L'Obscurial

Chapitre 20 : Le face à face

1572 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 23/04/2020 11:48

AUDREY


Norbert affichait un air grave. Je sentais sa peur mais comme à son habitude il n'avait pas peur pour lui-même. Je le vis regarder successivement en ma direction puis vers Tina. Je savais très bien à quoi il pensait alors je ne fus nullement étonnée lorsque je l'entendis dire :

- Tina, Audrey il est encore temps de faire demi-tour. Vous n'êtes pas obligés d'entrer là-dedans. Ça va être très dangereux, il est même possible que cela s'avère mortel.

- Après ce qui s'est passé la dernière fois que tu t'es retrouvé face à lui tu crois que je vais te laisser !, répliquais-je avec fureur avant d'ajouter en le voyant se tourner vers Tina avec espoir : Je pense qu'elle doit venir aussi, c'est toi-même qui m'a raconté que cet Obscurial, Croyance, s'était calmé face à elle.

Lorsque Tina bomba le torse pour m'approuver je vis le visage de Norbert se décomposer. Je m'approchais alors doucement de lui. Je lui attrapais les joues pour l'obliger à descendre et me regarder en face.

- Norbert je sais que tu as peur pour nous mais nous avons aussi peur pour toi. Tu ne peux pas nous empêcher de faire nos propres choix. Imagines un peu si je t'avais demander de rester là à ne rien faire pendant que j'entrais seule. Tout ira bien. Je te promets de ne pas mourir d'accord !

Et sans lui laisser le temps de rien répondre je m'engouffrais dans l'immeuble délabré. Je sentais tout autour de moi la tempête qui faisait rage mais tout était calme, sombre. Tina entra juste après moi. Lumos. La lumière jaillit de l'extrémité de sa baguette et vint rendre de lieu un peu moins noir. Lumos. Cette fois-ci c'était la baguette de Norbert qui s'alluma. Dans un premier temps je progressais au rez-de-chaussée avec à ma gauche Tina et à ma droite Norbert.

Le rez-de-chaussée était un grand espace vide et poussiéreux. Mais je savais que ce que nous cherchions n'était pas ici mais plus haut peut-être au deuxième ou au troisième étage. Sans perdre de temps je me dirigeais donc vers la cage d'escalier. Norbert ne me quittait pas d'une semelle et Tina ne quitta pas non plus Norbert. Nous montions à la file indienne dans les escaliers étroits. J'avais consenti à ce qui Tina passe devant lui disant qu'il serrait inutile de s'arrêter au premier étage. Nous montâmes donc jusqu'au deuxième mais arrivée sur le palier il me sembla évident que la chose qui m'avait attiré là était encore au dessus.

Tina me voyait me diriger sans attendre vers l'escalier reprit la tête de file. Lorsque nous fûmes arrivé à niveau il ne fit plus aucun doute que c'était bien l'étage que nous cherchions. Et comme je vis nettement Tina se tendre devant moi je me dis qu'elle aussi le sentait. Le silence devenant oppressant. La porte du troisième étage n'émit aucun son lorsque Tina la poussa pour l'ouvrir mais la sensation de tempête se décupla jusqu'à me faire dresser les poils sur tout le corps. Derrière moi j'entendais la respiration forte de Norbert.

Tina fut la première à passer la porte. Dans l'étage la sensation était devenue si puissante qu'elle est était presque palpable. Plus que tous les autres cet étage semblait sur le point de s'effondrer. Il était composé, d'après ce que laissait deviner la lumière des baguettes, d'un simple couloir desservant des pièces à gauche et à droite à intervalle régulier. Alors que Tina et Norbert regardait autour d'eux comme si la menace pouvait surgir de partout je me dirigeais vers le fond du couloir. Ils me suivirent aussitôt.

Plus j'avançais et plus le sentiment de peur s'insinuait en moi mais j'étais de moins en moins sûre que ce soit ma peur. Tout à coup je m'arrêtais. C'était là. La porte de droite. Je tendis la main vers la poignée mais Norbert m'arrêta dans mon geste. Son visage était tellement déformé par la terreur que je le laissais faire. Il regarda Tina qui était juste derrière moi et essaya de sourire puis tourna la poignée.

