L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]
Chapitre 25 : Rupture partie 1
Lorsque je me réveille, elle n’est déjà plus dans le lit et je pars à sa recherche. Je la découvre dans la cuisine, les cheveux relevés en son sublissime chignon approximatif, et dans sa petite robe de nuit en soie blanche si fine qu’on peut presque voir à travers. Elle mordille le bout d’un crayon de papier en réfléchissant sur des mots croisés. Comment peut-elle être aussi belle dans les actes les plus anodins du quotidien ?
Elle pose sa tasse de café sur le plan de travail à côté de son journal en soupirant légèrement, la mine concentrée. Je me glisse derrière elle sans un bruit et je l’embrasse dans le cou, la faisant tressaillir tandis que mes bras s’enroulent autour d’elle. Je continue mes baisers sur sa nuque, puis sur sa mâchoire, partout où je trouve un espace disponible.
Je la serre dans mes bras, murmurant contre la peau de sa joue :
- Si la définition est magnifique, divine et sexy dès le matin, alors le mot que tu cherches c’est ton prénom.
Elle se retourne en souriant et m’embrasse :
- On se lève de bonne humeur à ce que je vois, commente-t-elle.
- Forcément, j’ai dormi avec toi, réponds-je d’une voix séductrice.
Je relève sa robe pour caresser le dessus de ses cuisses, la faisant sourire contre mes lèvres. Elle lâche son crayon et attrape ma tête pour me tirer encore plus à elle, approfondissant notre baiser avec toute sa sensualité naturelle. Déjà complétement charmé, je la soulève rapidement pour la poser sur le plan de travail et j’écarte ses jambes pour me mettre contre elle. Tandis que je l’embrasse langoureusement, je passe les bras sous sa robe pour sentir sa taille nue sous mes mains, et son cœur accélère.
J’entends alors des pas sur les escaliers de dehors, indiquant que quelqu’un monte chez elle et je lève les bras au ciel en râlant :
- Toujours quelqu’un pour nous emmerder !
- Kakashi ! pouffe-t-elle.
- Laisse-moi parier : Bonjour Shin ! grince-je entre mes dents.
Elle saute du plan de travail et je pars avec mauvaise humeur dans la chambre, frustré, faisant une imitation grotesque de Shin :
- Oh bonjour Hanako je voulais être sûr que tout allait bien. Tu as besoin de quelque chose ? Je peux te donner ma veste si tu as froid.
Elle me suit en gloussant dans la chambre puis passe rapidement mon haut de la veille tandis qu’on frappe à sa porte et je râle un peu plus. Elle me saute alors subitement dessus et je la réceptionne délicatement en l’embrassant, elle sait comment me redonner immédiatement le sourire, c’est dingue.
- Tout doux mon grizzly, me taquine-t-elle.
- Toujours, réponds-je en la regardant gentiment.
Je ne vais pas faire d’esclandre avec Shin, mais je ne risque pas d’être gentil.
Elle part ouvrir et ça ne rate pas, c’est bien lui. Ils s’installent dans le salon, visiblement il va rester un moment, et il n’arrête pas une seule seconde son débit de paroles, me prenant déjà la tête. Je m’habille et ramasse mes affaires sans un bruit avant de sortir de la chambre.
- Kakashi ! s’exclame-t-il lorsqu’il me voit. Je ne t’avais pas entendu, mais qu’est-ce que tu fais là…
Je ne lui réponds pas, il doit faire les liens qui s’imposent.
- Tu t’en vas ? me demande-t-elle, visiblement très déçue.
- Oui, je vais aller voir si je peux me rendre utile quelque part.
J’ai envie de l’embrasser avant de partir, mais la présence de Shin m’en empêche. Je passe donc la porte sans un mot de plus, et alors que je descends déjà les premières marches dehors, elle sort et me fonce dessus à toute vitesse alors je la réceptionne et accueille son baiser avec joie.
- Merci d’être resté cette nuit, murmure-t-elle en posant son front contre le mien.
- Merci de m’avoir invité. Je reviens quand tu veux, réponds-je.
Elle m’embrasse encore avec ferveur. J’ai envie de la voir rire avant de partir :
- Si la définition est emmerdeur de première, le mot que tu cherches, c’est Shin, chuchote-je.
Elle éclate de rire en me tapant gentiment le bout du nez et je pars.
