Anna Tabris à Thedas et en Terre du milieu

Chapitre 5 : Décision et départ

7128 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 03:38

Chapitre 5 : Décision et Départ. 

 

 

     Plus tard dans la journée, Anna se promenait dehors avec Hedi, les pensées plein la tête. Elle était tentée de suivre Frodon qui partirait sûrement au début de l’hiver. Pour le moment rien n’était encore décidé sur le chemin à prendre et sur les futurs compagnons de Frodon et de Sam. Aragorn était parti avec les frères d’Arwen pour vérifier que les cavaliers noirs étaient bien partis, Elrond avait demandé à d’autres elfes d’en faire autant avec les autres rodeurs. La jeune elfe avait peur de ne pas bien estimer les dangers qu’elle rencontrerait si elle suivait les deux hobbits. Mais sans qu’elle-même ne comprennent pourquoi, l’envie était là. Anna vit Gandalf au loin et alla le rejoindre.

 

« Gandalf, j’ai quelques question à vous poser.

- Je vous écoute Anna.

- Je n’arrive pas vraiment à estimer les épreuves que Frodon et Sam vont traverser. Là d’où je viens les dangers ne doivent pas être les mêmes.

- Vous n’êtes pas la seule dans ce cas. moi-même j’ignore ce qu’ils rencontreront en chemin mais le péril sera grand c’est certain. Nous ne savons pas encore à quel point le bras de l’Ennemi est long.

- J’aimerais les aider dans leur quête Gandalf, avoua-t-elle.

- Bilbon m’a dit que vous aviez déjà connu maintes aventures.

- Oui, et je suis trop jeune pour m’arrêter à si bon compte, dit-elle avec un sourire. En vérité je me suis attachée à ce monde et j’ai bien envie de le découvrir d’avantage en dehors des cartes et des récits.

- C’est plutôt une bonne chose. J’ignore si vous êtes venue vous confier à moi ou si vous chercher un conseil mais je vous dis ceci : il ne s’agit pas d’une décision à prendre à la légère. Ecoutez votre cœur, mais pesez tout de même le pour et le contre. Il ne serait pas égoïste de préférer rester à Fondcombe. Alors réfléchissez bien et si vous décidez de les suivre, parlez-en avec Maître Elrond.

- Merci du conseil Gandalf, je vais y réfléchir. »

 

       Gandalf reprit sa route et Anna fit de même dans une autre direction. Elle alla dans la vallée, et se percha sur un arbre. Au bout de plusieurs heures, Hedi aboya pour signaler qu’il fallait peut être qu’elle descende à un moment donné, au moins pour aller dormir. La jeune elfe lui répondit qu’il n’avait pas à s’inquiéter, elle préférait rester là pour l’instant à réfléchir et qu’il pouvait rentrer. Elle resta encore longtemps sur cet arbre. Lorsque qu’elle fut certaine de sa décision, il était déjà bien tard dans la soirée. Sans s’en rendre compte, Anna s’endormie, toujours perchée sur sa branche.

 

      Le lendemain, peu après le lever du soleil, Legolas Vertefeuille avait eu envie de se promener dans la vallée. Alors qu’il marchait tranquillement, un chien le bouscula. Il reconnu l’ami d’Anna qui était presque tout le temps avec elle. Il avait l’air à la fois inquiet et en colère. Le Mabari se dirigea vers les arbres de la vallée et Legolas le suivit, curieux. Hedi s’arrêta devant un arbre qui avait encore toutes ses feuilles. Il tournait autour, l’air de réfléchir. Le chien se demandait s’il devait réveiller sa maîtresse. Il était en colère car elle n’avait pas été raisonnable cette nuit. Si elle voulait partir à l’aventure, elle devait profiter de son lit confortable avant son départ, plutôt que de dormir sur une branche. Legolas grimpa dans l’arbre pour voir ce qui le mettait dans cet état, car Anna était caché par les feuilles. Au moment où l’elfe blond se trouva face à elle, Hedi aboya de nouveau. La jeune elfe sursauta et faillit tomber en arrière, mais Legolas eu le temps d’attraper sa main et la ramena dans une position stable.

