Tokyo Mew Mew : L'éveil du tigre blanc
Chapitre 18 : La longue journée de Ichigo !
5017 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 06/05/2025 19:02
Le soleil du matin traversait doucement les rideaux de la chambre d’Ichigo, illuminant la pièce d’une lueur chaleureuse. Pourtant, l’ambiance dans la chambre n’avait rien de paisible. Ichigo, les cheveux en bataille, fixait son bureau couvert de cahiers fermés, le regard vide et la bouche légèrement entrouverte.
— "Dernier jour des vacances…" souffla-t-elle, décomposée. — "Et j’ai encore rien commencé !"
Une goutte de sueur imaginaire glissa sur sa tempe tandis qu’elle se jeta sur sa chaise de bureau. Elle ouvrit en panique son agenda, puis ses manuels scolaires. Une pile entière de devoirs l’attendait, impitoyable. Sans réfléchir, elle saisit son téléphone et appela la première personne qui lui vint en tête.
— "Moe ! Dis, tu peux venir m’aider ? J’ai genre… tout à faire, là, et je panique !"
— "Oh euh… désolée Ichigo, j’suis aussi grave en retard de mon côté. Je crois qu’on est toutes dans la galère." fit Moe complètement à bout de nerf
— "C’est une blague, c’est une blague…" désespéra Ichigo
Paniquée, Ichigo tenta un second numéro.
— "Miwa ? T’es dispo pour une petite session devoirs express ?"
— "J’voudrais bien, mais… je suis à Okinawa pour le week-end avec mes parents." se désola Miwa
— "Okinawaaa ?!" gémit Ichigo en s’effondrant sur son bureau.
À bout, elle appela Lucie, sa dernière chance.
— "Lucie ? Dis-moi que t’es libre et prête à sauver une âme en détresse." demanda désespérer Ichigo
— "Je suis déjà en chemin", répondit Lucie avec douceur à l’autre bout du fil. — "J’ai apporté des pâtisseries pour tes parents. Et je me suis dit que tu n’aurais rien touché niveau devoirs, alors…"
Ichigo eut un petit sourire de soulagement mêlé à de la honte.
— "C’est pour ça que t’es la meilleure…"
Trente minutes plus tard, Lucie arriva, souriante, une boîte de pâtisseries raffinées à la main. Elle fut accueillie chaleureusement par les parents d’Ichigo, avant de monter dans la chambre de son amie. Ichigo l’attendait en tailleur au sol, manuels éparpillés autour d’elle comme après une tempête.
— "Tu veux commencer par quoi ? Japonais ?" proposa Lucie.
— "Avec plaisir. Je sens que je vais m’arracher les cheveux sinon." fit Ichigo
Lucie s’installa calmement à côté d’elle, sortit ses propres notes pour lui montrer des exemples et se mit à lui expliquer les points essentiels de grammaire. Ichigo l’écoutait avec une concentration presque religieuse — un exploit.
Puis vint l’anglais, que Lucie rendait presque amusant avec ses anecdotes et sa manière posée d’expliquer.
Profitant d’un moment de flottement, Ichigo leva les yeux vers Masha, qui voletait tranquillement près de la fenêtre.
— "Masha ? Tu pourrais m’aider avec les maths ? T’es un robot, non ? Ça doit être simple pour toi." fit Ichigo pleine d'espoir
— "Mission acceptée !" répondit le petit robot tout fier, tournant sur lui-même avec enthousiasme.
Il s’approcha du cahier de mathématiques, l’observa quelques secondes… puis saisit un crayon et se mit à dessiner des étoiles, des cœurs, et même un chibi d’Ichigo et Lucie dans un coin de la feuille.
— "Masha nooon !" s’exclama Ichigo en essayant de récupérer son cahier.
Lucie explosa de rire. Un vrai rire cristallin, sincère, contagieux.
— "On dira que c’est l’intention qui compte ! Allez, concentre toi, je vais t’aider."
