My frozen heart

Chapitre 16 : "It's Like you're my miror" 3ème partie: Time to understand

5978 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 00:35

Elsa, le cœur lourd, retourna à la salle de bal. Tout semblait être flou autour d’elle. Comme si plus rien n’était important. Comme si les alentours avaient perdu de leurs couleurs, de leurs essences, de leurs âmes. La jeune reine semblait errer entre les couples qui dansaient au centre de la pièce. Elle se dirigea mécaniquement vers son trône, en regardant uniquement le sol. Elle se cogna plusieurs fois aux invités qui semblaient profiter de la soirée pleinement.  Et pour une fois, la reine ne prêta pas attention au bon paraître. Trop bouleversée par les évènements précédents, elle oublia de s’excuser. Mais l’alcool commençant peu à peu à prendre le contrôle des esprits des convives, peu d’’entre eux firent attention à leur hôte. Quand elle parvint enfin à se libérer de la foule, Elsa poussa un long soupir. Elle avait l’impression que son corps était désormais trop lourd, comme impossible à supporter physiquement. Elle s’assit alors sur son trône, en observant, les yeux dans le vague la fête se déroulant sous ses yeux. La reine était dans un état second, revivant à chaque instant la conversation avec Jack.

« Ce ne sera pas juste pour la soirée Elsa. » 

Ces mots résonnaient encore dans sa tête. Elle ne pouvait se détacher de ses paroles, ainsi que de l’image de son visage, déchiré et meurtrit. Etait-il possible que le jeune homme se soit autant attaché à Elsa ? Etait-il possible qu’il ressente lui aussi ce lien qui semblait désormais les unir ? La reine avait toujours vu le gardien comme un être immortel, comme une personne mystique qui la guiderait. Mais jamais la jeune femme n’avait vu Jack Frost comme une véritable personne, comme un être humain uniquement avec ses sentiments, sa personnalité. Et c’est en se rendant compte de son humanité qu’Elsa comprit le rejet du jeune homme.

« Je serais toujours là si tu as besoin de moi, mais je pense qu’il vaut mieux pour toi que tu ne viennes pas. »

D’une part il était vrai que le gardien avait voulu mettre de l’espace avec la reine, pour la préserver, pour ne pas la détourner de son devoir. Mais il y avait autre chose derrière cela que la jeune femme identifia en revoyant son regard si triste.

« Tu as été blessé, lorsque je t’ai demandé de partir. » Murmura Elsa tout bas.

Et alors qu’elle s’apprêtait à se lever pour s’excuser envers Jack, William apparut dans son champ de vision, avec un grand sourire aux lèvres et une expression de fierté sur le visage.

« Votre Majesté, vous avez fait un excellent boulot avec le prince Harold ! Avant de partir suite à une urgence il m’a avoué qu’il avait été très heureux de vous rencontrer et qu’il désirait vivement vous revoir. »

Elsa fronça les sourcils en entendant les propos de son tuteur.

« Pardon ? »

William, aux anges, ne releva pas l’incompréhension que l’on pouvait lire sur le visage de la reine.

« Vous l’avez littéralement charmée Votre Altesse. Il est envouté par vous désormais. Arendelle vous en sera reconnaissant ! »

La jeune femme ne comprenait toujours pas. Après la discussion avec Jack Frost, elle était retournée vers le banc ou devait l’attendre le prétendant. Et pourtant ce dernier avait été vide. Harold était parti. Elsa avait cru alors qu’il ne l’intéressait pas.

« Une urgence vous avez dit ? »

Le tuteur regarda la reine curieusement un instant. Sa question et réaction étaient incompréhensibles aux yeux du professeur.

« Oui il n’a pas précisé. Un problème au sein de son royaume je suppose » Répondit tout de même William en haussant les épaules.

Elsa hocha mécaniquement la tête, toujours l’esprit trop occupé par les paroles du gardien.

