Le rite du clan du Givre

Chapitre 1 : le rite du clan du Givre

Chapitre final

3376 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 23/07/2023 16:11

Le rite du clan du Givre


Cette fanfiction participe au Défi d’écriture du forum Fanfictions .fr : Le Lieu Sacré - (septembre octobre 2022).


Dans les forêts du Givre éternel, les pins cherchaient toujours à percer le soleil. Leurs quelques branches — preuves de leur résilience face à un hiver sans fin — filtraient les lueurs du jour, ne laissant que quelques rayons illuminer la poudreuse.

Là, au milieu des racines dégagées et des carcasses des arbres ayant cédé sous le vent, poussait une flore étonnante dans un sol froid solide comme de la roche. Des fougères argentées, du lilas aux couleurs des nuages et une mousse étoilée lavande qui parcourait rochers et troncs. La vie dans ces terres semblait bien trop fragile et délicate pour son environnement. Chaque fleur, aussi belle fut-elle, cohabitait avec un arbuste dégarni ou une pousse épineuse. L'absence de feuillage dans ces forêts n'était pas pour autant le signe de la mort et du déclin, c'était une marque de courage.

Sous un faisceau pâle et l'ombre d'un grand frère, un jeune arbrisseau avait renoncé à l'inatteignable feu pour se tourner vers la terre. Ses nombreuses branches s'étaient repliées, laissant ses doigts bruns couverts de gel protéger ceux qui n'avaient pas la force de résister aux rafales. Pour un Homme, ce n'était là qu'une simple boule aux extrémités enlacées et sèches, une pousse frêle qui n'avait pas survécu à l'hiver. Pour les habitants du Givre éternel, c'était un noble guerrier, dont le bouclier de bois protégeait la vie. Les branches recourbées caressaient les feuilles des fougères, les champignons et les rondins abandonnés. Et lorsque le soleil contemplait ces extrémités couvertes de givre, l'eau ruisselait lentement depuis l'arbuste vers le sol, apaisant ses protégés et offrant à la plus petite faune une eau pure.

C'était donc très naturellement que le petit être aux pattes griffues s'agenouilla devant l'arbuste et resta quelques instants, les mains jointes et le corps à moitié dans la neige. Malgré leur pelage semblable à celui des autres Felynes qui peuplaient le Nouveau monde, les Boaboas ne ressemblaient en rien à leurs cousins.

Leurs poils étaient blancs en hiver comme en été, épais et particulièrement longs, — une défense indispensable à leur vie dans le Givre éternel. Leur visage était un mystère parmi les Hommes. S'ils devaient partager des traits similaires aux autres félins bipèdes, personne ne pouvait le certifier : les Boaboas revêtaient la fourrure brune d'un Popo. Ce mammifère particulièrement docile était extrêmement résistant aux températures les plus basses, leurs fourrures étaient offertes aux nouveaux-nés parmi les Boaboas afin de les protéger pendant leur croissance et la pousse de leur poil d'adulte.


Cependant cette seconde peau avait une signification bien plus profonde pour les habitants du Givre éternel, ainsi jamais ils ne s'en séparaient, les anciens mourraient sous leur pélage brun usurpé et étaient mis en terre dans ce cocon de poils.

La fourrure enveloppait intégralement leur dos — leur donnant bien plus de volume que leurs corps de Felyne —, cachait leur visage en prenant la forme d'un chapeau de champignon avec lequel les Boaboas recouvraient leur tête. Enfin, elle leur permettait de reconnaître leurs aînés, ceux-ci se créant une véritable barbe en poils de Popo.

Lorsqu'un Boaboa apparaissait aux yeux du monde, il était un personnage créé de toutes pièces et, sous son chapeau de fourrure, deux lueurs blanches brillaient dans l'obscurité. Un regard dépourvu d'émotion qui renforçait l'aura mystérieuse des Felynes des glaces.