Grâce à Lucie, Ichigo réussit à compléter quatre matières. La panique s’était calmée, et la matinée avait presque pris un air d’étude conviviale.
— "Bon, je te laisse pour aujourd’hui. J’ai encore des choses à faire cet après-midi."
— "T’es une déesse, Lucie. Merci… vraiment."
Lucie lui adressa un petit sourire tendre et un clin d’œil avant de quitter la pièce.
À peine eut-elle franchi la porte qu’Ichigo soupira, prenant une courte pause. Mais elle se ressaisit rapidement.
— "Allez, plus que… six matières."
Elle reprit son téléphone et rappela Moe, espérant qu'elle ait un peu de temps maintenant.
— "Moe ? Tu pourrais m’aider sur deux ou trois trucs, là ? J’ai pas tout compris en histoire…"
— "Ouais, j’peux t’aider vite fait… mais t’as vu le nouveau drama dont tout le monde parle ?"
Et en quelques minutes, les devoirs furent oubliés. La conversation dériva vers les acteurs mignons, les intrigues tordues et les scènes qui avaient fait pleurer Moe.
Ichigo roula des yeux.
— "C’est officiel. J’suis foutue."
Du côté des aliens, Quiche, Pie et Tart s’étaient installés dans une maison humaine, perdue dans une ruelle calme. Elle avait l’apparence banale d’une habitation de banlieue, mais Tart y avait déployé un champ de dissimulation : aucun humain ne pouvait les voir ou les détecter. C’était devenu leur repaire temporaire.
Quiche était affalé sur un coussin au sol, dégustant une glace pilée rose fluo, les yeux fixés sur Tart.
— "Qu’est-ce que c’est, Tart ?" demanda-t-il entre deux cuillères. — "C’est fait par les humains…"
Pie, assis sur une chaise droite, dégustait lui aussi une glace pilée, sans rien dire, le regard neutre.
Tart, à genoux devant le ventilateur, laissa ses cheveux voler légèrement sous le souffle chaud de l’appareil.
— "C’est intéressant, non ?" répondit-il, souriant. — "Et ne t’en fais pas, j’ai créé un bouclier. Aucun humain ne peut nous voir ici."
Quiche posa sa coupe de glace sur la table basse avec un soupir agacé.
— "Enfin bref…" Il secoua son haut, collé à sa peau par la moiteur. — "Pourquoi fait-il si chaud ici ?"
À cet instant, la télévision dans un coin de la pièce s’alluma toute seule, projetant des images satellites de la Terre. Un bulletin spécial parlait de l’augmentation des températures globales.
Pie montra l’écran du doigt.
— "Regardez. Voilà la preuve. L’environnement se dégrade rapidement. La couche d’ozone s’affaiblit, le climat devient instable, chaud et humide. Les humains sont à blâmer."
Quiche hocha lentement la tête, le regard sombre.
— "L’humanité détruit tout, dès qu’elle en a les moyens."
Tart observa l’écran un moment, puis détourna le regard vers un petit carillon suspendu près d’une fenêtre entrouverte. Une brise douce fit résonner ses clochettes, provoquant un tintement cristallin.
— "Mais… ils font aussi des choses bien, parfois." dit-il doucement. — "C’est joli, non ?"
Quiche continua de secouer son haut d’un air agacé.
— "Ouais…"
Pie haussa les épaules.
— "Aucun intérêt."
Tart se leva brusquement, visiblement agacé par leur indifférence.
— "On ne devrait pas plutôt mettre au point une stratégie pour éradiquer les humains ?"
Quiche s’allongea de tout son long sur le sol en gémissant.
— "Je passe mon tour. Il fait trop chaud."
Pie se leva à son tour, l’air calme et distant.
— "Désolé. Moi aussi. J’ai des recherches à terminer."
Les deux posèrent leurs mains sur les épaules de Tart, un sourire faussement compatissant sur les lèvres.
— "Bon courage ! Fais du bon boulot." dirent ils en chœur.
Ils échangèrent un regard complice, hochèrent la tête et tournèrent les talons pour s’en aller.
