Lettres de Kamura

Chapitre 23 : Chapitre XXIII — Vingt-troisième lettre

422 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 20/03/2023 21:08

Chapitre XXIII

Vingt-troisième lettre

 


Chère Nozomi,

Je connais très bien la coutume qui veut que les chasseurs rédigent des lettres pour leur entourage avant de partir au combat, pour ne pas mourir avec des regrets. Mais à chacune des lettres que je reçois et dans lesquelles tu m’informes de ton départ pour une traque, je ne peux m’empêcher de me dire qu’il s’agit peut-être de la dernière que je recevrai de toi.

Je tente de me réconforter en me disant que tu es toujours revenue de tes chasses. Qu’il se soit agi de petits comme de grands monstres, de menaces terribles ou bien de quêtes de routine, jamais tu ne t’es laissée vaincre. Même lorsque tu as quitté Kamura pour affronter la narwa, ou encore la Mère de Tous, tu partais avec le sourire et la conviction que tu reviendrais parmi nous.

Pourtant, aujourd’hui, en lisant cette lettre, je dois t’avouer que j’ai eu mal au cœur.

Que deviendrons-nous si tu disparaissais ? Si ce shagaru magala t’ôtait la vie, que resterait-il de toi ?

Tous ici guettent ton retour avec autant d’appréhension que d’impatience, moi la première. Mais savent-ils tout des épreuves que vous endurez, tes compagnons et toi, ou bien suis-je la seule que tu informes par tes lettres ? Je n’ose leur demander, par crainte d’accroître leur inquiétude.

J’ai déposé de nombreuses offrandes sur les autels de tes ancêtres afin qu’ils te protègent dans ta quête. J’ignore si cela est inapproprié de la part d’une étrangère telle que moi, mais j’ose espérer qu’ils ne m’en voudront pas de souhaiter la réussite de mon amie…

Toutes mes pensées vont vers toi et tes compagnons d’armes. Puissiez-vous mener votre tâche à bien, et rentrer sains et saufs à l’avant-poste.

Et pour finir, sache que jamais je ne t’en voudrais d’évoquer Astera, Seliana et tout du Nouveau Monde. Je n’aime pas en parler, mais je comprends que ces terres inconnues pour toi te fassent autant rêver. Un jour, peut-être je répondrai à tes questions et t’évoquerai ces terres lointaines. Pour l’heure, je désire avant tout que tu me reviennes en bonne santé.

Prends soin de toi, et fais attention, s’il te plaît.

Dylis.

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