Un monstre dans la tête

Chapitre 1 : Situé dans Captain America : le Soldat de l'Hiver

Chapitre final

625 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 27/08/2025 12:19

L’avenir est incertain quand on ne sait plus qui on est soi-même.

C’est ce qu’il se répétait en boucle, incapable de changer de disque, obsédé jusqu’à la moelle et empêtré dans ses souvenirs ou plutôt, son absence de souvenirs. Il avait essayé de se rappeler de sa vie d’avant, mais le sang qu’il avait sur les mains et qui éclaboussait toutes les cellules de son cerveau dur comme le métal l’empêchait de voir autre chose. Même quand il était allé au musée dédié à la gloire de Steve Rogers, c’était tout ce qu’il avait vu : du sang, du sang partout. Même dans son passé c’était ça son éternel fil rouge.


Il avait été soldat aussi, alors. La discipline, le sang, la mort et encore du sang. Combien de vie alors, avait il prit sans ciller ? Autant, plus que le soldat de l’hiver ? Rien ne pouvait répondre à cette question. Rien à part sa mémoire défaillante. Tout était soigneusement enfermé quelque part, dans une petite boîte logée au fin fond de lui-même, une boîte qu’il avait autant envie d’ouvrir que de refouler encore plus loin, toujours plus loin.

A quoi bon se souvenir s’il ne pouvait pas revenir en arrière ? Il s’était muté en monstre et la reconversion n’était plus possible ; s’il ne pouvait pas échapper à quelque chose, c’était bien à son propre regard dans le miroir.


Le portrait qu’il avait de lui-même était étrange, la réalité qui se dressait devant lui, de ce bel homme au dent blanche et au sourire conquérant ; de cette photo, de ces vidéos géantes en noir et blanc…Cela pouvait tout autant être encore une manipulation, une fiction crée de toute pièce. Bucky était mort, il est vraiment mort au cœur de cet hiver glacial, brisé en mille morceaux, banni de cette terre, retiré définitivement de cette vie en même temps que son bras et que sa santé mentale. C'était écrit là : Bucky est mort.

Longue vie au soldat de l’hiver…enfin, à ce qu’il en restait.


Mélangé à ces doutes, réagissant à eux, la machine de mort qu’il avait été pendant des années se dégradait : elle devenait peu à peu rouillée, incapable de fonctionner. Et à quoi sert une machine quand elle perd la fonction qu’on lui a donné ?

Maintenant il n’était que ça : une boule de nerf enrayée au point de pouvoir exploser à tout moment. Ces doutes l’avaient conduit dans ce musée, et ils avaient maintenant pris une telle place que personne pas même Hydra, ne pourrait les contenir, malgré tous ses membres et d’autant plus de tentacules.

Cependant, ces doutes avaient soudain un nom : il l’avait vu écrit en gros sur tous les murs au musée. Ils étaient sur toutes les lèvres des gamins qui se baladaient en sautillant dans la pièce. Ce visage souriant, cette tête blonde, envahissait tout l’espace autour. Et il s’était aussi insinué au cœur de la brèche béante : dans cette boite crânienne remplie d'ordre et de vide ; d’autres connexions, d’autres réseaux se construisaient petits à petits.

L’homme derrière le soldat de l’Hiver se disait que tout cela était en trop, tout était vainc ; de ce qui naissait, de ce qui mourrait en lui : cette version brisée de « Bucky » ne saurait jamais vraiment quoi en faire.


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