Anna Tabris à Thedas et en Terre du milieu

Chapitre 1 : Le départ vers un monde meilleur

4695 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 22:31

      Anna tentait d’avancer dans l’obscurité, dans ces lieux qu’elle reconnaissait sans difficulté. Elle emprunta un chemin étroit où l’on ne pouvait pas voir les étoiles, car elle se trouvait sous terre et seule la lampe qu’elle tenait dans sa main gauche émettait de la lumière. Elle continuait de marcher, ses pas étaient lents, elle n’avait pas vraiment l’impression de contrôler ses propres membres. Tout semblait si trouble, elle sentait comme une boule au ventre. La jeune elfe savait ce qui l’attendait. Elle était à présent dans d’anciennes constructions naines, entourée de tous côtés par des engeances. Ces ignobles créatures ne semblaient pas l’avoir remarquée,… comme si elle était des leurs. Les engeances étaient excitées tout comme Anna. Son cœur palpitait, les battements dans sa poitrine se faisaient de plus en plus forts. Puis le décor disparut accompagné d’une  sensation de chute libre. Anna ouvrit alors les yeux et comprit que ce jour était proche.

 

CHAPITRE 1 : Le départ vers un monde meilleur

 

      Anna Tabris, du peuple des elfes citadins, jeune garde des ombres, commandeur et jarles du comté d’Amaranthine, était de mauvaise humeur ce matin là, affichant une mine sombre. Ses maux de tête qui venait de s’ajouter ne rendaient pas son réveil plus agréable. La jeune elfe se leva de son lit et se regarda dans le miroir. Ses cauchemars avaient repris, elle comprenait ce que cela signifiait, un garde des ombres savait lorsque sa fin approchait. Sa main effleura son visage. Elle était si jeune. Les rides n’avaient pas encore eu le temps de s’annoncer, la jeune femme était en parfaite santé. Même son albinisme ne paraissait pas être une faiblesse. Son corps était fin et sa musculature allongée lui donnait une silhouette élégante laissant juste apparaitre ses formes féminines.

       Anna s’interrogeait sur l’attitude qu’elle devait avoir. Devait-elle prendre en compte ses cauchemars et aller dans les tréfonds afin de suivre son destin ? Ou devait-elle les ignorer et faire comme si la mort ne l’attendait pas ? Ou même tout tenter pour survivre ? Pouvait-on vraiment changer son avenir une fois qu’il nous eut été révélé ? Elle n’arrivait pas à se concentrer et à trouver de réponse à ses questions.

       Un léger halètement se fit entendre dans la chambre, c’était Hedi qui venait de se réveiller,  le mabari de la jeune garde des ombres, son chien de guerre et aussi son ami le plus fidèle. Anna songea qu’elle devait lui dire, le préparer à son départ vers « un monde meilleur », comme le disait la chantrie. Il était trop intelligent et finirait par le découvrir tôt ou tard. Elle devait donc jouer la carte de l’honnêteté avec lui. Mais pour l’heure, elle se contenta de lui caresser le haut de la tête, pour l’instant elle ne voulait rien dire, surtout aujourd’hui alors qu’elle était de passage chez son père au bacloître de Denerim. Elle n’était certainement pas venue pour parler de présage de mort, mais pour fêter son anniversaire avec sa famille. Anna devait donc garder la tête froide, après tout en tant que garde des ombres elle côtoyait la mort chaque jour.   

       Anna se lava, l’eau chaude lui permit de se changer un peu les idées. C’était un luxe pour les elfes du bacloître d’en avoir. La reine Anora avait accepté de leur accorder cette faveur à la demande d’Anna, après qu’elle eût tué l’archidémon avec l’aide de ses compagnons. Anna pensa avec ironie qu’avec un peu de chance, si elle tuait un autre de ces monstres, que la reine ferait peut-être construire de vraies maisons pour les elfes et non des taudis.

         Elle sortit de la douche et se vêtit d’une robe de coton violette. Anna avait rarement l’occasion de se mettre en robe, sa vocation de garde des ombres ne le lui permettait pas, alors lorsqu’elle pouvait être plus féminine, elle mettait toujours ses plus beaux vêtements. Elle natta sa longue chevelure blanche en épi de blé puis sortit de sa chambre pour saluer son père.

