Tears In Heaven.

Tears In Heaven[1]

“Et vous, patron, vous êtes de quel signe ?” – demanda l'employée, son magazine people posé, ouvert à la page de l'horoscope, sur ses genoux.

“De quel signe ? – Lucifer posa les yeux sur les genoux de la jeune femme et, un sourire appréciateur au coin des lèvres puis il ajouta – Oh, l'astrologie ... Non, désolé, mais je ne crois pas à l'influence des astres sur ma vie ... Ce serait même plutôt le contraire, en fait.”

“Alors vous devez être Lion, j'en suis certaine ... Vous aimez être le centre de l'attention, vous êtes charismatique, chaleureux ...”

“T'imagines même pas à quel point il peut être ‘chaleureux’, ma belle. Il est aussi chaud qu'une braise de l'Enfer, si tu veux mon avis !” – se moqua Maze.

Lucifer la foudroya du regard, glacial, et la lilim[2] se souvint soudain qu'elle avait un truc urgent à faire dans la cave du Lux et s'éloigna. L'employée reprit sa lecture, cette fois à voix haute, pour lire la prédiction du jour pour Lucifer.

“Lion : Vos amours ne sont toujours pas au beau fixe – Lucifer étouffa un rire. Le moins que l'on puisse dire, c'était qu'effectivement, ses amours n'étaient pas au beau fixe. Chloé n'avait répondu à aucun de ses appels depuis la mort de Pierce, presque deux mois plus tôt. – mais la visite d'un proche pourrait vous permettre d'apercevoir une prochaine éclaircie dans votre vie. Accordez un peu de temps à votre famille et à vos amis et ils seront là pour vous soutenir dans les prochaines semaines.”

Il soupira en vérifiant, pour la N-ième fois de la journée, si Chloé ne l'aurait appelé pour une enquête ... ou même pour prendre ou donner de ses nouvelles. Malheureusement, les seules qu'il avait reçu de sa partenaire étaient la photo d'elle, avec ses collègues, lors de l'enterrement du capitaine, et qui était parue dans tous les journaux de la Cité des Anges et un sms de Dan, au contenu on ne peut plus clair, ‘Foutez-lui la paix ... et allez au Diable !’ .

Amenadiel ne pouvait pas être le proche en question, il avait disparu depuis la mort de Charlotte, ne laissant qu'une de ses plumes comme seul indice. Il avait récupéré ses ailes et était reparti auprès de leur ‘cher’ Père. Et aucun ange n'oserait s'approcher de Lucifer pour le forcer à retourner en Enfer, après ce qui était arrivé à Uriel. L'ange chocolat avait dû faire passer le message, là-haut. Et le déchu avait besoin de se changer les idées d'urgence mais, en attendant, il était à prendre avec des pincettes.

“Je vais prendre une douche. On ouvre dès que je reviens alors rangez-moi ça dans votre casier et changez-vous ... Ou je vous promets que votre premier jour ici sera aussi le dernier. Je ne vous paye pas à feuilleter ce genre de littérature pour midinette.”

“Oui, patron !” répondit l'employée en fermant sa revue et en se dépêchant d'aller enfiler son uniforme de serveuse au Lux.

Quand Lucifer descendit de son appartement, dix minutes plus tard, il adressa un signe de tête à ses videurs et ceux-ci ouvrirent les portes. Des jeunes femmes de tous les horizons, la plupart du temps seules ou accompagnées par des amies, les franchirent au compte-goutte, sous l'œil expert des trois gorilles. À l'exception que quelques VIP que leur patron avait explicitement validés et qui, pour la plupart, travaillaient pour le L.A.P.D.[3], seuls les hommes et les femmes les plus beaux, les plus attirants passaient les portes du Lux. Au bout de quelques minutes, une femme de vingt-cinq ans environ, cheveux châtains tirant sur le roux, habillée avec un mélange d'élégance et de simplicité, s'approcha. Elle semblait peu confiante. L'un des gorilles lui barra la route. Elle sortit une feuille avec l'en-tête de la police, la déplia et la lui tendit. Il lût : ‘Cette femme a besoin de l'aide de Monsieur Morningstar. Je me porte garante pour elle. Laissez-la passer.’ Le mot était signé du Lieutenant Chloé Decker, du L.A.P.D.. Ce nom étant familier des vigiles comme celui de la partenaire de leur employeur, le gorille obtempéra et la jeune femme entra. Après quelques pas, s'accoudant à l'une des rampes, elle se laissa bercer par la voix de Lucifer qui chantait en s'accompagnant au piano. La chanson lui tira un sourire. C'était Honesty de Billy Joel. Comme si Lucifer avait senti sa présence[4]. Sur les dernières notes, elle descendit les marches qui les séparaient et s'approcha de lui, soudain inquiète à l'idée d'être aussi près de Lui. Comment réagirait-il ? L'accueillerait-il à bras ouverts ou la chasserait-il sans pitié ? D'un geste élégant, il prit le verre de whisky sur le petit plateau posé sur le piano. Son regard se posa sur elle et, repérant immédiatement sa nervosité, il lui sourit, espérant qu'elle se détendrait un peu.

