Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités

Chapitre 5 : Une soirée réussie

11003 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 14/04/2021 23:25

Chapitre V : Une soirée réussie

Je me lève sur les chapeaux de roues et, en quelques minutes seulement, je me prépare. Aujourd’hui, j’ai deux missions : La première, trouver Wade et m’excuser de mon comportement. Puis, la seconde, finir de préparer toute la soirée. Autant dire que je n’ai pas une seconde à perdre.

Je me rends donc jusque dans les quartiers les moins fréquentables de New York pour retrouver Wade au bar sans nom. Seulement Weasley m’informe qu’il ne l’a pas vue depuis plusieurs jours. Ce qui est particulièrement étrange. Puis, il me propose d’aller voir chez lui, car « on sait jamais ». Et c’est une fois l’adresse du mercenaire récupéré que je me rends jusqu’à son domicile. Enfin, je devrais dire plutôt jusque dans son taudis. J’arrive dans l’un des quartiers les plus pauvres de New York, et toutes les maisons sont plus délabrées les unes que les autres. Je m’approche de la maison que m’a indiqué le barman, et je vais toquer à la porte. Au bout de quelques secondes, une vieille femme à la peau brune et aux cheveux gris en bataille vient ouvrir la porte. Visiblement aveugle, elle me demande :

-      Qui c’est ?

-      Oh pardon Madame, je cherchais…

-      Wade ! Pour toi, hurle la vieille dame en faisant demi-tour avant de lancer par-dessus son épaule : Vous n’avez qu’à entrer, il est dans sa chambre avec sa licorne.

-      Oh bah merci…

Alors c’est là que vit Wade ? Lui qui exécute des contrats qui lui rapporte des milliers, il vit dans une espèce de taudis. Les murs ne semblent pas droits, et il y a du bazar partout dans la pièce à vivre. L’odeur est affreuse, presque insoutenable, et on devine sans mal qu’elle provient de toute cette crasse qui s’accumule partout. Et c’est en zigzagant dans les détritus que je suis la femme âgée jusqu’au salon. Elle se laisse retomber lourdement dans son fauteuil et devant son air fatigué, je lui demande :

-      Vous allez bien ?

-      J’ai perdu mon remède contre la cécité, me confie-t-elle. Et Wade l’a mélangé avec sa drogue…

-      Vieille bique arrête de raconter des mensonges ! Je l’ai pas mélanger, je l’ai rangé à côté ! S’exclame le mercenaire en entrant dans le séjour vêtu d’une chemise hawaïenne bleue.

-      Wade t’as une jeune fille qu’es là pour toi… Déclare-t-elle.

-      Bonjour Wade… Réponds-je un peu vexé d’être encore confondu avec une fille.

-      Oh ! SPIDEY !!

o  « L’amour de ma vie » précise-t-il avec sa petite voix aiguë.

-      Je peux te parler ? Lui demande-je.

Wade m’invite à le suivre dans sa chambre. Et je dois dire que c’est pire que ce que j’ai imaginé. La pièce est toute petite, et il n’y a qu’un matelas par terre. Il est entouré de tout un tas d’arme à feu, de drogue… Et un peu partout dans la pièce, il y a des vêtements malodorants entassés un peu partout. Mais ce qui attire le plus mon attention, ce sont tous les jouets et figurines de super-héros disséminés un peu partout. Il y en a pas mal de Wolverine, quelques-unes me représentant, et d’autres le représentant lui. Oh ! J’aperçois même une vieille figurine représentant Green Lantern[1] ! Elle est rare celle-ci.

-      Tu voulais me dire quelque chose ? me demande-t-il relativement sérieusement.

-      Hein quoi ? Demande-je ayant déconnecté mon cerveau.

-      Tu viens enfin me déclarer ton amour ? Me demande-t-il les yeux rempli d’espoir.

-      Wade, tu n’es pas fâché ?... Contre moi, je veux dire ? Ose-je demander.

Cela fait plusieurs jours que je l’évite sciemment, et je pense qu’il a compris… Et j’ai peur qu’il soit fâché contre moi. Je ne veux pas d’une relation… D’une relation plus qu’amicale avec lui… Ce ne serait pas bien… Mais je ne veux pas le perdre non plus…

-      Pourquoi je serais fâché ? Me demande-t-il le plus sérieusement du monde.

-      Wade !

Soulagé, je ne peux résister à l’envie de le serrer fort dans mes bras. Cela semble plaire à Deadpool qui passe ses bras autours de moi et qui resserre son étreinte avec force autour de moi.

-      Je vais me fâcher plus souvent si c’est comme ça que tu me pardonnes, déclare-t-il visiblement enjoué.

-      Bien ! On y va ? Le questionne-je.

-      Je te propose d’aller dans le lit !

Il pousse les draps, et sa fameuse licorne, avant de s’allonger sur le lit et de me faire signe de le rejoindre.

-      Imbécile, on n’a pas le temps !

-      Hum… Et si on avait le temps ? S’exclame-t-il avec un petit sourire narquois.

Oh ! Mon dieu ! J’ai vraiment dit ça ? Je sens mes joues me brûlées quand je réalise ce que j’ai dit. Heureusement que j’ai encore mon costume parce que sinon ce serait vraiment la honte. Ce n’est pas du tout ce que je voulais dire. Ce que j’aurais dû dire surtout… Enfin, je ne pensais pas du tout… Bref, je ne dois pas me laisser déconcentrer, on a beaucoup de boulot aujourd’hui ! C’est pourquoi, je déclare, en bégayant :

-      Wa…Wade… Arrête, on y va !

Puis je m’enfuis de sa chambre pour l’attendre dehors. Et c’est au bout de quelques minutes qu’il me rejoint. Puis nous nous hâtons pour rejoindre le centre F.E.A.S.T afin d’aider tout le monde à tout préparer.

Notre journée fut bien remplie, et elle passe très vite. Nous avons eu beaucoup de travaille pour refaire tout l’intérieur du centre afin qu’il soit « digne » de recevoir des invités de marques. Nous avons également préparé le repas avec l’aide des sans-abris qui, pour les plus sérieux, serviront les repas ce soir. Je suis heureux de voir tout le monde se mobiliser dans une ambiance qui laisse transparaitre la gratitude et l’envie d’aider de chacun. Y compris de Wade. Et je dois dire qu’il m’a impressionné aujourd’hui. Il a été compréhensif avec tout le monde, il n’a pas rechigné une seule fois à la tâche, et surtout il n’a pas chômé une seule fois de la journée. En fin de journée, alors que nous finissons les derniers préparatifs, je le rejoins :

-      Wade ?