« Une fois le mariage annoncé, tu seras constamment entourée et principalement de ton mari. »

Elle ne put retenir un frisson en repensant à cela. Jack n’avait pas tort. Elle allait être désormais constamment accompagnée. Les moments de répit, seule, seraient, à partir de maintenant, proscrits. Et ces instants avec son ami, à jamais bannis. Elsa retint les larmes qui menaçaient de couler et resserra ses bras contre elle, comme pour se réchauffer. Le tuteur remarque l’expression de la jeune femme et s’approcha tendrement vers elle. Il posa sa main sur son épaule, en une étreinte qui se voulait paternelle.

« Reine Elsa, je suis navrée de votre condition et je comprends que vous puissiez voir cette union d’un mauvais œil. Et je vous admire et je suis fière de vous en vous voyant faire cela pour Arendelle. Je comprends votre douleur, Majesté. Et je suis navrée que cela tombe sur vous vous êtes une bonne souveraine et que le peuple vous impose cela est affreux. Je sais quel sacrifice cela représente pour vous. Mais c’est pour cela que je vous ai fait rencontrer le prince Harold. Non parce que c’est un bon parti, mais parce que c’est un homme éduqué et sincèrement aimable. C’est une personne de confiance, qui saura vous respecter et qui saura être un bon roi. »

La jeune femme après ce long aveu, observa plus attentivement son tuteur. Et elle put apercevoir une lueur protectrice qui se dégageait de ses yeux. Il était un membre à part entière de la famille, qui a toujours été au côté de la reine et ceux même après la mort de ses parents. Et Elsa comprit alors que son air hautain n’était qu’une muraille, pour que cette dernière le prenne au sérieux. Mais au fond tout cela dissimulait une personne profondément bonne, qui avait toujours veillé au bien-être de la reine. Et cette dernière comprit que son tuteur ne voulait pas de tout cela, lui non plus, mais que comme la reine, il était de son devoir de conduire la jeune femme à une éventuelle union. Elsa lui offrit un sourire timide, mais sincère, que son professeur lui rendit.

« Saviez-vous que son père était un ami de vos parents ? » Lui demanda-t-il.

La reine stupéfaite ouvrit grand ses yeux, tout en secouant la tête.

« Ils avaient déjà pensé à l’éventualité de vous marier avec lui. Mais ils voulaient être sûrs que vous étiez d’accord, mais ils voulaient aussi que vous soyez amoureuse du prince. Mais c’est pour montrer à quel point il avait confiance envers le roi et à son héritier. Il a eu une bonne éducation. » Lui expliqua-t-il.

Elsa eut un sourire amer quand William évoqua l’éventualité de tomber amoureuse du jeune homme.

« Mais il n’est plus question d’amour aujourd’hui. » Dit-elle sarcastiquement.

Le tuteur émit un léger rire moqueur face au ton de la jeune femme.

« Non en effet. Mais qui sait ? Peut-être que cela viendra avec le temps. »

La reine ne bougea pas l’espace d’un instant, en prenant en compte des paroles de son professeur, puis elle se tourna vers lui en lu souriant.

« Merci. »

Il hocha la tête avant de reprendre son sérieux.

« Malheureusement, il vous faut rencontrer les autres prétendants. Vous avez certes plu au prince Harold, mais par politesse, vous devez leur accorder un peu de temps. Et puis vous avez encore le temps avant de décider si vous êtes d’accord pour revoir Harold. » 

Elsa eut un petit rire en voyant son professeur reprendre son visage glacial, car le changement était flagrant et fort impressionnant. Alors l’imitant, elle décida de reprendre sa statue princière pour faire bonne figure devant les invités. Et même si la discussion avec William l’avait un peu consolée, le visage déchiré de Jack Frost demeurait dans une partie de son esprit. Elle ne pouvait l’effacer et ne le souhaitait pas non plus.

