Iron Man : Fresh Start

Chapitre 2 : Memento Mori

5189 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 04/04/2023 02:22

L'avion se pose sur le tarmac de l'aéroport de New-York, qui est bondé de journalistes. Retenus par les agents de sécurité, ils commencent déjà à dégainer les appareils alors que l'engin s'arrête à peine. Devant les barrières, Pepper Potts, dans son plus beau tailleur, les yeux rouges, le visage impatient, regarde les portes s'ouvrir tandis qu'un groupe d'hommes en costumes noirs se précipitent vers l'avion. A côté d'elle, James Rhodes, en tenue militaire, tout sourire, pose sa main sur l'épaule de la jeune femme. Tony descend les marches et se dirige vers eux, un sourire soulagé sur la face, et les prend dans ses bras. Personne ne parle, mais l'émotion se ressent dans le trio d'amis.


- "On m'avait dit que le nécessaire avait été fait pour la presse, mais visiblement on m'a menti." constate Pepper, les yeux encore rouges et humides des larmes de joie qui viennent de tomber.


- "Pas grave. Même les flashs m'ont manqué."


Tony, Pepper et Rhodes avancent ensemble vers les photographes, qui les bombardent. En sortant de l'aéroport, Tony sourit en appercevant une berline noire arrêtée sur le parking.


- "On se quitte ici, je te retrouve chez toi dans la soirée ?" demande Rhodes.


- "Que si tu m'enlèves ça, les soldats j'en ai eu ma dose ces temps-ci." répond Stark en riant.


Tandis que son ami part en souriant, Tony entre avec Pepper dans la voiture, au volant de laquelle se trouve Edwin Jarvis, fidèle majordome des Stark, l'attitude aussi droite que son apparence et que son noeud papillon.


- "Content de vous revoir, monsieur. Mes talents de cuisinier commençaient à s'effriter."


- "Ils n'auront jamais été autant utiles qu'ils ne vont l'être dans une heure. Vos burgers faits maison vont être ma seule préoccupation ce soir."


Jarvis sourit et démarre la voiture.


- "Tony, il y a... un certain nombre de choses dont il faudra qu'on parle..." dit timidement Pepper, en jouant avec son téléphone.


- "Je sais. On a tous des choses à raconter."


La voiture s'arrête devant un grand manoir isolé, au milieu d'un parc verdoyant. Jarvis sort de la voiture, c'est ce que Pepper s'apprête à faire aussi, mais Tony reste fixer cette grande bâtisse, sans bouger.


- "Tony ?"


- "Je... hum, entrez, j'arrive. Demandez à Jarvis de vous préparer quelque chose, Pepper."


La jeune femme affiche un sourire compatissant avant de suivre le majordome jusque dans la maison. Dans sa voiture, le milliardaire respire très fort. Il a mal à la tête. Est-il vraiment prêt à retourner dans ce manoir ? Il n'a attendu que ça pendant trois mois, mais maintenant qu'il y est, il se rend compte. Que rentrer dans ce manoir, c'est retourner en enfer. Est-ce la chose à faire ? Il pourrait fuir, là, maintenant, sans que personne ne s'en apperçoive. Il pourrait disparaître à nouveau, cette fois volontairement, et espérer trouver un pays où on ne connaît pas son visage pour démarrer une nouvelle vie. Il va sûrement finir par le faire. Mais pour avoir une chance de dormir à nouveau - cette réflexion aurait amusé Yinsen -, il doit obtenir des réponses sur la journée précédant son enlèvement. Alors Stark sort de la voiture, prend une grande inspiration et avance le long de la pelouse, prêt à franchir les grandes portes en bois de la demeure.


Le playboy retrouve tout ce qu'il lui avait manqué : son salon rempli de canapés en velours rouges, sa gigantesque télévision collée au mur, les sculptures improbables aux formes douteuses dispersées dans la pièce. Sa cuisine dans laquelle il ne va quasiment jamais, c'est la pièce de Jarvis, mais savoir qu'il a une cuisine à disposition est un soulagement divin. Voilà Jarvis, justement, toujours aussi souriant, comme s'il remerciait Tony de lui accorder le droit d'être à son service.