*
Quelques jours ont passé depuis ma nuit chez Hanako et nous ne nous sommes pas revus. Je n’ai pas eu de signe de sa part et je ne veux pas m’imposer, alors je fais mon petit train-train habituel mais elle me manque.
La nuit est déjà tombée, je rentre d’une journée en mission dans un village voisin et comme je ne suis pas très loin de chez elle, j’ai tout de même bien envie d’aller la voir.
Lorsque j’arrive aux abords de sa maison, je repère tout de suite Shin qui l’attend sur sa terrasse, assis sur le banc en bois sous le cerisier et je me retiens de lever les yeux au ciel en sautant sur sa terrasse.
- Tu viens voir Hanako je parie ? dit-il avec un air ironique quand j’arrive.
- Oui.
- Ça ne m’étonne pas, le soleil est déjà couché depuis un moment.
Sa phrase est sèche et je ne comprends pas pourquoi il dit ça, on dirait presque qu’il m’accuse de quelque chose alors qu’il est lui-même sur sa terrasse :
- Tu viens la voir aussi il me semble, réponds-je tranquillement.
- Oui parce que moi, je suis son ami, et depuis bien longtemps.
Je fronce les sourcils, je le trouve bien odieux, il a toujours eu le don de m’agacer à toujours vouloir être avec Hanako mais il ne m’avait jamais directement été désagréable. Son ton commence vraiment à me taper sur les nerfs et je m’éloigne un peu de lui pour qu’il cesse de me parler, mais il continue :
- De toute façon tu peux partir, nous avons quelque chose de prévu ensemble ce soir, souligne-t-il.
- Ecoute Shin, je ne sais pas exactement quel est ton problème mais aux dernières nouvelles, je reste si j’ai envie de rester, tranche-je plus sèchement.
Je ne sais même pas à quelle heure elle arrive chez elle ce soir, contrairement à lui sans doute… Pourquoi est-il au courant de ses horaires et pas moi ?! Cette histoire est en train de me monter les nerfs et il en rajoute une couche :
- Tu ferais mieux de rentrer chez toi Kakashi. Tu n’as rien à faire ici, lâche-t-il d’un ton froid.
Je me retourne vivement, menaçant cette fois :
- C’est toi qui n’as rien à faire ici, gronde-je.
Il m’étonne un peu en se jetant sur ses pieds dans ma direction, en criant :
- Elle est mon amie depuis des années ! Je suis amoureux d’elle depuis que je suis genin ! Mais comment est-ce que tu la traites bon sang ?! Il y a des rumeurs jusqu’à Konoha de tes exploits d’une nuit à Kumo, sans même parler du Raikage qui vous aurait surpris ! Et à côté de ça, vous n’êtes même pas amis, tu viens lui rendre visite quoi ? Une fois par semaine peut-être ? Pour la saluer poliment ? A d’autres ! Elle est juste intéressante quand tu peux la mettre dans ton lit c’est ça ?! Mais quel genre d’homme es-tu ?! Ce n’est pas comme ça qu’on traite les femmes !
- Tu ne sais rien de notre relation !! crie-je en m’approchant furieusement de lui.
Il ne se laisse pas impressionner et fait encore un pas vers moi, criant toujours plus fort :
- Et toi tu ne sais rien de l’amour ! Tu es trop froid et trop distant pour n’en saisir qu’une miette ! Laisse tomber maintenant Kakashi ! Quand est-ce que tu admettras que tu n’es pas bon pour elle et que tu lâcheras l’affaire ! Ça fait des jours qu’elle pleure dans mes bras que tu ne viens pas la voir ! Je ne sais pas quelle mouche t’a piqué de subitement te tourner vers les relations hommes/femmes mais jusque-là tu étais au moins l’un des meilleurs ninjas de Konoha, et je te respectais pour ça. Mais maintenant que tu mélanges les deux tu deviens juste mauvais dans l’un et dans l’autre ! On te confie sa sécurité et tu la laisses se faire enlever sous ton nez ! Fou lui la paix et laisse-lui une chance d’être heureuse dans une relation saine avec un mec normal bon sang !
Ses mots me transpercent comme des lames et je recule d’un pas sous le choc. Il vient de me cracher au visage toutes les vérités que je tente tant bien que mal d’enterrer au fond de moi depuis des semaines, toutes les vérités que je nie parce que je suis trop égoïste pour la laisser tranquille alors que je sais que je lui fais du mal sans le vouloir régulièrement.