“Bonsoir” – fît-il d'une voix enjôleuse.

“B'soir.” – lui répondit-elle, timide, en évitant son regard. Lucifer pensa que ce n'était pas gagné d'avance, avec elle.

“Je peux faire quelque chose pour vous ? Un verre en ma compagnie, peut-être ? – Il leva la main et claqua deux fois des doigts. La serveuse à l'horoscope s'approcha et il demanda – Alors, qu'est-ce que vous buvez ?”

“Je pourrais avoir un diabolo violette sans glaçon, s'il vous plaît ?”

La réponse le fît sourire. Il n'avait pas l'habitude que ses clientes prennent une boisson sans alcool pour trinquer avec lui. La plupart carburait plutôt à la tequila ou à la vodka. La serveuse, elle, sembla plus gênée qu'autre chose quand elle répondit.

“Je ne suis pas certaine qu'on a du sirop de violette, madame.”

“Si, on en a. Enfin, moi, j'en ai ... – précisa-t-il – Une bouteille presque pleine, dans mon appartement. Demandez à Maze d'aller vous la chercher. Elle est dans mon bar, derrière la bouteille de rhum arrangé au gingembre.”

“Bien patron.”

“Oh, et apportez un autre whisky pour moi quand vous reviendrez avec sa commande. – La serveuse s'éloigna et Lucifer se tourna vers l'inconnue pour lui dire – Je viens de m'apercevoir que je ne connais même pas votre identité ... Alors, comment vous vous appelez ?”

“Mon nom, il est pas important ... Vous n'avez qu'à m'en donner un, comme ça on saura comment je m'appelle, pour vous.”

Elle ne voulait apparemment pas qu'il connaisse son nom. Même si la demande lui sembla très étrange, Lucifer chercha un prénom féminin qui ne soit pas ceux d'une fille avec qui il aurait eu une relation ou souhaité en avoir une ni celui d'une de ses proches parmi les humains. Ces deux critères, à eux seuls, faisaient entre autres disparaître de la liste les prénoms Britanny, Faith, Linda, Ella, Candy, Charlotte, Béatrice, Pénélope et Chloé. Après quelques minutes de réflexion, il ne lui resta qu'un seul prénom féminin en tête. Celui de la benjamine des enfants du couple divin.

“Celui-là non plus ... Je ne peux pas vous le donner.”

“Et c'est quoi, ce prénom si horrible ?”

Lucifer ne pût s'empêcher de sourire.

“Non, il n'est pas ‘horrible’, c'est celui de ma plus jeune sœur. J'aime beaucoup ce prénom. Le seul souci, c'est que je n'ai pas envie de penser à elle. Pas aujourd'hui en tout cas. Il y a une autre personne qui me manque, et je suis pas certain de supporter leur absence à toutes les deux sans faire une quelconque bêtise. Et je risquerais de vous entraîner dans ma chute.”

“C'est pas grave, tomber j'ai l'habitude ... Mais j'aimerais bien connaître le prénom que vous ne voulez pas me donner.”

“Yaelle.”

Elle lui sourit, visiblement touchée.

“Je l'aime bien, moi aussi, ce prénom. Je connais quelqu'un qui s'appelle comme ça. Il veut dire ‘Dieu est Dieu’ et aussi ‘Petite chèvre’, c'est bien ça ? Vous préférez quel sens, vous ?”

“J'appelais souvent ma sœur ‘Cabri’, alors je dirais que je préfère ‘Petite chèvre’. – Des larmes traîtresses virent mouiller les yeux du Diable. Il tenta de les masquer en détournant le regard, en vain. L'une d'elle coula le long de sa joue avant qu'il ait pu l'essuyer. Il décida de jouer franc-jeu – Désolé, mais comme je vous le disais, ma sœur me manque.”

Elle hocha la tête, compréhensive. Des larmes montèrent aussi à ses yeux.

“Moi, c'est mon grand frère qui me manque. C'est pour ça que je suis ici.”

“Ici, à Los Angeles ?”

“Ici, – elle tapa le piano du bout du doigt en répétant – ici !”

“Au Lux ? – Elle hocha la tête – Vous êtes ici pour me demander un service, c'est ça ? – Elle répéta son geste d'approbation, plus lentement, cette fois – Si vous êtes venue à Los Angeles pour retrouver votre frère, ou pour me demander de vous y aider, je vous conseillerai de vous adresser à la police. Le L.A.P.D. a des agents très compétents pour ce genre de choses. Je peux éventuellement vous écrire une lettre pour appuyer votre demande auprès d'eux. J'ai ... des amis qui y travaillent et qui pourront sans doute vous aider.”

