli puisse prétendre tout comprendre. Elle leva les yeux vers le ciel d’un gris pâle, le soleil luttait pour percer aujourd’hui mais aucune pluie ne semblait menacer.


Les adieux se prolongèrent encore plusieurs minutes au fur et à mesure qu’Olaf réclamait des câlins, que Kristoff distillait quelques conseils de voyages et qu’Anna leur disait combien elles allaient lui manquer. Tout ça en réalité était assez nouveau pour la brune et elle avait encore un peu de mal à trouver sa place. Et puis enfin, leurs chevaux se mirent à trotter pour sortir d’Arendelle, elles passèrent le pont de bois devant la chute d’eau et accélérèrent en s’éloignant progressivement de la ville.


Petit à petit, la nature s’installait de nouveau autour du seul vestige de civilisation, la route entretenue qui serpentait entre les arbres, à flanc de montagnes. Elsa prit une profonde inspiration, une fois le passage douloureux de la séparation évacué, elle retrouvait le sentiment grisant de liberté qu’elle avait appris à chérir. Avec un rire léger elle lança Nokk au galop pour sortir du sentier et s’engouffrer dans la forêt de sapins. Laceli suivit sans même se poser de question, Elsa était son guide et elle lui faisait entièrement confiance. La pente se faisait plus raide à mesure qu’elles gravissaient la montagne, mais les chevaux du Fjord étaient à l’aise dans cet environnement. L’odeur de pins et d’écorce les enveloppaient à mesure que la forêt se densifiait. Nokk ralentit la cadence, sur son dos, sa cavalière respirait l’air à plein poumons. Elle était chez elle, au beau milieu de nature, elle se sentait libre.


L’après midi s’étira doucement entre les paysages que Laceli découvrait avec plaisir et les anecdotes qu’elles partageaient. Elsa semblait beaucoup plus détendue ici qu’en ville, comme si le poids de l’image et des responsabilités disparaissait sitôt qu’elle franchissait le pont de bois. Ce n’était pas les écureuils qui allaient lui reprocher de prendre la main de Laceli, ni les loups qui allaient se plaindre du prix des épices. Ici, le carcan des traditions de son rang disparaissait et la brune commençait tout juste à le comprendre. Le froid se fit plus mordant alors que le jour commençait à décliner. La forêt de sapins était depuis longtemps derrière elles et elles avançaient maintenant sur une partie de la montagne où se trouvaient de la neige, même en automne. L’esprit du feu ne ressentait pas la morsure du gel, elle restait avec les mêmes habits de voyage, léger, taillés avec ses propres pouvoirs. La chaleur qui l’habitait était naturelle et résistait aux intempéries. Mais pas aux mers gelées, elle l’avait noté. Mais malgré tout, l’environnement ne lui semblait pas très accueillant et la perspective d’un bivouac sous le ciel étoilé n’était toujours pas très rassurante. Elsa stoppa Nook et mit pied à terre, bientôt imitée par Laceli.


« Nous nous arrêtons ici pour la nuit ?

-En quelques sorte oui. »


Perplexe, elle prit la main que la blonde lui tendait pour contourner un amas rocheux et lorsque la vue du château de glace se révéla enfin, elle resta sans voix. Accroché à la montagne, l’édifice était d’une hauteur vertigineuse, soutenu par de nombreuses de colonnes de glace, il se terminait par une flèche qui tutoyait le sommet. Les entrelacs et la finesse des sculptures qui ornaient la façade n’en finissait plus de l’abasourdir. Mais la surprise fut total lorsqu’un immense troll de glace ouvrit la non moins immense porte du château.


« Je te présente Marshmallow. Marshmallow, je te présente Laceli, c’est une amie. »


Il fut très vite rejoint par une ribambelle de mini bonhomme de neige, si nombreux qu’il y avait l’air d’en avoir une infinité.


« Oh et ça c’est… une longue histoire. J’ai eu un rhume une fois. »


Elsa haussa les épaules avec désinvolture tandis que l’esprit du feu cherchait à retrouver l’usage de sa langue.