Le juvénile termina de présenter ses respects à la flore robuste et, d'un geste sec, il brisa l'un de ses doigts crochus. Lorsqu'il ficela ensuite une pierre affutée au bout de son trophée, le jeune Boaboa se retrouva en possession du courage et de sa première arme.

Il valida ainsi la première loi du clan et, sans plus attendre, il reprit sa route dans la neige souple. Son voyage le conduisit à une carrière où la végétation était plus verte et l'eau plus chaude. Un espace apprécié des herbivores et des singes d'argent — particulièrement attachés aux sources chaudes et aux fumées de vapeur —, un lieu idéal pour une chasse.


Le Boaboa se rapprocha avec aisance d'un Popo, un jeune mâle. Le mammifère s'était éloigné de sa mère pour observer un paralycrapaud — petit batracien pacifique mais disposant d'un poison incapacitant — et ses couleurs étonnantes. Son épais pelage tombait sur ses yeux et ses sabots, mais au-dessus de sa tête, deux cornes courbes se dressaient.

Le second trophée du clan des chasseurs des neiges devant lui, le Boaboa avança vers sa proie d'un pas vif mais silencieux, son costume lui permettant de se fondre parmi les singes et les autres mammifères. D'un bon, il frappa le paralycrapaud avant de reculer avec une petite glissade pour esquiver un nuage de fumée jaune. Le jeune Popo tremblait devant lui, ses muscles contractés à son insu, ses yeux incapables de trouver son agresseur et sa voix absente. L'apprenti chasseur revint à la charge et avant que son adversaire n'ait pu se libérer des effets paralysants du poison, il lui trancha la gorge, juste sous la mâchoire, là où la peau était la plus fine.


Lorsque le corps sans vie de sa proie fut enfin libéré et chuta lourdement sur le sol rocheux, les autres herbivores quittèrent les sources chaudes sans chercher à se défendre. L'écosystème était rempli de wyvernes bien plus imposantes qu'eux et ils ne prendraient pas le risque de perdre un autre membre de leur troupeau pour sauver un cadavre.

Assis sur le sol devant sa victime, le Boaboa remercia sa proie pour ses dons. Parfaitement conscient du risque qu'un chasseur plus féroce ne vienne réclamer la chair, il prit tout de même le temps de s'agenouiller devant la dépouille. Un chasseur ne tuait pas sans raison, il tuait pour protéger la tribu. Ainsi, le juvénile usa de sa lame artisanale pour ôter le scalp du Popo, prouvant ainsi qu'il pourrait veiller sur l'avenir du clan. Puis avec son arme et une pierre ramassée non loin, il brisa les deux cornes du mammifère. Les Popos formaient de petits troupeaux, mais face aux dangers, seuls les mâles adultes les plus robustes défendaient leurs petits. Les Boaboa vivaient comme une grande famille, tous les chasseurs, une fois le rite passé, devaient veiller sur les autres membres, qu'ils soient des jeunes ou des aînés. Il plaça alors son troisième trophée au-dessus de son chapeau de fourrure, et, avec des cordes de fibres, fixa les cornes sur sa seconde tête. Le juvénile reconnaissait l'importance des liens de famille et s'engageait à la défendre.

Avec le reste de son cordage et un peu plus de fourrure, il forma une toile attachée à son épaule, dans laquelle il déposa quelques morceaux de chair. Il ne fallait pas être trop gourmand, sinon son paquetage attirerait l'œil des prédateurs sur le chemin du retour. Il laissa donc le plus gros du festin aux charognards qui volaient déjà au-dessus de lui et à la wyverne qui viendrait réclamer le butin. Tirant derrière lui la fourrure et la viande pour sa tribu, il reprit la route vers les falaises et les grottes du Givre éternel, traversant la forêt de pins avec de la neige jusqu'au coude.


