Pour l’Amour de Haruna | Senju Tobirama & Uchiha OC

Chapitre 1 : Pour l’amour de Haruna

Chapitre final

5641 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 18/11/2023 14:56

Note de l’auteure : Cet OS est un chapitre hors-série de ma Fanfiction « Naruto Préquel » qui fait partie du tome III intitulé « Nouvel Ordre Mondial » ; gardez à l’esprit qu’il s’agit d’un lemon, mais aussi d’un brouillon. Davantage de notes explicatives à la fin. L’univers de Naruto et le personnage de Tobirama appartiennent à Masashi Kishimoto, Haruna est un OC. Bonne lecture !


Depuis la baie vitrée de sa chambre, Haruna jeta un coup d’œil sur le village, où les lumières des magasins et des maisons s’agitaient comme des lucioles dans l’obscurité de la nuit. Le clair de la lune se reflétait à peine sur le monument de l’Hokage — une statue de la tête de Hashirama gravée sur un énorme rocher.

Plusieurs années s’étaient écoulées depuis la fondation de Konoha et depuis que son clan – jadis ennemi juré du clan Senju – s’était allié à celui-ci, mettant fin à une guerre qui avait duré des siècles.

Parfois, de sombres souvenirs lui revenaient à l’esprit. Souvenirs qui continuaient de la hanter. L’image de ses camarades à périr devant ses yeux pour une cause perdue. Absurde. Une jeunesse gaspillée. Les larmes de leurs proches qui pesaient sur ses épaules et les cris de leurs enfants affamés. Admettre que d’autres personnes – d’autres clans – subissaient cela sous ses mains, au nom des Uchiha, la tourmentait, la réveillait en sursaut, le front dégoulinant de sueurs.

Malgré la paix qui occupait ses journées désormais, sa mémoire demeurait vivante. Sa chair ne pouvait oublier la douleur du transpercement des sabres ; ni ses narines pouvaient-elles oublier l’odeur du sang et des viscères sur le champ de bataille. Ennemis et amis partageaient le même sort dans cette guerre où il n’y avait pas de gagnants ; seulement des cœurs brisés, des terres brûlées et des rêves inachevés. La chaîne de la haine compromettait la liberté de tout le monde. Un si long cauchemar duquel elle s’était réveillée et qu’elle refusait de voir se reproduire.

Qui aurait cru que son amour pour les siens s’affirmerait plus fort que la rancœur qui la rongeait ? Elle avait tellement changé depuis, au point où elle ne comprenait même plus pourquoi elle tenait tant à être une commandante dans l’armée. Une compétition acharnée. Son obstination vis-à-vis de Madara lui paraissait ridicule à présent. Néanmoins, elle pensait avoir fait le bon choix, le jour où elle avait décidé de tourner le dos à son cousin et de croire en celui qui était alors son ennemi ; l’imbattable chef des Senju.

Ce jour-là, elle avait franchi le premier pas vers son indépendance. La liberté de choisir. Elle avait su qu’elle ne pouvait plus espérer quoi que ce fût de Madara. L’ancien chef de son clan avait fini par quitter le village. Malgré sa position et sa puissance, il avait perdu l’influence sur les siens. Haruna ne se jugeait pas à l’abri de subir le même sort ; les Uchiha étaient durs à cuire, et leur mécontentement était sans égal, mais elle était une Uchiha — elle aussi, et c’était pourquoi, elle ne baissait jamais les bras. Elle continuerait à se battre pour la gloire de son clan jusqu’à rendre l’âme, tout comme elle l’avait toujours fait — de manière différente désormais.

Cette paix représentait pour elle l’épanouissement de ses confrères et ses consœurs. Elle signifiait que Kagami aurait une meilleure jeunesse que la sienne, qu’il grandirait en harmonie avec le monde. Elle la préserverait à tout prix.