Cyrion était en train de boire son thé dans la petite pièce qui servait de salon et de cuisine, lorsqu’il vit sortir de sa chambre sa fille qui vint embrasser sa joue ridée.

« Cela faisait longtemps que je ne t’avais vu en robe, fit il en souriant, bon anniversaire ma fille tu as à présent vingt deux ans… »

- Merci papa ! »

Des aboiements joyeux se firent entendre, Hedi venait d’entrer dans la pièce, sautillant de partout, puis se mit à lécher affectueusement la main de Cyrion qui pendait. Le père d’Anna la retira aussi tôt et fit une petite grimace.

« Tu devrais le sortir…Ton chien a l’air un peu agité. » Dit Cyrion en essuyant sa main sur son mouchoir.

- Hm… D’accord… »

 Anna sourit, l’air amusé, elle savait bien ce que son père manigançait. Tous les ans il se débrouillait pour qu’elle s’éloigne une heure ou deux, le temps de préparer sa fête d’anniversaire. Elle mit donc une veste chaude, car il faisait toujours froid un trois janvier Fereldien, prit son petit sac magique sur son épaule droite et partit vers le marché de Denerim avec Hedi.

 Sur le marché se trouvait tout un tas de marchands différents, le nain Gorim, marchand d’armes et armures, Liselle pour les fantaisies Orlaisiennes et César ainsi que son frère maître Ignacio, des marchands d’Antiva, qui vendaient un peu de tout. C’est chez Gorim qu’Anna s’arrêta, elle y acheta de nouvelles dagues. Il était assez content de la revoir à sa boutique, elle qui avait débarrassé Ferelden de l’enclin et de l’archidemon, si bien qu’il lui fit cadeau de la nouvelle arme qu’il avait reçue. Il s’agissait d’un petit pistolet blanc, en tout cas c’est ce qu’il semblait être.

« Qu’est ce que c’est ? demanda-t-elle en examinant l’objet.

- C’est le scorpion, une petite merveille, il fait de sacrés dégâts, mais je vous laisse la surprise, vous verrez bien le moment venu. Dit-il en tendant à Anna un sac avec les munitions de l’arme tout en souriant légèrement.

- Merci Gorim, je vous revaudrais ça.

- Y a pas de quoi garde des ombres. »

Anna acheta également un parfum de roses blanches qui lui faisait envie dans la boutique de Liselle. Cela lui rappelai toujours l’odeur de sa mère, un parfum doux et enivrant qui donnait toujours envie à la petite fille qu’elle était autrefois de se blottir contre sa poitrine.

  Une heure plus tard, après avoir fait un certain nombre d’achats, Anna retourna au bacloître avec Hedi. Les retrouvailles avec son cousin Soris ainsi qu’avec sa cousine Shani étaient chaleureuses.

 Le soir venu, tout le bacloître était en fête. Il y avait de la musique, de la danse, de la bière et des gâteaux pour tous les goûts. Des lanternes de toutes les couleurs étaient suspendues sur l’arbre du bacloître qui était lui même relié aux petites habitations par des rubans. Anna avait sorti la machine à faire des bulles pour les enfants et Hedi jouait avec eux, les laissant grimper sur son dos et sautillant pour attraper les bulles.

 Quelques heures plus tard, après minuit, les elfes du bacloître faisaient toujours la fête, alors qu’Anna était totalement épuisée et ne souhaitait que la compagnie de son coussin et de son lit. Elle venait de danser l’irish dance à la demande de Shani. Elle était certes très douée mais elle avait dû danser sur la chanson « la route rocheuse pour Denerim ». C’était une chanson folklorique très rapide et elle eut du mal à tenir le rythme.

 Elle finit par se poser sur une chaise, rejoint par son père, Soris et Shani. Ils avaient tous les trois un cadeau emballé dans leurs mains.  Soris lui offrit un ocarina bleu, qui s’accorderait parfaitement avec son uniforme de garde des ombres, remarqua Anna. Shani lui offrit un nouveau cahier de dessin et des crayons. Anna était touchée par leurs présents. Elle savait que pour les elfes du bacloître, ces choses étaient hors de prix et donc que Soris et Shani avaient dû travailler dur pour pouvoir les acheter. Puis vint le tour de Cyrion d’offrir un cadeau à sa fille. Il lui tendit une boîte qu’elle s’empressa d’ouvrir. Là se trouvait trois objets : une boîte à musique qui tenait dans sa main, c’était « la mélodie de l’elfe », une chanson que lui chantait sa mère lorsqu’elle était enfant. Il y avait également un ruban bleu pour nouer ses cheveux, ce qui fit sourire Anna car encore une fois il s’accordait avec son uniforme.