 

« Merci…dit Anna, encore sous le coup de la surprise. Pardonne-moi Hedi, je ne voulais pas t’inquiéter.

- Vous avez dormi ici toute la nuit ? demanda Legolas.

- Oui…ce n’était pas voulu, mais cet arbre est plus confortable qu’il n’en a l’air et sans m’en rendre compte je me suis endormie.

- En tout cas vous avez grimpé assez haut. Heureusement que j’étais là, la chute aurait pu être dure.

- Je me serais rattrapée à une autre branche, je suis plutôt habille dans un arbre.

- Les elfes de votre monde connaissent-ils bien les arbres ?

- Nous les chérissons et certains d’entre nous vivent dans les forêts.

- Si je me souviens bien, vous avez vécu dans une ville.

- Oui, dans le bacloître des elfes de la ville de Denerim. Il n’y a pas beaucoup d’arbre dans les villes des Hommes. Mais dans chaque bacloître d’elfes se trouve un très grand arbre. Le nôtre avait plusieurs dizaines de mètres de haut, et son tronc était d’au moins cinq mètres de diamètre. On le nomme le Venadahl. Quand j’étais enfant et que je ne voulais pas m’entrainer au combat avec ma mère, je grimpais jusqu’à sa plus haute branche pour qu’elle ne puisse pas me gronder. Lorsqu’elle me trouvait, elle n’était plus fâchée, elle était même fière de voir que je grimpais aussi haut. Mais elle voulait toujours m’entrainer et je n’avais jamais de temps pour moi. Ce n’est qu’aujourd’hui que je comprends à quelle point elle avait eu raison. »

       Anna fit un soupir. Elle regrettait de s’être parfois querellée avec sa mère à ce sujet. Surtout maintenant qu’elle était morte et que Anna savait pourquoi elle était si dure et rigoureuse pour l’entrainer.

 

« Votre mère était-elle sévère ? demanda Legolas.

- Oui et non, elle était sévère par moment mais seulement pour mon bien et moi je n’ai pas toujours été une fille facile à éduquer. L’autorité n’a jamais été très efficace sur moi et cela mon père l’avait bien compris. Il savait utiliser la douceur pour me calmer lorsque j’étais capricieuse. Enfin voilà…en tout cas vous aussi vous avez l’air d’être familier avec les arbres. Avait-elle dit pour changer de sujet.

- Bien sûr, j’ai grandi dans une forêt, j’ai connu beaucoup d’arbres et j’en ai vu certains de l’état de graine jusqu'à ce qu’ils deviennent des arbres très grands. Je ne suis jamais plus heureux que lorsque je suis dans une forêt. J’aime l’âme des arbres et je me sens proche d’eux.

- Il y a une forêt dans mon pays d’origine qui vous aurait sûrement bien plu. Elle se nomme la forêt de Breci…

      Hedi venait de l’interrompre par des aboiements pour la rappeler à l’ordre. Elle pouvait être une vraie pipelette quand elle parlait d’un sujet qui l’intéressait et le mabari l’avait déjà suffisamment attendue.

 

« Vous me parlerez de cette forêt une autre fois peut-être, je crois que votre ami vous attend. Fit remarquer Legolas avec un sourire amusé.

- Oui, à une autre fois alors. »

       Anna descendit rapidement de l’arbre et rejoignit  Hedi. Elle lui fit un câlin pour se faire pardonner et elle retourna dans sa chambre pour se laver.