- "Je vous fait du bacon, monsieur ? Les burgers attendront demain, il faudrait que vous puissiez manger rapidement. Les appels vont fuser de tous les côtés."


- "Les appels ?"


Pepper les rejoint. Elle aussi lui avait manqué. Sa chevelure rousse rendait les journées plus colorées, et son caractère serviable mais autoritaire les rendaient moins monotones.


- "La presse, les cadres de l'entreprise, les organismes fédéraux... j'ai reçu une centaine de mails." dit-elle, déjà fatiguée.


- "Je viens de rentrer, ils pourraient me laisser un petit temps, non ??"


- "Vous êtes parti en plein milieu d'un évènement crucial, monsieur, il est normal que le monde s'affole." rappelle Jarvis en faisant cuire du bacon.


- "Un... de quel évènement on parle ?"


L'assistante et le majordome de Stark se regardent gravement.


- "Vous savez quoi, Tony ? Allez vous reposer, je vais gérer les appels pour l'instant. Edwin vous apportera votre bacon."


- "Je m'assurerai qu'il soit cuit comme vous l'aimez, monsieur."


Pepper prend Tony par le bras et ensemble ils traversent les longs couloirs en marbre blanc pour arriver dans la luxueuse chambre de Tony, construite en deux parties : la première, dans laquelle ils se trouvent, est une vaste pièce avec un sofa en plein milieu et une nouvelle télévision en face. La pièce est particulièrement mal rangée, des vêtements, et pas que ceux de Tony, traînent un peu partout. Le milliardaire semble en être un peu étonné, mais d'autres choses le préoccupent.


- "Il est arrivé quoi à mes parents ?"


- "Est-ce qu'on pourra en parler une fois que j'aurais géré tous ces appels ?"


- "Ne me cachez pas des choses, Pepper. Pas vous."


Elle se contente de lui répondre par un sourire avant de sortir de la pièce. Tony soupire. Il devrait être heureux de retrouver sa chambre, mais ne l'est pas plus que ça. Pas dans ces circonstances. Il va dans la deuxième partie de sa chambre, un espace plus petit où se trouve un grand lit king size, avec en face une fenêtre qui donne vue sur la mer. Des bouteilles en verre vides jonchent le sol. Il va regarder le paysage. Que se passe-t-il, à la fin ? Ses pensées se bousculent au rythme des vagues dehors. Pepper a dit que ses parents sont morts... et un rapide tour sur internet avant son trajet en avion ont confirmé ses dires. "Les corps de Howard et Maria Stark retrouvés dans les locaux de Stark Industries". Les larmes montent. Le stress de la captivité s'évacue pour laisser place à autre chose de plus intense. Il ne sait pas ce qu'il s'est passé ce soir là. Et ça le terrifie. Ça toque. Ça ouvre. C'est Jarvis, un plateau dans les mains.


- "Voilà pour vous, monsieur. Messieurs Rhodes et Stane sont là, ils souhaitent vous parler."


- "Obadiah ? Rhodey devait venir tout seul..."


- "Je suppose qu'il y a beaucoup à dire à propos de l'entreprise."


Tony suit donc Jarvis jusque dans le salon, où se trouve effectivement Rhodes, habillé simplement avec un jean et un t-shirt gris, en contraste avec Obadiah Stane, en costume cravate noir, les mains sur les hanches, un grand sourire se dessinant à la vue du fils Stark.


- "Salopiaud, viens dans mes bras !" S'exclame Stane, en serrant Tony contre lui sans avoir attendu de réponse. Tony sourit poliment puis se tourne vers Rhodes.


- "Tu devais pas, hum... -


- "Venir seul ? Si, c'est moi qui ai insisté pour venir avec lui Tony, laisse le." Coupe Stane en souriant toujours plus grand.


