L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]
Chapitre 20 : Combat contre Orochimaru
8151 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 31/10/2024 09:09
Chapitre 20 : Combat contre Orochimaru
Alors qu’elle se repose contre moi pour atterrir de son voyage au septième ciel, je repense aux moments où le simple fait de lui effleurer la main me remplissait de joie et à quel point je trouvais ça intime. J’en ris presque tandis que je passe tendrement ma main le long de son corps nu, admirant son visage détendu contre mon torse.
Je suis fou d’elle, c’est à peine croyable, comment ai-pu développer des sentiments aussi forts en si peu de temps ? Je repense à Minato et son intuition de m’assigner avec elle, s’il l’a vu venir avant même que nous nous connaissions c’est que nous sommes décidément faits pour être ensemble, j’en suis convaincu.
Elle finit par sourire avec béatitude, les yeux toujours fermés, tandis que je continue de la caresser.
- Comment peux-tu être si tendre et si brutal à la fois ? demande-t-elle.
Je passe devant mes yeux mes morsures passionnées de sa peau, me rappelle mes mains parfois trop brusques et je m’inquiète :
- Je ne sais pas. Ça te déplait ? demande-je.
- Tu rigoles, j'adore ça.
Elle ouvre un œil et me regarde tendrement quelques secondes, parcourant mes traits avec béatitude, sans doute pas encore tout à fait remise de ses émotions.
- Embrasse-moi Kakashi…, murmure-t-elle.
Je m’exécute avec grand plaisir, déjà heureux de sentir ses lèvres contre les miennes comme si elles m’avaient manquées depuis des semaines et nous nous absorbons l’un dans l’autre comme nous savons si bien le faire.
Alors que la température entre nous remonte, nous entendons distinctement des petits coups toqués à la porte d’à côté. Nous stoppons net notre baiser pour nous regarder en fronçant les sourcils.
Il paraît exclu qu’un ninja voulant nous sommer de faire moins de bruit se trompe de porte… Mais il paraît encore plus improbable que quelqu’un toque à une porte en pleine nuit pour aucune raison.
Je saute silencieusement sur mes pieds et récupère rapidement un kunaï. Elle s’affole immédiatement, me demandant de ne pas y aller avec de grands gestes silencieux mais je l’ignore et je me dirige vers la porte à pas de velours tandis qu’elle saute sur ses pieds pour enfiler mon haut, saisir un kunaï et me suivre.
J’ouvre la porte doucement, le kunaï en avant mais je découvre le couloir vide. Hanako me suit avec son kigan, prête à réagir. Je suis déjà rapide pour éliminer mes ennemis, mais si elle me les affaiblit avant… A nous deux nous sommes invincibles.
Aussi, je prends le risque d’entrer dans l’ancienne chambre d’Hanako dont la porte est entre-ouverte. Il n’y a personne et après un rapide tour du couloir nous ne trouvons rien d’anormal, alors je la suis lorsqu’elle me tire avec elle en direction de ma chambre. Elle est adorable dans mon haut bien trop grand pour elle, les manches recouvrent ses mains et il lui arrive à mi-cuisse facilement, j’adore la voir dedans.
Nous retournons nous allonger sur le lit et elle pose sa tête contre mon torse, passant pensivement le bout de ses doigts sur les nombreuses cicatrices recouvrant mes abdos :
- Quelle est la probabilité que quelqu’un se soit trompé de chambre ? demande-t-elle.
- Je m’inquiète plutôt de savoir quelle est la probabilité pour que quelqu’un toque à ta porte le seul soir où il n’y a pas de garde devant, réponds-je sombrement.
Elle me regarde d’un air grave et je continue, montant de plus en plus en pression :
- On devrait peut-être alerter tout le monde, je ne sais pas ce que ça changera dans les faits, mais c’est tout de même étrange après l’intru d’hier. Ça me rend malade, si j’étais resté devant ta porte hier soir on aurait peut-être plus d’informations. Il serait peut-être même déjà mort ! Je suis vraiment un idiot d’avoir fait ça...
- Ne dis pas ça, je n’aime pas que tu regrettes ! couine-t-elle.
- Mais j’ai fait n’importe quoi et à cause de moi ce type était peut-être à quelques mètres de nous il y a cinq minutes ! m’agace-je.
Je saute sur mes pieds pour faire les cents pas, de plus en plus tendu.
Je suis en colère après moi-même, j’ai fait tout ce que Minato m’avait dit de ne pas faire, à savoir « jouer les jolis-cœur » et pendant ce temps-là, un disciple d’Orochimaru se baladait peut-être dans le couloir… Qu’est-ce qui m’a pris franchement ?! Si on ne peut plus compter sur moi pour faire ma mission, alors sur qui peut-on compter ? J’ai échoué à la seule directive que j’avais et ça me rend fou :
- Tu ferais mieux de remonter dans ta chambre, je vais aller prévenir tout le monde, lui annonce-je en prenant la décision.