Vêtue d’un yukata noir avec l’emblème de l’éventail uchiwa peint en rouge et en blanc sur le dos, elle parcourut les ruelles de son village, mouvementées le jour comme la nuit. C’était spectaculaire de voir tous ces gens qui – autrefois – vivaient isolés dans les domaines de leurs clans respectifs, enfermés sur eux-mêmes, se réunir dans un même endroit à discuter, à jouer, à rire, voire à se réprimander sans s’entretuer…

Arrivant devant l’édifice de l’Hokage, elle leva la tête au ciel et remarqua la lumière du bureau de Tobirama. Elle se demanda s’il avait senti son chakra, mais chassa vite cette idée. Elle le trouverait sans doute plongé dans son travail, obsédé comme il l’était. Elle était reconnaissante pour tous ses efforts afin de préserver la stabilité du village. Elle admirait son dévouement ; bien que parfois, cela l’agaçait. Elle aimerait tellement passer plus de temps avec lui, à profiter d’autres choses que de discuter sur les progrès et les obstacles de leur village. Elle voulait voyager avec lui, visiter les plus beaux endroits et les plus prestigieux onsens ; non pas pour une mission, comme était toujours le cas, mais pour se détendre, se décontracter, s’aimer…

Elle frappa avec son index à la porte de son office. Une voix rauque l’invita à l’intérieur. Lorsqu’elle pénétra dans la pièce, son regard d’onyx tomba sur Hashirama — vêtu de sa cape rouge. Adossé contre le bureau, les bras croisés, le visage terne du Hokage s’illumina d’un sourire affable à sa vue.

— C’est toi, Haru ? Quel plaisir de te revoir ! Je disais tout à l’heure à Tobirama que Mito se réjouirait de votre visite. Passez dîner chez nous un de ces quatre.

— Le plaisir est partagé, Hokage-sama. Nous passerons certainement, n’est-ce pas, Tobirama ?

— Oui.

Le visage renfrogné, les mains croisées sous le menton, ses yeux aux iris cramoisis cernés ; Tobirama s’asseyait au bureau où des piles de papiers gisaient. Un mauvais pressentiment s’empara de Haruna. Qu’est-ce qui pourrait bien mettre son conjoint dans cet état ? Une chose autre que la fatigue se voyait dans son expression. Un mélange de colère et d’anxiété.

— Bon, moi, je me casse ! À demain, Tobirama ! dit Hashirama en se précipitant vers la porte.

— Il a l’air pressé, remarqua-t-elle.

— Il est angoissé, il ne veut pas le montrer devant toi.

Haruna se positionna derrière Tobirama, enlaça son cou et appuya ses lèvres contre sa joue.

— Quelque chose de grave est arrivé ? demanda-t-elle d’un ton soucieux.

— Nous avons reçu des réponses de la part des autres villages, commença Tobirama d’un air sérieux.

— Et ?

Konoha organisait pour la première fois depuis sa fondation un examen international de promotion au niveau chuunin. L’idée appartenait à l’origine à Tobirama, mais son exécution était discutée à plusieurs occasions au sein du conseil du Pays du Feu, pour que finalement, il fût convenu que cela allait non seulement leur permettre d’apprécier les compétences de la génération naissante de shinobi des autres Nations Ninja, mais aussi contribuer à tisser des liens avec ces pays. De ce fait, des messagers avaient été envoyés à tous les Kage, les invitant à faire part de cet événement.

— Nous avons eu des réponses favorables pour la plupart.

— C’est génial, non ? J’ai hâte. Avec mon programme d’entraînement, les gamins des autres villages n’auront aucune chance face à mon équipe !

Tobirama esquissa un petit sourire face à l’excitation de sa bien-aimée et prit ses mains dans les siennes.

— Oui, mais…

— Mais ? répéta-t-elle, les lèvres affaissées.

— Madara est apparu à Iwa il y a quelques mois. Il a menacé des subordonnés du Tsuchikage au nom de Konoha, conclut-il, dégoûté.

— Qu’est-ce que tu racontes ? s’écria Haruna, furieuse. Ce Madara… pourquoi a-t-il fait ça ?

— Je ne sais pas, il fait l’intéressant ! Ce cinglé est capable de tout… je savais que ce n’était pas une bonne idée d’épargner sa vie.

