I'm a Monster Hunter

Chapitre 10 : Chapitre 10 : Le poisson du désert

3258 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 30/05/2016 21:31

Depuis le camp de base, on pouvait voir une immense plaine désertique d’un côté et de l’autre le désert à perte de vue. La quête venait du chef d’un petit village en plein désert se plaignant qu’un nibelsnarf attaquait le village. Nous étions donc chargés de nous en occuper. Nous partîmes donc dans la plaine immense. La verdure était quasi inexistante sur tout le chemin. Une fois dans la zone 4, Lucien nous demanda de boire intégralement une des boissons fraîches que nous avions prises. Je rentrai en premier dans le désert. Cette zone était petite et deux grandes fourmilières en piliers surplombaient l’endroit. Nous étions donc en plein dans la zone 8 et le monstre était annoncé en zone 10. Lorsque j’arrivai dans la zone je vis plein de dunes de sable sur un large périmètre. D’autres dunes plus petites étaient à cheval sur les plus grosses. Parmi les petites, une m’intrigua. En effet, un petit jet de sable sortait de l’avant. Lucien me retînt par l’épaule et je compris que le monstre était en dessous.

Je sortis mon marteau, près à surprendre le monstre. Lucien sortit son épée et Malo rechargea son arme. Je chargeai un coup classique afin de détruire la petite montagne de sable et faire apparaître le monstre. Je relâchai mon coup et la dune s’envola dans les airs, laissant simplement un morceau de roche en dessous. Surpris, je regardai ce morceau de roche. Il était parsemé de petits trous, formant comme des sortes de tubes sur la pierre bleue. Soudain, le rocher remua. Il s’enfonça encore plus dans le sable jusqu’à disparaître totalement. Un glissement se fit entendre. Le monstre ne devait pas être bien loin et le mouvement du rocher avait dut l’alerter sur notre position. Notre groupe se resserra afin de ne pas laisser le monstre nous surprendre. Un cri se fit entendre mais aucun monstre n’apparût. S’il n’était ni dans le ciel, ni sur terre alors il devait être sous nos pieds ! Nous nous écartâmes les uns des autres afin de ne pas laisser le monstre nous sauter dessus tous les trois. Tout d’un coup, une masse énorme sortit de sous la terre avant de retomber lourdement au sol. C’était le rocher. Au même instant, je compris que le rocher était en réalité le monstre. La bête devait faire dans les 15 voire 20 mètres. C’était une sorte de poisson avec une tête immense à l’apparence assez rocailleuse avec un museau énorme ressemblant à une verrue prête à éclater. Deux branchies rouges se déployèrent sur chaque côté de la tête et se mirent à vibrer un petit peu comme si le monstre s’en servaient pour respirer. Son dos était ce que j’avais pris pour le rocher sous terre et son corps se terminait par une petite queue verte visqueuse et parsemée de points jaunes. Le ventre du nibelsnarf touchait le sol mais je parvins à voir qu’il était d’un bleu resplendissant. 

Le monstre se mit à barrir et ouvrit sa gueule immense remplie de dents acérées prêtes à déchiqueter la plus résistante des armures. Au fond de sa bouche, le monstre laissa apparaitre sa luette. La bestiole n’avait pas l’air de plaisanter. Elle observa longuement chacun de nous, et semblait se délecter de notre stupeur. Il replongea sous terre et le bruissement de son corps sous le sable se fit entendre de nouveau. Aucun de nous ne savais où le nibelsnarf allait réapparaitre provoquant une grande peur dans chacun de nous. Soudain, un trou immense se forma dans le sol, comme si le sable était aspiré par une force souterraine. 

Le monstre bien sûr. 

Ce dernier sauta par le trou qu’il avait formé avant me tourner le dos. L’occasion était trop belle, je sortis mon marteau et tentai de frapper le dos du monstre. Mon marteau rebondit alors à ma grande surprise sur la peau de la bête. Le recul me fit tomber les fesses sur le sable. Alors que je peinais à me relever le monstre décida de m’expulser tout le sable qu’il avait absorbé à l’aide de ses tuyaux dorsaux. Le souffle fut tellement violent que je fus projeté plusieurs mètres en arrière et des grains de sable traversèrent mon armure, m’en mettant plein les yeux. Je n’arrivai plus à voir quoi que ce soit et pendant que j’enlevai le casque de mon armure pour en enlever le sable qui s’était logé dedans, le nibelsnarf en profita pour me charger, tirant son long corps avec ses deux petites pattes avant. Lucien arriva devant moi et bloqua la mâchoire du monstre avec sa lame, l’empêchant d’aller plus loin. Le monstre se mit alors à vouloir fermer sa gueule et Lucien hurla de douleur par la pression de la mâchoire sur ses mains désormais coincées. L’épée se mit à craquer et Malo se décida enfin à réagir. Il se mit à tirer des balles mais ces dernières ricochaient sur la peau du monstre. Cela réussi tout de même à déconcentrer le monstre, me permettant de lui déboiter la mâchoire d’un coup de marteau, libérant ainsi les mains et l’épée de Lucien.