Elle affiche une petite mine et se lève sans un mot pour ramasser ses affaires éparpillées, qu’elle fourre dans ses mains. Je constate qu’elle ne se change pas, restant dans mon haut, et vu la tête qu’elle tire, j’aime autant ne pas la contrarier davantage alors je ne dis rien. Même si quelqu’un l’apercevait dedans, ça pourrait passer pour un pyjama un peu trop grand je suppose…
Je l’accompagne dehors pour l’aider à sauter à l’étage supérieur, mais elle m’étonne un peu en embrassant rapidement mes lèvres avant de sauter d’elle-même, sans même me dire au revoir. Mais je n’ai pas le temps d’y réfléchir, je suis déjà trop focalisé sur cet intru alors j’attends simplement qu’elle ait fermé sa fenêtre avant de foncer dans le couloir.
Puisque j’aime avoir la plus grande efficacité en effectuant le moins possible d’actions, je décide simplement d’aller avertir le Raikage, qui se charge lui-même de réveiller tous les derniers étages de la tour en un branle-bas de combat général, hurlant et pestant. Une efficacité remarquable.
Nos recherches durent tout le reste de la nuit, nous retournons la grande tour de A, mais nous ne trouvons absolument rien. Il n’y a pas la moindre trace de qui que ce soit et tous les ninjas attestent ne pas avoir frappé à cette fichue porte, ce qui ne manque pas de nous mettre sur les nerfs d’avoir encore une fois laissé filer cet intru. Le Raikage poste quatre gardes de chez lui devant la porte d’Hanako, en plus du garde de chez nous, alors je suis au moins serein quant à la sécurité d’Hanako malgré ma frustration.
Au petit matin, je m’isole avec Asa pour joindre Minato et lui expliquer la situation. Il m’apprend qu’ils ont trouvé un repaire d’Orochimaru à proximité directe de Konoha, mais qu’elle semblait inoccupée depuis peu. Il me donne donc l’ordre de faire une fouille complète sur un 1km autour du village de Kumo pour vérifier qu’il n’en ait pas un ici aussi.
Bon sang, ça va me prendre plusieurs jours, j’aurais mieux fait de dormir cette nuit.
*
Je suis accompagné de ma désormais plus fidèle équipe avec Rinko, Hinari et Asa tandis que nous étudions le périmètre autour du village. Nous avons de la chance, le Raikage a envoyé plusieurs équipes pour faire la même chose que nous, alors il y a peu de risques que nous rations quoi que ce soit en étant aussi nombreux à fouiller la même surface. Pour l’instant personne n’a rien trouvé d’anormal, ce qui est plutôt rassurant, mais nous sommes encore loin d’avoir tout couvert.
Je suis en binôme avec Rinko, arpentant les bois alentours tandis qu’Hinari et Asa couvrent le contour direct du village. Plus la journée s’écoule et plus nous nous détendons, ne trouvant rien de louche.
Il fait désormais nuit noire, les autres équipes sont rentrées depuis longtemps, mais je persiste car mon sharingan me permet de voir dans la nuit. Rinko reste avec moi par pure solidarité, pour me tenir compagnie, et ça me touche. Nous discutons tranquillement tandis que la nuit avance, il me raconte beaucoup d’histoires drôles et rocambolesques, sans doute pour essayer de me détendre et je lui lance un regard discret, complétement empli de gratitude.
Il n’a pris qu’une seule pause dans toutes nos recherches depuis l’aube, pour aller manger, pensant même à me ramener un petit truc à grignoter, et je commence à me demander si je ne suis pas en train de me faire un ami en or :
- Rinko, je ne pourrai jamais assez te remercier pour tout ce que tu as fait ces dernières semaines. Tu es vraiment un ami pour moi, je voulais que tu le saches, lâche-je alors de but en blanc.
Il tourne la tête vers moi, surpris, mais son naturel revient vite au galop et évidemment, il se moque de moi :
- Et le revoilà qui en fait des caisses comme d’habitude ! Sans rire, tu commences à me faire peur.
Je ris doucement, tout aussi étonné que lui par mon élan d’émotions :
- Navré Rinko, je ne suis pas moi-même, je n’ai presque rien dormi ces derniers jours, soupire-je.
- Ça, je crois qu’on est tous au courant, glisse-t-il.
- A ce point ? m’inquiète-je.
- Ça jase sur toi au village. A midi tout le monde ne parlait que de ça, ils cherchaient qui pouvaient être la chanceuse…, m’explique-t-il.
Je sens le ciel me tomber sur la tête, la culpabilité me saute à la gorge pour m’étrangler et l’image de Minato, déçu au plus haut point, se fige dans mon esprit. C’est insoutenable, j’en pleurerais presque de nerfs et je me sens comme le pire des ninjas, le pire des disciples de mon senseï, le plus misérable des hommes tout court qui ne mériterait que d’aller se terrer dans un trou.
Ma réaction est tellement violente que je me remets un peu en question, je dois vraiment être plus fatigué que je ne veux bien me l’admettre.
Maintenant que j’y réfléchis, je me suis réveillé de ma dernière nuit de sommeil il y a déjà trois jours. J’ai ensuite passé ma nuit de garde devant la porte d’Hanako, la nuit dernière dans ma chambre avec elle puis à fouiller le bâtiment et je suis en train de passer ma troisième nuit blanche au fond des bois.