« Merci vous trois, j’aime beaucoup vos cadeaux.

- Evidement, ils sont faits pour ça cousine. Dit Soris avec un sourire.

- j’me suis dit « avec les voyages et découvertes qu’elle fait elle va finir par être à cours de papier pour dessiner ses aventures …» alors voilà tu as intérêt à nous faire de beaux dessins.  Fit Shani ponctuant sa phrase d’une petite tape dans le dos de sa cousine. »

Shani et Soris embrassèrent Anna, puis retournèrent danser avec les autres elfes.

Anna sortit ensuite le troisième objet de la boîte et lança un regard interrogateur à son père. Il s’agissait d’un bout de miroir cassé. Elle observa attentivement l’objet puis eut un déclic, elle le reconnut, car elle l’avait vu des années auparavant.

« Te souviens-tu, lorsque tu avais à peine huit ans ?

- Oui papa je m’en souviens » répondit Anna. Effectivement elle s’en souvenait même très bien.

Quatorze ans plus tôt, alors qu’elle jouait à cache cache avec Soris et Shani, la petite Anna avait eu la bonne idée de se cacher sous le lit de sa mère. Elle s’y était fait une petite entaille au doigt et avait alors pris l’objet qui en était la cause. Il s’agissait d’un morceau de miroir. L’enfant qu’elle était fût piqué par la curiosité, pourquoi sa mère avait-elle mis un objet coupant sous son lit ? Anna ne se souvenait pas avoir entendu de miroir se briser et de toute façon il n’y en avait pas dans cette maison. Anna en déduisit que ce lit n’était pas une cachette uniquement pour elle. L’enfant l’observait quand soudain le miroir se mit à briller et elle se sentit absorbée par son reflet. Elle se réveilla ensuite dans une forêt très sombre et très inquiétante, d’où l’on ne  pouvait apercevoir les rayons du soleil.

 L’air de la forêt était lourd et rendait Anna nauséeuse. La petite était effrayée et ne comprenait pas comment elle avait pu arriver là. Elle fût encore plus terrifiée lorsqu’elle aperçut une araignée de sa taille arriver lentement vers elle en faisant cliqueter ses chélicères. Visiblement l’horrible bestiole se faisait une joie de mettre une enfant elfe à son menu. Alors la petite prit une branche qui se trouvait à ses pieds et la brandit vers son assaillant avec le courage que pouvait avoir une fillette de huit ans. Puis elle se mit à hurler de sa voie aigüe et à appeler sa mère qui était bien la seule à pouvoir vaincre un tel monstre, en tout cas d’après ce que savait la petite elfe. L’araignée bondit sur Anna qui eut juste le temps d’esquiver. Elle lui donna un coup avec la branche qui se tordit sans faire mal à l’araignée, même si celle-ci n’apprécia tout de même pas. Alors qu’elle s’apprêtait de nouveau à bondir, une flèche vint se planter dans un de ses yeux. Le monstre se tortilla de douleur puis mourut peu après, les pattes recroquevillées sur elles-mêmes.

 L’émetteur de cette flèche n’était autre qu’un elfe blond aux yeux bleus. Il était habillé de vert et de brun et était plus grand et plus beau que tous les elfes qu’Anna avait connu au bacloître. Il ne semblait pas pauvre. Il ne portait pas de bijoux montrant une certaine richesse, mais ses vêtements étaient en parfait état. De plus il ne semblait pas souffrir de la faim à en juger par son teint parfait et ses joues lisses et non creuses comme ceux que connaissait Anna. Il lui avait semblé que cet être n’avait que très peu de chose en commun avec  les elfes du bacloître, hormis ses oreilles pointues. Le grand elfe dégageait également une aura de lumière. Anna songea alors aux elfes dont parlaient les légendes d’Arlathan que lui contait sa mère. Ces elfes dit-on, étaient immortels. L’elfe blond observa la fillette quelques secondes puis s’approcha d’elle doucement pour ne pas l’effrayer.

