Histoire en Terre du Milieu

Chapitre 14 : Prisonnier

1610 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 09:06

Douleur… Voici le seul mot que Matt gardait en tête depuis des heures. La lumière rouge l’entourait encore, il la sentait à travers tous les picotements qui parcouraient sa peau, comme de l’acide tombant par gouttes sur sa peau. 

Il ne pouvait bouger aucun membre de son corps, seul son visage répondait à ces ordres, et il réussit à ouvrir les yeux après plusieurs minutes de concentration. 

Le sortilège semblait ne pas bloquer les mouvements de son visage, il pouvait donc encore parler et ouvrir les yeux, ce qui le rassura légèrement.

Il lui semblait se trouver dans une forêt, qui était dans un bien pire état que lui. Seuls les arbres de la taille d’immeubles et de la largeur d’un bus restaient encore debout, les autres avaient été coupés pour servir de combustible. 

Mais quand Matt aperçut enfin le centre de la « clairière », il comprit enfin où il était enfin : Le petit lac où il avait atterri au tout début était devant lui, il ne l’avait pas reconnu tout de suite à cause de la forêt coupée. 

Les souvenirs de son arrivée lui revenaient, il revoyait la riche forêt autour de lui quand Aragorn l’avait sauvé. 

Aragorn qui l’avait sauvé hier au péril de sa propre vie. Matt n’avait pas aperçu ce qui s’était passé après qu’il soit tombé au sol, mais il avait très peu d’espoirs.

Il revint à son observation, une grosse pierre plate avec des inscriptions rouges pulsaient du même type d’énergie que celle qui l’emprisonnait. Il ne pouvait lire ce qui était inscrit sur la pierre, mais cela ne présageait rien de très bon. 

Un grondement qu’il avait d’abord prit pour un orage prit tout son sens quand il vit des groupes orques se déplacer un peu plus loin. Certains étaient armés jusqu’aux dents, enfin plutôt jusqu’aux crocs vu leur dentition. 

D’autres, armés de haches, s’occupaient d’abattre des arbres, de les couper jusqu’à l’état de bûches avant qu’elles soient transportées plus loin, pour y être brûlée vu l’odeur de feu de vois qui arrivait jusqu’à lui. 

Une grande tente sombre, surplombée par un pavillon que Matt connaissait maintenant par cœur. Une grande main blanche sur un fond noir, le symbole de Saroumane.

Ce dernier sortait en ce moment même de la tente, qui devait probablement servir de salle de commandement. 

Il était accompagné de la Main Noire, et ils avançaient tous deux vers Matt, tout en donnant des ordres aux orques qui passaient autour. 

Deux d’entre eux se dirigèrent vers lui, toujours immobilisé par l’énergie rouge. Alors qu’on l’emmenait près de la tente, des orques s’affairaient à disposer deux sièges qui lui firent face. 

L’un après l’autre, les deux personnages s’assirent tandis que Matt était forcé de rester au sol, à genoux. La Main Noire leva la main et les liens de Matt disparurent d’un coup. 

Il pouvait à nouveau bouger, bien que les deux orques le bloquaient, leurs énormes mains sur ses épaules. 

La Main Noire prit ensuite la parole d’un ton calme, le sachant impuissant :

-Je te conseille de ne pas tenter de t’évader. De toute façon, les orques te rattraperaient rapidement, mais cela te permettra d’éviter des dégâts corporels inutiles. 

Un sourire apparut au bout de ses lèvres : 

-Certains orques n’ont pas mangé de chair fraiche depuis un certain temps, et il se pourrait qu’ils désobéissent à nos ordres.

Matt se dit qu’il était très bien là où il était. Il n’avait qu’à attendre une bonne occasion pour s’échapper de cet endroit, car il sentait que s’il restait, ça allait très mal se passer pour lui. 

Mais le fan de Tolkien s’éveillait aussi, mesurant l’occasion unique qu’il avait d’en connaître davantage sur ces deux personnages. Il n’avait jamais vu la Main Noire dans ces jeux, et il voulait savoir quels étaient ses pouvoirs, et surtout trouver son point faible, car cela pourrait s’avérer utile par la suite.

Saroumane se mit à lui parler, toujours aussi intrigué à propos de Matt :

-Tu es ce supposé apprenti que j’ai croisé il y a peu de temps. J’avais senti quelque chose de différent chez toi, et tu m’as permis d’accéder à la porte. Je suppose que tu viens de l’autre monde ?  