- "Et j'allais pas m'y opposer. Sérieux, mon pote, y a un tas de trucs dont il faut qu'on parle." rappelle sérieusement Rhodes en posant une main sur l'épaule de son ami.


- "Et bah, je vous écoute ! Pourquoi tout le monde prend des gants depuis que je suis rentré ?? Expliquez-moi la situation, bordel, qu'on en finisse !!"


- "Pepper dit que tu ne te souviens de rien." dit Rhodes en s'asseyant dans un canapé.


- "J'ai... disons que j'ai des bribes, mais un petit "previously" me ferait pas de mal."


- "Tu te souviens de rien ?"


- "Faisons plus simple, c'est quoi la dernière chose dont tu te souviennes ?" demande Obadiah en allumant un cigare.


- "Le dernier truc ? Ici, avec Jarvis."


Rhodes et Stane se regardent, l'air soucieux.


- "Il faudra pas longtemps avant que je pète un câble, parlez-moi. Pourquoi mes parents sont morts dans les locaux de la boîte ?"


- "C'est là qu'on les a retrouvés, mais y a aucune garantie que ce soit là qu'ils sont morts." tente d'expliquer le militaire.


- "Ah oui ? Le vent déplace les cadavres maintenant ?"


- "Tony, c'est très sérieux. On pense qu'un complot s'est mit en place au sein de l'entreprise." révèle l'autre en tirant sur son cigare.


- "Au sein de... c'est du délire, là. Je comprends de moins en moins ce qui a pu se passer ce soir là, et tant que personne ne voudra me raconter la soirée, on s'en sortira pas !!"


- "Ton père voulait cesser la fabrication d'armes." dit Stane.


- "Quoi ?"


Rhodes hoche la tête avant d'ajouter :


- "On pense que ça aurait pu faire naître certaines tensions dans le conseil d'administration."


- "Une grosse soirée était organisée ce soir là à Stark Industries, pour fêter la signature d'un gros contrat avec l'armée. Fête officieuse bien sûr, les membres du conseil étaient les seuls au courant. Et apparemment, Howard comptait annoncer que ce serait le dernier contrat pour vente d'armes."


- "Mais d'après Obadiah, tous les membres n'ont pas pu se rendre à la fête."


- "J'ai remis la liste au F.B.I., qui se charge d'enquêter sur chacun des membres qui étaient absents."


- "Je comprends pas... s'ils ont été retrouvés sur les lieux de la fête, faut chercher parmis ceux qui étaient présents ?" Obadiah secoue la tête après ces paroles de Tony.


- "Voilà le hic. Tes parents ne sont pas restés à la fête. Ils sont partis avant tout le monde, vers une heure du matin. Ta mère ne se sentait pas bien."


Tony tombe dans un canapé en face de Rhodes. Il réfléchit. Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?


- "Et... et moi ? J'étais où ?"


Le téléphone de Rhodes sonne. Il part décrocher dans la cuisine.


- "Obi, si tu sais où j'étais ce soir là il faut que tu m'aides, je t'en supplie."


Obadiah s'assoit en face de Tony. Il tire un grand coup sur son cigare avant de répondre.


- "Bah, je sais ce que t'avais prévu de faire... mais quant à savoir si tu l'as fais c'est une autre histoire."


- "J'avais prévu quoi ?"


- "Edwin m'a appelé, vers deux heures du matin, disant que... que t'avais encore picolé, Tony. Merde, je pensais que t'avais arrêté ?"


- "Sérieux, on a pas plus important à se dire que ça, là tout de suite ?"


- "Peut-être que non. Edwin disait que t'étais parti en furie et complètement ivre. Que t'as pris une voiture. Et qu'avant de partir, t'arrêtais pas de crier que ton père n'était qu'un abruti."


Les yeux de Tony s'écarquillent.


- "T'es pas en train de dire que..."


- "Je sais pas, Tony. Tout le monde sait à quel point l'activité de cette entreprise est importante pour toi, alors..."


Les deux hommes se regardent d'un regard long et révélateur, jusqu'à ce que Rhodes revienne dans la pièce.


