My frozen heart

Chapitre 19 : Dont want to lose you now

3991 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 00:49

 

Cela faisait désormais plusieurs mois qu’Elsa et Jack avaient échangé leur premier baiser. Tout paraissait si nouveau, si excitant, que personne ne s’était véritablement préoccupé des conséquences de leur liaisons. Les deux amants profitaient juste pleinement de ces nouvelles sensations qui les embrasaient pleinement.

Ils étaient presque tout le temps ensemble. Le gardien après avoir vérifié que l’hiver prenait bien place dans toute l’Europe s’empressait de rejoindre la jeune femme au palais, très tôt le matin de telle manière à ne pas louper un seul instant en sa présence. Et tout le long de la journée, le jeune homme ne pouvait s’empêcher de vouloir faire rire la reine et cette dernière avait des fois du mal à se retenir alors que ces obligations princières nécessitaient d’elle une concentration ultime. Puis quand le soleil disparaissait et que la jeune femme pouvait enfin ôter sa couronne, les deux êtres de glace pouvaient profiter pleinement chacun l’un de l’autre, la plupart de la nuit. Et quand le sommeil prenait possession de la blonde, l’esprit de l’hiver n’ayant besoin de repos, se contentait de l’observer dormir le reste de la nuit.

Les baisers devenaient sensuels, les gestes plus osés, et pourtant, leurs longues nuits restaient chastes. Aucun ne souhaitait véritablement aller plus loin pour l’instant. Tout d’abord parce que l’un ignorait véritablement ce qu’il fallait faire étant donné son état d’enfant éternel jusque-là, et l’autre gênée de devoir autant s’abandonner à une personne aussi rapidement. Il y avait de cela certes, mais aussi alors qu’elle embrassait le gardien et que le tout devenait plus insistant, elle ne pouvait refréner cet ordre établi, qui l’obligeait à devoir rester pure jusqu’à son mariage et de devoir le donner seulement et uniquement à son mari.

Alors durant cette semaine et ces longues nuits, les deux jeunes amants se contentaient de savourer ces nouvelles sensations, qui paraissent certes anodines, mais qui sont pourtant si puissantes, pour eux qui ignoraient tout de cela. Ils parlaient, profitaient de l’instant, jouaient parfois aussi dans la neige qu’ils avaient créée dans la pièce tels des enfants.

Il y avait quelque chose d’innocent dans leur relation et de presque enfantin. Il est vrai que chacun ignorant comment devait se comporter normalement un couple, ne savait que faire face à l’autre. Alors tout simplement, ils obéissaient à leur instinct. Si l’un souhaitait embrasser l’autre, il s’exécutait automatiquement. Il n’y avait pas de réflexion avant chaque geste et pouvoir s’abandonner à l’autre aussi facilement, et cela apportait un sentiment de pure liberté, surtout pour Elsa.

Pourtant malgré ces instants de bonheur, quand Jack à l’aube partait pour répandre l’hiver, quand la reine se retrouvait seule, une peur immense lui rongeant le cœur se faisait ressentir. Il est vrai qu’après cette fameuse soirée où ils avaient échangé leur premier baiser, Elsa ne pouvait réfréner cette panique soudaine, qu’elle ressentait, une fois seule, face à elle-même. Une peur lui dévorait le ventre dès que l’absence de Jack se faisait ressentir et dès que sa raison reprenait le dessus sur sa passion.

Elle savait que la menace du mariage planait sur elle, et la reine ne savait que faire face à cela. En étant avec Jack, elle ne voulait certainement pas se marier avec l’héritier de Berk. Et pourtant elle avait fait une promesse envers son peuple et désormais après l’annonce publique, elle ne pouvait revenir en arrière. Et parfois Elsa se dit avec regret qu’il aurait été plus facile de faire face à ce mariage forcé si elle n’avait pas connu ce qu’elle vivait avec l’esprit de l’hiver. Et face à cette pensée, à chaque fois, la jeune femme eut un pincement au cœur. Cette relation était à la fois un merveilleux présent mais aussi un horrible poison qui lui rongeait l’âme.

La reine n’avait jamais fait part de cela à Jack, il était encore trop tôt. Elle ne voulait faire exploser cette bulle dans laquelle ils se trouvaient tous les deux une fois ensembles. Et pourtant, en une journée d’hiver plutôt rude, la jeune femme dut faire face à une nouvelle qui la ramena violemment face à la réalité.