        Elle alla ensuite parler à Elrond de sa volonté de suivre Frodon dans sa quête. Celui-ci avait accepté mais avait bien insisté sur le fait qu’elle ne serait pas obligé de poursuivre la quête jusqu’au bout, comme tout ceux qui accompagnerons le porteur de l’Anneau. Il lui proposa également les services de sa maison pour qu’elle puisse se préparer. Elle put ainsi faire aiguiser ses dagues et ses lames de poing. Avec l’aide d’Arwen elle confectionna une nouvelle tenue de voyage qu’elle espérait pratique pour le monde extérieur qui lui était inconnu. Le tissu qu’on lui avait donné était remarquable. Il pouvait s’adapter aux intempéries, il était solide et souple à la fois. Anna avait fait teindre le tissu du manteau en un bleu gris et Arwen l’avait aidé à broder le blason des gardes des ombres au dos. Elles passaient beaucoup de temps ensemble et se connaissaient mieux chaque jour. Anna posait beaucoup de question à Arwen, aussi curieuse qu’une enfant auprès de sa grande sœur ou de sa mère. C’est ainsi qu’un jour elle apprit que la fille d’Elrond avait déjà vécu deux-mille huit cent quatre vingt dix neuf années. La plus jeune compris seulement après cette révélation à quel point elle était différente des elfes de la terre du milieu. elle se demandait même si on pouvait réellement la considérer comme une elfe dans ce pays. Mais elle songea à Aragorn, qui était visiblement un Humain et pourtant il avait semblé à Anna que lui et Arwen n’était pas que de simples amis.

 

«  Arwen…pardonnez moi si je suis indiscrète, je me demandais si vous et Aragorn vous…vous vous aimez ? demanda la jeune elfe, trop curieuse pour retenir sa question.

- Qu’est ce qui vous le fait penser Mellon ? répondit la fille d’Elrond avec un sourire.

- Eh bien…euh… peut être parce que je vous ai souvent croisée ensemble, en tout cas lorsqu’il est à Imladris…et je crois par moment avoir vu dans vos yeux à tous les deux comme de la tendresse… en tout cas c’est ce que j’ai observé. Dit Anna rougissante, espérant ne pas passer pour une voyeuse.

- Alors la réponse à votre question s’impose d’elle-même. Vous observez bien. »

       Arwen posa son aiguille à broder et se leva.

 

« je crois que vous avez suffisamment brodé pour aujourd’hui Mellon. Dit-elle à Anna qui venait de se piquer pour la quinzième fois, forcée d’admettre qu’elle était de moins en moins concentrée.

- Vous avez sans doute raison.

- Nous pourrions peut-être nous promener dehors, qu’en dites vous ?

- Je suis d’accord. »

       Anna rangea le matériel de broderie et se leva à son tour. Elles marchèrent  quelques minutes dans la vallée sans rien dire, juste pour profiter de l’air frais de l’automne. Hedi  était avec elles et courait dans tous les sens. Au bout d’un moment le mabari se détourna de la direction que les deux amies prenaient. Anna et Arwen le suivirent, se demandant pourquoi il les quittait précipitamment. Elles le retrouvèrent avec Legolas qui lui caressait le haut de la tête. L’elfe blond parlait elfique à Hedi et étrangement le mabari semblait comprendre ce langage. Pourtant Anna ne lui avait jamais appris, elle-même n’en comprenait que très peu.

« il comprend ce que vous dites ? demanda-t-elle à Legolas.

- Bien sûr. Pourquoi ne me comprendrait-il pas ? répondit l’elfe blond.

- Euh…je ne pensais pas qu’il connaissait le langage elfique.

- Il n’a pas besoin de connaître notre langue, les elfes de la terre du milieu savent se faire comprendre des animaux, moi-même je lui parlais en elfique lorsque j’ai rencontré Hedi. Intervint Arwen.

- Ah…je ne le savais pas.

- Hedi est très intelligent en tout cas. dit Legolas.

- Bien sûr, les Mabaris ont été créé par la magie des Hommes pour faire la guerre, ils sont reconnus pour leur intelligence. Mais Hedi est bien plus pour moi qu’un chien de guerre. Dit Anna en lui caressant la tête.

- Nous nous promenions Anna et moi, vous pourriez vous joindre à nous Legolas. Dit Arwen en jetant un bref regard à Anna.

- Ce serait avec plaisir, mais j’ai à faire auprès du seigneur Elrond. Ne vous inquiétez pas Anna, je n’oublie pas que vous me devez une conversation sur la forêt de votre pays. Dit Legolas avec un sourire. »

   

        L’elfe blond reprit son chemin et Anna, Arwen et Hedi firent de même. La fille d’Elrond ne cessait de la regarder brièvement et il semblait à la plus jeune qu’elle s’amusait de quelque chose, mais Anna n’en saisissait pas plus.