La soirée se termina rapidement. Son tuteur lui avait présenté un grand nombre de tête couronnée, tous désireux de vouloir connaitre la reine. Elle leur accorda poliment un peu de son temps. Et malgré les efforts fournis par la jeune femme pour tenter de trouver au moins un détail accrochant son regard dans le visage des nombreux prétendants, ou de trouver un de trait de personnalité qui attirait son attention, elle se retrouva bredouille.  Les conversations étaient restées affreusement monotones, et la reine pour rien au monde ne s’imaginait avec l’un des invités. Aucun ne l’avait fait rire ou n’avait éveillé en elle un quelconque  intérêt. Certains l’avaient même observé avec une pointe de peur dans les yeux, facilement détectable. Elle restait même après cinq ans, la reine ayant plongé son peuple dans un hiver éternel. Il était difficile de faire oublier un tel pouvoir aux yeux des pays voisins.

Et alors que les convives étaient en train de quitter la soirée, Elsa sorti pour prendre l’air et afin de faire le tri dans ses pensées. Elle retourna au même endroit ou avait eu lieu l’interaction avec Jack. Ce n’était pas volontaire de sa part et elle se surprit à se retrouver à nouveau à cet endroit. La jeune femme poussa un soupir en constatant qu’inconsciemment, elle s’était retrouvée ici. Elle s’assit alors sur le banc, tout en fermant les yeux.

Elsa pensa alors à la discussion qu’elle avait eue auparavant avec son tuteur. Elle était heureuse d’avoir une personne avec qui partager ce faraud. Il y avait eu Jack certes, mais ce dernier en plus d’avoir disparu, ne pouvait véritablement comprendre les responsabilités qui pesaient lourdement sur les épaules de la reine. Il n’avait jamais compris les choix et les démarches de la jeune femme. Il ne comprenait pas les conséquences qu’impliquait la royauté. Son tuteur, si. Et elle en fut d’une part heureuse et soulagée. Elle ressentit alors la libération d’un poids qui pesait lourd dans son cœur. Son professeur comprenait sa tristesse et son dégout par rapport au mariage. Elle qui avait peur d’avoir un comportement égoïste en pensant cela. Elle avait désormais trouvé un allié, qui serait à ses côtés sur le trône et qui saurait lui donner des conseils vis-à-vis de la future union.

En pensant au mariage, Elsa se mit alors à penser à Harold. Il est vrai qu’à première vue, c’est un jeune homme fort poli et gentleman et qui n’était pas désagréable à regarder. Il est vrai que William l’avait bien choisi. Il serait en effet convenable comme mari et comme roi pour Arendelle. Et même si la reine eut un pincement au cœur en le voyant comme mari, elle se convainc que c’était la meilleure des choses à faire. La plus convenable. Pourtant, elle ne pouvait réprimer cette douleur naissante dans sa poitrine. Comme si un creux toujours présent était en train de s’agrandir. Elle savait au fond d’elle qu’elle ne parviendrait pas à partager une quelconque complicité avec l’héritier, et cela la rendait affreusement triste. Il manquait quelque chose en lui qui permettait à la reine d’affirmer qu’elle ne pourrait l’apprécier comme son tuteur le désirait, comme le peuple le désirait. Mais le cœur lourd, elle se promit d’accomplir son devoir et de faire en sorte de plaire à Harold afin d’apporter un héritier au royaume. Elle le devait pour son peuple. Pour ses parents qui étaient parvenus à faire régner la paix à Arendelle. Mais aussi pour Anna, pour que cette dernière puisse continuer à vivre dans un environnement sain.

« Ah Elsa je te trouve enfin ! » S’exclama une voix féminine au loin. »

Sa sœur, Anna, comme répondant aux pensées d’Elsa s’approcha de la jeune femme. Et s’assit à ses côtés et lui offrit un sourire rayonnant que seul la princesse en avait le secret.

« Quelle soirée ! On n’avait pas accueilli autant de monde depuis ton couronnement. » Déclara-t-elle, enthousiaste.

