Les Vestiges d'Hydra

Chapitre 6 : Eilean a' phòg

3581 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 23/02/2023 17:31


C’est le craquement soudain d’un morceau de bois dans la cheminée qui me réveille. Les yeux encore clos, je hume les odeurs inhabituelles qui m’entourent pour m’en imprégner et commence à gigoter, quand je prends conscience d’une présence à mes côtés. Bucky. J’ouvre enfin les yeux pour me refaire le film de la soirée d’hier… Au quatrième cauchemar, mon ami a fini par venir se planter devant moi au milieu de la nuit : 

– Je peux ? A-t-il demandé, l’air pathétique.

Je me suis contenté d’écarter la couverture et de lui sourire. Après ça, il n’a refait que deux mauvais rêves ; à chaque fois, j’ai murmuré" Нежно"(1) et il a fini par se rendormir, blotti contre moi. Je m’interroge un instant sur ses contradictions ; lui qui est effrayé par tout contact physique, semble pourtant être affamé de tendresse ! Je ressens alors une gratitude infinie en pensant qu’il n’y a qu’auprès de moi qu’il s’autorise à le montrer.

C’est empli d’une bouffée d’espoir que je remue doucement avec l’intention de me lever, mais une fois encore, Bucky paraît détecter le moindre de mes mouvements : 

– Tu vas où ? Demande-t-il brusquement, une once de peur dans sa voix.

Je me rallonge immédiatement et lui souris : 

– Je pensais me lever pour préparer du café pour tout te dire. Répondè-je, gaiement.

Devant la grimace qui ternit un instant son visage, j’en déduis que lui, n’est pas prêt à se lever, alors j’en profite et me remet sous la couverture. Un confortable silence s’installe, interrompu uniquement par les crépitements en provenance de l’âtre. Mes yeux se perdent dans la contemplation du feu et je remarque une inscription sur le linteau que je n’avais pas vu hier : 

An teine ​​an dìoghras, je me demande ce que ça veut dire… 

– Le feu de la passion ! Répond spontanément mon ami.

Je me tourne brusquement vers lui : 

– Ben… tu comprends le gaélique, toi ? M’étonnè-je.

– Mmmm… pendant la guerre, les langues locales étaient encore beaucoup parlées ! Hydra m’en a appris quelques-unes, dont le gaélique écossais, oui…

Oui. Hydra. Bien sûr… Je médite là-dessus pendant encore de nombreuses minutes, avant d’être ramené à la réalité par un gargouillis bruyant en provenance de mon estomac. Bucky me sourit : 

– Petit dèj’ ?

– Ouais ! Répondè-je, en me levant péniblement ; les heures d’avion et la nuit au sol m’ont endoloris les muscles.

J’ouvre les volets et constate que nous sommes entourés d’eau, ce qui explique l’odeur d’humidité… Je ne m’attarde pas plus à observer l’extérieur et chacun notre tour, nous occupons la salle de bains le temps de nous habiller. Nous traversons ensuite l’étage plongé dans le noir et descendons l’étroit escalier, guidés par une délicieuse odeur de plat mijoté provenant du bas ! Une fois dans le petit hall d’entrée, les bruits résonnants dans la pièce principale ne font aucun doute sur la présence de Lachlan. Bucky hésite avant de me laisser passer devant lui. Une vigoureuse flambée diffuse une chaleur soutenue dans la pièce ; je me dirige au fond à droite, pendant que mon ami s’assoit en bout de table, près du feu. 

Je découvre une toute petite cuisine aux murs en pierres brutes ; les solives du plafond forment un mélange de bois anciens et de rondins plus modernes, signe des rénovations réalisées au fil du temps. De petits meubles et des étagères en bois brut encadrent un évier simple sur le mur de gauche. En face de moi, une trouée dans le mur en pierres abrite une vieille cuisinière à bois semblable à celle que possédait ma mère… Lachlan s’affaire à l’alimenter en bois, sans doute pour poursuivre la cuisson du mets qui mijote dans une énorme gamelle en fonte, d’où se dégage la délicieuse odeur qui nous a attirée. 

– Bonjour Lachlan ! Le saluè-je, joyeusement.