« Vous semblez apprécier Legolas. Dit Arwen.

- Il y a beaucoup de personne que j’apprécie. Répondit Anna qui commençait à comprendre où elle voulait en venir.

- Sans aucun doute Mellon. »

 

       Elles étaient à présent assises sur un banc et de nouveau elles restèrent silencieuses. Anna  parut longtemps songeuse jusqu'au moment où Arwen prit la parole.

«  A quoi pensez-vous Anna ?

- A ma famille… Je suis certaine qu’ils seraient heureux à Imladris, j’ai bien l’impression qu’en toutes saisons cet endroit est beau… Je me demandais… pourquoi vos frères sont-ils si rarement à Imladris ? »

   

       Arwen eu un léger soupir puis dit :

« Il y a bien des années de cela, notre mère, Celebrian, qui était en route vers la Lorien, patrie de sa propre mère, tomba dans une embuscade d’orque. Elle fut enlevée. Mes frères purent la retrouver, mais hélas elle soufrait d’une blessure empoisonnée et quelques temps plus tard elle dû se rendre dans les terres éternelles. Depuis ce jour mes frères chassent sans relâche les orques, souvent en compagnie des Numénoriens.

- Oh… je suis désolée. Dit seulement Anna. »

 

    Arwen ancra son regard dans celui de son amie. Bien que son doux visage restait impassible, on décelait facilement dans ses yeux une tristesse intense. Anna ne savait pas qu’elle conduite adopter dans ces moments là. Que pouvait-elle dire ? Contrairement à ce qu’on pouvait penser, il ne suffisait pas de connaitre cette douleur qu’était de perdre un parent. Cela ne consolerait pas Arwen de savoir qu’Anna comprenait et connaissait ce malheur, en tout cas c’est ce que pensait la jeune elfe. Pour elle, l’empathie avait un pouvoir limité, car cela se retournait souvent contre celui qui en avait. Mais Arwen avait comprit depuis longtemps que la jeune elfe avait elle aussi perdu sa mère, bien qu’Anna ne l’ai jamais dit clairement. La fille d’Elrond avait eu la délicatesse de ne pas en parler, mais par ses actes savait être consolatrice.  Elle avait cette facilité à lire dans le cœur des gens et de voir les choses avant les autres.

« Je n’aime pas vous voir triste Mellon. Vous avez toujours su me consoler, moi je ne sais pas bien le faire mais je vous dis ceci : vous comptez beaucoup pour moi, je vous considère comme une sœur et je vous suis entièrement dévouée, je n’oublierais jamais la bonté dont vous faites preuve chaque jour. » Avait tenté Anna.

 

       Elle ignorait si elle avait su consoler son amie, mais à présent Arwen souriait et toute tristesse avait disparu de son visage. Elle prit la main d’Anna dans la sienne.

« Merci Anna. Dit Arwen. »

 

       Elles retournèrent ensuite à l’intérieur et le reste de la journée se passa tranquillement. Les jours s’écoulaient et Anna avait depuis longtemps terminé de préparer son départ.

        Le mois de novembre était déjà à sa moitié lorsqu’un matin, Legolas lui proposa de passer l’après midi ensemble. Ils s’étaient placés sur les branches très larges d’un chêne qui étaient proches l’une de l’autre. Anna avait ramené un panier de fruit. Il y avait des raisins, des clémentines et des physalis.

«  Vous avez apporté des fruits ? dit Legolas.

- Oui, peut-être que j’aurais faim dans l’après-midi, mais il y en a aussi pour vous. répondit Anna maladroitement. »

 

       Elle espérait un rendez-vous plutôt romantique et elle pensait que les fruits étaient une bonne idée. Mais maintenant que Legolas le faisait remarquer elle avait peur de passer pour un « glouton ». Elle ne s’était rendu compte que tardivement du comportement qu’elle avait eu durant le banquet en l’honneur de Frodon. Elle ne voulait pas faire la même erreur. Mais visiblement l’elfe blond appréciait, car il prit une petite grappe de raisin.