Le nibelsnarf hurla, se remboita la mâchoire dans un craquement sinistre et s’enfouit dans le sable. Des bosses se formaient par endroit dans la zone, mais jamais le monstre ne sortait suffisamment. Au bout d’un instant, une bosse se forma sous les pieds de Malo qui fit une roulade afin de s’écarter mais le monstre sauta avant et écorcha une partie de l’armure de Malo, dont de nombreux éclats se mirent à se planter dans le sol. Le petit chasseur s’effondra au sol et se mit à ramper vers son arme afin de se défendre. Le monstre ne souhaitant pas bouger, préféra aspirer le sable qui était aux alentours et donc Malo par la même occasion qui tenta de s’agripper à quelque chose de solide, mais rien ne résistait à la puissance du nibelsnarf. Ce dernier cracha alors une tornade de sable vers nous, nous envoyant Malo mais aussi une puissante attaque qui déstabilisa Lucien qui se massait encore les mains afin de réduire la douleur. Alors que j’aidais Malo à se relever en lui demandant s’il allait bien, le monstre se mit à courir dans notre direction. Lucien attrapa son épée et fui vers la gauche tandis que moi et le corps presque inanimé du seul artilleur sous le bras partit vers la droite. Le nibelsnarf dérapa sur le sable pour me fixer. Il reprit sa charge de plus belle dans ma direction. Pris au dépourvu par manque d’issue, je balançai le corps de Malo sur un côté et pris mon marteau pour frapper le monstre à la gueule grande ouverte au bon moment. Je chargeai mon coup et attendit. 

Une seconde plus tard qui avait semblée durer une éternité, le monstre arriva à ma portée. Je fis alors un pas sur le côté droit pour faire claquer ensuite mon marteau sur les mâchoires de la bête qui dévia de sa trajectoire pour finir par tomber dans un canyon très profond. Je me dis alors que le monstre n’était plus et qu’il fallait alors sauver mes amis. Je rejoignis Malo à qui je dis :

" - Ca va aller ?

- Mouais, mais ma blessure me fait super mal, je ne pense pas reprendre la chasse avant trois bonnes semaines … "

Je l’aidais à se relever et je le pris sous l’épaule pour l’aider à marcher. Lucien se massait encore un peu les mains et contemplai avec une profonde tristesse son épée craquelée. Heureux que la chasse soit enfin terminée, nous quittâmes la zone de chasse jusqu’au moment où le sol se mit à trembler légèrement. Malo perdit l’équilibre et Lucien s’appuya contre son épée pour tenir debout. Le sol se mit à trembler de plus en plus faisant danser les cailloux qui étaient autour de nous. Je tombai alors à mon tour pendant que le sol se secouait de plus en plus dans un grondement terrible. 

Qu’est ce qui pouvait bien déclencher un tel séisme ? Ce n’était pas le monstre car il était mort suite à sa chute. Peut-être était-ce la chute du monstre qui avait déclenché le tremblement de terre. Ou alors est-ce un phénomène naturel courant dans la région ? Cette dernière hypothèse fut vite balayée de mon esprit quand je vis les mines effrayées de mes deux autres compagnons. Ce séisme n’était pas naturel et nous devions fuir le plus vite possible. Alors que nous nous relevions, nos pieds restèrent coincés dans le sable comme s’il s’agissait de sables mouvants. Pourtant c’était impossible puisque le sable était le même qu’à notre arrivée et que nous étions immobiles. Tout cela semblait vraiment bizarre. Nous avons cherché à nous échapper quand tout a cessé. Le sol s’est stabilisé, les rochers se sont posés et nous avons dégagé nos pieds. Mais quelques secondes plus tard, une légère secousse souterraine se fit sentir et par réflexe, Lucien et moi avons roulés sur le côté mais le petit artilleur ne put esquiver à cause de son corps meurtri par les pointes de son armure qui s’étaient plantés dans son corps.

Soudain, le nibelsnarf ressortit de la terre sous les pieds de Malo. Pendant que nous étions stupéfaits de revoir ce monstre encore en vie, ce dernier en profita pour avaler le petit chasseur qui se mit à crier de toute ses forces en essayant de se rattraper sur un bord de la mâchoire immense du monstre, mais sans succès. Malo fut englouti dans la gueule sans fond du monstre.

Nous venions de perdre en un instant, un membre de notre groupe et un ami précieux. Souhaitant le venger, je saisis mon marteau et courus vers le monstre, chargeant un coup fabuleux. Le crâne du monstre tint mais son museau semblable à une verrue explosa en petit morceaux sous le choc. Le monstre hurla et fonça sur moi. J’esquivai in extremis mais le monstre ne s’arrêta pas en si bon chemin. Il se retourna et courut vers moi de nouveau, la gueule grande ouverte. Le temps de réaction était si grand que j’eu largement le temps de rouler sur le côté avant de courir pour échapper à une éventuelle troisième charge. Bingo. Le monstre chargea une dernière fois et arriva, à ma grande surprise, à me choper la jambe. Une de ses dents me transperça le mollet et m’arracha un cri de douleur. 