Je n’ai absolument aucun argument pour me défendre. Je n’ai rien à offrir à Hanako, rien. Elle m’apporte tout le bonheur du monde et en contrepartie je la blesse. Je n’ai même pas été capable de la protéger d’Orochimaru, je l’ai laissé se faire enlever et torturer sous mon nez, il a raison. Les mots de ce serpent, ceux de Rinko et désormais ceux de Shin tournent dans ma tête, ils m’assènent des coups de poignards qui me font tellement mal que je pourrais tomber à genoux.
En un instant, Shin vient de détruire mon monde en utilisant simplement la vérité pour me tuer. C’est la claque qu’il me fallait pour redescendre de mon nuage de bonheur, pour me rendre compte que je suis un égoïste, que j’empêche peut-être bien Hanako d’être heureuse avec un homme normal en lui faisant perdre son temps comme je le fais.
Il me fixe toujours, le souffle court, et je n’ai pas d’autre choix que de voir la vérité en face et de prendre la décision qui s’impose :
- Tu as complétement raison. Prends soin d’elle Shin, chuchote-je d’une voix blanche.
Il ouvre des yeux ronds et je m’envole dans la nuit, le cœur brisé.
Point de vue d’Hanako
Alors que je rentre d’un pas vif chez moi rejoindre Shin pour aller manger avant la fermeture, il me semble entendre des gens qui se crient dessus. C’est plutôt rare alors je m’arrête et je tends l’oreille pour savoir s’il y a besoin de mon aide. J’identifie leur provenance et lorsque je réalise qu’ils ont l’air de venir de chez moi, je me mets à courir à toute allure, inquiète. Mais lorsque j’arrive sur ma terrasse, les cris ont cessé et je ne trouve que Shin, seul, qui serait bien entendu tout de suite intervenu s’il y avait eu une dispute violente dans les environs.
- Shin ? Est-ce que ça va ? m’inquiète-je en me demandant si j’ai rêvé.
- Oui très bien, allons-y, répond-il simplement.
- Tu … n’as pas entendu crier ? demande-je lentement, en remettant très clairement en question ma santé mentale.
- Non …
J’en reste comme deux ronds de flanc, mais plus j’observe Shin, plus je le trouve étrangement agité. Son souffle est rapide, son visage plus fermé que d’habitude et il lance sans cesse des petits regards aux alentours.
- Tu t’es disputé avec quelqu’un ? demande-je sans trop y croire.
- Non je te dis, allons-y.
Il part vers mon escalier et je le suis docilement, dans l’incompréhension totale. Je ne suis pas folle et je vois bien que Shin est tendu, ça ne lui arrive pratiquement jamais. Shin est toujours d’une humeur égale, je ne l’ai jamais vu se prendre la tête avec qui que ce soit si ce n’est …
Je m’arrête net.
- Il était là ? demande-je d’une voix blanche.
Mon cœur s’emballe déjà et je scrute frénétiquement les environs dans l’espoir d’apercevoir sa silhouette perchée quelque part. Shin soupire longuement et se tourne vers moi avec une attitude blasée, comme s’il était face à un enfant pénible :
- Hanako, viens s’il-te-plait…, dit-il d’un ton las.
- Il est venu…, murmure-je. Pourquoi est-il parti ?
Ça n’a pas de sens, pourquoi Kakashi serait enfin venu me voir pour finalement disparaitre avant mon arrivée ? Ça fait des jours que je ne l’ai pas vu, je souffre de son absence, j’avais peur qu’il ne revienne jamais et j’apprends qu’il était là mais qu’il est parti, c’est tellement frustrant je…
Mon esprit se fige et je lève le regard pour planter mes yeux dans ceux de Shin. Il n’y a qu’une seule option qui justifie et les cris que j’ai entendu et le départ de Kakashi :
- Vous vous êtes disputés ? souffle-je sans oser y croire.
- Hanako viens, ça fait des jours que je te dis d’arrêter d’espérer qu’il revienne te voir. Je t’ai expliqué le fonctionnement de ces hommes, s’entête-t-il.
- Il n’est pas comme ça je te l’ai déjà dit ! le défends-je farouchement.
- Et pourtant il m’a donné raison cette dernière semaine, il n’est même pas venu te voir une fois, lâche-t-il.