« Je te fais visiter ? »


La blonde tendit la main vers l’escalier de glace qui s’étendait au-dessus du vide, comment quelque chose de si délicat pouvait être aussi solide. Laceli installa confortablement son destrier avec assez d’eau et de nourriture pour la nuit, elle récupéra la sacoche et prit la main d’Elsa dans la sienne, se laissant guider.


« Tu as fait tout ça ? Chaton c’est spectaculaire. Derlock ne faisait pas le poids, même pour toi toute seule, tu n’as jamais eu besoin de moi.

-C’est faux. J’ai fait ce palais il y a longtemps, je ne sais pas si je serai capable de le refaire aujourd’hui. A l’époque j’avais maintenu mes sentiments sous scellés si longtemps que je ne demandais qu’à exploser, et c’est exactement ce qui s’est passé ici. »


Laceli eut un sourire contrit tandis qu’elle passait devant l’imposant Marshmallow pour pénétrer dans l’enceinte du palais.


« Mes explosions sont beaucoup plus dangereuses que les tiennent si tu veux mon avis. Toi tu… Tu as construit un palais. »


Sa respiration se transforma en vapeur d’eau tandis qu’elle parlait. Elsa lui sourit.


« Tu n’as pas froid ?

-Non vraiment, je te promets que tout va bien. C’est pour m’emmener ici que tu voulais que je prenne des vêtements chauds ?

-Je me suis dit que pour notre première nuit en forêt, ce ne serait pas si mal, à condition que tu supportes le froid. Sinon nous pouvons nous installer à l’extérieur, la température sera supérieure.

-Tout va très bien, Chaton, je t’assure. En plus cette idée du camping me va parfaitement ! »


Elsa la guida dans les différentes pièces du palais de glace, les portes s’ouvraient devant elles pour révéler des murs ouvragés, un mobilier sculpté. Elles grimpèrent à l’étage, parcourant les escaliers qui surplombaient une fontaine de glace et s’étendaient encore plus haut. Laceli était toujours subjuguée. Lorsque la dernière porte s’ouvrit, la brune fut la première surprise de sentir l’odeur des fruits et de la nourriture. Mais tout en haut du château, dans la chambre qui donnait sur le balcon le plus élevé, il y avait d’épaisses couvertures sur un lit gelé, une table de glace recouverte d’une nappe et deux paniers de nourritures déposés dessus ainsi que de la vaisselle. L’esprit du feu haussa les sourcils de surprise avant de se mettre à sourire.


« Tu avais tout prévu. »


Elsa haussa les épaules d’un air gêné.


« J’avais pensé te faire une surprise, Anna m’a aidé à tout préparer. Tu aimes ?

-Oui, beaucoup.

-Il y a même de quoi faire du feu si tu veux, si tu as trop froid. »


D’un geste de la main, elle indiqua un petit aménagement en pierre, probablement l’une des rare choses qui ne soient pas en glace. Laceli l’attira jusqu’à elle pour la prendre dans ses bras, Elsa se sentit fondre presque instantanément. Davantage encore lorsqu’elles partagèrent un baiser.


« Tout est parfait, Chaton, et j’apprécie beaucoup tout ce que tu as fait pour moi. »


L’ancienne reine se détendit sensiblement, elle posa son front contre celui de la brune.


« Je voulais te montrer un peu plus de moi en t’emmenant ici. 

-Merci beaucoup. »


C’était étrange comme Elsa se sentait intimidée. Elle était pourtant chez elle, dans son univers, sur son territoire, mais elle se sentait comme une enfant maladroite à côté de Laceli. L’assurance dont elle faisait preuve en toute circonstance, et l’aisance qu’elle avait à simplement s’adapter à toutes les situations, que ce soit lors d’un banquet de mariage ou sur un champ de bataille. Lace lui donnait toujours l’impression qu’elle savait exactement quoi faire et quoi dire. C’était sûrement d’autant plus vrai dans la situation dans laquelle elle se trouvait aujourd’hui. Elsa avait l’expérience d’un chiot effrayé alors que Laceli semblait… hé bien… avoir déjà connu deux ou trois choses.


« Je peux te poser une question ?

-Bien sûr.

-Tu as… fréquenté beaucoup de personnes avant moi ? »


La brune esquissa un sourire.


« Viens. »


Dans une main, elle prit un panier et une nape, de l’autre, elle amena Elsa sur le balcon qui surplombait toute la vallée.