Le monstre continua cependant sa course et sauta pour ma plus grande frayeur en plein dans le ravin dans lequel je l’avais fait tomber quelques minutes plus tôt. La chute fut vertigineuse et au moment où nous allions nous écraser au sol, le monstre me relâcha en ouvrant grand sa gueule. Je tombai alors lourdement au sol et ma respiration se bloqua. Le monstre creusa alors un tunnel avec sa bouche immense. 

Pendant que je reprenais peu à peu ma respiration tant bien que mal, je vis le nibelsnarf sortir de terre et sauter au-dessus de moi, finissant par retomber au sol et creuser de nouveau. Lucien se mit alors à descendre la falaise lentement pour finir par me rejoindre. Il me souleva et vit que ma jambe transpercée ne pouvait plus marcher. Il voulait s’enfuir mais les aller et retours du monstre étaient en train de former une petite île suspendue en plein milieu du canyon. Au moment où le nibelsnarf sauta pour achever son piège un dernière fois, Lucien souleva son épée en l’air et attendit que le monstre passe dessus. Ce dernier étant projeté par son élan se fit alors découper le ventre en deux dans un cri de rage venant de Lucien. Ce dernier fut aspergé par une pluie de sang et de quelques organes ce qui le répugna sans qu’il lâche son épée qui se fracassait dans le corps du monstre en petits morceaux jusqu’à ce qu’il ne reste plus que le manche. Le monstre tomba alors au sol pour ne jamais se relever. Il lâcha un petit cri plaintif avant que sa tête ne s’effondre sur le sol. Le sol se mit alors à trembler de nouveau et le sol se fissura. Cette saloperie de monstre avait décidé de nous emmerder, même après sa mort ! Lucien me porta jusqu’au corps du monstre et me cria dessus afin de couvrir le son du séisme :

" On peut encore sauver Malo ! Ça ne fait pas encore 20 minutes qu’il a été englouti, il doit être simplement en train d’attendre d’être digéré ! "

Il me tendit alors mon couteau de chasse et prit le sien et nous nous mîmes à dépecer toutes les entrailles de la bête jusqu’à ce que nous trouvions son estomac. Je le tranchai d’un coup et le petit Malo nous apparût en position fœtale, tout tremblant. Il était couvert de bave et quand il voulut venir vers nous, il tomba sur le ventre, laissant apparaitre la blessure qu’il avait au niveau du dos, parsemé de morceau d’armure plantés à l’intérieur. Toute notre équipe avait besoin de soins mais nous n’en n’aurions que si nous fuyions ce canyon qui allait s’effondrer. Nous courûmes le plus vite possible et nous remontâmes la falaise à l’aide d’un petit chemin naturel qui était à peine à une centaine de mètre du cadavre du monstre. Quand nous revînmes sur la zone de chasse, on s’étala au sol dans un long soupir de soulagement. Quelques minutes plus tard et quelques potions bues, nous reprîmes notre route vers Tanzia tant bien que mal. Nous ne sommes arrivés qu’en début de soirée sois environ 5h après la fin de la chasse.

Et mon Dieu que notre trio n’était pas beau à voir. Lucien s’était ouvert quelques anciennes blessures sur ses mains, j’avais une jambe trouée et Malo avait le dos en lambeaux. Nous fûmes soignés dès notre arrivée et chacun avait du plâtre et des béquilles pour au moins deux mois. Mon cas étant le pire, on me diagnostiqua de ne pas reprendre la chasse avant quatre longs mois.

Notre vie les premiers jours fut laborieuse car avoir des membres dans le plâtre entrave légèrement les mouvements. Mais nous finîmes par nous habituer et Zini nous aidait comme il pouvait, en nettoyant par exemple le sol grâce aux petites serpillères qu’on lui mettait sur chacune de ses pattes.

Le principal avantage de cette quête fut quand même la récompense très importante qui nous permit de vivre luxueusement pendant notre convalescence. Au bout d’un mois, Lucien perdit ses bandages et se reprit le cours normal de sa vie de chasseur au foyer. Quelques jours plus tard, ce fut au tour de Malo qui aida Lucien à l’entretien de la maison. Ils m’aidaient aussi tous les deux car le plâtre avait beau ne pas être pratique, les béquilles taillées dans des os de monstre l’étaient encore moins. Dès le 3ème mois, Lucien et Malo reprirent la chasse, me laissant seul avec Zini qui adorait jouer à la balle dans le petit jardin que nous avions. A me voir, j’avais l’impression d’être un petit vieux avec son clébard en sortie de la maison de retraite. Tous les soirs, les deux autres chasseurs rentraient à la maison plus ou moins blessés mais me racontaient à chaque fois leur chasse, qui n’étaient pas aussi impressionnantes que quand je chassais avec eux.

Finalement, au bout de ce quatrième long mois, je finis par sortir du plâtre, prêt à reprendre la chasse comme jamais.

 

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