- "C'était les fédéraux. Ils ont des questions à te poser, Tony. C'est important."


La panique commence à monter en Tony. Il n'aime pas du tout le schéma qui commence à se dessiner.


- "Ok, hum... je vais me préparer, laisse moi quelques minutes."


Il repart dans sa chambre. Le mal de tête commence à prendre le dessus sur la réflexion. Alors il se dirige vers un mini bar se trouvant en dessous de la télé. Il en sort une bouteille de rhum, qu'il ouvre et commence à boire sans retenue. La panique redescend, Tony se sent déjà un peu mieux, ce goût lui avait manqué. Les minutes passent en même temps que le rhum dans la gorge de Tony, qui n'a plus qu'un seul souhait : oublier que ses parents sont morts. Mais ça frappe à sa porte.


- "Tony, faut vraiment qu'on ya aille !" scande la voix de Rhodes derrière la porte.


Une heure plus tard, les deux hommes sont dans un grand bureau où sont entreposées un tas de choses vintages comme une figurine de vieille voiture, de vieux modèles de talkies-walkies, de vieux téléphones... Tony a l'impression d'être retourné à l'époque de son enfance. Étrangement, c'est presque apaisant. Il se sent en sécurité dans cette pièce hors du temps. Un homme entre dans la pièce. L'air pressé, la cravate de travers, il fait un grand sourire.


- "Pardonnez-moi pour l'attente. Bonjour monsieur Stark." dit-il en serrant la main de Tony, "Je m'appelle Phil Coulson, je suis le chef de l'unité des relations commerciales du bureau Stratégie Habilité Intervention Exécution des Logistiques Défensives."


- "Ah, bah, ouais, enchanté."


Coulson s'assoit en face d'eux.


- "Le lieutenant-colonel Rhodes nous a fait part des circonstances de votre évasion..."


- "Les circonstances ?"


- "L'armure, Tony."


- "Ah, ça ?? Non, c'est rien, elle marche même plus maintenant..."


Un hoquet commence à se manifester chez Stark, ce qui fait froncer les sourcils de Coulson.


- "Que faisiez-vous avant de venir, monsieur ?"


- "J'étais avec mes amis. Et vous m'avez fait me déplacer ici, je sais pas trop pourquoi."


L'agent reste fixer Tony quelques instants.


- "Agent Coulson, je peux l'emmener se ressaisir et on reviendra répondre à vos questions..."


- "Non, ça ira. Je vais répondre aux questions de l'agent Coulson, Rhodes, t'inquiètes. Allez-y."


- "Où est l'armure que vous avez créée pour vous évader ?"


- "Ouais, non, ça je peux pas répondre."


C'est Jarvis qui conduit la voiture dans laquelle Tony et Rhodes se trouvent pour rentrer.


- "T'es pas possible. Vraiment, Tony, ton cas est grave."


- "Quoi ?? C'est des renseignements sensibles..."


- "On parle de sécurité nationale, là, ton truc pourrait sauver des gens, et toi tu vas encore faire l'égoïste ??"


- "Sauver des gens ou causer plus de souffrances ?"


- "Ça veut dire quoi ?"


Tony regarde le paysage sans répondre.


- "Tony, ça veut dire quoi ?? Tu veux rompre tes contrats avec l'armée ??"


- "Ça veut dire que mon père avait raison."


Ils se regardent sans rien dire. Tony se sent obligé de répéter :


- "Il avait raison."


- "Il avait... mon pote, c'est pas le moment pour toi de prendre ce genre de décisions, d'accord ? On va rentrer et on en reparlera demain matin."