Mais Tart les rattrapa, se plaçant devant eux, les bras tendus comme une barrière humaine.
— "Hé ! Attendez ! Pourquoi vous ne m’aidez pas ?!"
Quiche haussa un sourcil, l’air moqueur.
— "Quoi ? Tu as une objection ?"
— "Oui ! La chaleur n’a rien à voir avec le travail !" répliqua Tart, vexé.
Pie réfléchit brièvement.
— "Il a raison. C’est vrai qu’on devrait choisir quelqu’un."
Quiche croisa les bras.
— "Alors, qu’est-ce qu’on fait ?"
Un éclair de malice passa dans les yeux de Pie.
— "Dans ce cas… que diriez-vous de décider avec une tradition terrienne ? Le… pierre-feuille-ciseaux ?"
Tart bondit presque de joie.
— "Le pierre-feuille-ciseaux ? Comme tu veux ! Et toi, Quiche ?"
Quiche les regarda, l’air perplexe.
— "Pierre-feuille-ciseaux ? Qu’est-ce que c’est ?"
Pie cligna lentement des yeux.
— "Tu es venu sur Terre bien avant nous…"
Tart éclata de rire.
— "Et tu ne sais même pas ça ?!"
Avec un soupir, Pie et Tart lui expliquèrent les règles du jeu, gestes à l’appui. Quiche les observa attentivement, puis esquissa un sourire confiant.
— "Ah, je vois. C’est facile."
— "Bien. Commençons." déclara Pie.
Tous trois levèrent la main.
— "Les mains en pierre… Pierre ! Feuille ! Ciseaux !" firent ils tous en cœur
Premier tour. Tous firent pierre. Match nul.
Deuxième tour.
Quiche et Pie sortirent feuille, Tart fit pierre.
— "Ha ! C’est perdu pour toi, Tart." dit Pie, presque amusé.
Quiche tapota l’épaule de Tart avec un sourire narquois.
— "Bien. On compte sur toi."
Avant que Tart n’ait pu protester, Pie et Quiche s’envolèrent, disparaissant dans le ciel en quelques secondes.
Depuis les airs, Pie jeta un œil vers Quiche.
— ""Ce Quiche… il disait ne pas connaître le jeu. Mais il a très bien joué ensuite.""
Un sourire en coin flotta sur son visage avant qu’il ne disparaisse lui aussi, laissant Tart seul dans la chaleur étouffante de la maison humaine.
— "Tch… J’aurais dû leur faire tirer à la courte paille…" marmonna Tart en râlant.
Tart, désormais seul après la séparation avec les autres aliens, survolait distraitement la ville. Le soleil tapait fort ce jour-là, et l'air était lourd. Il finit par repérer un petit coin de forêt à la lisière de la ville et décida d’y descendre, en quête d’un peu de fraîcheur. En atterrissant dans l’ombre des arbres, il grogna :
— "Il y a forcément une méthode pour exterminer l’humanité… Et en plus, il fait vraiment trop chaud."
Autour de lui, les cigales stridulaient à plein volume, remplissant l’air de leur chant assourdissant. Agacé, il leva les yeux au ciel, s’exclama :
— "Taisez-vous !"
À sa grande surprise, les cigales cessèrent aussitôt leur vacarme, plongeant la forêt dans un silence presque inquiétant. Intrigué et légèrement satisfait, Tart esquissa un sourire et balaya les environs du regard.
— "Je viens d’avoir une bonne idée…"
Pendant ce temps, Ichigo tentait de se concentrer sur ses devoirs, étalés en désordre sur sa table. La chaleur estivale, combinée à son manque de motivation, n’arrangeait rien à son efficacité. Elle fut rapidement interrompue par un appel de Miwa, partie en voyage à Okinawa.