Haruna soupira bruyamment, avec un goût amer dans la bouche. Elle pouvait imaginer le genre de discussion qui avait eu lieu entre son mari et son beau-frère. Le courant ne passait jamais entre Tobirama et Madara, et Hashirama se trouvait confus entre les deux. Le frère qui le soutenait toujours, qu’il aimait plus que tout au monde ; et l’ami qui avait un jour partagé le même rêve que lui. Elle le comprenait, bien qu’elle eût fait son choix depuis longtemps.

— En plus, il était contre l’idée de l’examen chuunin, marmonna-t-elle. S’il l’apprend, il va tenter de tout gâcher.

— Des shinobi du village d’Iwa se sont attaqués à nos shinobi, on risque une attaque du Pays de la Terre avant même que Madara ne tente quoi que ce soit. C’était peut-être ça son intention, l’enfoiré…

— Sont-ils revenus ? s’enquit-elle.

— Oui, heureusement, il n’y a pas eu de morts. Ils sont hospitalisés. Dès que nous avons reçu leur rapport, anija a envoyé Sasuke avec une lettre au Tsuchikage afin de clarifier la situation. Il tenait à s’entretenir avec lui, mais je ne l’ai pas laissé partir… Il est le Hokage, il ne devrait pas quitter le village comme ça. On ne sait jamais ce qu’ils complotent…

— Tobirama, l’interrompit-elle d’un ton doux. T’aurais dû me prévenir… je suis une Uchiha, c’est à moi de m’excuser du comportement de Madara. J’aurais dû y aller à la place de Sasuke.

— Tu n’y es pour rien, soupira-t-il en croisant les bras, énervé. Ne raconte pas n’importe quoi, tu n’es pas comme lui.

— N’empêche… je ne veux pas susciter de la haine envers mon clan, protesta-t-elle d’une voix chevrotante. Quand c’est Madara qui le fait, nous sommes tous pointés du doigt. Si jamais ce conflit avec Iwa s’aggrave, ce sera le Pays du Feu qui payera le prix et à ce moment-là…

Une larme coula le long de la joue de la jeune femme. Tobirama se leva de sa place et la serra dans ses bras.

— Nous les Uchiha serons accusés. Nous ne sommes pas innocents, j’en suis consciente, mais… c’est juste facile de nous haïr ! Et si jamais on perd notre place au sein du village, on cherchera à s’rebeller et la guerre reprendra son cours. Si ça se trouve, Madara veut semer la zizanie entre nous… c’est ce qu’il voulait de toute façon. Quand il n’a pas été élu Hokage, il a voulu qu’on rompe l’alliance !

— Haru, dit-il en caressant sa chevelure de jais. Nous trouverons une solution. Nous ne laisserons pas les choses arriver à ce stade. Tu connais Madara mieux que moi et anija, tu peux prédire ses actions, et repérer n’importe quel mouvement suspect au sein de ton clan. De mon côté, je vais faire mon possible pour améliorer le système de détection du chakra au village. Avec les Yamanaka, on va optimiser les mesures de sécurité pour que l’examen se déroule dans les meilleures conditions. Et puis, anija parlera au Tsuchikage le plus tôt possible. Ce qui est arrivé est grave, mais mon frère a ce don de gagner la confiance des gens. Je suis obligé de rester dans le village actuellement, mais je veillerai à ce que ane-ue l’accompagne pour éviter qu’il balance des bêtises.

Haruna pouffa de rire contre l’épaule de son homme face à sa dernière remarque. Elle se libéra de son étreinte et essuya ses yeux humides.

En effet, elle connaissait mieux que quiconque ce pouvoir que possédait Hashirama. Après tout, il avait réussi à la convaincre d’accepter l’alliance. Elle, qui le maudissait, était étonnée de pouvoir faire confiance à un Senju et de tenir tête à Madara — qui était bien plus que son chef. Madara était son amour d’enfance. Elle l’aimait tellement que même lorsqu’elle voyait ses camarades dans l’armée lui tourner le dos, son cœur se déchirait.