Aucun mot ne sortit de la bouche de Matt, il décida de ne pas approuver, ne laisser aucune information à l’ennemi.

-Penses-tu que j’ignore qui tu es ? Tu te prénomme Matt, on te croit mort dans ton monde, et c’est toi qui vas m’aider à maintenir la porte ouverte à jamais ! 

Il demanda après quelques secondes de silence :

-Comment as-tu ouvert la porte ? Il faut pourtant un certain potentiel magique pour l’ouvrir ne serait-ce qu’un instant, et je ne détecte aucune magie en toi. 

Mais Matt ne répondit pas, secrètement content que son adversaire n’en sache pas plus que lui sur ce point. Il n’aurait d’ailleurs rien pu dire, ne sachant lui-même pas comment il était arrivé.

-Tu répondras certainement plus tard, quand tes amis seront morts, que les Nazguls auront tué le porteur de l’anneau et qu’ils reviendront ici avec l’Unique. 

Matt ne dit rien une nouvelle fois, préférant retarder les plans de Saroumane, mais la Main Noire cria d’une voix forte : 

-Très bien, tu ne veux rien nous dire, nous verrons donc si la mort de tes amis déliera ta misérable langue. Attachez-le ! Pendant que les orques enchainèrent Matt, il rajouta quelque chose : 

-Ton ami rodeur est mort, tu seras le prochain sur la liste. Comment s’appelait-il déjà ? Dit-il, en se délectant de la réponse. 

Aragorn ! C’est vrai, la descendance d’Isildur s’éteint avec lui, ainsi que l’espoir des hommes par la même occasion.

Les deux hommes se levèrent et retournèrent sous la tente. Une fine pluie commença à tomber, et Matt se retrouva rapidement trempé. 

Il repensait à Aragorn, qui était mort dans l’espoir de sauver Frodon et la Terre du Milieu. Matt ignorait si leur intervention avait permis aux autres d’arriver à Fondcombe, mais il espérait que ce sacrifice n’ait pas été vain. 

Il ne cessait de se ressasser les moments qu’il avait passé en sa compagnie. 

Il finit par se coucher, essayant de dormir malgré la froideur du sol et l’humidité de ses vêtements.


À de nombreuses heures à cheval de là, Legolas et les hobbits avançaient toujours vers la demeure d’Elrond. Ils s’arrêtaient très peu, par peur de ne pas pouvoir remonter sur leurs chevaux à cause de la fatigue. 

Le sacrifice de Matt et Aragorn leur avait permis de gagner de précieuses heures. Ils les pensaient tous les deux morts tout en tachant de garder espoir et d’avancer. 

Alors que le soleil était haut dans le ciel, frappant de ces rayons les nuques des cavaliers, ils entendirent un cri strident, comme métallique, le cri des Nazguls…

Un bruit de cheval au galop les fit tourner la tête, un cavalier entièrement noir surgit de derrière un arbre. 

Ils furent rapidement talonnés par quatre autres, et Legolas usa de ses flèches pour les ralentir. 

Mais là où une flèche aurait tué un homme, les spectres ne faisaient que ralentir quelques instants le temps de retirer la flèche, leur cri retentissant à chaque tir réussi.

Legolas utilisa comme cela toutes ses flèches, et quand il ne lui resta que quelques munitions, il les conserva pour plus tard et chercha autour d’eux quelque chose qui pourrait ralentir les spectres. 

Sa vue perçante lui permit de facilement détecter une tâche sombre qui pendait d’un arbre.

Il força les chevaux à se diriger vers ce dernier, et quand son cheval passa en dessous, il décocha un trait qui libéra le bloc. Quand il explosa au sol, une multitude de guêpes en sortirent et le nuage d’insectes ainsi formé entoura les sombres cavaliers. 

Les quelques minutes gagnées permirent à la petite troupe d’atteindre un fleuve et de le traverser. Quand les chevaux posèrent leurs sabots sur la berge opposée, des nombreuses silhouettes jaillirent de derrière les arbres et les rochers. 

Des elfes aux arcs bandés visaient les hobbits et Legolas.

Mais un ordre s’éleva du groupe, et comme un même être, tous les archers se tournèrent et décochèrent leurs flèches vers les Nazguls. 

Là où une flèche ne les ralentissait qu’à peine, cet essaim de traits les firent reculer et fuir, leurs cris couvrant même le bruit de l’eau environnante.


Ils étaient enfin sous la sécurité, bien que relative, des elfes. Et leur soulagement fut total.

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