Vengeance familiale

Chapitre 1

3322 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 20:12

 « Ne pas tomber. Surtout ne pas tomber. Garder en vue la sortie…même avec trois côtes brisées. Reste consciente encore quelques minutes et après tu pourras laisser aux autres le soin de s’inquiéter parce que tu auras déjà fait le plus gros du boulot. Voilà ! C’est ça ! Tu sens le vent sur ta peau ? Ce n’est pas celui qu’il y avait dans le Labyrinthe, non c’est celui de dehors. Le vrai dehors. C’est bon on te soutient, tu peux te laisser aller à la douleur ces hommes sont là pour que ton bien être. Enfin je crois. C’est fini, tu es en sécurité dans cet hélicoptère. Le Labyrinthe est loin maintenant, reposes-toi tu le mérite. » Mine de rien se parler à soi-même ça aide et ça motive à max !  

Mes yeux commençaient à être lourds mais une main empoigna la mienne, c’était celle d’une fille mais bizarrement je n’arrivais pas à savoir laquelle. Peut-être Harriet ou Sonya ? Rachel ? Non j’ai jamais été très proche de Rachel et si je n’ai pas la mémoire qui défaille elle est morte. Soudain je sens une brûlure au niveau de mon thorax, c’est tel que je suis obligée d’extérioriser ça en hurlant à plein poumon. On me maintient le corps pour que j’évite de bouger mais c’est trop douloureux et dans mes mouvements je sens que je me blesse encore plus. Finalement c’est trop pour moi, j’ai eu mon compte pour aujourd’hui. Entre sortir du Labyrinthe, me péter les cotes en fuyant un Griffeur et apprendre qu’à l’extérieur en vérité c’est bien pire, je pense que je peux m’arrêter là pour le moment. 

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En ouvrant les yeux je suis dans une salle blanche et bleu à la fois. Des personnes s’affairent autour de moi, des tuyaux sont reliés à moi et des appareils pompent mon sang ou me tiennent en vie je sais pas trop. Une femme en blouse blanche s’approche de moi en souriant après avoir lu son calepin. Elle fait sortir tout le monde mais un homme rentre dans la pièce. Lui il n’a pas de blouse, juste un long manteau de cuir, un pull à col roulé, un pantalon noir et des chaussures. J’essaya de me relever mais mes côtes se rappelle à mon bon souvenir et c’est en grinçant que je retomba sur mon lit d’infirmerie. 

« -Doucement Cassandre, tes côtes sont encore fragiles. Ne leurs imposent pas des mouvements trop brusque. dit la femme

-Vous connaissez mon nom ? C’est dans le calepin, c’est ça ?

-Exactement. Je me présente je suis le Docteur Crawford. Et voici M. Janson. dit le médecin en montrant l’homme

-Qu’est-ce que vous me voulez ?

-Pour l’instant rien. Mais dès que tu seras sur pied de nouveau j’aurais quelques questions à te poser. me dit Janson, Quand sera-t-elle pleinement guérie ?

-Ses côtes mettront plusieurs semaines à se ressouder si ce n’est pas moins, elle réagit très bien au traitement. Au plus optimisme je dirais qu’à la fin du mois elle pourra marcher avec quelques légères douleurs. Sinon elle en a pour trois mois.

-Trois mois ?! Vous déconnez ! J’peux pas rester clouer au lit pendant autant de temps !

-Ne t’en fait pas le traitement que tu subis accélère grandement ta guérison. »  

Et c’est sur un sourire qu’elle et Janson partirent de ma chambre, non sans m’avoir recommandé de me nourrir après trois jours dans les vapes. Dans un douloureux effort j’arriva à me mettre en position assise. Je regarda mon plateau avec un sourcil levé mais attrapa quand même la fourchette et commença à manger ce que je reconnu être de la purée avec un morceau de lard de porc. Ensuite j’attaqua ma crème à la vanille que j’engloutissais avec mon petit pain. Quand j’eu fini de manger je repoussa le plateau.  

Le docteur Crawford revint me voir le lendemain pour vérifier l’état de mes côtes et me refaire quelques injections de son remède miracle pour guérir les côtes brisées. Et cela continua pendant deux semaines où je n’eus la visite de personne à part du docteur et de quelques infermières. Lorsque Crawford m’assura que mes côtes étaient de nouveau soudées j’eus le droit de quitter la chambre d’infirmerie pour me retrouver dans un dortoir avec d’autres filles qui étaient avec moi dans le Labyrinthe. Je reconnu facilement Sonya et Harriet quand celles-ci surgirent devant moi pour me prendre dans leurs bras.  

