My frozen heart

Chapitre 14 : "It's Like You're my Miror" 1ère partie :Time to say goodbye

3642 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 00:26

Le bal était pour ce soir. Elsa n’en revenait pas. Les deux semaines étaient passées si rapidement. Et désormais, à chaque minute qui passait et qui se rapprochait du bal, la reine avait l’impression qu’on lui pressait le cœur, jusqu’à l’étouffement.

La jeune femme était encore dans sa chambre, à observer discrètement, depuis son balcon, les invités en train d’arriver. Tout ce monde était si oppressant. Elle se frotta les mains, pour le réchauffer un peu. Tout ce stress était en train de lui faire perdre le contrôle de son pouvoir. Elle était d’ailleurs étonnée par cela. En effet, Elsa après avoir passé deux semaines à se sentir peu soucieuse de toute cette pression royale et sociale, elle en avait oublié ce qu’elle ressentait lorsqu’elle était soumise à cette angoisse, au point de geler ses mains.

Durant ces deux semaines, la reine avait tenté au maximum de rejoindre Jack dans la montagne du Nord. Et quand ce n’était pas elle qui venait, c’était l’esprit de l’hiver qui s’incrustait durant ses cours de danse ou encore lorsqu’elle avait des entrevues avec le peuple. Il avait toujours tenté de la faire rire durant ces instants, voulant mettre dans un léger embarras la reine. Cette dernière malheureusement ne pût se retenir lors d’un cours de danse alors que son professeur lui enseignait la valse, Jack Frost, quant à lui, s’évertuer à l’imiter de manière grotesque. Elsa détestant ce professeur ne pus que rire devant la plaisanterie faite par l’esprit le concernant. Jamais Elsa ne s’était sentie aussi bien durant ses deux semaines. Et même hier soir, alors qu’elle savait ce qui l’attendait le lendemain, l’esprit avait réussi à lui faire oublier tout cela. Et même lorsque le jeune homme évoqua la soirée de demain, Elsa était parvenue à conserver son sourire.

« Comment te sens-tu pour demain ?» Avait-il osé demander.

Et alors que la reine avait passé une fois de plus une journée sous le signe du rire, elle avait subi un brutal retour à la réalité. Elle avait poussé un soupir.

« Je ne souhaite pas y aller. Mais grâce à toi, je me présenterais demain avec le cœur un peu moins lourd. » Lui avait-elle répondu tendrement avec un sourire aux lèvres.

Le jeune homme face à la réponse de la jeune femme lui avait lancé un regard triste qu’Elsa avait tenté d’éviter. 

Jack lui avait alors pris affectueusement la main et la reine se retourna avec un regard interrogateur. Il est vrai que durant ses deux semaines, le gardien avait tenté au maximum de garder une distance physique avec Elsa. Mais on pouvait y lire une si grande détresse dans ses yeux, comme lorsqu’il l’avait trouvé dans sa chambre, seule, et perdant le contrôle de son pouvoir, que Jack n’avait pu s’empêcher de vouloir rassurer la jeune femme.

« Un petit quelque chose pour te redonner le moral lors du bal? ».

Elsa avait froncé les sourcils, perplexe, mais n’avait rien répondu. Soudain, Jack lui avait pris le poignet à pleine main et une lumière bleutée avait commencé à jaillir. La reine, soudain, effrayée, avait tenté de retirer son bras de l’emprise du gardien, mais la poigne du jeune homme était ferme et la reine n’avait pu se dégager. Puis l’esprit de l’hiver avait dégagé sa main et un bracelet fait de glace était apparu autour du poignet de la reine. C’était un bijou orné de plusieurs flocons à dimension égale qui étincelaient à la lueur de la lune.

« Pour ne pas que tu oublies ces deux semaines. Pour que tu n’enterres pas cette partie de toi. » Lui avait-il expliqué.

« Pour ne pas que tu m’oublies » aurait-il voulu ajouter mais il se retint, réprimant ce besoin si dévorant  de vouloir rester dans l’esprit de la reine. Et après que la jeune femme ait observé le présent du gardien, elle sauta à son cou et l’avait remercié d’une étreinte.

« Je n’oublierais jamais tu peux en être sur » Lui avait-elle répondu, comme en écho à la demande silencieuse du jeune homme.