«  C’est une bonne idée. Dit-il en gobant un grain. Vous êtes prévoyante.

- Oui, parfois un peu trop, en tout cas d’après mes amis de Thedas. Surtout quand je pars en voyage.

- C’est une qualité qui nous sera utile pour le voyage à venir. Maître Elrond m’a dit que vous accompagnerez Frodon et Sam. Et bien sachez que je serais moi-même avec vous. »

 

       Anna eut un mouvement de surprise alors qu’elle s’apprêtait à gober un physalis qu’elle venait de lancer au dessus de sa tête. Le fruit rebondit sur le bout de son nez, et alors qu’il tombait dans le vide, Legolas le rattrapa au vol et le mit dans sa bouche.

« Avec moi ? dit Anna qui avait mal interprété le sens de la phrase.

- Avec vous, Sam et Frodon.

- Ah…d’accord. Dit-elle en regardant la cage du physalis que Legolas venait de lui piquer.

- Vous m’en voulez de vous avoir prit le physalis ? Demanda l’elfe blond en levant un sourcil.

- Oui…un peu. Répondit-elle avec une petite moue. »

 

       Legolas se mit à rire sans retenue et le cœur d’Anna eu un raté. Elle aimait beaucoup ce rire, même si il lui semblait que l’elfe blond se moquait d’elle, la jeune elfe trouvait ce son agréable.

« Pour en revenir à ce que je disais sur notre futur voyage, en vérité nous sommes vous et moi sensés représenter la race des elfes. Il y aura donc sûrement au moins un représentant des autres races libres de la terre du milieu. reprit Legolas tout en prenant le dernier physalis.

- Vous avez prit le dernier ! s’exclama Anna qui avait vraiment très envie de le manger ce fruit.

- Savez-vous au moins quel est le deuxième nom du physalis ? Dit l’elfe blond qui ouvrait soigneusement la cage du fruit.

- Euh…non je l’ignore.

- Amour en cage. »

 

       Legolas tendit le fruit qu’il venait de sortir de la cage à Anna. Celle-ci devint toute rouge et se demandait s’il y avait bien une insinuation à tout ça. Elle prit le physalis dans sa main, le mit dans sa bouche et le savoura.

« Merci. Dit-elle seulement.

 

 

 

   

 - Vous êtes devenue presque aussi rouge que le fruit. Je ne vous mets pas mal à l’aise j’espère.

- Euh…non pas beaucoup…euh je voulais dire pas du tout ! Dit-elle maladroitement, tout en se replaçant une mèche de cheveux nerveusement.

- Lapsus révélateur. Dit Legolas d’un air taquin.

- Non je vous assure, je ne suis pas mal à l’aise.

- Si vous le dites… Et si vous me parliez de la forêt de votre pays. Cette histoire se fait attendre, vous m’avez rendu curieux.

- C’est peut-être volontaire. Répliqua la jeune elfe, tentant de reprendre de l’assurance. L’histoire sera peut-être encore plus intéressante grâce à l’attente.

- Je n’en doute pas. »

       Anna commença donc son histoire :

   

       C’était il y a environ trois ans de cela. J’étais venu avec quelques compagnons dans la forêt de Breciliane, pour rencontrer le chef du dernier clan des elfes dalatiens se trouvant en Ferelden.

       Tout d’abord l’accueil des dalatiens ne fut pas très chaleureux, car ils sont devenus agressifs depuis les dernières guerres qu’ils ont essuyées. Ils ont de la méfiance, même avec les autre peuples elfes. De plus, il n’aime pas vraiment les chiens et Hedi était avec moi.  Je dus d’abord décliner ma qualité de garde des ombres pour pouvoir obtenir une audience avec leur chef, l'archiviste Zathrian. Mon but était de lui demander d’honorer un traité fait entre les gardes des ombres et les dalatiens pour s’unir contre notre ennemi. Mais il m’expliqua qu'il n'était pas en mesure d'honorer ce traité car son peuple était victime des loups garous qui se terraient dans la forêt.Je lui proposais alors mon aide. Il me demanda donc de trouver le grand loup Versipelle et de lui prendre son cœur afin de lever la malédiction qui affectait les elfes.

