Un Vide de Vérité

Chapitre 47 : Ca vaut le coup

Chapitre final

4294 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 07/03/2021 14:17

Et voici le dernier chapitre ! J’ai pris beaucoup de plaisir à écrire cette historie, j’espère que vous en aurez eu autant à le lire.

Encore une fois, n’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé. Et merci à celles et ceux qui l’ont déjà fait !

Très belle journée !


And here is the last chapter! I have enjoyed writing this history, I hope you have enjoyed reading it as much.

Once again, feel free to tell me what you thought of it. And thank you to those who have already done so!

Very nice day!



Courant d’air se chargeait de faire passer les nouvelles entre les deux femmes et le château d’Arendelle. A l’évidence, Anna se languissait de les voir mais elle semblait aussi très occupée avec les affaires du royaume. Kristoff et elle semblaient avoir trouvé une bonne routine dans le partage des tâches, leur permettant à chacun de trouver leur place et un bon équilibre dans les responsabilités. Elsa et Laceli avait profité quelques temps de l’hospitalité des Northuldra, l’esprit du feu en particulier avait souhaité se familiariser davantage avec la vie en forêt, apprenant comment trouver de la nourriture ou comment s’orienter. Maren s’était révélée être un excellent professeur et contre toute attente, Laceli en élève attentive avait rapidement acquis les bases. Assise contre un arbre, une lettre décachetée, Elsa l’observait avec un léger sourire en coin tandis qu’elle préparait un breuvage médicinal qui sentait fort la menthe. Accroupie sur le terrain herbeux, devant un feu crépitant, elle se servait d’une petite sacoche en peau dans laquelle Laceli piochait les ingrédients nécessaires. Les yeux légèrement plissés lui donnaient un air concentré. Quand elle y repensait, la transformation de Laceli était stupéfiante, elle était en réalité si loin de l’arrogance qu’elle affichait lorsqu’elle était aux côtés de Derlock. Sa véritable nature était plus ouverte et sociable, plus curieuse aussi, Elsa avait été surprise de voir qu’elle s’intéressait à tout, ou presque, depuis la pêche des poissons jusqu’aux noms des étoiles. Une chose en revanche était identique, elle se mettait en colère aussi vite qu’elle l’oubliait. Mais Elsa avait appris à savourer leur réconciliation sur l’oreiller.


« La vue est agréable ? »


La blonde rougit de surprise, elle se tourna vers Maren qui souriait à ses côtés. Prise en flagrant délit, elle bondit sur ses pieds et épousseta l’herbe qui s’était nichée sur sa robe.


« Pardon ? Je… Tu parles de… Les paysages, tu sais combien j’aime la forêt. »


C’était une catastrophe, difficile de faire pire. Mais Honeymaren était une bonne amie.


« Bien sûr, surtout en automne, mais l’hiver arrive à grand pas maintenant et les arbres n’ont presque plus de feuilles.

-Mais bientôt… Il y aura de la neige partout ! »


Maren frissonna d’avance.


« Il n’y a que toi pour aimer à ce point le froid.

-Et Olaf. »


Elles rirent toutes les deux, dissipant la gêne du début. D’un geste du menton, la Northuldra indiqua Laceli.


« Tu as eu raison de lui faire découvrir la forêt. Elle a l’air aussi heureuse ici que tu l’es.

-On dirait oui.

-Je ne m’attendais pas à ce qu’elle veuille en découvrir autant, c’est une élève exigeante ! »


Maren rit doucement, mais la blonde l’observait avec prudence, comme si son amie pouvait soudainement se transformer en monstre et l’attaquer. Ce qui n’avait aucun sens.


« Elsa ? Tout va bien ?

-Comment tu as su ? »


La question était abrupte, aussi tranchée que la peur qui s’écoulait dans ses veines. La température tomba de quelques degrés mais remonta aussitôt lorsqu’elle perçut le sourire tendre de son amie.


« Vous êtes constamment ensembles, et lorsque ce n’est pas le cas, vous vous cherchez du regard, non pardon… Vous vous dévorez du regard.