-      Oh Spidey d’amour ! S’exclame-t-il

o  « Toujours aussi sexy dans sa petite tenue moulante ! »

-      Merci d’avoir été là aujourd’hui, dis-je en ignorant ses remarques. Ça compte beaucoup pour moi.

-      T’en fais pas, mon petit chat. D’ailleurs, j’ai un truc à te donner, c’est peut-être un peu tôt mais…

Il sortit de l’une de ses poches un chèque froissé qu’il me tend un peu gêner. Une attitude qui ne lui ressemble guère, lui qui est toujours si sûr de lui et je m’en foutiste. Lorsque je le déplie, il y est inscrit qu’il faisait une donation au centre F.E.A.S.T de soixante mille euros ?!!

-      C’est quoi ça ? Demande-je choqué.

-      J’ai envie de participer financièrement, me confie-t-il.

-      Cette somme…

-      Je sais, je ne l’ai pas gagné très honnêtement, du moins, selon tes critères. Mais, je me dis plutôt que de m’en servir pour me payer des putes et de la drogue, autant que ça serve pour la bonne cause.

-      Mais… C’est beaucoup, non ?

-      Ce sont toutes mes économies ! Déclare-t-il fier de lui.

o  « On repart sur de nouvelles bases ! » S’exclame-t-il de sa voix aiguë.

-      J’te le fais pas dire ! Se dit-il à lui-même. Tu as devant toi le nouveau Wade Wislon !

-      Ravi de vous rencontrer Wade Wilson, dis-je en entrant dans son jeu.

-      Ravi de vous rencontrer, Spiderman… On vous a déjà dit que vous étiez…SSSSSSSexyyy ? Dit-il en roulant le S.

-      On devrait se reconcentrer, non ? Martin Lee ne devrait plus tarder.

-      D’accord, mais ce soir, toi et moi, on ne fera qu’un. Dit-il en venant coller son masque contre le mien.

Mon cœur se met, encore une fois, à battre la chamade. Je le repousse en murmurant : « t’es bête » avant de me sauver dans la cuisine pour finir les préparatifs. Mais à quoi il joue sérieusement ? Il est stupide ! Je ne peux pas lui plaire… Si ? Et puis, de toute façon qu’est-ce que ça change que je lui plaise ou pas ! Il est… trop différent de moi… Il est immature, obsédé, violent, dangereux… Il se drogue… Il est marrant aussi… C’est vrai qu’il a un humour particulier, mais personnellement, il me fait bien rire… A vrai dire, il sait aussi se montrer courageux… Et compatissant… Je pense qu’il a un bon fond… Même si Monsieur Stark pense le contraire… Mais ! Je ne peux pas être avec lui… Je ne peux pas… Ce ne serait pas bien… N’est-ce pas ?

-      Bonjour Spiderman, déclare une voix dans mon dos.

Bêtement, je sursaute, et lorsque je me retourne, je vois Martin Lee qui me tend la main avec un grand sourire. Une fois la surprise passée, je lui serre la main et je lui présente tout ce que nous avons mis en place ce soir. Je lui annonce également la liste d’invité, même si je lui ai au préalable envoyé par mail.

-      Merci de votre investissement, vous êtes vraiment quelqu’un de bien. Déclare-t-il.

Ce compliment me va droit au cœur. Je dois dire que je suis particulièrement fière de le recevoir de la part d’un homme que j’admire autant. Je crois que dans tout le monde entier, il n’y a qu’une poignée d’homme et de femme que j’admire vraiment. Si en numéro un, on retrouve bien sûr Monsieur Stark, je pense que Martin Lee se retrouve facilement dans mon top trois. Pourquoi ? Cet homme est un redoutable homme d’affaire qui a fait fortune dans l’immobilier. Mais c’est surtout un véritable philanthrope qui consacre son temps libre et sa fortune à aider les plus pauvre grâce au centre F.E.A.S.T. Et pouvoir aider un tel homme est un véritable honneur.

-      C’est plutôt à moi de vous remercier, déclare-je. C’est grâce à vous que tous ces sans-abris ont un toit sur leur tête depuis trois ans déjà.

-      Je ne fais que mon devoir de citoyen, s’exclame-t-il humblement. Merci de tout votre dévouement pour la préparation de cette soirée, et d’avoir réussi à réunir de gros portefeuille.

-      Ah ah ça peut aider d’avoir des contacts avec les Avengers ! Déclare-je amusé. D’ailleurs, voici le premier chèque de la soirée, il a été donné par Deadpool, un mercenaire et un nouveau bénévole !

L’homme d’affaire de saisi du chèque et regarde le montant avec surprise.

-      Si tout le monde pouvait donner autant la soirée sera une véritable réussite.

-      Je pense que certains vont donner plus…

Monsieur Stark ne va certainement pas se contenter de donner soixante mille dollars… Ce sera… bien plus… Et dire que c’est moi qui aie été lui demander ça… Je me sens un peu mal à l’aise à cette idée, mais ce n’est pas comme si c’était pour moi. C’est pour la bonne cause ! Mais c’est vrai que si tout le monde peut donner autant que Deadpool ce serait une véritable réussite ! Il faudra vraiment que je le remercie comme il se doit… Après tout, il a quand même donné toutes ses économies…

Quelques heures se sont écoulés, et tout est fin prêt ! Je suis ravi de la transformation du lieu qui est passé d’un refuge un peu fouillis à un endroit sublime capable de se recevoir les plus grandes fortunes de New York. Nous avons nettoyé et vider la salle principale pour la remplir de tables, et de chaises sur lesquelles sont dressées des couverts sur une belle nappes blanche. Le tout étant illuminé par des bouquets qui nous ont été généreusement donné par le plus grand fleuriste de la ville. Devant la cuisine, nous avons battis une estrade sur laquelle nous pourrons monter pour faire un discours et remercier les plus grands donateurs de la soirée. Et pour dissimuler les murs, nous avons mis en place de grand rideau en velours rouge afin de donner un côté chic à ce lieu qui, en temps normal, n’en a aucun. En tout cas, personnellement, je trouve que le résultat est plutôt réussi ! Et j’en suis d’autant plus fier qu’il s’agit d’une véritable collaboration entre bénévole et résident.

Et tandis que je suis en train d’admirer le résultat de nos efforts, une voix s’élève dans mon dos :

-      Et bien, vous avez bien bossé…

Cette voix, il ne peut s’agir que de l’Iron Man ! Lorsque je me retourne, je vois l’homme d’acier tiré à quatre épingles. Ses cheveux et sa barbe sont comme toujours, ou presque, parfaitement coiffés. Et pour l’occasion, il a enfilé une chemise avec des petits carreaux gris entouré de fin liseré rouge au-dessus de laquelle il a enfilé une magnifique veste noir cintrée qui marque sa taille. Le tout étant illuminé par une cravate grise et des lunettes avec une drôle de forme. Franchement, je le trouve toujours aussi beau… aussi élégant… A ses côtés, se tient Happy qui est vêtu d’un costume noir et d’une chemise blanche classique. Ainsi que Pepper qui a revêtue une sublime robe de soirée. La longue robe bleue ceinturée à la taille par un ruban bleu en satin lui dégage le dos sur lequel tombe ses cheveux roux ondulés. Et pour le coup, je dois dire qu’elle aussi est très jolie.

