Tempus amare secondo

Chapitre 10 : Une année d'entraînement

577 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 11/09/2025 12:49

Un peu plus d’un an.

C’était tout ce qu’avait Luna pour s’entraîner, se préparer, se renforcer. Un an, et pas un jour de plus. Elle savait que cette courte parenthèse déciderait de tout : vivre aux côtés de Doremi, ou la perdre à jamais. La jeune Serdaigle avait conscience que le temps était une denrée rare, précieuse, et elle en profitait avec une intensité presque fébrile.

Chaque instant avait de la valeur. Chaque sourire échangé avec Doremi lui rappelait pourquoi elle se donnait tant de mal. Les longues soirées passées à répéter des sortilèges, à méditer sous la lune ou à s’entraîner au duel n’étaient plus des corvées, mais une promesse silencieuse : être digne de marcher à ses côtés.

Il y eut ces deux semaines de camping, avant la finale de la Coupe du Monde de Quidditch. Deux semaines où la magie semblait suspendue dans l’air, où le parfum des pins se mêlait aux rires des sorciers venus des quatre coins du monde. Luna n’y voyait pas seulement un divertissement ou une célébration sportive, mais une occasion de retrouver ses amies, celles qui l’avaient toujours soutenue.

Quand elle les aperçut enfin, son cœur s’emballa. Mindy et Loulou étaient là, complices comme toujours, et bien sûr Doremi, dont le simple éclat du regard suffisait à illuminer l’atmosphère. Loulou, la jeune Gryffondor, fut la première à réagir : dans un élan théâtral, elle renversa Doremi en arrière pour lui offrir un baiser digne d’une scène de cinéma. La scène arracha des rires et quelques regards amusés. Quant aux vieilles amies de Doremi, elles ne parurent pas le moins du monde surprises : elles avaient appris depuis longtemps à s’habituer aux effusions et aux folies de leur amie.

Mais derrière l’éclat joyeux de cette rencontre, Luna sentait déjà l’ombre du temps s’approcher. Elle le savait, bientôt, tout changerait. Bientôt, l’insouciance se dissiperait, remplacée par les épreuves, par ce tournoi des Cinq Sorciers qui attirerait Doremi dans un tourbillon d’intrigues et de dangers.

Luna ne se berçait pas d’illusions : elle la verrait moins souvent, elle devrait se contenter de lettres, de rendez-vous volés entre deux épreuves, d’instants trop courts pour tout ce qu’elles avaient à partager. Pourtant, elle refusait de se laisser envahir par la tristesse. Elle ferait de cette absence une force. Chaque heure sans Doremi serait une heure de plus pour s’entraîner, pour se perfectionner, pour se préparer à l’avenir.

Et dans cette chronologie différente, tout semblait plus lumineux. Car Luna avait rencontré Doremi plus tôt, leur amour avait fleuri avant que la jalousie n’ait pu se glisser entre elles. Ni Drago, ni Loulou ne se dressaient comme des obstacles : l’évidence de leur lien les avait convaincus. L’amour de Luna pour Doremi était si fort, si pur, qu’il semblait impossible de le briser.

Et pourtant, chaque matin en s’éveillant, Luna sentait cette angoisse muette : le temps file, et bientôt il te manquera. Alors elle se levait, s’exerçait, répétait encore et encore, le souffle court, les doigts tremblants parfois, mais le regard fixé sur l’avenir.

Un avenir où elle serait prête, pour Doremi.

Laisser un commentaire ?