Le soir, à la télé, le playboy ivre regarde Obadiah donner une conférence de presse à la télé, en expliquant que les activités de Stark Industries vont bientôt reprendre de plus belle. Soupirant, Tony empoigne sa bouteille presque vide et va à sa fenêtre. Il laisse le vent parcourir son visage, ose espérer que l'âme de son père soit mélangée au souffle pour le guider. Mais il a beau se concentrer de toutes ses forces, Tony ne ressent rien, aucune illumination, aucune grande révélation lui apportant toutes les réponses, aucun regain de motivation... le néant, et l'impression d'avoir détruit sa propre vie sont tout ce qui reste. Il termine sa bouteille, et la jette en direction de l'océan. Et alors qu'il allait se diriger vers son lit, cette vive douleur à sa poitrine, souvenir de la grotte, refait surface. Il entend à nouveau son coeur battre. L'envie de vomir se mêle à une désagréable impossibilité de respirer. Il se tient à un mur. Cette fois, il en est sûr. Sa poitrine va exploser.


Quand ses yeux se rouvrent, Tony est allongé sur un des canapés de son salon. Au-dessus de lui, un médecin est en train de l'ausculter tandis que Pepper, Jarvis, Rhodes et Stane sont dans un coin de la pièce en train de chuchoter.


- "Bonjour, monsieur. Votre majordome m'a appelé en urgence après votre chute. Vous vous sentez comment ?"


- "J'ai mal."


- "Oui, ça m'étonne pas. Ce truc dans votre poitrine... ça a été fait à l'arrache, vous pouvez remercier le ciel qu'il ait tenu jusqu'ici."


Outré par les mots du médecin, Stark le pousse et se redresse.


- "C'est moi qui l'ai fait. Avec des matériaux limités, coincé dans une grotte au milieu d'une montagne !"


- "Ok, pardonnez-moi. Mais ça ne change rien au fait qu'il va falloir le retravailler."


- "Sortez de chez moi."


- "Monsieur Stark..."


- "Sortez !!"


Le docteur prend ses affaires et quitte la pièce. Les amis de Tony sont silencieux et se contentent de le regarder, ce qui l'agace profondément.


- "Quoi ? J'ai fait une chute de fatigue, pas besoin d'en faire un drame."


Stane rigole. Pepper s'approche.


- "Il faut peut-être qu'on ai une discussion..."


- "Pourquoi faire, Pepper ? De quoi vous voulez parler ? Il n'y a plus rien."


- "Tu as encore une entreprise qui tourne, Tony." rappelle Rhodes.


- "Laissez la crever, cette entreprise. Elle vaut plus rien, pour moi."


Rhodes s'approche lui aussi, et demande d'un ton très bas :


- "Tu te rappelles d'Anton Vanko ?"


- "L'associé de mon père ? Oncle Anton ? Tu te fous de moi ? J'ai fait une chute mais j'ai pas perdu la boule..."


- "J'ai parlé avec son fils. Il pense pouvoir faire quelque chose de l'armure que tu as ramené de Chine."


Tony fait les gros yeux et se lève d'un coup en repoussant Rhodes.


- "Tu lui as montré l'armure ?? Comment tu l'as eue ?"


- "J'ai contacté ton équipe de sécurité."


- "Pepper, virez les tous."


Stane retire son cigare de sa bouche pour parler.


- "Tony, c'est pas une mauvaise chose. Si cette armure peut vous relever toi et l'entreprise... -


- "Non, cette armure ne peut rien faire à part plus de morts !! C'était une solution désespérée de dernière minute, en aucun cas il ne faut la commercialiser ou quoi que ce soit, alors rappelles Vanko, et -


- "Trop tard. Il est en relations avec l'agent Coulson, ils vont voir ce qu'ils peuvent en faire." coupe Rhodes.


- "Ils peuvent pas, c'est ma propriété."


- "Officiellement, ça appartient à l'armée, Tony."


Bouillonnant de rage, Tony met des chaussures.


- "Venez, Jarvis. On y va."


- "Monsieur, je ne pense pas qu'il soit conseillé pour votre santé de...


- "Bordel, on y va !!!"


- "Bien, monsieur."


- "Je viens avec vous." dit Pepper, très visiblement angoissée.


- "Si vous essayez de me raisonner en chemin, c'est vous que je vire."


Pepper prend son manteau et sort. Tony regarde Rhodes et Stane.


- "Servez-vous, y a à manger." balance-t-il froidement avant de sortir.