       Mes compagnons et moi sommes donc allés explorer la forêt. Nous rencontrâmes de nombreux loups garous qui nous attaquèrent. Les combats étaient rudes mais nous pûmes nous frayer un chemin pour nous retrouver finalement devant un pont. De l’autre côté du pont se trouvait trois loups garous qui semblaient nous attendre, mais étrangement ne nous attaquait pas. Nous nous avançâmes donc vers eux jusqu’à nous retrouver face à face. Un des loups garous s’avança vers nous et dit :

- Nos guetteurs ont dit vrai ! Frères et sœurs de meute. Une autre dalatienne qui vient nous remettre à notre place. Nous faire payer notre attaque.

- Et qui êtes vous donc ? lui répondis-je. J’étais très étonnée de l’entendre parler, Zathrian m’avait pourtant dit qu’ils n’étaient pas doués d’intelligence.

- Vous vous adressez à Garol, chef des maudits, rebroussez chemin et informez les dalatiens de votre échec. Dites leur que nous nous délecterons à les voir souffrir de ce mal que nous endurons depuis trop longtemps. L’heure de la vengeance a sonné !

- Je préférerais vous parler, je ne vous veux aucun mal. Avais-je tenté, de plus en plus intriguée par cette histoire. Alors il me dit l’air méfiant :

- N’est ce pas Zathrian qui vous envoie ? Il ne souhaite que notre mort.

- Vous parlez de Zathrian comme si vous le connaissiez.

- Je ne l’ai jamais rencontré, sinon il y aurait perdu la vie.

- Pourquoi le détestez-vous tant ?

- Vous ne connaissez rien de la situation, de nous et encore moins de ceux que vous servez. Cette conversation est terminée. Quittez la forêt tant que vous le pouvez ! Retournez voir les dalatiens et annoncez leur qu’ils sont condamnés !

- Je ne veux pas me battre, mais je ne peux pas rebrousser chemin.

- Moi non plus je ne veux pas me battre. Avait-il dit à mon grand étonnement. Mais vous servez notre ennemi. Vous nous forcez la main. 

       Alors Garol nous attaqua, mais le combat ne dura pas longtemps. Le chef des maudits interrompit toute violence et déclara que la forêt s’occuperait de nous si nous poursuivons notre route. Puis les trois loups garous partirent. Je me demandais alors ce qu’il voulait nous faire comprendre. La forêt s’occuperait de nous ? Mais comment ?

       Nous reprîmes notre route et durant quelques minutes, la forêt restait silencieuse. Nous étions fatigués de nos précédents combats et alors que nous nous posions près d’un arbre, celui-ci se mit à rugir et à nous attaquer. Voilà donc où je voulais en venir. Dans la forêt de Breciliane de nombreux arbres accueillent un démon ou un esprit en eux. Nous les appelons « arbres sylvans ». On peut les différencier grâce à leur écorce. Les arbres possédés par un démon ont l’écorce sombre et ils peuvent être en flamme s’ils sont hantés par un démon de la colère. Les arbres possédés par un esprit ont plutôt une écorce argentée ou gris clair.

 

«  Vous avez rencontré des arbres qui bougent ?! Dit Legolas très étonné. Chez mon peuple il y a des légendes semblables mais je n’ai jamais eu la chance de le voir de mes propres yeux.

- Il y en a même qui peuvent parler, mais attendez que je vous raconte la suite vous comprendrez. Répondit Anna, satisfaite d’avoir captivé son public. »

 

Et donc nous nous défendîmes de ses arbres agressifs et je compris alors où voulait en venir Garol. La forêt nous empêchait d’atteindre la tanière des loups garous. Nous nous pensions perdus jusqu’au moment où nous arrivâmes devant un grand chêne, c’était un arbre sylvan. Il me regarda puis se mit à parler.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Que veut la créature à mes pied se dressant ?

 

Mortel, de quelle espèce êtes-vous donc l’enfant ?