“Le L.A.P.D. ne peut rien faire pour m'aider. En fait, c'est même une policière qui m'a donné l'adresse de votre club en me disant que vous pourriez m'aider.”

“Et cette policière, vous vous souvenez de son nom ? – derechef, la jeune femme hocha la tête. – Elle ne s'appellerait pas Chloé Decker, par hasard ?”

“Je ne me rappelle pas de son prénom, mais c'est bien ce nom-là, en tout cas ! Vous la connaissez bien ?”

“Oui – répondit-il en soupirant – Du moins, je le pensais ... C'est elle, la personne dont je vous parlais à l'instant, celle qui me manque, en même temps que ma sœur ... – Pour éviter de se laisser, une nouvelle fois, déborder par ses émotions, Lucifer se leva et, son verre à la main, il ajouta – Suivez-moi, on va aller s'asseoir dans un coin tranquille pour discuter, vous et moi. – Puis il la précéda jusqu'à une table basse et deux fauteuils et, lui en désignant un d'une main, il s'installa dans l'autre. Puis, joignant l'extrémité de ses doigts, il la fixa quelques instants avant de reprendre – Alors, parlez-moi de votre frère ... Quand l'avez-vous vu pour la dernière fois ?”

“J'étais très jeune à l'époque, j'avais sept ... ans quand notre père l'a chassé de la maison. Mes autres frères et sœurs ont essayé de me faire croire qu'il n'avait jamais existé, après ça ... Ils disaient que je l'avais ‘inventé’ quand j'étais beaucoup plus jeune parce que je me sentais seule. Mais j'ai continué à me souvenir de lui, malgré leurs mensonges. Et puis, il y a deux ans et demi, j'ai entendu deux de mes frères discuter entre eux. – elle s'interrompit un instant, le temps que la serveuse pose les deux verres sur la table et ajoute la limonade au sirop présent dans le verre. Quand l'autre fut partie, elle reprit. – Mes frères parlaient à voix basse mais j'ai entendu notre aîné utiliser le nom de mon soit-disant ‘frère imaginaire’ alors j'ai écouté. Il disait que celui-ci refusait toujours de retourner à la place que notre père lui avait assigné. Ils se sont tus en découvrant que j'étais là. Je suis allée questionner notre père, et je ne l'ai pas lâché jusqu'à ce qu'il accepte de me parler de lui. La semaine suivante, je suis partie de la maison pour essayer de le retrouver. Je le cherche depuis ce jour.”

Lucifer avait écouté sans l'interrompre, surpris par un étonnant mélange de coïncidences et d'incohérences qui faisaient écho avec sa propre histoire. Le frère de cette femme avait été chassé de chez eux par leur père, comme le sien l'avait fait avec lui. Elle disait avoir plusieurs frères et sœurs mais il était clair qu'aucun d'eux n'était aussi proche d'elle que l'absent ... À moins qu'elle ne l'ait idéalisé. Ses années de thérapies avec Linda lui servait à quelque chose en fin de compte. Il se pencha en avant et, sur le même ton qu'il utilisait habituellement pour demander aux gens de lui avouer leur désir le plus secret, lui demanda.

“Dîtes-moi pourquoi, de tous vos frères et sœurs, est-ce que c'est celui-là qui est le plus important de tous à vos yeux ?”

“Comment vous savez ça ?”

L'ex-Seigneur des Enfers lui adressa un sourire avant de lui répondre.

“C'est l'impression que j'ai en vous entendant parler. Vous me dîtes que vous avez abandonné votre maison, votre père, votre mère mais aussi vos frères et sœurs pour le retrouver. Mais qui vous dit que votre frère n'était pas un salaud ou un criminel de la pire espèce ? Que celui que vous cherchez à envie de vous voir, lui ?”

“Si je le retrouve, avec ou sans votre aide, mais qu'il ne veut plus jamais me voir après ça ... Ça me rendra triste, bien sûr, mais j'accepterai son choix. Je veux juste connaître sa version de ce qui s'est passé entre notre père et lui. Papa m'a donné la sienne mais je veux savoir ce que mon grand frère a à dire à ce sujet. Notre père n'a pas dit de mal de lui, alors je pense que ce n'est pas un ‘salaud’, comme vous dîtes. D'après lui, ils n'étaient pas d'accord sur certains trucs, tous les deux, et ça a dégénéré ... Et pour notre mère, notre père l'a chassée, à peu près cinq ... ans après mon frère. – Lucifer tiqua. C'était la seconde fois en quelques minutes qu'elle semblait hésiter avant de dire le mot ‘an’. Une sensation de picotement à la racine des cheveux, comme un hérissement, attira son attention. C'était comme si elle cherchait à lui mentir sur un détail sans importance ... ou comme elle considérait cette partie de sa réponse comme inexacte. – Je me souviens que Maman devenait comme folle à chaque fois que je parlais de mon frère ‘imaginaire’ en sa présence. Je ne comprenais pas pourquoi, à l'époque. Quand j'ai réussi à obtenir la vérité de notre père, il m'a expliqué qu'elle réagissait ainsi parce que mon frère lui manquait, à elle aussi. Il m'a dit qu'il l'avait envoyée là où se trouvait mon frère pour qu'elle le voit un peu mais elle n'est jamais revenue. – Elle secoua la tête, comme surprise par quelque chose d'anormal avant de continuer – Sauf que ... qu'elle était à côté de papa quand je suis partie ! Ça n'a aucun sens mais je me souviens clairement qu'elle était présente et qu'elle souriait en me faisant des ‘au revoir’ de la main. Et papa avait l'air aussi surpris que moi.”