— "Dis, Ichigo, tu veux quoi comme souvenir ?" demanda Miwa
Après une courte conversation, elle raccrocha, mais à peine le téléphone reposé, il sonna de nouveau. Cette fois, une camarade lui proposait d’aller se baigner. Puis une autre, et encore une autre. Trois appels en tout, tous pour la même raison. À chaque fois, Ichigo refusa poliment, prétextant être trop occupée. Quand le cinquième appel arriva, elle répondit, agacée, avant même de vérifier qui était au bout du fil :
— "J’ai dit que j’étais occupée aujourd’hui !"
Un silence s’installa, suivi d’une voix familière et calme.
— "Désolé… Je vais raccrocher."
Ichigo blêmit. C’était Masaya. Paniquée, elle balbutia :
— "C’est que… je ne pensais pas que c’était toi ! Je parlais à ma mère ! Oui, c’est ça, ma mère ! Alors… qu’y a-t-il ?"
Masaya hésita, puis demanda :
— "Tu as du temps libre aujourd’hui ?"
Sans réfléchir, elle répondit instinctivement :
— "Oui."
— "Il y a un film que je veux voir", reprit-il. — "La dernière séance est aujourd’hui. Alors, je me suis dit… pourquoi ne pas y aller ensemble ?"
Ichigo sentit son cœur s’accélérer.
— "Ah, je vois…"
— "Tu as autre chose de prévu ? Tu n’es pas obligée, tu sais." fit-il
— "Hum… eh… bien… Masaya, tu as fini tous tes devoirs, toi ?"
— "Hein ? Tu ne les aurais pas encore finis ? Dans ce cas…" dit il
— "Ce n’est pas ça ! Je viens de les finir ! Où est-ce qu’on se retrouve ? 13h, devant la gare ? Très bien, à tout à l’heure !"
Elle raccrocha, puis se laissa tomber en arrière sur sa chaise, les bras en croix. Qu’est-ce qui lui avait pris ? Il lui restait encore six matières à terminer, malgré l’aide précieuse de Lucie pour les quatre premières. Mais après tout… si elle rentrait directement après le film, elle aurait encore le temps de tout finir. Du moins, elle l’espérait.
Un peu plus tard, Ichigo sortit de chez elle, son sac en bandoulière, et se rendit à la gare à l’heure convenue. Elle aperçut Masaya qui l’attendait déjà et accéléra le pas.
— "Désolée pour l’attente… Je t’ai fait attendre ?" demanda Ichigo
— "Non, je viens juste d’arriver aussi", répondit Masaya avec son sourire habituel.
Ichigo, rassurée, lui sourit en retour.
— "Tant mieux."
— "Très bien, allons-y ?" demanda Masaya
— "Oui." fit Ichigo
Mais au moment même où ils s’apprêtaient à partir, le téléphone d’Ichigo vibra dans sa poche. Masaya, toujours calme et compréhensif, l’invita à répondre si c’était important. Elle décrocha.
— "Ichigo, à l’aide !"
C’était la voix affolée de Retasu. En arrière-plan, elle pouvait entendre les autres filles crier, paniquées.
— "Qu’est-ce qui se passe, Retasu ?"
Masaya, inquiet, s’approcha.
— "Il s’est passé quelque chose ?"
Ichigo hocha la tête, désolée.
— "Oui… Je suis désolée, Masaya. Il semblerait que mes amies aient des soucis, alors je…"
— "Tu ferais mieux d’y aller", dit-il doucement.
Ichigo le remercia d’un regard sincère avant de se tourner pour partir. Alors qu’elle s’éloignait, Masaya l’appela une dernière fois :
— "Fais attention à toi."
Elle acquiesça, puis s’élança, son cœur battant à tout rompre.
Ichigo arriva au Café Mew Mew, essoufflée, les yeux écarquillés par l'inquiétude. Elle se précipita à l'intérieur, cherchant du regard ses amies. Ce qu’elle découvrit la laissa sans voix : le café était totalement inondé. De l’eau partout.
Face à elle se tenaient Retasu, Pudding, Mint, Zakuro… et Lucie, en plus de Ryo et Keiichiro, ce dernier portant une boîte remplie de tuyaux de plomberie.
— "Ichigo !" s’écrièrent les filles à l’unisson.