-      Comment vas-tu Spidey ? Me demande Tony tout sourire.

-      Très bien et vous Monsieur Stark ? Vous…

-      Où est Lee ? Nous avons des chèques à lui remettre, et j’ai une proposition à lui faire.

-      Il est dans son bureau à l’étage, déclare-je.

Tout le petit groupe me suis donc dans les couloirs, mais sur le chemin, nous trouvons ma tante qui est encore vêtue de son pantalon, et de son t-shirt blanc qu’elle a enfilé pour faire la cuisine et préparer la salle avec tout le monde. Et tout le monde la salue, et Happy se stoppe à sa hauteur avec un air pataud sur le visage :

-      Bonjour, May… Enfin, Madame Parker… Vous êtes… belle ce soir…

-      Belle ? Je n’ai mis qu’un vieux jeans et un t-shirt… Déclare-t-elle tout embarrassée.

Le majordome de Stark ne s’attend visiblement pas à cette réponse et gesticule sans trouver ses mots. Et ce fut Monsieur Stark qui lui vient en aide :

-      Ce qu’il voulait sans doute vous dire, c’est que quoique vous portiez, il vous trouve tout à fait à son goût… Insinue-t-il avec malice.

-      Je… vous êtes belle, oui, bafouille Happy.

-      Madame May, vous devriez aller vous préparer, réplique-je. La soirée ne va pas tarder à commencer.

-      Entendu Spiderman, approuve-t-elle avant d’ajouter en fixant l’homme de main dont le visage a la couleur pivoine : A toute à l’heure…

Puis elle se lève et part dans une petite pièce dans laquelle elle a stocké ses vêtements et son maquillage. Pendant ce temps, je reprends ma route pour conduire tout le monde jusqu’au bureau du philanthrope. Après avoir toqué à la porte, Martin Lee nous invite à entrer. Et la rencontre entre lui et l’Iron man est chaleureuse et on aurait presque dit qu’ils se connaissaient depuis plusieurs années. Tandis que Pepper, plus froide et distante, le salue poliment. Puis, il nous propose à tous de nous asseoir afin de discuter des donations prévues par Monsieur Stark. Et ce fut donc, le principal donateur, qui prend la parole :

-      Bonjour Lee, je suis venue pour remettre plusieurs chèques de la part de plusieurs organisations que je représente. Le premier est un chèque de cent mille dollars donnés par les Avengers.

-      Impressionnant, réagit Martin Lee.

-      Oui, mes collègues et amis ont été très généreux. Quant à Stark Industrie… Déclare-t-il en regardant Pepper.

-      En tant que PDG de Stark Industrie, je suis ravie de pouvoir apporter notre contribution à hauteur de cinq cent mille dollars. S’exclame Pepper qui tend le chèque avec inscrit dessus la somme indiquée.

-      Avec Mademoiselle Potts, nous avons cru comprendre que vous cherchiez à ouvrir un deuxième centre dans les quartiers nord de New-York.

-      Tout à fait, approuve l’homme d’affaire, et grâce à ces donations, cela deviendra bientôt une réalité, et non plus seulement un rêve.

-      Nous avons d’ores et déjà acquis un terrain sur lequel vous pourrez vous installez gratuitement, poursuit l’Iron Man, et la fondation Septembre que je représente s’engage à vous donner cinq cent mille dollars supplémentaires pour pouvoir effectuer les travaux et payer les bénévoles nécessaires à cette installation. Mais, comme je sais qu’une donation ponctuelle ne sera pas suffisante, je m’engage personnellement à vous verser tous les ans la somme de cent mille dollars pour vous aider à faire tourner le centre.

Je peux voir à l’expression de Martin Lee qu’il est tout aussi surpris que moi. Monsieur Stark s’apprête réellement à donner plus d’un million au centre F.E.A.S.T pour venir en aide aux « clodos » ? Je le sais généreux, et philanthrope, mais pas à ce point-là ! Maintenant, je ne me sens presque coupable d’être venu lui demander de l’aide pour cette soirée.

-      Merci de votre engagement, finit par déclarer Lee. Je sais, par expérience, que ce genre de soirée caritative permet de récolter des fonds, mais je ne pensais pas récolter de telle somme avant même l’ouverture officielle de la soirée. D’autant plus quand il s’agit d’aider les sans-domicile fixe à se réinsérer dans la société. En vivant dans le luxe, et dans la richesse, les hommes en oublient parfois d’où ils viennent et la chance qu’ils ont d’avoir un foyer. Mais, je vois que ce n’est pas votre cas.

-      Vous savez, on a tous connus quelqu’un qui a basculé de notre mode de vie au leurs en quelques jours seulement… Il est si facile de tout perdre… Déclare monsieur Stark avec un air nostalgique peint sur le visage.

-      Oui… approuve Lee avec la même expression. J’aimerais, toutefois, vous remercier tous les deux, et que vous fassiez, si possible, un discours. Je pense qu’il est important que des bienfaiteurs, aussi importants que vous, aient l’opportunité d’exprimer la raison de leur générosité.

-      Ce serait avec plaisir, mais j’ai un service à vous demander.

-      Lequel ? S’interroge l’homme d’affaire.

-      Vous pouvez également demander aux Avengers de s’exprimer ? Ils ont également fait preuve de charité, et ont donnés tout ce qu’ils pouvaient.

-      Avec plaisir, répond-t-il avec un large sourire.

Puis, comme la soirée va débuter, nous prenons congé de Monsieur Lee qui reste enfermé dans son bureau, sans doute pour faire les comptes et mettre ces précieux dons en lieu sûr. Une fois dehors, je remercie chaleureusement Tony pour sa présence, ponctuelle qui plus est, et surtout ses présents.

-      Vous avez vraiment… fait une belle donation, déclare-je avec joie et émotion.

-      Mais de rien, Spidey.

-      Dites, me risque-je à demander : Vous avez connu quelqu’un qui a fini dans la rue ?

-      Pas vraiment à la rue… Mais sa fortune a fondu comme neige au soleil, déclare-t-il avec un faux sourire.

-      C’était qui ? Ose-je demandé intrigué par ce récit dont je n’ai jamais entendu parler jusqu’alors.

-      Tu es bien curieux jeune homme, me déclare-t-il avant de reprendre : Mon cousin.