Madainn mbath mo buidheag, bonjour mon ami ! Me répond-il, avec bonhomie.

– Ça sent bon ici ! Rajoutè-je, en m’approchant.

Lachlan soulève le couvercle de la marmite : 

– Daube de sanglier ; la bête a mijoté tout hier et elle cuit depuis l’aube ! M’explique-t-il fièrement.

– Vous… vous êtes là depuis l’aube ? M’étonnè-je.

Aye ! il va être midi buidheag, mais chez vous, il est à peine six heures du matin…

– Chez nous… Ne puis-je m’empêcher de répéter, dubitatif.

Je ne suis plus très sûr de considérer New-York comme mon chez-moi. “Chez moi” n’est plus un lieu depuis deux ans, mais plutôt une personne… Lachlan m’observe un instant, perdu dans mes réflexions, puis me secoue gentiment l’épaule : 

– Et bien, monsieur Grant ! si vous préférez un café, je ne me vexerai pas !

Je sursaute imperceptiblement et le regarde à mon tour, en plein questionnement existentiel : sucré ou salé ?

– Votre mari a bien dormi ? Me questionne Lachlan, de retour à son sanglier.

– Mmmm ? autant que possible étant donné les circonstances…

Je me surprends à avoir répondu avec la plus grande sincérité et surtout, avec spontanéité à cette banale question. La désignation de Bucky comme “mon mari” ne m’a non seulement pas fait tiquer, mais au contraire, m’a empli d’un sentiment de fierté inexplicable. Mon mari, le mien, à moi… C’est affreusement possessif et une fois encore, même si je ne devrais pas, un grand sourire se plaque bêtement sur mes lèvres ! Je me dirige vers "mon mari" et le trouve en pleine contemplation du mobilier.

– Buck, notre ami a préparé du sanglier ; il est bientôt midi, ça te tente où tu préfères un café ?

– Pourquoi pas les deux ? Me demande-t-il.

Il est parfait ! Je lui fais mon sourire émail diamant et m’en retourne le dire à Lachlan. Après un repas gargantuesque suivi d’un café brûlant, nous restons un moment à discuter de tout et de rien autour de la cheminée. C’est étrangement trivial comme conversation ; notre nouvel ami tente de m’apprendre quelques rudiments de gaélique et nous raconte des anecdotes sur la région et sur le pays en général. Bucky, sur la réserve au début, se détend peu à peu. Il faut dire que Lachlan sait nous mettre en confiance ; je ne sais pas si ça lui vient de son contact avec les animaux, mais il me donne l’impression de nous apprivoiser et il y arrive plutôt bien ! Pendant qu’il fait la vaisselle, Bucky s’occupe du feu ; je l’observe tisonner les braises et ajouter quelques bûches avec un sourire détendu. Je reste assis à le contempler nourrir le feu, en m’offrant ainsi une vue imprenable sur son postérieur tandis qu’il se penche à plusieurs reprises…

– Je vous fais découvrir eilean a' phòg? Nous propose l’écossais, de retour dans la salle à manger en s'essuyant les mains.

Je le regarde en fronçant les sourcils.

– Le domaine ! Rajoute-t-il, en rigolant.

Mon visage s’éclaircit, je regarde Bucky qui semble emballé à l’idée de découvrir notre nouvel environnement : 

– Volontiers ! Lâche-t-il, en me faisant un grand sourire.


*~*


Nous sortons par la petite porte empruntée hier soir et sommes éblouis ; un pâle soleil se réverbère sur une épaisse couche de neige, que nous avions à peine remarquée dans l’obscurité de la nuit ! Ce que j’ai pris à tort pour une douve en ouvrant les volets tout à l’heure, est en fait un tout petit Loch qui entoure le château, comme nous l’explique notre guide : 

eilean a' phòg signifie l’île du baiser ! c’est un petit château qui avait été bâti par un membre du Clan Grant- justement- pour courtiser une fille du Clan Buchanan au je-sais-plus-quelième siècle… Rigole Lachlan.

Je manque de m’étouffer à cette anecdote et me demande si Coulson ne m’aurait pas démasqué depuis longtemps en fait… À moins que ce ne soit qu’une simple coïncidence ?