— "Tu es venue !" ajouta Pudding, rayonnante malgré la situation.
— "Pudding a cassé la tuyauterie du café…" soupira Retasu, gênée.
— "Alors Ichigo, on te laisse gérer le reste !" lança Mint avec désinvolture.
Ichigo resta figée, interloquée. — "Et… les Aliens ? Les Chimera Anima ?"
Ryo, une clés à molette dans chaque main, la regarda avec scepticisme. — "Quelles sottises racontes-tu ?"
Keiichiro, plus calme, lui adressa un sourire : — "Tu nous sauves, Ichigo. On peut aller réparer les tuyauterie maintenant."
— "Fais quelque chose pour l’eau, s’il te plaît." ajouta Ryo avant de disparaître avec Keiichiro vers l’arrière-boutique.
Ichigo recula d’un pas. — "Je… je rentre."
Mais à peine avait-elle tourné les talons que Retasu, Pudding, Mint et Lucie lui attrapèrent les bras pour la retenir.
— "Tu ne t’enfuiras pas !" cria Pudding.
— "Nous ne pouvons pas nettoyer toute cette eau sans toi !" supplia Retasu.
Lucie, ajouta d’un ton calme : — "Au moins tu peux nous aider pour l’aide que je t’ai apportée avec tes devoirs, non ?"
— "Abandonne." trancha Mint avec un sourire triomphant.
Ichigo, prise au piège, soupira avec désespoir. — "Mais euh…"
Après un long moment d’efforts collectifs, le sol du café commença enfin à sécher. Ichigo, agenouillée, essorait une serpillière, le visage ruisselant de fatigue.
— "On a bientôt fini…" souffla-t-elle. Puis, levant les yeux vers ses coéquipières, elle les observa une à une, en silence, les idées en tête.
<<Bon… réfléchissons bien. Il me reste encore six matières à terminer. Il me faut de l’aide.>>
Elle jeta un regard à Pudding. <<Impossible, elle est encore en primaire.>>
Puis elle observa Retasu, qui fouillait le sol à la recherche de ses lunettes. <<Retasu est studieuse… Elle pourrait faire mes devoirs.>>
Elle tourna la tête vers Mint, occupée à fixer Zakuro avec admiration. <<Mint a reçu une bonne éducation par des tuteurs privés… ça pourrait le faire.>>
Son regard glissa enfin sur Zakuro. <<Elle est sérieuse. Ce serait mon meilleur pari.>>
Puis ses yeux se posèrent sur Lucie, toujours concentrée à essuyer le sol avec rigueur. Ichigo la vit s’essuyer le front, fatiguée mais dévouée. <<Lucie m’a déjà énormément aidée pour les quatre premières matières… Elle explique bien, c’est clair, mais je ne peux pas toujours abuser de sa gentillesse… Essayons quelqu’un d’autre d’abord.>>
Déterminée, Ichigo s’approcha de Zakuro. — "Zakuro, j’ai une faveur à te demander. Tu vois… l’école reprend demain et il me reste beaucoup de devoirs. Je voudrais vraiment les finir à temps, mais avec tout ce qu’on fait pour protéger la Terre…"
Zakuro la coupa sèchement : — "Et ?"
— "S’il te plaît, Zakuro, aide-moi à faire mes devoirs !" supplia Ichigo à Zakuro
— "Non." répondit-elle aussitôt, l’air impassible.
Déçue, Ichigo soupira. <<C’est vrai… Zakuro n’est pas du genre à aider les autres facilement.>>
Elle se tourna alors vers Mint : — "S’il te plaît, Mint ?"
Mint afficha un sourire espiègle : — "Oh ? Quand on me demande ce genre de choses… Je devrais peut-être en profiter un peu. Hmm… Si tu t’inclines devant moi cent fois par matière, alors peut-être que…"
— "Cent fois par matière ? Je ne suis pas idiote…" grogna Ichigo, agacée.
Elle fonça alors vers Retasu : — "Retasu, s’il te plaît, aide-moi."