“Mais ça ne répond qu'à moitié à ma question, qu'est-ce que vous ferez, si votre frère ne veux pas être en contact avec vous. Vous m'avez dit ce que vous ressentiriez, et pourquoi vous vouliez le retrouver, mais pas ce que vous ferez, s'il vous dit quelque chose comme ‘Je ne veux plus jamais te voir ou entendre parler de toi ... Dégage !’. Imaginez quelques secondes que je sois votre frère, et que je vous dise ça. Qu'est-ce que vous feriez ? – Elle n'avait aucune difficulté à imaginer que Lucifer soit son frère ... Ce qu'il lui disait la blessait profondément, mais elle devait réfléchir, et répondre vite, avant qu'il ne s'impatiente. – Alors, qu'est-ce que vous feriez, dans ce cas-là ?”

“Je veux seulement avoir sa version et comprendre pourquoi il n'est jamais revenu pour me voir. S'il me disait un truc comme ce que vous avez dit, je lui demanderai de respecter mon choix, celui de savoir ce qui s'est passé, et je lui promettrais que je respecterai le sien ... Et je tiendrai parole dès que j'aurais les réponses à mes questions. Mais je crois que je lui laisserais ma carte de visite, pour qu'il puisse me recontacter, au cas où il changerait d'avis. – Bien décidée à ne pas le laisser s'en tirer aussi facilement, elle ajouta, plantant ses yeux marron clair dans ceux, d'un marron presque noir, de Lucifer. – Et vous, votre sœur, vous lui diriez ça, si elle débarquait à Los Angeles pour vous voir ?”

Le Diable laissa s'échapper un soupir amusé. Cette femme se défendait bien.

“Si c'était vous, je doute que j'oserais ... Mais je doute encore plus que ma sœur vienne un jour à L.A., ou même qu'elle sache que je m'y trouve. C'était encore une enfant quand j'ai quitté la maison et mon père m'a clairement dit que, si je remettais les pieds là-bas, il me ferait pourchasser jusqu'en Enfer. Et vous pouvez me croire, il le disait au sens propre. C'est pour ça que je n'ai jamais revu Yaelle. – Lucifer réalisa soudain que la jeune femme face à lui avait les larmes aux yeux. Il sortit un mouchoir en soie de sa poche et, en utilisant un coin, épongea l'eau dans ses yeux. – Hé, on ne pleure pas dans mon club, d'accord !”

Elle lui sourit et répondit du tac au tac.

“Dis celui qui a les yeux aussi mouillés que moi !”

“Touché ! – répondit-il en utilisant le même bout de son mouchoir pour essuyer les siennes. – Bon, et maintenant, si vous me disiez le nom de votre frère, parce que, j'ai fait très attention à ce que vous disiez, mais vous ne l'avez jamais prononcé ... Et ça, j'avoue que ça m'intrigue.”

Elle secoua la tête.

“Non, pas tout de suite. J'ai une autre demande à vous faire, avant de vous dire son nom.”

“Une autre demande ? – s'impatienta-t-il – N'abusez pas de ma gentillesse, je ne suis pas ‘gentil’ ! Vous pourriez regretter de m'avoir rencontré.”

“S'il vous plaît, aujourd'hui, c'est un jour un peu spécial pour moi ... et pour mon frère. On a quinze ... ans – de nouveau, elle eût cette même hésitation. – d'écart, lui et moi. C'est notre anniversaire.”

Lucifer étouffa un rire car le lendemain était le jour qu'il avait choisi, deux ans plus tôt, pour être celle de son propre anniversaire.

“Bon, d'accord, je vous écoute. Quelle est cette autre demande ? Je verrai si je peux faire quelque chose pour vous.”

“Merci ... – elle prit une inspiration plus forte avant de continuer. – Quand j'ai quitté la maison, j'ai entendu une chanson à la radio, le premier soir. Elle m'a fait pleurer ... Beaucoup. Mais après, je me suis rendue compte que ça m'avait fait du bien, de l'entendre. Un peu comme si elle avait été mise à la radio pour me redonner des forces et du courage. En plus, il y avait un message bizarre qui allait avec la chanson. C'était une de ces émissions où les gens peuvent envoyer un message à un proche avec une chanson qu'ils aiment bien. Je me souviens que le message c'était un papa qui disait ‘Lucy sera fière de toi, p'tit ange.’. C'était bizarre parce que mon frère ... Mon frère m'appelait souvent ‘p'tit ange’, lui aussi.”