Hashirama ne l’avait pas seulement convaincue, il lui avait permis de réfléchir d’elle-même. Elle avait l’impression de renaître. Elle ne se sentait pas sous l’emprise de quelqu’un ni se sentait-elle obligée de satisfaire autrui – Madara y compris – quand cela allait à l’encontre de sa volonté, de ses principes et de ses valeurs.

Ce désir de préserver la paix – de préserver le village de Konoha – émanait du fond de son âme. C’était sa pure volonté, qu’elle partageait avec l’Hokage, les autres shinobi de Konoha, dont beaucoup de ses confrères et consœurs Uchiha, et Tobirama. Cet homme qu’elle ne s’était jamais imaginée pouvoir aimer. Pourtant, elle l’aimait de plus en plus chaque jour.

— T’as raison, dit-elle d’un petit sourire. Je vais en parler à Fubuki. Il est le chef, il a plus d’influence que moi. Puis… de mon côté, je fais mon enquête. Il se peut que Madara communique avec quelqu’un du clan.

Tobirama s’adossa contre le bureau et tira Haruna vers lui. Elle plongea ses prunelles d’onyx dans les siennes et posa ses mains sur ses épaules.

— Je savais que je pouvais compter sur toi, dit-il en enlaçant sa taille.

— Toujours…, murmura-t-elle en dessinant avec son index les traits rouges sur ses joues et son menton.

Il inclina la tête et saisis sa lippe entre ses lèvres, qu’il mordilla langoureusement. Les doigts de la brune se faufilèrent dans la tignasse d’argent de son homme, approfondissant leur baiser.

Elle se perdait dans la sensation chatouillante de son souffle chaud et ses lèvres humides contre son cou, mais hélas, il s’arrêta d’un coup.

— Je suis épuisé, soupira-t-il, la tête posée sur sa poitrine. Chaque fois que je me dis que je dois cesser d’utiliser kage bunshin no jutsu pour gagner du temps, je continue à le faire quand même. J’ai l’impression que mon crâne va s’exploser à force de déchiffrer tous ces rapports.

Elle serra la tête du Senju contre ses seins et caressa son cuir chevelu. Il ferma les yeux, appréciant ce contact enivrant mêlé à son doux parfum de vanille.

— Tu t’attardes sur chaque détail, tu cherches à tout comprendre… voilà pourquoi. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose, mais si on venait à comparer les efforts que tu fournis, multipliés par tes clones, à tes quelques heures de sommeil… c’est tout à fait normal que tu finisses par t’épuiser, et tu seras moins productif par la suite. Quand il m’entraînait, mon père me disait que le repos faisait partie des entraînements. Pour pouvoir tout assimiler, notre cerveau et nos muscles ont besoin de se reposer.

— T’as raison. J’ai fini pour aujourd’hui, rentrons chez nous.

Elle souleva son menton avec tendresse, rencontrant ses yeux étirés, mi-clos, et embrassa ses fines lèvres.

— Et puis… ça fait un bail que je ne t’avais pas fait un massage, tu rentres toujours quand je suis endormie ! marmonna-t-elle. Ça te dit ?

— Oui, acquiesça-t-il, souriant. Mais d’abord, on mange un truc. Je crève de faim !


Après une promenade dans les rues de Konoha, le couple s’arrêta chez un restaurant de grillades où régnait une ambiance conviviale. Haruna le fréquentait souvent avec son équipe après leurs missions, mais c’était la première fois qu’elle venait accompagnée de Tobirama. Le propriétaire, le père de Torifu Akimichi – l’un de ses élèves – les accueillit d’un ton chaleureux et en montrant un respect particulier envers le Senju.

Réservé de nature, Tobirama ne se mêlait pas beaucoup aux villageois ; du moins, pas autant que sa femme. Haruna était sympathique, sociable et affable. Il ne le lui avait jamais avoué, mais ces traits de sa personnalité constituaient une source d’inquiétude pour lui lorsque Konoha était nouvellement fondé. Uchiha rimait avec danger dans sa tête. Une Uchiha forte, intelligente et charmante, représentait une catastrophe naturelle. Le fait même qu’il fût tombé amoureux d’elle était l’ironie du destin ; il la craignait plus qu’il ne redoutait Madara.