« -Doucement les filles ! Je viens tout juste de sortir, j’ai encore les côtes délicates. riais-je

-Tu nous as tellement fait peur. Ils voulaient pas nous dire comment tu allais. se plaignit Sonya

-On doucement commencé à flipper, mais te revoilà ! s’exclama Harriet, Aller suis-nous on va t’emmener au réfectoire. »  

Nous prîmes plusieurs couloirs avant de voir le fameux réfectoire où tous les Jobards se trouvaient. Nous nous installâmes à la même table qu’Aris, le seul membre masculin de notre groupe de survivant. Ou du groupe tout court. Le repas n’était pas différent de celui que j’avais pris à l’infirmerie, à part peut-être le fait qu’il y ai un rab de purée par personne. J’avoue que la compagnie d’autres gens m’avait affreusement manqué et que voir des visages inconnus, même si c’était ceux des vigiles, me plaisait beaucoup car cela voulait dire que nous étions définitivement plus dans le Labyrinthe. Ma plus grande hantise depuis que nous en étions sortie.  En fait je n’ai pas tellement l’impression d’être sortit de ce cauchemar car tous les soirs je vois et entend à nouveau tout ce qu’il y avait dans le Labyrinthe. Que ce soit les Griffeurs ou les amis que nous perdions à cause d’eux. Je me réveillais toujours en pleine nuit, en boule et sous ma couverture, après avoir fait l’un de ces cauchemars. Mais je n’étais pas la seule et c’est pour cela que nous avions décidé de mettre tous nos matelas à terre pour pouvoir toutes dormir ensemble et se réconforter comme nous l’avions fait dans le Labyrinthe.  

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Comme il me l’avait annoncé Janson me pris à part pour me poser des questions. Il avait demandé à un des gardiens de venir me chercher pour m’emmener dans une salle complétement bétonnée avec un miroir sur l’un d’eux ainsi qu’une caméra dans un coin de la pièce, et au milieu une table en métal et deux chaises dans le même matériau. Il entra dans la pièce et me sourit, j’eu du mal à lui rendre la pareil car même si il ne semblait pas méchant son visage ne m’inspirait aucune confiance. Il s’installa devant moi et me posa d’abord des questions bateau style « Comment tu vas ? », « Tes côtes te font toujours mal ? ». Vous voyez le genre. Mais il me posa une question à laquelle je ne m’attendais absolument pas : 

« -De quoi te rappelles-tu ?

-Pardon ? demandais-je désarçonnée par sa question

-Depuis ton arrivée dans le Labyrinthe est-ce que des souvenirs te sont revenus ?

-Euh...mon prénom évidemment. Mon âge. Et mes parents. C’est tout.

-Bien. Très bien même. Merci de ta coopération. dit-il en se levant

-C’est tout ?

-Oui. Nous voulons être sûrs de la base sur laquelle nous allons commencer.

-Je comprends pas.-Nous allons te redonner tes souvenirs Cassandre. Dans leur intégralité.

-C’est vrai ?!-Oui mais tu ne devras en parler à personne. Nous ne pouvons le faire sur tout le monde, or tout le monde ne se souvient pas aussi bien de toi de sa vie avant le Labyrinthe. Tu veux bien garder ça pour toi ? »  

Je hocha la tête et Janson m’invita à me lever. Il m’expliqua que dorénavant je serais dans une chambre individuelle mais que je continuerais de manger avec les autres, que pour excuser mon changement de chambre il allait faire passer mes séances de « traitements » pour des séances de remise en forme pour faire partie des gardiens. Il m’amena jusqu’à ma chambre, celle-ci n’avait rien de spécial à part un bureau, une petite salle de bain et des toilettes individuelles. Autant dire que c’était le grand luxe dans un endroit comme le Complexe. Sur le bureau se trouvait une pochette marron avec écrit :  

« Sujet 0     

WICKED»  

Sans trop savoir à quoi m’attendre j’ouvris la pochette en carton. A l’intérieur il y avait plusieurs paquets de feuilles tous joint par un trombone et quelques notes sur post-it collées sur la couverture de la pochette. L’un des post-it était de Janson il disait : « Pour savoir à quoi t’attendre je te conseil fortement de lire ce dossier. Cela évitera les chocs qui pourraient entraîner des complications. Janson. » Je commença par les lire les post-it, la plupart était simplement des notes récentes sur mon état de santé et les améliorations visible, mais la note la plus ancienne faisait par « de trouble de l’ordre » et « de coups et blessures sur vigiles ». Donc apparemment j’ai toujours était d’un naturel violent et rebelle. C’est bon de savoir qu’il y a des choses qui ne changent pas. La première feuille du dossier était un simple bilan médical : groupe sanguin, allergie, liste des maladies que j’ai eu, vaccins et j’en passe. Là encore rien de trop spécial je suis « O+ », allergique à rien et tous mes vaccins sont à jours. Enfin les vaccins ne servent à rien contre le virus Braise, mais bon.  