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Une tempête de neige faisait rage à l’extérieur et Elsa comme hypnotisée par cela, observa la valse que formait le déchainement des flocons dans les airs. La reine avait l’esprit ailleurs. Elle ne pouvait s’empêcher de repenser à la nuit dernière avec le gardien. Elle avait encore l’impression de sentir ses lèvres contre les siennes et contre son cou. Cette nuit-là, ils avaient découvert une nouvelle proximité et les échanges ne paraissaient plus si innocents que cela. Elsa posa une main sur son cou et poussa un long soupir de bonheur.

Elle ferma les yeux et se replongea sur cette merveilleuse sensation que lui avait fait découvrir Jack, qui était le désir. C’était comme si ses veines étaient en feux, tout le long de la soirée, et cela avait eu tendance à désorienter la jeune reine, elle qui ne vivait que au travers du froid et de la glace. Il était étrange de décrire ce qui s’était véritablement passé, car avec un regard extérieur, les gestes semblaient anodins, et pourtant pour la jeune femme et pour l’esprit il y avait quelque chose de plus passionné, de plus proche. La manière dont ce dernier l’avait touché hier paraissait chaste, mais il y accordait une telle importance et une telle insistance que cela avait embrasé la reine pour la première fois. Cette toute nouvelle sensation avait quelque peu mis mal à l’aise Elsa car elle ne savait comment réagir face à cela. On lui avait appris à gérer un royaume et non sa sexualité. Et il serait tout à fait gênant d’en parler à William. Et poser des questions à sa sœur provoquerait des doutes chez cette dernière et Elsa voulait conserver leur relation secrète à tout prix. Elle devait faire face à cela seule.

La reine en pensant à cela soupira et quitta la fenêtre pour se diriger vers son trône. Face à ce mouvement, le bracelet offert par le jeune homme juste avant le bal émit un léger bruit. En s’asseyant un l’observa longuement et eut un léger sourire e repensant à l’expression de ce dernier cette nuit-là. En effet, il était facile de comprendre sa gêne face à ces nouvelles sensations, et pourtant quand ses lèvres touchaient la peau d’Elsa, il était pris d’une assurance que la jeune femme lui enviait. Mais son regard avant son départ trahissait d’un malaise innocent que la reine pouvait aisément comprendre. Elle savait qu’il était aussi difficile pour lui de devoir faire face à ces émotions si… adultes. Elsa prit alors le bracelet et le posa contre son cœur. Elle n’était finalement pas si seule que cela.

Brusquement on frappa de manière énergique à la porte. Elsa se retourna dans sa direction et hocha doucement la tête envers les gardes pour que ces derniers l’ouvrent. William, le souffle cour, se précipita dans la pièce et rejoignit avec hâte la reine.

« C’est bon votre Altesse ! C’est bon ! » Dit-il avec un enjouement peu habituel.

La jeune femme sourit face à l’enthousiasme de son tuteur. Il était rare de le voir se comporter ainsi. Lui qui accordait tant d’importance aux bonnes manières et au bon paraitre. Et même si il était amusant de voir la dégaine du vieil homme, le cœur d’Elsa s’emballa par crainte de son annonce.

« Que se passe-t-il ? » Lui demanda-t-elle avec crainte.

William reprit son souffle, ce qui eut le don d’agacer la jeune femme, qui désirait une réponse rapide, pour calmer la panique qui se propageait dans chacun de ses muscles. Son tuteur se rapprocha et lui offrit un sourire ravi.

« Harold, l’héritier de Berk, vient tout juste de m’annoncer qu’il passera deux semaines à Arendelle, pour avoir le plaisir de faire plus ample connaissance avec vous. Cela annonce un mariage certain ! » Annonça-t-il avec joie.

La reine à ses mots, se raidit. Elle eut soudain du mal à reprendre son souffle. Aussi rapidement ? Dans sa tête se forma le souvenir de Jack déçu face aux propos de la jeune femme durant le bal, quand cette dernière lui avait demandé de partir, de lui laisser de l’espace pour pouvoir faire face plus facilement au mariage. Elle déglutit péniblement et son cœur se serra face à cette image.

« Quand arrive-t-il ? »

William lut la douleur dans le regard de la jeune femme et tout engouement disparut de son visage. Elsa lisait désormais dans ses yeux de la peine et un profond remord.

« Dans les jours qui viennent » Répondit-il la voix soudainement enrouée.

La respiration d’Elsa se coupa à nouveau. Elle allait devoir en parler à Jack dès ce soir. Dès ce soir, tout sera fini. Elle savait que le jeune homme n’allait pouvoir supporter cela, ce qui était compréhensible. Tout cela était si nouveau et devoir faire face à un tel dilemme si vite était douloureux pour la jeune femme. Elle n’avait pas eu le temps de faire le point sur ses sentiments, de profiter de ces moments fabuleux, qu’elle allait devoir leu dire adieu. Elle n’avait pas eu le temps de tomber véritablement amoureuse. Jack avait été comme un espoir pour elle, comme un espoir pour connaitre cela, qui venait d’être réduit à néant.