 

 

 

- Je suis une elfe. Répondis-je étonnée.

 

 

 

Je me souviens d’un temps où votre espèce fière,

 

Ne connaissait ni mort, ni souffrance, ni guerre.

 

Puis ce fut le déclin dans vos rangs clairsemés,

 

Jusqu’à ce jour funeste où mourut le dernier.

 

 

 

Mais présentons-nous donc, pour discuter sans gêne,

 

On m’appelle arbre ancien, ou bien encore grand chêne.

 

Notre rencontre a beau avoir eu lieu dans l’heure,

 

Puis-je vous demander une insigne faveur.

 

 

 

- De quelle faveur parlez-vous ?

 

 

 

Je n’ai qu’un seul désir, une affaire cruelle,

 

Dont vous saurez, je crois, démêler les ficelles :

 

Un matin, voyez-vous que j’étais assoupi,

 

Un triste malandrin m’a dérobé mon fruit.

 

 

 

- Et vous voulez-le récupérer j’imagine ?

 

 

 

Mon écorce et ma sève, ma ramure et mon fruit :

 

Voila tout ce que j’ai, et tout ce que je suis.

 

Si l’un vient à manquer, je ne peux le quérir :

 

Et pourtant je serais condamné à mourir.

 

Si vous récupérer mon fruit si bien aimé,

 

traverser la forêt je pourrais vous aider

 

- Entendu, je vais vous aider.

 

 

 

Cet homme s’est enfui, vers l’est c’est certain.

 

Je serais fou de joie si mon fruit me revient. »

 

       Je suis donc allée à l’est de la forêt. J’y ai effectivement trouvé un homme assez âgé près de sa tente. Il nous regarda mes compagnons et moi sans rien dire, l’air méfiant. Il se mit à me poser des questions : quel était mon nom, pourquoi étais-je là. Il n’était pas toujours très clair et je compris vite qu’il n’avait sûrement pas toute sa tête. Et lorsque je lui demandais si il n’avait pas vu un gland, il me répondit qu’il en avait peut être un mais que si je le voulais je devais faire un échange. Parmi les nombreux objets que j’avais sur moi rien ne l’intéressait. Finalement je tentai de prendre le gland qui se trouvait dans un tronc. Le vieil homme refusa de me le laisser, mais j’insistai et alors il nous attaqua en invoquant des démons de la colère. Nous réussîmes tout de même à le vaincre. Nous retournâmes voir Grand Chêne avec son fruit. Voici ce qu’il me dit :

 

 

 

« Mon fruit, mon précieux fruit, me fait toujours défaut.

 

Pourquoi donc, mon amie, revenez-vous si tôt ?

 

 

 

-Est-ce le fruit que vous cherchez ?

 

 

 

Oh joie! Oh grand Bonheur! Soyez portée aux nues !

 

Grâce à votre concours, mon fruit m’est revenu !

 

J’ai fait une promesse que je vais honorer :

 

Ma magie est à vous, puisse-t-elle vous aider.

 

Prenez donc cette branche, je vous l’offre de bon cœur ;

 

Vous pourrez cheminer dans la forêt sans heurt.

 

 

 

Sur ce soyez en paix, ma fière amie bipède,

 

Ma tristesse a été dissipée par votre aide

 

Que vous ayez soleil sur votre cime

 

Racines vigoureuses et hivers magnanimes. »

 

 

 

 

 

 

 

       C’est ainsi que nous pûmes traverser la forêt et atteindre la cachette de la meute des loups garous sans encombre. Les loups garous s’étaient cachés dans un ancien temple en ruine. Après avoir passé de nombreux couloirs tous très dangereux, nous rencontrâmes de nouveau Garol. Il était le messager de Versipelle qui était en réalité la Dame Sylve, l’esprit de la forêt. Elle souhaitait parlementer pour nous dire la vérité sur la malédiction des loups garous. Nous acceptâmes et nous allâmes donc à sa rencontre. Il s’agissait d’un être surprenant. L’esprit de la forêt avait l’apparence d’une femme, sa peau était verte comme les feuilles d’un arbre et son corps était couvert de branches fleurissantes qui étaient en harmonie avec sa silhouette.

