Red Dawn Knights - Partie 2 : Les Chevaliers de l'Aurore Rouge

Chapitre 17 : Demacia

1621 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 14:27

Le bateau s’aventura devant les grilles qui bloquaient le passage.

-Halte ! hurla un garde du haut de ses murailles. Qui demande à entrer ?

-Je n’ai pas besoin de me présenter, je crois ! répondis Garen, le sourire aux lèvres.

-Oh, capitaine ! s’exclama le garde. Je ne vous avez pas reconnu ! Levez la herse !

Quelques secondes plus tard, les grilles se mirent à grincer et disparurent au-dessus de leur tête alors que la gabare entrait au port.

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Le navire continua son avancée dans le fleuve aménagé de la ville, enneigée. Ils passèrent sous de nombreux ponts, arches et autres majestuosités que cachait la cité. Demacia comptait en ses murailles un nombre incroyable d’habitations de pierre et de marbre, toutes aussi grandes les unes que les autres. Le palais restait néanmoins le plus grand des édifices, érigé en son centre, en signe de puissance et de richesse.

L’insigne du royaume flottait au vent matinal. Les rues étaient soignées, arrangées méthodiquement, comme si l’Ordre elle-même avait insufflé les bâtisseurs et autres architectes de cette cité de Justice. Le bleu et le jaune dominaient, bien que des étendards rouges surplombaient paresseusement les toits arrondis des habitations. Des arbres nus et autres buissons robustes perfectionnaient le tout, au coin de chaque rue, sur les balcons ou dans les jardins. Le printemps était de bon augure.

Aujourd’hui devait être jour de marché. Les ruelles de la ville étaient remplies de passants vagabonds, allant à droite ou à gauche, s’arrêtant devant les nombreux étalages pour marchander avec les vendeurs toujours aussi bruyants. Des marins attendaient le bateau à son quai ; ils balancèrent des cordes que les Chevaliers de l’Aurore Rouge s’empressèrent d’attacher sous les ordres de Garen. Une fois le navire stoppé, ils placèrent une large planche reliant le bateau au sol. Maimoime fut le premier à descendre en sautant par-dessus bord. Il atterrit avec souplesse sur le quai et inspira profondément :

-Je n’ai jamais été aussi heureux de toucher terre, avoua-t-il en regardant ses compagnons descendre par la rampe.

Lauraënia se cachait derrière son présumé frère, elle se sentait telle une souris dans un repaire de chats. Heureusement, elle ne portait aucun signe distinctif de Noxus sur elle. Garen était resté à bord et lançait des indications à Paladïn :

-Le prince doit t’attendre au palais.

-Oui, dit Paladïn. Mais nous avons d’abord quelque chose à faire…

-Amène-la, vous verrez bien.

Le top restait sceptique mais accepta les ordres sans rechigner. Garen restait son supérieur hiérarchique. Il saisit sa sœur par le coude et l’emmena parmi la foule. Ils disparurent après quelques secondes dans la marée humaine.

-Bon, dit Xathote en les regardant partir. Que faisons-nous ?

-D’habitude, c’est Paladïn qui se charge des matchs pour la League… nous avons plus qu’à nous débrouiller tout seul.

-Très bien.

Le silence s’installa, pendant un long moment durant lequel les voyageurs se regardaient à tour de rôle.

-C’est ridicule, rigola Elyonah. Bon, chacun part dans un coin, et le premier qui trouve l’arène locale se charge de leur annoncer notre demande de match et nous informe en fin d’après-midi. Retrouvons nous devant le palais en attendant Paladïn…

-En voilà une bonne idée ! s’écria Xathote. Je pars par-là !

-Attends !

Trop tard, Xathote était déjà parti parmi la cohue.

-J’y vais, souffla Maimoime sans quitter le yordle des yeux. Il serait capable de se perdre tout seul.

-Nous allons de ce côté, lui apprit Caërwyn en désignant une rue à l’ouest.

-Ok. A tout à l’heure.

Les trois amis remontèrent leur cape d’hiver et se séparèrent.

Xathote se trouvait au milieu d’un véritable raz-de-marée. Il passait son temps à esquiver les passants qui ne prenaient pas la peine de regarder leurs pieds. Il lui arrivait d’insulter quelques personnes qui lui marchaient dessus sans faire attention. Quand il esquiva de justesse pour la énième fois un chariot rempli de citrouilles, Xathote se sentit soulevé en l’air par sa cape.

