Les Aventures de Kyo - Partie 1 : les Huit Héritiers élémentaires

Chapitre 5 : Le vantard

1244 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 25/03/2017 16:14

Kyo s'ennuyait. Il était sur le navire qui l'emmenait de Piltover vers Bel'Zhun, et il n'avait pas grand chose à faire. Lors de son précédent voyage il avait parcouru le navire afin de satisfaire son insatiable curiosité, en l’occurrence, il regardait et analysait le fonctionnement de l'équipage et du navire en général. Cette étude achevée, il avait dévoré un ouvrage nommé Géographie et étude de Valoran, qu'il avait emporté de sa ville natale. Mais à présent, rien de tout cela ne le distrayait.

Il avait déjà fait le tour du bateau, un ancien vaisseau de guerre noxien adapté à sa nouvelle activité, le transport de marchandises et de passagers. Sur sa voile principale était représenté l'emblème de la Cité du Progrès, ainsi que les armoiries des Medarda, indiquant l'appartenance du navire au puissant clan qui avait fait fortune grâce au commerce et possédait maintenant une influence presque aussi grande que celle de Noxus ou Demacia. Conçu pour transporter une armée, ainsi que tout un arsenal et des rameurs pour naviguer même sans vent, il possédait aujourd'hui de nombreux endroits vides et inoccupés, ce que Kyo avait pu constaté en parcourant les ponts inférieurs. Mais après avoir exploré de fond en comble le bateau, l'ennui le gagna pour la première fois de son voyage.

Le jeune homme se décida donc à aller se mêler aux autres passagers et à partager leurs discussions. Il approcha tout d'abord un groupe de ce qui semblait être des marchands en déplacement, mais comme ils traitaient des cours de matières premières et autres sujets qui paraissaient dénués d'intérêt à l'argilan, ce dernier s'éloigna bien vite et rejoint plutôt ce qui ressemblait à de jeunes aristocrates à la recherche du frisson de l'inconnu – des gens un peu comme lui, en somme, se dit-il. L'un d'eux, un grand brun habillé comme un prince, se vantait de ses prétendus exploits. D'après ce que comprit Kyo, il s'agissait d'un noble de Rokrund, une cité noxienne située au Nord-Ouest de Piltover, sur le continent Nord.

Au détour d'une conversation, le même vantard – qui s'appelait Edmund – prétendit que personne au Sud de Piltover n'égalait son talent à l'épée, en défiant quiconque dans l'assistance de le contredire. Lorsque le regard du fier noxien croisa celui de Kyo, il vit le sourire sarcastique de ce dernier et l'interpella :

- Hé, toi, là ! D'où viens-tu donc, pour me défier ainsi ?

Kyo, ne comprenant pas tout de suite qu'on s'adressait à lui, tourna sa tête à droite et à gauche avant de revenir sur Edmund, surpris.

- Oui, c'est bien à toi que je parle, tu vois d'autres idiots dans les parages ? reprit le jeune homme, provoquant l'hilarité des spectateurs.

Kyo, mort de honte, releva le menton fièrement le menton fièrement et annonça :

- Je suis Kyo Charlie, fils cadet du Baron Alexander Charlie d'Argilapolis.

- Oh et c'est quoi ça, Argilapolis ? Une ville de paysans ? Je parie qu'ils n'ont même pas d'armée, là-bas.

- Bien sûr qu'on en a une ! répondit vivement le jeune argilan, de plus en plus mal à l'aise.

- Excuse-moi, je parlais d'une armée compétente, reprit le noxien, déclenchant une nouvelle vague de rires.

Kyo pensa à son frère Sanders, si fier des soldats de la cité-État, et haussa la voix pour couvrir les ricanements de la foule :

- Retire ce que tu viens de dire !

- Pardon ? J'ai cru mal entendre...

- JE T'AI DIT DE RETIRER !

Les rires stoppèrent net, et tous les regards étaient désormais fixés sur les deux hommes.

- M'aurais-tu donné un ordre, avorton ? dit Edmund, qui, maintenant qu'il se tenait droit, dominait Kyo d'une demi-tête.

- Effectivement, répondit froidement l'intéressé. Tu peux m'insulter et même me cracher dessus si tu veux, mais je ne permets pas d'insulter ma famille.

- Serais-ce un défi ? Es-tu au moins armé ?

- Bien sûr, mon épée est dans ma cabine.

- Alors va la chercher, et plus vite que ça ! Il n'y a qu'une manière de régler ce conflit entre hommes.

Kyo s'exécuta. En dépit de son apparente assurance, il avait conscience d'être dans une très mauvaise situation, en effet son adversaire était plus âgé et apparemment plus expérimenté que lui, et le combat n'avait jamais été son domaine de prédilection. Pourtant il ne pouvait se permettre de reculer, pas maintenant.

Lorsqu'il fut de retour sur le pont, son épée accrochée à sa hanche gauche, dans son fourreau, un espace avait été ménagé au centre de la foule, et un membre de l'équipage avait été pris à parti par les spectateurs pour servir d'« arbitre ». Il annonça :

- Les règles sont simples : le premier combattant à admettre sa défaite ou à être dans l'impossibilité de poursuivre le duel a perdu. Interdit de tuer son opposant, bien évidemment.

Les deux adversaires se mirent face à face et dégainèrent. L'épée d'Edmund, contrairement à celle de Kyo, était large et lourde, avec un tranchant affûté. Ils se mirent en garde, le noxien se tenait de profil, ses deux bras devant lui tenant son épée légèrement inclinée vers l'avant. L'argilan quant à lui était également de profil, mais il tenait son épée de la main droite, dirigée vers son adversaire, sa main gauche à l'opposé pour créer un certain équilibre. Edmund ne put retenir un ricanement devant cette position, il avait l'air sûr de sa victoire.

À peine le signal de départ donné, le rokrundien se jeta sur Kyo et tenta de lui asséner un coup puissant par le haut, qui lui aurait certainement endommagé fortement l'épaule s'il n'avait pas esquivé au dernier moment. Le combat dura ainsi plusieurs minutes, Edmund n'arrivant pas à atteindre son jeune adversaire qui était plus vif et souple que lui. Puis, soudainement, Kyo fit un rapide mouvement du poignet et une entaille apparut sur la main du noxien, ce qui eut pour effet de lui faire lâcher son épée. Il ramena ensuite sa lame en face de la gorge de son ennemi désarmé, et croisa son regard, maintenant empli de peur.

La foule était silencieuse, et les deux combattants restèrent ainsi pendant quelques secondes. Puis un homme s'avança en applaudissant lentement, et dit :

- Monsieur l'arbitre, je crois que nous avons un gagnant.

- Ah...euh...oui, fit le marin. Kyo Charlie remporte le duel ! annonça-t-il.

Le vainqueur remercia l'inconnu du regard, et celui-ci lui fit signe de le suivre.


- Belle prestation, fit l'homme une fois que les deux eurent quitté le pont pour la cale. Il était grand, plus encore qu'Edmund, avec des épaules larges, et avait des cheveux courts et une barbe noirs. Une cicatrice lui barrait la joue gauche, et malgré son âge avancé, il dégageait une impression de puissance, comme un loup endormi. Il devait probablement être un ancien guerrier, se disait Kyo.

- Que me voulez-vous ? demanda ce dernier.

- Oh, c'est simple. Je veux me battre contre toi.

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