DeltaRing

Chapitre 1 : Septième jour

2069 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 30/09/2023 22:54

(Note : Ce crossover ce base sur les évènements du film Ringu de 1998, mais reste assez compréhensible si vous avez regardés The Ring de 2002)


Mardi 21 Septembre.


Ralsei attrape la poignée de sa porte en avant et pose un premier pas chez lui, ici où le monde des ténèbres n'existe que dans d'autres versions de son univers. Son poil blanc humide échappant des gouttes d'eaux sur son parquet, il attrape à deux mains sa veste trempée, ôtant ses bras à l'intérieur avant de l'accrocher sur son porte manteau. Un discret sourire vint étirer ses joues froides. Ralsei commence à rêvasser les yeux d'abord ouverts sur ce qu'il s'est écoulé de la semaine passée…


Après la mystérieuse mort de quatre jeunes monstres durant la même nuit du 28 août, il reçoit un appel de Susie, tout juste adulte, une semaine pile en arrière. Une légende circulait entre les lycéens, racontant qu'il existe une vidéo comme étant maudite, où le visionnage de cette dernière provoquerait la mort de la personne l'ayant regardée une semaine plus tard. Susie avait trouvée cette vidéo enregistrée sur une mystérieuse cassette. Le contenu de cette cassette était une série d'images troublantes accompagnés de cris très distordus : Un cercle lumineux rappelant une éclipse solaire ; une renne humanoïde se brossant les cheveux dans un miroir se téléportant sur le côté et révélant une silhouette avec des bois et de longs cheveux noirs ; les lettres "DECEMBER" se déplaçant comme des fourmis sur l'écrans ; des humains rampants en difficulté dans un blizzard de neiges et de poussières ; un monstre chèvre au visage caché d'une serviette sur les cornes, pointant la gauche de l'écran, devant des sapins enneigés ; un puits au milieu d'une forêt, puis la neige de la télévision.


Après son visionnage, Susie reçut un appel téléphonique. Une voix aiguë lui grésillant qu'elle n'avait plus que 7 jours pour vivre, avant qu'elle ne raccroche. Le compte à rebours lancé, Susie et Ralsei ont essayé de déchiffrer le contenu de cette vidéo pour, si elle était vraie, lever la malédiction qui pesait sur eux. C'est a son cinquième jour de la semaine qui vient désormais de s'écouler pour Ralsei, que dans son enquête les menant dans un village reculé près du Mont Ebott, sa partenaire Susie vient à interroger par la force des bras un proche de "Dess", une renne médium qui s'était suicidée il y a trente ans, apparaissant dans la cassette vidéo dans le passage du miroir. Leur seule piste. Et tandis que Ralsei courut pour arrêter la bagarre : Sa tête se redressa, les yeux droits vers le paysage, le monde se changeant en nuances de gris autour de lui et sa partenaire, transportés trente années en arrière…


"Noëlle", petite sœur de Dess, était piégée depuis trente ans dans un puits refermé au-dessus par un disque de pierre… La rage qui l'habitait durant ses trois dizaines d'années, essayant de sortir de sa prison éclairée dans les ténèbres par un anneau lumineux rappelant une éclipse solaire, l'aura fait naître cette malédiction avant de fermer les yeux, l'âme encore tourmentée… Ralsei avait compris. Pour lever cette malédiction de ce monde, il fallait lever l'âme de l'eau où elle continuait de couler. Sortir la tête de l'eau. Métaphoriquement. Littéralement. Susie et Ralsei devaient retrouver ce puits ; le vider, et sortir Noëlle enfermée. Quand ils l'ont fait, seule sa dépouille squelettique tenait encore dans les bras de Susie, la retrouvant dans l'eau du puits. Et alors, 19h passée, la semaine finale de Susie s'est désormais écoulée… 19h01 passe. 19h02, 19h03, 19h04… puis actuellement. Ralsei venant à l'instant de la déposer chez elle. La malédiction était levée. Ils ont réussi ; Sauvés. Ralsei revenant à lui les yeux rouverts, la tête relevée. Le soleil n'allait pas se pointer de sitôt.