« Mer…merci. Avait-elle bégayé.

- Quel est ton nom petite et d’où viens-tu ? » Demanda-t-il. Il avait déjà remarqué que ses vêtements étaient abimés et que son visage était bien trop fin pour une petite fille. Elle ne venait certainement pas d’un peuple elfe qu’il connaissait.

- Je m’appelle Anna Tabris et je viens du bacloître.  » Répondit-elle comme si c’était une évidence.

 L’elfe fronça ses sourcils blond, l’air de ne pas comprendre, Anna en déduisit donc qu’elle devait se trouver bien loin de chez elle pour que ses mots paressent si étranges aux yeux du grand elfe.

 L’enfant eut un frisson que le grand elfe remarqua. Elle avait encore peur.  Il se pencha, lui tendit la main et lui dit d’un ton rassurant :

«  Mon nom est Legolas, suis moi je vais t’emmener en un lieu plus sûr. Nous verrons ensuite comment te ramener chez toi.»

Alors Anna qui commençait à avoir confiance en lui, desserra ses petites mains de la branche à moitié cassée, puis finit par la lâcher entièrement. Elle ramassa le bout de miroir qui était tombé lorsqu’elle était arrivée dans la forêt et suivit Legolas.

« Qu’est ce que c’est le bacloître ? demanda Legolas.

- C’est là où vivent tous les elfes de la ville.

- Qu’elle ville ?

- Denerim »

Il n’était pas plus avancé, il ne comprenait absolument rien à la situation jusqu’à ce que Anna lui avoue :

«  Je crois que je ne suis pas de ce monde, ce bout de miroir m’a amenée ici. »

Elle le lui tendit. Legolas l’examina et sentit que ce fragment était effectivement magique, mais une magie qu’il n’avait jamais ressentie auparavant et cela l’intrigua d’avantage.

« Raconte-moi comment ça s’est passé Anna. »

- Bah… J’étais en train de jouer à cache cache avec mon cousin et ma cousine. Je me suis cachée sous le lit de maman et je me suis coupée avec le fragment qui traînait là. J’ai saigné mais j’ai pas pleuré, dit-elle fièrement. Ensuite il a commencé à briller et je me suis réveillée ici… »

Etrange… Legolas ne voyait aucune trace de sang sur le fragment, même pas une minuscule goutte, pourtant, après avoir examiné le doigt de la fillette, il constata effectivement une entaille d’à peu près un centimètre. Peut-être que le fragment avait absorbé le sang, peut-être même que c’était la source de son pouvoir. N’arrivant pas à une conclusion claire, Legolas cessa ses réflexions, rendit le fragment à Anna puis reprit la route. C’est alors que le fragment de miroir se mit de nouveau à briller et Anna disparut sans laisser de trace.

 Elle se retrouva de nouveau sous le lit de sa mère et se cogna la tête contre une latte du sommier.

« Aïe !

-Anna tu es là ! »

       Adaïa, la mère d’Anna avait trouvé la fillette sous son lit, alors même qu’elle venait d’y remarquer la disparition du fragment. D’une main elle attira sa fille contre elle et de l’autre elle récupéra le bout de miroir.

Anna s’en souvenait comme de la veille. Etrangement, lorsqu’elle eut raconté son aventure, sa mère ne mit pas sa parole en doute. Elle semblait même comprendre, grâce à cette histoire, certaines choses qui avant cela étaient un mystère.

Quatorze ans plus tard, Cyrion avait apparemment jugé bon de le lui donner. Il expliqua à sa fille qu’il s’agissait en fait d’un Eluvian, des miroirs magiques servant de moyens de transport et de communication pour les elfes immortels. Ensuite, il lui raconta l’histoire du fragment.

« Ta mère était une elfe dalatienne avant de me rencontrer. Son clan avait trouvé les traces d’un thaig nain dans les tréfonds. Il semblait y avoir des traces  de l’ancienne civilisation elfe, comme l’Eluvian par exemple. Comme tu le sais, on pense qu’autrefois les nains et les elfes vivaient ensemble. Ils y avaient donc envoyés des éclaireurs pour vérifier qu’il n’y avait pas d’engeances. Au début le thaig était paisible et parfaitement habitable et le clan décida de s’y installer. Malheureusement les engeances étaient revenues et les dalatiens n’arrivèrent pas à les repousser. Ces monstres avaient tout détruit sur leur passage. Ta mère fut la seule à avoir pu s’enfuir. Le seul souvenir qu’elle a conservé est ce morceau de miroir, car il représentait beaucoup pour son clan. Apparemment il ne fonctionnait plus… Jusqu’au jour où tu l’as trouvé.