Quoi qu’il en soit, je me découvre une soudaine et profonde sympathie pour ce lieu. On a vraiment eu bien fait d’accepter cette mission, c’est peut-être un signe !

Le petit Loch en question est magnifique, bordé de pins, de chênes, d’aulnes et de bouleaux en dormance. En nous éloignant quelque peu, nous découvrons la végétation dénudée, mais recouverte de neige qui encadre avantageusement le pas-si-petit-château que ça vu d’ici, dont seulement une petite moitié a été rénovée. L’autre moitié est à ciel ouvert et la flore locale a pris possession des lieux depuis longtemps semble-t-il… L’ensemble est malgré tout harmonieux ; la pierre claire du château se reflète dans les eaux sombres du Loch pour offrir une vue hors du temps, à la fois rustique et romantique.

Nous poursuivons notre exploration pour découvrir un paysage sauvage et pittoresque, parsemé de sommets rocheux et de landes de bruyères plus ou moins recouvertes de neige.

 Au détour d’un chemin, nous rencontrons enfin nos nouveaux amis à poils ! 

Un premier groupe de poneys paisse paisiblement dans ce paysage hivernal ; le petit clan semble curieux et s’approche de nous, le sabot décidé. Ils puent, c’est effroyable !

Ils sont un peu crotteux, mais leur pelage d’hiver leur confère une apparence à la fois amusante et cordiale. L’un d’eux, à la robe grise, se dégage du groupe et s’approche spontanément de Bucky ; après une brève hésitation, mon ami tend sa main droite et caresse le petit poney obèse. L’animal semble apprécier ce contact et dès que Bucky cesse ses câlineries, il approche sa petite tête et souffle bruyamment pour manifester son mécontentement ! Mon ami me regarde, amusé et indécis, puis lève ses avant-bras en haussant les épaules :

– Il m’aime bien on dirait ! Me dit-il, étonné.

– Sans-plomb 95 ! Lui crie Lachlan.

– Pardon ? Demande Bucky, interdit.

– C’est comme ça qu’il s’appelle ! d'habitude, il est un peu sauvage… Semble s’étonner l’écossais.

Tandis que Bucky reporte son attention sur l’animal, ce dernier frotte ses naseaux contre sa main métallique, comme pour réclamer une caresse supplémentaire. Mon ami tressaille légèrement en fronçant les sourcils, mais finit par lever timidement son bras robotisé pour toucher le chanfrein du poney, qui ferme les yeux de plaisir. Bucky continu, en regardant l’animal avec une incompréhension manifeste devant la confiance que lui accorde naturellement SP95… Je n’y connais absolument rien en équidés, mais je commence à m’y connaître en Bucky et j’ai l’impression qu’il se passe quelque chose entre eux, une forme de complicité qui me rend légèrement jaloux. Moi, il ne me caresse pas comme ça, encore moins avec ce bras. Je devrais peut-être me rouler par terre et arrêter de me laver…Et prendre une demi-tonne aussi…

– C’est le seul à avoir cette couleur ? C’est plus un constat qu’une question que je formule à Lachlan.

Aye, c’est la robe Mushroom, plutôt rare, en effet c’est le seul que j’ai trouvé ! Me répond-il, en englobant les autres poneys d’un geste de la main.

– On avance ? Lancè-je à Bucky, qui s’éloigne du poney obèse en lui murmurant je ne sais quoi en russe.

Les poneys ont un abri un peu plus loin, que nous montre notre guide, je remarque qu’il y a là également trois chevaux, regroupés autour de l’abreuvoir. 

– Je croyais qu’on était censés être spécialisés en poneys ? Demandè-je à Lachlan.

Aye ! mais le domaine est immense et les alentours ne sont pas carrossables… si vous avez des, euh… investigations à mener, vous aurez besoin des chevaux ! celui-ci s’appelle Mi dhu ça veut dire mon noir ; le bai s’appelle Foghar ça signifie automne et le dernier, l’alezan aux crins lavés s’appelle Bonnie, ça veut dire séduisant ! ce sont de bons chevaux, calmes, rapides et endurants.