-      Vous avez un cousin ????? M’exclame-je surpris.

-      J’avais. Il s’appelait Morgan[2], et c’était comme un frère pour moi. Son père était le frère du mien, et il a été écarté de la gestion de Stark Industrie. Quand j’étais plus jeune, et avant de connaître Rhodes, on trainait tout le temps ensemble. A la fac, je sortais tous les soirs avec lui, mais nos chemins se sont séparés quand mes parents sont morts. J’ai repris l’entreprise, et j’avais pas mal de boulot, donc je sortais moins. Même si ça peut te sembler peu probable… Il a fini par dilapider toutes ses économies dans la drogue et l’alcool, et…

-      Il est mort d’une overdose, termine Happy avec la mine grave devant le silence grandissant de l’ingénieur.

-      Je… suis désolé, déclare-je. Je ne savais pas…

-      Tu n’y peux rien, mais, ce genre de parcours, ce n’est pas atypique, tu comprends ? Dans notre monde, les addictions sont ce qu’il y a de plus dangereux, et certaines personnes peuvent tout dilapider là-dedans…

Pepper pose sa main sur l’épaule de l’ingénieur avec sollicitude. Tony la remercie d’un regard, avant de retourner son attention sur moi :

-      Bon Spidey, on peut faire quelque chose en attendant ?

-      Oh non, heu rien. Tout est déjà prêt. On n’a plus qu’à attendre les premiers invités ! Leur explique-je.

On se rend donc jusqu’à la salle de réception dans laquelle nous retrouvons tante May qui est enfin changée. J’ai envie d’aller la voir pour lui dire à quel point elle est belle, mais j’ai une couverture à maintenir. Et je dois me contenter de l’observer de loin. Elle est vêtue d’une sublime robe longue bustier fleurie qui, si j’ai bonne mémoire, lui a été offerte par Happy pour la soirée de réintégration des Avengers. Je suis fier de la voir ainsi, aussi belle. Et visiblement, je ne suis pas le seul à penser ça, parce que Tony donne un coup de coude à Happy et lui conseille d’aller la voir. Timide, l’homme de main ne semble pas oser parler avec ma tante, c’est pourquoi je me tourne vers Happy pour lui demander :

-      Happy, vous pouvez aller dire à ma tante qu’elle est belle comme ça ?

-      Tu ne peux pas y aller toi-même ??? Me demande-t-il choqué.

-      Non, je ne peux pas mettre ma couverture en péril, explique-je.

-      Le petit a raison, confirme Stark.

-      Bien, dans ce cas, oui. Je n’ai pas le choix… Se résigne l’homme de main qui prend la direction de ma tante l’air pataud.

-      On va bien rigoler en regardant le spectacle, commente l’ingénieur avec malice.

Et effectivement, c’est amusant à regarder. On peut voir à tous ses gestes et son attitude qu’il n’est pas à l’aise. Et qu’il tente, tant bien que mal, de lui faire un compliment sans s’évanouir. Et alors qu’on est gentiment en train de se moquer, Wade vient se glisser à nos côtés ce qui énerve instantanément l’ingénieur.

-      Qu’est-ce que tu fous là toi ?

-      Moi ? S’étonne Wade. J’ai préparé toutes les tables avec tante May.

-      Je croyais t’avoir dit de ne plus le fréquenter ? Dit-il en se tournant vers moi et en ignorant royalement les paroles du mercenaire.

-      Il n’est pas aussi sage qu’il en a l’air, commente Deadpool.

-      Toi et moi, on aura une sérieuse discussions… Gronde l’ingénieur.

-      Mais…


L’ingénieur me fait signe de me taire d’un geste de la main. Mais moi, j’ai eu l’impression que cette « sérieuse discussions » nous l’avons déjà eu la dernière fois que j’ai été chez lui. Et je lui avais dit que j’étais décidé à laisser une véritable seconde chance au mercenaire. Et visiblement, il semble véritablement en train de la saisir aux vues de ses dernières actions. Personnellement, je suis fier de lui.

Mais nous n’avons guère le luxe de pouvoir continuer cette conversation longtemps puisque les premiers invités arrivent. Et la salle se remplie très vite. A ce moment-là, l’ingénieur s’éloigne de moi et part donner des directives à Happy pour que la soirée se déroule pour le mieux.

-      Stark me détestera toujours je pense, déclare soudainement Deadpool ce qui me sort de mes pensées.

-      Ne dit pas ça ! Pour le moment, il ne te fait pas confiance, explique-je. Mais tu peux tout à fait corriger ça, et si tu peux gagner ma confiance, il n’y a pas de raison que tu ne puisses pas regagner la sienne.

-      Tu es si innocent. Se contente-t-il de me répondre.

o  « Ça veut dire naïf » se sent obligé de préciser Wade de sa petite voix aiguë.

-      Tu verras, un jour, vous vous entendrez bien !

-      Inch’Allah, s’exclame-t-il en levant les bras au ciel.

-      Ce que tu peux être stupide, déclare-je amusé.

Puis nous allons nous mélanger avec le reste des convives. Je tente de saluer tout le monde, mais il y a tellement de personnes et surtout tellement de personne qui veulent me parler que je ne parviens qu’à rencontrer qu’une petite dizaine d’invité avant d’être bloqué par la foule et devoir répondre aux diverses questions que l’on me pose. Cela me fait bizarre d’être autant le centre d’attention de tout le monde, moi qui aie plutôt l’habitude de passer inaperçu, surtout comparé à des grandes pompes comme les Avengers. D’ailleurs, en parlant du loup, j’aperçois Captain America au loin, en compagnie de Natasha et de Tony. Toutefois, je n’ai pas réussi à me libérer pour aller leur parler… Pourvu que tout se passe bien…

Au bout d’un moment, Deadpool vient me tirer d’affaire et me murmure :

-      Martin matin[3] veut qu’on se retrouve derrière la scène pour préparer le discours

o  « Martin matin, tous les matins en se levant » fredonne-t-il.

-      On y va, approuve-je sans prêter attention à ses délires.

Avec Wade, on se glisse derrière les lourds rideaux en velours afin de nous préparer... Je retrouve Lee qui m’explique que Tony, Pepper et Captain vont parler sur scène.

-      Tu souhaites dire quelques mots, toi aussi ? Me demande-t-il avec gentillesse.

-      Oh non, pas vraiment, réponds-je les joues rouges pivoines.

-      Tu n’en es pas obligé, mais si tu as quelque chose à dire, n’hésite pas.