Ralsei pose un premier pas devant un cadre photo du jeune Kris et son manteau jaune sous la pluie. Lunette brouillée par la pluie, la photo lui paraissant floue à cause de cela, Ralsei garde son sourire humide inscrit sur son visage gelé et repose un pas après l'autre jusqu'à face à la poignée de sa chambre, rentrant et refermant la porte de l'intérieur. L'aiguille de la montre du jeune chèvre fait ses tours de la nuit jusqu'à l'aube…


Chambre ouverte, donnant sur le même personnage cette fois ci portant une robe verte, celui-ci s'avance, tasse de thé entre ses doigts, aux pieds de son meuble de bois qu'il ose appeler ça un "bureau", tant ses feuilles se chevauchant toutes en viennent à flotter jusque sur le tapis en dessous, précisément sous le blanc des pattes du chèvre bien désorganisé. Ce dernier ne prête guère d'attention à ce qu'il y a en bas, soufflant sur l'océan de feuilles par un pauvre soupir, tendant une main sur la manche d'un des deux tiroirs de son bureau contenant un cahier et un stylo dont l'encre était à moitié utilisée. Les attrapant, il s'assoit sur sa chaise, posant la tasse sur un amas de feuilles sur sa droite avant d'ouvrir le contenu du cahier : De longs passages de sa vie écrit par Ralsei lui-même. Le stylo vient tracer et faire défiler les mots sur la surface blanche de son cahier, les minutes passant, le son du rien enveloppent les lieux. Puis, en arrière-plan, plusieurs mélodies lointaines remontent jusqu'aux oreilles tombantes du chèvre. Le son des pneus sur les routes, de la foule, des feuilles et des insectes, auxquelles ces dernières sont étonnamment envahissantes et montent dans les aigus… plus proche, d'un coup… si le jeune chèvre entendait toujours plus son stylo grattant sa feuille, un sursaut le retourne quand s'ajoute des grincements aigus dans son salon. 


Ralsei se lève de sa chaise. Son cœur donnant l'impression de battre contre les parois osseuses de sa cage quand il voit la lumière de sa télévision allumée. Ses pupilles se rétrécissant voient l'image se reflétant sur le verre de ses lunettes d'un puits brouillé dans une forêt. La même que dans la vidéo… En s'avançant, ses pas en avant s'enfoncent davantage contre le tapis du salon. Il se penche et s'appuie sur la paume de ses mains et sur ses genoux, la machine cathodique éclairant son visage collée devant l'image, ses yeux larges et sa mâchoire tirant vers le bas. Ralsei saisit une branche de ses lunettes entre ses doigts et sort un chiffon qu'il frotte sur le verre brumeux de sa monture. Sa vision devait lui jouer des tours… Il remet ses lunettes, le verre lavé reflète plus que le puits… et des mains et bras blancs qui en sortent et s'y tiennent. Ralsei hurle en bondissant plus éloigné de l'écran. Des bois, une robe blanche à manches longues, de longs cheveux noirs cachent les traits de l'inconnue pixelisée, qui sort et s'avance les bras tombants le long de son corps par une marche la penchant sur un côté puis l'autre vers l'écran…


Ralsei rampe à reculons et là : La sonnerie du téléphone sonne. Ralsei braque son attention et se redresse précipitamment vers le mur, dos à celui-ci. Sa main droite puis gauche serrant le téléphone dans ses doigts tremblants, enfonçant presque celui-ci contre son oreille. Il garde toujours un œil sur cette télé. Il voit une renne humanoïde se mettre face à l'écran. Il respire vite. Il doit reprendre son calme.


— Susie !

Cri Ralsei au téléphone.


— Ralsei tout va bien ??

Répond Susie.