Lucifer, cette fois le fou-rire au bord des yeux, lui dit :

“J'ai bien cru que vous alliez me dire que votre frère s'appelait ‘Luci’... Ce qui aurait été encore plus original parce que mon propre frère aîné m'appelle ainsi ...”

Elle détourna le regard un instant. S'il avait su à quel point il était proche de la Vérité ... Après quelques secondes, elle ajouta.

“Cette chanson, je l'écoute à chaque fois que j'ai l'impression de perdre espoir. Elle me fait toujours le même effet : je pleure, et après, je me sens mieux, plus forte.”

“Et cette chanson, vous voudriez que je la chante pour vous, c'est ça ?”

“Presque. En fait, je voudrais qu'on la chante ensemble, vous et moi.”

“Ensemble ... Vous savez chanter ? Juste, je veux dire ! La dernière fois que j'ai accompagné quelqu'un au piano pendant qu'elle chantait, la demoiselle a volontairement chanté faux ... et accusé mon piano d'être désaccordé[5]. Alors je me méfie, maintenant.”

“Tout le monde m'a toujours dit que je chantais bien ... même mon grand frère. Il disait que je chantais ‘comme un p'tit ange’.”

“Je pense que tous les frères disent ce genre de choses à leurs sœurs ... Moi-même, je le disais souvent à Cabri. Mais ce n'est pas forcément vrai ...”

“C'était un mensonge, quand vous lui disiez ça ?” – s'inquiéta-t-elle.

“Non, moi, je ne lui ai jamais menti en le disant ... Une question d'honneur personnel. Ma sœur avait réellement la voix d'un petit ange ... Non, ce que je voulais dire, c'est que, parfois, certains frères disent ce genre de choses à leurs sœurs pour leur faire plaisir, pas parce que c'est vrai ! Bon, de quelle chanson est-ce qu'il s'agit ? Que je sache au moins si je la connais.”

“C'est Tears In Heaven, d'Eric Clapton.”

Lucifer se redressa sur son fauteuil et posa ses doigts, longs et fins, devant sa bouche en laissant échapper un soupir.

“Et vous connaissez l'histoire de cette chanson ? De quoi elle parle ?”

Elle opina de nouveau du chef avant de répondre.

“Clapton y parle de ce qu'il ressent après la mort de son fils, du manque et du fait que son enfant doit être au Paradis alors que lui, il n'y est pas encore. Je ressens la même chose par rapport à mon frère.”

“Vous pensez que votre frère est peut-être mort et qu'il est au Paradis ? – demanda Lucifer en adressant un discret regard teinté de reproche à son Père – Ce serait possible, si vous ne l'avez pas revu depuis que vous étiez enfant.”

“Non, – affirma-t-elle, péremptoire – il n'y est pas ... Il est à Los Angeles ! – elle regarda autour d'eux – Mais cet endroit – parlait-elle de la Cité des Anges ou du Lux, se demanda le Diable – est peut-être son Paradis ! Alors, vous la connaissez, cette chanson ?”

“Je la connais, oui. Mais il faudrait que je regarde s'il existe un arrangement pour piano, avant de vous répondre. Si c'est le cas, je l'imprime et on la chante ensemble. Mais je vous préviens, à la première fausse note de votre part, on arrête immédiatement, c'est compris ?”

“Compris ! – après quelques secondes de silence, elle lui sourit et il lui rendit son sourire – Mais je me réserve le droit de changer quelques tout petits mots, comme on la chante en duo ... Et vous avez le droit aussi, d'accord ?”

“D'accord ... Vous m'attendez ici un moment, je reviens.”

Il se leva et, d'un pas tranquille, il se dirigea vers le bar, saluant au passage quelques habituées. Maze était là, en train de discuter avec Linda. Elles étaient en train de rire de bon cœur quand le maître des lieux les rejoignit. Il salua son amie et thérapeute avant de dégainer son portable à la recherche d'une partition pour piano de la chanson de Clapton. En trouvant une, il lança l'impression et se retourna pour adresser un double ‘pouce vers le haut’ à la jeune femme. Elle hocha la tête.

“Qui est-ce, Lucifer ?” – le questionna Linda.

“Un pur mystère. Elle refuse de me dire comment elle s'appelle ... Tout ce que je sais pour le moment, c'est qu'elle recherche un de ses frères, que leur père a chassé de chez eux quand elle avait sept ans. Il devait en avoir vingt-deux, puisqu'il a quinze ans de plus qu'elle. Elle est persuadée qu'il est vivant et qu'il habite à Los Angeles. J'ignore son nom, à lui aussi. – L'Ange Déchu se dirigea vers l'imprimante et récupéra les cinq feuilles de partition et, y jetant un coup d'œil rapide, il ajouta. – Et elle veut chanter Tears In Heaven en duo avec moi parce que c'est leur anniversaire à tous les deux.”