— Hum… ça sent bon !

Le menton posé sur la paume de sa main, il la contempla mâcher sa bouchée sans pouvoir s’empêcher de le penser : elle était belle dans tous ses états. Il aimait tant enrouler autour de ses doigts ses mèches de jais, qui encadraient son visage en cœur, au teint de porcelaine parsemé de taches de rousseur sur son nez droit et ses pommettes anguleuses. Il se perdait dans ses gros yeux d’onyx, aux cils épais et recourbés. Il ne se lassait jamais d’embrasser ses lèvres pulpeuses, d’un rouge pâle.

Cependant, pour lui, Haruna était bien plus que ça. Elle le comprenait, le soutenait, l’inspirait et l’adorait comme il n’avait jamais rêvé d’être chéri. Il pouvait lui faire part de ses doutes, ses craintes, ses plans… et se réjouir d’entendre ses avis et suggestions. Elle était une lune dans sa nuit sombre ; grâce à elle, il pouvait voir des choses qu’il ignorait avant. Elle élargissait sa vision du monde et faisait naître en lui une tendresse dont il ne se croyait pas capable. Elle lui avait permis de comprendre les Uchiha — un clan qui le tracassait tant par sa haine démesurée. Avec elle, il se jugeait plus fort, plus serein et plus déterminé à accomplir ses objectifs.

Parfois, il se sentait égoïste de ne lui procurer que des orgasmes devant tout ce qu’elle représentait pour lui. Il culpabilisait d’être pris par son travail et ses missions, alors qu’il savait à quel point elle voulait qu’ils partissent en vacances. Malgré son tempérament têtu, Haruna ne le lui reprochait pas ; compréhensive et dévouée à ces buts qu’eux deux partageaient. Décidément, la profondeur de l’amour des Uchiha le fascinerait toujours.

— Comment se déroulent tes entraînements ? demanda-t-il en se servant de la viande de bœuf grillée dans son assiette.

Haruna rétrécit ses yeux et ramena ses baguettes sur sa bouche pincée en une moue.

— C’est un secret, répondit-elle, enjouée. Quand je dis que mon équipe va gagner la compétition, cela veut dire qu’on va gagner contre ton équipe aussi !

Tobirama émit un petit rire.

— Saru est l’élève le plus brillant de l’académie, ton équipe ne tient aucune chance face à lui.

— Ah oui ? dit-elle d’un ton moqueur. Ne sous-estime pas les Uchiha ! Maintenant que Kagami maîtrise le sharingan, même Hiruzen ne pourra pas le battre.

— Ç’alors ! Je suis ravi d’apprendre que Kagami aussi a fait des progrès.

Un large sourire illumina le visage de Haruna.

— Ouais. Kiyomi serait très fière de lui, et otou-san aussi. Les enfants grandissent rapidement, tu ne trouves pas ? Ils sont si adorables, si innocents.

— Mouais… bien qu’à leur âge, nous ne l’étions pas.

Le sourire de la jeune femme s’affaissa. À leur âge, elle sombrait dans les ténèbres de la haine envers tout ce qui s’opposait à son clan. Tuer était pour elle un jeu d’enfant. Tobirama occupait une position importante dans l’armée. Il avait développé la technique de la réincarnation des âmes — l’edo tensei, initialement dans le but de ressusciter ses compagnons, mais elle était vite devenue une arme à destruction massive, ayant emporté dans des explosions la vie de nombreux Uchiha.

— Je pense qu’en bossant ensemble, ils auront plus de chance de passer le premier niveau. Qu’en dis-tu d’un duel entre les membres des deux équipes ? Le fait de varier les adversaires leur fera travailler mieux leurs points forts et points faibles.

— Hum… bonne idée. En plus, j’ai un sérieux problème avec Danzo. Il travaille mieux seul qu’en équipe.

— Toujours à rivaliser avec Saru ? conclut-il, un brin agacé.

Haruna lâcha un petit soupir exaspéré.