Je détourne les yeux, blessée par son constat plutôt très vrai, mais mon cœur vocifère dans ma poitrine, soutenant de façon indéfectible Kakashi.
- Il est venu ce soir, m’obstine-je.
- Oui, comme par hasard il déboule devant chez toi à la nuit tombée un peu moins d’une semaine après votre dernière nuit. Quel homme charmant.
Je rougis un peu, parce que je sais de quoi ça a l’air, mais ce n’est pas le cas, je le sais au fond de moi, je le sens. Kakashi ne se servirait jamais de moi comme ça, il a passé des semaines à me protéger farouchement, à sans cesse venir vers moi et ce, bien avant que nous ne fassions quoi que ce soit.
Il ne se sert pas de moi, c’est impossible. Alors je le défends encore :
- Tu sais très bien qu’il travaille beaucoup pour le quatrième du nom ! Je sais de quoi ça a l’air de ton point de vue Shin, tu me l’as assez dit, mais je t’assure qu’il n’est pas comme ça.
Shin souffle encore et ferme les yeux en prenant son front dans une main, l’air éreinté.
Mais mon esprit tourbillonne, malgré mon inquiétude des derniers jours quant à son absence, j’étais au fond de moi persuadée qu’il me faisait encore un coup à la Kakashi tout craché, dans toute sa parfaite imperfection. Que pour une raison obscure il s’était encore mis une bêtise en tête et que j’allais le retrouver un soir sur ma terrasse pour qu’il m’explique pourquoi il n’était pas revenu avant en me sortant sa petite mine désolée. Que j’allais simplement pouvoir lui sauter dans les bras pour l’embrasser puis que nous aurions oublié tout ça en riant dans les bras l’un de l’autre. Et il était là bon sang, alors pourquoi est-il parti ? Pourquoi s’est-il disputé avec Shin ?
Kakashi est tellement influençable au niveau des relations humaines, il part toujours du principe qu’il a tort et que les autres ont raison. Son dernier coup d’éclat était déjà dû à ça. Rinko est venu me voir « en secret » il y a quelques jours, il m’a expliqué dans les grandes lignes pourquoi Kakashi m’avait maladroitement dit qu’il voulait que notre relation n’évolue pas, il m’a appris que Kakashi avait en fait voulu dire tout l’inverse, perturbé par une conversation qu’ils avaient eu tous les deux. Les apparences sont toujours trompeuses avec lui, je l’ai appris au fur et à mesure du temps que nous avons passé ensemble et des gaffes qu’il a commises. Il y a toujours eu une explication censée, compréhensible à ses comportements étranges et la conclusion est toujours la même, il revient. Mais pas ce soir, ce soir, il est parti. Shin lui a forcément embrouillé l’esprit.
- Qu’est-ce que tu lui as dit ?! l’agresse-je pratiquement.
- Qu’est-ce que je lui ai dit ? Mais rien du tout ! se défend-il avec colère.
- Tu l’as fait fuir ! l’accuse-je en partant dans les aigus.
- Je lui ai seulement fait ouvrir les yeux sur lui-même ! Je ne voulais pas te le dire avant Hanako, mais Asa m’a confié qu’il y avait eu un rapprochement entre Hinari et lui à Kumo !
Je fronce les sourcils, le cœur battant. Il ne me ferait jamais ça, je n’y crois pas :
- C’est impossible.
- Je suis navré de te l’apprendre mais à ses yeux tu n’es pas aussi exceptionnelle que ça visiblement. Tu n’es qu’une parmi les autres, et il ne sait pas à quel point il a tort, continue-t-il plus gentiment en s’approchant de moi.
Je recule d’un pas :
- Je ne peux pas y croire, insiste-je en commençant pourtant à douter.
- Je suis désolé Hanako mais c’est la vérité. Et quand je lui ai fait des reproches à ce sujet il y a cinq minutes, il est parti et il a dit qu’il ne reviendrait plus, affirme-t-il.