William en voyant le visage de la reine sombrer dans la douleur, lui posa une main compatissante sur son épaule.

« Je sais qu’il n’est pas facile pour vous de faire cela. Vous êtes très courageuse et vos parents seraient fiers de vous. Je prends conscience de la difficulté de ces actes, et je vous promets d’être toujours proche de vous, autant que vous le désirez. Votre sœur sera là également, pour vous soutenir. » Lui déclara-t-il avec honnêteté.

Normalement la reine l’aurait remercié pour ces paroles si douces, car cela faisait partie des codes de la bienséance. Mais la jeune femme en avait plus qu’assez. Elle devait donner son corps et sa vie à un inconnu au nom de la bienséance et de la couronne. Alors délicatement elle se dégagea de l’étreinte de son tuteur et commença à se diriger vers les portes principales.

« Veuillez m’excuser William. Je vais m’absenter pour la journée. Pouvez-vous annuler mes rendez-vous, je vous prie. »

Le tuteur comprit que les propos de la reine n’étaient pas véritablement une requête, c’était un ordre. Ce dernier hocha la tête simplement, mais ses yeux étaient emplis d’une grande tristesse. Et rendant les faits plus réels, Elsa détourna rapidement son regard et se précipita vers le palais des glaces.

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Voilà ce qui allait provoquer la déchirure entre les deux êtres de glace. Elsa en était consciente. Et en se remémorant cet évènement qui avait eu lieu il y a à peine quelques heures, les yeux de la jeune femme se remplirent de larmes.

Une fois au palais des glaces, elle avait tenté par tous les moyens de trouver une solution, pour éviter cela, pour éviter de faire du mal à Jack. Elle avait surmonté la douleur de devoir se marier à quelqu’un de force, mais ce qui lui déchirait désormais le cœur, c’était de devoir faire souffrir jack contre sa volonté. Car cette nouvelle allait le chambouler et le détruire, la reine en avait pleinement conscience et cela la tuait intérieurement. Et après s’être rendue compte qu’aucune solution n’était possible, qu’il n’y avait pas d’issue à cette situation, la jeune femme, le cœur lourd, se mit à chercher un moyen d’amener le sujet de façon à blesser le moins possible le gardien. Et durant plusieurs heures, elle se mit à faire les cent pas, tournant en rond sans cesse dans le palais. Ses talons claquaient bruyamment sur la glace et il semblait que le bruit devenait de plus en plus assourdissant. Puis une fenêtre s’ouvrit brusquement à cause du vent puissant qui régnait à l’extérieur, sortant Elsa de ses nombreux questionnements. La reine se précipita pour la fermer. Les bourrasques étaient puissantes et la jeune femme dut avoir recours à sa magie pour y parvenir. Puis elle observa la tempête extérieure, comme lorsqu’elle était à Arendelle il y a quelques heures, avant que sa vie ne sombre véritablement dans le chaos.

Et l’espace d’un instant, elle se demanda si Jack n’était pas déjà au courant de ce qu’il venait de se passer et si la tempête ne provenait pas de l’esprit, révélant sa colère. Mais étonnamment il était difficile pour la jeune femme de voir de la colère dans les yeux du gardien. Lui qui était si innocent, qui respirait autant la joie de vivre. Les premières semaines où elle l’avait connue jamais elle n’avait croisé de personne plus souriant que lui. Puis Elsa constata que depuis que le chemin de Jack avait croisé celui de la reine, l’esprit de l’amusement avait perdue de sa bonne humeur. Elle se rappela de cette profonde tristesse dans ses yeux durant le bal. Elle se rappela de la déception qui régnait sur ses traits alors qu’elle annonçait son mariage prochain. L’esprit perdait de sa joie et de sa lueur au côté de la jeune reine. La culpabilité envahit le cœur d’Elsa.

« A cause de moi, il fait face à des émotions si négatives » Murmura-t-elle.

Le vent comme en guise de réponse lança une nouvelle bourrasque, qui menaça d’ouvrir à nouveau la fenêtre.

Puis succombant à la lourdeur que provoquait en elle ce flot de sentiment, la jeune femme s’effondra et versa quelques larmes. Il était véritablement difficile de décrire précisément son état. Autant d’émotions si forts, si puissantes en si peu de temps et qui changeait si rapidement. En une seule journée, elle était passée à un état de béatitude totale, a de la peur, de la colère, de la tristesse et désormais de la culpabilité.