« Profitons du coucher de soleil. »


Elle installa la nape, y déposa le panier et prit place elle-même dessus, pas certaine tout de même d’avoir envie de s’asseoir directement sur la glace. La blonde ne savait pas dire si elle était perplexe ou inquiète de ne pas avoir de réponse mais elle s’installa également. Elle s’apprêtait à dire quelque chose lorsque Laceli reprit la parole :


« J’ai beaucoup voyagé avec Derlock, comme tu l’as sans doute compris. Et il n’avait aucun intérêt pour les conventions, les traditions, ni même la réputation tant que ça ne le concernait pas directement. Alors oui, j’ai fréquenté quelques personnes avant toi, d’abord des hommes, puis des femmes, puis les deux indifféremment. »


Laceli haussa les épaules tandis qu’elle fouillait dans le panier pour en sortir une tarte de légumes qui sentait divinement bon.


« Je crois que je cherchais juste un peu d’affection. »


Elle découpa proprement deux parts qu’elle déposa dans les assiettes. En fouillant davantage, elle trouva une bouteille de vin.


« Oh ! Tu en veux ? »


Elsa répondit par un hochement de tête, elle n’osait pas parler parce qu’elle sentait que Laceli était en train de se livrer et qu’elle ne voulait pas briser son élan. Elles avaient chacune grandit avec leurs blessures. La brune se releva pour remplir deux verres avant de se réinstaller.


« Si l’on excepte Lenjo qui s’est retrouvé dans la même galère que moi. Tu es la première Elsa. Tu es la première à m’avoir témoigné de l’intérêt, et du respect. »


La brune souffla doucement, elle prit une gorgée de vin pour se laisser le temps de choisir ses mots.


« Même lorsque j’étais captive. Surtout lorsque j’étais captive en fait. Tu n’as pas cherché à profiter de moi. Tu n’as même pas cherché à m’utiliser comme monnaie d’échange contre ta sœur. Et tu m’as même sauvé la vie. J’ai souvent repensé à ces premiers jours, ce moment où je me suis réveillée ligotée, nue, mais bien au chaud sous les couvertures, à côté du feu. Et je me souviens m’être dit : « Oh cette fois-ci ma vieille, tu vas y laisser des plumes » et j’étais résignée. Parce que je savais ce que j’avais fait, je savais aussi que Derlock gagnerait, j’en étais convaincue. Je me souviens avoir cherché très vite un moyen de survivre à cette situation. Et tu m’as dit, juste comme ça, que tu ne me livrerais pas à Derlock. Que tu trouverais un autre moyen de sauver ta sœur, que tu ne rendrais personne à cet homme. »


Laceli secoua légèrement la tête alors que le souvenir lui revenait en mémoire.


« J’étais ton ennemie, tu ne me connaissais pas du tout, je n’étais rien pour toi, je n’étais personne. Et pourtant, tu as quand même choisi d’essayer de me protéger. Personne ne m’avait choisi Elsa, absolument personne. Personne ne m’a jamais organisé de surprise. »


Elle s’était un peu égarée, elle en avait conscience.


« Alors, pour répondre à ta question, oui, il y’en a eu d’autres avant toi, un certain nombre. Mais aucun n’a jamais compté. Tu n’es pas simplement une nouvelle conquête Elsa, sinon j’aurais tourné les talons à ton premier refus. »


La brune avait le sentiment d’avoir parlé pour toute une vie. Elle sentit le contact frais des doigts sur sa joue, même si la blessure avait cicatrisé très proprement, Laceli gardait une légère marque de l’attaque de la mouette Metiger.


« Tu comptes beaucoup pour moi aussi, Lace. »


Elsa déposa un baiser à l’endroit de la cicatrice, savourant le goût de la peau sur ses lèvres.


« Et merci d’avoir été si tenace.

-Oh par la déesse ! Tu m’as rendue complètement dingue, tu le sais ça ? »


La blonde eut un sourire désolé. Laceli lui vola un baiser pour la rassurer.


« Je n’ai jamais osé te poser la question parce que j’avais peur que tu me fuis de nouveau si tu te mettait à y réfléchir mais, puisqu’on est dans les confidences, pourquoi tu as changé d’avis ?