Retasu détourna les yeux, embarrassée : — "Euh… Ichigo, je pense que les devoirs sont utiles seulement si on les fait soi-même… Donc je ne peux pas t’aider. C’est pour ton bien. Je suis désolée… désolée… vraiment désolée… "
— "C’est bon, c’est bon…" lâcha Ichigo, résignée.
Dépitée, elle tenta une dernière chance : Keiichiro.
Elle demanda à Keiichiro : — "Keiichiro, tu pourrais m’aider à faire mes devoirs ?"
— "Pas de problème. Ce n’est pas compliqué." dit Keiichiro d'un ton posé.
Ichigo s’éclaira : — "Vraiment !?"
Keiichiro lui adressa un sourire navré : — "C’est ce que j’aimerais te dire… mais on m’a demandé d’être juge dans un tournoi culinaire. Et si tu demandais à Lucie… ou à Ryo, peut-être ?"
Comme par hasard, Lucie et Ryo s'approchèrent de Ichigo au même moment.
— "Je t’ai déjà aidée pour tes quatre premières matières, mais ça ne me dérange pas de t’aider pour les autres." dit Lucie en s’approchant doucement.
Ichigo ouvrit la bouche, touchée par sa générosité, mais Ryo posa doucement sa main sur l’épaule de Lucie, comme pour dire qu’elle en avait déjà assez fait. Il lança un regard à Ichigo, puis leva deux doigts en signe de paix.
— "C’est bon ?" demanda Ichigo, confuse.
— "Deux mille yens par matière." répondit Ryo d’un ton parfaitement sérieux.
Ichigo s’étrangla : — "Quoi !? Pourquoi tu es si méchant ?! En plus tu empêches Lucie de m’aider !"
Les mains derrière la tête, Ryo haussa les épaules avec un sourire en coin : — "Je suis peut-être ton patron, mais je suis aussi un homme d’affaires."
Il se retourna, son sourire s’élargissant un peu : — "Je plaisante. Tu dois faire tes devoirs toi-même."
Ichigo cria, en le pointant du doigt : — "Démons ! Vous êtes tous des démons ! Seule Lucie est un ange, et vous m’arrachez mon ange !"
Lucie, confuse, jeta un regard à Ryo qui lui fit signe qu’il voulait lui parler en privé. Sans un mot, elle le suivit pendant qu’Ichigo se lamentait encore sur le sort cruel qu'on lui infligeait.
Lucie suivit Ryo jusqu'à l’arrière du café, là où la lumière était plus tamisée, loin du bruit des serpillières et des éclaboussures d’eau. Il s’arrêta près de l’évier encore humide, les bras croisés, l’air pensif. Lucie l’observa un instant avant de briser le silence.
— "Eh bien… tu adores taquiner Ichigo, on dirait" dit-elle doucement, un sourire en coin sur les lèvres. Puis, dans un geste taquin, elle leva la main et posa doucement son doigt sur le nez de Ryo : — "Tu as l’air de beaucoup tenir à elle. "
Ses mots étaient légers, mais il y avait dans sa voix une infime teinte de douleur, presque imperceptible. Elle garda pourtant son sourire, comme si elle refusait de laisser paraître ce pincement au cœur.
Ryo haussa un sourcil, la regardant avec un mélange d’amusement et de surprise. Il attrapa doucement le poignet de Lucie pour écarter son doigt de son visage, puis répondit d’un ton calme mais franc, fidèle à lui-même : — "Je tiens à tout le monde ici. Ichigo, c’est… une idiote au bon cœur. Quelqu’un doit bien la secouer de temps en temps."
Il marqua une pause, laissant retomber sa main dans sa poche. Il détourna légèrement les yeux, l’air pensif, comme s’il cherchait les bons mots. Lucie, elle, le fixait sans détour.
— "Mais" reprit-il, en plantant soudainement son regard dans le sien : — "ne crois pas que je ne vois pas tout ce que toi tu fais pour elle… et pour tout le monde. Tu ne passes pas inaperçue, Lucie."