-Oh mais…

-Et encore, je ne te parle pas de tous les prétextes fumeux que vous trouvez pour passer du temps l’une avec l’autre, seules, ni de tous ces moments où vos mains se frôlent en prenant un bol de nour…

-D’accord, d’accord, je pense que j’ai compris. »


Elles restèrent silencieuses quelques instants, Elsa digérait ce qu’elle venait d’entendre, ce qu’elle venait de faire aussi. C’était une autre étape, une petite peut être, mais une étape quand même, même si quelque part, Maren était pratiquement devenue de la famille maintenant. L’adrénaline refluait lentement, à quelques mètres de là, Laceli était toujours absorbée par sa préparation, inconsciente d’être le centre d’attention. L’odeur de sa concoction avait muté avec une pointe de poivre et de citron. Maren finit par briser le silence.


« Je suis heureuse pour toi, Elsa.

-Vraiment ?

-Evidemment, pourquoi ne pas l’être ? »


La question était légitime en fait, pourquoi ne pas l’être, c’était si évident de se réjouir pour le bonheur des autres. Elsa haussa les épaules avec désinvolture.


« J’ai peur du jugement et du rejet.

-Seul un idiot tourne le dos à l’amour. »


La simplicité et l’évidence de la remarque fit rire l’ancienne reine.


« Anna dit que j’ai tort de m’en inquiéter et que la seule chose que le peuple retiendra c’est que je suis, enfin, en couple.

-Je pense qu’elle a raison. Je ne connais pas le peuple d’Arendelle aussi bien que toi, mais de ce que j’ai pu constater, tu es plutôt populaire dans le coin. »


Maren la bouscula d’un coup de coude avec un sourire amusé. Elsa rit de nouveau.


« Je crois qu’en fait tu connais les gens mieux que moi. Je reste trop loin.

-Alors laisse Laceli les rapprocher pour toi, comme Anna le faisait avant.

-Anna ne f…. De… »


La blonde fronça les sourcils, l’exactitude de la remarque venait de la frapper, sa cadette faisait effectivement le lien entre les personnes et elle, elle l’avait toujours fait depuis que les portes s’étaient rouvertes.


« Est-ce que d’autres membres de la tribu ont compris pour Lace et moi ?

-Hum… Je pense que toute la tribu a compris Elsa, depuis longtemps. »


La blonde écarquilla les yeux avant d’éclater de rire si fort qu’elle attira l’attention de son amante. Elle haussa un sourcil dans sa direction auquel Elsa répondit par un signe de la main.


« Merci Maren. »


Elle déposa un bisou sur la joue de son amie et descendit le talus herbeux sur lequel elle se trouvait pour rejoindre sa compagne. Le soleil perçait au travers des arbres dégarnis, dispersant des tâches lumineuses sur le sol.


« Qu’est ce que tu prépares ?

-C’est supposé soigner la toux mais je pense que j’ai mélangé deux recettes. »


Elsa repoussa une mèche sombre derrière l’oreille de Laceli et lui sourit tendrement.


« Rassure-toi, je ne tombe pas souvent malade. Courant d’air m’a rapporté des nouvelles d’Anna.

-Oh ! Tout va bien ?

-Oui, je crois, elle me demande si on se souvient à quoi elle ressemble depuis le temps que nous ne l’avons pas vu. »


La brune rit franchement.


« Rafraichis-moi la mémoire, tu as une sœur ou un frère ? Je ne sais plus. »


Elsa la poussa gentiment du coude.


« Tu serais d’accord pour faire un saut à Arendelle et prendre de leurs nouvelles ?

-Je peux t’avouer quelque chose ? Olaf me manque. »


La blonde éclata de rire et prit Laceli dans ses bras.


« Je te promets de ne pas lui dire.

-Merci !