“Qu'est-ce qu'elle fiche ici ! – La voix d'Amenadiel les fit tous sursauter car aucun d'eux n'avait vu l'aîné des anges arriver. Sans même prendre le temps de les saluer correctement, il se dirigea d'un pas ferme droit sur celle qui se balançait légèrement sur la reprise de Knockin' On Heaven's Door par Avril Lavigne – Yaelle ! – Lucifer était médusé. Comment avait-il pu ne pas réaliser qui elle était. Elle lui avait pourtant mâché le travail pour l'identifier. Il regarda la jeune femme. Elle venait de lever les yeux sur leur frère et, à peine eût-elle reconnu l'ange noir, qu'elle s'immobilisa et que son visage se ferma brusquement. Amenadiel continua sous les regards, mi-surpris, mi-amusés, des clients du Lux. – Retourne immédiatement à la maison !”

Elle le fixa quelques instants avant de ramasser son verre sur la table basse et de passer à côté de lui comme près d'un inconnu avant de lâcher, sur un ton acerbe :

“Moi non plus, je ne suis pas ravie de te revoir, Amenadiel ... En plus, je n'ai aucun ordre à recevoir de toi ! – Elle rejoignit le bar et s'installa sur un des hauts tabourets près du comptoir. S'adressant à l'homme qui lui tournait le dos, affairé à essuyer les verres à whisky qu'il venait de laver, elle demanda. – Excusez-moi ! – Il se retourna et durant une fraction de seconde, elle eût le souffle coupé et sentit le rose lui monter aux joues. Lucifer, qui ne l'avait pas quitté des yeux depuis qu'il l'avait reconnue, sourit, amusé de voir sa benjamine tomber sous le charme d'un homme et piquer un fard, sans doute pour la première fois de sa vie. Se reprenant, la plus jeune des anges ajouta – Est-ce que je pourrais avoir un second diabolo violette, s'il vous plaît ... Sans beau garçon, ... Euh, ‘sans glaçon’, je veux dire.” – ajouta-t-elle en tentant de masquer sa gêne.

Lucifer adressa une œillade complice à Linda. Son ex-amante avait elle aussi compris ce qui se tramait. Laissant son employé préparer la commande de sa sœur, le patron des lieux s'accouda face à elle et la regarda dans les yeux.

“Cabri ! – Malgré son sourire, le ton de la voix de Lucifer était sévère. Elle baissa les yeux, comme une enfant prise en faute. – Je veux que tu présentes immédiatement des excuses à Amenadiel !”

“Non.” – répondit-elle abruptement.

Lucifer haussa le ton.

“Pardon !? Dis-moi que j'ai mal entendu, là ! Tu m'obéis ... Tout de suite ! Je ne t'ai pas élevée comme ça. Je n'ai jamais levé la main sur toi avant mais tu n'es pas encore assez vieille pour échapper à une monumentale et douloureuse déculottée de ma part, crois-moi, Cabri !” – la menaça le Diable, de sa main ouverte.

“Non ! Il ne mérite pas que je le fasse.” – s'entêta-t-elle.

Avant que Lucifer n'ait le temps de joindre le geste à la parole, il réalisa que sa sœur était au bord des larmes. Comme un soufflé, sa colère retomba aussitôt.

“Comment ça, il ne le mérite pas ? Pourquoi est-ce que tu dis ça ? – Comme Amenadiel les rejoignait, Lucifer se tourna vers lui. – Pourquoi est-ce qu'elle dit que tu ne mérites pas qu'elle te présente ses excuses ?”

“Les chiens ne font pas des chats, Luci ! Tu l'as élevée et elle a le même orgueil démesuré que toi ! Moi, je ne sais pas ...”

“Tu ne sais pas ? – Sans laisser Amenadiel finir sa phrase, la benjamine se laissa glisser de son siège. Une première larme roula sur sa joue. Elle répéta – Tu ne sais pas, Monsieur ‘Je-suis-votre-frère-aîné-à-tous-et-vous-me-devez-respect-et-obéissance’ ? Tu veux que je te rappelle, devant tous ces inconnus, ce que tu m'as dit, quelques mois après le départ de Samy ? – Lucifer se pencha vers Linda et pointa son index vers lui-même pour signifier que sa sœur parlait de lui. De son côté, Seraphina explosa – Tu la veux la Vérité ? ... Tu vas l'avoir ! Mais attends-toi à un raz-de-marée qui fera passer le Déluge pour une petite averse printanière ... – elle se tût quelques instants et en profita pour s'essuyer le visage, ruisselant de larmes, et reprendre son souffle avant de continuer sa diatribe – Tu crois que j'ai oublié ton ‘Débrouille-toi toute seule avec Uriel !’ ? Uriel était presque adulte et moi, j'étais encore une petite fille. Comme Samy n'était plus là pour s'interposer et me défendre, lui, il passait son temps à me martyriser, à me faire tomber et m'humilier. Il était méchant avec moi ! Je sais que Samy lui en a fait voir des vertes et des pas mures. Mais ce n'était pas une raison pour me faire souffrir, moi ! Toi, en tant qu'aîné, tu aurais dû lui dire d'arrêter de se venger sur moi. Si tu étais intervenu, même si Uriel avait continué, tu aurais gagné le droit de m'entendre te présenter mes excuses !”