Le lendemain, Tony est à New-York avec Pepper. Lui avance quasiment en courant, elle le suit avec difficulté.


- "Franchement, Tony, un appel aurait suffi..."


- "Non. Je vais m'assurer que cette armure soit détruite."


- "Et donc c'est tout ? Stark Industries, on arrête tout ?"


- "On trouvera une autre activité, vous en faites pas."


Ils arrivent dans un grand bâtiment, dans lequel des armes sont en fabrication à chaque coin de pièce. Arrivés au secrétariat, Tony toque sur le comptoir.


- "Je dois voir Ivan."


- "Oh, euh, monsieur Stark, bien sûr, je l'appelle."


Le secrétaire s'exécute et il ne faut que quelques courtes minutes à Ivan Vanko pour venir.


- "Le phénix est là. Salut, Tony."


- "Ivan, vieux rat, on peut se parler, en privé ?"


- "Bien sûr. Suis moi."


Tony fait signe à Pepper de ne pas bouger tandis qu'il suit Ivan dans les grands couloirs du bâtiment. Les deux génies arrivent dans un bureau au fond duquel Tony reconnaît immédiatement les parcelles de l'armure construite dans la grotte.


- "C'est pour elle que tu viens, pas vrai ?"


- "Écoutes... il faut l'abandonner, maintenant."


- "Pourquoi ?"


- "Ce truc... ne va rien apporter de bon, j'ai vu ce que les armes Stark peuvent faire, le revers de la médaille, il n' y a pas que les gardiens de la paix qui s'en servent !"


- "Mais ils s'en servent quand même. Tu croyais que la paix allait se mettre en place avec des pistolets à eau ?"


- "Déploies ça, et on ne connaîtra jamais de paix, Ivan ! Abandonnes tout !"


Vanko sourit.


- "Viens voir."


Ivan ouvre un tiroir et en sort une série de schémas d'armures ressemblant à celle de Tony, mais plus adaptées au corps humain. Tony est horrifié.


- "Ton père aurait adoré ! Ça, c'est l'avenir de l'armement. Les États-Unis n'auront aucun ennemi à leur hauteur avec ça -


- "Jusqu'à ce que t'envoie les plans en Russie ?"


Silence et regards graves.


- "Ne me prends pas pour mon père, Tony."


- "Seulement si tu me prends pas pour le mien non plus et que tu comprends que je veux pas de ça."


- "Tu l'as crée, pourtant."


- "Bon. Écoutes. Je ferme Stark Industries demain. Tu n'auras plus les moyens de développer ça. Je te trouverais un autre job, c'est pas les génies qui abondent les rues. Et ce soir, tu brûles ça."


Dans le jet du retour, Pepper est assise en face de son patron et le regarde contempler les cieux. Jamais il n'avait ressenti autant d'émotions négatives en même temps.


- "Vous savez ce qui est le plus terrible ?" dit-il à Pepper qui semble ravie de l'entendre enfin parler.


- "Je vous écoute."


- "On essaie de se convaincre que les murs de la grotte sont différents... mais au final ils sont bel et bien tous les mêmes."


- "Alors c'est peut-être à vous de changer la grotte ?"


- "Et comment on s'y prend ?"


- "Vous ne pourrez pas la changer si vous ne savez pas pourquoi, ni comment vous voulez la changer."


Tony hoche la tête.


Dans son salon, la nuit, Tony est devant la télé, mais ne suit pas ce qu'il s'y passe. Il est trop occupé à réfléchir. Cette armure pourrait-elle vraiment être utile ? Fermer Stark Industries est-elle la bonne solution ?


- "Je vais me coucher, monsieur. Vous faudra-t-il une dernière chose ?"


- "Non, bonne nuit Jarvis."


- "Bonne nuit, monsieur."