-Il y a autre chose que je dois te dire, Maren vient juste de m’apprendre que toute la tribu avait compris pour nous deux. »


La brune se raidit imperceptiblement et s’écarta rapidement d’Elsa, probablement pour éviter de la mettre mal à l’aise. Rien que pour ça, la blonde eut une envie très forte de l’embrasser. A la place, elle emmêla ses doigts avec les siens et déposa un baiser sur leurs mains jointes.


« Tu m’accompagnes ? J’aimerai prévenir Yéléna que nous partirons demain.

-Je… Oui bien sûr. »


Laceli était toujours stupéfaite sur la manière dont Elsa réagissait aux événements : terrorisée puis dans la minute qui suivait, pleine de confiance et d’assurance, prête à en découvre avec le monde entier s’il le fallait. Bon… Peut être que cette nuit ça ne choquerait personne si elles faisaient un peu de bruit.


L’ancienne reine trépignait d’impatience à l’idée de revoir sa cadette, c’est donc pratiquement à l’aube qu’elles prirent la route pour Arendelle. La tribu s’éveillait à peine et Maren semblait tout à fait disposer à retourner dormir lorsqu’elle salua leur départ. Et cette fois ci, Elsa avait promis à Laceli une promenade bien différente. Elles montèrent donc à deux sur le dos Nokk qui ne s’en émut pas davantage, Elsa devant et Laceli juste derrière. Le ciel grisonnant et bas laissait tomber quelques flocons épars, elles partaient sous les premières neiges. Elles firent signes aussi longtemps que possibles aux membres de la tribu venus leur dire aurevoir, les sabots du cheval de glace martelais la terre meuble en rythme. Bientôt ils quittèrent la forêt pour entrer dans une plaine plus caillouteuse. Nokk évitait les obstacles avec dextérité lorsque Courant d’air vint le défier à la course. Bruni campait fermement sur l’épaule de Laceli, sa langue dans le vent alors que le cheval accélérait. Gagnée par l’exaltation de la vitesse, Elsa éclata de rire, encourageant Nokk à aller encore plus vite. Le sourire de Laceli était sauvage. Ils sautèrent par-dessus une rivière qui serpentait paresseusement et dévalèrent une pente légère. Tout à bout, il y avait une falaise et quelques Géants de terres encore éveillés. Une harde de rennes galopait en direction de la forêt. Puis tout à coup, Courant d’air décrocha, emportant Bruni avec lui qui atterrit dans un petit tas de neige avec délice. Nokk poursuivit la course seul, il ne ralentit même pas lorsqu’un Géant de terre lui offrit son bras comme pont pour franchir la falaise. Ici les arbres étaient plus épars, il y avait surtout d’imposant amas rocheux et des bosquets éparpillés au milieux des plantes d’automnes. Laceli tenta bien d’en identifier une ou deux mais à cette vitesse-là, c’était impossible. Elsa ne lui avait pas menti sur le chemin du retour très différent. Nokk ralentit sensiblement alors qu’il s’élançait dans une pente herbeuse, il déjoua les pièges invisibles qu’il connaissait visiblement par cœur, évitant les crevasses et les pierres dissimulés dans les herbes hautes. Un groupe d’écureuil détala à leur approche et puis la mer s’offrit à perte de vue. Laceli se raidit en comprenant où la suite de la ballade allait les mener. Elles allaient galoper sur la mer. Un océan glacial dans lequel la brune n’avait aucune envie de nager.


« Chaton ? »


Inconsciemment, elle s’accrocha davantage à son amante. Elsa posa une main sur les siennes, l’autre tenant toujours les rênes. Le cheval ralentit jusqu’au trot.


« Si cela peut te rassurer, je peux créer un chemin de glace, la mer est paisible. Et nous pouvons longer la côte, même si elle n’est pas praticable. »


Laceli observa son adversaire qui paraissait bien sombre sous le ciel neigeux, l’odeur de l’iode vint lui chatouiller les narines. Elle vérifia sa stabilité et son assise sur le cheval.


« Non, ne change rien Chaton, fais exactement comme tu le ferais d’habitude, simplement… Ne me laisse pas tomber s’il te plait. Je n’ai vraiment pas apprécié mon dernier bain.