— Oui. Il me rappelle moi-même… je le comprends. Je lui apprends à maîtriser le fuuton, je veux qu’il ait plus de confiance en lui-même, qu’il se rende compte de quoi il est capable. À son âge, je me comparais sans cesse à Madara. Je ne voyais jamais mes progrès à force de me focaliser sur le fossé qui existait entre nous. C’est ridicule… Madara était dans un tout autre niveau.

— Madara est Madara et tu es toi-même, cette concurrence est absurde ! La puissance des techniques n’est pas tout, un shinobi doit rester raisonnable, il ne doit pas céder à ses rancunes. Si Madara avait laissé ses sentiments de rivalité avec mon frère de côté et l’avait plutôt soutenu, nous n’aurions pas été si inquiets que le Pays de la Terre nous déclare la guerre ou que les Uchiha se rebellent.

Elle glissa sa main sur la table basse, saisit avec fermeté celle de son amoureux et entrelaça leurs doigts.

— Notre force réside dans notre union, dit-elle.

— C’est ce que je disais ! Unissons nos équipes !

L’Uchiha lâcha un petit rire.

— Tu es incorrigible ! Tu trouves toujours un moyen d’avoir le dernier mot.

— Parce que j’ai raison !


Allongé sur le lit-futon, Tobirama luttait pour garder ses paupières ouvertes. Le ruissellement d’eau qui lui parvenait depuis la salle de bain à côté, séparée de la chambre par une simple porte coulissante, ne lui facilitait pas la tâche.

— Haru, grogna-t-il. Dépêche-toi, ça prend pas tout ce temps de se brosser les dents !

La porte glissa, laissant apparaître sa femme — vêtue d’une nuisette noire en soie, au fin décolleté orné de dentelle et qui couvrait à peine ses cuisses.

— Je n’ai jamais dit être le shinobi le plus rapide du monde ! railla-t-elle.

Tobirama pouffa de rire avant qu’elle ne plaquât sa bouche contre la sienne. Souriant, il plongea son regard écarlate – brillant de mille feux – dans le sien, puis enroula un bras autour de sa taille et un autre autour de ses épaules. Il la serra contre lui et huma ses cheveux. Ses lèvres descendirent le long de son cou, embrassant chaque parcelle de sa peau laiteuse parsemée d’éphélides. Elle se cambra et l’encercla avec ses jambes, chatouillée par ce contact chaleureux.

— Tu m’as manquée, chuchota-t-il en mordillant le lobe de son oreille.

Les doigts de Haruna se faufilèrent sous la sortie de bain de son amoureux et caressèrent ses pectoraux.

— Ah oui ? le taquina-t-elle en pinçant ses tétons.

— Aïe ! gémit-il.

Elle pouffa de rire face à sa grimace.

— Tu vas voir ! dit-il d’un air sérieux.

Tobirama se redressa et retira son yukata, nullement gêné par sa nudité.

— Montre-moi de quoi tu es capable, Senju ! se moqua-t-elle, les jambes croisées.

— Ne teste pas ma patience, Uchiha !

Elle s’assit et leva son visage vers lui, réclamant un autre baiser, mais au lieu de répondre à ses désirs, Tobirama la repoussa d’un coup sec sur le futon, où elle atterrit comme sur un nuage. Sans perdre une seconde de plus, il souleva sa chemise de nuit et embrassa son nombril. Haruna se cambra et éclata de rire. Avec ses doigts enfouis dans ses cheveux d’argent, elle tenta en vain d’éloigner la tête de son homme, dont la langue et le nez se promenaient sur son ventre.

— Tobirama, gémit-elle entre de fous rires mêlés de larmes. J’en peux plus ! Arrête !

— Ne crie pas ! Les voisins penseront que je vais te tuer…

Il pouffa contre sa peau, accentuant ses sensations. C’était son point faible, la partie de son corps la plus sensible. Il le savait et il en profitait. Il adorait entendre son rire cristallin, mais aussi de l’envoyer à l’extrême de l’euphorie.

Le cœur de Haruna battait si fort, sa respiration devint bruyante et saccadée, et sa conscience alternait entre rêve et réalité. Elle souleva ses jambes pour le repousser, mais Tobirama agrippa ses hanches musclées, les passa sur ses épaules et enfouit sa tête dans son entrejambe. Elle s’arqua et se mordit la lèvre lorsque la langue de son homme heurta son clitoris.