Amenadiel n'eût pas le temps de lui répondre que le poing de Lucifer le heurta au visage. Il bascula en arrière. Les flammes infernales éclairaient d'un éclat de colère les pupilles de son cadet. Malgré tout, ce dernier était occupé à passer son bras autour des épaules de leur sœur et à l'attirer contre son torse pour la réconforter. Amenadiel ne releva donc pas le gant. Il savait que ces deux-là avaient, à l'époque où Lucifer était encore l'ange Samael, développé un lien puissant. Même après Sa Chute, leur sœur lui était restée indéfectiblement attachée. Pourtant, les autres et lui-même avaient tout tenté pour l'aider à oublier, évitant même d'en parler devant elle pour qu'elle ne souffre pas trop de son absence. Linda se rapprocha de lui pour l'aider à se remettre debout.

“Cette situation est complètement surréaliste ! Messieurs, est-ce que l'un de vous pourrait m'expliquer ce qui se passe ?”

Amenadiel fut le premier à parler. Il désigna la jeune femme que Lucifer serrait maintenant dans ses bras en la berçant doucement.

“C'est notre sœur. La dernière des enfants de notre Père. Elle s'appelle Seraphina Yaelle Emmett ... Et c'est l'Ange de la Vérité. C'est ce que veut dire le mot ‘Emmett’ en hébreu, ‘vérité’. Lucifer et elle ont toujours été très proches, à la limite du fusionnel, en fait ! Quand elle est née, elle ne supportait le contact avec aucun d'entre nous en dehors de lui et d'une autre de nos sœurs, Azrael ... Azrael est un peu plus jeune que Lucifer et ces deux-là s'entendaient comme larrons en foire. Notre Père leur a demandé d'élever Yaelle. Et ils l'ont fait.”

“Attends, Amenadiel ... Pourquoi est-ce qu'elle ne supportait pas le contact avec vous ... Et en plus, je croyais que Lucifer détestait les enfants.”

“Cabri ne supportait pas qu'ils la touchent – répondit Lucifer en s'éloignant de sa sœur – parce qu'elle est capable de sentir quand les gens mentent. Et qu'à l'époque de sa naissance, ils faisaient tous semblants d'être heureux ... Mais nos parents ne s'entendaient déjà plus et tout le monde vivait dans le mensonge en permanence. Rae-Rae[6] et moi étions les seuls à montrer que nous étions tristes. Mais Rae-Rae raconte parfois des histoires ... Alors Cabri préférait être avec moi.”

“Rae-Rae ? Cabri ?” – la thérapeute semblait perdue.

“Rae-Rae, c'est Azrael. Et Cabri, c'est comme ça que j'appelle Seraphina depuis qu'elle est petite.”

La benjamine se frotta les mains, comme si elle les lavait. Amenadiel eu un sourire étrange et lâcha une bombe.

“Oui, et c'est ça qui m'a donné l'idée de te faire passer pour un bouc. Après tout, tu as élevé Yaelle, tu l'appelles ‘Cabri’ et le cabri est le petit de la chèvre et du bouc. C'était trop tent... – il s'interrompit, soudain conscient d'avoir été forcé à parler et à révéler quelque chose qu'il n'avait jamais dit à quelqu'un d'autre, à l'exception de Maze. Et, tandis que Lucifer le regardait, interdit, Amenadiel se tourna vers leur sœur – Arrête tout de suite, Yaelle !”

L'interpelée se réfugia contre Lucifer qui, de nouveau, passa de nouveau son bras sur son épaule avant de répondre à son aîné

“C'était toi ! Depuis des millénaires, on me traite de bête à cornes par ta faute ! Tu as ruiné ma réputation ! Et ne t'en prend pas à Cabri, parce que toi aussi, tu l'appelles ‘petite chèvre’, Amenadiel. Je te rappelle que c'est le sens de son second prénom ...”

Linda s'interposa entre les deux frères, se tournant vers le plus jeune.

“Lucifer, je comprends très bien que vous soyez énervé après Amenadiel. Ce qu'il a fait n'est pas correct, c'est vrai. Mais j'aimerais bien avoir la réponse à ma seconde question aussi ...”