Je commence même à me demander comment je peux encore tenir debout, je ne dois plus être efficace pour deux sous, il faut absolument que je dorme.
Face à mon visage complétement décomposé, Rinko ajoute :
- Ne t’inquiète pas trop, c’est le scoop du jour, ils seront passés à autre chose demain. Il n’y a pas de raison que qui que ce soit en parle à quelqu’un à Konoha… Et puis de toute façon, Hanako était enfermée à doubles tours dans sa chambre à l’étage, gardée par plusieurs ninjas de Kumo alors…
J’acquiesce faiblement et il reste bizarrement silencieux, me guettant du coin de l’œil.
Je comprends alors son sous-entendu et je me hérisse :
- Elle est passée par la fenêtre ! Non mais pour qui tu me prends ?! me récrie-je.
Il lève les mains en l’air :
- Je ne sais pas Kakashi, je demande simplement. Moi je te couvre, mais j’aime bien Hanako, ça m’aurait déçu.
- Pas de soucis de ce côté-là alors, bougonne-je.
- Et j’en suis ravi. Maintenant il va falloir affronter ta nouvelle personnalité publique, auprès des filles tu viens de passer de demi-dieu mystérieux inatteignable à demi-dieu mystérieux abordable, et vu ce qu’elles ont entendues cette nuit, je te souhaite bon courage pour te débarrasser d’elles ! me taquine-t-il.
- Ce n’est pas croyable…, geins-je en me massant les tempes. Les gens ne peuvent pas se mêler un peu de ce qui les regarde ?!
- Oh non mon pote ! se marre-t-il. Quand on ne veut pas faire parler, on ne fait pas de vagues pareilles !
Je soupire et nous décidons de rentrer pour que je me repose. Je ne suis plus capable de réfléchir convenablement ni d’agir de façon efficace. A peine ai-je mis les pieds dans ma chambre que je m’effondre dans mon lit tout habillé. Mes draps sentent encore son odeur et je me roule en boule dedans avant de sombrer dans un sommeil des plus profonds.
*
La porte de ma chambre s’ouvre en claquant, me tirant immédiatement de mes rêves. Je n’ai pas beaucoup dormi mais suffisamment pour retrouver mes réflexes. Je ne vois qu’une seule raison de me faire réveiller aussi violemment par Rinko à peine quelques heures après que je me suis couché et toutes mes peurs m’envahissent tandis que je saute dans le couloir. Il n’a même pas besoin de me dire quoi que ce soit, je monte plus vite que je n’ai jamais couru à l’étage du dessus, où je tombe sur un véritable massacre. Les quatre gardes de Kumo sont morts et gisent dans le couloir funestement.
- Qui était de garde ? demande-je d’une voix blanche. De chez nous je veux dire ?
- Toru. Il a disparu lui aussi, répond Rinko avec tension.
- Quatre gardes de Kumo et un de nos forces spéciales… En même temps et dans le silence… C’est forcément lui. Lui en personne, m’étrangle-je.
Je sens mon corps faiblir, comme si j’allais tomber. Elle n’est plus là, Orochimaru l’a eu.
Je suis incapable de bouger et de réagir tant la peur qui m’étreint est violente. Je m’autorise quelques secondes de tétanie, je laisse toute ma peur me paralyser quelques instants, je ferme les yeux et laisse passer toutes les possibilités les plus atroces devant mes paupières. Puis je respire, j’évacue tout ça d’un coup, refusant l’inaction. En quelques seconde, je remets mon masque des forces spéciales, pas mon masque d’animal, le masque des non-sentiments et du sang-froid.
Quand j’ouvre les yeux, je suis prêt :
- Invocation !
Je lance pakkun et mes ninken sur les traces d’Hanako tandis que le Raikage déboule dans tous ses états. Je m’élance après mes chiens pisteurs, suivi de Rinko et de A, qu’une masse de ninjas suit sans même se poser de questions.
Nous volons tous dans les bois en une longue ligne, les ninken sont aux sols devant nous, en ligne également pour éviter de perdre la moindre piste. La course est longue, la journée s’écoule et me parait interminable, mon esprit divague.
Je me flagelle violemment, tout ça est ma faute. J’ai échoué à ma seule putain de mission. Minato m’avait donné un ordre, un seul et je n’ai pas été foutu de le respecter ! Mon senseï sait toujours tout, il a un véritable don d’intuition et moi je suis incapable de suivre sa seule directive ! Bordel mais quel con !
Rinko survole les branches à côté de moi, les autres sont plutôt loin de nous et il me lance des regards inquiets :
- Kakashi ce n’est pas ta faute, dit-il finalement.
Je serre les dents :
- Bien sûr que si ! Si j’avais été dans ce putain de couloir le soir où l’intru a été repéré, j’aurais peut-être déjà tué Orochimaru, ou en tout cas je serais mort en le combattant et je ne me retrouverais pas dans cette situation de merde ! vocifère-je.