-Anna et Olaf. »


La brune haussa un sourcil.


« Pardon ? Je dois cet instant à un bonhomme de neige ? »


Elsa éclata de rire face à l’air outrée de sa compagne, elle prit une gorgée de vin à son tour.


« C’est lui qui m’a convaincue, sans même le savoir, que mon idée de simplement rester amie avec toi était totalement stupide.

-C’est vrai que c’était stupide.

-Hé ! »


La blonde donna une légère tape sur l’épaule de Laceli.


« Ma sœur m’a faite comprendre que mes inquiétudes n’étaient pas justifiées. Tu savais qu’il y avait un couple de femme à Arendelle ?

-Un seul ? »


Elsa écarquilla les yeux de surprise. La brune éclata de rire à son tour.


« Tu l’ignorais ?

-Jusqu’à ce qu’Anna me le fasse remarquer, oui. »


Des lumières rougeoyantes illuminèrent le ciel alors que le soleil entamait sa disparition. Le palais de glace scintillait comme un immense feu de joie. Laceli se blottit contre sa compagne pour profiter du spectacle qui s’offrait à elles. Elle mêla ses doigts à ceux de la blonde, son pouce caressant doucement le dos de sa main. Elsa s’émerveillait toujours des sensations que déclenchaient la brune, elle passa son bras libre autour de ses épaules et la serra davantage contre elle. Elle se perdit dans la chaleur de leur proximité. Son lit lui avait semblé si vide et si froid lorsque Laceli l’avait déserté, un comble pour la reine de la neige et de la glace.


« Je ne veux plus dormir sans toi.

-D’accord. »


Aussi simplement que ça. Son cœur bondit d’une joie tranquille, Elsa se demandait vraiment pourquoi elle avait perdu autant de temps. Elles restèrent ainsi à partager l’instant jusqu’aux derniers rayons du soleil. Ce n’est que lorsque l’étoile du Nord brilla haut dans le ciel qu’elles rejoignirent l’intérieur de la chambre, la part de tarte non mangée en main, elles s’installèrent à table. Les bougies éparpillées s’illuminèrent ensembles pour offrir une ambiance plus chaleureuse à la chambre. Les deux femmes partagèrent le repas entre sourires complices et regards tendres, toutes les occasions étaient bonnes pour se frôler la main ou s’échanger un baiser furtif. Le vin facilita la conversation et les confidences tandis qu’elles apprenaient davantage à se connaitre. Un peu plus tard dans la soirée, Laceli alluma le feu dans l’âtre prévu pour, plus pour l’atmosphère que pour un réel besoin de se réchauffer. Elle sentit les mains sur ses hanches et se retourna entre les bras d’Elsa pour l’embrasser. Elle faisait de son mieux pour laisser suffisamment d’espace à la blonde mais si ça n’avait tenu qu’à elle, elle aurait passé la soirée à goûter ses lèvres. La main d’Elsa remonta dans son dos pour se perdre dans ses cheveux, laissant derrière elle un fourmillement de frissons. Le baiser qu’elles partageaient devint plus langoureux, leurs langues dansaient l’une contre l’autre avec sensualités, chacune se jouant de l’autre. Elisa mit fin la première au balais, ses lèvres descendirent dans le cou de Laceli pour y caresser la peau qu’elle mordillait par endroit. La brune gémit doucement.


« Chaton…

-Je veux plus… »


Ce n’était que trois mots murmurés au creux de son oreille, de la même manière qu’elle avait murmuré la nuit dernière, mais ils envoyèrent une puissante vague désir qui se répandit comme un brasier. Elsa sentit la main de Laceli sur sa joue pour capter son attention et releva la tête, il y avait la même envie dans leurs regards.


« Tu es sûre ?

-Oui. »


Le lit n’était qu’à quelques pas, couvert d’épaisse fourrure et de couvertures. Laceli prit la main de sa compagne dans la sienne pour l’y amener.


« Tu sais que tu peux tout arrêter, à tout moment.

-Je le sais. »


Elsa s’asseyait déjà, elle tira la brune vers elle qui se laissa faire, surprise lorsqu’elle mit un genou sur le lit.


