Les Ombres et les Murmures

Chapitre 20 : L’ombre et la blessure

831 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/09/2025 10:13

Le silence pesait encore après la gaffe d’Enid. Mon regard croisa celui de Tyler. Je sentais son trouble, sa peur… et quelque chose d’autre.


— Alors c’est vrai, dis-je d’une voix glaciale. Mercredi pourrait être enceinte de toi.


Tyler voulut tendre la main vers moi, mais je reculai. La douleur dans ma poitrine était trop vive.

— Liv, je… je n’ai jamais voulu que ça arrive. C’était avant toi, et ça ne comptait pas…


Mercredi entra alors, le visage fermé, les bras croisés.

— Ne me mêlez pas à ça. Je ne veux rien avoir avec toi, Tyler. S’il y a un enfant, je ne le garderai pas.


Sa voix tranchante résonna dans la pièce. Tyler pâlit, partagé entre la colère et une tristesse qu’il n’arrivait pas à cacher.

— Mercredi… tu n’as pas le droit de parler de cette vie comme ça.


Elle soutint son regard avec un calme glacial.

— C’est mon droit. Et mes choix ne te concernent pas.


Je détournai les yeux, le cœur en miettes. Entendre Mercredi parler ainsi, voir Tyler vaciller devant elle… c’était trop. J’avais l’impression de n’être qu’une ombre, qu’un poids de plus dans ses tourments.


Je quittai la pièce, mes pas résonnant dans les couloirs vides. Mon souffle se brisa en un murmure. Instinctivement, je commençai à chanter “Falling” d’Alicia Keys, ma voix tremblante emplissant l’air. Chaque note portait ma douleur, ma peur, mon sentiment d’abandon.


Ce que j’ignorais, c’est que Tyler, Mercredi, Bianca et Enid m’entendaient depuis le couloir. Ma voix vibrait dans leurs cœurs, et puis soudain… un cri.


Un cri déchirant, échappé de ma gorge.


La pièce s’assombrit brusquement, des flammes noires s’élevèrent autour de moi. Avant que je ne puisse comprendre, des mains invisibles m’arrachèrent à la réalité.


— Non ! hurla Tyler en se précipitant.


Mais il était trop tard. J’avais disparu, engloutie par la noirceur.


Bianca, livide, serra Enid contre elle.

— C’était la Source… la plus puissante force du Mal.


Tyler tomba à genoux, frappant le sol de rage.

— Ramenez-la-moi ! hurla-t-il en appelant les Halliwell.


Dans un tourbillon d’orbes, Piper, Phoebe, Paige et Léo apparurent. Mais leurs visages étaient graves.


— Tyler… gronda Piper.

— Tu te rends compte de ce que tu as fait ? ajouta Phoebe.

— La Source ne prend pas par hasard. C’est ton lien avec l’ombre qui l’a attirée, dit Paige d’une voix dure.


Tyler se leva, le regard fou, les poings serrés.

— Alors aidez-moi ! Je donnerai tout, tout ce que j’ai, pour la sauver.


Mais les sœurs restèrent figées, conscientes que ce combat allait coûter cher… à tous.

La salle où j’avais été emmenée n’était qu’un gouffre d’ombres, les murs recouverts de flammes noires qui pulsaient comme un cœur vivant. La Source se dressait devant moi, silhouette titanesque aux yeux rougeoyants.


— Petite Halliwell… tu es à moi, dit-elle d’une voix caverneuse.


Je serrai les poings, ma respiration haletante. Je sentais l’enfant en moi, sa force, sa fragilité. Et dans mes veines, mes pouvoirs bouillonnaient, m’appelant à les libérer.


— Jamais… tu ne m’auras.


Je levai les mains, une lumière jaillit de moi, pure, violente, presque aveuglante. La Source recula, rugissant sous l’impact. Mon cri déchira l’air alors que mes pouvoirs me traversaient, brûlant mon corps comme du feu liquide.


Soudain, un éclat bleu et doré fendit les ténèbres : Piper, Phoebe, Paige, Léo, Bianca, Enid… et Tyler apparurent.


— LIV ! hurla Tyler, courant vers moi.


La Source, blessée, tenta une dernière attaque, mais ensemble, les sœurs Halliwell lancèrent un sort d’union, Tyler bondit devant moi comme un bouclier, et Bianca projeta ses énergies pour me protéger. L’entité maléfique hurla, fissurée par la lumière, et disparut dans un torrent de flammes sombres.


Le silence tomba.


Je titubai, épuisée, mes forces me quittant peu à peu. Tyler me rattrapa avant que je ne touche le sol. Ses yeux étaient embués de larmes, ses bras serrés autour de moi comme s’il avait peur que je disparaisse à nouveau.


— Pardonne-moi, souffla-t-il d’une voix brisée. Pardonne-moi pour mes erreurs, pour mes doutes… je ne veux que toi.


Je posai ma main tremblante contre sa joue.

— Je te pardonne, Tyler… parce que je t’aime. Et parce qu’on est plus forts ensemble.


Un sourire fragile traversa son visage. Mais mes paupières devinrent lourdes, mon corps cédant sous le poids de la magie.


— Liv ! cria-t-il, paniqué.


Je m’évanouis dans ses bras, ma tête reposant contre son torse. Mon dernier souvenir fut le battement de son cœur, rapide et désespéré, comme une promesse de ne jamais me laisser tomber.


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