Il est vrai que même si Anna avait rejeté l’idée du bal, elle fut néanmoins ravie de pouvoir voir à nouveau autant de monde dans le palais. La reine, quand elle lut l’air ravi sur le visage de sa sœur, afficha un sourire à son tour.

« En effet, cela fait du bien de voir des personnes heureuses au sein du château. » Confirma-t-elle.

La jeune femme ne put s’empêcher de faire la comparaison avec la foule haineuse constante qui rôdait autour du palais. Anna comprit cela, mais décida de ne pas relever.

« Alors la soirée ? » Osa-t-elle lui demander.

La reine se tourna vers la princesse avec un regard interrogateur.

« Comment s’est déroulée la présentation avec les princes voisins ? »

Elsa se retint de grincer les dents. Parler de cela à voix haute rendait malheureusement les évènements bien réels. Et elle n’avait pas besoin de cela.

« Bien. » Se contenta-t-elle de répondre.

Anna, désirait en savoir plus. Elle voulait que sa sœur partage avec elle les évènements de ce soir. Qu’elle se confie. Elsa était désormais en train de former à nouveau une barrière entre elle et sa sœur, et cela fit peur à la princesse. Elle avait remarqué que la reine s’éloignait d’elle par ses nombreuses absences, et que désormais, elle lui cachait quelque chose. Cela brisait le cœur de la jeune rousse de voir cela. Il est vrai que durant les cinq ans qui succèdent à l’incident, les deux jeunes femmes étaient devenues plus proches et très complices. Mais cela était en train de disparaitre à nouveau. Anna, ne voulant perdre cela, insista.

« As-tu trouvé un mari ? » Lui demanda-t-elle avec un sourire jovial.

Elsa se mordit la lèvre inférieure. Elle reprit doucement son souffle avant de sourire à Anna tendrement.

« Je pense avoir plu au prince Harold de Berk. » Annonça-t-elle en tentant de garder une voix claire.

Elle toussota, pour calmer le tremblement de sa voix.

« Le brun qui boitait légèrement ? »

La reine hocha la tête, et sa sœur fit mine de réfléchir.

« Il est assez plaisant à voir c’est vrai. »

Elsa sourit face à la remarque de la jeune rousse et se contenta de hausser les épaules. Puis elle sentit le contact d’une main sur son épaule. Elle croisa alors le regard sérieux de sa sœur, qui faisait appel à la sincérité de la reine. Jamais cette dernière n’avait vu Anna aussi sérieuse. Elle fronça les sourcils, perplexe.

« Te plait-il à toi, Elsa ? »

La jeune femme ne répondit pas tout de suite. Et même si elle connaissait la réponse, elle ne voulait pas véritablement la partager avec sa sœur. Elsa avait peur du regard qu’elle lui lancerait si elle lui disait la vérité. Elle ne souhaitait pas qu’Anna la regarde avec déception ou même avec dégout. Elle était sa seule amie, et ne voulait perdre ce lien qu’elles avaient établi entre elles. Mais étrangement, lorsqu’Elsa observa le regard bienveillant qui lui adressait la princesse, elle sentit qu’elle pouvait se livrer. De plus elle devait tellement renfermer de sentiments en elle, qu’elle ne pouvait désormais plus retenir. Il fallait qu’elle se confie.

« Comme tu le dis il n’est pas désagréable à regarder. Mais si j’avais le choix… »

La reine déglutit péniblement. La jeune rousse, posa tendrement sa tête sur l’épaule de sa sœur, pour lui faire part de son soutien.

« On a toujours le choix » Murmura-t-elle.

La jeune reine eut un rire amer face aux propos naïfs de sa sœur.