-Aucune chance pour que ça arrive Lace, je n’ai plus besoin de ça pour te mettre dans mon lit nue et ligotée. »


La remarque prit tellement Laceli par surprise qu’elle en eut le souffle coupé. Elsa éclata de rire et relança Nokk au galop. Bientôt l’herbe devint des galets et un peu sable puis d’un bond le cheval prit d’assaut l’océan et les vagues légères qui arrondissait la surface. La brune retint sa respiration, l’air frais lui piqua les yeux et s’engouffra dans ses vêtements, en pleine mer la température descendit rapidement et Laceli fit appel à ses propres pouvoir pour se réchauffer. Son cœur battait fort dans sa poitrine, elle risqua un ou deux regards vers les profondeurs de l’océan mais se reporta bien vite sur l’horizon. Le contact de la main d’Elsa sur les siennes était rassurant, mais elle pouvait surtout ressentir à quel point la blonde se sentait bien dans cet environnement, elle était parfaitement dans son élément. Exactement à l’opposée de Laceli qui galopait sur le dos d’un cheval de glace sur une mer glaciale en compagnie de la reine des neiges et pour couronner le tout, il neigeait. La brune se faisait l’effet d’être une intruse. Et pourtant, c’était avec elle qu’Elsa voulait partager ce moment, elle et personne d’autre. Elle posa sa joue contre l’épaule de son amante et savoura l’instant.


Elles contournèrent une pointe rocheuse et enfin, Arendelle se révéla à leur vue. Le trajet était effectivement bien plus court et nettement plus spectaculaire aussi. Et doucement, à mesure qu’elles approchaient de la ville, Laceli sentit le changement chez Elsa. Elle s’y était préparée cette fois, pas question de se laisser surprendre comme lors de la première nuit avec la tribu Northuldra. La brune relâcha légèrement son étreinte, autant que possible en tout cas et lorsque Nokk se rapprocha du port, elle sauta la première sur les quais, laissant une distance confortable pour que son amante puisse composer avec la présence des badauds. L’odeur du poisson était forte tandis que les pêcheurs déchargeaient le fruit de leur travail dans une chorégraphie bien huilé. Le marché était sur le point d’ouvrir et les marchands remplissaient leurs étals. Le monde commençait déjà à arpenter les allées. Une fois Nokk disparut dans les profondeurs de l’océan, Elsa prit le temps de saluer les personnes présentes d’un léger sourire. La brune était déjà en grande conversation avec un marin sur les différentes techniques de pêches. « Alors laisse Laceli les rapprocher pour toi, comme Anna le faisait avant » La blonde sourit en repensant à la remarque de Maren, difficile de faire plus juste. Mais elle n’eut pas le temps d’y réfléchir davantage parce qu’elle fut engloutie par l’étreinte de sa cadette.


« Enfin !

-Tu m’as manquée. »


Elles savourèrent l’étreinte de leurs retrouvailles avant d’être rejointe par Kristoff.


« Merci d’être revenue Elsa ! Anna devenait insupportable à force de ne pas vous voir !

-C’est faux !

-Oh non c’est vrai !

-Pas du tout, tu mens.

-Tu sais que j’ai raison.

-Non c’est faux.

-Allons Anna, sois raisonnable. »


Elsa éclata de rire en voyant que la dynamique du couple n’avait pas changé.


« Olaf n’est pas avec vous ?

-Si, il était juste derrière n… Oh. »


Anna pouffa en voyant que le bonhomme de neige s’était pendu au cou de Laceli. La brune essayait de s’en détacher tant bien que mal avec un sourire gêné. Elle finit par réussir à saluer le couple royal à son tour.


« Je ne m’attendais pas à vous trouver sur les quais.

-Oh mais ça c’est normal, c’est parce qu’elle surveillait votre arrivée à la longue vue depuis l’aube. Et au fur et à mesure que l’heure avançait, elle se rapprochait du port. »


La reine donna une tape sur le bras de son époux.


« Il dit n’importe quoi, j’avais juste envie de faire le marché.