La vague fut tellement forte lorsque la porte s’ouvrit que je fis un pas en arrière. Norbert avait brutalement reculé aussi mais pas pour les mêmes raisons. Sa main droite, celle avec laquelle il avait poussé la porte, avait le bout des doigts tout pelé. Je regardais la pièce et la reconnus tout de suite. C'était la pièce de mon rêve. Je me déplaçais fébrilement pour voir le coin dans lequel j'avais vu la chose dans mon rêve. Il était là. Enfin c'était là. La même fumée informe était recroquevillée dans le coin de la pièce. L’intérieur de la chambre était dans un état de ruines bien plus avancé que le reste de l'étage déjà en mauvais état. Lorsqu'elle m'avait vu la chose avait semblé se recroquevillée un peu plus sur elle-même. Je fis signe à Tina de venir à côté de moi. Nous étions toujours en dehors de la pièce. Je lui montrais le coin de la pièce elle me regarda stupéfaite mais voyant mon regard insistant elle se racla la gorge.

- Croyance ?, dit-elle d'une voix mal assurée. Croyance nous sommes là pour t'aider. Je ne sais pas si tu te souviens de moi. Je suis Tina, nous nous sommes déjà rencontrés j'avais déjà essayé de t'aider. Je suis venue avec mon ami Norbert, lui aussi tu l'as déjà rencontré et aussi une de ses amies. Nous sommes là pour toi. Nous allons approcher.

Je la sentis alors clairement. C'était une vague de peur mais pas la mienne, ni celle de Norbert ou de Tina. La chose avait peur. Norbert fit un geste de tête à Tina et s'avança dans la pièce. Nous le regardions faire. Mais petit à petit il poussait des gémissements, puis il s'affaissa un genoux à terre. La brume s'agita. Instinctivement Tina courut le chercher et le ramena en dehors de la pièce. Sa respiration était saccadée. Je le regardais ébahie autant que terrifiée. Ses mains étaient couvertes de profondes lacérations, de même que son visage. Toute la surface de ses vêtements qui avaient fait face à la brume était maintenant usée jusqu'à la corde et trouée par endroit. Il semblait que tout ce qui avait été le plus près de la brume était abîmée alors même que Norbert n'avait pas franchi la moitié de la pièce.

Tina qui n'y avait été que quelques secondes pour le récupérer portait également des marques. Mais cela ne l'empêchait pas d'être déjà en train de soigner Norbert du mieux qu'elle pouvait. Je me posais quelques instants pour réfléchir et me remémorer tout ce que je savais des Obscuriaux. Je regardais la brume dans le coin de la pièce. Elle semblait s'être encore plus recroquevillée et je vis alors quelque chose que je n'avais pas vu avant. Une plume. Une longue plume rouge, magnifique et totalement intacte. La fumée s'agitait autour de cette plume en filets comme si elle s'essayait de se faire des doigts pour la saisir. Et soudain j'eus une idée. Je devais la communiquer à la brume sinon mes efforts auraient été bien vain.

- Croyance, si c'est toi, en tout cas je vais t'appeler Croyance. Écoutes moi. (La brume s'arrêta de bouger) Je ne sais pas si tu sais ce qui t'arrive. Je vais essayer de te l'expliquer. Tu es un Obscurial, une immense force magique destructrice. Dans la plupart des cas, à vrai dire dans tous les cas avant toi, cette forme destructrice tuait son hôte avant de se dissiper. Les hôtes meurent généralement avant 10 ans pour les plus vieux mais toi tu as survécu. Tu as, je ne sais comment, réussi à contenir cette force destructrice dans ton corps. Mais le MACUSA est arrivé et à détruit ton corps. Ton esprit en encore là ce qui permet à la force magique de ne pas disparaître mais elle est trop puissante pour que tu arrives à retrouver forme humaine c'est ça ? Il te faut de l'aide Croyance. Voilà ce qu'on va faire : Je vais venir vers toi (Je ressentis à nouveau une vague de terreur) ne t'inquiète pas pour moi j'ai une résistance hors du commun à la magie. Je vais venir vers toi et te toucher. Je pense que mon contact suffira, regarde avec la plume tu as presque réussi à retrouver tes doigts alors pense à ce que nous pourrons faire si je te touche. Ensemble Croyance nous allons retrouver ton corps. Je te servirais d'appui. Ne t'inquiète pas.

Derrière moi je sentais Norbert gémir. Tina me fixait d'un air grave. Je savais aussi bien qu'elle que ma résistance à la magie ne serrait pas suffisante contre une telle puissance mais c'était notre dernière chance, et elle le savait aussi bien que moi. 


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