Pas de réponse. La silhouette du renne se présente de plus en plus près de l'écran. Ralsei penche son visage et son pied en avant, ses yeux ne clignent plus. Les cheveux du renne se collent au mur transparent séparant la télé de chez Ralsei. Et soudain…


— Susie, ne décroche surtout pas…


Les bois, les cheveux et le corps entier du renne traversent et sortent de l'écran qui illumine ses doigts rouges sans ongles puis son corps rampant sur le sol. Ralsei glisse en arrière sur ses feuilles tombées au pied de son bureau, le téléphone pendu. Il appuie une main contre le mur derrière lui et ravale sa salive avant d'hurler. Le renne force ses mains sur le sol. Le craquement de ses os se joignent au bruit de la respiration frénétique de Ralsei. Debout, ses sabots ouverts et rongés par l'eau et la roche introduite à l'intérieur laisse couler du sang sur ses pas irréguliers. Le jeune chèvre rampant appuie une main le relevant aux bords de son bureau. Ses jambes en coton reculent, ses yeux scrutant le renne ne la lâchent pas. Ralsei eut pourtant cette vision de ce qu'elle était réellement. Il le croit. Il le croit fermement et le verbalise entre ses lèvres arrêtant de trembler.


— Noëlle nous t'avions libéré ! pourquoi ?!


Ralsei se retourne et saisit son porte manteau entre ses doigts. Il dégage sa veste trempée pour un drôle de chapeau de magicien vert et une écharpe rose qu'il met autour de son cou. Sa fourrure entière passe du blanc au noir ; ses lunettes et traits du visages : Des lignes blanches. Il repose ses yeux au renne s'avançant vers lui. Le jeune chèvre tend une main en avant et entre-ferme ses doigts sur sa paume. Des milliers d'étincelles apparaissent dans sa main et éblouissent son visage sans texture. Un sort d'apaisement. Il écarte ses doigts et lance une lumière sphérique étoilée venant se disperser en de millions d'éclats et fragments autour du renne. Elle fige le pas ; elle redresse son visage caché droit devant elle… Elle ne bouge pas. Ralsei continue d'observer. Ses dents relâchant la pression sur ses lèvres échappant un souffle discret. Il recule les yeux grands devant, sa main tendue derrière recherche la poignée de la porte qu'il fait dos. Et quand son visage se détourne, sa bouche s'ouvre et inhale le peu d'air que sa gorge tend à le faire recracher. La laine de son écharpe rose se coince seule contre la peau de sa gorge et ses doigts agrippés tirant en arrière. Sa bouche s'ouvre grand comme ses yeux flous, ces derniers croient voir le bout de l'écharpe se tirer seule jusqu'au plafond d'une force invisible. Et soudain un cri étouffé ressort : Ralsei tremble et s'agite par des coups donnés dans le vide au-dessus de son chapeau tombé. Son porte manteau se fracasse droit devant et dès l'instant, son écharpe tombe et le laisse s'écrouler au sol ; son dos se cognant contre sa porte avec en face ses lunettes brisées et ce renne plus proche de lui. Il dégage son écharpe de son cou et sa main vient agripper sa gorge. Ses yeux pleurants fixent le renne qui refait un dernier pas lent vers lui. Il sanglote frénétiquement ; plis et glisse ses jambes et ses pattes au sol pour fuir mais coincé dos à sa porte qu'il frappe du poing pour appeler à l'aide. Ses yeux se referment brutalement et ses sanglots plus intenses noient le son de son cœur prêt à éclater dans sa poitrine.


Et soudain, ses paupières se rouvrent par quelque chose, son regard ne se concentre plus que sur le visage du renne. Elle reste statique, son visage loin mais droit devant lui. Ses pupilles se rétractent et ne fixent plus que ses cheveux noirs qui laissent paraître son unique œil perçant. Et les derniers sons se joignant à Susie à l'appel sont le cri glaçant de Ralsei, puis les sons distordus du renne encore présente…



Fin de l'appel.

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