« Il y a un matelas ?

-Tu as déjà essayé de dormir sur de la glace ?

-Pas vraiment.

-N’essaye jamais, ce n’est pas confortable. »


Elles rirent ensembles, leurs regards toujours rivés l’un à l’autre. Elsa se mordit doucement la lèvre, son corps frissonnait d’anticipation, elle glissa sa main sur la nuque de Laceli pour venir chercher un baiser, long, passionné. Elle gémit lorsque la brune frôla sa poitrine, ses doigts se promenaient sur le tissu de sa tenue laissant dans leurs sillages une trainée de feu. Laceli rompit le baiser pour s’allonger au dessus d’Elsa, elle glissa sa jambe entre ses cuisses et pressa son corps contre le sien. Leurs souffles s’accéléraient, leurs gestes s’empressaient. Les caresses de la blonde se promenaient sur le dos et sur les flancs de l’esprit du feu, la timidité de la première fois rendait ses gestes hésitants mais l’envie était bien réel. Sa respiration était courte, son cœur pulsait. Elsa gémit lorsque leurs lèvres se rencontrèrent de nouveau pour se dévorer dans un baiser humide. Lorsque Laceli y mit fin, elle se retint de protester de frustration. Les yeux rubis qui l’observaient s’étaient assombris de désir, elle faillit manquer la question tant son corps étaient ébullition.


« Est-ce que tout va bien ? »


Pour toute réponse, Elsa vient chercher un nouveau baiser, sa langue joueuse dessina la lèvre inférieure. Laceli recouvrit sa main de la sienne et la posa sur son ventre, la magie qui dessinait ses vêtements s’était effacée pour découvrir une large portion de peau nue, le contact l’électrisa, la chaleur, le grain de l’épiderme, les muscles souples qu’elle sentait courir sous ses doigts, la trace d’une cicatrice ancienne qu’elle suivit. Laceli la fit remonter avec une lenteur exaspérante, l’anticipation les rendaient toutes les deux fébriles, lorsque sa main recouvrit son sein, le téton érigé contre sa paume, elles gémirent ensembles, bouche contre bouche. Laceli la libéra de son emprise la laissant libre d’explorer à sa guise. Son souffle chaud tout contre sa peau, sa voix était rauque lorsqu’elle murmura :


« A ton tour. »


Elsa était complètement absorbée par son exploration, elle écoutait les soupirs en réaction à ses caresses, la respiration désordonnée lorsqu’elle pinçait doucement.


« Tu veux… Tu veux que je… te guide ? »


Elle peinait à réfléchir correctement. Le rire sexy qu’elle reçut en réponse la fit frissonner.


« Non, je parle de tes vêtements.

-Oh.

-Oh oui. »


Les baisers dans son cou étaient affamés, elle perçut les lèvres brûlantes de la brune descendre sur ses épaules, s’attarder sur sa clavicule puis poursuivre inexorablement plus bas. Lorsqu’elle sentit la langue se saisir de son mamelon, elle gémit franchement. Le reste de sa tenue disparut aussitôt tant le poids des vêtements lui semblait absolument insupportable. Son corps réclamait plus. Elle glissa sa main dans les cheveux de Laceli pour l’inviter à poursuivre, elle s’adapta d’instinct au rythme que lui imposait la brune, son bassin se pressait contre la cuisse toujours entre les siennes. Leurs corps glissaient l’un contre l’autre dans une danse passionnelle mue par son propre tempo. Laceli délaissa sa poitrine pour revenir dans son cou, sa main glissa le long de son corps et traça quelques cercles paresseux sur son ventre. C’était comme un brasier qu’on allumait, Elsa s’arc bouta avec avidité. Et tandis que l’une descendait, l’autre main elle remontait dans ses cheveux, il y avait le souffle tout contre sa joue mais ses sens n’étaient concentrés que sur les doigts qui glissaient doucement dans l’humidité de son sexe.


« Oh… »


Elle gémit longuement, son dos s’arqua alors que des sensations nouvelles explosaient en elle, Elsa se saisit du bras de Laceli avec autorité, comme pour lui dire de ne surtout pas s’arrêter, de rester exactement là où elle se trouvait. Son souffle était rauque, son poing se referma sur la fourrure sous elle, ses talons s’enfoncèrent dans le matelas alors qu’elle s’offrait toute entière aux caresses.


