Other Heroes

Chapitre 12

1111 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 05/12/2019 15:18

Dans la rue bondant de Shibuya, la limousine noire teintée traverse une allée lumineuse de publicités et s'arrête face aux piétons qui submerge la voie routière. À l'intérieur, Rikiya est au téléphone sur la banquette rouge arrière très confortable, dégustant un champagne hors de prix.


« Voilà, j'ai fait ma part du marché, j'ai écarté les éléments perturbateurs de notre plan.

– Très bien Re-Destro, je vous fournirais un convecteur beaucoup plus avancé que le vôtre, avec notre savoir et votre fortune, on pourra prendre le contrôle du Japon plus facilement, pour imposer votre vision du monde bien entendu, je livrerais à Hinoarashi dans deux, trois heures pour qu'il puisse l'utiliser.

– Je n'ai pas pensé avant, mais pourquoi utiliser cette technologie si j'ai déjà un grand réseau de cent mille hommes ?

– Ça ne suffirait pas, il y a plusieurs détenteurs même une infinité.

– Je comprends... Allô ? Il a raccroché, pff. »


Une personne à tête de rongeur se tenait à côté de lui durant toute la conversation.


« Je n'approuve absolument pas vos plans, je croyais que je travaillais juste pour une boîte de soutien lambda ! D'ailleurs votre ligue de justice des super-pouvoirs ou je ne sais quoi, est une bêtise absolue. Et de s'associer avec cet être corrompu jusqu'à la moelle est une très mauvaise idée.

– Chauffeur ! fermez les portes. Miyashita, j'étais heureux que tu aies été un fidèle employé, mais tu m'as froissé au plus profond de mon être. » Dit-il avec tristesse.

Sur son visage, une tache sombre en forme de masque se manifeste. Il étrangle férocement sans hésiter Miyashita, qui meurt à l'instant, en silence, inerte sur le plancher.

« Tu m'aurais été utile mon ami, mais tu étais sur ma route. Plus qu'à annoncer à ton innocente famille que tu es décédé suite à une asphyxie spontanée ou, je ne sais pas, une crise d'asthme... On arrive on dirait. Chauffeur, vous pouvez vous occuper de lui ? Je suis assez occupé en ce moment.

– Bien entendu maître. »


Le véhicule s'arrête face à l'immeuble imposant de son entreprise Detnerat, spécialisée dans l'équipement de soutien des héros. Re-Destro sort en séchant ses larmes, de la voiture, qui repart aussitôt comme si de rien n'était. Face aux portes, il sonne à l'interphone.


« Bonsoir, notre société est fermée, veuillez repasser demain matin.

– Nous sommes les enfants de la libération.

– Entrez. »


Le verrouillage de la porte en verre s'ouvre. Les lumières automatiques s'allument dans le couloir sombre au fur et à mesure. Rikiya s'avance jusqu'au fond du couloir, seulement ses bruits de pas de ses mocassins s'entendent dans un silence pesant.


Il prend la porte, pour rejoindre les sous-sols où se cache une salle secrète derrière un placard en bois. Arrivé à l'intérieur, il salue ses partisans qui attendaient sa venue, avec le signe d'appartenance, en formant un L sur son front avec ses doigts. Tous sont debout en cercle autour de la table principale de la grande pièce et s'assoient face au portrait de Destro accroché au mur.


« Miyashita n'est pas avec vous ?

– Je n'ai bien peur que non.

– Je vois... Bon, parlons de nos actions activistes.

– Rikiya, nous avons analysé notre budget annuel, on est en plein gouffre financier dans notre compte en commun avec votre soi-disant projet soudain. À quoi il pourrait servir ? Vous prenez d'énormes risques, maître.

– Si j'arrive à exploiter au maximum cette technologie, on pourrait avoir des ressources infinies afin d'apporter notre vision au monde pour qu'ils nous écoutent.

– Cela revient à exploiter des infinités de personnes, vous savez ?

– Il faut bien faire des sacrifices pour libérer nos pouvoirs, mon cher. » Dit-il avec un sourire crispé.


Les personnes autour de lui s'inquiètent de son projet faramineux, mais semblent être en accord avec ses funestes décisions.


« Bien, Bien, nous vous suivrons dans votre idéal au mieux, on pourra vous suivre dans votre valeureuse destinée, mais je vois dans mes feuilles d'administration qu'on a un scientifique qui n'est pas connu de nos rangs.

– Oui, c'est normal, il nous a été prêté par notre bienfaiteur depuis hier.

– Je vois... Bon, ce n'est pas tout ça, mais je dois aller me préparer pour ma réunion de demain avec le Conseil d'État pour parler de notre projet afin d'avoir des subventions.

– On peut clôturer la réunion dans ce cas, Monsieur le Préfet. Ainsi que vous autres, bien entendu.

– Je vous propose et à tout le monde, de vous servir un bon verre à votre honneur, produit à l'ancienne dans la plus prestigieuse production du pays, servi par mon majordome. »


Ils finissent leurs réunions autour de plusieurs verres de saké servis par le majordome du préfet de Saitama. Tout heureux, tout le monde se met à chanter après avoir consommé quelques bouteilles.

Suite à la bonne humeur, tout le monde quitte la salle difficilement, en se tenant maladroitement debout. Heureusement, des chauffeurs sont à disposition pour les ramener à bon port.


Rikiya part en dernier en fermant les locaux et regagne sa limousine qui l'attend pour l'emmener chez lui.


Plusieurs minutes après, en traversant la ville toujours abondante, il sort à la périphérie, en direction de la campagne. Arrivé à son grand manoir après avoir pris un chemin perdu, il rentre à l'intérieur dans son somptueux salon gigantesque, orné de lustres en cristal, de tableaux occidentaux anciens sur les murs. Il s'affale dans son fauteuil de cuir, à l'air bien-pensant. Mais semble plutôt déprimé en marmonnant seul dans ce grand vide.


« J'espère que ça va marcher, je pourrais revoir mon père... Je me sens si vide depuis qu'il n'est plus là, mort à cause de vous, bande de connards ! » dit-il avec une certaine colère mêlée de tristesse.


« Tout va bien, monsieur ? Je crois que vous avez encore trop bu.

– Oui oui, M.Yanabe je vais me coucher, j'aurai bien besoin. Je suis désolé, j'ai passé une mauvaise journée. »


L'homme d'affaires se lève difficilement, en tenant son front, dos courbé vers le bas et repart en direction de sa chambre tant bien que mal, tristement. Soudain, une silhouette floue se tient face à lui au fond du couloir parsemé de miroirs dans l'obscurité éclairée par le clair de lune.


« Père ?! C'est vous ?! Je dois avoir trop bu, mon dieu. » Dit-il en sueurs.


L'ombre s'approche et disparaît aussitôt à quelques centimètres de lui.



« Ah ! Mon... mon Dieu ! Reprends-toi... Je crois que ma machine est arrivée et fonctionnelle, enfin ! »



Laisser un commentaire ?