-      D’accord…

Je n’ai guère envie de parler devant tout ce monde. J’ai peur de dire une bêtise, ou de m’humilier devant tous ces gens. Je préfère largement laisser la parole aux adultes. Et tandis que je suis en train de peser le pour et le contre de mon intervention, ce fut au tour de Monsieur Stark, accompagné par Mademoiselle Potts, de faire son entrée. Il vient à mes côtés et me demande comment se passe la soirée pour moi. Non sans avoir, au préalable, lancé un regard mauvais au mercenaire. En pleine conversation avec le milliardaire, je ne vois pas entrer la bannière étoilée guidé jusqu’ici par Happy. Ce n’est seulement lorsque Deadpool s’étonne de le voir ici que notre attention se retourne sur le grand soldat.

-      Deadpool ? Qu’est-ce que vous faites là ?

-      Il m’a aidé à organiser cette soirée, interviens-je tout de suite pour éviter que les choses ne dégénèrent direct.

-      A vrai dire, c’est même moi qui en aie eu l’idée, précise Wade avec un mélange de fierté et de provocation.

-      Aussi surprenant que cela puisse paraitre, commente Monsieur Stark avec toujours cette même animosité envers mon ami.

-      Vous le briseur de couple, j’vous parle pas ! S’emporte soudainement Wade avec une vive émotion dans la voix.

-      Je ne peux pas briser des choses qui n’existe pas, se contente-t-il de répondre.

-      Mais ! Je…

o  « Il t’a cloué le bec » se moque-t-il de lui-même.

-      Ce n’est pas le moment de vous chicaner tous les deux, intervient Pepper avec autorité. On va bientôt aller sur scène.

Je remercie intérieurement la PDG de Stark Industrie pour son intervention efficace. Les deux ennemis se taisent et se contente donc de s’ignorer. Puis, Martin Lee nous déclare qu’il est temps de monter sur scène. Après avoir confirmé avec lui que je préfère ne pas intervenir, nous grimpons tous sur scène. A l’exception de Wade qui reste en retrait.

-      Nous sommes tous réunis ce soir pour la première soirée de charité organisée par le centre F.E.A.S.T et par notre cher Spiderman. Je tenais, tout d’abord, à le remercier de s’être démené pour avoir mené à bien les préparatifs de cette soirée et pour nous avoir tous réunis ce soir. Je tenais également à vous remercier, vous tous, d’être venus ce soir pour soutenir cette cause qui me tient à cœur. Tout le monde peut se retrouver à la rue, privé de tout, mais le plus important, privé de leurs propres humanités. Alors, merci à vous de venir donner des fonds acquis après tant de labeurs. Mais, ce soir, certains de nos invités, ici présent, ont d’ores et déjà réalisés à eux trois une donation de plus d’un million de dollars. Merci…. Merci à vous pour cet extraordinaire don, et je vous laisse la parole… Captain Amercia, si vous voulez bien débuter…

Lee se retire du micro pour laisser la place au super soldat. Et il vient s’installer à mes côtés avant de me faire un petit signe de la tête.

-      Merci, me murmure-t-il.

-      Merci à vous, réponds-je avec émotion.

Je suis vraiment heureux qu’il m’ait remercié devant tout le monde. Et notamment devant les caméras. Après tout, à l’origine ce gala doit avant tout servir à redorer mon image devant le grand publique. Et peut-être que cela va fonctionner, mais je dois avouer que je m’en fiche un peu de mon image. Même si Jameson vient à me descendre dans la presse pour des raisons obscures, cela n’effacerait en rien la bonne action que nous sommes en train d’effectuer ce soir. Heureux, je reconcentre mon attention sur Captain qui commence son discours :

-      En tant qu’Avengers, la santé et la sécurité de nos concitoyens est quelque chose qui nous tient, à tous, particulièrement à cœur. Débute le super soldat avec assurance. Si nous n’avons, malheureusement pas la possibilité d’aider tout le monde, notamment ceux qui sont les plus démunis, non pas face à des ennemis de la nation, mais tout simplement face à la vie elle-même, nous sommes heureux de pouvoir aider à travers de simple geste comme une donation d’argent et de temps. Mais si je pense qu’ici, ce soir, les vrais héros sont tous ces bénévoles qui ont participés, dans l’ombre, à l’élaboration de cette soirée, et qui donne quotidiennement de leurs temps, de leurs compassions et de leurs humanités à des individus qui sont privés des plaisirs simples de la vie. Alors, merci à vous.

Le militaire se retire du micro pour retourner à sa place avec, tout de même, un certain soulagement peint sur le visage. Et c’est sous les applaudissements que Martin Lee reprend le micro pour déclarer :

-      Merci à vous Captain America pour ces quelques mots. Et j’en profite également pour remercier tous mes bénévoles qui viennent ici tous les jours, et qui prennent de leur temps personnel pour venir nous aider. Certes, l’argent est important, mais sans leur engagement, il ne servirait à rien. Merci. Merci à vous pour votre soutiens… Et en parlant de soutient, je souhaite remercier Virignia Potts, la directrice de Stark Industrie, pour la donation faite au nom de son entreprise…

Et c’est sous les acclamations que le dirigeant du centre F.E.A.S.T laisse sa place à la directrice de la multinationale :

-      Bonjour à tous… Dit-elle bien moins à l’aise que le soldat quelques instants auparavant. Aujourd’hui, les valeurs qui faisaient notre société sont en train de disparaitre. L’altruisme, le soutiens et la bienveillance se font peu à peu remplacer par l’égoïsme et la violence. Et ce soir, nous sommes tous en train de lutter pour que la générosité et l’entraide prennent le dessus, et que cela devienne la norme dans notre belle ville de New-York. Et c’est avec fierté que je tenais à vous dire que les donations que nous avons effectuées ce soir serviront à ouvrir un second centre F.E.A.S.T au nord de New-York sur un terrain loué gratuitement par Stark Industrie… Et même si j’aurais préféré vous dire que nous n’avons plus besoin de ce nouveau centre, que toute la pauvreté et le désespoir ont été gommé après cette soirée, que nous vivons dans un monde où nous n’avons plus besoin d’un endroit comme le centre F.E.A.S.T. Mais ce n’est pas le cas, et je suis heureuse de voir que les efforts de Monsieur Lee sont enfin récompensés et que nous pourrons accompagner encore plus de personne vers le chemin de la réhabilitation. Merci à vous.

Mademoiselle Potts se retourne vers le principal intéressé qui la remplace sur le devant de la scène. Puis, après l’avoir remercié, Lee laisse sa place à Monsieur Stark. L’ingénieur se dirige avec une aisance naturelle vers le micro avant de déclarer :

-      Oh Martin, ne me remerciez pas. Je suis persuadé qu’il y a des gens qui ont l’esprit de compétition dans le public et qui sont prêt à doubler ma mise !