Ce n'était qu'une fois arrivé à la lisière de la forêt que le jeune Boaboa se posa. Il cacha son butin entre deux arbustes, sous un petit amas de pierres et de branches feuillues recouvert d'excréments de wyverne trouvés non loin. Une réserve à l'abri des regards et de l'odorat développé des prédateurs. Seul un petit morceau de chair en avait été retiré avant, un bout à la chair fondante, gorgée de sang et particulièrement odorante. Le Boaboa replaça son couvre-chef et resserra l'attache de sa pointe de lance avant d'avancer à pas lent et précis vers un amas d'os qui surplombait le plateau enneigé. La viande fut déposée au cœur du nid et, dès qu'il quitta ses mains, le jeune Boaboa prit des respirations rapides et brèves, se tournant un coup à droite, un coup à gauche. Il porta son regard vers les falaises en hauteur puis vers la poudreuse qui entourait sa position. 


Un craquement puis une avalanche se firent entendre et l'apprenti chasseur sauta aussitôt d'un pas en arrière, la lance pointée en avant. Il s'abaissa lentement, laissant la peau brune se fondre dans le sol terreux et ses poils blancs se mélanger à la neige avoisinante. Sans un bruit, il s'éloigna de son appât et se saisit d'un champignon à la couleur ocre avant de l'écraser sur sa courte lame et l'extrémité du bâton de sa lance. 


L'aileron qui apparut enfin à travers la neige glissa jusqu'au nid. Dans un éclat, la neige s'envola révélant un corps bleuté parsemé d'écailles jaunes et rouges sur le ventre et le cou de la wyverne aquatique. Deux ailettes, semblables à des nageoires, vinrent souligner les yeux blancs de la bête alors que l'imposante corne ébène du Beotodus se dressait sur la pointe de sa tête. Le requin des glaces n'était qu'un juvénile, bien loin de la taille et de la vitesse d'un adulte mais tout aussi dangereux pour les Boaboas tant ses crocs étaient acérés.

Le jeune chasseur n'avait d'ailleurs pas bougé d'une patte, il restait camouflé devant la proie qu'il avait choisie. Les griffes au bout de ses doigts tremblaient, dessinant de petites encoches dans la neige, le reste de son corps restait à l'ombre de sa seconde peau mais jamais ses yeux ne se détachaient du monstre devant lui.

Il fallut attendre que le Beotodus ne prenne la dernière bouchée de son appât de viande pour que le jeune Boaboa ne s'élance vers lui. Lance vers le ciel, bondissant de la neige avec la même énergie que son adversaire avant lui, et armé de projectiles. Les restes de champignons frappèrent la mâchoire de la wyverne, qui fit l'erreur de se débarrasser de la chose avec ses crocs et la langue. La dose léthargique était bien trop faible, l'apprenti chasseur ne vit pas sa proie se crisper de douleur mais aperçut à la place des mouvements ralentis. Le Beotodus se redressa en chancelant, se dirigeant vers son agresseur en vacillant vers la droite et la gauche. À cet instant, l'apprenti chasseur finit sa course aérienne et empala la wyverne juste derrière la mâchoire, au niveau de l'une des ailettes. Ses pattes blanches fermement accrochées à sa lance, il ne lâcha rien lorsque le monstre s'agita, poussant toujours son arme plus profondément dans sa chair, là où le poison se mélangerait avec le sang.


D'un violent coup de tête, le Beotodus envoya le nuisible sur son dos et son bâton pointu dans la neige. Mais le jeune apprenti libéra un râle sourd et bondit aussitôt en avant sans lâcher d'une griffe son arme. Il glissa sous les crocs de la wyverne lorsque celle-ci tenta de le croquer et lacéra en échange sa nuque. Il sauta par-dessus son ennemi quand ce dernier envoya valser sa queue comme une masse. Le ballet avait commencé, le jeune Boaboa utilisait sa taille et son agilité pour se déplacer aisément autour de sa cible, le moindre choc pouvant lui être fatal. La lance perça les tendons de la wyverne, puis les fines écailles de son cou. Il manqua de peu de toucher un œil avant de se rabattre à nouveau sur les deux pattes arrières de sa proie. Les Beotodus étaient particulièrement à l'aise pour nager dans la neige. En se battant dans le nid même de la wyverne, celle-ci était privée de son élément et voyait ses deux grandes nageoires devenir un véritable handicap alors qu'elle devait se déplacer uniquement sur deux pattes palmées.