 

Le bruit du brouhaha des invités dans la cour, sortit Elsa de ses souvenirs. Elle observa un instant le bracelet qu’elle portait autour du poignet et eut un sourire triste en sachant que ces moments seraient désormais terminés.

 La reine retourna dans sa chambre et se posa un instant devant la robe de Monsieur Rochie. Il avait fait un travail merveilleux. Elsa ne pouvait pas le nier. Avec cette robe, elle allait en effet attirer toutes les attentions. Elle soupira face à cette pensée. Elle qui détestait cela. Tout cela était si superficiel. Elle devenait un objet à acheter et la robe n’était qu’un emballage. Et alors que la reine était à nouveau en train de contrôler sa respiration, pour se calmer face à cette pensée, on frappa à la porte.

« Entrez ! » Dit-elle la voix tremblante.

Anna passa la tête par la porte, timide. Elle observa l’expression de sa sœur un instant, avant de pouvoir se décider à pénétrer dans la pièce.  

« Je m’étais dit que tu aurais peut-être besoin d’aide pour te préparer. » Tenta Anna.

La reine sourit à la proposition de sa sœur et hocha la tête.

« Je vais me changer avant et tu pourras m’aider pour la coiffure. »

Anna afficha un sourire ravi sur son visage, heureuse que sa sœur accepte son aide. Elsa prit sa tenue du soir et se changea derrière le paravent.

Anna patienta assise sur son lit tout en observant avec un regard triste le portrait de son père, lors de son couronnement. Il est vrai que la princesse avait tant espéré que ses parents puissent venir en aide à Elsa, et l’empêcher de commettre l’irréparable avec ce bal. Anna était d’autant plus inquiète par les nombreuses absences de la reine durant ces dernières semaines. Et pourtant à chaque fois que la jeune femme réapparaissait, Anna surprenait un grand sourire sur le visage de sa sœur ainsi qu’une étincelle dans les yeux qui n’avait jamais été là auparavant. Il était évident qu’Elsa lui cachait quelque chose, mais jamais Anna n’avait osé lui demander. Elle s’apprêtait à se marier de force, elle ne voulait pas l’ennuyer encore plus avec ses questions.  

Elsa sortit de derrière le paravent et se posa devant sa sœur, un sourire timide aux lèvres. Anna poussa un hoquet de stupéfaction et se leva précipitamment devant sa sœur. Elle toucha le tissu si fin, avant de prendre dans ses bras Elsa. La reine au début choquée par son étreinte, ne réagit pas. Toutefois elle finit par lui rendre son accolade en resserrant ses bras autour d’elle. Les deux sœurs n’avaient rien besoin de dire. Lorsqu’elles se détachèrent l’une de l’autre, on pouvait lire comme un adieu silencieux qu’Elsa était en train d’adresser à Anna. Mais cette dernière refusait d’accepter ce départ et détourna son regard de celui de sa sœur.

 Elsa toussota légèrement, ne trouvant pas les mots. Elle s’assit alors devant sa coiffeuse, Anna sur ses talons. La princesse commença alors à prendre les cheveux de la blonde et à les coiffer, tout en retenant ses larmes. Et nostalgique de ces cinq dernières années ou elles étaient devenues proches, Anna décida de lui faire une longue tresse sur le côté, en hommage à une Elsa auparavant libre.  Une fois fini, Anna partit chercher la couronne de la reine avant de la poser solennellement sur sa tête. Les deux sœurs respiraient fortement. Elsa toucha sa tresse et elle comprit ce qu’avait voulue dire sa sœur.

« Tu vas être magnifique Elsa » Déclara froidement Anna face au reflet de sa sœur.

La princesse tentait par-dessus de retenir ses larmes. En voyant sa sœur, prêter autant d’attention sur sa tenue, elle avait l’impression d’être face à une inconnue. Elsa se mordit les lèvres, pour elle aussi éviter d’échapper un sanglot.

« Merci Anna » Parvint-elle à dire la voix tremblante.  

La reine se leva et commença à prendre une stature royale. Le dos droit, les épaules en arrière, et un sourire poli sur le visage, Anna faisait désormais face à la reine Elsa, et non plus à sa sœur. La princesse ne supportant ce masque qu’Elsa venait de mettre en place, décida de quitter la pièce.