- Je comprends mieux à présent…c’était évident qu’il ne pouvait s’agir que d’un Eluvian, mais… Mais pourquoi n’a-t-il fonctionné qu’avec moi ? Et je pensais qu’un Eluvian ne pouvait pas fonctionner lorsqu’il était brisé.

- Cela reste encore un mystère ma fille. En tout cas ta mère voulait que, lorsque tu serais en âge, tu puisses le découvrir toi-même. Elle se doutait sûrement que tu serais une aventurière, que tu ne pourrais te résoudre à rester au bacloître et que tu en sortirais d’une manière ou d’une autre. Dit son père avec un sourire.

- C’est donc pour ça qu’elle m’a appris son art du combat. Conclut Anna.

- Oui elle a même préparé une carte pour un éventuel voyage, si tu souhaites retrouver le miroir.

 Tout était si clair à présent et comme par hasard, le miroir se trouvait dans les tréfonds, comme là où son rêve l’emmené la nuit passée. Il s’agissait donc peut-être de sa dernière quête.

« Je vais y aller papa. Dit-elle d’un ton qui se voulait rassurant, aussi bien pour son père que pour elle.

- Fais tout de même attention à toi Anna. »

 Elle lui adressa un sourire tendre mais ne lui répondit pas. Elle se leva de sa chaise, son père en fit autant, et déclara qu’elle était fatiguée et qu’elle allait rejoindre son lit.

 Le lendemain, le soir, Anna enfila son uniforme de gardes des ombres il était composé d’une armure légère argentée et bleu, d’un pantalon matelassé ainsi que d’une veste également matelassé dans un bleu cendré avec des clous pyramide dessus. Elle mit sa ceinture où elle accrochait ses explosifs et ses dagues. Dans les poches intérieures de sa veste se trouvaient dans l’une un pistolet et dans l’autre le Scorpion qu’elle avait reçu en cadeau la veille. Elle mit sur son épaule son sac magique, fit sur l’arête de son nez un trait de peinture de guerrier cendré ainsi que sur Hedi et tous deux partirent vers, à ce qu’il semblait être, leur dernière  aventure ensemble.

 C’est ainsi que six mois après son départ, Anna s’arrêta au beau milieu du voyage. A ses yeux il était temps de libérer Hedi et de lui faire ses adieux, car elle sentait la mort s’approcher encore plus chaque jour, les combats et les cauchemars l’affaiblissaient, et elle ne voulait pas que Hedi la voit mourir. Elle s’assit en face de lui, ancra son regard dans le sien, le caressa derrière les oreilles et dit :

« Hedi… Je ne sais pas comment ça va se terminer, mes cauchemars on reprit depuis plusieurs mois…

-  (couinement)

- tu t’en doutais, n’est-ce pas ? Ecoute, je préférerais que tu ne m’accompagnes pas cette fois, compris ?

-(petit grognement)

-S’il te plait… Tu iras voir Leliana.

- (Soupir de résignation) »

 Etrangement, il ne fut pas si dur à convaincre. Anna le caressa derrière l’oreille, le serra dans ses bras puis reprit son chemin, laissant Hedi derrière elle.

 La garde des ombres tua toutes les engeances sur son passage, puis arriva enfin dans une pièce où se trouvait un grand miroir, l’Eluvian qu’elle avait tant cherché. Anna, dont les multiples blessures saignaient encore, eut à peine la force de remettre les quelques pièces qui étaient tombées, son fragment y comprit celui dont elle avait hérité. Elle posa sa main rouge sur le miroir qui sembla se réparer totalement en absorbant son sang. Soudain un ogre entra dans un fracas en détruisant la porte. Mais Anna était trop faible pour l’affronter. Au moment où épuisée elle perdait connaissance elle sentit son corps se faire absorber. Ses yeux se fermèrent et le dernier son qu’elle entendit fut des aboiements.

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