Il hausse la voix :
- Arrête de t’en vouloir ! Tu pourrais voir ça autrement, elle se fait enlever la troisième nuit depuis l’intervention de l’intru, c’est peut-être bien en passant tes nuits avec elle que tu l’as sauvée jusque-là ! tonne-t-il.
Sa remarque fait sens et entoure mon cœur d’un peu de réconfort, dont j’ai bien besoin.
Si je la retrouvais morte parce que j’ai eu le malheur d’aller dormir cette nuit au lieu de veiller sur elle… Mon ventre se retourne, je ne sais pas comment je pourrais vivre avec ça et l’image de mon père s’impose à moi alors je détourne vite mes pensées sur le présent.
Les heures passent et nous suivons la piste qui nous emmène toujours plus au sud-ouest du pays de la foudre, en direction du pays des ronces… J’ai enlevé mon masque depuis un moment pour mieux repérer sa trace, mais elle disparait soudainement. Les chiens eux-mêmes perdent la piste, sans doute à cause de la pluie qui vient de se mettre à tomber et ils décident de se séparer pour suivre plusieurs possibilités, nous arrêtant à la croisée de leurs chemins.
- On ne va quand même pas attendre ici à ne rien faire pendant qu’Hanako est dans les griffes de ce serpent !! tonne le Raikage.
Je suis entièrement d’accord avec lui, mais les autres ninjas nous arrêtent dans notre tentative de trouver nous même une piste et Rinko me prend l’épaule :
- Aussi bon soit ton odorat Kakashi, il ne peut pas être meilleur que celui des ninken. Ça ne sert à rien, repose-toi, il te faudra être efficace quand nous aurons retrouvé la piste.
Mais je m’obstine encore à chercher les heures qui suivent, les entrainants avec moi, tournant en rond dans les bois à la recherche d’une piste et je suis fou de chagrin lorsque les autres finissent par allumer un feu pour affronter la nuit.
Nous sommes à l’abri d’un gros arbre, et quelques gouttes tombent de temps en temps sur nous. Je suis couché à même le sol, tous mes sens en éveil pour le retour des chiens mais aucun ne vient.
Rinko, assis à côté de moi, me somme de dormir depuis un moment et commence à devenir plus sévère :
- Essaie au moins ! Relâche la pression et tu t’endormiras aussi sec ! Bon sang tu n’as dormi que quelques heures en plus de quatre jours ! Je te réveillerai s’il y a quoi que ce soit, en considérant que ça ne te réveille pas en premier lieu ! s’énerve-t-il.
Mais je ne peux pas me détendre, et ce n’est que tard dans la nuit noire que mon corps finit par lâcher tout seul, à bout de force, et que je m’endors d’un sommeil agité. Je rêve d’elle.
«
Elle est allongée à côté de moi sur le ventre, enroulée dans les draps blancs du lit. Le soleil du petit matin filtre à travers d’épais voilages en lin blancs, qui se balancent doucement au gré du vent doux, encadrant son corps de lumière comme si elle était un ange. Je ne sais pas où nous sommes mais c’est onirique.
Elle me regarde avec des yeux gourmands :
- Embrasse-moi encore mon amour…, murmure-t-elle de sa petite voix sensuelle.
Je me glisse au-dessus d’elle en souriant et savoure son goût contre mes lèvres, je suis le plus heureux du monde à cet instant, pourtant une part de mon esprit a des doutes sur la scène qui se déroule. J’ai le sentiment que je dois en profiter avec toute ma force alors je glisse une main contre sa peau douce pour la caresser du bout des doigts. Elle agrippe ses jambes autour de ma taille, et je me redresse un peu pour l’admirer. Ses yeux roses brillent d’amour et de désir tandis qu’elle me sourit.
Ça ne peut pas être réel… non ça ne peut pas être réel, quelque chose me travaille.
Son sourire s’efface doucement.
L’ambiance change tout à coup, toute la lumière disparait, nous sommes dans la pénombre et je suis beaucoup plus loin, comme si je flottais au-dessus d’elle.
Je la distingue à peine, la lumière de la lune filtrant par un unique trou au plafond. Il fait froid et humide, de l’eau ruissèle le long des murs noirs. Elle est sale, couverte de sang et elle tend brusquement un bras vers moi :
- Kakashi ! Aide moi ! sanglote-t-elle.
- Hanako ! m’affole-je immédiatement.
Je tente de la rejoindre mais je ne peux pas bouger un muscle, je ne peux que la regarder en toute impuissance.
- Aide-moi je t’en prie !! crie-t-elle.
»
Je me redresse brusquement, comme si j’avais reçu une décharge électrique, mon cœur bat la chamade tandis que je tâche de reprendre ma respiration.
- Un cauchemar ? demande Rinko d’une voix douce.
- Je … Je ne sais pas, ça semblait si réel, balbutie-je.
- Tu as dû dormir à peine une heure…, commente-t-il.
Je n’arrive pas à me calmer tandis que les quelques ninjas que j’ai réveillés referment leurs paupières. Il fait encore nuit noire, mon esprit tourne à cent à l’heure et l’angoisse ne s’échappe pas de mes veines, elle augmente même à chaque seconde.