Tony se repense sur les schémas de Vanko, qu'il avait emporté avec lui. Et alors qu'il les étudie, il trouve plusieurs choses à corriger. Il prend un stylo et commence à annoter les plans. Il sourit en constatant que ses solutions sont bien meilleures que celle d'Ivan. Il se lève et se rend à son atelier. Il commence à construire. En suivant ses schémas, il passe la nuit entière à construire un nouveau prototype d'armures. Au matin, Jarvis le trouve en train de finaliser un casque.


- "Monsieur, vous... que faites vous ?"


- "Rien d'important, je fais deux-trois tests."


- "Mais ne vouliez-vous pas faire disparaître cet engin ?"


- "Si. Je vous l'ai dit, ce n'est qu'un test. D'ailleurs, appelez Pepper et dites lui de convoquer une conférence de presse."


- "Dois-je m'attendre à une tempête de journaliste ce soir, monsieur ?"


- "Ça se pourrait."


Sur son pupitre devant les journalistes, Tony prend une grande inspiration. Pepper et Rhodes sont assis au fond. Stane et Ivan se tiennent derrière Tony. Même l'agent Coulson est venu, assis parmi les journalistes.


- "Si je vous ai demandé de venir, c'est parce que... j'ai été éclairé par ce voyage éclair en Chine. Les criminels de guerre qui m'ont retenus là-bas m'ont ouvert les yeux sur la nature de mon travail, et de ma personne. De notre nature à tous, finalement. Nous profitons, et nous tuons. Sans jamais se demander si nous devons des comptes. Ça suffit. Je ne veux plus être partisan d'un système qui écoeurait mon père, et qui m'écoeure. Alors j'annonce, aujourd'hui, que je ferme le département manufacture de Stark Industries, et que je vais reconsidérer les objectifs de l'entreprise..."


Les journalistes s'affolent. Tout le monde pose des questions en même temps, tandis que Stane prend Stark à part pour essayer de lui parler. Mais Tony n'écoute même pas les paroles de son mentor, il a prit sa décision. En sortant du bâtiment, Tony est rattrapé par Rhodes.


- "Tu nous fais quoi, là ?"


- "Je respecte la dernière volonté de mon père."


- "Je pense pas qu'il voulait que tu fasses ça comme ça, pas maintenant !"


- "Quand, alors ? Quand tu auras -" Il se coupe en regardant Coulson parler avec Stane, qui semble s'énerver.


- "Rhodey, tu peux me dire un truc ?"


- "Va d'abord falloir que tu -


- "J'avais pas tilté quand on y est allé, mais pourquoi c'est le SHIELD qui prend en charge l'enquête sur l'armure ? Elle vient pas d'une autre planète et elle est pas encore considérée comme menace planétaire."


- "Ils prennent en charge tout ce qui est relatif à l'entreprise, Tony. Ils étaient en partenariat direct avec ton père."


- "Pourquoi j'étais pas au courant ?"


- "Parce qu'on sait tous à quel point tu méprises ce genre d'organisation."


Tony se précipite vers Stane et Coulson malgré Rhodes qui essaie de le retenir.


- "C'est ça que tu fais dans mon dos, Obi ?"


- "C'est vraiment pas le moment pour ta petite crise, va -


- "C'est toi qui a repris le partenariat avec eux ? Tu vas reprendre l'entreprise en entier ? A qui profite la mort de mes parents, finalement ?"


Coulson fronce les sourcils et Stane semble embarrassé.


- "Est-ce qu'on pourrait parler de ça à la maison ?"


- "Si l'un de vous a des informations sur le décès d'Howard et Maria Stark..."


- "Non, agent Coulson, mon bon ami Tony a encore du mal à revenir dans la réalité, il le prouve un peu plus chaque jour..."


- "C'était du vent, pas vrai ? Tout ce que je viens de dire, l'entreprise va continuer de fabriquer et vendre des armes sans moi ?"


Stane sourit et s'écarte avec Stark.


- "Tony, sérieusement ? Tu rentres de captivité, trois mois de captivité, n'importe qui souffrirait d'un stress post-traumatique. Personne ne dirige une entreprise dans ces conditions. De plus, il fallait assurer la transition en ton absence."