Un avantage pour l'apprenti chasseur. Une entaille, puis une autre, et une autre jusqu'à ce que les jambes de la wyverne ne teintent le sol de pourpre. Une couleur qui déclencha un cri du jeune Boaboa. Les deux mains sur la lance, il se projeta comme une flèche et frappa de toute sa force le muscle meurtri d'une des pattes. La wyverne juvénile en tomba à la renverse, une position encore moins avantageuse que la précédente et beaucoup plus fatale. Et finalement, les efforts de l'apprenti portèrent leurs fruits. Le poison agit enfin, la wyverne se crispa puis se tortilla avant de demeurer immobile.

Le Boaboa courut sur le dos même de sa cible, griffant les yeux de sa proie avant de s'élancer vers sa mâchoire pendant que ses yeux ivoires fuyaient la lumière. Sa lance bien en main, le jeune apprenti profita d'un hurlement faible et crispé de son adversaire pour planter son croc artisanal dans sa gorge.

Le râle fut d'abord plus virulent et la mâchoire gorgée de sang du Beotodus hérissa les poils blancs du juvénile. Puis l'imposante masse bleue s'effondra dans la neige, peignant la terre meuble de nuances chaudes et froides.


Les ravautours firent leur apparition et entamèrent leur ballet macabre en picorant ici et là la carcasse. L'auteur de cette œuvre sanglante resta un moment les pattes dans la poudreuse à contempler les rapaces se répètent de viande fraîche. Lorsqu'il s'avança ensuite pour récupérer sa lance et le plus imposant des crocs du Beotodus, les charognards ne bougèrent pas d'une aile.

Chaque être avait sa place dans ce monde hostile et l'action du jeune chasseur servirait plus que sa tribu. Avec des gestes minutieux et particulièrement lents, il ôta également quelques écailles et un peu de chair. Son dû ne serait pas un trophée, il nourrirait les faibles et protégerait les forts à la chasse.


Il était désormais temps pour le Boaboa de rentrer auprès de son clan et de subir le jugement des siens. Laissant la place aux charognards plus imposants, le juvénile partit et les ravautours suivirent. Il retourna à sa cachette et ramassa ses provisions avant de traverser à nouveau la dense et haute neige.


Son sillon s'éloignait de plus en plus des routes des Hommes et des Wyvernes. Bien à l'abri, le clan du Givre se cachait sous la rivière qui tranchait le sol de la grotte principale du réseau. Entre deux roches s'étendait une paroi de glace particulièrement épaisse. Un mur d'un azur scintillant qui était malgré tout fendu à sa base. Une brèche dissimulée par les reflets de l'eau de la glace, suffisamment étroite et basse pour prévenir des visiteurs indésirables mais juste assez large pour laisser un Boaboa se faufiler dans le froid.

L'ouverture laissait place à une galerie de pierre aux murs arrondis et à la pierre façonnée par l'eau ruisselante à travers les âges. Les marches ainsi creusées conduisirent le jeune chasseur sous le lit de la rivière, dans une grande caverne où de la mousse luminescente grimpait ici et là. Où des coquilles argentées et des algues bleues bordaient les rivages d'un petit ruisseau souterrain. Où la rivière supérieure, qui s'était faufilée avec le temps jusque dans les cavernes, formait désormais trois grandes cascades de verre réfléchissant les lueurs de la faune et de la flore. Le lieu baignait dans une aura glaçante mais aussi intrigante tant la grotte donnait l'impression d'abriter la lune elle-même.