« Malheureusement non, pas toujours Anna. »

La princesse se détacha de la blonde et l’observa un instant, les yeux emplis de tristesse. Elle remarqua alors l’air grave qui se reflétait dans les traits de la reine, et Anna prit alors compte de la gravité de la situation. Néanmoins toujours optimiste, elle tenta de trouver un détail qui pourrait sauver la situation.

« Peut-être peux-tu organiser d’autres bals, jusqu’à trouver quelqu’un qui te plaise ? » Proposa-t-elle.

Elsa secoua la tête négativement.

« Pour rien au monde, je ne veux revivre cela, Anna. De plus je suppose que William a déjà envoyé une lettre d’invitation au prince Harold. Je ne peux plus faire marche arrière. » Déclara-t-elle tristement.

La rousse baissa la tête et poussa un long soupir.

« Alors il ne reste plus qu’à espérer que cela change avec le temps. Après tout, les sentiments ne viennent pas en une soirée. » Lui dit-elle avec un sourire en coin.

Elsa échappa un rire face à l’insinuation de sa sœur. Le sujet de Hans était désormais évoqué sous le ton de la plaisanterie. Il a fallu du temps avec que les deux sœurs ne puissent évoquer son nom ou bien même ses actes. Mais désormais, c’était devenu un sujet de plaisanterie et Elsa aimait charrier sa sœur avec cela de temps en temps.  La jeune rousse se sentit soulagée en voyant Elsa rire. Elle reposa alors avec tendresse sa tête sur son épaule et pendant un instant, plus personne ne parlait. Elles savouraient l’instant présent, loin de la royauté et des responsabilités. Elles n’étaient désormais plus que des sœurs, profitant de la présence de l’autre. Il y avait longtemps qu’elles n’avaient partagé un instant comme cela. Et profitant de la complicité, Elsa interrogea sa sœur.

« Dis-moi, Anna, quand t’es-tu rendu compte des sentiments que tu portais pour Kristoff ? » Lui demanda-t-elle timidement.

La concernée se redressa pour observer attentivement sa sœur, qui commença à rougir face à sa question. La princesse réfléchit un instant, pour pouvoir l’expliquer le plus facilement possible à sa sœur. 

« Je ne sais pas véritablement. J’ai juste su que c’était totalement diffèrent de ce que je ressentais pour Hans. Avec lui c’était juste de l’attirance physique, je ne savais rien de lui. Avec Kristoff, c’est plus complexe, c’est quelque chose de plus profond. » Lui explique-t-elle.

Anna reprit son souffle et chercha les mots justes.

« J’ai appris à le connaitre, chaque parti de lui, ses qualités comme ses défauts. Et je crois que je me suis rendue compte que je l’aimais quand j’ai voulu en savoir plus sur lui. Voilà c’est ça. Au début une complicité est née et au fur et à mesure je me suis rendue compte que je voulais tout partager avec lui, je voulais tout connaitre de lui, comme je voulais lui faire savoir tout de moi. Tu comprends ? »

Elsa ne réagit pas, elle avait été trop concentrée par les propos de sa sœur.

« Je pense que l’on ne peut pas tomber amoureuse, si il n’y a pas une complicité amicale présente au début de la relation. C’est un amant certes, mais ça doit être un ami aussi. » Conclut-elle.

La reine hocha la tête, buvant les paroles de sa sœur. Tout ceci lui était tellement étranger.

« Après bien entendu, il y a des réactions chimiques qui existent. Ton corps réagit face à cela. »

La jeune blonde lui adressa un regard interrogateur.

« Comment ça ? Ton corps ne peut savoir ce que tu ressens si tu ne le sais pas toi-même.

  • Si, bien sûr que si, car ton corps obéit à ton inconscient, qui lui a connaissance de tes sentiments. » La contredit-elle.

Elsa sourit.

« C’est étrange

La princesse haussa les épaules.

« En effet, mais c’est absolument fascinant. 

  •  Quelles sont les réactions ?  » Lui demanda-t-elle la reine, curieuse.