« Lace. »


Personne n’avait jamais prononcé son prénom avant autant d’envie. Les yeux mi-clos, la tête renversée en arrière, Elsa était superbe dans son désir, son corps vibrait au rythme de l’orgasme qui montait par vague puissante.


« Lace ! »


Sa poitrine se soulevait en cadence avec sa respiration erratique, Laceli ne put s’empêcher de saisir un téton entre ses lèvres gourmandes, elle appuya son corps contre celui de la blonde et sentit des ongles qui lui mordaient la peau du dos. Les gémissements d’Elsa s’accentuèrent au rythme de ses caresses, elle l’appela encore de manière désordonnée, ses hanches se soulevèrent dans un ultime mouvement alors que culminait l’orgasme. Elsa se détendit lentement, le souffle court, Laceli se retira doucement, elle délaissa la poitrine de la blonde pour venir l’embrasser tendrement et la prendre dans ses bras. Elsa s’y lova bien volontiers, le corps encore secoué de soubresaut.


« Hmm… »


La brune sourit tendrement, elle déposa un baiser sur ses cheveux, sur sa tempe, puis sur sa joue. Jamais elle n’avait pris autant de plaisir à faire l’amour à quelqu’un.


« Tout va bien ?

-Oui. »


Elle observa Elsa qui reprenait son souffle au creux de ses bras, les joues encore rouges de plaisir. Quelque chose attira son attention à la périphérie de son champ de vision : il neigeait. En fait, il neigeait partout dans la chambre sauf, au-dessus du lit, probablement parce qu’il faisait trop chaud. Visiblement, leurs pouvoirs se croisaient. Le rire qu’elle laissa échapper attira l’attention de son amante.


« Ah alors je ne suis pas la seule.

-On dirait bien que non. »


Elsa caressa la joue de Laceli avant de l’embrasser tendrement. Elle posa son front contre celui de la brune.


« C’était intense.

-Ce n’est que le début.

-Ca peut être encore plus intense ?

-Bien sûr.

-Prétentieuse. »


Elles rirent ensembles, détendues. Elsa frotta son nez contre le sien.


« Merci d’avoir été si prévenante.

-J’ai adoré chaque instant.

-Mais je n’ai encore rien fait et… J’ai très envie de découvrir aussi… »


Joignant le geste à la parole, Elsa la repoussa sur le lit et la surplomba. Pendant un instant, Laceli en oublia de respirer tant la vue était magnifique. Avec toute l’assurance dont la blonde était capable, et en même temps les doutes et les maladresses d’une première fois. Elle promena ses doigts sur la peau offerte avec curiosité, écoutant les soupirs et les gémissements qu’elle pouvait provoquer, Laceli la laissait découvrir à sa guise, le regard rivé à celui de son amante. La brune frissonnait sous les caresses, elle était déjà si proche que la moindre étincelle déclencherait un orgasme, elle en était certaine. Un gémissement rauque sortit de sa gorge lorsqu’Elsa captura un téton entre ses lèvres. Ses doigts s’emmêlèrent de la chevelure blonde pour lui faire comprendre de ne surtout pas s’arrêter.


« S’il… Ah… S’il te plait… »


Inutile de lui demander une seconde fois, Elsa plongea avec délectation dans l’humidité offerte, ses doigts agiles provoquèrent une cascade de gémissement tous plus forts les uns que les autres. Laceli s’agrippa à ses épaules, fermement, son corps tendu devenait le pantin du plaisir qu’elle lui procurait. Elsa se noyait dans les sensations avec délice, elle était avide de tout ce qu’elle découvrait, du moindre frisson, de tous les soupirs et les gémissements que ses gestes pouvaient provoquer. La brune se contracta sous ses doigts, son corps s’arqua.


« Je… Je vais… »


Le reste de la phrase se perdit dans un long gémissement libérateur. Elsa vint l’aspirer dans un baiser envieux et exigeant. Il n’y avait plus une seule trace de neige dans la chambre, il faisait même curieusement chaud pour un palais de glace, d’autant plus que la nuit ne faisait que commencer.


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