-Mais bien sûr !

-Ca vous dirait de vous promener un peu ou vous voulez prendre un petit déjeuner au château ? »


Laceli jeta un œil à Olaf qui s’était maintenant accroché à sa jambe.


« J’aimerai beaucoup faire le marché, l’effervescence de la ville m’a manqué, un peu. »


Anna battit des mains, elle prit le bras de sa sœur et l’entraina vers la place.


« Alors c’est entendu ! »


La brune haussa un sourcil en direction du bonhomme de neige.


« Si je te donne la main, est ce que tu me lâches la jambe ?

-Bien sûr, je ne peux pas faire les deux.

-Evidemment. »


Elle gratouilla Sven au passage et emboita le pas juste derrière les deux sœurs. Elle lança un regard noir à Kristoff qui se moquait d’elle ouvertement. Les marchands s’égosillaient pour attirer les clients, ils s’apostrophaient entre eux dans un vacarme joyeux. L’estomac de Laceli gargouilla en sentant l’odeur de viennoiserie qui émanaient de la boulangerie. Olaf détala aussi vite qu’il s’était accroché à elle lorsque quelque chose attira son attention. Elle bifurqua vers la boutique. Lorsqu’elle en ressortit, tout le monde s’était dispersé un peu partout au milieu des étals, chacun allant vers ce qu’il préférait : les fleurs pour la reine, les animaux pour le roi, les carottes pour Sven et la glace pour Elsa et Olaf. Une matinée plutôt ordinaire et paisible, la journée s’annonçait sympathique et elle se sentait curieusement très heureuse de retrouver tout le monde, un peu comme une famille finalement. Toutefois, un événement s’apprêtait à assombrir le moment. A quelques mètres de là, un homme élégant, visiblement de la noblesse, l’observait déjà depuis quelques minutes, ou plus exactement, la dévisageait. Il s’approcha d’elle, curieux, le visage plein de grimace.


« Vous ! Je vous reconnais ! Vous êtes une pourriture du démon ! »


La colère monta aussi vite que la surprise, Laceli fronça les sourcils.


« C’est à moi que vous parlez ?

-Qui d’autre ! Je me souviens de vous ! Vous êtes une fille du diable ! Vous couchez avec lui toutes les nuits ! Vous invitez l’engeance démoniaque dans votre lit !

-Qui je mets dans mon lit ne regarde que moi et le diable n’a rien à voir là-dedans.

-Comment osez-vous dire ça ! Je vous ai vu ! Je vous ai vu embrasser une femme ! Je vous ai vu glisser vos mains sous sa jupe ! A Dublin ! Vous ne pouvez pas nier ! Démon ! »


La brune faisait de son mieux pour garder son calme, la colère lui battait violemment les tempes. D’ordinaire elle aurait usé de ses pouvoirs pour le faire taire et tout en elle lui disait de ne pas se laisser faire comme ça. Mais elle était à Arendelle, utiliser le feu ne ferait qu’attiser la bêtise de son adversaire, mais surtout, elle risquait de mettre Elsa, Anna et Kristoff dans une situation difficile.


« Ça suffit ! »


Laceli se retourna pour faire face à Elsa qui avançait vers elle d’un pas déterminé. Les seuls mots qui se formèrent dans son esprit en la voyant ainsi furent « Oh bon sang… Ca va être quelque chose ». Et elle n’avait pas tort.


« Je ne vous laisserai pas parler ainsi de la femme que j’aime ! Que vous soyez trop étroit d’esprit pour simplement tolérer l’amour entre deux personnes, c’est vous que ça regarde. Mais de quel droit osez-vous venir ici pour proférer de telles insanités et nous manquez de respect sur nos propres terres ? Personne ici ne veut de votre haine ! »