Ce n'était pas sans raison que le clan avait choisi de s'établir ici, et de placer son autel de passage dans l'alcôve derrière les cascades. Le jeune Boaboa prit soin de déposer son butin au milieu de la glace et des stalactites, le laissant ainsi à la charge des cuisiniers et des anciens. Puis il emprunta les arches de pierre, évitant à chaque pas de poser ses pattes sur la mousse rampante et se présenta devant les chasseurs de la tribu, dirigés par le plus anciens d'entre eux. 

Sans un bruit, il plaça sa lance de fortune aux pieds de son aînée, puis il ôta son couvre-chef durement acquis et le donna au chasseur sur sa gauche. Ce dernier inclina la tête en acceptant l'offrande. Du bout de ses griffes, il fit résonner les cornes de Popo, et tous écoutèrent la mélodie qu'il joua. Lorsque le silence prit place à nouveau, le chapeau de fourrure fut déposé sur un crâne de wyverne suspendu au fond de la grotte. Les arêtes élancées de la mâchoire et l'ossement proéminent sur le haut de la tête certifiaient que ces restes étaient ceux d'un Beotodus. Un trophée sacré pour le clan qui avait souligné les crocs et les orbites de leur adversaire avec une pâte bleutée qui luisait dans le noir.


Le plus ancien ramassa l'arme du novice et en ota la pierre. Le jeune Boaboa avait prouvé son courage et sa capacité à se battre, il fut gratifié d'une arme à même de blesser les plus grands dangers : le croc qu'il avait ramené fut taillé et remplaça l'embout de sa lance avant qu'elle ne lui soit remise. Il se dirigea ensuite vers la peau et les cornes rapportées par le prétendant. Sur la corne gauche, il creusa deux trous de ses griffes, gravant ainsi les jours que le jeune Boaboa avait passés seul. Puis il accrocha un os au sommet de la fourrure, juste entre les deux cornes. L'apprenti n'avait ramené uniquement ses trophées, il avait nourrit son peuple et sa bienveillance lui vaudrait la reconnaissance de la tribu. Enfin, il grava deux obliques dans la corne restante. Mais au moment de se saisir à nouveau de l'ensemble, l'ancien le reposa et de ses pattes, agita doucement la fourrure brune devant lui. De petites particules jaunes se dispersèrent dans l'air et le maître de cérémonie en huma l'odeur avant d'ordonner l'un des chasseurs. Ce dernier disparut quelques instants alors que l'ancien ajoutait une troisième oblique près des précédentes. 


À son retour, le Boaboa mandaté s'approcha avec de la mousse ainsi qu'une poignée de fleurs jaune, qu'il donna à son aînée. À l'aide d'un vieil os teinté aussi bien de bleu, de jaune et de mauve, celui-ci écrasa lentement la mousse avec les pétales d'or jusqu'à obtenir une patte collante, odorante et luisante comme le soleil.

Les deux cornes de la coiffe du jeune Boaboa en furent enduites, sa tactique de chasse deviendrait son élément et le jaune de ses cornes marquerait son appartenance aux utilisateurs de toxines incapacitantes.

Sous les chants de ses confères — semblables à un mélange de miaulements et de râles —, le jeune prétendant revêtit sa nouvelle peau, celle qu'il ne quitterait plus jusqu'à son retour à la terre, et accèda ainsi à la place de chasseur du clan. Avec le reste de la peinture de son ancien, il couvrit l'un des crocs du crâne posé sur l'autel. Les chasseurs autour de lui dotés d'un collier de dents commencèrent à frapper en rythme sur leur torse, ceux qui n'en avaient pas baissèrent la tête devant leur nouveau camarade et sous l'ode des tambours, le jeune Boaboa qui était entré ici comme prétendant quitta le lieu en tant que héros du clan des chasseurs des neiges.


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