Le Rempart des Hommes

Chapitre 1 : Chapitre Premier

973 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/12/2020 18:24

Le Rempart des Hommes

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Chapitre Premier

- Ce qui se dresse et nous protège -

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L'aube vient accueillir le cavalier.


Alors qu'il émerge de la forêt du nord, sa monture couleur fauve le conduit sur la route du sud.


Celle-ci les mènent à une large et haute colline, bercée de brume jusqu'à son sommet fendue.


La, la nature laisse place à la civilisation car une tour se dresse sur cette colline.


Toutefois, ce qui était en effet une tour il y deux siècles n'en est aujourd'hui plus qu'un pâle reflet.


Sa toiture est effondrée sur le sol, gisante comme morte aux pieds du mont.


Ses murs, bien qu'encore debout, sont perforés à nombreux endroits, ce qui laisse la pâle lumière du soleil en pénétrer l'intérieur.


Malgré cette vue morne, celle-ci réchauffe le cœur du cavalier, frigorifier après un voyage dans la nuit froide, trop heureux de le voir se terminer.


Étrangement, l’hiver vint plutôt cette année.


Les feuilles des arbres ne sont pas encore tombée qu'elles se recouvrent déjà de gel.


Mauvais présage dit ont. Très mauvais présage.


«Halte! Qui vient là? crie un homme du haut des remparts.»


Il s'adresse au cavalier quand il fut à porter de voix et de flèche.


Ce dernier sent la tension régner dans l'air et lève sa main droite en signe de paix.


«Ici se présente Ännaberen, fils d'Ädanachas. C'est en amis que je viens.»


Il sent maintenant que plusieurs pairs d’oreilles et d'yeux l'écoute.


Pourtant aucune bouche lui répond.


«À qui je parle donc? Des êtres vivants ou de la pierre morte?»


Cette fois les portes s'ouvrent et un homme d'âge mûr en égerme.


La tête boisée de cheveux gris, il se présente la main droite levée.


L'autre est baissé sur son épée.


«Et à qui penses-tu présenter cette main? demandât-il avec inquiétude. »


Ännaberen ne répondit pas de suite.


Il plongea son regard dans celui de son interlocuteur et n'y vit aucune malice mais une peur profonde.


«À des hommes s'inquiétant de ce qui ne devrait pas, finit-il par répondre. Crois-tu que je sois une menace à moi seul.»


«Oui, répondit sans hésitation qui a vu au moins une cinquantaine d'hivers. Il n'est pas idiot. J'ignore qui tu es, d’où tu viens et tes desseins.»


Le jeune cavalier sent la colère prendre racine dans ses gestes.


Il pensa à le frapper mais sut qu'un simple coup de poing au visage lui coûterait une flèche en plein cœur.


«Je me suis présenté, tu as vu d’où je viens et ma main hurle encore mes desseins. La peur vous rend telle si craintive qu'un simple cavalier solitaire suffit à vous rendre également sourd et aveugle?»


Ses remarques firent bander des cordes d'arcs.


Un mot de plus et une flèche allait belle et bien lui perforer le cœur.


Heureusement pour lui, les hommes de la tour disposent d'un minimum de discipline.


Leur chef n'a pas encore sorti son épée.


«J’ai vu et entendu. Je ne cherche pas à t'insulter, Ännaberen fils d'Ädanachas. Je cherche à nous protéger. Qui peut me dire sans crainte que t’accueillir parmi nous ne causera pas notre perte? Qui peut me prouver ta sincérité?»


De nouveau le cavalier ne répondit pas. Cette foi, la colère clôt sa bouche.


À l'inverse, celles des ombres derrières remparts se délient.


«Reprend ta route, corbeau du nord. Les hommes du sud n'ont que faire de tes belles promesses.»


«Retourne à ton nid douillet et laisse nous endurer ce que vos, si nobles conditions, vous refusent d'endurer.»


La monture couleur fauve, Beledlothia, rumine avant de se lancer au galop.


Stupéfaits et hésitants devant cette action, les hommes sur les remparts n'eurent le temps de lâcher leurs flèches que l'étalon est à hauteur d'haleine du piéton.


«Ma preuve, la voici.»


Et il mit pied-à-terre.


Apeuré d'y voir sa propre mort, l'homme mûr s’appétait à tirer son épée.


Il retint son geste.


Le jeune homme est agenouillée devant lui, ses deux mains lui présentent sa propre épée, Arbreged, toujours enfermée dans son fourreau.


«Tu me laisses disposer de ta vie. Demanda l'homme de la tour avec un ton quelque peu perturbé.»


«Si cela me permet de combattre à vos côtés, je te la dispose. Lui répond le cavalier qui avait mis pied-à-terre et observe le sol. »


L'homme agrippe le manche de bois et sortit la lame d'acier du fourreau.


«Pourquoi tiens-tu donc à combattre ici? Je sais que tes gens n’apprécient guère les miens et qu'ils n'ont que faire des problèmes du sud.»


Ses mots étaient chargés de mépris.


Il y a encore un mois, il avait envoyé son fils recueillir l'aide des hommes habitant le fort du nord et celui-ci qui n'était revenus qu'avec des mots amers.


«Mes gens croient que les remparts de leur capitale les protégeront. L’hiver amène les ombres et je sais une chose: quand elles seront là, aucun mur ne sera assez haut pour les garder loin d'eux. C'est ici qu’elles frapperont en premier. Ici je ferais rempart de mon épée pour tenir les ombres loin des miens.»


La peur vient de quitter le regard de l'homme mûr et il remit Arbreged entre les mains de son propriétaire.


«Voilà une bien bonne épée, Ännaberen. Garde la bien car les ombres viennent et elle seule ne suffira pas à les éloigner.»


L'homme présente sa main, paume ouverte.


«Ici t’accueille en amis Bronainnas du Cardolan.»


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