Tout était si confus dans sa tête. Elle avait peur à la fois de perdre Jack, mais aussi de sa réaction face à l’annonce, de devoir se marier, de devoir renoncer à lui. Jamais la reine n’avait fait face à une si grande peur qui lui rongeait chaque partie de son corps. Même lors de son couronnement elle n’avait été aussi terrifiée, aussi terrorisée. Soudain la reine se mit à trembler, comme prise de spasme. Cela ressemblait fortement à une crise de panique. Son sang se glaça et son cœur s’emballa provoquant une forte pression dans la poitrine. Le souffle s’accéléra brusquement, provoquant une buée d’air froid a chaque expiration et Elsa se rendit compte qu’elle venait de perdre à nouveau le contrôle de ses pouvoirs. Des pics de glace se formèrent autour d’elle, créant une muraille de glace infranchissable. Le vent devenait également de plus en plus insistant contre les murs du palais. Tout ce qui entourait la reine devenait chaotique. Les bruits assourdissants s’enchainaient ne laissant aucun moment de repos, le froid s’accentuait, les pics continuaient d’apparaitre. Tout était hors de contrôle et la jeune femme à la recherche d’un quelconque réconfort entoura ses bars atour de ses genoux. Elle ne pouvait désormais ne plus empêcher ses larmes de couler. C’est trop pour elle beaucoup trop d’émotions en une seule journée, cela devenait insupportable.

Et alors que la glace commençait à l’enfermer peu à peu dans un espace clos et restreint un bruit se fit ressentir, ainsi qu’un cri de joie.

« Elsa ! » Hurla une voix pleine d’entrain.

En entendant la voix de Jack, la reine se calma et tout le chaos disparut instantanément. Les pics n’étaient plus présents, le vent s’était calmé, et même les larmes de la reine avaient disparu. Le seul bruit qui résonna dans la pièce, était les profonds battements du cœur d’Elsa, qui semblait être sur le point d’exploser. Elle se tourna pour observer la lune qui dominait pleinement dans le ciel obscure. Il était déjà si tard ! Et la reine n’avait pu préparer une manière douce d’annoncer l’arrivée de son futur mari.

Elle se raidit en sentant un léger vent hivernal, qui se glissa à ses pieds. Cela était devenu un signe discret provoquait par le jeune homme pour annoncer son arrivée, sans choquer Elsa ce qui risquerait d’inquiéter ses alentours. Le gardien était dans la pièce et la jeune femme lui tournait le dos. Elle se mordit les lèvres jusqu’au sang, tout en priant de retenir ses larmes et elle lui fit face.

Le jeune gardien, avait un immense sourire aux lèvres et une étincelle de joie si puissante régnait dans ses prunelles. Elsa en fut éblouie, l’espace d’un instant. Elle eut l’impression de retrouver ce visage si enfantin qui faisait partie du charme de l’esprit. Et alors qu’elle était sur le point de lui rendre son sourire, une pensée lui effleura l’esprit, qui coupa toute joie en elle.

Son sourire ne tardera pas à disparaitre.

Et maintenant que Jack était en face d’elle, il lui était encore plus difficile de devoir faire face à cela.

Ce dernier ne se doutant de rien, s’approcha précipitamment de la jeune femme, puis pris son visage en coupe avant de déposer un léger baiser sur ses lèvres. Etrangement, le baiser était court et rapide. Habituellement, le gardien aimait faire trainer le baiser le plus longtemps possible. Mais pour une fois, et avec le cœur lourd, Elsa se rendit compte qu’elle préférait que son contact n’est pas été plus long. Elle aurait eu du mal à rester concentrée, et aurait probablement abandonné d’annoncer la nouvelle au gardien. Mais elle n’avait désormais plus le choix, elle devait le faire avant qu’elle ne succombe à la peur et empire la situation.

« Jack, je… » Commença-t-elle, la voix brisée.

Mais elle fut stoppée car Jack la prit dans ses bars et la fit tournée plusieurs fois ans les airs.

« Oh Elsa tu ne devineras jamais ! » Cria-t-il presque.

Puis il la reposa doucement et la prit par les épaules, avec une grande tendresse. Ses traits trahissaient l’excitation d’un enfant face aux premières chutes de neige. Ne pouvant soutenir son regard, Elsa détourna le visage avec un air triste. Le jeune homme trop préoccupée par sa nouvelle, ne remarqua pas le geste de la reine.

« Que se passe-t-il ? » Lui demanda-t-elle tout de même.

Jack, avant de répondre prit doucement le menton de la jeune femme pour l’approcher du sien.

« On m’a vu. Un autre adulte que toi m’a vu aujourd’hui ! »

 

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