« Je vais rejoindre Kristoff, je te retrouve au bal. »

La reine se contenta d’hocher la tête. Une fois la porte close, Elsa poussa un long soupire et s’assit sur le bord de son lit comme à bout de forces. La jeune femme reprit calmement sa respiration en inspirant et expirant longuement. Elle sera fortement son poignet, là où était posé son bracelet. Elle souhaitait tirer un peu de force de ses moments d’insouciance avec Jack pour pouvoir supporter ce qui allait suivre.

 Et comme répondant à cet appel, on frappa aux carreaux de la fenêtre. La reine eut un léger sourire et se dirigea vers la provenance du bruit. Elle n’était désormais plus surprise de voir le gardien l’attendant sur le balcon toujours ne flottant légèrement au-dessus du sol. Elsa ouvrit la porte et se mit sur le côté pour laisser entrer le jeune homme. Mais pourtant ce dernier ne bougeait pas.

« Jack ? » l’appela-t-elle soudain inquiète.

Le concerné ne réagissait toujours pas. Alors la reine approcha son doigt, le posa sur le bout du nez du gardien et le gela. Cela eut pour effet de faire sursauter le jeune homme au point de le faire tomber en arrière. Elsa rit face à cela. L’esprit de l’hiver secoua la tête avant de se relever et d’enfin rentrer dans la chambre de la reine. Et quand il fit face à la jeune femme, Jack déglutit péniblement.

« Que se passe-t-il ? » demanda Elsa inquiète devant la gêne du jeune homme.

Elle surprit le gardien entrain de la scruter de haut en bas, en oubliant aucun détail et la reine rougit devant ce regard si perçant.

« Tu es magnifique » Dit enfin Jack d’une voix rauque.

Il toussota pour retrouver une voix normale. Le gardien ne savait comment réagir face à la reine. Jamais il ne l’avait vu si sublime et si rayonnante. En effet, la jeune femme portait une robe, dans toutes les teintes bleutées possibles, partant d’en haut des plus foncés pour aller au plus clair, qui lui moulait parfaitement ses courbes. Alors que des fines manches dans un tissu souple étaient posées le long de ses épaules mettant en valeur la blancheur de sa peau, le décoté quant à lui d’un bleu qui nous rappelait une nui tourmentée par l’orage, nous dévoilait avec timidité la naissance de sa poitrine.

La robe au niveau du ventre était décoré d’un flocon qui par son centre prenait place sur la hanche droite de la reine pour ensuite déployer ses branches le long du reste de son corps.

Elle était devenue par cette tenue une allégorie d’une soirée d’hiver, sombre mais pure. Et le jeune homme avait du mal à détacher son regard du corps de la reine tant il était hypnotisé.

Elsa toussota pour attirer à nouveau l’attention du gardien. Ce dernier quelque peu gêné d’avoir été pris au dépourvu se gratta l’arrière de la tête, le rouge aux joues.

« Désolé. » S’excusa-t-il.

La jeune femme en guise de réponse lui adressa un tendre sourire. Elle doit avouer que le regard insistant du jeune homme l’avait quelque peu flattée. Jack secoua la tête pour se reprendre et afficha à nouveau sur son visage ce sourire arrogant qui le définissait si bien.  

« Alors tu es prête à briser des cœurs ? » Lui demanda-t-il avec un regard sournois.

La jeune femme leva les yeux au ciel. Jack avait pour habitude de provoquer Elsa car il était plaisant pour le gardien de voir la reine abandonner toutes ses manières juste pour pouvoir lui tenir tête. Elle haussa alors un sourcil et eut un sourire en coin.

« Il suffisait de voir ta tête pour le savoir » Répondit-elle avec une intonation charmeuse dans la voix.

Jack ria face à la réponse de la reine mais se détourna de son regard, embarrassé par la lueur séductrice qui régnait dans les yeux de la reine. Puis alors que le brouhaha des invités commençait à prendre de l’ampleur au point d’atteindre la chambre de la jeune femme, elle reprit un air sérieux et se rapprocha du gardien.