— Ah… Tobirama…, supplia-t-elle, les doigts agrippés aux draps et les orteils massant le dos de son bien-aimé.

Elle n’avait pas à dire davantage, il lui infligeait déjà une torture avec sa langue et ses lèvres, et comme si cela ne suffisait pas, sa main câlina son ventre avant de s’attaquer à sa poitrine. Les joues en feu et les dents serrées en un large sourire, elle s’efforça de retenir ses rires et gémissements. Une bataille avait pris lieu dans son bas-ventre, mais vite, cette sensation laissa place à une euphorie sidérante. Le corps relâché, elle inspira en profondeur.

Les lèvres humides de Tobirama se posèrent sur sa joue. Un sourire en coin, il s’allongea sur son flanc devant elle, alors que ses doigts continuèrent à taquiner ses tétons.

— T’aimes ça ?

— Oui, murmura-t-elle en caressant son membre en érection.

Il dégagea ses mèches de son front en sueurs et l’entraîna en un baiser langoureux, tandis que ses doigts massaient son intimité qui regorgeait de cyprine.

— Aishiteru yo, souffla-t-elle contre son nez.

— Washi mo.

Sereine, elle colla son front à celui de son amoureux et retraça avec son pouce ses traits de chakra. Plongée dans une vague de jouissance, elle sentit son bas ventre se contracter et un courant électrique parcourir son corps. Elle éclata de rire et se pelotonna sur Tobirama.

— Merci, mon amour, chuchota-t-elle au creux de son cou.

— J’ai gagné ! grommela-t-il en lui donnant une tape au derrière. Je réclame mon massage.

— Tu es vraiment incorrigible !

Ils s’amusèrent en chœur, blottis l’un contre l’autre. Ils se serrèrent, se câlinèrent et s’embrassèrent pendant plusieurs minutes avant que Haruna ne se retirât et ôtât sa nuisette, l’envoyant rejoindre le yukata de son mari.

Tobirama s’allongea sur le dos en bâillant. Elle se mit à califourchon sur lui et lui massa le torse et les épaules. Le Senju ferma les paupières, avec une respiration lente et profonde et un sourire de satisfaction au visage. Ses courbatures s’évaporèrent à chaque mouvement des doigts et lèvres de sa bien-aimée sur son dos, ses bras et ses jambes.

— T’apprécies ça ? demanda-t-elle en caressant son cuir chevelu.

— Oui, Haru-yo, murmura-t-il d’une voix ensommeillée. Ça fait du bien…

— Si tu dors, je te tue ! le menaça-t-elle d’un ton mi-moqueur, mi-sérieux avant de s’emparer de son membre endurci qu’elle massa à son tour.

Il laissa échapper un petit rire enjoué.

— Ce n’est pas grave, nous pouvons toujours le faire demain matin.

— Non ! protesta-t-elle d’une petite voix. Je veux que tu me prennes maintenant… et demain matin !

Tobirama rit de plus belle.

— Je suis fatigué…

Elle s’allongea à côté de lui et posa sa tête sur son torse, appréciant ses battements de cœur contre son oreille, tout en poursuivant sa manœuvre.

Comblé de bonheur par sa présence et les sensations qu’elle lui procurait, Tobirama câlina les doux cheveux ondulés de sa conjointe.

— Si j’avais su que les Senju étaient aussi faibles que ça…, grommela-t-elle. J’aurais épousé un Uchiha !

Il lui donna une tape à la fesse et l’allongea sur le ventre avant de parcourir sa colonne vertébrale de baisers. Désespérée, ses doigts cherchèrent à guider l’objet de ses désirs vers son antre, mais Tobirama agrippa ses poignets au-dessus de sa tête et mordilla son oreille.

— Répète un peu ce que t’as dit ! Qui est le plus faible maintenant ?

Elle se tordit de rire au contact de son souffle.

— Si t’es plus fort, t’as qu’à me le prouver !

Tobirama s’affala sur le lit.

— Très bien… viens !