Je jurerais que ce que je viens de voir était réel, je peux nettement distinguer la différence entre les deux parties de mon rêve, la première féérique demeure floue et lumineuse dans mon esprit alors que j’ai gardé en tête tous les détails de la deuxième comme si je les avais vécus. Je me sens oppressé, comme si je manquais d’air alors que je respire à plein poumons l’air pur depuis mon réveil. Je me lève, complétement sonné, ne tenant pas bien sur mes jambes.
- Tu m’inquiètes Kakashi, allonge-toi…, dit prudemment Rinko.
Un bruit sourd bourdonne dans mes oreilles tandis que je vacille une fois de plus. Je ne suis jamais dans cet état sauf…
Je fronce les sourcils en tâchant de comprendre comment c’est possible. Un lien s’est forcément établi entre nous... Je me mets alors à chercher autour de nous frénétiquement, retournant les cailloux et arrachant les buissons comme un dément :
- Elle est sous terre … Rinko elle est sous terre…, marmonne-je avec tension.
- Kakashi, calme-toi c’était un cauchemar…, tempère-t-il en se levant, les bras tendus dans ma direction.
- Je vais parfaitement bien ! Je te dis qu’il l’a emmené sous terre, c’est pour ça qu’on a perdu sa trace d’un coup ! Elle est forcément là quelque part ! vocifère-je.
Il hoche la tête, un peu perplexe, mais il m’aide sans poser plus de questions à retourner le terrain autour de nous à la recherche d’une entrée quelconque.
Je réfléchis à cent à l’heure, la lumière filtrait par un petit trou et de l’eau coulait sur des parois rocheuses…
- Il doit y avoir de la roche quelque part, murmure-je.
Je saute sur le premier arbre à ma portée et grimpe à sa cime en une seconde. J’arrache mon bandeau et cherche avec mon sharingan dans la nuit sombre, le cœur battant.
J’entends le Raikage qui remue ses troupes au sol avec sa tendresse habituelle et je ne suis pas fâché qu’il le fasse. J’aperçois alors à environ deux kilomètres un petit pic rocheux sombre. Il me semble être le seul qui pourrait abriter une grotte souterraine aussi haute que celle que j’ai vu en rêve et puisque je n’ai de toute façon pas de meilleure piste sous la main, je m’élance dans sa direction, tout le monde sur mes talons.
*
Arrivés sur place, tout le monde se met à chercher et nous ne tardons pas à trouver une faille dans la roche qui s’enfonce sous terre, sur ce qui semble être un long tunnel. Je reconnais la patte d’Orochimaru et je suis à deux doigts de sauter dedans lorsque mon sixième sens s’éveille.
J’évite instinctivement deux kunaï qui allaient se loger dans mon dos et en détourne un qui arrivait sur la poitrine de Rinko à grande vitesse avant même qu’il ne l’aperçoive. La visibilité est médiocre pour nos troupes puisque nous sommes en pleine nuit dans des bois sombres et denses.
Les hostilités éclatent soudain de tous les côtés et nous sommes envahis. Les techniques fusent, les shurikens fendent l’air et les kunaï tintent dans une cacophonie assourdissante.
J’envoie rapidement une boule de feu sur deux ninjas cachés dans les arbres qui blessent facilement nos troupes aveugles. Je dois éliminer les menaces les plus invisibles aux yeux de mes camarades, c’est vital. Je m’élance donc pour parcourir les arbres qui entourent la minuscule clairière où le combat se déroule, survolant les branches comme un rapace silencieux, éliminant froidement tous les lâches que j’y trouve en train de lancer armes et techniques sur mes camarades désemparés par la nuit.
Au terme de mon massacre, je jette un rapide coup d’œil aux alentours à la recherche d’autres ennemis embusqués et j’aperçois alors la forme pale et fantomatique d’Orochimaru, qui assiste au combat avec un petit sourire moqueur.
Mon sang ne fait qu’un tour, la haine m’inonde avec une violence inouïe et je lui fonds dessus dans l’instant en déployant les milles oiseaux sur ma main droite. Il m’évite aisément, d’un simple petit pas sur le côté au bon moment, en ricanant.
Mais je l’attaque encore et encore, revenant toujours plus vite à la charge, plus férocement et je finis par lui faire perdre son petit rire tandis qu’il commence à devoir se concentrer un peu pour m’éviter. Il est redoutable, il ne suffit que d’un millième de seconde d’inattention de ma part et l’une de ses mains sous la forme d’un serpent me mord à pleines dents à l’abdomen. La douleur est terrible, même lorsqu’il lâche ma peau, ma plaie me brûle et me pique comme si elle était pleine d’acide et le temps que j’accuse le coup, le serpent revient à la charge et j’esquive in extremis la deuxième morsure en bondissant sur le côté, formant une boule de feu en plein vol pour essayer de le surprendre mais c’est peine perdu. Il est si rapide que je le vois à peine bouger, c’est invraisemblable mais il fait après tout partie des trois ninjas légendaires.