– Mais… on ne sait pas monter à cheval, nous ! Déclarè-je.

– Hum… Toussote Bucky.

Ah d’accord…

– Rectification… je ne sais pas monter à cheval. Poursuis-je, dépité.

– Je vous apprendrai, buidheag ! Me rassure Lachlan, en me mettant une tape amicale sur l’épaule. 

Nous faisons une grande boucle qui nous mène jusqu’à l’entrée du domaine. Dans l’obscurité de la veille nous ne l’avions pas remarqué, mais elle est délimitée par deux piliers de pierres surplombés par deux cerfs se faisant face, couchés, leurs ramures tournées vers le château. Nous observons les alentours et ils sont complètement déserts ; le silence qui règne ici est reposant, pour ne pas dire étrange pour nous qui sommes habitués à la vie en collectivité au Complexe, qui pullule toujours de monde ! Ce calme est bienvenu après deux ans d’une vie que nous n’avions pas choisie et je continue de me dire qu'accepter cette mission a finalement été la meilleure idée que j’ai eue depuis longtemps… Après quelques instants de contemplation silencieuse, nous rebroussons chemin et rentrons tranquillement en direction du château alors que le jour décline à grande vitesse.


*~*


Il fait nuit noire quand nous passons la porte du château et posons nos manteaux, mais Lachlan ressort immédiatement : 

– Allez vous réchauffer, je vais rentrer les poules pour la nuit !

– Il est tard, vous ne partez pas ? Lui demandè-je, en repensant à ses enfants.

– Si vous me le permettez, monsieur Grant, aye ! Me répond-il.

– Mais… oui, bien sûr ! Lancè-je, un peu décontenancé, je n’ai pas l’habitude d’avoir du personnel de maison.

– Dans ce cas, je partirais après avoir fermé la volaille ! il reste du sanglier pour ce soir, sinon il y a de la Cullen skink dans le frigo, c’est une soupe écossaise de pommes de terre, d’oignons et de haddock fumé. je l’ai préparée ce matin et tous les ingrédients proviennent du marché de Lairg ! Répond-il, fièrement.

– Ce sera parfait ! merci encore, Lachlan, passez une bonne soirée.

Moran taing (2), merci, à demain monsieur et monsieur Grant ! Nous salue-t-il joyeusement, en passant la porte.

Moran taing, Lachlan ! Lance Bucky amicalement et dans un gaélique parfait qui étonne l’écossais un court instant.

Lachlan fait un signe de tête appréciateur à mon ami et s’en va dans l’obscurité, armé de sa lampe torche.

– Sanglier ou soupe ? Interrogè-je Bucky, une fois seuls à seuls.

– Pourquoi pas les deux ? Me lance-t-il, avec une moue taquine.

Cette perfection, Seigneur… Nous nous dirigeons dans la salle à manger et Bucky s’empresse de ranimer les braises de la cheminée, pendant que je vais dans la petite cuisine allumer le feu dans la cuisinière. Je mets la gamelle de sanglier à réchauffer et sort la soupe du frigo pour la verser dans une casserole et la mettre à chauffer, elle aussi. De retour auprès de Bucky, je vois qu’il fourrage dans une commode le long du mur.

– Tu fais des trouvailles ?

– Ouep ! regarde un peu… Me répond-il, en me tendant une bouteille remplie d’un joli liquide ambré.

Je l'attrape et l’observe, il n’y a aucune inscription dessus.

– Tu crois que c’est ce que je crois que c’est ? Demandè-je, intrigué.

– Du whisky, c’est sûr ! et artisanal, d’après moi…

Il me reprend la bouteille et l'ouvre sans plus de cérémonie. Il en respire le contenu en grimaçant et me retend la boisson. Il n’y a aucun doute, l’odeur de céréales et de fumée m’oriente vers un whisky tourbé. Je trempe mes lèvres à même le goulot pour m’en assurer, mais Bucky s’agite à côté : 

– Bois pas à la bouteille comme un ivrogne, on dirait Stark ! prends un verre ! Me rabroue-t-il, mécontent.

– Je sais pas où ils sont… Réponds-je, innocemment.

