L'Obscurial

Chapitre 11 : En attendant Audrey

744 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 20/04/2020 15:53

NORBERT


Lorsque je m'étais réveillé après un léger somme, elle n'était toujours pas revenue. Je m'efforçais de ne pas m'inquiéter. J'essayais de rassembler toutes les informations que nous avions obtenues de cette première rencontre, cela ne laissait présager de rien de bon. Cette chose, sûrement Croyance, aurait pu tuer Audrey. D'ailleurs pourquoi n'était-elle pas là ? Elle aurait dû être là et pas toute seule dehors.

Je soufflais profondément. Il ne fallait pas que je m'inquiète. C'était ridicule. Audrey était capable d'affronter les créatures magiques les plus puissantes, il n'allait rien lui arriver alors qu'elle partait dans une grande ville pour chercher quelque chose à manger. C'était parfaitement ridicule.

Et si elle se perdait en chemin ? Je fermais les yeux. Non, c'était encore plus insensé de penser cela alors qu'elle m'avait un jour aidé à retrouver notre campement dans une forêt aussi dense que le pelage d'un Boursouf. Pourquoi alors ne parvenais-je pas à me détendre et à ne pas m'inquiéter ? Pourquoi avais-je toujours peur comme ça pour elle ? Je me dis que je n'avais jamais eu aussi peur pour quelqu'un d'autre avec une telle force. Et puis je repensais au moment où Porpentina était venue me rejoindre sur le champ de bataille. Là aussi j'avais eu terriblement peur. Et là aussi ma peur était totalement infondée puisque Porpentina est une fantastique sorcière. Mais elle a aussi le courage d'une lionne et la bonté qu'elle et sa sœur partagent. Je repensais à ce que je lui avais dit. Si je venais à la croiser et que je n'avais pas mon livre comme je le lui avais promis ….Je ne voulais pas la croiser ou peut-être est-ce que j'en mourais d'envie ….

J'entendis la trappe s'ouvrir. Audrey était de retour. Je soupirais profondément ne sachant pas bien si c'était car j'étais soulagé qu'elle soit rentrée ou qu'elle est stoppée le cours de mes pensées. Le grand sourire qu'elle affichait chassa tout de suite cette question de mon esprit. Elle m'avait ramener un Eruptif en chocolat. Elle avait dû aller le chercher chez le même pâtissier que ce matin. Elle était toute contente d'elle, comme pour quelque chose de plus que la simple gourmandise mais j'étais encore trop fatigué pour chercher quoi.

Audrey m'aida à me relever et à m’asseoir sur le bord du lit. Et alors que je grignotais la corne de l'Eruptif elle m'examinait sous toutes les coutures, vérifiant chaque parcelle de mon corps et me faisant tour à tour déplier les jambes, tourner les poignets et bouger le cou lentement.

Elle me dit ensuite qu'elle s'était promenée un peu mais qu'elle n'avait rien senti qui s'approcha de près ou de loin à ce qu'elle avait ressenti plus tôt ce matin. La chose, qu'elle fut Croyance ou tout autre chose, était partie loin. Elle m'expliqua que ce qu'elle avait senti ce matin était comparable à la sensation qu'elle aurait si une énorme tempête approchait. C'était une sensation de puissance débridée, d'une puissance destructrice, qui m'avait-elle dit « courait comme un torrent ».

Des images des milliers de litres d'eau s'écrasant non pas sur des pierres en pleine nature mais dans les rues même de New-York me firent frissonner. Audrey comme à son habitude le senti et vint s'asseoir à côté de moi en me passant une couverture sur les épaules. Cela m'aida à me détendre légèrement mais restait au fond de moi ce terrible pressentiment que nous pourrions ne jamais y parvenir, peut-être se battre contre une force obscure pure était un combat perdu d'avance. Puis je me revins à l'esprit la voix de Porpentina qui avait à travers la fureur et la destruction réussie à calmer Croyance.

Non, il n'était pas totalement perdu, pas encore en tout cas. Et même si la chance que notre entreprise soit couronnée de succès était extrêmement faible il était de notre devoir de tout tenter pour l'aider. Même si cela signifiait que nous avions de grande chance d'y rester.

Je me tournais vers Audrey, lentement car ma tête me tournait encore à chaque mouvement trop brusque, et lui dit d'un ton que j'essayais le plus assuré possible :

- Nous allons retrouver ce torrent et nous allons le contenir, quoi qu'il en coûte. 



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