- "Et donc ?"


- "Et donc oui, j'ai repris les rênes, sur vote du conseil."


- "Vote. T'y étais à cette soirée, Obi ?"


Coulson revient vers eux.


- "Monsieur Stane, nous reprendrons cette conversation quand vous aurez le temps."


- "Oui, agent Coulson, bonne journée à vous !"


Coulson part et Stane sourit à Tony.


- "Prends vraiment le temps de te reposer. Arrêtes de faire des vagues, et surtout arrêtes de faire des théories foireuses. Je parlerais avec plaisir de tout ça avec toi une fois que tu iras mieux."


Stane lui tape sur l'épaule et part. Plus loin, Stark remarque Ivan, qui le fixe en souriant. Il lui jette un regard noir avant de rejoindre Pepper.


- "Barrons-nous d'ici."


Chez lui, Tony regarde les différents reportages sur sa conférence. Mais il finit par jeter une bouteille sur la télé et redescendre dans son atelier. Il reprend son travail sur l'armure. L'une des idées de Vanko consistant à intégrer des répulseurs aux gants est une bonne idée, Tony a décidé de la garder et de la mettre en pratique. En mélangeant ses idées à celle d'Ivan, il reste plusieurs jours d'affilés dans son atelier, avec Jarvis qui lui apporte régulièrement des repas. Mais un soir, il finit par poser la question :


- "Monsieur, si je puis me permettre de demander, que faites-vous exactement ? Pourquoi hurler partout que vous souhaitez la disparition de cette armure si c'est pour la recréer ?"


- "Personne ne m'écoute, et personne ne me donne de réponses, Jarvis. Personne. Alors il est temps que je passe à l'action. Je vais parler plus fort et aller chercher les réponses."


- "Et vous faut-il de l'aide ?"


- "Oui. Passez-moi la clé à molette, là-bas."


Et les jours continuent de passer, mais Tony n'est plus seul, il passe ses journées avec Jarvis, qui l'aide à finaliser l'armure.


Un soir, Stane est dans les locaux de Stark Industries, en train de lire des documents. Il fronce les sourcils en voyant quelque chose passer très rapidement et bruyamment devant la fenêtre. Il se lève et va jeter un oeil. Il voit une armure posée dans la rue ! Il court. Arrivé dehors, devant l'armure, il avance doucement vers elle. Il la touche.


- "Tony ? C'est toi ?"


L'armure le prend soudainement par le col et l'emmène dans les airs. Stane hurle. Après un tour du quartier des affaires de New-York, ils finissent par se poser sur le toit de Stark Industries. Stane tombe allongé sur le toit.


- "Est-ce que tu étais à la soirée ?" dit la voix en provenance de l'armure, qui est évidemment celle de Tony, qui sent la rage monter en lui.


- "J'y crois pas. Tony, tu l'as fait ! Elle fonctionne, elle est... bien mieux que la première !"


- "La soirée !"


- "Et tu t'attends à quoi comme réponse, Tony ?? Que j'y étais pas ? Ça fait de moi l'assassin de tes parents ?? Moi ?"


- "T'as l'air très attaché au maintien des activités de l'entreprise."


- "J'essaie de te sauver la face, pauvre crétin ! Le conseil croit que ton petit cirque à la conférence, c'était pour te dédouaner !"


- "N'importe quoi."


- "On te soupçonne, et comme par hasard pile à ce moment tu respectes la volonté de ton père après l'avoir insulté de tous les noms le soir de sa mort ? Ils pensent simplement que tu as perdu tes moyens !"


- "Ça tient pas une seconde debout alors expliques moi la vérité, putain. Pourquoi mes parents sont morts ?"


- "Tu sais pourquoi."


- "Pour que tu puisses accéder au trône."


- "Ose prétendre que le trône dont tu parles ne t'as jamais séduit."


Soudain, plusieurs agents arrivent par les escaliers, dont Coulson.


- "Monsieur Stark, plus un geste ! Restez où vous êtes !"


Tony décolle et disparaît dans les cieux.

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