Anna observa attentivement sa sœur avec un grand sourire. La voir dans un tel état, tel un enfant qui découvrait une nouvelle chose, lui fit chaud au cœur. Elle était fière de pouvoir apprendre quelque chose de nouveau à Elsa.

« Le cœur qui bat plus vite que d’habitude, les mains moites, le souffle coupé. Tous ces éléments sont déjà des indices. »

La reine fronça les sourcils face à l‘annonce de sa sœur. Quelque chose, un détail la perturbait après ce qu’elle lui avait dit. Et alors qu’elle s’apprêtait à poser une nouvelle question à Anna, elle fut coupée par Kristoff qui s’approchait d’elles.

« Bonsoir Elsa ! » Commença-t-il. « Désolé de vous déranger, Anna je voulais juste te prévenir que je vais me coucher. »

La princesse hocha la tête avec un grand sourire sur le visage.

« Très bien je te rejoins. »  Lui annonça-t-elle.

Le jeune homme adressa un signe de la main en guise d’adieu et reparti dans le palais. Anna se leva, suivit de sa sœur. Elles se regardèrent un instant et le jeune rousse décela la profonde tristesse qui régnait dans les yeux de la reine.

« Oh Elsa. »Murmura-t-elle.

Et en un geste maternel, elle la prit dans ses bars. La jeune reine retenait difficilement ses larmes. Et après de longues minutes, elles se détachèrent l’une de l’autre. Anna posa sa main sur la joue de sa sœur et lui offrit un sourire encourageant.

« Quoi que tu fasses Elsa je serais toujours à tes cotés. » Lui déclara-t-elle.

La blonde, retenant un sanglot ne put répondre, mais elle appuya sa joue contre la paume de la princesse, pour lui montrer son remerciement. Cette dernière retira alors sa main et s’éloigna de la reine.

Elsa s’accouda alors à la rambarde du balcon qui surplombait le village, tout en repensant aux paroles de sa sœur. Il est vrai que certaines de ces révélations l’avaient perturbée. Car elle avait déjà ressenti cela. Son corps avait semblé réagir face à la liste proposée par sa sœur. Comme si il connaissait déjà tout cela, comme si il répondait à une sensation qui n’était pas si étrangère.

« Le cœur qui bat plus vite que d’habitude, les mains moites, le souffle coupé. Tous ces éléments sont déjà des indices. »

Et alors qu’elle croyait s’approcher de la réponse, un détail accrocha son regard. Un minuscule objet scintillait au clair de lune sur la pierre de la rambarde. Elle s’approcha doucement et elle fut surprise de découvrir un flocon, qui était désormais incrusté dans la roche. Elle le toucha doucement, ne voulant le faire disparaitre et  le dessin se mit alors à faire jaillir une lueur bleutée. Elsa surprise, se recula et le flocon s’éteignit. C’était comme si la décoration puisait de son énergie dans le pouvoir de la reine, comme si elle ne pouvait répondre qu’à son pouvoir. La reine se rapprocha à nouveau du flocon, posa son doigt dessus et l’observa plus attentivement, alors qu’il était en train de luire. Elle reconnut immédiatement la signature de la magie du gardien. Le dessin, sa structure, cela ne pouvait ne provenir que de lui. Comment avait-il fait pour obtenir ce résultat ?

Et pendant que la jeune femme examina l’objet si mystérieux, elle remarqua alors que son corps réagissait étrangement. Elsa posa une main sur sa poitrine et constata les battements frénétiques de son cœur, puis elle remonta vers sa gorge qui était soudainement devenue très sèche. Elle tenta de calmer sa respiration qui était devenue hérétique. Elle ferma alors les yeux faisant le vide dans sa tête et son corps instinctivement, se calma immédiatement.