Le Diable la regarda quelques instants en silence. Il réfléchissait à comment expliquer cela de façon simple. Il sentait que Seraphina tapotait la pochette de sa veste pour attirer son attention. Il décida de commencer par là. Tout en tendant la main vers Linda, il dit

“Cabri, je te présente le Docteur Linda Martins, ma thérapeute. C'est aussi mon amie et une amie d'Amenadiel et de Maze. – Seraphina regarda la démone qui lui adressa un petit salut de la main et se retourna vers Lucifer en fronçant le front. – Linda sait ce que nous sommes, tous les quatre.”

“Euh, Grand Frère ... – Lucifer lui sourit, prêt à l'écouter – Je veux bien qu'elle soit une de tes amies et une amie d'Amenadiel, il n'y a pas de problème ... Mais comment elle peut être amie avec une lilim ?”

Amenadiel et Lucifer eurent la même réaction et éclatèrent de rire au même instant. Une fraction de seconde plus tard, Mazikeen était prête à sauter à la gorge de la plus jeune ange, mais l'ex-Seigneur des Enfers l'arrêta d'un simple geste de la main et d'un regard dans sa direction. Il allait régler ce problème lui-même.

“Maze est peut-être une lilim, mais c'est mon amie, elle aussi ! Sans elle, je ne serais plus là. Alors j'exige que tu la respectes aussi. – Seraphina hocha la tête. Elle avait compris et elle obéirait à cette instruction. – Bien ! Maintenant, à nous deux, Linda ... En fait, je ne déteste pas vraiment les enfants ... Ce que je déteste, en fait, c'est les souvenirs qui me reviennent quand je suis avec eux. Les souvenirs de Seraphina principalement. – Les larmes embuèrent les yeux de l'Ange Déchu et de sa sœur et, s'il parvînt à les retenir, elle les laissa couler sans aucune honte. – Ma petite sœur me manque terriblement à chaque fois que je vois des enfants. C'est un peu plus supportable depuis que j'ai rencontré Trixie. Ce jour-là, la fille de Chloé en avait frappé une autre parce que celle-ci la harcelait – se tournant vers Seraphina, il ajouta – comme Uriel et Metatron[7] le faisaient avec toi. Et là, j'ai voulu la protéger. C'était comme si ... comme si elle était toi, mon petit ange. Je me sens mieux avec elle qu'avec tous les autres enfants réunis. Elle est la seule avec qui je ne me souviens que de nos bons moments et pas de notre déchirante séparation.”

Se blottissant un peu plus dans ses bras, elle demanda timidement

“Je peux rester avec toi, Samy[8] ?”

“Autant que tu voudras, Cabri ... Mais tu m'essuies ces vilaines larmes. – elle obéit – Et en parlant de larmes, on la chante, cette chanson[9] ? – Seraphina opina vigoureusement du chef – Alors viens ! – Il se dirigea vers le piano et elle le suivit – Tu prends les graves ou les aigus ?”

“Les aigus, je suis une fille ...” – répondit-elle comme s'il s'agissait d'une évidence.

Le frère et la sœur s'assirent à côté l'un de l'autre et commencèrent à chanter ensemble. À la fin de la chanson, Lucifer se leva et, s'adressant à la foule présente dans son club, il dit

“Madames et messieurs, je vous présente la plus jeune de mes sœurs, Seraphina. Les hasards de la vie ont fait que, là d'où nous venons, nous avons la même date d'anniversaire et qu'ici, à L.A., elle fête son anniversaire un jour avant moi. Alors, en guise de cadeau d'anniversaire, je voudrais chanter pour elle la chanson que je lui chantais, le soir, pour l'endormir. Tu es prête, mon p'tit ange ? – elle hocha la tête en souriant et Lucifer commença[10] –

Twinkle, twinkle, little star

How I wonder what you are

Up above the world so high

Like a diamond in the sky. ”

FIN

_____

1 Le titre de cette fic fait référence à une chanson d'Eric Clapton écrite en 1991, après le décès de Conor, son fils agé de 4 ans suite à une chute du 53è étage.

2 Les lilims sont les enfants (généralement d'apparence féminine) de Lilith, la première épouse d'Adam dans l'Ancien Testament. Ils sont généralement assimilés à des démons. Dans le comic, Maze est la fille de Lilith.

3 Los Angeles Police Department (Département de Police de Los Angeles).

4 Je reviendrai sur ce point plus tard dans ce texte. Le nom de ce personnage a un sens particulier.

5 Référence à l'épisode 17 de la saison 3, où Lucifer et Chloé enquêtent sur la mort de la doublure d'une chanteuse, assassinée sur scène.

6 Se prononce comme ‘raie-raie’.

7 Metatron est l'archange porte-parole de Dieu auprès des autres anges et son représentant auprès les séraphins, qui sont les anges composant la garde rapprochée de celui-ci. Seraphina est l'une d'entre eux ... en quelque sorte.

8 N'oubliez pas que, avant Sa Chute, Lucifer était l'ange Samael.

9 Le titre de cette chanson (et de cette fanfic) signifie ‘Larmes Au Paradis’.

10 À chanter sur l'air de “Ah vous dirais-je maman ...”.