Lucie cligna des yeux, un peu déstabilisée par la sincérité inattendue de son ton. Elle baissa les yeux un instant, touchée malgré elle.
— "Je fais ce que je peux. Je veux juste être utile, faire partie de cette équipe. Ichigo a quelque chose de solaire, je comprends pourquoi tout le monde gravite autour d’elle. Moi… je suis plus en retrait. C’est peut-être mieux comme ça." fit Lucie.
Ryo s’appuya contre le mur, bras croisés de nouveau, l’air un peu plus sérieux :
— "Tu dis ça, mais t’es bien plus qu’un “retrait”. Sans toi, Ichigo aurait rendu ses devoirs en 2040." il esquissa un léger sourire moqueur. Puis, après un silence : — "Tu veux toujours faire passer les autres avant toi. C’est noble… mais dangereux."
Lucie leva les yeux vers lui, légèrement surprise :
— "Dangereux ?"
— "Ouais. Parce que si tu t’oublies trop, y’a personne pour te ramasser quand tu t’écroules." Il haussa les épaules : — "Et je déteste voir les gens que j’apprécie souffrir. Même quand ils essaient de le cacher derrière un sourire." fit Ryo
Lucie sentit ses joues rosir légèrement, son cœur battant un peu plus vite. Elle détourna brièvement le regard, émue par cette attention inattendue :
— "Tu… tu es plus gentil que tu ne veux bien le faire croire."
Ryo eut un petit rire discret :
— "Ne dis pas ça trop fort, ça ruinerait ma réputation."
Lucie rit à son tour, plus légère. Elle le regarda à nouveau, les yeux brillants d’une douce émotion :
— "Merci, Ryo. Vraiment."
Il hocha la tête, l’air plus sérieux à présent :
— "Tant que tu restes fidèle à toi-même, Lucie… t’as déjà tout ce qu’il faut."
Et dans ce bref moment suspendu, alors que le reste du monde s’activait encore à nettoyer le chaos, un silence complice s’installa entre eux. Un silence qui en disait long...mais le silence fut de courte durée.
Alors que le calme régnait dans la salle principale du Café Mew Mew, la voix électronique de Masha retentit soudainement, brisant l’atmosphère tranquille :
— "Chimera Anima détectée ! Apparition signalée à proximité !"
Alertés par l’appel, Lucie et Ryo firent irruption dans la pièce. Ichigo, qui venait tout juste de souffler un peu, croisa les bras, bougonneuse.
— "Vous ne pouvez vraiment pas me laisser souffler, hein…"
Mais elle n’eut pas le temps d’ajouter quoi que ce soit. Lucie, Retasu, Pudding, Mint et Zakuro la dépassèrent à toute allure, chacune fonçant vers la sortie. Ichigo les suivit en courant, un soupir de résignation aux lèvres.
À peine les Mew Mew franchirent elles le seuil du café qu’un son strident et insupportable les frappa de plein fouet. Leurs mains se plaquèrent instinctivement contre leurs oreilles, chacune grimaçant sous la douleur. Le son était aigu, presque paralysant, particulièrement pour leurs sens exacerbés de Mew Mew.
Malgré la souffrance, elles parvinrent à se transformer, une par une, en franchissant la barrière de douleur. L’éclat de leurs cristaux résonna dans l’air brûlant de l’après-midi.
Guidées par l’origine du son, elles finirent par atteindre une petite forêt proche. Ichigo scrutait les environs, en quête de leur adversaire, lorsque Zakuro, d’un signe de tête, désigna un arbre.
— "Là", dit Zakuro sobrement.
Perchée sur le tronc, une cigale géante trônait, ses ailes vibrant à une fréquence qui faisait presque trembler l’air. L’hypersensibilité des oreilles des Mew Mew transformées les rendait particulièrement vulnérables à ce bruit assourdissant.
— "Tu pourrais te taire ?!" s’écria Ichigo, exaspérée.
À leur grande surprise, l’insecte géant obéit. Un silence temporaire s’installa.