 

      Elle nous expliqua qu’en vérité c’était Zathrian qui l’avait créée pour se venger d’humains qui avaient tué ses enfants. Il avait invoqué l’esprit même de la forêt et l’avait mit dans le corps d’un grand loup. Alors les humains coupables du crime furent victimes de la malédiction et devinrent des loups garous. Mais la malédiction se propagea au cours des siècles, tout en rallongeant la vie de Zathrian. Puis la dame sylve apparut aux loups garous leurs redonna conscience et calma leur nature sauvage. Elle chercha à arrêter la malédiction mais le seul moyen d’y parvenir était de convaincre Zathrian de le faire. Malheureusement, il refusa, alors les loups garous décidèrent d’attaquer le clan dalatien pour convaincre Zathrian d’arrêter la malédiction. Mais ces actions avaient seulement eu pour effet de raviver la haine de l’archiviste. Elle nous demanda ensuite de lui ramener Zathrian pour pouvoir lui demander de vive voix de lever la malédiction.  Et c’est ce que nous fîmes, car maintenant que je connaissais les deux versions de cette histoire, je souhaitais régler ce conflit de manière pacifique, les deux parties étaient en faute et les deux parties avaient souffert. 

 

       Alors que je m’apprêtais à sortir des ruines pour retrouver Zathrian, je le vis qui semblait nous attendre. Il voulait vérifier que nous avions bien tué Versipelle. Je pus le convaincre de rencontrer la dame sylve, bien qu’il ne pût me croire lorsque je lui dis que les loups garous avaient une conscience et étaient doués de raison. La Dame sylve ne réussit pas à le persuader, il savait que si il levait la malédiction, lui et la dame sylve mourrait car ils étaient liés. 

 

       Zathrian fini par nous attaquer en invoquant des démons. Nous nous rangeâmes du côté de la dame sylve et nous nous battîmes courageusement contre ces créatures. C’est seulement lorsque Zathrian comprit que nous allions le vaincre qu’il fit cesser le combat. Il céda à la demande de la dame sylve. Alors l’esprit de la forêt et son invocateur partirent pour l’immatériel et les loups garous redevinrent humains. L’apprentie de Zathrian devint à son tour l’archiviste du clan et promit d’honorer le traité fait entre les dalatiens et les gardes des ombres. »

 

 

 

 

 

« Alors ? qu’en avez-vous pensé ? demanda Anna.

 

- C’était une très bonne histoire, vous avez bien raconté.

 

- Merci. »

 

 

 

      Ils passèrent le reste de l’après midi à discuter, à expliquer certaines choses de leurs mondes respectifs et cela jusqu’au soir.

 

       Après ce jour, Anna et Legolas passèrent de nombreux autres après-midis ensemble. Parfois juste tous les deux, d’autre fois ils rejoignaient les hobbits pour le goûter. La compagnie qui accompagnerait Frodon et Sam se formait.

       Vers la fin décembre les éclaireurs commencèrent à revenir, y compris Aragorn qui était parti avec les frères d’Arwen, Elladan et Elrohir. Alors on annonça qu’il était temps pour la communauté de l’anneau de partir. Parmi les compagnons il y avait bien évidement Frodon et Sam, étonnamment deux des autre hobbits les accompagnaient, Pipin et Merry. Il y avait également Boromir et Aragorn qui représentaient les hommes, Gandalf le magicien, Gimli, qui représentait les nains et bien sûr, Legolas et Anna représentant les elfes. Ils étaient donc dix en tout. Cette fois si Anna demanda à Hedi de ne pas la suivre. Elle ne savait pas quels dangers les attendaient et elle ne voulait pas le laisser venir si elle ne pouvait pas prévoir les risques et les chemins qu’ils allaient prendre. La compagnie partit le matin du 25 décembre. Juste avant de sortir de Fondcombe, Anna se retourna et contempla la vallée, faisant le souhait de revenir de cette aventure entière et de pouvoir retrouver Hedi et Imladris.

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