Cela fait rire l’audience, moi compris, même si dans le fond, je doute que quelqu’un donne autant que lui. Mais qu’importe, cette soirée est déjà une réussite ! Et c’est avec attention que je fixe mon regard sur l’ingénieur, prêt à écouter son discours. Je sais que c’est un fin orateur, et j’ai hâte de le voir à l’œuvre.

-      Plus sérieusement, ce soir nous sommes tous réunis ici pour aider des gens, des personnes qui se retrouvent sans un toit sur leurs têtes, sans un repas le soir. Ou même pire, dans la journée. Des individus qui, sans ce centre, n’auraient quasiment aucune chance de s’en sortir et de retrouver du travail. Et ce soir, nous sommes tous ici présent pour descendre de notre tour d’ivoire et nous apercevoir qu’il n’y a pas besoin de traverser le monde pour trouver des individus qui meurt de faim dans l’indifférence la plus générale. L’indifférence des passants qui marchent à côté d’eux sans même les saluer, l’indifférence de ceux qui ont été invités ce soir et qui déclinés l’invitation. Mais aussi notre indifférence à nous tous.

Il se coupe quelques secondes avant de reprendre sous les oreilles attentives de tous les spectateurs :

-      J’ai toujours été, je le crois, un philanthrope. Que ce soit pour aider nos héros du quotidien tel que les pompiers, les policiers ou les médecins. Ou même encore dans l’aide à la recherche ou au développement de nos jeunes talents avec la fondation septembre. Et cela, sans compter mon investissement personnel au sein des Avengers ces dernières années afin de protéger le monde et surtout ses habitants.

Il se coupe pour laisser le temps au public de digérer toutes les informations qu’il donne. Puis, il reprend avec une force et une conviction nouvelle dans sa voix :

-      Mais, cela n’est pas suffisant face à la misère humaine qui se trouve dans nos rues. Alors oui, ce que j’ai donné ce soir, et ce que je vais donner les prochaines années semblent être une somme importante. Une somme que la plupart de nos travailleurs de classe moyenne ne pourrait jamais réunir en l’espace d’une vie. Mais ce soir, je vous l’annonce tristement, c’est une somme qui sera TOUJOURS dérisoire, déclare-t-il en insistant sur le toujours. Une somme qui ne pourra pas aider toutes les personnes qui souffrent dans nos rues, une somme qui ne pourra pas nourrir toutes les bouches qui meurent de faim à New-York, parce qu’il y aura toujours des factures à payer, de la nourriture à acheter, des draps, ou des vêtements. De l’encre, du papier pour imprimer les CV de chacune de ces personnes. Alors ce soir, je vous invite à donner pour toutes ces personnes qui ont connues une mauvaise passe dans leurs vies. Après tout, personne n’est à l’abri de perdre toute sa fortune du jour au lendemain, et de finir à la rue. On connait tous quelqu’un à qui s’est malheureusement arrivé, et si vous avez de l’argent aujourd’hui, profitez-en pour le donner à ceux qui en ont le plus besoin. Parce que vous ne pouvez jamais savoir si demain, vous ne ferez pas parti des gens qui sont dans le besoin. Et sur ces belles paroles, je laisse la main à un plus grand philanthrope encore, Martin Lee.

Ce fut une véritable ovation qui conclue le discours de Monsieur Stark. Tout le monde semble galvaniser par ses déclarations, et on peut voir une multitude d’invité sortir leurs chéquiers et commencer à le remplir, tandis qu’Happy passe dans le public pour les récupérer dans l’urne prévue à cet effet. Et pendant le discours de clôture de Martin Lee, je tourne mon attention vers Tony qui semble particulièrement troublé ce soir. Peut-être est-il en train de penser à son cousin, Morgan… En tout cas, son expression laisse supposer que ses songes ne sont pas tournés vers les meilleures années de sa vie… Aussi, lorsqu’on descend les marches à la fin du discours de Monsieur Lee, je tente de l’interpeler, mais son attention est entièrement tournée vers Captain America. Et je les vois s’éloigner tous les deux à l’abri des regards. J’espère qu’ils ne vont pas se disputer…

-      Quelle prestance sur scène ! S’exclame Wade en applaudissant.

o  « Dommage qu’on n’ait pas pu entendre le son de ta douce voix » s’exclame-t-il avec joie.

-      Je n’ai rien fais, dis-je gêné. Ce sont plus…

-      Laisse-moi deviner, Monsieur Stark ? Dit-il en suivant mon regard qui parte vers les escaliers.

-      Oui, avoue-je honteux.

Je ne sais pas pourquoi je me sens gêné de parler de Monsieur Stark devant Wade. Ce n’est pas comme s’il va me juger, mais, cela me fait un peu comme si j’évoque un ex avec sa petite amie… Enfin, son petit ami en l’occurrence… Enfin, ce n’est pas comme si on a ce genre de relation lui et moi de toute façon… Bon après faut dire que si ça ne tient qu’à lui, les choses seront probablement très différentes.

-      Qu’est-ce que je peux bien faire pour te le faire sortir de ta jolie petite tête ? Déclare-t-il soudainement l’air très sérieux. Trop sérieux pour Wade même.

-      Quoi ? Demande-je en m’extirpant de mes pensées.

-      Pour reformuler, comment faire pour que tu ne penses qu’à moi, et que tu arrêtes de penser à Stark ?

-      Oh mais je ne pense pas tout le temps à lui ! Déclare-je mort de honte.

-      Tu ne peux pas me mentir, je suis trop persévérant !

o  « Persévérant ? Ça n’a aucun sens dans ta phrase ! » Se moque-t-il de lui-même.

-      Perspicace peut-être ? Lui tendis-je la perche.

-      C’est ça ! S’exclame-t-il en sautant sur moi pour m’attraper dans ses bras.

Il me serre fort contre lui pendant un long moment. Je suis contraint de le repousser pour pouvoir respirer de nouveau.

-      Wade, tu m’étouffe ! Dis-je entre deux souffles.

-      La puissance de mon amour écrase tout sur son passage ! Réplique-t-il avec fierté.

-      Même moi ?

-      Surtout toi ! Dieu ce que j’aimerais te passer dessus ! S’écrie-t-il.

-      Wade ! Moins fort, dis-je en mettant ma main devant sa bouche.

Le mercenaire rapproche son visage du mien afin de coller ma main sur ma propre bouche. Ma main étant devenu le seul rempart entre mes lèvres et les siennes. Enfin, si on ne compte pas les masques. J’eus un petit mouvement de recul instinctif, car mon cœur bat de nouveau la chamade.

-      Spidey… Je suis sérieux quand je te dis que tu me plais…

-      Wade, soit sérieux, s’il te plait.

-      Je suis on ne peut plus sérieux. Déclare-t-il en posant sa main sur ma poitrine. Ce que tu ressens là… Je le ressens moi aussi.