— "Cette fois, la Chimera Anima est… une cigale", constata Retasu.
— "Il a l’air super faible !" fit remarquer Pudding en sautillant sur place.
— "C’est clair", grogna Mint. — "Un peu de challenge aurait été mieux…"
— "Ne vous laissez pas berner", les mit en garde Lucie. — "Même un adversaire faible peut cacher un piège."
Un rire narquois fendit les feuillages. Dans un arbre voisin, assis nonchalamment sur une branche, Tart dégustait une glace avec un air moqueur.
— "Tch. Fermez-la un peu, vous êtes venues drôlement vite malgré cette chaleur."
— "Tart !" dirent-elles toutes en même temps, d’un ton agacé.
— "Pourquoi tu as créé cette Chimera Anima ?!" s’énerva Pudding.
— "Il a fait ça pour nous embêter, c’est sûr !" ajouta Mint, les bras croisés.
— "J’ai pas que ça à faire, moi !" renchérit Ichigo.
Tart descendit calmement de sa branche, toujours aussi décontracté.
— "Relax, je suis pas venu me battre aujourd’hui. Il fait trop chaud pour ça. Je pense même rentrer tranquillement…"
Lucie, toujours aux aguets, resserra sa prise sur son arme.
— "C’est impossible… Tu prépares quelque chose."
Un sourire en coin se dessina sur les lèvres du garçon extraterrestre.
— "T’as raison, Mew Mew rouge. Toi au moins, t’es pas tombée dans le panneau. Vas-y, Chimera !"
À cet instant, la cigale s’écarta brusquement du tronc et se jeta sur les Mew Mew. Sa première attaque fut évitée de justesse, mais la suivante ne leur laissa aucune chance. Des lames d’énergie en forme d’ailes fusèrent dans leur direction, lacérant l’air… et blessant plusieurs d’entre elles, qui tombèrent au sol.
La cigale, prenant de l’altitude, se mit à frotter ses ailes. Des ondes sonores puissantes déferlèrent sur les Mew Mew, les forçant à se recroqueviller, les mains sur les oreilles, submergées par la douleur.
Lucie fut la première à se relever, suivie d’Ichigo. Les yeux flamboyants, Lucie activa son attaque signature :
— "Love Roar Impact !"
L’onde de choc en forme de cœur percuta la cigale, la déstabilisant. Ichigo profita de l’ouverture pour brandir son arme. Lucie, déterminée, leva son CherryHeart Rod, canalisa l’énergie de ses coéquipières au sol, et la transféra dans l’arme d’Ichigo.
— "Ichigo, maintenant !" hâta Lucie
Dans un éclair de lumière pure, Ichigo libéra le pouvoir de purification, frappant la Chimera Anima de plein fouet. L’insecte poussa un dernier cri strident avant de s’évaporer en poussière d’énergie.
Les autres Mew Mew se relevèrent, un peu vacillantes, mais impressionnées.
— "Vous avez été incroyables", souffla Retasu.
— "Impressionnant travail d’équipe", ajouta Mint en haussant un sourcil.
— "Trop cool !" cria Pudding.
Mais Tart n’avait pas encore dit son dernier mot. Alors qu’il s’éloignait, il s’arrêta, un sourire carnassier aux lèvres.
— "Bon, je m’en vais. Mais avant ça… amusez-vous bien."
Il leva la main, et une multitude de cigales géantes surgirent des arbres alentours, prenant leur envol en direction de la ville.
— "Tart !" s’écria Ichigo.
— "À bientôt !" lança-t-il avant de disparaître.
Les filles restèrent interdites un instant, puis comprirent : elles allaient devoir se disperser pour neutraliser chaque Chimera Anima avant qu’elles ne causent des dégâts.
— "Non, non, non…" gémit Ichigo. — "Mes devoirs… je devais les finir ce soir !"
Mais les autres Mew Mew étaient déjà parties en mission, déterminées. Ichigo n’eut d’autre choix que de les suivre en courant, la panique dans les yeux.
— "Attendez-moiii !"