Elle rouvrit alors doucement les yeux, craignant de revivre soudainement cela. Elle se retourna alors vers le flocon et fronça les sourcils. Voulant savoir s’il était la provenance de cette crise de panique, la reine toucha à nouveau l’objet magique. Mais mise à part la lueur bleutée, rien ne se produisit. Elle poussa un long soupir, exaspérée par cette étrange réaction de son corps. Elle se pinça l’arête du nez et s’assit en repensant à ce qui venait de se passer.

« Le cœur qui bat plus vite que d’habitude, les mains moites, le souffle coupé. Tous ces éléments sont déjà des indices. »

Ces mots étaient parvenus aux oreilles d’Elsa comme un murmure. En entendant cela, la reine se releva rapidement et regarda les alentours. Il n’y avait personne, à part elle et le souvenir que lui avait laissé Jack Frost. Cette empreinte était comme si il avait voulu laisser une trace de son passage dans son royaume, pour que la jeune femme ne l’oublie pas. Elsa, mélancolique de ces heureux évènements passés à ses côtés, laissa glisser une larme qui glissa le long de sa joue. Et lorsque la perle salée toucha le flocon sur la pierre, le cœur de la reine s’emballa à nouveau. Et alors toutes les paroles d’Anna et de Jack étaient en train de se confondre dans sa tête.

« Je pense que l’on ne peut pas tomber amoureuse, si il n’y a pas une complicité amicale présente au début de la relation. C’est un amant certes, mais ça doit être un ami aussi. » 

« Ta vie sera d’un ennui mortel si tu te maries avec lui. De plus tu as entendu le nom de son pays ? Berk ! Ca ne donne pas très envie d’y habiter. »

« J’ai appris à le connaitre, chaque partis de lui, ses qualités comme ses défauts. Et je crois que je me suis rendue compte que je l’aimais quand j’ai voulu en savoir plus sur lui. Voilà c’est ça. Au début une complicité est née et au fur et à mesure je me suis rendue compte que je voulais tout partager avec lui, je voulais tout connaitre de lui, comme je voulais lui faire savoir tout de moi. Tu comprends ? »

« Tu es une reine exceptionnelle. Le peuple ne se rend pas compte de la chance qu’il a de t’avoir, ainsi que ton futur mari. »

« Te plait-il à toi, Elsa ? »

« Et pourquoi n’essayes-tu pas de trouver quelqu’un qui te plait à toi parmi les prétendants ? »

« Peut-être peux-tu organiser d’autres bals, jusqu’à trouver quelqu’un qui te plaise ? »

Non, Elsa ne pouvait pas organiser d’autres bals, et non elle ne pouvait pas non plus trouver quelqu’un de plaisant parmi les prétendants.

 Elle ne pouvait choisir parmi les personnes présentes, car tout simplement elle avait déjà choisi Jack.

Tout était désormais clair dans la tête de la jeune femme. Elle était irrémédiablement attirée par le gardien et ce depuis le début. Dès qu’elle l’avait vu dans son palais de glace, elle avait trouvé en lui quelque chose d’intrigant, qui lui donnait envie d’en savoir plus sur lui. Il avait été là pour elle, pour lui apprendre à vivre et à profiter de la vie avec l’innocence d’un enfant. Il l’avait fait rire, pleurer et a su être auprès d’elle quand la panique la contrôlait. Il avait pris une grande importante pour la vie de la jeune reine et en si peu de temps. Il lui avait fait ressentir de si vives émotions en si peu de temps. Désormais Elsa se rendit compte qu’elle ne voulait pas être avec l’un de ses prétendants, qu’elle ne voulait pas se marier tout de suite, car Elsa avait déjà trouvé quelqu’un. Et le cœur empli d’un sentiment nouveau la reine se leva et observa l’horizon, en serrant fortement son bracelet, offert par Jack. Elle regarda avec instance la montagne du Nord qui surplombait le village. Et répondant à cette subite envie, ce besoin dévorant, et obéissant à cette part d’inconscience qui était désormais présente en elle, elle quitta le royaume et partit vers le palais de glace.

 

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