Il attrape ma main pour la poser contre son torse. Puis il me demande de fermer les yeux et me concentrer sur les battements de son cœur. Je m’exécute, et effectivement, son rythme cardiaque est anormalement élevé. Une constatation qui a pour effet d’accélérer encore plus le mien et d’empourprer mes joues à un point assez inédit. Le mercenaire en profite pour remonter le bas de son masque avant de s’approcher de moi en douceur. Il pose ses mains sur mon visage avant de remonter le mien.

Oh non ! On ne va quand même pas s’embrasser ? Si ? Il ne va pas oser faire ça ici ? Angoissé, stressé, paniqué, je n’ose plus bouger d’un millimètre. Et quand il ose enfin poser ses lèvres sur les miennes, je n’ai ni la force ni la volonté de le repousser. Il m’embrasse en douceur et ne rompt son baiser qu’après quelques délicieuses secondes. Délicieuses ? Depuis quand… Depuis quand suis-je attiré par lui ?

-      Peter, je peux recommencer ?

Je ne sais que répondre à sa question. Oui ? Non ? Avec plaisir ? Franchement, je n’ai aucune idée de ce que je veux.

o  « Qui ne dit mot, consent » S’exclame-t-il de sa petite voix aiguë.

Il se rapproche de moi à nouveau, et colle à nouveau ses lèvres contre les miennes. Cette fois, et sans perdre un instant, il introduit sa langue dans ma bouche. J’avoue, qu’à ce moment-là, je ne sais pas vraiment quoi faire. C’est la première fois que… j’embrasse réellement quelqu’un. Jusque-là, je n’avais échangé que quelques baisers… Enfin, un. Avec Lize… Puis ça s’est terminé aussi vite que ça a commencé… Et avec Monsieur Stark ? Ils n’existent que dans mon imagination. Aussi, je me laisse donc guider par les gestes précis du mercenaire qui, lui, semble particulièrement à l’aise avec ce genre d’exercice. Je sens les mains du mercenaire glisser contre mon bassin afin de me rapprocher de lui. Suite à cela, il les laisse vagabonder sur moi tout en continuant de m’embrasser avec passion. Ses baisers s’enchainent tellement vite que je peine à prendre ma respiration, et j’ai l’impression que je suis sur le point de manquer d’air à chaque instant. A vrai dire, à ce moment-là, je ne sais pas trop si mon cœur va exploser, ou si je vais mourir par suffocation. Mais Wade ne me laisse pas trop le temps de me poser ce genre de question, puisqu’il m’attrape par les hanches afin que je puisse enrouler mes jambes et mes bras autours de lui. Et tout en continuant de me dévorer les lèvres, il marche avec moi dans ses bras et nous nous dirigeons lentement mais sûrement vers… le placard ? Il ne compte tout de même pas… ?

-      Wade ? Tu m’emmène où là ?

-      Vivre le plus beau moment de ta vie, s’exclame-t-il avec ferveur.

Il ouvre le placard et me plaque contre le mur avec violence. Il m’embrasse avec passion et ne me laisse même pas le temps d’en placer une. Et lorsque notre baiser se rompt enfin, j’en profite pour protester :

-      Wade ! On ne va quand même pas… Pas ici…

-      C’est le ici qui te dérange ? Et non pas le avec moi ?

-      … Heu… je… Wade… Tu sais…

-      Tu m’aimes ? me demande-t-il de but en blanc.

-      Je ne sais pas… Admis-je.

-      Tu aimes toujours Stark ?

-      Plus comme avant…

-      Alors tu n’as plus aucune raison de ne pas céder à mes avances ?

-      Je… je…. N’ai jamais… avec…

-      T’en fais pas mon petit chat, ta première fois sera inoubliable !

Il s’approche de moi et colle ses lèvres contre les miennes avec fougue. Je ne sais pas si je dois le repousser. Ou au contraire si je dois me montrer un peu proactif… Mais… Dans un placard sérieusement ? Je sais que les premières fois ne sont pas toujours idéales, mais il ne faut quand même pas exagérer, non ?

-      On est… dans un placard…

-      Et alors ? La première n’a d’idéal que le partenaire, crois-moi.

-      Parce que tu penses être idéal ? Me moque-je un peu afin de me déstresser.

o  « Il marque un point » s’exclame-t-il de sa petite voix aiguë.

-      Il n’y a que toi qui puisse me le dire. Reprend-t-il avec sérieux.

-      Je… ne sais pas… Réponds-je honnêtement.

-      Moi je vais te le dire : la chaleur que tu ressens au creux de tes reins, les papillons dans ton ventre et ton cœur qui bat la chamade, tout ça… Tout ça, mon petit chat, c’est signe que tu m’aimes plus que tout et que tu as envie de forniquer…

o  « Copuler »

-      Baiser…

o  « T’envoyer en l’air »

-      J’ai compris, dis-je pour couper court à son petit jeu.

-      Avec l’homme le plus sexy que tu n’as jamais rencontré.

Dans un sens, il n’a pas tort. Tout ça ? Les frissons qui me chatouillent l’estomac, le cœur qui bat à tout rompre, et la chaleur dans le bas de mon ventre… Je ressens tout ça, et je dois dire que je commence à avoir envie de lui. Ces sensations que je n’ai toujours connu qu’à travers des plaisirs solitaires… Je vais enfin les partager avec quelqu’un… Alors certes, ce n’est peut-être pas l’endroit parfait, ni la personne idéale… Mais, il est vrai… que ce n’est peut-être pas si mal que ça de suivre son instinct, si ?

En tout cas, Wade suit le sien sans hésitation aucune. Il glisse ses mains le long de mon bassin et cherche, par tout moyen, de me retirer mon costume. J’avoue que son air perplexe m’amuse un peu. Le pauvre, s’il cherche une fermeture, il n’est pas sorti de l’auberge.

-      Wade… Touche l’araignée… Dis-je à la fois gêné et excité.

-      Oh petit coquin, s’exclame-t-il avec de mettre sa main sur mes parties intimes.

-      Mais non ! Dis-je en le frappant sur la tête. Je te parle du symbole sur mon costume !

-      Désolé, mais ce n’était pas très clair, s’exclame-t-il en souriant.

Je soupire devant sa bêtise. Sérieusement, même dans des moments comme ça ? Mais très vite, il se rattrape et appuit sur le logo qui orne mon armure de tissue. Mon costume s’étire et tombe sur mes chevilles. Le mercenaire en profite pour retirer le sien, avant de venir m’embrasser tout en enlevant mon masque.

-      Tu es bien plus sexy comme ça… murmure-t-il.

J’en profite pour retirer le sien, et devant son air étonné, je murmure :

-      Toi aussi… Tu es plus sexy comme ça…

-      Et après tu te demandes pourquoi je t’aime sérieusement ! S’exclame-t-il avant de plaquer sa bouche contre la mienne.