Je change de stratégie, il faut que j’arrive à me le garder en place quelque part, alors je me clone discrètement et tandis que mon « autre moi » part l’affronter au corps à corps, je me glisse avec toute ma discrétion dans son dos, comme félin tapis dans l’ombre, lui sautant dessus au dernier moment en chargeant ma main d’un éclair pourfendeur et j’arrive enfin à lui en mettre un coup. Il vocifère en faisant volte-face, m’envoyant avec toute sa rage voler dans un tronc où je m’éclate violemment mais je saute sur le côté avant même de voir sa technique me foncer dessus, et elle s’écrase contre le tronc un quart de seconde après mon esquive.
Je ne prends même pas le temps de respirer, je suis déjà sur mes jambes et je me propulse en l’air pour atterrir accroupis derrière lui, prêt à tenter la riposte. Il se retourne, l’air mauvais, son rictus beaucoup plus menaçant :
- Cette fois, tu commences à m’agacer ninja copieur, grince-t-il entre ses dents tandis que ses deux bras se divisent en plusieurs dizaines de serpents.
Je ne réponds pas, le fixant avec toute ma haine et je crée un éclair pourfendeur sur chacune de mes mains sous ses yeux mauvais. Peu importe la quantité de chakra que j’userai dans ce duel, je donnerai tout jusqu’à ma vie pour tenter d’éliminer cette menace.
Nous nous élançons en même temps, nous fonçant dessus comme deux animaux enragés, mon sharingan crépitant, analysant de toute sa puissance les mouvements quasi imperceptibles d’Orochimaru et finit par me trouver une petite ouverture. Si je me laisse mordre par deux de ses serpents, alors je pourrai l’atteindre. Je ne réfléchis même pas, je serra les dents avec violence et je frappe méthodiquement tandis que les deux mâchoires acérées me déchirent le corps de douleur.
Je retombe au sol, en mauvais état, mais lorsque je vois que ce deuxième coup l’a affaiblit lui aussi, je trouve des ressources nouvelles en moi. Je ne lâche rien, me ramassant sur moi-même pour retourner à l’assaut malgré les signaux d’alarmes de mon corps fatigué. Je forme un dragon aqueux tout en lançant une poignée de shuriken, me démultipliant discrètement dans le remue-ménage de mes attaques pour envoyer mon clone au corps à corps et il s’énerve pour de bon. Il pousse un cri de rage, projetant tous les serpents de l’une de ses mains autour du cou de mon « autre moi » pour l’étouffer jusqu’à la mort et j’en profite pour me fondre dans les branches jusqu’à sauter silencieusement comme une ombre dans son dos, chargeant ma main de raiton. J’atteins une fois de plus ma cible, avant d’esquiver ses serpents qui me jaillissent dessus simultanément, me projetant en arrière, effectuant un roulé-boulé très peu contrôlé mais réussissant tout de même à me stabiliser dans une position accroupie. Je redresse la tête vivement, un kunaï à la main, les dents serrées par la détermination, prêt à retourner me battre.
Mais cette fois, Orochimaru pose des yeux différents sur moi, des yeux si froids que je comprends qu’il a fini de jouer, que j’ai réussi à l’inquiéter et qu’il risque de déployer toute sa force pour m’achever dans les instants qui arrivent.
- Prépare-toi à mourir ninja copieur, dit-il simplement, d’une voix presque légère qui le rend encore plus terrifiant.
Je bande les muscles et il me fond si rapidement dessus que je ne le vois tout simplement pas. Je lève sauvagement mes kunaï devant moi, refusant de simplement me laisser tuer par une ombre sans tenter la riposte, bien que je sache au fond de moi que c’est inutile.
- Toi, prépare toi à mourir ignoble langue de vipère !! hurle le Raikage en atterrissant devant moi.
Le Raikage, connu pour sa vitesse absolument légendaire arrive à asséner un énorme coup de poing à Orochimaru, l’envoyant s’écraser contre un arbre tandis que je réalise que ce serpent n’était plus qu’à quelques dizaines de centimètres de moi.
Je lève les yeux vers A :
- Merci, articule-je en reprenant enfin mon souffle.
- Va la chercher Kakashi ! Dépêche-toi ! Je m’occupe de ce maudit serpent, gronde-t-il en se tournant vers Orochimaru qui se relève péniblement.
- Vous en êtes sûr ? demande-je.
- Tu me l’as déjà bien assez affaibli, il va voir ce que c’est que de se battre contre le plus puissant des kage ! Et puis, je ne suis pas seul…, gronde-t-il alors que plusieurs de ses hommes surgissent à ses côtés.
Je ne me le fais pas dire deux fois et je pars à toute vitesse en direction de l’entrée de la faille. Le combat est rude autour de moi, je vois nombre de mes camarades blessés voir même au sol, lançant des shuriken à droite et à gauche pour aider un maximum. J’effectue un petit crochet pour éliminer d’un coup de kunaï un ninja aux prises avec Hinari, lui permettant de se jeter sur un ninja de Kumo à ses pieds en très mauvais état afin de le soigner. Un ennemi me saute dessus et nous nous battons, je retrouve le niveau élevé des disciples d’Orochimaru et j’enrage de perdre du temps ainsi. Nos pieds et nos poings se cognent férocement, à vive allure, je le maintiens en respect le temps d’analyser une faille dans ses schémas d’attaque et dès que je la trouve, je pare son kunaï de la main gauche et lui plante mon deuxième dans le menton rageusement.