« Seras-tu là ce soir ? A mes côtés ? »

L’esprit de l’amusement fidèle à lui-même se recula et croisa les bras devant sa poitrine et afficha une moue boudeuse.

« Pour te partager avec tes prétendants ? Surement pas. »

La reine ne comprenant pas la réponse de Jack fronça les sourcils. Le gardien ria devant la réaction de la jeune femme. Il s’approcha et lui prit le menton pour croiser son regard. Il était soudain redevenu sérieux.

« Je plaisantais. Bien sûr que je serais là. » Lui annonça-t-il.

Face à sa plaisanterie, Elsa se dégagea et lui donna un coup d’épaule. Il n’empêche qu’elle avait vite retrouvé son sourire.  Et alors que Jack allait répliquer face à l’accolade de la reine, on frappa de nouveau à la porte. Elsa lança un regard au jeune homme, avant de reprendre sa stature princière.

« Vous pouvez entrer. » Déclara-t-elle solennellement.

William, son tuteur ouvrit la porte et entra dans la pièce. Il scruta sa souveraine avant de s’incliner légèrement.

« Votre Majesté. Vous êtes d’une grande beauté ce soir. » Dit-il pour la saluer.

Elsa hocha la tête pour répondre à son salut.

« Je vous remercie William. Que se passe-t-il ? »  

« Les invités sont  désormais tous présents, ils n’attendent plus que vous Votre Majesté. »

Le cœur de la reine se mit à battre fortement dans sa poitrine. Elle dissimula du mieux qu’elle put son angoisse.

« Je vous remercie, je descends dans un instant. »

Le tuteur hocha la tête et s’inclina une nouvelle fois avant de fermer la porte. La jeune femme fut soudain prise de panique. Elle avait du mal à respirer. Elle s’appuya sur une chaise en se tenant la gorge, tentant de reprendre sa respiration. Le gardien qui était resté à côté d’elle, la prit par les épaules pour lui faire face.

« Calme-toi. Ca va bien se passer. Je reste près de toi. »

Il ne savait que dire d’autre pour la rassurer. Il est vrai que la reine allait devoir faire face à une épreuve éprouvante et même en cet instant, l’esprit de l’amusement ne trouvait pas de chose positive à relever pour faire à nouveau sourire la reine. Et pourtant Elsa parvint à retrouver son souffle. Elle chercha ensuite le regard du gardien pour lui donner un peu de courage qu’il lui rendit, accompagné d’un sourire encourageant.

Elle se redressa alors et remercia silencieusement Jack avant de se diriger vers la porte. Et avant que sa main ne puisse toucher la poignée, ce fut le gardien qui lui ouvrit la porte, devinant que la reine peinerait à le faire.  Elsa prit une dernière inspiration avant de franchir la porte et de prendre le couloir, la menant jusqu’à la grande pièce principale.

La reine marchait lentement, telle une condamnée, la tête baissée et le dos vouté. La musique de festivités commençait à devenir de plus de plus oppressante au fur et à mesure qu’Elsa se rapprochait.

Elle disait désormais adieu à son enfance à jamais. Elle savait qu’au fond d’elle, c’était la fin d’une période. Elle ne pouvait désormais plus échapper à son statut de reine. Elle allait devoir se marier et donner un enfant et abandonner pour toujours sa part d’enfance. Elle allait devoir penser et agir comme une adulte, pour toujours. Une fois mariée, il n’y aurait plus de marche arrière.

 Jack quant à lui restait en retrait, flottant légèrement. Il ne devait pas la déconcentrer et croiser à nouveau son regard emplit de tristesse et de désespoir lui brisait le cœur. Il se contentait alors de la suivre, gardant toujours un œil sur elle en cas de nouvelle crise de panique. Pourtant la reine ne flancha pas et même lorsqu’elle arriva devant la grande porte qui donnait sur la salle de bal, Elsa était toujours sur pied.

 Les gardes devant l’entrée partirent déclarer l’arrivée de la jeune femme. Cette dernière déglutit péniblement quand elle entendit William l’annoncer. Elle lança un dernier regard vers son ami, qui lui fit un clin d’œil pour l’encourager. Soulagée par sa présence elle se retourna alors qu’on venait de lui ouvrir la porte et fit face aux invités devant elle. 

Laisser un commentaire ?