Bucky lève les yeux au ciel et retourne dans la commode pour en sortir deux verres à whisky, que je remplis largement : 

– À notre mission ! Proclamè-je, en levant mon verre.

Mon ami entrechoque son verre avec le mien et nous goûtons le précieux breuvage. Bucky et moi avons le même réflexe, nous nous regardons avec de grands yeux et nous nous mettons à toussoter bruyamment. Pour la première fois depuis que j’ai été optimisé, je ressens la chaleur de l’alcool couler le long de mon œsophage et me chauffer l’estomac et si j’en juge par la réaction de Bucky, c’est la même chose pour lui !

– Дерьмо (3)! Crache-t-il, en s’essuyant la bouche d’un revers de main.

– C’est étrange… Dis-je, en examinant une fois encore la bouteille.

– Ils ont essayé de me rendre soûle là-bas, avec toutes sortes d’alcools, mais ils n’y sont jamais arrivés… Se confie mon ami, en reniflant la liqueur, les sourcils froncés.

C’est extrêmement rare que Bucky mentionne les expériences qu’il a subies aux mains des scientifiques nazis, puis d’Hydra en général. Mon sang se glace ; comme à chaque fois que ça se produit, j’hésite entre l’encourager à parler pour se délivrer ou changer vite de sujet parce que je ne suis pas sûr de vouloir en savoir davantage sur ce qu’il a enduré. Mon imagination seule me tourmente bien assez… Ou bien est-ce ma lâcheté…

Il y a cependant une question qui me taraude depuis toujours et je ne sais si c’est l’effet de ce whisky-parce qu’il est indéniable que cet alcool artisanal a un effet sur moi- ou bien si c’est simplement le fait d’être enfin seul avec Bucky, mais j’ose la poser : 

– Ils savaient… que tu étais… que tu es.. Juif… quand ils t’ont… fais... tout ça ?

Buck trésaille et éloigne la bouteille de lui, il ne me regarde pas, mais paraît réfléchir. Au bout d’une interminable minute, pendant laquelle j’ai retenu mon souffle, il me répond enfin : 

– La première fois, avec le 107e, non… ensuite… je suppose qu’ils ont dû se dire que le hasard faisait bien les choses ! 

– Et, euh… maintenant ? tu… tu… 

Je n’arrive pas à terminer ma phrase, je bafouille et rougit en même temps. C’est très intime comme question et je ne sais pas si j’ai le droit de lui demander ça… Bucky m’observe et comme souvent, il devine ce que j’ai en tête. Il me sourit faiblement, sans doute parce qu’il a peur de me décevoir : 

– Tu sais bien que je n’étais pas spécialement croyant à cette époque… je le suis encore moins maintenant…

Mon ami sait que depuis toujours, ma foi est une composante importante de ma personnalité. Quand il est parti au front et que moi j’étais rejeté par l’armée, il tentait d'apaiser mes craintes et mes frustrations et cherchait à dédramatiser. Il me taquinait alors, en disant que de toute façon, s’il se faisait tuer, on se retrouverait au Paradis un jour ou l’autre. Tout en sachant que je savais qu’il n’y croyait pas une seule seconde ! Pendant que moi, je m’y accrochais de toutes mes forces…

Il m’a répondu sincèrement, sans gêne, ni colère. Je ne sais pas pourquoi j’ai retenu cette question aussi longtemps. Ça en fait une de moins sur la liste des questions restées sans réponses !

À nouveau, un silence confortable s’installe pendant lequel nous sirotons notre whisky, puis nous passons à table et nous délectons de la délicieuse soupe de Lachlan et des restes de sanglier. Cette première journée ressemble davantage à des vacances qu’à un début de mission secrète !

– On monte ? Propose Buck, une fois la vaisselle terminée.

– Bonne idée, monsieur Grant ! Lui répondè-je, taquin.

Il ne relève pas, mais rit de bon cœur en se dirigeant vers l’escalier.

Bucky ne croit peut-être pas en Dieu, mais moi je reste persuadé de son existence quand j’entends ce rire…



(1) : doucement

(2) : bonne soirée

(3) : merde!



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