- Kakashi ! crie Rinko à quelques mètres sur ma droite.
Sa voix en détresse me retourne des pieds à la tête, son cri me prend aux tripes et je m’élance dans sa direction instinctivement, ignorant complétement les risques que je prends dans mon action impulsive pour lui venir en aide.
Alors que je plane jusqu’à lui, j’élimine deux de ses attaquants en lançant les kunaï de mes mains, les chargeant ensuite rageusement de raiton pour atterrir avec toute ma haine sur les deux derniers adversaires à deux doigts de l’achever. Dès que les kunaï ennemis s’éloignent de sa gorge en même temps que les cadavres tombent, il reprend enfin le souffle qu’il retenait et moi aussi. Il me lance un regard de gratitude qui en dit long et je lui mets une petite tape amicale sur le bras tout en bondissant en direction de la faille.
Je m’enfile enfin dans le couloir sombre et inquiétant, courant plus vite que jamais. Au bout de ce qui me parait être une éternité, je déboule enfin dans la grosse pièce caverneuse de mon cauchemar et je repère vite des sortes de cellules dans un coin de la salle, taillées dans la roche et fermées par d’épaisses portes en fer. Lorsque je fais irruption devant sa cellule, Hanako redresse la tête vivement, l’air complétement terrifiée avant qu’elle ne me reconnaisse et que son visage se transforme :
- Kakashi ! hurle-t-elle en explosant en sanglots.
Je me jette sur ses barreaux, tendant les bras à l’intérieur pour la toucher et elle les saisit avec la force du désespoir le plus profond. Le sentiment que je ressens de la retrouver en vie est indescriptible, il me submerge avec force, apaisant enfin mon corps et je me rends compte d’à quel point je ne respirais plus depuis son enlèvement lorsque je respire véritablement à son contact.
- J’étais sûre que tu viendrais ! sanglote-t-elle.
- J’ai eu si peur…, souffle-je d’une voix blanche.
Elle pleure à chaudes larmes et je sens moi-même quelques larmes de soulagement rouler sur mes joues tandis que je serre toujours entre mes mains ce que je peux d’elle. Je m’arrache à notre étreinte bancale pour m’occuper de sa porte, que j’ouvre à l’aide d’un parchemin explosif et elle saute dans mes bras l’instant d’après, se réfugiant au creux de mon cou en sanglotant tandis que je la serre de toutes mes forces, lui coupant le souffle. Elle est couverte de sang, ses bras et même son visage en sont maculé mais je ne vois pas de plaies. J’en déduis qu’elle s’est soigné mais je ne peux pas supporter de me dire qu’il l’a blessé.
- Il faut que je te sorte de là, dis-je avec urgence entre mes dents serrées, soucieux de l’emmener loin de cette caverne glauque où dieu sait ce qu’il lui a été fait.
- Il faut aider Toru ! s’écrie-t-elle en relevant le nez de mon cou.
Je le repère dans la cellule à côté, que j’ouvre rapidement et Hanako lui saute dessus pour le soigner. Il a l’air extrêmement mal en point, il respire à peine et ses plaies m’ont l’air très grave mais je suis abasourdi de le retrouver en vie.
- Orochimaru s’est servi de Toru pour que je le suive, sanglote Hanako. Si je refusais de coopérer ou que je me servais de ma capacité sur lui, il menaçait de le tuer.
Je serre un peu plus les mâchoires pour calmer ma haine et dès que Toru est en état de simplement être déplacé, je le prends sur une épaule, j’attrape la main d’Hanako et nous filons dans le couloir.
Lorsque nous atteignons la surface, le combat vient de finir, je cherche d’abord Rinko par réflexe, plutôt en forme en train de se faire soigner par Hinari puis j’aperçois le corps mal en point et inconscient d’Orochimaru surveillé de près par deux ninjas de Kumo.
Le Raikage surgit alors devant nous, saisissant Hanako dans ses bras pour la serrer contre lui en geignant presque et elle se laisse ballotter dans ses bras en affichant un air abasourdi. Je ne fais même pas cas de A, parce que je n’ai clairement plus la force de m’énerver. Je veux simplement la savoir en sécurité et c’est le cas, alors je préfère ignorer la comédie grotesque sous mes yeux pour assoir délicatement Toru afin qu’Hinari puisse reprendre ses soins et je me pose pour respirer un peu après toutes ces émotions.
Quelques minutes plus tard, le Raikage – qui porte toujours fermement Hanako – nous ordonne de le suivre dans un avant-poste de Kumo plutôt proche d’ici puisque nos blessés ne tiendraient jamais le coup de rentrer jusqu’au village. Il prend avant cela quelques minutes avec Asa pour rapatrier des médecins de Kumo puis nous le suivons sans broncher jusqu’à l’avant-poste en question en portant nos camarades mal en point.