Soudainement plus excité qu’auparavant, il me soulève à nouveau avant de me plaquer contre le mur. Et alors qu’il continue ses baisers avec ardeur, il commence à caresser mes parties intimes ce qui me fait sursauter. C’est la première fois que quelqu’un d’autre que moi met la main dessus. Et je dois avouer que j’avais dû mal à me laisser aller… J’ai l’impression d’être frigide, et sincèrement, je ne sais pas quoi faire de mes dix doigts. Je ne sais pas où mettre mes mains sur lui, je ne sais pas quel endroit de son corps j’ai le droit de toucher… Ou même quel endroit, je dois toucher pour qu’il soit… plus excité. Oh certes, j’ai vue tout un tas de films, mais tout ça, ce n’est pas la réalité. Et je ne me sens pas du tout préparé à ça…

-      Laisse-toi guider, me souffle-t-il dans le creux de l’oreille.

Sans doute peut-il sentir ma peur et mon angoisse, mais malgré ça, je dois dire que c’est plus que plaisant. Sentir sa main me caresser en douceur, sa peau contre la mienne, sa langue dans ma bouche. Et malgré le fait que ma peau soit brûlante, je peux sentir des frissons me parcourir là où il passe ses mains.

-      Prépare-toi, chatonne-t-il.

Prêt ? Mon dieu il va déjà ? Je ne sais pas si je suis prêt… Puis, ça va me faire mal… Mais, heureusement pour moi, il porte ses doigts à sa bouche pour les humidifier avant de les présenter à mon intimité. Et c’est en douceur qu’il rentre en moi avec un seul de ses doigts, puis, après quelques mouvements, et quand il estime que je suis habitué, il en insère un deuxième. Puis, au bout de quelques secondes à jouer avec mes limites, il retire ses doigts et me demande d’une voix suave :

-      Prêt pour les choses sérieuses ma petite araignée ?

Non. Je ne le suis pas. Mais, je ne peux pas lui dire. Ce qui est bizarre, c’est que même si je ne me sens pas prêt, dans le même temps mon corps brûle d’envie. Alors je me tais. Après tout, qui ne dit mot consent n’est-ce pas ? Et effectivement, le mercenaire interprète mon silence comme un accord. Il colle son corps contre le mien, et pénètre en moi en douceur. Pourtant, malgré ses gestes lents, la douleur est intense. Et il me laisse quelques instants pour m’habituer à sa présence, avant de commencer les va-et-vient qu’il accélère progressivement. Et plus il va rapidement, et plus je peux sentir le désir monter en moi. Et au bout de quelques minutes seulement, je suis en train d’atteindre le point culminant. Pourtant à son expression et à ses mouvements, j’ai l’impression que ce n’est pas du tout son cas. Quant à moi, j’ai déjà atteint le summum de mon plaisir, et bientôt je me repends sur lui.

-      Oh… Wade… désolé… Murmure-je honteux.

Le mercenaire se stoppe quelques secondes et m’observe avec une grande attention. Pour ma part, je suis satisfait… Et exténué. Deadpool se retire alors de moi, et me dit avec une petite voix :

-      On finira pour moi une prochaine fois…

Il me dépose un tendre baiser auquel je réponds avec passion. Franchement, je ne pensais pas qu’il serait aussi attentionné envers moi. Qu’il prêterait autant attention à mes désirs, mes craintes et mes capacités…

-      Merci Wade…

-      Je t’aime Peter, déclare-t-il en me fixant.

Et alors que Wade penche sa tête vers moi pour m’embrasser, la porte du placard s’ouvre avec fracas. Et avant que j’aie eu le temps de réaliser quoique ce soit, quelqu’un me tire avec violence hors de cet endroit clos. Lorsque je tourne la tête, j’aperçois Monsieur Stark qui a un air furieux peint sur son visage. Oh non ! Tout mais pas ça !

-      Stark ? S’étonne Wade tout aussi perdu que moi.

-      Rhabille-toi, dit-il à mon intention avec un ton bien plus froid qu’à l’accoutumée.

-      Hey ! On était occu…

Mais Monsieur Stark ne lui laisse pas le temps de terminer sa phrase et lui tire en pleine tête avec un de ses propulseurs qui se forme sur sa main et qui est sorti de sa montre. Mort, Wade s’écroule au sol.

-      Wade ! M’écrie-je.

-      Calme-toi, c’est pas comme s’il pouvait crever, déclare-t-il froidement. Enfile ça, et tu viens tout de suite avec moi.

-      Mais ! Tente-je de m’opposer.

-      Grouille ! M’aboi-t-il dessus.

J’enfile les vêtements qu’il me tend. Et c’est à contrecœur que je le suis. Laissant mon amant d’une soirée se reconstituer en douceur.


A suivre


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Bonjour, bonsoir,


Un chapitre un peu plus long que d’habitude, mais c’est probablement celui que vous attendiez tous. Il s’agit enfin de la concrétisation de notre Spideypool ! Mais l’intervention de Stark peut-elle gâcher un amour naissant ?


Pour le savoir, rendez-vous dans le prochain chapitre !


En attendant, si le chapitre vous a plu, n’hésitez pas à me le dire en commentaire, je me ferais une joie d’y répondre.


Sur ce, bonne soirée et bonne lecture !


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[1] Petite référence à Ryan Renolds qui incarne Deadpool au cinéma, mais aussi Green Lantern !

[2] Morgan Stark est le fils d’Edward Stark, le frère de Howard. Convaincu que son père a été trompé par Howard pour vendre ses parts de Stark Industrie, il grandit en ayant une rancœur particulière envers son oncle car il était persuadé que la déchéance et la mort de son père étant directement lié à cet événement. Toutefois, étant très proche de son cousin Tony, celui-ci se lia d’amitié avec lui et ils profitèrent de leur jeunesse pour sortir dans les boites de nuit et les casinos les plus huppés. Mais, rapidement, il épuisa son héritage et compta sur la fortune de son cousin pour vivre. Quand les parents de Tony moururent, ils se sont éloignés ce qui n’a pas empêché Morgan de continuer à mener la grande vie. Plein de dette, il fut acculé et rejoint le syndicat du crime. Après une carrière de Super-méchant (souvent en opposition à Iron Man), il finit par se retirer du monde et vivre loin de tous sans plus jamais donner de nouvelles.

Dans ma version, Morgan, après avoir dilapider sa fortune, s’est plongé dans la drogue et l’alcool et fini par mourir d’une overdose.

[3] Référence au dessin animé éponyme « Martin Matin » qui retrace les aventures d’un petit garçon qui se reveille tous les matins dans la peau d’un personnage différent…

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