— T’es vraiment incroyable ! Tu travailles sans relâche, tu te bats comme un Bijuu, mais tu te sens épuisé quand il s’agit de faire l’amour à ta femme !

Un bâillement étouffa le rire du Senju.

— Quoi ? Je pensais que tu voulais prendre les rênes !

Elle se pencha et saisit sa bouche avant de s’allonger auprès de lui.

— Dans ce cas, prends-moi sur le côté… puisque t’es fatigué.

Couché sur son flanc, Tobirama se positionna derrière elle, glissa un bras sous son ventre et la serra contre son torse. Il frotta et lubrifia son membre contre son intimité, alors que ses lèvres parcouraient sa nuque.

— Flemmarde !

Haruna gloussa.

— Avoue… c’est ta position préférée !

— Ce qui te fait plaisir me fait plaisir aussi, lui chuchota-t-il en la pénétrant.

L’Uchiha sourit et laissa échapper un soupir de bien-être. Le Senju entama une série de lents va-et-vient. Il serra sa femme contre lui et lui susurra des « je t’aime. » ; l’une de ses mains caressa son intimité alors que l’autre massait sa poitrine.

— Ah… Hum… Tobirama… plus vite, gémit-elle entre des soupirs et des cris étouffés.

— Ça me rend dingue quand tu dis mon nom comme ça ! dit-il d’une voix rauque.

Sa respiration bruyante contre son oreille accentuait ses stimuli, la menant au bord de l’extase.

Il accéléra sa cadence, au même rythme que les battements de son cœur, comblé de savoir qu’elle appréciait les sensations que leur union lui procurait. La voir dans cet état l’excitait au plus haut point. Dieu, qu’il l’aimait ! Il l’adorait. Ce bout de femme qui le faisait voyager dans des territoires qu’il n’imaginait pas exister. Il prit son visage dans sa main et l’embrassa avec maladresse, essoufflé.

— Je t’aime.

— Je t’aime aussi.

Son corps se raidit et, aussitôt, il éjacula sa semence au fond de son vagin avant de se relâcher et de fondre dans une mer de jouissance et de somnolence. Son dos heurta le futon, il écarta les bras, l’invitant à se lover contre lui.

Elle répondit à son étreinte et tira une couverture sur eux avant de plonger dans le sommeil. Tobirama jeta un regard sur la baie vitrée, la pleine lune ornait le ciel. La nouvelle sur Madara l’inquiétait toujours.



Note de l’auteure : L’attaque de Madara sur le village caché d’Iwa est tirée du chapitre 575 du manga. Le Sasuke dont Haruna et Tobirama parlent n’est pas l’ami de Naruto bien évidemment, il s’agit de Sasuke Sarutobi, le père de Hiruzen. D’ailleurs, Fugaku Uchiha a nommé son fils après lui. Généralement les équipes dans Naruto sont des trios + un sensei. L’équipe de Tobirama est formée par Hiruzen, Koharu et Homura. Or, dans le flash-back de Danzo (et Tobirama mentionne aussi Kagami comme ayant fait partie de son team), on y trouve aussi : Danzo, Kagami et Torifu. C’est l’une des choses qui m’ont inspiré le personnage de Haruna. J’ai supposé que c’était son équipe et qu’ils travaillaient bien tous ensemble, du coup Tobirama n’avait pas du mal à gérer un groupe de six. Le sensei de la deuxième équipe aurait pu être n’importe qui évidemment, mais en prenant en considération les connaissances de Tobirama sur le clan Uchiha (qu’aucun clan ne ressent un amour aussi profond que le leur, etc.), ainsi que le fait qu’il ait dit qu’il y avait des Uchiha qui – tout comme Kagami – étaient dévoués au village et utilisaient la force de leur amour pour le protéger, j’ai supposé qu’il devait être proche d’une personne de ce clan (juste après la fondation de Konoha, Tobirama n’avait pas la même opinion sur les sentiments des Uchiha et le sharingan que lors de son discours avec Sasuke, sa vision a clairement évolué, ce qui renforce cette idée : il a appris à mieux les connaître en les côtoyant).


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