L’avant-poste est plutôt spacieux, taillé dans la roche comme certains de Konoha, très sommaire mais fonctionnel. Le hall d’entrée est scindé en deux, un long couloir sur la gauche desservant une multitudes de petites chambres avec des lits à étages rudimentaires et un grand escalier de pierre menant aux étages sur la droite. Tandis que quelques hommes répartissent les blessés dans les chambres, le Raikage nous emmène au bout du couloir, où deux grandes portes de bois s’ouvre sur une immense salle principale. Elle est plutôt austère, seule une grande table de bois trône en son centre, et les combattants en état se laissent glisser contre les murs pour récupérer tandis que A s’installe à la table en déposant Hanako sur sa droite.
Le corps inconscient d’Orochimaru est enfermé dans une toute petite pièce attenante, sans doute un placard grossier à l’origine, dont la porte est surveillée continuellement par trois ninjas de Kumo. Malgré mon insistance, ils refusent de le tuer et veulent le rapatrier au village pour tenter de le faire parler sur d’autres crimes. Ils le maintiendront enfermé à vie et je ne suis pas à l’aise avec l’idée qu’il ne soit pas mort, mais j’enterre l’envie féroce de le finir moi-même pour éviter de briser notre alliance avec Kumo.
A s’occupe d’Hanako, qui a l’air complétement épuisée et terrifiée et c’est une torture effroyable pour moi de ne pas aller vers elle alors que j’ai eu peur qu’elle soit morte ces dernières 24h. Hinari me sort de mes ruminations en venant me soigner et je me laisse faire volontiers avalant sans rechigner la mixture d’herbes qu’elle me donne pour prévenir le potentiel poison de mes morsures. Alors qu’elle soigne mes plaies, je surveille par-dessus son épaule le Raikage au petit soin de ma déesse.
Il lui ordonne plus ou moins de s’installer au troisième étage, la chambre la plus confortable de l’avant-poste selon lui afin qu’elle puisse se reposer confortablement tandis qu’il se « contentera » du deuxième étage pour qu’elle soit au mieux.
Je ne peux m’empêcher de lever les yeux au ciel, même dans ces conditions désastreuses, il trouve encore le moyen de se mettre en avant dans sa tentative de séduction et ça me tape sur les nerfs. Mais je dois relativiser, sans lui je serais probablement mort ou encore en train de me battre...
L’orage éclate au-dessus de nos têtes, faisant vibrer les murs, comme pour rendre la situation encore plus intense qu’elle ne l’est déjà mais ce sont tout de même des sourires soulagés de vainqueurs qui éclatent autour de moi maintenant que la pression redescend. Une longue nuit attend sans doute Hinari, qui me confirme que tout le monde s’en sortira chez les ninjas de Konoha et j’expire doucement de soulagement à cette annonce.
Alors que le Raikage escorte Hanako en direction du hall pour monter l’installer dans sa chambre, elle me lance un regard inquiet qui me tue, tendant même sa petite main vainement dans ma direction comme si elle pouvait me toucher de si loin et mon cœur saigne. Je ravale ma déception en les voyant disparaitre tous les deux et je ronge mon frein d’imaginer qu’il va l’installer seul à seul dans une chambre trois étages au-dessus de nos têtes.
Bon, soyons clairs, si le Raikage ne redescend pas dans les cinq prochaines minutes de sa foutue chambre, il est mort de ma main. Mais heureusement, il redescend quelques minutes plus tard et s’isole avec Asa dans l’une des petites chambres inoccupées pour contacter Kumo.
J’accuse le coup de tout ce qui vient de m’arriver et je ferme les yeux en collant ma tête contre la roche. J’ai besoin de calme, j’ai besoin d’un peu de silence, et j’ai surtout besoin d’elle mais je ne peux pas aller la voir. Je m’isole dans ma tête, loin du brouahah de la pièce et du grondement de l’orage, tâchant de m’apaiser.
Mon corps tout entier souffre d’être loin d’elle, j’ai eu si peur de la perdre, et on ne me laisse même pas le temps de la retrouver… je n’ai même pas pu la serrer dans mes bras plus de quelques secondes. Elle était si apeurée… Bon sang c’est quand même bien moi qu’elle a appelé au secours, dans mes bras qu’elle s’est blottie pour se réconforter et je ne suis même pas vers elle à la rassurer, c’est en train de me faire vriller.
Je redresse la tête et ouvre les yeux, mon sang chauffant de colère. Elle vient d’être enlevée par cette ordure d’Orochimaru et mise en cage comme un animal ! Et à peine secourue, le Raikage l’enferme déjà dans une autre prison, toute seule en plus, simplement pour se faire bien voir dans je ne sais quelle sombre technique de séduction ! Je vois rouge tandis que je repense à ses grands yeux roses écarquillés par la peur me crier de l’aider.
Je devrais être avec elle, elle a besoin de moi et j’ai besoin d’elle, nous avons besoin de nous retrouver et de sentir que nous sommes ensemble, en vie, réunis. Je me fiche des foutus ordres, je me fiche de la putain de mission et je me fiche de ce qu’en pensera Minato !
Je saute sur mes pieds et fonce en direction de l’escalier pour la retrouver.