-Aïe !

-Du calme, ce n’est que moi.

Maimoime posa le yordle sur son épaule.

-Merci… dis Xathote. Ces personnes ne savent vraiment pas se tenir. A Bandle City, nous les yordles…

-Vous êtes minuscules donc vous ne vous marchez pas dessus respectivement.

Xathote ouvrit la bouche pour répliquer mais se tut. Maimoime avait raison. Ici, il n’était rien.

Du haut de l’épaule de son jungler, il eut enfin un tout nouveau regard sur les ruelles : les gens s’entassaient devant les stands, criaient, rigolaient. Même Maimoime se fit bousculer à plusieurs reprises, mais contrairement à Xathote, ces « agresseurs » se retournaient souvent pour l’ouvrir mais, en voyant l’imposante montagne, s’excusaient en bredouillant et détalaient à toute vitesse.

Qu’est-ce que cela pouvait-il bien faire, de se faire remarquer de la sorte ? De ne pas être un vulgaire nain ?

Le yordle regardait ses mains.

-Ce n’est pas très agréable non plus.

Xathote regarda son jungler.

-J’aimerai être aussi petit que toi de temps à autre. C’est embêtant d’être la source de tous les regards…

-Mais, protesta l’AP carry, tu es respecté toi au moins.

-Je les intimide, cela ne veut pas dire qu’ils me respectent. Ils ont plus peur de mes poings que d’autre chose ! rigola Maimoime.

-Tu as sans doute raison, mais… ça m’énerve quand même.

-Quand on accédera à la League, tu seras forcément reconnu, ici ou ailleurs.

Xathote sourit. Maimoime prit cette réaction pour un remerciement et retourna la tête en cherchant par où ils allaient aller. Une pensée lui traversa l’esprit :

-D’un côté, si tu essayais moins de convertir les personnes à ta religion infondée, peut-être qu’ils te fuiraient moins…

-Tu peux répéter, Monsieur-j’invente-des-religions-pour-me-chambrer ? Moi au moins, j’ai la Foi avec un grand “f” !

Les passants se retournaient en entendant les deux se chamailler violemment. Même les habitants voyaient en eux l’amitié qui les liait.

Le yordle loup et le géant avec un casque.

 

Elyonah levait la tête. Elle ne savait où poser son regard. Elle tournait tellement les yeux qu’elle avait tendance à marcher de travers en se prenant souvent des coins d’étalages. Heureusement, Caërwyn était souvent attentif à ses mouvements et l’avait empêché de se cogner une bonne vingtaine de fois.

Un magnifique aigle passa au-dessus de la rue en poussant un cri perçant. La support s’était arrêtée pour l’observer.

-Et là je te fonce dessus et je te tranche la gorge, ni vu ni connu.

Elle sursauta en entendant l’ADC murmurer à son oreille.

-Tu m’as fait peur ! cria-t-elle.

Caërwyn rigola et la dévisagea.

-Et ça se dit ancienne assassine. Amatrice.

-Un assassin digne de ce nom sait reconnaître son environnement. Nous sommes à Demacia, je n’ai rien à craindre.

-Tu as sans doute raison.

Ils restèrent dans le silence.

-Je n’ai pas l’habitude de ce genre d’endroit. Les marchés des campements au Mont Targon sont beaucoup moins intensifs et intéressants. Et malgré que je vive dans les montagnes, je n’ai jamais vu d’oiseau aussi beau.

-C’est Valor, l’oiseau de chasse de Quinn. Tu n’as jamais entendu parler d’eux ?

-Si, mais je ne les avais jamais vu, avoua-t-elle, hormis derrière un écran.

Ils suivirent la ruelle principale pendant quelques minutes quand Caërwyn la tira en dehors du monde, dans une rue adjacente beaucoup plus étroite et sombre.

-Désolé, dit-il en voyant son étonnement. Je n’aime pas le monde…

-C’est pas grave, lui expliqua-t-elle. Nous pouvons passer par là.

Elle commença à s’engager dans les passages et, quand Caërwyn lui saisit la main, elle sourit et continua sa route.

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