Je n’arrive pas à croire un mot de ce qu’il me dit, mais il est mon meilleur ami, je le connais depuis que nous sommes genin et je ne vois pas une seule bonne raison qu’il aurait pour me mentir. Tout se brouille dans ma tête, peut-être que Rinko m’a menti ? Qu’il voulait simplement rattraper le coup pour son ami en pensant bien faire mais que Kakashi avait été tout à fait clair sur ce qu’il voulait avec moi. C’est tout de même les mots qui sont sortis de sa bouche, et ils corroborent la version de Shin. Je me mets à douter de tout. Mon cœur bat la chamade, mes jambes sont en coton et un trou béant s’ouvre au creux de mon ventre à l’idée que mon conte de fée n’en était finalement pas un…
Et puis franchement, qu’est-ce qu’il m’a pris de croire que Kakashi s’intéressait vraiment à moi ? Plus j’y réfléchis et plus je me dis que je suis stupide d’avoir pu imaginer une seule seconde que cet homme stupéfiant s’intéressait à ma pauvre personne. Kakashi ? Le commandant de Konoha ? Le célèbre ninja copieur ? Evidemment qu’il se fiche de moi, il était simplement forcé à passer du temps avec moi parce qu’il avait pour mission de me protéger… Il s’est peut-être un peu attaché à moi sur le moment ou peut-être pas, mais dès que la menace d’Orochimaru a disparue et qu’il a été libéré de moi, il s’est vite rendu-compte qu’il méritait cent fois mieux. C’est comme une claque qui me ramène les pieds sur terre. Bon sang Hanako, mais ce que tu peux être idiote !
- Je veux rentrer chez moi, déclare-je d’une voix blanche en retenant mes larmes.
- Il n’y a pas de problème, de toute façon le restaurant ferme dans quelques minutes, nous n’aurions pas eu le temps. Si tu veux on peut…
- Non, je veux être seule, tranche-je.
Je sais que tout ça n’est pas de sa faute, mais je lui claque la porte au nez avant de me réfugier sous ma couette pour pleurer à chaudes larmes, le cœur complétement brisé.
*
Je n’ai pas voulu y croire entièrement les premiers jours, et j’ai attendu avec espoir que Kakashi vienne, mais il n’est jamais revenu, donnant malheureusement pour moi raison à Shin.
Le cinquième jour, quand je suis rentrée après une balade, j’ai cru sentir sa présence et son odeur chez moi qui me menaient dans ma chambre. Je m’y suis précipité en courant, le cœur gonflé d’espoir mais il n’y était pas. Je me suis encore roulée en boule au creux de mon lit pour pleurer toute la nuit.
Les deux semaines suivantes, j’avais sans cesse l’impression qu’il était là, quelque part. C’est comme si je sentais sa présence où que j’aille, à chaque coin de rue que je traversais, dans chaque arbre que je croisais, sur tous les toits qui me surplombaient. J’étais toujours en alerte, je le cherchais sans cesse dans le paysage autour de moi. Mais j’ai eu beau le chercher, je ne l’ai jamais vu.
J’ai finalement vraiment abandonné tout espoir lorsque je l’ai aperçu dans un restaurant, à une table avec Hinari, seuls. Mon cœur s’est encore brisé en mille morceaux et je me suis encore sentie comme la dernière des idiotes. Avec le recul, ça a été le moment le plus dur pour moi, affronter la réalité, voir un Kakashi qui vit simplement sa vie comme si je n’avais jamais existé, qui trouve l’envie d’aller au restaurant avec une femme sans même une pensée pour moi, un regret pour ce que nous avons vécu tous les deux. Ça m’a tellement retourné que j’ai failli en vomir, mais ça a au moins eu le mérite de faire taire l’espoir qui me maintenait dans cet entre-deux douloureux. C’est à partir de là que mon long et déchirant deuil a commencé.
Maintenant que ça fait quatre semaines, je vais mieux. De l’extérieur en tout cas, j’ai réussi à reprendre contact avec mes amis et je sors pour m’occuper, j’arrive à rire avec eux et à ne pas penser à nos moments passés toute la journée.
La seule chose que je n’arrive pas à arrêter, c’est de dormir dans le haut qu’il m’a laissé involontairement. Même si je l’ai déjà lavé plusieurs fois et qu’il ne sent plus son odeur, je me sens lovée contre lui quand je le porte, et c’est la seule chose qui me permette de dormir.
Parfois, le soir, j’arrive même à penser à nos moments de tendresse sans trop pleurer, je les revis simplement comme une droguée en manque, me rappelant de chaque détail et de chaque émotion que j’ai ressenti à cette époque où je pensais que ça ne s’arrêterait jamais.