Au fil de ma lecture je n’appris rien de trop important, il y avait mes résultats scolaires (dans la globalité j’étais une élève moyenne avec de bons résultats), quelques tests d’aptitude et d’endurance. Comme je l’ai dit rien de spécial et rien qui ne me permette de mieux me souvenir de mon ancienne vie, enfin jusqu’à ce que je tombe sur un autre paquet de feuille. Celui-ci comportait non seulement une fiche sur moi mais aussi sur des gens que je reconnu être mes parents et sur un garçon qui me ressemblait étrangement. Pour la première depuis aussi loin que je me souvienne je pouvais enfin savoir qui j’étais, qui étaient mes parents et ce que je faisais avant le Labyrinthe. Il y avait aussi une photo de moi, elle ne semblait pas récente ni même officielle car j’y avais un grand sourire et dans mes bras se trouvait un petit garçon, je savais que j’avais déjà vécu cette scène. Quelque part dans ma tête j’en avais un vague souvenir mais impossible de voir la scène. La première feuille était celle de ma mère : 

 Identité : Sarah Murphy

Age : 33 ans

Date de Naissance : 9 Octobre 2192

Occupation : Professeur

Statut : Morte

Type : Non immunisée

Autre : Mère des Sujets O et A2, Atteint par le virus Braise, A délibérément donné ses enfants à WICKED.  

Alors comme ça ma mère était prof. Et en plus j’ai frère. Peut-être le garçon sur la photo ? Mais le plus affreux, hormis le fait qu’elle nous ai livré à WICKED, c’est que le virus Brais l’ai emporté. Il y a donc un risque qu’un jour je dois tuer ma mère parce qu’elle serait devenue une de ces choses. J’espère que pour mon père ça sera différent, peut-être est-il toujours en vie.  

Identité : Nicolas Murphy

Age : 31 ans

Date de Naissance : 15 Mai 2190

Occupation : Gardien

Statut : Mort

Type : Non immunisé

Autre : Père des Sujets O et A2, Atteint par le virus Braise, Tué par le Sujet 0. 

 Apparemment pas ! Non seulement il est mort plus jeune que ma mère mais si je me souviens bien le « Sujet 0 » c’est moi. J’ai tué mon père. Même si il était atteint par Braise ça n’enlève pas l’horreur de l’acte que j’ai commis. En plus je devais avoir une dizaine d’années, comment j’ai pu faire ça ?! Dire qu’avant les seuls souvenirs de mes parents étaient quand ils s’amusaient avec moi étant petite, je ne me rappelais que de leurs sourires maintenant je les vois tous les deux comme c’est créatures dans le Labyrinthe. C’est horrible ! J’envoie les deux feuilles à l’autre bout de ma chambre pour revenir sur celle qui me concerne.  

Identité : Marie

Alias : Sujet 0

Marie Curie

Cassandre Murphy

Age : 20 ans

Date de Naissance : 12 Mars 2212

Occupation : Future Soldat

Statut : Vivante

Type : Immunisée

Autre : Sœur du Sujet A2, A tué son père  

« Marie » ?! Non, non, non, non ! Je suis à 100% sûre de m’appeler Cassandre ! Pas Marie. Non ils ont dû se tromper à WICKED c’est la seule possibilité. Enfin maintenant je sais parfaitement ma date de naissance, la prochaine fois je pourrais fêter mon anniversaire. Enfin fêter, c’est un grand mot pour ce que je vis au quotidien.  

Alors que j’allais m’emparer de la dernière feuille Janson et deux gardiens virent frapper à ma porte. « C’est l’heure » avait-il dit. Je me leva sans un mot et laissa le dossier tomber sur la table en métal, sans un regard pour le dossier je passa devant Janson et ses deux gardiens pour signifier que j’étais prête à redécouvrir mon passé. Ils me conduisirent jusqu’à une salle aux allures aussi stérile qu’un hôpital. Au milieu se trouvait un simple fauteuil de dentiste, enfin ça aurait pu être un fauteuil de dentiste s’il n’y avait pas des attaches pour les bras et les jambes. « C’est pour éviter que tu ne te blesses » m’avait expliqué le docteur Crawford car apparemment il arrive que les souvenirs soient très puissant et donc que je puisse penser que ce qui m’arrive je le vis vraiment, alors que ce n’est qu’un souvenir. Une fois positionnée et attachée dans le fauteuil le docteur s’activa autour de moi.  

« -On va d’abord t’endormir puis ensuite grâce à un sérum on va stimuler la partie de ton cerveau qui contient tes souvenirs. Et avec ces petits on va pouvoir mieux cibler ce que tu vas te souvenir.

-Pourquoi cibler ? Je croyais que j’allais me rappeler de tout.

-Oui tu vas te rappeler de tout mais il faut que le plus important refasse surface en premier et non pas que tu te souviennes dans l’ordre.

-C’est…franchement…débile… » 

 Je ne pus finir ma phrase que je tombais de sommeil dans l’instant. Bizarrement j’entendais encore quelque bribe de conversation.  

« -…Savoir…trouve…Bras Droit

 -…pas facile…cerveau…complexe…

-…moyen…ouvrir…cerveau. »  

Oh ça me plait pas qu’on parle d’ouvrir un cerveau. Surtout si c’est le mien dont il parle. J’espère pas, parce que si c’est ça je n’ai aucun moyen de me barrer. Je sais pas où se trouve le Complexe ni dans quelle direction aller. Quelle poisse que je me sois évanoui quand on nous a emmené ici. Puis des formes apparurent sous mes paupières et les conversations laissèrent place à un bruit que je n’avais pas entendu depuis longtemps : des gazouillis d’oiseaux. 

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