Prêts à tout

La lettre était une seconde chance pour Katarina. C'était clair. Le haut commandement Noxien lui avait confié une mission. S'introduire dans la cité Démacienne et assassiner un de leurs caporaux. Rien de plus simple pour la jeune femme. Elle était surprise qu'on lui accorde cette mission après son erreur de la veille. Qu'importe. Elle devait se préparer et partir rapidement. Elle avait hâte de revenir victorieuse à Noxus. La gloire n'intéressait pas Katarina, elle voulait juste prouver qu'elle ne ferait pas d'autres erreurs. Talon était quand même inquiet. Il était content pour Katarina mais il ne pensait qu'à une chose. Un plan de Swain pour la piéger. Peut-être était-il trop parano. Sûrement. Il savait qu'il ne pourrait pas la retenir de partir. Attendre était sa seule option. Katarina quitta la maison, plus heureuse que jamais. La journée avait mal commencé mais la chance lui souriait visiblement. Elle traversa les rues Noxiennes quand un homme l'interpella. Elle leva les yeux au ciel et se retourna.

« -Draven ?

-Alors comme ça on passe devant Draven sans dire bonjour ma jolie ?

-Cesse de parler de toi à la troisième personne et ne m'appelle pas ma jolie sombre crétin !

-Wahou ! En pleine forme aujourd'hui ! Justement, ça tombe très bien ! Accepterais-tu enfin de venir chez moi ce soir ma belle ? Tu ne peux qu'accepter de toute façon, quand on voit qui sera ton hôte !

-Crève. » Katarina lui tourna le dos et continua sa route sans faire attention à Draven qui criait derrière elle. Cet homme la dégoûtait. Draven était connu pour avoir un ego surdimensionné, étant le maître des exécutions, il savait se mettre en scène. Jaloux de son frère Darius, il tentait de séduire toutes les Noxiennes pour montrer qu'il était meilleur que son frère. Sa cible préférée était LeBlanc, mais Katarina ne lui déplaisait pas, au contraire. Au grand malheur de celle-ci. Elle quitta les terres de Noxus et croisa LeBlanc au bout d'un chemin. Draven, LeBlanc, Katarina ne pouvait rêver de mieux. Elle continua son chemin sans faire attention à LeBlanc, qui elle l'avait très bien vu.

« -N'échoue pas cette fois. Ne fais pas encore honte à ton disparu père. » la femme ricana. Katarina se figea. Avait-elle bien entendu ? Elle se retourna face à LeBlanc et répondit.

« -Ne t'en fais pas pour ça. Je m'en occupe, tu peux retourner aux pieds de Swain, il sera ravis. » La jeune femme se moquait de LeBlanc, qui se vexa.

« -Si tu reviens à Noxus, j'espère que ça sera dans un cerceuil. Tu joues avec le feu Katarina. Méfie toi, la provocation ne te mènera nulle part.

-Elle me mène déjà quelque part... » Katarina mit fin à la conversation et s'éloigna. LeBlanc avait touché un point sensible. Son père. Katarina détestait parler de cette histoire, une partie d'elle avait été détruite à l'annonce de la disparition de son père. Quelque chose avait été détruit, et rien ni personne ne pourra changer cela. Personne.

***

Perchée sur un toit Démacien, Quinn observait le soleil se coucher sur sa chère cité. Elle et Valor étaient les sentinelles de Démacia. Elle voyait toute la ville du haut de son poste d'observation. Si une attaque se préparait, elle n'avait qu'a donner l'alerte. La vue était magnifique. Quinn adorait ce moment de la journée. Elle pouvait enfin être seule, dans le calme le plus complet. Une odeur fleurie flottait dans l'air. Que demander de plus ? La jeune femme se sentait dans son élément. C'était une tâche importante pour la cité Démacienne, des soldats surveillaient la ville tous les soirs, et elle, surveillait l'horizon. Quinn regardait le soleil disparaître au cœur de l'océan. Valor, survolait la cité à la recherche d'un potentiel danger.