La colère la rendait encore plus charismatique qu’elle ne l’était, les muscles tendus, les poings serrés, les sourcils froncés et le regard dur, tout dans son attitude était le reflet d’une détermination à toute épreuve. Non, Elsa n’allait pas tolérer le comportement auquel elle venait d’assister. Il y eut d’abord un premier applaudissement, puis un second, puis trois, puis dix, puis toute la foule qui s’était rassemblée se mit à applaudir. La blonde cligna plusieurs fois des yeux, surprise, elle regarda autour d’elle, comme si tout à coup elle réalisait ce qu’elle venait de dire et de faire, en public. Elle rougit légèrement et chercha naturellement le soutient de Laceli. Ce qu’elle n’avait pas prévu en revanche, c’est que la brune la dévorerait littéralement du regard. Et c’était en fait exactement l’étincelle dont elle avait besoin. Il était bien trop tard pour être embarrassée. Encadrant le visage de Laceli de ses mains, elle embrassa son amante avec fougue sous les hourras de la foule.


« Je t’aime, Lace, je t’aime vraiment. Désolée pour le spectacle ce n’était pas prémédité.

-C’est la chose la plus incroyable que quelqu’un ait faite pour moi. »


Elle embrassa de nouveau Elsa, les larmes au bord des yeux.


« Je t’aime aussi, Chaton. »


Anna et Kristoff s’était rapproché, le regard dur. Le Lord fulminait de rage et de dégoût, il prit le couple royal à partit :


« Et vous tolérez ça ?!

-Non, mieux ! Elsa et Laceli ont notre bénédiction. N’est-ce pas Kristoff ?

-Je n’aurais pas dit mieux.

-Vous êtes écœurants ! »


Anna serra les poings de colère, elle fit un pas en direction de l’assaillant mais fut stoppée dans son élan par son époux.


« Ah non ma chère, celui-ci est pour moi. »


Kristoff remonta les manches de sa chemise en attrapant l’homme par l’épaule pour le guider de force vers le port et le faire descendre sur les quais.


« Vous voyez mon vieux, ici à Arendelle, on ne veut pas de vieux croutons comme vous. Alors vous allez remonter sur votre petit bateau minable avec votre mentalité minable et vous allez oublier la route pour venir jusque chez nous. On est d’accord ? J’espère qu’on est d’accord parce que de toute façon, la prochaine fois, la garde ne vous laissera pas approcher. N’est ce pas Anna ?

-Absolument !

-C’est un ordre mon vieux, du Roi et de la Reine. Messieurs, je vous laisse prendre le relais ? »


Les gardes s’étaient déjà avancés mais avant qu’ils n’aient pu faire quoique ce soit, le Lord reprenait déjà.


« Vous et votre famille n’êtes que des engeances du démon ! On m’avait dit que vous aviez épousé une sorciè… »


Il n’eut pas le temps de finir parce que Kristoff venait de lui coller une droite légère mais suffisante pour l’envoyer valser dans la mer.


« Désolé pour la pêche messieurs. »


Les marins approuvèrent avec quelques applaudissements tandis que les gardes remontèrent l’importun détrempé sur les quais et le conduisirent avec fermeté jusqu’à son bateau. Anna sourit à son époux.


« Celui-ci est pour toi ?

-Depuis que tu m’as empêché de faire savoir à ce cher Hans ce que je pensais.

-Oh ! Ah oui je vois. »


Elle se tourna vers Laceli et Elsa qui étaient toujours bras dessus, bras dessous.


« Bon… Hé bien c’est officiel maintenant, on peut dire Lace, que tu fais vraiment partie de la famille.

-Vous n’avez pas autre chose comme rituel de passage ? »


Kristoff haussa les épaules.


« Franchement ? On s’y fait, et puis… ça vaut le coup. »


Il sourit et embrassa tendrement son épouse. Elsa essuya une larme distraite, son regard se porta sur la place du marché, bondée, tout le monde y avait repris une activité comme si rien ne s’était passé. C’est à ce moment là qu’elle réalisa, le vide, ce vide qu’elle ressentait toujours, ce sentiment d’être incomplète, il avait disparu. Il y aurait encore d’autres aventures, des événements, des obstacles à surmonter, mais tout serait plus simple désormais.


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