***

Garen, lui devait surveiller les rues de Démacia, il faisait équipe avec Fiora, qui elle surveillait la partie sud de la capitale. Aux moindres soucis, ils devaient donner l'alerte. Un réseau de surveillance plutôt bien organisé. Garen marchait dans les rues désertes, l'épée à la main. Il devait rester à son poste toute la nuit. Un travail tranquille, c'est comme ça qu'il le définissait. Il se promenait en vérifiant tous les recoins. Plusieurs gardes étaient déployés à travers la ville. Les Démaciens pouvaient dormir tranquille. Une ombre vola au dessus de lui. Garen leva la tête. Trop tard, il n'y avait rien. Il se demanda alors si il n'avait pas rêvé. Le soldat resta sur ses gardes et surveilla plus attentivement la zone. L'ombre réapparut. Garen se précipita vers la ruelle d'où elle venait. Il pensa alors que la personne à qui appartenait l'ombre était stupide de se diriger vers une impasse. Une aubaine pour lui. Il arriva dans la ruelle. Rien. Absolument rien, le calme complet. Il regarda partout quand soudain, il sentit une pointe dans son dos.

« -Ne bouge plus » ricanait la voix.

Garen soupira et se retourna.

« -Fiora ! Ne fais plus jamais ça ! » Il rigola et la jeune femme lui souriait en retour.

« -Avoue le Garen, tu as eu la peur de ta vie. Oh mon dieu ! Un Noxien ! » elle rigolait encore plus, Garen lui, souriait. Il connaissait Fiora et ne pouvait pas lui en vouloir pour si peu.

« -Si ça avait été un Noxien, crois-moi, il serait déjà mort ! »

Garen continua sa patrouille en compagnie de Fiora qui avait laissé sa zone à un autre soldat. Elle s'ennuyait toute seule.

***

Katarina réussit à entrer dans la citadelle en éliminant trois gardes. Un jeu d'enfant, du moins, c'est ce qu'elle pensait. En regardant autour d'elle, elle réfléchissait à un plan. Comment atteindre le siège Démacien sans se faire prendre par Quinn et son maudit pigeon. La jeune femme voyait tout depuis son observatoire. Katarina hésitait à la tuer elle aussi mais elle décida de calmer ses pulsions meurtrière. C'est une erreur comme celle-ci qui lui avait coûté sa cicatrice. Elle devait se montrer moins gourmande. Que faire ? Abattre cet aigle ? Non, trop suspect. Katarina grimpa en haut d'un mur et se déplaça très discrètement et agilement en sautant de toit en toit. Elle ne passait pas devant Quinn et évita Valor. Elle ne devait pas tomber aussi, au risque d'attirer l'attention. Elle connaissait la cité pour y être venue plusieurs fois. Elle vit deux gardes faire leur ronde. Elle sauta du toit, aussi rapide que l'éclair, et leur trancha la gorge sans aucune pitié. Elle fila rapidement en laissant les cadavres dans la rue. Katarina n'avait pas vu Valor qui hurla pour donner l'alerte. Elle se réfugia dans une ruelle.

***

Fiora et Garen foncèrent en direction de Valor, Quinn était déjà présente. Elle fixa les cadavres.

« -Fouillez la citadelle, inspectez toutes les rues. Il semble qu'on a de la visite. » Quinn courra en direction du Nord. Garen se sépara de Fiora et inspecta les ruelles. Il observait partout. Partout sauf les hauteurs. Katarina, tapie dans l'ombre ne bougeait pas. Garen pourrait la voir. Une fois la ruelle inspectée, Garen s'en alla en direction d'une autre. Il fouilla partout quand il entendit quelque chose derrière lui. Fiora ? Impossible, elle ne pouvait pas faire de blagues après ce qu'il s'était passé. Le tueur ? Valor ? Quinn ? Qui était-ce ? Garen se retourna et vit une silhouette cachée dans l'obscurité. La lame à la main. Garen n'en revenait pas. Katarina. Que faisait-elle ici ? La jeune femme lança un couteau qui se planta dans l'armure de Garen. Celui-ci répliqua avec un violent coup. Katarina esquiva d'un salto. La lame à la main, elle fonça en direction du soldat et lui planta un couteau dans la cuisse. Garen arracha le couteau et poussa la jeune femme contre un mur. Il abaissa son épée et la blessa au bras. Katarina vit rouge, elle se dégagea et disparut pour réapparaître dans le dos de Garen. Elle planta un couteau dans l'armure du soldat, à son plus grand regret. Garen lui donna un coup qui la fit tomber. Il planta son épée au sol. Katarina se leva et lui donna un violent coup de pied en plein visage pour l'interrompre.

« -Pas une deuxième fois Démacien ! » Elle lui fit un clin d'oeil, lança un poignard sur lui et disparu par les toits. Garen était au sol, essoufflé de son combat. Le poignard était venu se planter dans son abdomen. La jeune femme avait gagné. Garen n'en revenait pas. Comment avait-il pu la laisser partir. Katarina était vraiment un adversaire redoutable. Son erreur lui coûtera cher. Très cher.